When the light goes down ||Blondie Vs Blondie||

When the light goes down ||Blondie Vs Blondie|| 22909410

Alesha Dixon - The Boy Does Nothing

La journée avait pourtant bien commencé ! Pour une fois que Julian daignait se libérer une après-midi histoire de passer un peu de temps avec ses cousines ! Enfin SA cousine, puisque la cadette avait décidé de faire bande à part ! Soit ! Elle voulait découvrir la ville par elle-même ! Les deux ainés partirent en fou-rire, l'imaginant déjà se perdre dans les méandres de ruelles ! Déjà qu'à Paris, elle avait été capable de demander où se trouvait la Tour Eiffel, alors qu'elle se trouvait sur le Champs de Mars ! Imaginez un peu ce que son sens catastrophique de l'orientation pouvait donner dans un labyrinthe tel que Rome ! Julian et Thalie lancèrent les paris ! Lui pariait sur une heure de retard, alors que Thalie pensait qu'elle allait carrément l'appeller à la rescousse, paumée en plein milieu du Colisée ! Oui, je sais, c'est pas bien de se moquer, mais elle la connaissait bien, sa petite soeur ! Toutefois, ils la laissèrent disparaitre dans la foule, Thalie ne pouvant réprimer un petit mordillement de lèvres... Son bébé... Je vous rassure, cela ne dura qu'une fraction de seconde, avant qu'elle n'appuie sur le champignon, et démarre dans un crissement de pneus ! Ceinture, Julian !

Le reste de l'après-midi se passa comme d'ordinaire entre les deux gamins. Chamalleries, coups de sac à main dans la tête, croche-patte sur les pavés, critiques en tout genre, humiliations publiques à base de "N'est-elle pas charmante ma cousine ?", et retour d'ascenseur du genre "A vendre ! Beau specimen italien ! Immature, imbuvable, mauvais joueur, humour douteux, tendance à l'infidélité, ronfleur, égoiste !! Pas cher, mesdames !". Mais biensûr que si, ils s'adoraient ! Mais pas en public, voyons ! Elle pouvait pas se passer de lui très longtemps, mais étrangement, elle ne le supportait pas longtemps non plus. Si bien que ce genre de cas, le ton montait vite entre eux ! Et là, au milieu de cette piazza, il en était venu à critiquer sa façon de conduire ! Escargot ? N'importe quoi ! "J'irais bien plus vite en tramway !"... Vantard !! "Je te parie que non !", lui avait-elle répondu ! "Tu es sûre de vouloir parier ? Tu as la fâcheuse tendance à les perdre en ce moment !". Evidemment il faisait référence au diner qu'elle avait manqué il y a quelques jours. Depuis elle était son esclave personnelle. Justement, elle tenait là un moyen de renverser la vapeur ! Elle s'empressa de parier l'annulation du pari. "Quitte ou double !". Si elle gagnait, elle n'était plus son esclave. Si elle perdait, elle se voyait doubler la durée de sa torture ! Ils se tapèrent dans la main, et s'en allèrent à l'opposé l'un de l'autre. Il était à plus de 20 minutes à pied de la plus proche station de tramway. Encore fallait-il qu'il achète un ticket, et qu'un tram se présente, chose très très trèèèèès rare à Rome ! En attendant, la blonde devait rejoindre la voiture, garée a quelques rues de là, se rendre à la trattoria pour récupérer la commande qu'ils avaient passé quelques heures plus tôt, retourner à Navona, prier pour que Caly ne soit pas en retard, et rentrer à la villa, tout ça avant que Julian ne s'y pointe ! La trattoria fut bouclée en quelques minutes, Julian n'était probablement même pas arrivé à la station. Coinçant les deux sacs contenant leurs repas du soir, à l'arrière de la voiture, Thalie ne pu s'empêcher de s'angoisser. Caly ! Si elle râtait le rendez-vous, c'était cuit pour elle. Elle aurait peut être dû y songer avant, non ? Probablement ! Mais le mal était fait !

19h25, Thalie était coincée dans les bouchons en périphérie de Navona. A croire que l'Univers tout entier s'était ligué contre elle ! Profitant de ces quelques minutes d'immobilité, elle attrapa son Iphone posé sur le siège passager. Pas d'appel de Caly. S'il avait eu du retard, elle aurait probablement appellé, non ? Siiii... On se rassure comme on peut ! La circulation reprennait peu à peu... Rageusement, Thalie augmenta le son du lecteur CD, puis tambourina nerveusement ses doigts contre le volant. Non, elle ne laisserait pas Julian gagner... Pas une deuxième fois ! Navona était en vue, mais un policier bloquait l'accès aux voitures. A l'aide de grands mouvements de bras, il indiqua à Thalie le parking sur la droite... Mais biensûr, mon Coco ! Dans tes rêves ! S'approchant, elle baissa la vitre, et dans un sourire de midinette, lui indiqua qu'elle allait juste récupérer sa petite soeur qui l'attendait sur la place. Le policier sembla hésiter. Thalie s'impatienta ! Il avait peur de quoi ? Qu'elle défonce une fontaine pour s'amuser ?

- Ne vous inquiétez pas ! Je ne ferais pas de dégats, auquel cas, mon grand père ne manquerait pas de me taper sur les doigts... Vous connaissez mon grand-père ? Giovanni Spinelli ?

Avait-elle lancer, d'un ton faussement innocent, tout en papillonant des paupières, une moue malicieuse sur les lèvres...

- Oh ?

Le policier sembla apprécier cette nouvelle information, est-il réellement dupe devant l'innoncente candeur de la blonde ?

Je vous souhaite une excellente soirée, Mademoiselle Spinelli !

Il la gratifia d'un sourire séducteur, avant de lui cèder le passage, tout en ôtant sa casquette...

Dieu bénisse son nom de famille ! Thalie ne demanda pas son reste, lui envoya un clin d'oeil, et démarra en trombe, pour s'arrêter un peu plus loin, à quelques mètres de la fontaine centrale... Un coup d'oeil lui suffit à repérer sa soeur ! C'était l'avantage des crinières blondes, tellement peu nombreuse. D'abord elle fut étonnée de la voir à l'heure au rendez-vous... Et un nouveau pari de perdu !! Mais l'avantage c'est qu'elle allait lui permettre de gagner le second ! Appuyant sur le klaxon, elle trifouilla la radio une nouvelle fois, sans prêter attention à sa soeur. Elle allait entendre le klaxon, reconnaitre la voiture, et se précipiter vers elle, et Thalie allait gagner son pari. Sauf qu'en relevant la tête, elle vit que sa cadette n'avait pas bougé d'un pouce. Elle se moquait de qui, là ? Elle attendait qu'on vienne la chercher par la main ou quoi ? Sortant de la voiture, Thalie appuya une nouvelle fois sur le volant, déclanchant un son plus long, plus bruyant. Toute la place s'était retournée vers elle, et les premiers jurons commençaient à se faire entendre ! Mais sa soeur, elle, ne semblait même pas remarquer sa présence. Nouveau coup de klaxon... Toujours rien. Elle semblait en pleine conversation avec un brun... C'était qui, lui ? Surement quelqu'un à qui elle devait demander son chemin ! A tout les coups elle était entrain de dire "Excusez-moi ! Savez-vous où se trouve la Piazza Navona ?"... et l'autre de répondre en riant "Mais vous y êtes, petite sotte !"... A moins que Julian ne l'ait appellé pour lui demander de gagner du temps ! Oh le fourbe ! C'était tout à fait son genre !! Furieuse à cette idée, Thalie fusilla le brun du regard ! Pourquoi lui ? Parce qu'il l'avait repéré, lui, et que visiblement ça ne changeait rien à la situation ! Ha si ! Elle le vit remuer les lèvres, puis Caly se retourna vers elle. Alléluiaaaaaa !!! Thalie lui fit un grand signe de bras, puis lui montra sa montre imaginaire avec impatiente. Calypso ne se fit pas prier, et commença a avancer rapidement vers elle...

