| | | 10 ° ~ Confessions à mes deux anges ... |    |
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|  Sujet: 10 ° ~ Confessions à mes deux anges ...  Lun 31 Aoû - 16:39 | |
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Vous êtes mon âme et mon sang
Vous êtes tant ...
Mes Anges,
Ici votre Maman … Votre maman qui vous aime, qui tient encore debout grâce à vous, malgré les combats complexes et épuisants qu’elle doit mener, contre le monde, contre elle-même, et malgré le fait que, peu à peu, vous prenez de plus en plus de place dans son petit ventre et que c’est de plus en plus fatiguant pour elle. J’ignore si un jour vous lirez cette lettre, j’ignore même si je vais la terminer, parce que pour le moment, cela me semble assez flippant de vous écrire, j’ignore si elle ne va pas être déchirée en milles morceaux, jetée au feu ou à la corbeille avant que vous ne soyez nés. C’est … Ce que je suis en train de faire en ce moment, c’est tout simplement incroyable, stupide et effrayant. J’ai 23 ans et voilà que je me lance dans la rédaction de quelque chose qui, je le crains fort, va ressembler à un testament, à une autobiographie, à une lettre d’une jeune fille qui sait son heure proche, alors que je suis en parfaite santé, du moins, que je vais pas trop mal ! Certains tournent des films, des vidéos destinées à être vues à titre posthume, mais c’est pas vraiment mon genre de tourner une vidéo de ce genre, surtout parce que tout ceci n’a rien de posthume, ensuite parce que je suis sûre qu’il faudrait en jeter et en jeter de la pellicule, parce que je suis pas autant douée avec les mots que je le pensais finalement. J’imagine, qu’une fois de plus, tout ceci me touche tellement personnellement que je m’emmêle dans mes propos, que mes pensées viennent à se bousculer de plus en plus anarchiquement dans mon esprit et que ça m’aide pas du tout à y voir clair, à réussir à faire passer ce que j’ai à dire comme il le faut pourtant ! Prendre un crayon et du papier, et écrire, coucher des mots sur une feuille vierge, ça me semble plus simple et aussi plus intime. Une lettre, ça peut se plier, se corner, se déchirer aussi, ça prend de plein fouet les marques du temps, mais c’est ce qui donne vie à la lettre, qui fait qu’elle a une histoire, nan ? Une lettre, ça se glisse dans une poche, ça se glisse contre son cœur, une lettre, c’est tellement petit, tellement peu encombrant et pourtant, c’est super intime … On ne peut pas changer, à mon sens, ce qui a été écrit, on peut certes faire dire aux mots des choses différentes de ce qu’ils exprimaient initialement, oui, mais seulement si on les sort de leur contexte. Une lettre, c’est aussi une trace écrite de notre passage sur terre. Depuis des milliards d’années, l’Homme voue un culte à l’écriture, il n’y a qu’à voir la place tellement importante qu’occupaient les scribes sous l’Egypte Antique, il n’y a qu’à voir quel soin on a toujours mis à préserver tous ces ouvrages écrits avant nous, et quel soin l’on mettra à protéger tous ceux qui viendront. Je suis de ces gens qui sont plus qu’ancrés à leur époque, alors, oui, j’ai le net, oui, je tape des tonnes de trucs avec mon ordinateur, mais je reste de ces gens persuadés que jamais on ne pourra remplacer l’écriture manuscrite. On laisse forcément un peu de soin lorsqu’on écrit sur une feuille, ne serait ce que par la forme des lettres, les variations apportées ça et là dans les boucles et l’espace laissé entre chaque mot. On laisse un peu de son âme aussi, ne serait ce que par le choix du papier, du stylo, de la couleur de l’encre, ne serait ce que par ses traces que l’on laisse plus ou moins volontairement, plus ou moins consciemment.
