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 Bal Black&White - Soirée Mondaine.

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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyDim 31 Mai - 20:59

    Ca se cherchait, ça se taquinait, et Leandro savourait complètement l’instant présent. La belle avait beau paraître bien moins réceptive à ce petit jeu, elle y répondait avec un tel entrain, qu’il ne pouvait qu’apprécier. D’après elle, il était, je cite : « agaçant »… Et pourtant son léger sourire en coin semblait la trahir. Plus leur conversation avançait et plus ce dernier se faisait présent sur ces fines lèvres. Caly et Ilena les fixaient, sans vraiment comprendre ce qui se passait, alors qu’ils s’échangeaient des regards qu’eux seuls étaient capables de décrypter. On appela un médecin, tout près du bar, et à cette simple requête, Leandro ne pu s’empêcher d’en rajouter une couche. Le jeu ne cessait de croître, à son plus grand plaisir… Si Julian avait été en état de tout comprendre, si du moins il leur avait porté la moindre attention, il aurait pu lui faire tout un cirque. Certes il ne s’était rien passé, ils ne faisaient que s’amuser dans des élans de provocations incessantes, mais il connaissait son ami, et ce dernier avait toujours été très protecteur. Comment passer entre ses filets ? En mettant justement en avant le fait qu’il soit son meilleur ami, qu’il le connaissait trop bien pour douter de lui et de ses intentions ? M’ouais… Avec Julian rien n’était joué d’avance ! Enfin pour l’instant, ce dernier était concentré sur la salle de bal, et ce n’était pas Leandro qui allait s’en plaindre. Il pouvait échangé tous les regards qu’il voulait à la jolie blonde sans avoir à se surveiller, pour ne pas frôler la catastrophe. Thalie lui fit signe de répondre à l’appel, de jouer une fois de plus au héros, mais Leandro ne broncha pas. Il lui avait fait le coup une fois, ça suffisait ! Et puis il fallait rester dans le crédible ! Caly et Julian savaient pertinemment qu’il était loin d’avoir fait médecine. Dans une telle situation, ça aurait été mal venu de sa part de faire son malin. Alors non, il ne broncha pas. Sa réplique le fit d’ailleurs sourire… Elle voulait insister ? Soit, il n’allait pas l’en empêcher.

    « Médecin ? Non je n’ai pas cette prétention… Kidnappeur ? Voleur ? Mlle Spinelli, vous me portez de bien mauvaises intentions. Ai-je l’air d’être si malhonnête ? -Il ponctua sa phrase en levant les yeux au ciel. –Je suis barman, à plein temps. Certes un peu de musique dans ma vie, mais pas de taxi ! »

    Il haussa les épaules, ayant d’après lui répondu en toute franchise, sans pour autant en avoir beaucoup révélé sur sa personne. Les deux miss qui les accompagnaient n’avaient pas dû tout comprendre, mais peu importait, tant que cela restait entre eux… Thalie détourna le regard, Caly disparu dans la foule et tout sembla se passer très vite. Leandro demeurait en spectateur de la scène, légèrement en recule. D’où il était, et le plus discrètement du monde, il pouvait admirer la jeune femme. Cette dernière était venue s’appuyée contre la rambarde, aux côtés de son cousin éméché. Ce qu’elle pouvait être belle… Même dans une robe de grand couturier, dans ce bain de mondanité, son naturel resplendissait et ressortait comme jamais, faisant sans doute d’elle, la plus jolie femme de toute cette réception. Oui je vous l’accorde, Leandro était sous le charme de la jolie blonde, mais même sans cela, c’était comme un fait indéniable, et ça n’était pas que ce semblant d’envoûtement qui faisait naître de telles pensées dans son esprit. Elle était rayonnante, et le jeune Fransceci en profitait. Pourquoi s’en priver sincèrement ?

    Il reporta finalement son attention sur la salle, puis sur Julian, qui lui semblait complètement ailleurs. Non mais dans quel état il était… Incroyable ! S’il avait su, il aurait fait bien plus attention à lui et au nombre de verres qu’il s’était enfilé ! Même en étant un de ses amis les plus proches, il avait parfois du mal à le cerner, et c’était dans ce genre de cas, bien dommage. Un serveur passa de nouveau à leurs côtés, avec un plateau de coupes. Leandro s’en empara d’une, alors que Thalie revenait vers eux, et demandait par curiosité ce que contenaient les verres. La réponse le fit de nouveau sourire, et il ne pu retenir un nouveau sourire avant d’en boire une longue gorgée. Un peu plus et il s’étranglait avec, suite au petit coup de speed de la belle, qui venait de glisser sa main dans la sienne, l’entraînant avec elle.


    « Wow… » -fut le seul son qui s’échappa d’entre les lèvres de notre beau brun, alors qu’il déposait sa coupe sur la rambarde, non loin de Julian. Oui, ça n’était pas le meilleur endroit pour laisser traîner un verre, mais il n’avait pas vraiment eut le choix, puisque la jolie Thalie avait envie de gagner la piste de danse. Oh, s’agissait-il d’une tentative de piège ? Non car elle allait se louper la demoiselle… Danser n’avait rien d’inné chez Leandro, je vous rassure… Il avait même eut des débuts assez catastrophiques. Mais le temps et la motivation avaient eut raison de ses maladresses, lui offrant même quelques nouveaux talents. Attention, il se campait à des choses classiques et plutôt faciles. Valse, Slow, Tango… Et basta !

    Enfin encore fallait-il qu’ils atteignent la piste en restant entier… Parce que ce n’était pas avec des flashs en pleine tête que Leandro allait parvenir à mettre un pied devant l’autre sans louper une marche ! Il n’y avait rien d’exceptionnel à ce que la petite fille Spinelli et un ami de son cousin aillent danser, non ? Alors pourquoi ces photos bon sang ?! Leandro cligna des yeux à plusieurs reprises, tentant de retrouver pour ainsi dire la vue. C’était dans ce genre de situation qu’il se disait que sa vie était bien comme elle était. Certes il ne roulait pas sur l’or, bien qu’il était loin d’être pauvre et complètement fauché, mais il n’avait pas à se soucier du regard des autres, on ne le suivait pas avec un appareil photos en main, on ne cherchait pas à surveiller le moindre de ses faits et gestes… Une fois sur la piste, les mots de Thalie n’eurent pas besoin de passer et repasser dans sa petite tête pour être compris et avoir un réel sens. Il la comprenait. Elle lui avait mentis, et le mensonge était bien une chose qui rebutait le jeune homme. Mais là… Son excuse avait un sens, non ? Le besoin d’évasion, l’envie d’être quelqu’un d’autre et de souffler un peu se comprenait après tout…



    Elle posa sa main sur son épaule et glissa la seconde dans la sienne. Les doigts de Leandro se refermèrent doucement sur cette dernière, dans une douce pression. Il n’avait rien répondu, alors que la musique débutait, lançant la danse. Lent, calme, et pourtant intense… Il la fixait, son regard plongé dans le sien, alors que son léger sourire –celui qu’elle trouvait si agaçant- s’était effacé de ses lèvres. Sérieux. Voilà qui pouvait paraître surprenant, n’est-ce pas ? Lui-même guidé par la musique, il entraînait la miss avec lui, sa seconde main ayant glissé dans le bas de son dos, la rapprochant doucement contre lui. Allé, retour, un demi-tour, et un regard troublant, si ce n’est troublé, plus tard, la danse n’avait en rien perdu de son charme. Mais… Etre si sérieux, ça n’était pas tout à fait lui… Ca ne faisait que dissimuler autre chose. Et pour le coup, ce fut un changeant inattendu de cavalière. Oup’s ! Il avait échangé de place avec un petit brun, glissant à ce dernier quelques mots, en lui confiant Thalie :


    « Prends-en soin… »

    Comment allait-elle le prendre ? Aucune idée ! Il le verrait bien en revenant vers elle, après tout. Car il ne comptait pas la laisser entre les mains de ce type très longtemps. Il était là juste pour l’aider à la provoquer, ni plus, ni moins. Il partagea quelques pas de danse avec une brunette, qui semblait bien banale, si ce n’est même éteinte face à l’éclat de la magnifique blonde qu’il cherchait depuis un moment, allant de taquineries en taquineries. Il finit par revenir, exigeant reprendre sa place, alors que l’autre gars paraissait déçu. Tout en faisant tourner la belle, la ramenant finalement vers lui, en la stoppant net contre son torse, il murmura :

    « Je ne suis pas assez fou pour te confier à n’importe qui… »

    Ca en disait long, non ? Ah, ah ! Ca disait ce qu’on voulait bien entendre ! Chacun l’interprétait comme il le voulait ! Leandro finit par faire glisser la belle, la penchant en arrière, et dans cet élan dansant, son visage se retrouva à quelques centimètres du sien. Il pouvait sentir son souffle chaud contre ses lèvres, alors que la musique s’était arrêtée. Là, tout de suite, il avait envie de goûter à ses lèvres. Mais ces regards posés sur eux… Lui qui ne s’en était jamais soucié se demandait s’il pouvait se le permettre. Thalie ne voulait peut-être pas. Elle qui devait affronter les commérages et les rumeurs, les photographes et tout le reste. Il devait s’abstenir, et c’est l’esprit embrumé par cette cascade de frustration qu’il la releva doucement, pour finir par porter son attention sur la tribune, cette dernière ayant attiré tous les regards.
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Ave Osservatore
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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 1 Juin - 4:13



    19h30 - Quelque part dans Rome.