Thalie en profita pour remonter dans la voiture, et faire rugir le moteur... Une nouvelle salve d'injures émanant de la foule se fit entendre... Thalie leur offrit un grand sourire, en appuyant de nouveau sur l'accélérateur, juste pour le plaisir d'entendre son moteur surpuissant ! Impatiente, elle passa la tête par la vitre, et hurla :

- Calypso !!!

Tiens, y avait de l'écho ou quoi ? Et pourquoi sa soeur se retournait de l'autre côté ? Elle aussi avait été surprise par l'écho de la piazza ? Etrange phénomène ! Heureusement la mini-blonde accéléra le pas, et se trouva rapidement aux côté de sa soeur, dans l'habitacle protecteur de la voiture de luxe... Bon allez, on avait plus le temps de trainer ! Thalie passa directement en seconde, et la voiture ne se plaigna même pas ! Dans un long monologue elle expliqua la situation à sa cadette. Cette dernière ne semblait ni étonnée, ni même interessée. Si le premier point était normal, le deuxième par contre était plus surprenant ! Elle qui d'habitude se réjouissait des petites bastons entre cousins, se montrait aujourd'hui incroyablement... silencieuse ! En lui jetant un regard en coin, la blonde remarqua que sa soeur souriait ! Mais elle n'avait pas le temps de poser de questions ! Elle devait foncer. Et c'est ce qu'elle fit, traçant à travers la ville, sans jamais ralentir. Dans un crissement de pneus, elle dérapa sur le pavé devant l'immense escalier menant à la demeure familiale... Ne prenant que le temps de couper le contact, elle se precipita hors de la voiture, récupéra les sacs de la trattoria, puis monta quatre à quatre les quelques marches menant à l'immense porte en bois travaillés. Le majordome se laissa glisser sur le côté, avant de se prendre la porte en pleine face, quand Thalie l'ouvrit brutalement...

- Est-ce que tête de Chips est là ?

demanda-t-elle, haletante.

- Non... Monsieur Julian n'est pas encore rentré, mademoiselle Athalia.

Vous le cherchiez ?

repondit-il avec un léger sourire au coin des lèvres, qui trahissait le ton solennel qu'il avait employé jusque là.

La danse de la Victoire que Thalie interpréta devant lui, remuant du bassin, tout en balançant ses bras en l'air, fini de le renseigner. Non, elle ne le cherchait pas ! Recupérant les sacs qu'elle avait laissé tomber parterre, elle eut tout juste le temps de voir sa blondinette de soeur, passer devant elle, et monter rapidement, sans un mot à l'étage... Encore plus étrange... Tout en la suivant des yeux, elle remit les sachets au majordome, et lui demanda de s'en occuper, elle il fallait qu'elle vérifie un truc... Faisant claquer rapidement ses talons sur le marbre du grand escalier, elle s'empressa de rejoindre l'étage à son tour... Une fois en haut, elle eut juste le temps de voir la porte de la chambre de sa soeur, claquer derrière elle... De plus en plus étrange !! S'avançant prudemment, elle alla coller son oreille a la porte... Mais maudite maison millénaire, l'épaisseur du bois ne laissait filtrer aucun son... Frappant doucement du poing dessus, elle n'entendit pas plus de 10 secondes avant d'ouvrir et d'entrer lentement dans la pièce... Seule la lampe de chevet était allumée, et diffusait une lumière tamisée sur le corps allongé de sa soeurette... Thalie ne voyait pas son visage... Pleurait-elle ?

- Caly ? Ca va pas ? Tu veux m'en parler ?

Biensur que si, ça allait ! Mais bon, elle pouvait quand même lui en parler, hein. Ca mange pas de pain ! Du rez de chaussé un cri de rage se fit entendre. Oh, Julian était rentré ! Thalie laissa échapper un léger rire satisfait, puis se retourna vers sa soeur, tout en fermant la porte derrière elle... Gros chagrin ou pas ?

[Honte à moi, j'ai fait bien moins long !]

Et voilà une journée qui venait de s’achever, sans doute trop vite au goût de notre petite Calypso. Arpenter les rues de Rome, découvrir les divers monuments de la manière la plus originale et particulière qui soit, ayant droit à quelques bonus, dont le public était privé en temps normal, et tout ça avec un guide d’exception… Que demandez de plus ? Cinq minutes de plus peut-être, pour avoir le droit à un baiser, ou alors à un simple numéro de téléphone… Mais non, rien de tout ça ! Juste une sœur visiblement pressée ! Héhé, bah oui, on ne peut pas tout avoir dans la vie, c’est comme ça ! Vu le nombre de fois que Thalie avait appuyé sur ce satané klaxon, elle avait sans doute bien fait de se dépêcher pour rejoindre la voiture. Et pour cause, à peine eut-elle refermé la portière une fois assise, sa sœur démarra en trombe. Oui, elle était pressée, c’était indéniable. Caly remarqua directement l’absence de son cousin, mais ne posa aucune question. Elle avait déjà une explication à tout ça, connaissant ses deux spécimens comme si elle les avait fait ! Ils avaient encore parié, c’était inévitable avec eux, comme une évidence !