Ok ! Je vais arrêter de vous embêter avec des choses qui n’ont aucun intérêt ! C’est vrai, si vous avez envie de tout savoir de l’Egypte Antique, vous ouvrirez un livre d’histoire ! Si vous avez envie d’en savoir plus sur l’art d’étudier l’écriture, vous ferez des recherches sur cet art si complexe mais tellement intéressant ! Moi, je ne suis pas une professionnelle, j’y connais même presque rien, alors, il vaut mieux que je me taise, ou plutôt que j’arrête là la cata manuscrite, nan ?! … Et puis … Et puis ce n’était pas dans le but de me mettre à défendre bec et ongle la bonne vieille lettre face à la plus que surpuissante technologie. Nan, je voulais juste … Juste que vous sachiez à quel point je vous aime et à quel point je m’étonne moi-même d’avoir accepter si facilement le fait que désormais, ma vie allait changer, parce que, je veux dire, vous êtes arrivés sans que je le décide réellement dans ma vie, vous êtes arrivés sans même vous annoncer. Cela tombait sous le sens pour moi, désormais, j’allais devoir vivre pour 3 pendant plusieurs mois. En fait, nan, je me suis dis que j’allais devoir vivre pour deux, parce que je n’étais pas encore au courant que vous étiez deux. Je vous arrête tout de suite, je vous aime tous les deux autant l’un que l’autre et aucun d’entre vous n’est la mauvaise surprise. Nan, les mauvaises surprises, oui, il y en a, mais aucune ne vous concerne, je vous rassure … Vous n’êtes même pas encore nés et déjà je vous aime de tout mon cœur. Il y a tellement de choses que je veux vous dire, pour que vous sachiez quelle était ma vie lorsque je vous portais encore en moi. Je suppose qu’une fois encore, j’ai des tonnes de choses à dire et que je vais finir par en oublier la moitié ! Mais c’est pas ça l’essentiel, n’est ce pas ? Je vous aurais au moins dis certaines choses, ce sera déjà ça ! Mais je peux pas m’empêcher de me dire que je vais oublier des trucs très importants … Mais j’ai tellement de trucs à vous dire, pour que vous compreniez ce que j’ai vécu, ce que j’ai traversé, pour connaître ceux qui faisaient ma vie avant votre naissance, parce que je sais rien de la vie que vous aurez à l’heure où vous lirez cette lettre, je ne peux pas savoir qui est encore là, qui ne l’est plus, qui fait votre vie, quelles sont les choses que vous savez sur le passé de vos parents. Je ne sais même pas si je suis encore là. Oh, mes anges, je ne veux pas vous faire peur, je ne veux pas que vous viviez dans la crainte de me perdre si je suis là, auprès de vous. Mais … Mais je sais que la vie ne prévient jamais lorsqu’elle fauche les gens, j’en ai fais la douloureuse expérience, malheureusement. Et … Et il y a des choses qui me laissent penser que je ne vis pas exactement une grossesse normale. Nan, je ne suis pas une femme enceinte comme les autres, pour bien des raisons, d’abord parce que j’attend des jumeaux, et que c’est pas vraiment le cas de la majorité des femmes enceintes, ensuite parce que je mène pas exactement la vie que je devrais, ensuite parce que le médecin me fait un peu flipper en me donnant des médicaments qui me rendent encore plus malade que si je décidais d’aller contre son diagnostic en ne les prenant pas. Mais il est médecin, il est supposé savoir ce qu’il fait, nan ?
