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 "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]

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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

AGE : 24 ans
MESSAGES : 2249
ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
ADRESSE : Trastevere - Demeure Spinelli.
QUOTE :
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AVATAR : Erin Heatherton
POINTS : 65

.
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STATUT: Libertin(e)
DISPO POUR UN SUJET ?: not yet

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MessageSujet: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 15 Juil - 2:51

    "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] Santam10
    «Combien le train du monde me semble lassant, insipide, banal et stérile !»
    «Fragilité, ton nom est femme !
    »

    William Shakespeare - Hamlet.



    20 juin 2009.
    10h30.


    Basilique Santa Maria da Trastevere.
    Rome.

    34°C. Soleil radieux. Mines sombres.
    Enterrement de feu Giovanni Spinelli.

    La Piazza Santa Maria a été déserté par les touristes, de grandes barrières de police se dressent aux deux différentes entrées. On ne passe que sur présentation d'un pass. Les photographes ne sont pas autorisés, et restent bloqués loin de la Basilique, sauf La "Republica" qui a été autorisée à couvrir l'évènement, sur une idée du Président du Sénat. Au loin, on distingue le drapeau italien en berne, tandis que sur le pavé chaud, les pneus d'une mercedes aux vitres teintées, crissent doucement sous le coup de frein léger...




    La voiture passa sans problème le barrage de Police. Toutefois, les forces de l'ordre ne se contentèrent pas de la parole du chauffeur, et exigèrent qu'on abaisse la vitre du côté passager afin de vérifier ses dires. Une fois rassurés, on leur permis d'avancer jusqu'à la place Santa Maria. Cette Piazza, habituellement bondée en cette période, détônait de par son incroyable vide. Pas un seul touriste, pas un seul vendeur de granita, ni un de ceux qui vendent des sacs Armani, contrefaits, à la sauvette. Seul un chat, rescapé du haut lieu touristique que fut, hier encore, cette place, se faufila entre les bancs vides, et vient réclamer une caresse à la jambe qui venait de s'extraire de la voiture de luxe. Le chauffeur secoua son pied pour le faire fuir, puis pressa le pas afin d'aller ouvrir la portière arrière. Ses énormes lunettes noires sur le nez, la blonde s'extirpa du véhicule, laissant son talon claquer sur le sol, et résonner contre chacun des murs... Lugubre, réellement lugubre. Un petit groupe s'était formé à l'entrée de la basilique, tous de noir vêtus, ils s'entretenaient à voix basse, avant d'apercevoir l'héritière. Le silence glacial qui s'en suivit, lui donna envie de retourner dans la protection précaire de l'habitacle, et d'y demeurer en position feotale jusqu'à ce que la douleur passe. Mais elle savait qu'elle ne passerait pas, et de toutes manières, elle n'avait plus le temps. Déjà une deuxième mercedes, soeur jumelle de la sienne, s'avançait sur la piazza, obligeant le chauffeur de la sienne à regagner le volant pour faire place... Thalie tandis la main vers l'intérieur de la voiture, et receptionna celle que lui tendait sa jeune soeur. La portière claqua derrière elle, et la voiture démarra, les laissant seules, exposées au reste du monde... Deux oisillons tombés du nid. Ce devait être l'impression qu'elles donnaient. Et c'était ce que Thalie ne souhaitait surtout pas. Elle se devait d'être forte... D'une main sûre, elle lissa la jupe de son tailleur noir, serra un peu plus la main de sa soeur dans la sienne, et s'avança vers le petit attroupement.