En moins de temps qu’il en faut pour dire ouf, et quelques coups de freins plus tard, elles se stoppaient devant la demeure familiale. Heureusement que Caly avait l’habitude de a conduite de sa sœur, sans ça, son sorbet ne serait pas passé, si vous voyez ce que je veux dire ! Bref ! Elle sortit en vitesse de la voiture, et rentra, pressée de regagner sa chambre. Pourquoi ? Pour s’isoler un petit moment, repasser dans sa petite tête tous les bons moments passés, tout ce qu’elle avait vécu, jusqu’à cette fin trop rapide ! En passant le seuil de la porte, elle eut confirmation de ses soupçons concernant Julian, en entendant simplement la question de sa sœur. Tête de chips ? Ca non plus elle n’avait jamais compris d’où ça lui était venu ! Bref, elle monta les marches des escaliers quatre par quatre, et traversa le couloir à toute allure, manquant d'ailleur de renverser Pep's. Le chien fonça dans la chambre, passant devant la blondinette. Une fois la porte de sa chambre poussée, elle envoya valdinguer son sac à l’autre bout de la pièce, ce dernier terminant son vol sur le bureau, et manquant à son tour d'assomer le chien. Elle fit glisser ses petits pieds hors de ses ballerines, et se laissa tomber sur son lit. Pepito vint la rejoindre, s'étalant de tout son long sur le lit, cherchant à jouer avec sa maîtresse, qui pour seul défense enfonça son visage dans son oreiller. Elle tendit le bras sur le côté, allumant alors sa lampe de chevet, qui diffusa une lumière tamisée et reposante. La tête toujours enfouie dans le tissu, elle se retenait de hurler. Non pas de contrariété, mais plutôt pour se relâcher et laisser s’échapper toute cette excitation, mêlée à la frustration du moment. C’était passé tellement vite !

Elle ne fit pas attention à sa sœur qui venait de toquer à sa porte, pour finalement entrer. Ca c’était Thalie en même temps… Inutile de répondre quand elle frappait, car elle rentrait directement après, qu’importe la réponse ! ^^ Elle entendit elle aussi Julian crier, puis se décida à se retourner. Elle roula sur le lit, et heureusement pour elle que ce dernier était double, sinon elle aurait fini par terre.

« Moi ?

Non, le pape voyons !

Ca va… Ca va bien… Ca va super bien… Ca va super méga bien… Ca va super méga giga bien… Ca va… Bref ! »

Elle esquissa un grand sourire et se redressa légèrement, prenant appuis sur ses avant-bras. Elle se doutait que sa soeurette d’amour allait vouloir en savoir un peu plus concernant les raisons de cette phrase à rallonge pour exprimer son état. Tout comme elle, tout comme leur mère, elle était curieuse. Et son regard annonçait bien quelques interrogations. Si son sourire n’était pas aussi grand et lumineux, il s’en serait élargit d’avantage. Caly fixait sa sœur, et finit par tapoter sa couette, lui faisant signe de venir la rejoindre sur son lit.

« C’est la première fois où j’aurais aimé que tu m’oublies ! »

Qu’elle ne le prenne pas mal hein ! Car j’avoue, ça pouvait être interprété de deux façons différentes !

Oui, évidemment qu'elle devait arrêter le paris stupides avec Julian. D'ailleurs elle se disait ça tous les matins, avant de remettre à plus tard sitôt qu'elle avait son visage agaçant sous les yeux. Mais promis, demain elle arrête. Ou pas... En arrivant dans le hall, et en constatant sa victoire, elle fut obligée de se dire que finalement, c'était pas si mal que ça ! Elle venait d'échapper à un mois de travaux forcés... Non, deux mois en fait ! Adieu gant Mappa et autres instruments de torture ! Elle était libre ! Bon évidemment son euphorie n'était pas aveuglante au point de ne pas se rendre compte que sa petite soeur n'était pas dans son état normal.

Pour commencer elle s'était montrée plus que silencieuse durant le trajet en voiture, ce qui ne lui ressemblait pas le moins du monde, elle d'ordinaire si bavarde, une vraie pie ! Et voilà que maintenant elle gravissait les marches 4 à 4, sans même prendre le temps de féliciter Thalie pour sa victoire. Elle avait vu les sacs de sa trattoria préférée dans les mains de sa soeur, et ne s'était pas renseignée sur le menu du soir. Elle n'avait même pas vérifiée que Julian et Thalie avait bien prit son plat habituel. Pire que ça ! Caly était censée avoir fait du shopping cet après-midi, et figurez-vous qu'elle n'avait aucun sac dans les mains. Surprenant, n'est-ce pas ? Intriguée, Thalie confia le repas du soir au majordome, et s'en alla rejoindre sa petite soeur. Elle avait juste eu le temps de voir la porte de sa chambre se refermer derrière elle, et ce n'était pas bon signe. Quand la petite dernière s'enfermait dans son antre de la sorte, c'est qu'elle avait besoin de calme pour réfléchir posément. Sauf que Thalie n'était pas réputer pour sa non-ingérance. Et sans respecter les besoins de sa soeurette, elle s'empressa de toquer à la porte, avant de rentrer sans même attendre une réponse. Pourquoi faire ? Que ce soit 'oui' ou 'non', Thalie serait rentrée de toutes manières. Cette dernière vit ses pires craintes affirmées, quand elle observa la position de sa soeur, vautrée sur le lit, la tête enfoncée dans son oreiller. Même le chien semblait intrigué, c'est pour dire ! Refermant doucement la porte derrière elle, la blonde tenta de comprendre ce qui arrivait à sa frangine, tout en se montrant subtile "Caly, ça va pas ? Tu veux m'en parler ?". Oui, d'accord, niveau subtilité on repassera, mais bon.

Qu'est-ce qui avait fait se retourner Caly ? La question de sa soeur ou le cri de son cousin ? Peu importait, le principal étant qu'elle faisait face à sa soeur, et que celle-ci avait tout le loisir d'observer ses traits qui ne semblaient pas tristes. Peut être un peu contrariés, mais dans l'ensemble elle la trouvait rayonnante, avec toujours un sourire accroché à ses lèvres, même quand elle pensait ne pas sourire. Sa soeur ressemblait à Schtroumpf Joyeux ! Ca craint ! "Moi ? Ca va... Ca va bien... Ca va super bien... Ca va super méga bien... Ca va super méga giga bien... Ca va... Bref!". Oula, Thalie sentait la migraine arriver ! Et après avoir observé sa soeur avec étonnement, elle se pinça l'arrête du nez entre ses doigts, fronçant les sourcils tout en se demandant si la drogue n'était pas cause de l'état euphorique de sa jeune soeur. Elle était à deux doigts d'aller chercher Julian, pour qu'il lui explique le fléau que représentait la drogue sur la jeunesse, ou plutot pour qu'il serve d'exemple au monologue qu'elle s'apprêtait à tenir "Regarde ! Il a été un beau fut un temps, mais maintenant ces cernes, son teint blafard, son regard terne ! Sans oublié sa vie dissolue, son humour louche, et son manque de vivacité d'esprit... C'est ça que tu veux ?", mais sa soeur coupa court à sa reflexion en tapotant la couette à côté d'elle... Ouh, elle voulait lui parler ? Et son sourire éclatant laissant entendre qu'il y avait du croustillant ! "C'est la première fois où j'aurais aimé que tu m'oublies !". Thalie fronça les sourcils, tout en s'approchant du lit de sa soeur. Qu'est-ce qu'elle entendait par là ? Tentant de se remémorer la scène de la Piazza Navona, elle se rappella un détail qu'elle avait passé à la trappe : Le brun ! Pourquoi avait-elle survolé ce fait ? Elle avait de suite pensé que sa soeur cherchait à se renseigner sur son itinéraire, et qu'elle n'avait fait que demander son chemin au premier passant. Pourtant, elle avait remarqué qu'il était très proche d'elle, physiquement parlant, et qu'il ne semblait pas chercher à s'en éloigner. Mais elle avait été trop préoccupée par se fichu pari, pour pouvoir mettre à profit son sens de l'observation. Visiblement elle avait été complètement à côté de la plaque...