    La soirée s'annonçait mouvementée. Il l'avait lu dans les journaux, tous, sans exception, annonçaient l'évènement depuis plus d'un mois. Il était prêt. Il s'y était préparer. Rien ne pouvait plus l'arrêter à présent. Le matin même il s'était rendu dans cette petite église, celle qui faisait l'angle, celle qu'il fréquentait depuis sa plus tendre enfance, celle de son quartier. Petit, sa mère lui avait toujours répété qu'il était sur Terre pour accomplir une grande mission, que Dieu l'avait choisi lui, et qu'il était destiné à de grandes choses. Longtemps il en avait douté, très longtemps. Mais à présent il comprenait, tout était devenu limpide, tout ! Il avait saisit le message, et ne décevrait pas cette fois-ci. Il avait trop souvent déçu par le passé. Il enfila sa veste noire, et jeta un dernier coup d'œil au dernier exemplaire de l'Osservatore. Tout n'y était qu'hérésie ! Hérésie et blasphème ! Deux des piliers qui menaient les Hommes tout droit vers le pêché. Il suffisait de feuilleter quelques pages pour constater à quel point Luxure, Convoitise, Gourmandise, Orgueil, s'étalaient en lettres noires capitales. Ces hommes et femmes se rendaient-ils seulement compte qu'ils vivaient dans la cité de Dieu, celle où son représentant sur Terre, sa Sainteté le Pape, avait choisit de résider ? Il reposa le journal sur la table en bois foncé, et s'empara de long étui qu'il avait laissé au sol. Il le passa par dessus son épaule, avec précaution, puis gagna la porte de la petite pièce. En passant devant la cheminée, il croisa la photo de sa mère qui y trônait. Après avoir déposé un baiser sur le bout de ses doigts, il en caressa le cadre doucement. Il se signa, puis claqua la porte derrière lui.

    20h30 - Près de l'ambassade.

    Il venait de traverser la moitié de la ville... à pied... Cela l'aidait à mieux réfléchir, à mieux appréhender les choses. Il était seul, seul avec lui-même, seul avec ses pensées et sa mission. Il pouvait presque se sentir en connexion directe avec le Seigneur, comme si tout dans cette ville lui rappelait sa présence. Des églises à toutes les rues, des soutanes croisant sa route, tentant de rejoindre le Vatican avant le couvre-feu, des Saints à tous les noms de rues. Rome était vraiment une cité divine... Si seulement on ne l'avait pas polluée avec toute cette politique, toute cette usurpation d'identité. Les Hommes devenaient fous, et les romains encore plus. La rue était silencieuse, et l'écho de ses pas se répercutait contre les murs de la cité antique. Il resserra ses doigts autour de l'anse de son étui, souffla un instant, puis accéléra sa marche. Il n'était plus très loin. Il n'avait pas peur, il n'avait plus peur. Il avait cessé d'avoir peur sitôt que sa décision fut arrêtée. Tout était prêt, il était prêt. Le Palais n'était plus qu'à une petite cinquantaine de mètre, et déjà il entendait les éclats de voix, et les rires se répendre sur la place. Il distinguait les photographes regagner leurs voitures, et démarrer. Bien, cela signifiait que tout le monde était là, cela signifiait qu'IL était là. Il observa le portier qui semblait s'ennuyer à mourir devant l'entrée. Toutefois ce n'était pas lui qui allait le sortir de sa torpeur, non, lui il emprunterait l'entrée de service, comme n'importe quel membre du personnel.

    21h00 - L'Ambassade.

    - Je suis le violoniste. Dit-il en désignant l'étui de son instrument contre son épaule et son flanc.
    - T'es en retard, mon vieux ! L'orchestre t'as pas attendu ! Magne-toi un peu, cazzo !

    Quelle familiarité ! Et le tutoiement ! Comme s'il connaissait cet homme depuis toujours. Etait-ce le fait de faire partie du bas peuple, tout comme lui, qui lui conférait ce droit à une telle familiarité de langage ? Il n'avait pas le temps de se pencher sur son cas, il avait un travail urgent à faire. Ensuite, peut être, s'occuperait-il de ce serveur qui lui avait ouvert la porte de derrière. Pour l'instant il pressait le pas, serrant contre lui l'étui de son violon. Il donna l'impression de rejoindre l'orchestre, mais lorsqu'il fut hors de vu de tout membre du personnel, il bifurqua sur la droite. L'escalier, voilà ce qu'il devait atteindre. Il avait longuement étudié les plans de l'ambassade, il en connaissait chaque coin et recoin, certainement mieux que l'ambassadeur lui-même. Le Palais Farnese, construit par Alexandre Farnese, qui deviendra Pape en 1534. Le Pape Paul III. Tout un symbole avant que les français n'en fassent un lieu de débauches et d'orgies ! Voilà un peuple qu'il détestait aussi, les français ! Répugnante culture de la vie par l'excès. Fornication, beuverie, repas gargantuesque, voilà à quoi se résumait une vie "à la française". Quelle hérésie ! Il venait d'atteindre le haut de l'escalier. Il menait à un étage caché, un étage qui servait au mécanisme du grand lustre qui surplombait la salle de réception. L'espace était assez restreint, mais en se couchant à demi sur le sol, il pourrait avoir une vue parfaite de toute la salle, une vie imprenable, une vue "mortelle", comme disait les jeunes d'aujourd'hui... ou peut être d'hier... "Mortelle" pensa-t-il en affichant un rictus.

    Il traina son étui derrière lui, puis s'allongea sur le sol. En effet, la vue était parfaite. Il dominait toute la salle. Aussitôt il s'amusa à noter les pêchés des différents convives. Pêché de gourmandise pour la grosse dame en blanc qui s'enfilait des petits-fours sans même prendre le temps de les mâcher. Pêché d'avarice pour cet homme qui s'accrochait à sa coupe de champagne alors que sa femme souhaitait juste y tremper ses lèvres. Paresse pour cet homme vautré dans un fauteuil Louis XV, qu'une jeune femme invitait à danser. Orgueil pour cette fille qui exhibait les bijoux que son père venait très probablement de lui offrir. Envie pour cet homme qui reluquait du coin de l'oeil la poitrine refaite de la femme de son interlocuteur. Colère pour ce jeune homme qui s'éloignait de la jeune femme avec qu'il dansait et qu'il venait de se faire ravir par un autre. Et enfin luxure, pour cette même jeune femme et son nouveau cavalier qui se donnaient en spectacle sans aucune retenue. Il n'avait pas besoin d'être présenté pour savoir de qui il s'agissait, il les connaissait bien, et il les détestait au plus haut point. Tous. Sans exception ! Mais un seul aurait ses faveurs ce soir. Pour commencer !

    Il tira son étui jusqu'à lui, et l'ouvrit avec dextérité. Alors, tranquillement, il en sortit le M21 en pièces détachées qu'il y dissimulait. On était bien loin de l'inoffensif violon. Sombre idiot de serveur, qui n'avait même pas pensé à vérifier. Lentement et avec les gestes de celui qui a fait ça toute sa vie, il assembla le fusil de précision. Il y tenait beaucoup. Un cadeau de Monsieur, son père. Ce fut presque en sifflotant, qu'après avoir monté la lunette de visée, il entreprit de glisser le silencieux à l'extrémité de l'engin. Satisfait il se remit au sol. Avec la lunette, il voyait encore mieux ce qui se passait en bas. Une jeune femme était en larmes près du bar. Il ne faut pas pleurer jeune fille... pas encore... Un nouveau rictus s'installa sur ses lèvres, puis il bougea légèrement, cherchant une position, faisant oscillé son canon et sa lunette sur différentes personnes. Et ça dansait... "Assassin Tango". L'orchestre faisait preuve de beaucoup d'humour noir... sans le savoir. Il régla sa lunette sur sa cible. Il était en mouvement, mais cela ne poserait pas de problème, il visait très bien. Toutefois il préféra attendre qu'il s'immobilise. Le champs était dégagé. Ils étaient seuls, exposés. Oui, "ils" car sa cible n'était plus isolée. Pas grave, il visait très bien. Et puis, au pire, ça ne lui poserait pas de problème de conscience s'il faisait un raté. Ils étaient tous des pourris, gangréné par le vice jusqu'à la moelle. Il hésitait. La tête ? Ou le coeur ? S'il visait la tête alors il toucherait cette personne si fière de son apparence, et elle se retrouverait a errer pour l'éternité avec un trou à la place du nez. Cette pensée le fit rire, mais il préféra viser en plein coeur. L'organe vital, l'organe de l'Amour. Cette personne n'aimait pas. Elle n'aimait qu'elle-même.

    Un coup ! Et la personne s'écroula.

    D'abord il n'y eut que le silence. L'orchestre avait cessé de joué progressivement. Quelques violonistes n'ayant toujours pas comprit, poursuivirent, avant de s'interroger, et d'arrêter à leur tour. Puis un cri ! Il avait suffit d'un seul cri pour que la panique se communique à tout le monde. Lui ne regardait déjà plus. Observer et se satisfaire de ce qu'il venait de provoquer aurait pu être assimilé à de l'orgueil. très peu pour lui. Il démonta rapidement et calmement son fusil, puis le rangea dans l'étui. Il ne lui restait plus qu'à redescendre. En bas, tout n'était plus que chaos. Les gens criaient, certains pleuraient, et tout le monde courait. Une jeune femme blonde le bouscula alors qu'elle tentait de s'extirper de l'étreinte d'un homme et de rejoindre la tribune. Courageuse ou stupide ? Il ne saurait en décider pour le moment. De toutes manières, il n'avait plus le temps. profitant de l'agitation, il quitta les lieux en même temps que la foule de blancs et de noirs qui, à présent, se pressait sur la place devant l'ambassade. L'homme tourna les talons et disparu dans la nuit, laissant Giovanni Spinelli rendre son dernier souffle dans une salle de réception vide...

    23h30 - San Lorenzo.

    Personne ne l'avait vu partir... Personne...