Ok … Puisqu’il faut bien commencer par quelque chose … Il y a dans ma vie des tas d’anges, oui, des anges comme vous mes chéris. Et comme vous le savez peut être, contrairement à ce que l’on peut penser, les anges ne tombent pas du ciel, nan … Ce serait plus facile à comprendre et à expliquer si c’était le cas, mais ça ne l’est pas. Je sais que j’ai énormément de chance d’avoir tout ce monde autour de moi, je sais aussi que toutes ces personnes sont si rares sur cette Terre … On va commencer par les amis, hein ?! Qui plus est, honneur aux demoiselles ! Il y a cet ange blond, véritable exception blonde au milieu de toutes ces Italiennes brunes ! Cet ange, il porte un super prénom en plus, un prénom qui fait rêver en plus ! Elle s’appelle Athalia, mais appelez là plutôt Thalie, elle préfère, elle trouve sans doute que ça fait plus cool ! Allez savoir ! Je l’ai rencontré au Frutta Proibita, l’endroit où je travaillais quand j’étais étudiante. Je sais, je manquais pas d’argent pourtant, mais j’ai été élevée au maximum comme tout le monde, et je voulais m’occuper, je voulais bosser moi aussi, pour prouver à tous que je savais travailler, que rien ne me tombait direct dans le bec sans que je ne fasse rien pour mériter ce que j’obtenais ! Bref, voilà que je me mets encore à dévier de mon propos primaire ! Je suis incorrigible, n’est ce pas ?! C’est ça, riez, vous verrez ce que ça fait de sans cesse avoir milles idées à la seconde, car, j’en doute pas, vous avez hérité de mon grain de folie ! J’ai donc rencontré Thalie au Club, où j’étais serveuse, et on s’est trouvé des tas de points communs. Je sais, dit comme ça, ça fait tout de suite cliché mais c’est pourtant la vérité. Thalie, ça a été l’attraction du moment pendant pas mal de temps, parce que sa famille et elle revenaient tout juste de France. Et son grand père, c’était quelqu’un, ça je peux vous l’assurer. Je l’ai rencontré deux ou trois fois, et bien, fallait pas lui marcher sur les pieds, ça nan ! Mais je crois sincèrement qu’il l’aimait très fort. Je sais pas ce qu’est devenue Thalie, mais je me doute qu’elle reste encore un sacré brun de femme. Etre blonde, c’est pas évident, parce qu’on se prend tout un tas de réflexion puériles et méchantes, et parce qu’on doit se battre contre la jalousie de toutes les brunes. Elle est au moment où j’écris sous le feux des projecteurs, tout le monde épie le moindre de ses gestes, c’est flippant, j’en sais quelque chose. Thalie, elle est sûrement devenue une super femme publique. Ouais, j’en suis sûre ! Elle est sans nul doute une femme encore super épiée, mais une femme qui a vécut sa vie sans se soucier des gens, en faisant ce qui lui plaisait. Ouais, je la vois bien se promener tout autour du monde pour défendre des causes humanitaires, vêtue d’un short beige et d’un T Shirt de la même couleur, à aider à la construction d’un puis au Sahara. Ou alors, attachée au dernier arbre d’Amazonie pour empêcher qu’on ne le coupe. En fait, Thalie, elle ressemble beaucoup à un autre ange … Sara … Sara, elle habite dans la même Résidence que moi, sa porte n’est qu’à quelques mètres de la mienne. C’est pratique, presque pas besoin de décrocher nos téléphones pour nous parler. Elle et moi, on a fait des trucs fous, surtout avec les chats de la vieille d’un étage en dessous. Sara, elle ressemble beaucoup à Thalie parce que, comme elle, elle est sans cesse surveillée par tout le monde, elle l’est même sans doute plus, enfin, Sara, elle l’a toujours beaucoup été, pour ne pas dire énormément. Thalie, elle a sans doute été protégée en vivant hors du pays. Sauf que du coup, tout le monde lui est tombé dessus quand elle est arrivée en Italie. Sara, c’est une super Nana elle aussi, son seul défaut, je crois, c’est d’être brune ! Plus sérieusement, elle a été élevée par un père qui l’a toujours protégé, et du coup, ça lui a sans cesse donné envie de lui prouver qu’elle n’était pas cette petite fille fragile qu’il s’entêtait à voir. Sara, c’est une super amie, et je suis sûre qu’elle dirait trop rien si vous l’appelez Tante Sara. Ouais, sauf que ça lui donnerait sans nul doute un coup de vieux ! Sara, je l’appelle en pleine