- Oooh... Le brun ?

Lâcha-t-elle, les yeux dans le vague, tout en posant ses fesses sur la couette duveteuse.

Pep's rappliqua immédiatement, grattant sa patte contre la cuisse de Thalie, lui arrachant une grimace au passage. Ce chien était mignon, mais il ne se rendait décidemment pas compte de sa force. Et puis elle lui donnait quoi à manger ? De la pâté génétiquement modifiée ? Pourquoi il grandissait si vite ? Elle se rappellait avec nostalgie la toute petite boule de poils qu'il avait été fut un temps, une vraie peluche qu'elle aurait eu envie d'embarquer partout avec elle, coincé dans son sac. Maintenant les balades avec lui devenait un parcours du combattant, le chien, en laisse, tirant comme un fou, avant de se stopper net, et de s'enrouler autour des jambes du pauvre promeneur, quel qu'il soit ! Un boulet, version canin ! Thalie le repoussa gentiment, avant qu'il ne lui offre un coup de langue en guise de 'bonjour', et le chien retourna se coucher doucement aux pieds de sa maitresse. Thalie en profita pour jeter un coup d'oeil à sa soeur, un grand sourire aux lèvres. Elle sentait qu'elle était sur la bonne voix en évoquant le brun, mais elle se devait de se montrer plus précise si elle voulait que Caly parle. Après tout, des bruns il y en avait 144 au kilomètre carré.

- Je suppose que le brun qui était avec toi sur la place, celui qui se tenait à 3 micro-millimètres de toi, n'est pas étranger à ce non-empressement de me voir arriver.

Elle avait tapé dans le mille, à en croire la tête de sa petite soeur. Ce qui lui arracha un petit rire, avant de reprendre un air sévère un poil surjoué.

- Je ne peux pas te laisser seule 5 minutes dans les rues de Rome sans que tu provoques chaos et désolation dans le coeur des romains. T'es irrécupérable !

Toutefois, elle ne put retenir un sourire, tout en s'allongeant aux côtés de sa soeur. Posant son visage à quelques centimètre de celui de Caly, elle l'observa mi-amusée, mi-intriguée...

- Raconte !

Plus curieuse que Thalie n'existait pas. Et même si elle avait tendance à surprotèger sa soeur vis à vis de la gente masculine, elle ne pouvait se retenir de s'amuser face aux ravages que cette dernière provoquait sans le vouloir, parfois même sans le savoir. Et puis c'était son rôle de grande soeur de partager l'hystérie qu'une nouvelle rencontre produisait. Et croyez-moi, pour ça, elle n'avait pas beaucoup à se forcer !

« Oooh... Le brun ? » Que répondre à ça ? Rien sans doute… Il faut dire qu’un simple sourire suffisait. Caly avait passé un si agréable moment en sa compagnie, que ses lèvres s’étiraient sans le moindre mal, en un large sourire, qui en disait bien plus que toute les explications du monde. Elle était sur un petit nuage, qu’elle ne voulait absolument pas quitter. Pourtant l’après-midi avait été des plus simple quand on y pense… Une balade en ville, en compagnie d’un charmant inconnu… Trop charmant pour qu’elle y reste insensible d’ailleurs ! Il avait su lui faire découvrir une facette de Rome qu’elle n’avait jamais eu le plaisir de connaître, et ce avec un naturel impressionnant, comme si entrer dans le Colisée, par exemple, était normal… Une légèreté qui manquait à bien des gens, et qu’il parvenait à transmettre au travers d’un geste ou encore d’un regard. Si ce n’était pas magique, ça !

Mais Calypso se doutait bien que le contre coup allait lui paraître un peu brutal. Vous devez sans doute connaître l’horrible sensation de vide, le regret de cette magie du moment présent ; cette impression que le temps nous a filé entre les doigts, non ? Celle qui vous pèse sur le cœur, sans comprendre pour autant ce qui l’a réellement entraîné. Elle le présentait, cela allait lui tomber dessus dans peu de temps. Quand elle se retrouverait seule dans sa chambre par exemple, allongée sur ce grand lit, ne parvenant pas à fermer les yeux, le sommeil n’étant pas au rendez-vous, cédant volontiers sa place à toutes ces images, qui elles n’étaient pas prêtes de quitter son esprit. C’était là qu’elle allait sentir son cœur se serrer dans sa poitrine, comme pressé par le désir de revivre cela encore et encore…

Thalie venait donc de s’asseoir tout près de la blondinette, l’interrogeant sur les raisons de son bien être, limite flippant ! Et Pep’s rappliquait, voulant visiblement lui aussi avoir droit à ces explications, ou alors demandant simplement un peu d’attention et quelques caresses. Il finit par se coucher aux pieds de Caly, laissant alors son aînée poursuivre, continuant avec ses allusions concernant « le brun qui se tenait à trois micromillimètres » d’elle… A ces simples mots, Caly en lâcha un profond soupir, presque nostalgique. Trois micromillimètres… Bon sang ! Elle se revoyait sur cette Piazza Navona, cherchant alors du regard la voiture rouge pétant de sa sœur, écoutant vaguement ce que pouvait lui dire Kenzo. Et puis il avait retenu son attention, la forçant à le regarder, lui demandant si elle verrait la moindre objection à ce qu’il l’embrasse, là, maintenant, tout de suite… Piouf ! Et Thalie avait klaxonné, brisant sans le savoir ce sublime moment. Elle n’allait pas lui en vouloir pour si peu, voyons !

« Je ne peux pas te laisser seule 5 minutes dans les rues de Rome sans que tu provoques chaos et désolation dans le coeur des romains. T'es irrécupérable ! » Calypso laissa échapper un éclat de rire franc et cristallin. N’importe quoi ! Elle en leva les yeux au ciel, complètement dépassé par la réflexion de sa sœur. Les romains avaient dû se moquer d’elle ouais, en la voyant ainsi perdu dans la capitale, avec son plan illisible, son attrape touriste ! Et Kenzo avait simplement eu pitié d’elle… Oup’s ! Thalie finit par s’allonger près d’elle, tournant son visage vers le sien, et lui demandant alors ce qui était inévitable : des explications. Elle voulait en savoir plus, et ça n’avait rien d’étonnant. Il s’agissait de Thalie après tout… Elle était curieuse, tout autant que Caly, à croire que c’était de famille ! Le sourire qu’affichait Caly ne quitta pas ses lèvres, au contraire même, il sembla s’accentuer doucement.