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Thalie J. Spinelli
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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 1 Juin - 7:14


    Non, il ne s'agissait pas d'un piège qu'elle lui tendait. Au contraire, elle cherchait à s'isoler avec lui. Oui, évidemment, s'isoler sur une piste de danse grouillant de monde on avait fait mieux en matière de tête à tête, me direz-vous ? Sauf que s'éclipser avec Leandro revenait à faire savoir à tout le monde qu'il y avait anguille sous roche, voir même baleine sous gravillon à ce niveau là ! Alors qu'une jeune femme et un jeune homme dansant à un bal, quoi de plus normal ? Personne ne se poserait de question. C'était juste Athalia Spinelli, venue sans cavalier, qui saisissait l'occasion de tomber sur un ami de son cousin pour s'octroyer le droit à une danse. Bon, ok, demain tout Rome lui prêtrait une relation avec lui, c'est vrai... Pourquoi ? Bah parce qu'un flash venait de leur atterrire en pleine poire, les aveuglant sur l'instant, et puis aussi parce que la miss avait une réputation assez sulfureuse, et enfin parce que l'Osservatore adorait lui prêter des relations avec tous les hommes qu'elle avait l'audace de croiser dans la rue. Tant pis ! Elle prenait le risque... Elle en avait marre de cette conversation muette, elle avait besoin de lui parler. De quoi ? Elle n'en avait encore aucune idée... Mais ça viendrait ! Elle commença par s'excuser. Oui, c'était une forme d'excuse ! Lui faire comprendre qu'elle ne lui avait pas vraiment mentit, que ce jour-là avec lui, elle avait vraiment été Thalie Spinozzi, un sorte de clône d'elle-même, les contraintes et la cage dorée en moins, c'était une façon de lui demander pardon.

    Ce ne fut que lorsqu'elle fut face à lui, une main sur son épaule, l'autre maintenue captive de la sienne, qu'elle réalisa qu'elle ne savait même pas s'il s'y connaissait en danse. Oups ! Elle ferma les yeux en invoquant mentalement le petit dieu de la Danse de lui épargner ses chaussures hors de prix qu'il aurait été capable d'écraser sans vergogne. Puis la musique démarra, et doucement, lentement, elle se sentit guidée à la perfection. Alors, et seulement alors, elle rouvrit les yeux, ravie de découvrir qu'elle n'était pas tombée sur un de ces hommes qui considéraient la danse comme un passe-temps typiquement féminin. Bon, il n'avait pas le niveau de Prejlocaj, mais Thalie n'en demandait pas tant. Il la fixait, et étrangement, elle se sentit rougir et perdre pied peu à peu, comme si le sérieux qu'il affichait soudain la déstabilisait totalement. Va falloir te ressaisir ma grande ! Il ne souriait plus, et du coup, elle ne le trouvait plus agaçant, seulement incroyablement et desespérement attirant. Il la rapprocha de lui, et la main de la blonde glissa de son épaule à sa nuque... Haa, la bonne excuse du tango, cette danse si... tactile ! Thalie n'aurait pu rêver mieux. Doucement, elle se laissait charmer, se laissait amadouer par cet homme qu'elle avait connu il y a bien longtemps de ça, et qui s'amusait à l'époque à lui tirer sur ses nattes. Elle se rappellait très bien de lui à présent. C'était lui qui s'enfermait dans le grenier avec Julian et qui leur interdisaient l'accès à Caly et elle en prétendant que c'était pas pour les filles. Sale môme !

    Soudain, elle sentit ses mains lâcher prise, puis progressivement quitter son corps. Il lui faisait quoi comme plan là ? La danse n'était pas finie, woh ! En une fraction de seconde, sans même qu'elle ait eut le temps de comprendre quoi que ce soit, elle l'entendit prononcer un "Prends-en soin...", et elle se retrouva dans les pattes d'un brun qui n'avait plus rien à voir avec SON brun ! Déjà il était petit, et vu que Thalie était considérée comme une femme grande et qu'en plus elle portait des talons, il se trouva que son nouveau cavalier semblait minuscule, et en plus, il ne savait pas danser. Immédiatement elle détourna son regard et le porta sur Leandro, et elle se fit assassine. Oh ? Il voulait jouer à ça ? Bon, elle aurait peut être pû se venger si seulement son cavalier avait su danser. Mais il était incapable d'aligner deux pas correctes, et elle avait peur qu'il frôle la combustion spontanée si elle faisait ne serait-ce que semblant de l'asticoter un peu... Il faut dire qu'il l'observait avec des yeux de merlans fris, et que Thalie semblait, en face de lui, pour le moins réticente, voir même carrément grimaçante. Heureusement Leandro ne tarda pas à venir réclamer son dû...

    - Déjà ? Zut ! Moi qui m'amusait tellement avec...
    - Marco !
    -... avec Marco !

    C'était risqué ! Sa voix mielleuse et sa provocation à peine voilée aurait pu engendrer des représailles de la part de Leandro. Il était tout à fait du style à lui dire "Oh ? Bah dans ce cas, je retourne avec la brune ! Amuse-toi bien !". Ce qu'elle ne voulait, évidemment, surtout pas. Mais elle avait bien le droit à une petite vengeance, tout de même ? Alors elle prenait le risque. Et elle fut surprise de le voir presque forcer le pauvre Marco à lui cèder sa place, pour le plus grand plaisir de Thalie. Brusquement il la ramena contre lui, contre son torse, et la blonde en perdit la parole. Elle resta, interdite, à le contempler. "Je ne suis pas assez fou pour te confier à n'importe qui..." lui murmura-t-il. Elle eut du mal à déglutir, et c'est avec grandement moins d'assurance qu'elle murmura à son tour.

    - Et dire qu'avant tu voulais même pas jouer avec moi...

    Visiblement, il avait changé d'avis en 14 ans. Puisque rapidement, sans qu'elle ne s'y attende, il la fit glisser, et finalement basculer. Accompagnant son geste il se trouva aussitôt avec son visage à quelques centimètres du sien. Les yeux du brun se portèrent immédiatement sur ses lèvres, et ce simple coup d'oeil n'avait pas échappé à la blonde dont le cerveau ne cessait de hurler "Embrasse-moi ! Embrasse-moi, bordel !". Le temps sembla suspendre son vol, et cette éternité de frustration ne devint que plus grandissante a mesure qu'elle pouvait en trouver un écho dans son regard... Elle était à deux doigts de franchir les derniers millimètres qui les séparaient et de lui voler ce baiser qu'il tardait à lui prendre, quand il se décida à la relever... Autant il pouvait être lent à la détente, autant là il avait été un poil trop rapide. Elle se retint de grogner contre lui, et se contenta de soupirer fortement. L'orchestre avait cessé de jouer, et s'apprêtait à entamer une autre mélodie. La blonde passa une main dans ses cheveux, tentant de reprendre une contenance avant de croiser son regard. Sauf qu'il ne la regardait pas, il fixait la tribune. Alors elle fit de même, cherchant à voir ce qui l'intriguait autant. Julian... Julian se dirigeait droit vers Giovanni, et le grand-père, lui, ne s'en était même pas encore rendu compte. "Ca va péter !", voilà ce qu'elle murmura, presque pour elle-même en suivant du regard son frère-cousin-truc qui courait droit à la catastrophe... Pas ce soir Tête de Chips ! Pas ce soir ! C'est ce qu'il aurait pu entendre s'il avait été doué en télépathie. L'orchestre avait reprit, et Thalie tenta de s'avancer en direction de la tribune. Elle ne savait pas ce qu'elle allait y faire, mais après tout, elle serait toujours moins inutile qu'ici. Mais Leandro l'empêcha d'avancer plus. Quoi ? Il pensait que c'était pas le moment qu'elle s'en mêle ou alors il se sentait finalement prêt pour l'embrasser ? Elle se tourna vers lui, et lui offrit un regard interrogateur...

    Puis il y eut ce truc... Elle ne saurait dire ce que c'était exactement, car il n'y eut pas de grand vacarme, ni d'éclair de lumière, non, rien de réellement distinctif, mais elle sentit instantanément qu'il s'était passé quelque chose. Elle ne fut pas la seule, puisque rapidement l'orchestre cessa de jouer... Et puis un cri... Un seul... qui remplaça le silence. Et le rêve fit place au cauchemar. Son visage se tourna immédiatement vers la tribune, mais elle ne distinguait plus rien... Les gens commençaient a reprendre ce cris solitaire en écho, et se mettaient à courir en tout sens... Tous, sans exception, s'éloignaient de la tribune... Ca venait de là ! C'était qui s'était passé quelque chose. Il fallait qu'elle y aille ! Il le fallait ! Elle tenta une nouvelle fois de bouger, mais Leandro l'en empêcha...

    - Lâche-moi ! Lâche-moi, Leandro ! Il faut que j'y aille ! Faut que j'aille rejoindre ma famille !

    Elle criait pour couvrir le vacarme ambiant, mais il ne l'écoutait pas. Non content de ne pas la lâcher, au contraire, il resserrait son étreinte. Il lui parlait, il lui disait quelque chose, mais elle n'écoutait pas ! A vrai dire elle n'entendait que le sang qui lui battait les tempes, et cette petite voix qui lui murmurait "c'est grave, c'est très grave, et c'est un des tiens." Elle tentait de se débattre, bousculant plusieurs personnes au passage, mais elle n'en avait que faire... Sa soeur était là bas ! Son frère était là bas ! Même son grand-père s'y trouvait... Mais Leandro ne lâchait pas prise, il la maintenait fermement contre lui, et prenait la direction opposée, celle de la sortie. Elle ne pouvait pas lutter, elle n'avait pas la moitié de sa force, aussi, résignée, il finit par se laisser faire.Rapidement elle se retrouva à l'extérieur, devant l'ambassade, sur la place qui n'avait jamais autant grouillée de monde. Elle frissonnait. Plus de tension que de froid. Elle était posée sur la pierre dure et froide d'une fontaine, là où Leandro l'avait déposé. Il était toujours avec elle. Elle sentait sa présence, et l'en remercierait plus tard, car pour l'instant elle focalisait sur ce que les gens disaient.
    "C'était un coup de feu !"
    "Quelqu'un a été touché..."
    "La peur de ma vie, j'étais juste à côté."
    "T'as vu qui c'était ?"
    "Ca venait d'en haut, j'en suis sûre !"
    "Ils ont appellé la police..."
    "... y avait du sang partout..."
    "L'ambulance arrive, mais..."
    "... sur la tribune, et bam, en plein coeur !"
    "Tu crois qu'il est mort ?"
    "... un Spinelli."
    Le coeur de Thalie eut un râté... La tribune, un Spinelli, du sang partout... Seigneur ! Les larmes qui baignaient ses cils vinrent inonder ses joues sans qu'elle ne puisse les retenir... Elle était la seule Spinelli a ne pas se trouver sur cette foutue tribune !