nuit et elle m’appelle en pleine nuit pour un rien, juste parce que ça va pas dans sa vie ou dans la mienne. Sara, c’est le genre de fille qui, si vous arrivez à la trainer dehors alors même qu’elle en a pas envie et préfère noyer sa tristesse dans ses draps, vous fera passer une soirée inoubliable ! Sara … Sara et moi, on est très proches au moment où je vous écris. On vit toutes les deux des choses pas faciles, on traverse toutes les deux de dures épreuves. Mais on est des grandes filles, alors on arrive encore à se lever le matin, c’est dur, mais on y arrive. On doit prouver plus que quiconque au monde qu’on ne peut pas nous achever si facilement. Sara, elle a eu de gros soucis dernièrement avec l’homme qu’elle aime, parce que leurs familles sont pas exactement plus aimantes l’une envers l’autre ! Elles se détestent oui ! Pire que les Capulet et les Montaigu ! Sara, contrairement à ce que beaucoup disent et pensent, elle est pas tombée amoureuse du mauvais gars, elle a juste pas choisi le Clan dans lequel elle est née. Ouais, Sara, elle vit pas super heureuse en ce moment, mais je suis persuadée qu’aujourd’hui, tout s’est arrangé pour elle, et qu’elle a retrouvé son homme. Les âmes sœurs sont destinées à toujours se retrouver ensemble à la fin, nan ? Sara, à votre époque, elle doit sûrement être la femme politique la plus crainte et respectée qui soit et qui ai jamais été. Elle a cette force en elle, c’est impressionnant parce que physiquement, c’est un petit gabarit et un poids supra léger. Mais cette force, elle émane d’elle, c’est super simple, moi, je l’ai sentis dès la première fois. Je dis ça, mais au fond de moi, je me demande même si elle a pas fini par devenir Présidente. La première femme Présidente d’Italie, la première femme Présidente dans le pays le plus machiste qui soit, et qui se prétend être une démocratie ! Mais elle est capable de réaliser ce tour de force et une chose est sûre, j’aurais voté pour elle ! Je peux pas parler de Sara sans parler de son Romeo, même si pour ça, je dois griller toutes les règles de courtoisie vis-à-vis des femmes. Mais Julian le faut plus que bien, nan ? Julian … Comme vous l’aurez compris, c’est l’autre tourtereau de l’histoire. Il est aussi le cousin de Thalie, ce qui explique sans nul doute que mes deux anges ne peuvent pas se voir en peinture ! Julian, je l’ai rencontré avant qu’il ne tombe dans les bras de Sara. C’était le très grand ami de votre père, j’espère d’ailleurs qu’il l’est encore. Je crois qu’ils se sont rencontrés alors que Mister Spinelli était en cure. En tout cas, c’était un vrai Don Juan celui là ! Je crois même qu’il n’aurait pas été contre l’idée de me faire succomber à ses charmes si je n’avais pas été avec votre père. Mais bon, il avait quand même essayé avant qu’on ne sache l’un et l’autre quelle connaissance on avait en commun. Julian, comme Sara, il est destiné à une grande carrière dans la politique. Julian, il vient juste de perdre son grand père, et, logiquement, il doit lui succéder au Sénat. Je ne sais pas exactement ce que le proche avenir lui réserve, parce qu’il y a une grosse embrouille autour de cette mort. Mais je suis sûre qu’il s’en est sorti, parce qu’il n’a strictement rien à se reprocher. Où est il maintenant, et que fait il ? J’espère qu’il a la vie qu’il veut, comme toujours. J’espère aussi que j’ai réussi à l’obliger à vous garder. Je me mets à l’imaginer couvert de peinture juste pour vous amuser, ou tout entier à peindre avec vous ! Il a pas l’air comme ça, mais je sais qu’il ferait un père formidable. Mais bon, pour le moment, les gosses, c’est plutôt mal parti, parce que cette tête de mûle, elle est trop aveugle pour voir qu’elle se gâche la vie pour rien. Sara, c’est la femme de sa vie, il l’aime comme un fou, elle l’aime à en crever, alors pourquoi il s’entête à tout gâcher entre eux ? Parfois, je le comprends pas … Mais il est là, pour moi, et il veut à tout prix que tout aille mieux pour moi. J’espère juste que cela ne lui fera pas tourner le dos à certaines choses. J’imagine que je lui dis pas assez que je suis plus que reconnaissante de ce qu’il fait pour moi, mais je me sens honteuse de le mettre dans une telle position … Encore une fois, ça me touche intiment du coup je déconne complètement ! Alors … Alors je vais aider le destin, je vais faire en sorte que mon ange brun et ce Don Juan ouvrent les yeux et se rendent compte qu’on s’en moque bien de ce que peux penser le monde. C’est sans doute là ma manière de leur dire merci pour être là, merci d’exister, merci de m’avoir fait entrer dans leur vie. |