« Et bien… »

Caly s’amusait à faire durer les choses… Elle retardait son récit, faisait languir sa sœur, sachant pertinemment que cette dernière n’allait pas tarder à la presser, lui priant de passer la seconde ! Elle se mit à rire doucement, et se décida finalement à raconter ce qui s’était passé, durant cette magnifique matinée.

« Je me…

Elle avouait le fait de s’être perdue ou non ? Le risque d’encaisser les moqueries était-il minime ou non ? Oh, et puis il ne s’agissait que de sa sœur, elle allait être sympa !-

…suis perdue ! Le plan était vraiment bidon, je ne comprenais rien du tout ! Et visiblement on m’a remarqué, complètement paumée… Il m’a abordé, puis m’a proposé son aide. Et là… Piouf ! Jamais je n’avais vu Rome de cette manière ! Une visite guidée… Comme tu n’en as jamais fait ! Il m’a fait traversé le Colisée, ma balader en Vespa, m’a même offert une glace ! Enfin bref, j’ai eu droit à un guide très spécial… Je ne sais pratiquement rien de lui, il en sait encore moins sur moi. Et pourtant…

Elle soupira de nouveau.-

Si tu étais arrivée 3 minutes après, il m’aurait peut-être embrassé, qui sait ? »

Et hop, un nouvel éclat de rire s’échappa d’entre ses fines lèvres rosées. Un vrai petit nuage… Elle sentait le regard de sa sœur posé sur elle, la détaillant comme si elle était un véritable extra-terrestre ! Note personnelle : Penser à la fixer de la même manière quand elle rentrera à la maison dans un état similaire, avec les fameux petits papillons dans le ventre ! Tsss !

« Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

Pourquoi n'y avait-elle pas pensé plus tôt ? C'était évident pourtant ! Tout le monde aurait été capable de faire le rapprochement entre l'étrange sourire sur les lèvres de sa soeur, et le brun qui se tenait si proche d'elle quand elle était venue la récupérer à la Piazza Navona. Elle, nan ! Elle avait été tellement obnubilée par ce stupide pari -qu'elle venait de gagner, je tiens à le signaler- qu'elle n'avait même pas vu que quelque chose clochait. Pire que ça, au début elle avait même cru que sa soeurette était triste, et c'était pour cette raison qu'elle était montée si vite la rejoindre. Si elle avait su que c'était à cause d'un mec, elle serait probablement montée encore plus vite, volant par dessus les marches, uniquement guidée par sa curiosité légendaire. Mais il n'en était rien, elle était pas triste, elle était rayonnante. Quand elle s'était tournée vers elle, Thalie n'avait pu que constater ce sourire qui lui mangeait le visage. Et de l'entendre lui dire qu'elle aurait préféré qu'elle l'oublie sur la piazza ne fit que confirmer ce fait. Le brun ! Evidemment, le brun ! D'ailleurs, rien qu'au mot "brun" sa soeur élargie son sourire, et Thalie leva les yeux au ciel. Y en avait des paquets de bruns, alors mollo, Blondinette, elle pouvait tout aussi bien parler de ce brun de 46 ans qui promenait son chien sur sa droite quand elle l'attendait dans la voiture, hein !

Mais non, elle parlait bien de l'autre, celui qui se tenait si proche d'elle. Pourquoi n'avait-elle pas noté ce détail plus tôt ? Arf', elle se donnerait des baffes par moment ! Thalie précisa de qui elle parlait, comme si c'était utile, et sa soeur se mit à sourire encore plus, comme si c'était possible ! Il fallait qu'elle fasse attention à ne pas se décrocher la mâchoire là ! Ca pouvait être dangereux à force. Elle aurait pu parier que sa cadette revivait le moment dans sa tête, mais Julian n'était pas là ( pour parier ! ). Elle se laissa tomber aux côtés de sa soeur, tout en la réprimandant gentiment sur les ravages qu'elle pouvait provoquer sur la gente masculine. Cette dernière se mit à rire, tout en levant les yeux au ciel, comme si Thalie venait de sortir une bétise plus grosse qu'elle ! Nan, mais elle était aveugle, la naine ? Elle ne voyait pas l'effet qu'elle produisait ? Pas grave, c'était aussi bien comme ça, au moins elle ne devenait pas une de ces nanas qui pensaient pouvoir tout obtenir avec un sourire... Un peu comme elle-même, quoi ! Posant son visage sur l'oreiller, les yeux brillants de curiosité, rivés sur sa soeur, elle lâcha le mot magique : "Raconte !"

Cette dernière semblait se régaler de faire languir sa soeur, prenant bien son temps, laissant trainer un "Et bien...", tout en ayant totalement conscience de la torture qu'elle infligeait à Thalie. L'aînée en fronça des sourcils tout en poussant un soupir exaspéré. Bon, elle avait pas toute la nuit non plus, là ! d'ailleurs Thalie ne tarda pas à la gratifier d'un "alleeeeez", tout en tapant des pieds contre le matelas. Visiblement satisfaite, Caly se mit à rire devant l'impatience de sa soeur, avant de se décider enfin à lui raconter tout dans les moindres détails. "Je me... suis perdue !". Pas étonnant, et Thalie en lâcha un soupire blasé, elle avait l'habitude, ça ne la surprenait même plus. "Le plan était vraiment bidon, je ne comprenais rien du tout !" Bah biensûr ! C'est la faute au plan maintenant ! Même avec un GPS de la Nasa, elle serait capable de dire que c'est une arnaque Made in China. "Et visiblement on m'a remarqué, complètement paumée..." Pour le coup, l'ainée se mit à rire en imaginant sa soeur et ses réactions exaspérée en plein milieu de Rome, mais elle tenta de camoufler le tout dans une quinte de toux, en voyant le regard que Caly lui lançait. C'était pas le moment de la vexer, hein, elle voulait la suite. "Il m'a abordé, puis m'a proposé son aide." Serviable, le type. Bon, il devait pas être totalement désinteressé, mais serviable quand même ! "Et là... Piouf ! Jamais je n'avais vu Rome de cette manière ! Une visite guidée... Comme tu n'en as jamais fait !" Ah ouai ? Qu'est-ce qu'elle en savait ? "Il m'a fait traverser le Colisée"... Ha ouai, en effet, là, elle pouvait pas rivaliser. "m'a baladé en Vespa, m'a même offert une glace !" Raaah, la drague type de l'italien type ! Et sa pauvre soeur qui s'était laissée prendre au piège. Naïve ! "Enfin bref, j'ai eu droit à un guide très spécial... Je ne sais pratiquement rien de lui, il en sait encore moins sur moi. Et pourtant..." Quoi ? Quoi ? QUOIIIII ? Pendue à ses lèvres, Thalie était accroc au récit de sa soeur à présent. "si tu étais arrivée 3 minutes après, il m'aurait peut être embrassé, qui sait ?"

- QUOI ?