    - Caly... pleura-t-elle... J'ai perdu Caly... Je devais pas la laisser, j'avais pas le droit de la laisser... Je dois y retourner, Leandro... S'il te plait...

    Elle était en larmes, totalement désespérée. Incohérente aussi, à se demander comment sa mère réagirait si elle apprenait que Thalie avait laissé sa petite soeur toute seule, comme si elle n'avait guère plus de 12 ans. Il fallait qu'elle y retourne. Il fallait qu'elle soit auprès des siens... Et qu'elle sâche lequel d'entre eux avait perdu la vie... Sur la mélodie sinistre de la sirène d'une ambulance, l'héritière Spinelli se laissa totalement dominer par ses larmes, et se raccrocha à la seule petite touche de sécurité qu'elle possédait : L'épaule de Leandro.
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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 1 Juin - 10:50

    Quelle surprise d’entendre sa voix derrière elle… Quel soulagement. Thalie avait dit vrai… Non pas que sa sœur soit capable de lui mentir sur un tel sujet, mais Calypso se laissait tellement aller à la rêverie qu’elle aurait sans la moindre difficulté imaginer cette annonce, la présence de son beau brun. Mais non… Aucun rêve, aucune hallucination, cette voix était exactement celle que sa mémoire avait conservée dans un petit coin de son esprit, elle s’en souvenait. Elle y alla de sa taquinerie, restant dos à lui, demandant s’il n’avait pas vu un beau brun, celui qu’elle cherchait… Pour finalement se retourner et lui confirmer qu’il s’agissait de lui en prononçant seulement son prénom. Un regard aurait d’ailleurs suffit quand on y pense. Calypso était si contente d’avoir enfin remis la main sur lui… Et le trouver ici signifiait beaucoup quand on se penchait un temps soit peu sur la question. Il n’était pas là par le plus grand des hasard n’est-ce pas ? Elle se plaisait à croire qu’il avait fait tout ça pour elle, sans même en avoir une réelle confirmation de sa part.

    Kenzo entra dans son jeu, lui demandant plus de détails tout en prétendant que les bruns n’étaient pas ce qu’il manquait à Rome. Certes, il n’avait pas tord, mais des bruns comme lui… Ca se faisait bien plus rare ! Etait-il unique en son genre ? Sûrement… A ses yeux du moins il l’était. Elle s’appuya sur la rambarde, croisa les bras sur sa poitrine, et esquissa un léger sourire amusé en penchant légèrement la tête sur le côté, exprimant sans la moindre retenue son amusement face à sa petite comédie. Comme c’était mignon ! Il allait l’aider à le trouver ! Fortich’, non ?


    « De taille moyenne je dirais… Tout dépend de ce que tu appelles « grand »… Habillé très classe ! Vraiment… C’est sympa de m’aider… »

    Elle le voyait partir, et craignait de le voir disparaître… Le perdre de vue ? Encore ? Non… Il ne pouvait pas lui faire ça maintenant. Il n’allait pas s’éclipser à travers les jardins, et l’abandonner sur cette terrasse… Quand il se stoppa au pied de la première marche, elle en fut soulagée, et les battements de son cœur –qui soit dit en passant tambourinait dans sa poitrine comme jamais- ralentirent, calmant le jeu. Il voulait vérifier quelque chose ? Oh… En bien moins de temps qu’il en avait mis pour s’éloigner, il se retrouva en face d’elle. Aussitôt son cœur s’emballa de nouveau, dès qu’il eut posé sa main sur sa taille, la faisant doucement glisser pour l’amener dans son dos. Il l’attira contre lui, et Caly ne broncha pas. Elle se laissait faire, le fixant sans un mot, complètement livrée à son ressentit et l’instant présent. Il pouvait bien faire et vérifier ce qu’il voulait, elle n’allait pas l’en empêcher ou le retenir. Et là, il l’embrassa… Dans un geste doux, incroyablement doux même ! Fermant les yeux, elle se perdait sur ses lèvres, savourait cette pression contre les siennes, ce qu’elle avait mainte et une fois imaginer, ce qui aurait pu se passer sur la Piazza, le premier jour… Mais même dotée de la plus grande imagination du monde il était impossible de faire mieux que ça. Le moment était si parfait, sur cette terrasse, au clair de lune, avec ce petit air frais qui ne faisait que croître l’envie de se blottir tout contre lui… Les gestes de Kenzo se voulaient de plus en plus assurés, si ce n’est même fougueux, et Caly n’en était pas moins réceptive. Elle fit glisser une de ses mains sur son torse, dans un geste léger, alors que lui se détachait doucement d’elle.

    « Dans 5 secondes je vais recidiver... » Elle retint du mieux qu’elle pouvait un sourire, tentant de garder tout son sérieux, alors que son esprit lui, hurlait au jeune homme de ne pas s’en priver, qu’il pouvait même capturer ses lèvres à vie ! Une gifle ? Il n’était as prêt de s’en prendre une avec la blondinette… Elle hocha la tête, acquiesçant alors ce qu’il venait de lui, et suivant le décompte au fur et à mesure qu’il se rapprochait de nouveau de son visage. A zéro, elle eut le plaisir de sentir de nouveau cette extraordinaire chaleur la traverser de part en part, au simple contact de ses lèvres. La seconde main de la belle vint se poser sur sa joue, bien plus tendrement que ce Kenzo aurait pu penser en lui accordant le droit de le gifler. Ils faisaient preuve de bien moins de retenue pour ce second baiser. Un échange passionné et fougueux, qui malheureusement dû s’achever à l’entente de son prénom. Non… Pas maintenant… C’était la voix de son grand-père qui résonnait. Ce dernier devait une fois de plus la chercher pour la présenter à on ne sait trop qui, ou alors il cherchait juste un prétexte pour fuir Julian, tout comme elle le faisait elle-même. Son attention était donc destinée à cet appel, perdant de vue Kenzo… Mais le jeune homme était bien décidé à se faire entendre, répétant à plusieurs reprises son prénom, cherchant à capter son attention. Elle mit quelques secondes à tourner la tête, pour finalement l’écouter, en restant en alerte vis-à-vis de Giovanni. A présent elle avait un nom complet, son quartier, et bien plus encore. Ses mots la touchèrent… Tant de simplicité et de naturel, de sincérité aussi… Comment ne pas craquer face à une telle déclaration. Il lâcha ses mains, et s’éloigna à reculons. Le regard de Calypso allait et venait entre ses escaliers et la porte fenêtre, tandis que l’écho de la voix de son grand-père se rapprochait. Fixant Kenzo quelques secondes, elle se mordit la lèvre inférieure et fut prise d’un élan de spontanéité. Qu’importe cette soirée, qu’importe ce qui pouvait s’y passer… Elle s’empara d’un pant de sa robe, et s’empressa de rejoindre Kenzo
    .

    « Que demander de plus qu’un peu de liberté quand on est prisonnière d’une cage dorée ? »

    Il en semblait surpris, mais satisfait… Elle esquissa un léger sourire, lui vola un baiser et finit par glisser sa main libre dans la sienne pour descendre les marches. Giovanni allait s’en remettre, non ? Si seulement elle savait…
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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 1 Juin - 20:13

    Julian errait dans les rues silencieuses de Rome, tous dormais encore, inconscient du drame qui s’était déroulé des heures plutôt, il était encore trop tôt, la cité éternelle était encore assoupie. La silhouette solitaire de Julian se détachait nettement dans l’aube naissante, il vacillait, la démarche incertaine. Il n’était pas ivre, tout du moins ne l’était plus d’alcool, c’était la douleur de la perte, la souffrance qui coulait dans ses veines et qui menaçait de le faire s’écrouler. Il marchait seul, ombre parmi les ombres que les faibles rayons du soleil ne parvenaient pas encore à chasser. Il marchait depuis des heures, tremblant, vacillant, hagard, et même lorsque vide de toute énergie il s’écroula au bord d’un trottoir dans son esprit il fuyait encore. Ses mains, sa chemise blanche étaient maculées de sang, du sang qui au fil des heures avait séché, s’incrustant sur la peau, les vêtements du jeune homme. Ivre de chagrin, de douleur, il tenta de perdre son visage, son identité entre ses mains, entre ses bras. Il ne désirait que l’oublie du sommeil, le calme de l’inconscient alors qu’éclatait dans son esprit la douleur de la peine, de la culpabilité. Des larmes brûlantes roulèrent sur ses joues, des larmes qui n’apaisèrent en rien sa douleur, sa peine, sa culpabilité, des larmes qui ne le soulagèrent pas de son trop plein d’émotions. Il avait l’impression qu’une partie de son cœur lui avait été arrachée, laissant une plaie béante, palpitante, suintante au milieu de son torse. Il avait fuit les souvenirs, les conséquences des événements qui s’étaient déroulés plutôt dans la soirée, il avait marché sans but pour oublier. Il ne désirait qu’oublier, mais ça ne lui était pas permis. Il ne pourrait jamais oublier cette scène, jamais. Il pourrait se nettoyer frotter sa peau jusqu’à ce qu’elle en soit à vif, prendre des calmants… Jamais il n’oublierait. Il avait cessé de marcher, épuiser, une à une les barrières qu’il avait érigé dans son esprit pour se protéger de la souffrance s’écroulaient, le laissant vulnérable, seul face à sa souffrance, à ce qui c’était déjà mué en souvenirs…