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| | Sujet: Re: 10 ° ~ Confessions à mes deux anges ... Lun 31 Aoû - 16:45 | |
| Je dois aussi vous parler de votre père maintenant … Nan, c’est pas une torture d’en parler, enfin si, mais pas de la façon que vous pensez. Nate est un homme formidable, je ne peux pas m’empêcher de penser ça, même en ce moment, où les choses ne sont pas réellement telles qu’elles devraient être entre nous deux, pour nous deux. Mais on ne choisit pas sa vie, n’est ce pas ?! … C’est un ange, lui aussi … Bon sang, si ça continue, je vais repeupler le Paradis à moi toute seule ! Mais je vous promets une chose, quel que soit le nombre d’anges dans ma vie, vous restez les meilleurs, les best des best. J’ai percuté votre père à un coin de rue, et tout de suite, ses yeux ont attrapé les miens, et il a volé mon cœur. Pour toujours et à jamais … On s’est aimé fort, si fort, vous en êtes la preuve vivante. … C’est si dur pour moi d’en parler, parce que c’est le grand bazar dans ma tête en ce moment, parce que je sais que j’ai fait des choses impardonnables, parce que, surtout, je sais pas où on en est à l’heure où vous lisez cette lettre. Je veux pas vous inquiéter avec des soucis passés si jamais tout est redevenu à la normale entre votre père et moi. Mais je sais qu’il est aussi malheureusement possible que lui et moi ne soyons plus ensemble, parce que jamais nous ne serions revenus l’un vers l’autre, ou parce qu’on aurait retenté de s’aimer et que ça n’aurait pas marché … Je l’aime encore, plus que tout, plus que quiconque, vous êtes les deux seules exceptions. J’ai pourtant essayé de l’oublier, mais ça n’a pas marché. Et ça marchera pas, en tout temps, en tout lieu, parce que ça marche jamais. On ne peut pas se cacher la vérité au risque d’oublier d’être heureux et de se perdre dans la vie qu’on aurait rêvé d’avoir alors même qu’elle n’est pas là, alors même qu’elle ne sera jamais là. Je ne peux pas vivre sans lui, je veux dire, il sera toujours dans mon cœur, et je ne pense pas tomber un jour amoureuse d’un homme aussi fort que lui je l’aime. Je sais que c’est horrible de ma part de ne pas lui dire ce que je ressens, de ne pas réussir à lui dire à quel point je suis désolée de ce qui nous, mais la vie m’a déjà tellement fait souffert … Je sais ce que je lui ai sans nul doute brisé le cœur, et ça fait de moins la plus monstrueuse des personnes qui soient, n’est ce pas ? … Je suis tombée pour votre père au premier regard, dans mon esprit, il n’y avait aucun doute là-dessus, c’était lui et personne d’autre. Je sais même plus combien de temps j’ai mis avant de l’embrasser, tout ce que je sais, c’est qu’il a été plus rapide que moi, et j’avoue que sur le coup, je me suis maudite de l’avoir laissé faire le premier pas. Bon sang, y a pas de sexe fort, c’est des mensonges ce truc, j’aurais dû être la première ! Oui, j’ai besoin d’en rire, sinon, je me serais déjà noyée depuis longtemps dans mes larmes. Quoi qu’il en soit, je veux que vous sachiez à quel point votre père est formidable. Peut être n’est il plus dans ma vie, mais il est dans la vôtre, c’est une obligation, une chose assurée. Il vous aime déjà tellement fort, j’en suis persuadée. C’est un homme brillant, sans nul doute le meilleur interne du pays, pas de doute là-dessus. Il sait faire la part des choses, il sait que vous n’êtes en rien responsables des mauvais choix que j’ai fais, des erreurs que j’ai commises, il sait aussi que vous allez le combler de joie de par votre existence. Pour le moment, il ne sait pas que vous êtes deux, parce que je n’ai pas encore pris le temps de le lui dire, parce que je ne sais pas comment le lui annoncer exactement. Ce n’est pas le genre de choses qu’on amène dans