Oups, c'était partit tout seul, alors que Caly partait d'un nouvel éclat de rire. Elle savait pas ce qui lui déplaisait le plus. Qu'il ait faillit l'embrasser, ou qu'il ne l'ait pas fait justement. Son instinct de protection se battait avec celui de groupie en elle. Pour Caly, elle était déçue qu'il ne se soit rien passé d'autre de plus, mais pour elle-même, elle avait envie de dévisser la tête de ce brun qui avait cru normal de voler un baiser à sa jeune soeur après quelques heures en sa compagnie. Délinquant ! Elle fixait Caly, avec un mélange d'appréhension et de curiosité. C'était bien la première fois qu'elle la voyait dans cet état. Ses yeux pétillaient, elle riait pour un rien, rougissait souvent... Très étrange... "Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?"

- Rien, rien... On dirait juste que tu es sous extasie, mais c'est pas grave... T'es sûre qu'il avait pas mit un truc dans ta glace ?

Elle garda un air suspicieux, observant avec attention les pupilles de sa soeur, avant de partir d'un grand éclat de rire. Oui, elle se payait sa tête, mais c'était tellement marrant à voir, qu'elle était totalement excusable. Rapidement elle passa une main douce dans les boucles blondes de Caly, une façon de s'excuser de se moquer de son état...

- Bon, reprenons... T'as dit qu'il savait rien de toi ? Ca ne me dérange pas du tout, étrangement.

Lança-t-elle avec un sourire malicieux...

Et toi ? Tu connais quoi de lui ? Je suppose que tu comptes le revoir, non ? Comment tu vas t'y prendre ? T'as son prénom ? Dis-moi que t'as pris son numéro de téléphone, hein ?

Une pluie de questions, mais c'était Thalie, ça ! Elle avait trop de choses à savoir, et pas assez de temps pour attendre et faire une pause entre chaque. Curiosité, curiosité ! Elle se sentait l'âme d'une gamine de 15 ans, attendant les potins de sa copine sur son premier amour de vacances. Bah oui, c'est ça aussi, être soeur.

Certes, il pouvait y avoir un paquet de bruns en ville, il n’y en avait qu’un comme lui ! Du moins pour Calypso, c’était bel et bien le cas. Il semblait si particulier, si différent, qu’il en devenait unique. Naturel, léger, détendu… Et non macho à souhait, vantard comme jamais et démuni du moindre humour. Un homme peut se montrer parfois si… Agaçant ! Qu’il en tirait là des points positifs, intriguant la blondinette. Refusez-lui quelque chose, une simple réponse à une question des plus innocentes et idiotes, et voilà que poussée par sa curiosité elle mordait à l’hameçon et ne lâchait pas. Pour un prénom… Tout bête et pourtant ! Le fait qu’il garde le silence l’avait amusé, puis intrigué, d’une manière incroyable. Et puis il avait eut une façon de se comporter avec elle… Difficile, conservant une part de mystère, restant comme sur ses gardes, alors qu’elle, s’était totalement laisser aller, se laissant conduire à travers Rome, gardant sa main glissée dans la sienne avec un étrange plaisir.

Inutile de préciser qu’elle savait qu’il ne fallait pas faire confiance au premier venu… Ses parents avaient été les premiers à le lui enseigner, suivit de très près par Julian, qui depuis quelques années était encore plus vigilant que d’ordinaire. « Ne pas faire confiance aux inconnus. » -lui répétait souvent son idiot de cousin préféré. Et pourtant, elle avait préféré désobéir sur ce coup-là. Elle ne le regrettait pas, bien au contraire, ayant même voulu que ces instants si simples s’éternisent indéfiniment. Mais Thalie en avait décidé autrement, sans même en avoir conscience, et avait mit fin à tout ça ! Ca ne l’empêchait pas de demander un récit complet de son après-midi.

C’est avec ce même grand sourire que Caly entama sa petite histoire, passant quelques détails, se contentant de parler d’une visite dans un terme général, et non d’une infraction sur un site interdit au public par exemple. Bon, elle ne pu s’empêcher de cité le Colisée, car c’était juste énorme et qu’elle ne pouvait pas faire comme si de rien n’était, qu’elle le traversait tous les jours, comme un banal raccourci. Et quand elle termina par « si tu étais arrivée 3 minutes après, il m'aurait peut être embrassé, qui sait ? », la réaction de Thalie ne se fit pas attendre : « QUOI ? ». Le rire cristallin de Calypso ne se fit pas attendre, résonnant dans la grande chambre. Sa sœur était un sacré numéro –tout comme elle, hein ! C’est un compliment ! Parfois elle avait l’impression que ses deux aînés la voyaient encore comme une gamine de 10 ans, et non une jeune femme de 20. Embêtant, n’est-ce pas ? Pourtant des petits amis elle en avait déjà eu, ça n’était pas nouveau… A croire qu’ils refusaient inconsciemment de la voir grandir ! Si Caly se risquait à leur faire la remarque, ils réfuteraient cette hypothèse dans la seconde suivante, affirmant qu’ils n’étaient pas comme ça, trop protecteurs. D’ailleurs elle l’a fixait étrangement… Quoi ? L’interrogation ne tarda pas à être formulée à haute voix, s’échappant d’entre ses fines lèvres.

« Rien, rien... On dirait juste que tu es sous extasie, mais c'est pas grave... T'es sûre qu'il n’avait pas mit un truc dans ta glace ? » Tsss ! Calypso leva les yeux ciel. N’importe quoi ! S’était-elle déjà vu au retour de… Comment appeler ça ? Euh… D’une rencontre hors du commun ? Elle était tout simplement son sosie ! Même Julian s’inquiétait pour elle, c’est pour dire ! Elle se doutait bien que sa sœur se payait sa tête… Avec Thalie c’était tellement évident après tout. Elle n’en perdait pas son sourire pour si peu, étant comme vacciné contre tout ça ! ^^ Une nouvelle cascade d’interrogations ne tarda pas à arriver, semblant ramener Caly à la réalité. « T'as dit qu'il savait rien de toi ? » Elle hocha positivement la tête. « T'as son prénom ? Dis-moi que t'as pris son numéro de téléphone, hein ? » Une fois oui, et une fois non… Arf ! Avec un prénom, elle était un peu… Mal barrée ! Elle connaissait aussi une ruelle, mais lui demander de la retrouver en partant de chez elle était quasiment une mission impossible ! Et puis franchement, elle ne se voyait pas frapper à sa porte : « Salut, tu te souviens de moi ? » Non, non… très mauvais plan !