    […]

    Il fallait qu’il lui parle, cette conversation était nécessaire, lorsqu’il les avait surpris ensemble dans la limousine Giovanni ne l’avait pas laissé parler. Il avait accusé, insulté, tonné mais n’avait pas su, n’avait pas vu, n’avait pas écouté. Julian désirait simplement lui expliquer, lui expliquer qu’il n’était pas son père, qu’il ne cherchait en rien à blesser sa famille, son grand père comme Dante l’avait fait, lui voulait simplement être heureux. Son bonheur passait désormais par la présence de Sara Tosca Giolitti dans sa vie, et cette présence n’était pas négociable, elle ne l’avait jamais été. Sara n’avait pas été une lubie ou un passe temps, elle était beaucoup plus que sa petite amie, il n’y avait pas de mots assez fort pour décrire ne serait ce que leur histoire. Ce n’était pas une simple histoire d’amour interdit ou qu’une simple histoire de sexe. C’était tellement plus. C’était cela qu’il voulait que Giovanni comprenne. Leurs familles se haïssaient, mais eut s’aimaient, en voulant les séparés pour cette simple haine dont même les principaux intéressés avaient oubliés l’origine, ils ne ferraient que perdre leur enfants. Car Julian avait une certitude, quoi qu’il arrive, quoi qu’il se passe, il ne la quitterait pas jamais. Après un dernier baiser, un dernier je t’aime il quitta cette femme qu’il aimait plus que la vie même pour rejoindre son grand père. Etrangement monter le grand escalier ne se révéla pas aussi ardu qu’il le pensait, il avait l’impression de patauger dans le sirop. Arriver au sommet des escaliers il repéra aussitôt son grand père, se dernier lui tournait le dos. Mais cette fois Julian ne le laisserait pas partir aussi facilement. Il devait se battre, pour elle, pour eux.

    « Excusez moi Sénateurs, pourrais-je vous empruntez mon Grand père quelques instants ? »

    Il posa sa main sur l’épaule de Giovanni avec délicatesse mais force, il avait beau avoir but, il était lucide à présent, et il n’y avait pas de réelle question dans son ton, c’était plus un ordre déguisé, le groupe de sénateurs, sentant la tension s’éloignèrent. Il était temps de quitter sa cage dorée, la confrontation devait avoir lieu. Il lisait la colère, la déception dans les prunelles de son grand père mais cette fois il y était préparé, il l’affronterait, ferrait de cette déception une force car jamais il n’avait été aussi sur d’un de ses choix.

    « Ne m’as-tu pas assez humilié Julian ? Il faut en plus que tu me ridiculises devant mes amis et confrères ? »

    « Ecoute, je suis désolé que tu le prenne ainsi. Il n’est pas question d’humiliation, j’essaye de te parler depuis des semaines, je ne voulais pas que tu l’apprennes ainsi, au travers de la presse ou en me voyant avec Sara dans cette limousine. Je ne désirais pas te faire de la peine ainsi, ca n’a jamais été mon attention ! Jamais ! Mais tu ne m’as pas laissé le temps de t’expliquer et… »

    « Tu es le digne fils de ton père Julian, il n’y a rien de plus à expliquer. Tu as choisis le seul chemin que jamais je n’approuverais. Tu t’es associés à cette fille, cette fille de trainée, et tu oses encore venir me parler ? N’ai-je déjà pas été assez clair ? »

    « Je t’interdis de parler d’elle ainsi. »
    La voix de Julian grondait, il ne supportait pas que Giovanni parle ainsi de Sara, de sa princesse. « Tu ne l’as connais pas. Je l’aime Grand-père, ce n’est pas une veine tentative pour te blesser, je n’ai pas l’arrogance de croire que tu sois capable de m’aimer assez pour témoigner tant d’intérêt a mes fréquentations. Tu as toujours voulut que Livio te donnes un autre petit fils… »

    « Tais-toi ! Tu ne sais rien Julian ! » Les paroles du jeune homme avaient a nouveaux dépassées sa pensée, pourtant une part de lui croyait ce qu’il venait de dire. « Tu me déçois Julian… Tu es la plus grande déception… Comment as-tu pu… Comment peux tu te présenter ici avec elle m’humilier de la sorte ! Tu ne mérites pas notre nom Julian… Tu es… »

    Il n’eut pas de flash de lumière, de détonation, pourtant du sang éclaboussa le visage du jeune Spinelli alors que son grand père hoquetait de douleur, un filet de sang perlant à ses lèvres. Le premier réflexe de Julian fut de prendre son grand père contre lui alors qu’il menaçait de s’écrouler sur le sol. Ce n’était pas comme dans les films, ce n’était pas une blague, c’était réel.

    « NON NON NON !!! » Le cri du jeune homme déchira le silence, alors les premiers cris retentissaient dans la salle, des dizaines de personnes passèrent près d’eux en courant alors que Julian serrait son grand père dans ses bras, tentant d’une main d’arrêter le flot d’hémoglobine. Il était trop tard, mais il ne voulait pas le savoir, alors que le sang s’écoulait du corps sans vie du vieil homme Julian s’échinait à prodiguer un massage cardiaque à celui qui avait été son grand père. « NON !! RESTE AVEC MOI ! NE MEURS PAS ! JE TE L’INTERDIS ! GRAND PERE ! » Il savait qu’il était déjà trop tard, il le savait, mais il ne pouvait pas abandonner, il ne le pouvait pas. « Reste avec moi… Je t’en supplie Grand père ! »

    Finalement des bras fins s’entourèrent autour de sa taille alors qu’il bataillait pour rendre la vie à un mort, les ambulanciers étaient là, témoins silencieux, impuissant. On lui enleva les mains de la poitrine de son grand père, des paroles douces lui parvinrent.

    « C’est finit Julian… Tu as fais tout ce que tu pouvais. » Murmura t-on.

    « Non il est encore vivant, je peux le sauver… » Le jeune homme se débattit, la jeune femme eut bien du mal à la garder contre elle tant il se débattait, renoncer c’était accepter l’inacceptable, Giovanni Spinelli ne pouvait pas mourir, c’était impossible.

    « C’est finit Julian, il est mort. » Les premières larmes se mirent alors à coulées sur ses joues, d’irrépressibles sanglots, soudainement Julian remarqua le silence qui régnait à présent dans l’ambassade, comme si il avait été reconnecté au monde, et il entendit les sirènes au loin. Jamais personne n’avait vu autant de douleur dans ses yeux, autant de remords aussi.

    « Nan » Sa voix n’était qu’un murmure. « GRAND PERE ! » Son cri déchira la nuit.

    Où était Calypso ? Où était Athalia ? Sara ? La douleur était telle... Il fallait qu'il s'en aille. Il le fallait. Repoussant l'étreinte de celle qui le tenait dans ses bras il courut, il fallait qu'il parte, il le fallait. C'était trop dur. Il ne voulait pas perdre l'une d'elle. Il ne désirait pas connaître le nombre de perte. Les larmes brouillants son regard il se mit à courir... Il fallait qu'il parte...


    […]

    Qui est cet homme, assit sur le trottoir, la tête entre ses mains ? Se sent-il mal ? Oui, qui est ce jeune homme, chemise entrouverte, cravate défaite, la mine lugubre, qui abime son beau costume de créateur en gisant, recroquevillé sur lui-même, sur un trottoir de Rome ? L'aube s'amuse de ses rayons à venir chatouiller les mèches foncées du jeune homme, leur apportant une note de blondeur cuivrée, tandis que d'une main il se pince l'arrête du nez, cherchant en vain, à faire taire cette douleur sourde dans son crâne. Une douleur qui il le sait ne disparaitra jamais. Giovanni Spinelli était mort cette nuit. Et avec lui une part de son petit fils.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

AGE : 24 ans
MESSAGES : 1913
ARRIVÉE LE : 01/03/2009
EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin.
QUOTE :
Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 6439563

"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

AVATAR : kristen stew
POINTS : 576

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ARE U IN MY CELLPHONE:
STATUT: Marié(e)
DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.

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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 1 Juin - 22:01


    Elle n'écoutait pas Dario, elle n'écoutait plus Dario. Elle ne parvenait a penser à autre chose qu'à lui, montant les marches afin de rejoindre le Tyran. C'était pas une bonne idée, je dirais même plus, c'était carrément une mauvaise idée ! Ils avaient besoin de parler, certes, mais pas ici, pas au milieu de cette foule, pas avec tout ces regards posés sur eux. Cela devait se faire dans le calme, et en toute intimité. Mais il était trop impulsif pour ça, trop chien fou... Et puis il avait bu, surement trop, et se sentait pousser des ailes. L'alcool donne du courage aux hommes parait-il, ça renforce surtout leur connerie et leur inconscience. Elle aurait voulu le rejoindre, l'empêcher d'y aller, ou au moins tenter de sauver les meubles, mais elle savait qu'en la voyant arriver, Giovanni aurait encore moins accepté le dialogue, elle n'aurait fait que mettre de l'huile sur le feu. Alors si toutefois il avait une petite chance de se faire entendre, s'il avait une petite chance d'arrondir les angles avec son grand-père, elle savait qu'elle devait rester à l'écart, histoire de ne pas tout faire capoter. Mais bon sang, ce que c'était dur ! L'observer, impuissante, s'avancer devant lui, l'interpeller... Elle touchait du doigt ce que Julian avait dû ressentir en la contemplant danser avec son père. Elle espérait toutefois que cela ne se finirait pas comme pour elle, et que le Tyran ne tournerait pas les talons. C'était pas gagné ! Vu l'air qu'affichait le partriarche Spinelli, les négociations ne semblaient pas bien parties. Dario s'était approché d'elle, il tentait de l'embarquer avec lui, vers le bar, histoire qu'elle ne reste pas immobile au milieu de la piste à fixer la tribune comme une démente. Elle l'entendait parlé, mais ses mots n'arrivaient pas jusqu'à elle. Du regard elle chercha quelqu'un pour lui venir en aide... Peut être un membre Spinelli, quelqu'un qui pourrait intervenir à sa place, quelqu'un qui jouerait le rôle de tampon entre Giovanni et Julian. Elle repéra Athalia. Elle dansait avec un brun. Si elle allait la voir, si elle la suppliait de l'aider, pas pour elle, mais pour Julian, est-ce qu'elle réagirait comme sa petite soeur ? Elle n'en eut même pas le temps, car à peine reposa-t-elle son regard sur Julian, que le spectacle devint épouvante.