la conversation si facilement, ce n’est pas le genre de choses qui est sans incidence. Etre père, ça change pas mal de chose, il faut s’y préparer à l’avance, préparer tout ce qui peut déjà l’être, parce qu’il y a un tas de choses qui ne s’apprennent pas, un tas de choses qu’il va falloir effectuer au feeling, même si pour ça, il y a des bases à avoir acquises obligatoirement. Il sait gérer tout ce qui est médical, il n’aura donc aucun soucis à savoir comment vous soyez lorsque vous serez malade, combien de temps vous laisser dormir lorsque vous ferez la sieste. Mais être père de jumeaux, ça demande encore plus de préparation, et il va bien falloir que je lui annonce la nouvelle un jour ou l’autre. J’ai déjà commis l’erreur de ne pas lui annoncer tout de suite que j’étais enceinte, je ne veux pas lui apprendre que vous êtes en réalité deux alors même que je m’apprête à accoucher. Là, je signerais de suite notre rupture sans préavis et sans possibilité de tout arranger entre nous. Nate fera un merveilleux père, je n’en doute pas un seul instant, parce que c’est en lui, dans sa peau, dans ses veines, parce que je l’ai toujours su, dès le premier regard. J’ai toujours su que le jour où je porterais la vie, ce sera de lui qui je tiendrais ce grand bonheur, ce plaisir suprême et ultime. Et puis, il est beau comme un Dieu ! Et intelligent … Le potentiel génétique parfait, le père idéal. Avec un père comme lui, quoi que vous fassiez, vous êtes sûrs que si la vie vous épargne, vous irez loin de la vie, peut être même jusqu’à en décrocher les étoiles ! Oui, je sais, je m’emballe sans nul doute un peu, mais c’est tellement logique pour moi …
De vous, il y a des tas de choses que j’ignore encore. Votre taille à la naissance, votre poids, le jour où vous choisirez de pointer le bout de votre nez, votre signe astrologique, vos prénoms … Je ne sais pas à qui vous ressemblerez le plus, à qui vous prendrez la couleur de vos cheveux, la couleur de vos yeux … Mais je sais aussi d’autres choses, des tas de choses. Je sais qu’à l’instant même où votre regard croisera le mien, j’en serais bouleversée à jamais. Je sais que dès l’instant où on vous placera dans mes bras, je me transformerais en louve et vous protégerais à jamais, de toutes mes forces et j’en ai, je peux vous l’assurer. Sur ce point là, Sara et moi sommes semblables. Je sais déjà que j’interdirais à toute midinette de vous approcher si ses sentiments ne sont pas sincères. Vous êtes déjà mes petits garçons, jamais je ne laisserais quelqu’un vous briser le cœur. Je sais aussi que je vous allaiterais, si c’est possible, comme ma mère m’a allaitée lorsque je suis née, et sa mère avant elle, et ainsi de suite. Il y aura ce lien entre nous, incassable et plus fort que tout, plus fort que le destin. Je sais aussi que vous serez mes anges, pour toujours et à jamais. Je sais aussi que quoi qu’il en soit entre Nate et moi, vous porterez son nom de famille. J’ai toujours beaucoup aimé ce nom de famille, sans nul doute parce que j’ai rêvé plus d’une fois du jour où je deviendrais officiellement Madame Lorisse. Ne riez pas, je suis une fille après tout, et je suis une jeune femme amoureuse. Et puis, Nate et moi avons été fiancés, un peu moins d’un an, c’est un grand pas vers le mariage, non ? Et avouez que cela donne beaucoup de force à notre amour à Nate et moi … Du moins, cela en donnait …
Je vais vous laisser sur ces mots, après avoir noirci des pages et des pages. Je commence à ne plus sentir mes doigts et à avoir l’impression que le stylo et moi ne faisons plus qu’un, tout comme la feuille. J’écris à l’encre bleu, ma couleur préférée, la couleur de mes yeux, peut être des vôtres aussi, qui sait, mais cela pourrait tout aussi bien être avec mon sang. Et puis, j’ai tout de même du sang bleu … Je vous aime, je veux que vous le sachiez, quoi que nous réserve l’avenir, quoi que vous fassiez. Et vous serez toujours entourés, vous trouverez toujours sur votre chemin quelqu’un près à vous aider, à vous sauver, à vous tendre la main …
Mes anges … Vous êtes ma vie, mon âme et mon sang …
Vous êtes son âme et son sang
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