« J’aimerais bien le revoir, c’est sûr… Mais… Avec un prénom, ça va être compliqué ! Il en sait plus sur moi, qu’inversement. Comment je vais m’y prendre ? Bonne question ! J’en ai strictement aucune idée ! Je vais peut-être pas « m’y prendre » du tout ! »

Elle soupira, se perdant doucement dans ses pensées, réfléchissant à un petit détail qui aurait pu lui donner l’idée du siècle ; un petit quelque chose qui lui aurait permis de chopper une occasion en or ! Mais rien ne venait… Elle se repassait les différentes étapes de la balade, sans pour autant remarquer ce qui ferait toute la différence et l’aiderait. Elle tourna la tête vers Thalie, et haussa les épaules. Puis d’un petit air malicieux et taquin, elle lâcha :

« C’est de ta faute ! :tongue: »

Comment ça ? Elle avait l'air aussi demeurée que ça quand elle rentrait suite à une rencontre inattendue ? Pas du tout ! D'ailleurs elle en avait fait une, elle aussi, de rencontre inattendue, c'était d'ailleurs comme ça qu'elle avait paumé son pari avec Julian, et qu'elle avait manqué être son esclave pendant un mois entier... Enfin ça, c'était avant qu'elle ne gagne ce nouveau pari, hein ! Bref. Elle avait fait une rencontre pour le moins surprenante avec un voleur-docteur-chauffeur de taxi. Elle avait même été plus que charmée... Et quelqu'un avait vu la différence ? Non ! Donc c'est bien la preuve qu'elle n'affichait pas cette tête de bisounours, elle. Là, Thalie était vraiment surprise voir sa petite soeur dans cet état. Un sourire immense aux lèvres, le regard qui semblait s'évader loin, très loin de cette chambre très XVIIIème siècle, que Caly avait réaménagé avec soin. Elle était avec le brun, c'était sûr !

Elle aurait voulu en apprendre un peu plus sur celui qui retournait le cerveau de sa blondie de cette façon. Au moins un prénom, histoire de mettre un nom sur une silhouette. Et puis elle voulait savoir exactement le peu d'informations que Caly avait récolté sur lui, au point de dire qu'elle ne savait rien de lui... "J'aimerais bien le revoir, c'est sûr..." Non ? Sans blague ? La grande blonde n'aurait pas deviné toute seule, tiens ! "Mais... Avec un prénom, ça va être compliqué !" Hein ? Thalie afficha un air surprit. Est-ce que Caly tentait de lui dire qu'elle ne connaissait QUE le prénom du brun ? Rien d'autre ? "Il en sait plus sur moi, qu'inversement." Bah c'était pas difficile ça, si elle avait que son prénom ! "Comment je vais m'y prendre ? Bonne question ! J'en ai strictement aucune idée ! Je vais peut-être pas "m'y prendre" du tout !" Non, ça c'était hors de question ! Jamais Thalie ne la laisserait baisser les bras aussi facilement ! Elle allait le lui dire quand cette dernière reprit la parole en lui balançant que tout était de sa faute, avec un petit air malicieux.

Le coup partit tout seul ! Oups ! Pas fait exprès ! Non, elle n'avait pas eu l'intention de se saisir de l'oreiller et de la balancer dans la figure de sa frangine. Je vous assure !

- Alors, une simple petite question qui a tout de même son petit intérêt, tu vas voir.

Venait-elle de lancer à sa soeur en ôtant l'oreiller, et en le gardant contre elle pour éviter toute tentative de vengeance chez Caly.

Est-ce que tu sais te servir de ton portable ?

demanda-t-elle le plus sérieusement du monde.

Parce que, je vais t'expliquer un petit truc. Petit Un, tu m'appelles ou me textotes, m'annonçant que tu n'as pas besoin que je vienne te chercher, et... tu pouvais rester avec lui un peu plus longtemps, tout en lui disant que j'étais vraiment une soeur indigne, que je t'avais oublié, et blablablablaaaa, tu pleurnichais un petit peu, et tu pouvais être sûre qu'il te ramenait chez Papy !

Un hochement de tête accompagna son discours.

Et petit Deux, ton téléphone a une capacité de 1500 contacts, je le sais, c'est moi qui l'ai choisi... Alors pourquoi... POURQUOI tu n'as pas prit son numéro ?

Ce coup-ci, même si elle avait gardé son ton neutre, elle avait fini par hausser la voix sur son deuxième "pourquoi", tout en gesticulant des mains devant le visage de sa soeur, comme toute bonne italienne qui se respecte. Se levant d'un bond, elle commença à faire les cents pas en travers de la chambre, réfléchissant à voix basse, tout en se rongeant l'ongle du pouce... Il était hors de question qu'une Spinelli, quelle qu'elle soit, baisse les bras devant une quelconque difficulté. Mais elle n'arrivait à rien ! Il faut dire que si la soeurette n'avait que très peu d'informations sur son chevalier servant, Thalie en avait encore moins. Elle ne lui avait même pas donné son prénom...

- Bon ! J'arrive à rien, là ! Faut qu'on s'défoule !

S'écria-t-elle soudainement.

Se dirigeant à grands pas vers la chaine de Caly, elle avait dans l'idée de s'adonner à leur rituel. Oui, les deux blondes aux airs angéliques avaient un rituel pour le moins étrange. En cas de prise de tête, n'importe laquelle, elles branchaient la radio à fond les ballons, et dansaient jusqu'à épuisement. La cause pouvait être tout et n'importe quoi. Examens à venir, dispute avec les parents, deception amoureuse... Tout ! Aujourd'hui c'était leur impuissance face à cet énigmatique italien. Quand leurs cerveaux saturaient, elles se défoulaient, et après ça allait ! La voix masculine annonça à toute vitesse d'un ton enjoué, le dernier tube à la mode "Alesha Dixon". Thalie tourna le bouton de volume à fond, et s'empressa de retourner vers le lit. S'emparant de la main de sa soeur, elle l'a tira hors du lit, et l'entraina avec elle au milieu de l'immense chambre. Pas besoin de vous décrire ce qui se passa ensuite, cela se passe de commentaires ! Les cheveux volèrent dans tous les sens, la pièce tournoya sous leurs yeux, les talons résonnèrent en martelant le sol, leurs voix couvrirent presque totalement celle de cette pauvre Alesha", et accessoirement celle de Julian qui n'appréciait que moyennement leurs crises d'hystérie collective. Sur les dernières notes, elles s'écroulèrent à la renverse sur le lit.

Thalie, posant une main sur son estomac, tentait de reprendre son souffle. Mais vous avez déjà essayé de respirer tout en riant ? Oui, c'est pas facile ! Il lui fallut une bonne minute, puis elle tourna son visage vers celui de sa soeur, et dans un sourire reprit la parole.

- Bon, maintenant, je mets en marche mon cerveau, et toi ta mémoire !

"Go !"

ajouta-t-elle en se relevant à la force des abdos. Il lui fallait du papier et un stylo, et elle savait exactement où le trouver... Après avoir prit un bloc et un crayon qui trainait sur le bureau

elle retourna s'asseoir sur le bord du lit, l'air concentré sur ce qu'elle écrivait (à savoir la date du jour, et "ma soeur est une boulette" dans la marge).

- Donc qu'est-ce que tu sais de lui exa.cte.ment ?