    Elle ne réalisa pas tout de suite. Avait-elle rêvé cette tâche rouge qui se propageait sur la chemise blanche du sénateur ? Et cette scène, dans un grotesque ralentit où elle le vit s'écrouler au sol ? Après ? Elle ne distingua plus rien. Julian avait dû se baisser probablement, lui aussi, et du coup, ils étaient hors de vu. Elle était calme... Non, pas calme, plutôt déconnectée... Oui, c'est ça, comme si rien de tout ça n'était réel, comme s'il y avait une excellente explication à toute cette mise en scène, cette mascarade, comme si tout ces événements mis bout à bout ne formaient absolument pas le drame funeste dont elle venait d'être le témoin. Puis il y eut ce cri, ce cri qui déchira le silence... Julian !! Elle ne pouvait pas se tromper ! Alors son cerveau se remit a fonctionner, peut être un peu trop vite cela dit, car l'ensemble n'avait rien de cohérent. Elle tenta de bouger, mais elle était captive d'un corps. Alors elle prit conscience que Dario l'avait totalement englober dans une étreinte protectrice, et qu'il maintenait sa tête contre son torse, l'empêchant même de regarder de nouveau. Est-ce que ça faisait longtemps qu'elle était ainsi ? Elle n'aurait su le dire, mais Dario ayant assisté au même spectacle qu'elle avait semblé réagir beaucoup plus rapidement... Sans un mot, dans un désordre d'étoffes et de cris, il l'entraina vers la sortie... Elle s'y opposait, ses lèvres formant un seul mot "Non", qu'elle répétait sans cesse, mais son corps n'avait pas la force de répondre avec autant d'ardeur.

    Elle se retrouva à l'extérieur, face à un Dario qui l'inspectait sous toutes les coutures, cherchant à vérifier qu'elle n'avait rien. Lui aussi avait vu la scène, il avait bien vu que ce n'était pas elle la cible, alors pourquoi agissait-il comme si elle pouvait être blessée ?
    - Il faut que j'y retourne. Annonça-t-elle calmement.
    - Sara Tosca Giolitti ! Regarde-moi bien ! Il venait de s'emparer de son visage entre ses mains et la fixait d'une manière qu'elle ne saurait décrire. Tu n'iras nulle part, tu m'entends ? Tu restes ici, et tu laisses les flics faire leur boulot !
    - Il faut que j'y retourne, Dario... Elle était toujours aussi calme, étrangement calme.
    - Sara ! Y a un type qui tire à vu là bas ! Et toi tu veux y aller ? Mais t'as quoi dans le crâne, bon sang ? Lui, par contre, il était loin d'être calme.
    - C'était pas après moi qu'il en avait.
    - Qu'est-ce que t'en sais ?
    C'est vrai, qu'est-ce qu'elle en savait ? Elle avait vu Giovanni s'écrouler, mais peut être n'était-il pas... Seigneur !!
    - JULIAN !
    Cette fois elle n'était plus calme, plus calme du tout ! Ses yeux s'agrandir sous la panique, et elle se redressa d'un coup, faisant tomber au passage la veste d'homme que Dario lui avait collé sur les épaules. Elle avait vu Giovanni chuter, mais elle avait vu Julian aussi ! Bordel ! Il avait été touché, il avait été tué ! Elle l'avait perdu ! Non, non, c'était impossible, ça pouvait pas se passer comme ça ! Ca pouvait pas ! Son cerveau s'était remit en marche, et à présent elle prenait conscience de toute l'horreur de la situation. Giovanni Spinelli avait été abattu ! Abattu ! En plein bal, devant des milliers de témoins ! "Il tire à vue", voilà ce qu'avait dit Dario ! Et son père ! Paolo ! Où était-il ? Il fallait qu'elle re-rentre ! Elle n'avait pas le choix, il fallait qu'elle y soit ! Si Julian avait été touché, il fallait qu'elle soit avec lui ! Elle pouvait pas vivre sans lui, c'était impensable... Elle ne voulait pas y penser ! Il ne fallait pas y penser ! Tout ceci n'était qu'une farce, un canular ! On allait sortir des caméras d'un buisson et crier "suuuuurprise" pas vrai ?

    Elle repoussa Dario et se mit à courir à toutes jambes en direction de l'entrée... Elle bouscula toutes personnes qui avait le malheur de se trouver sur son chemin, mais elle ne les voyait pas ! Elle se contentait de fixer son objectif des yeux, cette porte... Elle y était presque, elle allait entrer, elle allait passer, quand elle se cogna dans un torse.
    - Où vous comptez aller comme ça, mademoiselle ?
    Pendant un instant elle continua de regarder par dessus son épaule, cherchant a entrevoir la salle hors de vue, puis elle releva le nez vers l'homme en uniforme.
    - Il faut que je rentre ! supplia-t-elle.
    - Personne ne rentre, mademoiselle. On attend les renforts.
    - Je vous en supplie ! J'y étais, j'ai vu Giovanni Spinelli s'écrouler ! Je veux rentrer ! Il faut que je vois Julian...
    - Mademoiselle...
    Commença l'homme qui semblait touché par la détresse de la jeune femme. Il posa ses mains sur ses épaules, et la fixa d'un regard compatissant.... Vous ne pouvez plus rien faire pour le Monsieur Spinelli.
    Son coeur cessa de battre pendant ce qui lui sembla une éternité... Julian... Alors c'était vrai ? Tout ça était vrai ? Elle avait perdu Julian ? Son souffle se coupa. Sa vision s'embruma. Son cerveau cessa d'être irrigué. Son coeur se déchira lentement ne laissant qu'une brûlure dans sa poitine qui lui rappelait douloureusement qu'elle, elle était en vie. Ses jambes la lâchèrent, et si des bras secourables n'avaient pas été derrière elle pour la retenir, alors elle aurait probablement fini sur le bitume.
    - Quand vous dites "Monsieur Spinelli" vous parlez duquel ?
    - De Giovanni Spinelli, évidemment ! Mais pourquoi toutes ces questions ? Vous n'êtes pas de la Presse au moins ?
    Tout n'était qu'un murmure dans la ouate de son cerveau. Comme une conversation lointaine dans un monde irréel. Puis elle sentit une main dans ses cheveux, et des doigts venant tenter de calmer le flot inninterrompu de ses larmes.
    - Princesse... Princesse, Julian va bien... Tu entends ? Il n'a rien... Regarde-moi, Princesse. Sara ! Sara... Respire, s'il te plait...
    Dario... C'était lui qui l'avait retenu quand elle avait perdu l'usage de ses jambes, c'était lui qui avait discuté avec le policier, et c'était lui qui à présent tentait de la ramener doucement à la vie en lui promettant que son amoureux allait bien. Dans un soubressaut elle prit une profonde inspiration. Depuis combien de temps avait-elle oublié de respirer ? Elle le fixa un moment, sans expression, derrière l'aveuglement de ses larmes...

    - Où est-il ? C'est tout ce qu'elle fut capable de dire, la seule phrase que ses lèvres, dans un effort surhumain, étaient capables de former. Dario s'entreteint encore un peu avec le policier, et en échange d'une belle sommes de monnaie, il l'informa que le jeune homme avait prit la fuite, et que ses collègues le recherchaient pour lui poser quelques questions. Il manquait plus que ça...

[...]
    - Donne-moi les clefs !
    - Laisse, je vais conduire...
    - Donne-moi les clefs, Dario !
    - Tu comptes conduire toi-même ? Tu ne crois pas qu'il y a eut assez de morts pour ce soir ?
    - Je dois y aller seule ! C'est à moi de faire ça ! Toi, trouves mon père !

    C'était le dernier ordre que Dario avait reçu de Sara avant de l'observer s'engouffrer dans la voiture de Sport qu'elle n'avait probablement jamais conduit de sa vie.