Elle parlait avec le plus grand des sérieux, sans jamais quitter la pointe du crayon des yeux.

Tu m'as parlé d'une Vespa, tu as noté le numéro de la plaque ?

Voilà qu'elle se prenait pour Julie Lescaut ! Caly était mal barrée ! Mais en même temps, ça partait d'un bon sentiment, et d'une bonne idée aussi. Si Caly avait le numéro, il ne serait pas bien difficile de retrouver le propriétaire ! Avec tous les contacts du grand-père... Encore fallait-il que Caly ait pensé à regarder autre chose que ce brun... Oui, c'était pas gagné !

Mais bien sûre que si, elle avait l’air aussi demeurée, si ce n’est même plus.. C’était quelque chose de commun à l’espèce humaine… L’air idiot, né d’une joie inexpliquée d’avoir fait une nouvelle rencontre, qui se voulait intéressante. Alors ne me faites pas croire que Thalie échappait à cela, car ça serait tout simplement me mentir. Et le mensonge, ce n’est vraiment pas bien ! Héhé ! En tout cas, s’il y en avait bien une qui était incapable de mentir à cet instant précis, c’était Calypso. Elle était à des lieux de là, perdues dans ses pensées, bien loin de Thalie et de ses interrogations. Elle tentait pourtant de lui expliquer tout ce qui s’était passé cette après-midi, jusqu’à ce qu’elle arrive et la récupère… Que d’aventures ! Sa sœur l’écoutait avec attention, sans doute plus que tout ce Caly pouvait s’efforcer de rassembler pour se montrer précise dans ses description, afin d’offrir à son aînée un maximum d’information. Qui sait ? Elle pouvait peut-être l’aider…

Elle termina par un petit « C’est de ta faute » et se prit un coup d’oreiller… Outch ! Bon ok, elle l’avait cherché ! Mais qu’elle prévienne la prochaine fois, déjà que ses réflexes étaient amoindris par l’altitude à laquelle elle se trouvait, soit à plus de 10 000 mètres, sur un petit nuage. Enfin là encore, Thalie allait changer la donne, en la faisant redescendre illico presto ! « Est-ce que tu sais te servir de ton portable ? » Bah euh… Ouais, pourquoi ? Elle n’eut même pas le temps de répondre. Oup’s ! Thalie entama alors une tirade, expliquant en gros que Calypso n’était pas douée. Oui elle aurait pu appeler, oui elle aurait pu envoyer un texto mais… Connaissant Thalie, sur le moment même, ça n’aurait pas changé grand-chose. Elle aurait eut droit à un : « Quoi ?! Qu’est-ce que tu fais ?! T’es où ?! Avec qui ?! » Une seconde maman, et une maman poule en plus de ça ! Et si Julian avait été avec elle, ça aurait été complètement fichu, elle aurait perdu du temps au lieu d’en gagner ! Et puis soyons réaliste, elle n’y avait pas pensé, portant toute son attention sur le moment présent, sur Kenzo et ce qu’il pouvait lui faire découvrir.

« Bah parce que… J’en sais rien ! Oooh ! »

Thalie sembla partir à son tour dans ses pensées, mais de façon bien plus sérieuse, en pleine réflexion. A tous les coups elle faisait fonctionner son cerveau à plein régime pour avoir la superbe idée qui ferait toute la différence, celle qui allait lui permettre de revoir le bel italien. Ah non, elle n’arrivait à rien visiblement, il fallait qu’elles se défoulent. A cette réplique, Calypso répondit par un simple, mais large sourire. Combien de fois avaient-elles allumé la chaîne Hifi, tout ça pour se détendre et se défouler, en cas de prise de tête face à un quelconque souci ? Elle ne les comptait plus ! Un petit rituel qui leur tenait toute deux à cœur. La musique résonna dans la chambre, couvrant la voix de Julian et ses plaintes, du genre : « C’est pas bientôt fini les deux hystériiiiiques ?! ». Ce qu’il n’avait toujours pas compris, c’est qu’il ne faisait que faire rire davantage les deux blondinettes. Un bon pétage de câble après, elles se laissaient tomber en arrière, s’écroulant sur le lit. Calypso soupira, lâchant quelques derniers éclats de rire.

« Bon, maintenant, je mets en marche mon cerveau, et toi ta mémoire ! » Calypso acquiesça d’un signe de tête, d’une mine sérieuse et faussement sévère. Ok chef ! Elle allait faire de son mieux ! Elle la vit se redresser, allant chercher un bloc note et un crayon sur le bureau. Hein ? Elle releva légèrement un sourcil et l’observa alors commencer à griffonner sur le papier. Ah ok, elle avait le droit à un véritable interrogatoire !

« La plaque d’immatriculation ? Mais bien sûre ! Je ne regardais que ça, voyons ! »

Elle leva les yeux au ciel et soupira doucement, amusée par les questions un brin tordus de sa sœur. Comme si Caly faisait attention à ce genre de petits détails… Non mais n’importe quoi Julie Lescaut ! Enfin elle se mit à réfléchir, au cas où une image lui revienne en tête, mais ça n’était vraiment pas gagné. Indiqué la couleur du véhicule ne servait à rien par exemple, car chercher une Vespa à sa couleur en plein Rome, c’était comme chercher une aiguille dans une grange ! Carrément, oui ! Une grange ! Elle fronça son petit nez, et grimaça… Rien ne lui venait à l’esprit. Oh quoique ! Une illumination –juste énorme soit dit en passant- fit son apparition dans sa petite tête.

« Par contre je crois savoir où il vit… Enfin moi et les noms, on n’est pas vraiment potes… Tu connais peut-être, toi ! C’est un quartier simple, sympa… Avec beaucoup de charme ! Un peu comme celui où on allait quand on était petite, quand on accompagnait maman et mamie au marché… Tu te souviens ? »

Paye ta description ! Non mais avec Caly c’était comme ça… Elle n’était pas très douée pour ce genre de chose, mais excellait dans d’autres domaines, comme pour se rattraper en somme ! Ca n’était pas gagné, et pourtant il fallait que Thalie devine le nom du quartier pour pouvoir avancer.

« Les gens semblaient bien le connaître, et puis il y avait une gamine, visiblement amoureuse de lui… En plus il a récupéré sa Vespa là-bas… Donc il doit bien y vivre ! …A moins… Qu’il ait volé la Vespa ! Haaan ! »

Avec des si on peut refaire un monde Caly ! Et si c’était un gangster ? Et s’il habitait à l’autre bout de la ville ? Et s’il ne voulait pas la revoir ? Pourquoi se cassait-elle la tête à le retrouver… ? Bah parce qu’elle en mourrait d’envie elle ! Grrr !

« Ca te dit quelque chose ou pas ? »

Calypso était comme suspendu à ses lèvres, attendant qu’elle daigne lui donner une réponse. Oui ? Non ? Ah merde ? Bien qu’elle préférait de loin entendre un « oui » ! ^^

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