[...]
    Elle avait répondu aux questions de la police avec impatience. Elle n'avait pas que ça à faire ! Il fallait qu'elle retrouve Julian ! Mais on ne l'avait pas laissé partir si vite, on avait exigé d'elle une multitude de détails, soit disant que les premières heures étaient capitales, que c'était dans le vif de l'action que les détails nous apparaissaient clairement. Mais que pouvait-elle leur apprendre ? Rien ! Elle avait vu Giovanni Spinelli s'effondrer, et basta ! Finalement on l'avait libérée, biensûr on exigeait d'elle qu'elle ne quitte pas la ville, et se mette à la disposition de la police dès que celle-ci le lui demanderait. Bah ça tombait bien, elle ne comptait pas quitter Rome, elle souhaitait se perdre dans Rome ! Elle avait dû batailler pour obtenir les clefs de la voiture, mais à présent qu'elle était dans l'habitacle, plus rien ne pouvait l'arrêter... plus rien... Elle roula longtemps, très longtemps, plusieurs fois elle avait tenté de joindre Julian, mais avait-il seulement son portable sur lui ? Cela faisait plus d'une heure qu'elle arpentait vainement les rues de cette ville qui ne lui avait jamais semblé aussi grande, scrutant des yeux la moindre trace de présence humaine dans ces rues désertes... Elle s'arrêtait souvent, lorsqu'elle croisait âme qui vive, et s'informait sur l'éventuel passage d'un jeune homme...
    - Paumé ? Avec du sang sur la chemise ? Il vient de tourner au bout de la rue à gauche !
    Si elle avait pu, elle aurait embrassé cette femme ! Mais elle n'avait pas le temps ! Elle redémarra la voiture en trombe, et appuya sur le champignon jusqu'à ce fameux croisement qu'elle prit en dérapage... Boîte de vitesses automatique et direction assistée ! Juste ce qu'il lui fallait ! Alors elle le vit ! Il était là, sur le trottoir, dans cette minuscule ruelle. Elle pila, à quelques mètres, et sans même prendre le temps de couper le contact, s'éjecta de la voiture... Egoïstement elle était soulagée... Il était là, donc il était vivant... Mais son soulagement fut de courte durée quand elle lu l'expression de son visage.ses talons claquant rapidement sur le sol, elle s'empressa de rejoindre Julian qui n'avait toujours pas bougé. Ses mains encadrèrent le visage de l'homme, qui se laissa faire, et alla rapidement poser sa tête contre la poitrine de la jeune femme, les bras ballants, retombant mollement sur sa compagne. Elle le garda captif contre elle, et dans un réconfort silencieux le laissa se vider de ses larmes, la happer dans sa tristesse, dans sa détresse... Plus tard elle le ramènerait à la maison, plus tard elle appellerait Athalia ou Dante pour les informer... Mais pour l'instant elle le laissait pleurer de tout son saoul, et le couvrait de cette tendresse intuitive...

    Qu'allait-il se passer maintenant ?

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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyMar 2 Juin - 0:03

    Elle se sentait partir à la dérive, doucement mais sûrement ... Elle ne le voyait déjà plus, et déjà elle avait l'impression d'être comme rejetée sur une plage après avoir vu le bateau sur lequel elle était embarquée coulé ... Violemment ça ... Autour d'elle, le mouvement des convives lui filait la gerbe, comme si elle avait besoin de ça ... Tout tournait, les formes, les gens, les couleurs ... Certains riaient, mais de quoi, il n'y avait strictement rien de divertissant là dedans !, d'autres, plus nombreux ceux là, murmuraient, sans s'arrêter. Mais aucun ne venait lui apporter un quelconque réconfort. Certes, elle ne le connaissait pas, mais sans doute aurait elle souri à un sauveur venu d'on ne sait où. Sans doute ... Personne non plus ne venait se saisir d'elle pour la mener plus loin, parce qu'elle était bousculée. Elle était prête à parier que certains le faisaient exprès, mais après tout, elle était plantée là, sans bouger, comme si elle s'était enracinée, aussi peu mobile qu'une statue ... Elle connaissait cette sensation ... Son coeur semblait diminuer ses battements, elle avait la désagréables sensation d'inspirer de l'air gelé, de sentir sa gorge brûlée par le froid ... Chaque inspiration lui semblait une victoire contre l'impossible ...

    Elle ne se sentait même pas enfoncer ses ongles manucurés dans la chaire de ses paumes, trop piégée et ployée sous la douleur et la tristesse. Venait on soudainement de lui coller des kilos et des kilos de plombs sur les épaules ? Ou était ce le poids de la tristesse, de l'abandon, de la culpabilité ? Un mélange des trois, sans nul doute possible, sans nul doute permis ... Elle avait la vue brouillée, et voyait comme à travers un pare brise sous la pluie lorsqu'on n'a pas encore pensé à enclencher les essuis glace. Et les larmes ne devaient pas être les seules responsables ... Elle ne sentait plus rien, complétement anhéstésiée, encore sous le choc.
    Elle se rappellait soudain une virée en voiture près de Naples, du temps où Nate et elle en étaient à leur première année de vie en couple. Ils ne vivaient pas ensemble, mais étaient amoureux comme au premier jour. Il lui avait fait une surprise, refusant de lui dire où ils allaient. Ils s'étaient arrêtés en bordure de route, et il lui avait bandé les yeux, lui interdissant d'ôter le bandeau. Elle avait fait des pieds et des mains pour le faire céder : chantage affectif, fausses larmes qui coulent, voix plaintive, bref, la totale ! Et il n'avait pas cédé ... Il avait ôté le bandeau que lorsqu'ils furent arrivés sur les hauteurs des côtés près de Naples, en lui déposant un baiser passionné sur les lèvres, en lui disant qu'il l'aimait. Oui, à l'époque, c'était encore le cas, et il le lui disait ... Les choses avaient changé depuis, parce que, tout ça, c'était avant les orages, les crises de larmes, avant que Nate ne se renferme sur lui même, ne devienne muet et mystérieux, ne cesse de lui dire qu'il l'aimait, ne cesse de la caliner, de lui donner autant d'amour qu'il aurait fallu ...

    Soudainement, elle entendit cette détonation, comme une bulle d'eau éclatant dans ses oreilles ... Elle se retourna, et chercha du regard la provenance du bruit. Elle tournait désormais le dos à la sortie. Mais la panique saisit tous ceux alentour, et même toute l'assemblée, lorsqu'on entendit ce cri déchirant briser le silence angoissé et angoissant. Aussitôt, ce fut la débandade, tous couraient vers la sortie, lui flanquant de grands coups au passage. Pire que les soldes ! Les hommes s'enfuyaient sans emmener avec eux leurs femmes, les femmes, justement, déchiraient les pans de leurs robes qui les empêchaient de fuir aussi vite qu'elles ne le voulaient, jetant au loin leurs talons hauts, visant même d'autres convives, sûrement sans aucune préméditation. Elle, elle était encore comateuse, ayant encore un pied dans la douleur. Son cerveau semblait fonctionner à deux à l'heure, ne lui indiquant même pas la voix de la raison, celle de fuir elle aussi ... Pourquoi restait elle ? Elle ne le savait pas, sans doute parce qu'elle ne se sentait pas de force autre que celle de rester sur ses pieds, d'éviter de chuter ... Elle aperçut Ilena près d'elle, et lorsqu'elle l'appela en criant, c'était comme si sa voix sortait d'une caverne, assourdie et agravée par la douleur et l'angoisse. Elle ne l'entendit pas, ne la vit plus ...


    ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~ ~


    Assise sur les marches, au loin, Karyn reprenait sa respiration. Elle devait sa survie à un serveur, qui l'avait sorti de ce merdier sans nom, un merdier qui lui prouvait qu'elle avait raison : chez les riches, seul nous même comptions !!! Nous et notre précieuse petite personne ! Elle aurait fini étouffer sans ça, incapable de faire face à la foule pour se retourner sans chuter, et être écrasée ... A présent, elle se calmait en fumant, ce qui était très mauvais dans son état, mais après tout, qui s'en soucirait ?
    Elle avait mal au ventre, une douleur nouvelle, plus intense que celles, habituelles maintenant, de sa grossesse et moins importante que celle de tout à l'heure.
    Giovanni Spinelli était mort ... Mort ...
    Et elle, était enceinte ... Une mort, une naissance future ... Le cycle de la vie, alors que dans sa tête, elle revivait l'agonie de sa mère, la mort rappelant la mort, immanquablement. Ainsi, c'était ainsi la vie, réellement triste à en pleurer ... Comme si sur cette Terre, il fallait qu'un être meurt pour qu'un autre naisse ... Triste à en pleurer qu'on vous dit ... Triste à en pleurer ...
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MessageSujet: Re: Bal Black&White - Soirée Mondaine.   Bal Black&White - Soirée Mondaine. - Page 2 EmptyLun 22 Juin - 19:49


    « Colleen ? Tu es là ? »
    Ilena ouvrit la porte de son appartement; la faible lueur provenant de la berceuse qu’elle laissait toujours allumée le soir, même en étant sortie, jouait avec les ombres de son corps qui prenait des airs de fantôme sous le jeu des lumières. Chaussures à la main, manteau sous le bras et traînées de mascara sous les yeux, la jeune femme rentrait chez elle dans les environs de trois heures du matin; chose rare chez quelqu’un qui était résolument tourné vers les joies d’une bonne tasse de thé, d’une chaude couverture et avec comme seul compagnon un bon roman

    « Colleen ? C’est moi, je suis rentrée ! »
    En fin de matinée, sa colocataire l’avait appelée sur son portable pour lui annoncer que son entretien pour son stage chez une grande maison de mode s’était bien déroulé et qu’elle venait d’être prise. Les deux jeunes femmes avaient donc prévu de passer une partie de la soirée ensemble, après le Bal. Evidemment, Ilena n’aurait pas pu prévoir que ce qui se passerait à San Lorenzo serait si... éprouvant !

    « Tu es là ? » demanda-t-elle en claquant la porte sur ses talons.
    Elle n’eut pour toute réponse que le son strident qu’un chauffard sans doute à moitié ivre émettait en se déchaînant sur le champignon de sa Ferrari. Ilena déposa son manteau sur le porte-manteau de l’entrée, déposa ses chaussures dans l’entrée et marcha lentement vers le salon en débarrassant ses boucles noires de leur coiffure compliquée. Le doux tapis persan que Colleen avait chiné quelques temps auparavant apaisèrent les plantes de ses pieds nus qu’elle n’avait eu cesse de martyriser durant toute la soirée. Courir avec des talons hauts était une très mauvaise idée, elle le savait; mais elle n’avait pu se permettre de se balader pieds nus, ni dans les couloirs de l’ambassade de France jonchés de traces de sang, ni dans les rues de Rome ou encore sur le sol plastifié de la clinique. Son périple avait duré toute une partie de la nuit et c’est avec soulagement qu’elle pénétra dans le salon. Malgré la pesante nuit d’été, Ilena avait froid, et la pièce était munie d’un petit radiateur qu’elle s’empressa d’actionner. Pendant un long moment, elle ferma les yeux en se pressant contre l’objet. Une onde de chaleur remonta le long de ses jambes pour envahir son corps tout entier. Hum... Mieux que n’importe quel homme ! aurait dit Colleen d’un air moqueur et Ilena aurait éclaté de rire. Mais ce soir, elle n’avait nulle envie de rire. Au lieu de cela, elle sortit attrapa son portable laissé sur la commode près du radiateur et le consulta. Pas d’appel manqué, pas de messages. Elle soupira. Il ne fallait pas lui en demander trop. Et elle était certainement près de lui...

    Tournant la tête pour dissiper un début de courbature, elle réalisa que le voyant lumineux du répondeur clignotait. Elle quitta le radiateur à regret, mais poussée par le soucis pour son meilleur ami, elle alla consulter les appels .
    Vous avez un nouveau message :

    « Lena ? Tu es là ? Je t’en supplie rappelle moi, je suis folle d’inquiétude !! On m’a dit que Giovanni Spinelli venait de se faire assassiné à l’ambassade. Je peux pas bouger d’ici, la circulation a collapsé. Rappelle-moi sur le portable !! »

    Poussant un soupir de déception, Ilena appuya sur le bouton pour supprimer le message; aussitôt, elle se muni de son portable, et composa un rapide texto à l’adresse de sa colocataire. Histoire de la rassurer et de lui dire qu’elle était arrivée chez elles voilà cinq minutes. Puis, elle dégrafa sa robe en repensant un court instant au mystérieux inconnu qui la lui avait offerte et un sourire étira ses lèvres. Le pauvre ! S’il voyait à présent dans quel état elle était, il aurait du y réfléchir à deux fois avant d’avoir dépensé son argent pour elle; enfin, d’après ce qu’elle avait pu en juger, l’argent ne lui avait pas posé de problème. Alors qu’il glissait à terre, on pouvait distinguer les différentes parties arrachées ou tachées de sang. Dans la faible lumière de la veilleuse, on aurait dit le cadavre d’une peau de serpent après sa mue. Et tandis qu’elle commençait à déambuler dans son appartement, Ilena pensa qu’au font, c’est ce qu’elle était bel et bien en train de faire: changer de peau. Changer de vie.

    En sous vêtements, la jeune femme se dirigea vers la cuisine et extirpa des multiples placard un verre et une bouteille de vin dont il ne restait que le tiers du contenu. Elle se servit et retourna dans le salon, arpentant sa pièce favorite en prenant de lentes gorgées de son vin tout en regardant la série de photos qu'elle et Coleen avaient accrochées ça et là sur les murs, déposées sur les étagères ou encadrées sur les petits meubles. Elles retraçaient les étapes importantes de leur vie, en commun ou menée chacune de leur côté; Coleen était une personne certes un peu folle et moins organisée qu'Ilena, mais elle n'en possédait pas moins un cœur en or, et c'était un plaisir de partager son studio avec elle. Pour rien au monde elle ne déménagerait. Même si la situation présente le lui permettait largement ! Quand elle y repensait, son regard à l'instant attendri par les nombreux clichés qui ornaient son appartement devint soudain plus sombre, et elle ferma les yeux, se secouant vigoureusement et essayant de chasser l'impression de chair de poules qui prenait peu à peu possession d'elle. Elle posa son verre sur un meuble au hasard et s'assit à même le sol, prenant sa tête dans ses mains. Fermant les yeux, les images de la soirée défilaient devant elle comme un film au ralenti. Cela avait commencé en comédie, alors qu'elle faisait la connaissance de Lorenzo; elle avait rit, un peu bu mais pas assez pour que sa conduite ne puisse trouver autre qualificatif qu'irréprochable. Et puis peu à peu, la comédie c'était transformée en drame puis, en horreur...

    Tout avait commencé quand elle s'était aperçu que Julian finissait sa troisième coupe de champagne; elle avait souvent fait la morale à son meilleur ami concernant ses goûts trop poussés pour l'excès d'alcool. En vérité, il avait eu toutes les raisons de se laisser aller : sa liaison avec Sara était loin de faire l'unanimité au sein de sa famille. Non content d'avoir été surpris in flagranti avec sa dulcinée par sa cousine, Julian devait faire face à la colère de son grand-père, qui l'avait chassé de chez lui et humilié publiquement. Les tentatives de réconciliation engagées par le jeune homme tout le long de la soirée n'avait fait qu'empirer les choses. Ajoutez à cela que de l'autre côté de la salle, Sara Giolitti faisait semblant de ne pas voir Julian pendant qu'elle dansait avec un autre... Alors qu'Ilena s'efforçait de rester près du jeune homme pour au moins le soutenir physiquement en prenant sa main dans la sienne, la jeune femme avait du mal à comprendre l'attitude de Sara. Comment pouvait-on être aussi lâche ? Cette situation n'était-elle pas suffisamment compliquée pour qu'en plus de cela, la fille dont Julian était amoureuse l'ignore royalement ? Ce qu'elle ne savait pas, c'est que l'un et l'autre avaient conclu de ne pas apparaître côte à côte de la soirée afin de faire taire les ragots et la presse qui envenimaient encore plus si c'était possible la vie du couple. Seulement, allez faire comprendre ça à quelqu'un qui refusait l'idée de l'amour caché ! Aussi, lorsqu’elle observait la silhouette de la jolie brune glisser avec élégance sur la piste de danse, Ilena fut prise d’une folle envie de mordre et de griffer, comme le chaton qu’elle était.


    « Appelez un médecin, merde ! » cria une voix alors une voix à proximité de la jeune femme. Ilena s’était dirigée vers le bar pour réquisitionner un plateau de petits fours à faire avaler à son meilleur ami dont la condition évoluait dangereusement vers l’ivresse totale. A demi penchée sur le comptoir, elle tourna vivement la tête pour apercevoir Nate qui retenait dans ses bras une jeune femme moulée dans une élégante robe blanche, paupières clauses, respiration coupée. Elle avait de longues boucles blondes et un petit nez retroussé, et à son poignet pendait un pendentif noir à petits diamants... Karyn ! En deux enjambées, la jeune femme rejoignit sa collègue de travail et amie toujours inanimée cependant qu’une petite foule s’était pressée autours d’eux. Non loin d’elle, Ilena apperçu Thalie et quand leur regard se croisèrent, elle compris. Il fallait laisser suffisamment d’espace entre le corps inerte et la foule pour permettre un éventuel retour d’oxygène. Tout en écartant du mieux qu’elle le put les curieux, Ilena se retourna à demi vers Nate.

    « Mais qu’est-ce qui s’est passé ? » Nate n'eut pas le temps de lui répondre que déjà, trois coups de feu retentissants résonnèrent dans la salle, plaquant tous les invités au sol alors que des cris de panique fusaient de partout. Ecrasée, gémissante sous le poids d'un homme qui l'avait violemment plaquée à terre, la jeune femme eut besoin de quelques secondes avant de revenir à la réalité. Se relevant péniblement, elle se précipita sur Karyn qui n'avait toujours pas ouvert les yeux. Où était le médecin qu'on avait appelé ? Que s'était-il passé ? Au moins, personne n'avait été blessé....

    « NON NON NON !!! »

    Elle aurait reconnu cette voix entre mille; même dans le plus grand capharnaüm, la voix de son meilleur ami était celle qu'elle connaissait sur le bout des doigts, sans même devoir y penser. Il arrivait qu'elle s'en imagine le son et qu'il lui semblait qu'il était près d'elle. Alors, quand ce cris retentit, la jeune femme fut tirée malgré elle vers le haut, son corps ne répondant qu'à l'appel déchirant de Julian. Vite, plus vite ! Il est touché... il est touché ! Sa chemise est pleine de sang, il souffre. Si la méprise était totale, la douleur que ressentait la jeune femme ne cessait pas. Derrière le corps plié en deux de Julian gisait le cadavre de Giovanni. Ce grand-p!ère qu'il avait tenté d'apaiser par tous les moyens. Auquel il avait essayé de parler en vain. Le voilà qui baignait dans son sang qui s'échappait de trois trous rouges au côté gauche. Comment était-ce possible ? Pourquoi ? Trop de questions sans réponses se bousculaient dans la tête de la jeune femme mais déjà, Julian se cramponnait au cadavre et le secouait, criait qu'il devait rester près de lui. Ne pas partir, rester. Continuer à vivre, ne pas le laisser. Pas maintenant, pas comme ça. Combien de fois ces interrogations s'étaient-elle formée dans l'esprit de la jeune femme les semaines passées ? Elle savait le désarroi, elle savait le vide, interminable qui engloutissait tout sur son passage. La volonté, la force, le courage. La raison parfois. Mais pas Julian. Il ne pouvait connaître pareil sort.
    Ilena s'agenouilla à ses côtés. Il était mort, son petot-fils ne pouvait plus rien. Les mots pesaient mais tirait le jeune homme vers le haut, s'efforçaient de le sauver de la noyade dans laquelle la perte de l'être aimé voulait le précipiter. Non Julian ! Bas-toi. Je t'en supplie !


    « Il est mort... »

    ***

    Elle avait ramené Karyn chez elle; elle avait attendu qu'elle se rendorme avant de quitter son appartement, fermant doucement la porte sur son passage. Et puis elle avait de nouveau consulté son portable. Rien. Et maintes heures plus tard, toujours rien. Mais Ilena comprenait. Il fallait du temps. Un peu de solitude, beaucoup de douceur. Ne pas faire la même erreur qu'elle. Ne surtout pas s'enfermer et rejeter le monde autours de soit. C'est ce qu'elle avait demandé à Julian en lui envoyant ces mots :

    Je t'aime Julian; ce n'est pas la fin, ce n'est que le début.
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