    Des sénateurs, il ne s'agissait que de sénateurs. De toutes manières, il n'y aurait que cela, aujourd'hui, mis à part la famille, les relations proches de Giovanni n'étaient que des politiques. Biensûr, tout le Sénat s'était passé le mot afin d'être présent, même ceux qui avaient maudit Giovanni durant toute sa vie. Etrange comme la mort pouvait conférer une certaine respectabilité à un homme. Ils le détestaient de son vivant, mais ne tarissaient pas d'éloges depuis sa mort... Fourbes traîtres ! Ils étaient tous là, tels des vautours, se laissant immortaliser par la photographe de la Republica, tandis qu'ils tendaient des mains bienveillantes vers les héritères. Thalie en serra quelques unes, en ignora la plupart, cherchant juste à se frayer un chemin parmi cette foule de suceurs de sang. Sous ses lunettes noires elle planquait ses cernes qui ne la quittaient plus, et la monture assez large, camouflaient une partie de ses traits tirés... On disait souvent que la mort d'une personne et son annonce était ce qu'il y avait de plus dur. C'est faux ! Le plus dur reste l'enterrement, alors que cette mort devient effective, concrète, véritable. Tant qu'on a pas vu le cerceuil, on ne visualise pas cette mort. Pour l'instant, elle ne distinguait rien, et ne distingerait rien tant que l'Ave Maria ne résonnerait pas dans la Basilique. Tout ce qu'elle voyait c'était ces gerbes de fleurs immenses, barrées de larges rubans à messages, qui ornaient l'entrée. Elle se doutait que si elle avait été disposées là, c'est qu'il n'y avait plus de place près de l'autel dans l'église. Elle avança un peu plus, s'extirpant de la foule, en entrainant sa soeur avec elle. Déjà elle les entendait reporter leur attention sur Julian, qui les suivait de près, arrivé dans la deuxième voiture...

    Elle conserva ses lunettes, malgré l'ombre bienveillante de l'édifice. C'était somptueux, cette bâtisse était somptueuse... Elle repensa à ses cours d'Histoire, sur le chapitre concernant Santa Maria, plus vielle église de Rome, datant du IIIème siècle... Elle avait toujours observé ses icônes, ces dorures d'un oeil admiratif, aujourd'hui elle étouffait un sanglot en voyant les drapages noirs, l'emplacement réservé au cerceuil, et le portrait de Giovanni trônant sur le côté... C'était Thalie et Caly qui avait choisi la photo à utiliser, pourtant l'émotion était presque aussi vivace que si elle la découvrait pour la première fois... L'archidiacre, présent pour la cérémonie, salua les deux jeunes femmes, à voix basse, trainante, presque apaisante. Il leur indiqua le côté gauche de l'église. Si les bancs arrières étaient quasiment plein, à l'avant, en revanche, quatre rangées restaient désespérement clairsemées. Elle reconnue quelques membres de la famille éloignée, mais ne s'attarda pas vraiment, constatant alors, avec effroi, que trois sièges plus confortables que les bancs avaient été disposés devant tout le monde, a quelques mètres à peine de l'emplacement réservé au cercueil...
    - C'est une plaisanterie ? Glissa-t-elle brusquement au religieux.
    - Pas le moins du monde, Athalia, il s'agit de la tradition. Vous vous devez d'être au plus près de celui qui s'apprête a rejoindre notre Seigneur. Vos prières seront ainsi les premières entendues... Lui répondit l'homme, un sourire bienveillant aux lèvres.
    - Et nos sanglots aussi ! Répliqua-t-elle. Ne croyez-vous pas que nous avons justement besoin de nous sentir entouré par notre famille, plutôt que d'être surexposés de la sorte ? Tous les regards se portent déjà sur nous, pas besoin d'en rajouter plus...
    - Très bien. Il sera fait selon votre volonté...
    Sans se départir de son sourire, il se pressa dans l'allée, sa robe frottant les mosaïques du sol à chacun de ses pas. Thalie l'observa donner ses ordres à deux autres hommes en robes, plus jeunes, qui s'empressèrent de retirer les sièges et de les faire disparaitre. Ce n'était peut être rien pour les autres, mais pour elle, cela signifiait un soulagement. Elle ne voulait pas qu'elle et les siens soient détachés du reste de la foule. Ils seraient un parmi les autres, et non pas la source de tous les regards et de toutes les attentions comme ils l'avaient été, déjà, tout au long de leur vie.

    Les bancs se remplissaient à vu d'oeil. Une délégation d'hommes d'église faisait rentrer les derniers retardataires. Thalie appréhendait d'avancer dans cette allée, de se poser sur ce banc, sachant très bien qu'après ça, plus rien ne pourrait arrêter la course du temps. Mais elle n'avait plus le choix, il lui fallait avancer... Sa main n'avait absolument pas quitté celle de sa soeur, mais sa seconde main se tendit en arrière, s'ouvrant à l'aveuglette dans son dos, sachant très bien qu'elle ne resterait pas longtemps sans propriétaire... Elle ne se trompait pas. Quelques secondes à peine après avoir ouvert sa paume, une main se glissa dans la sienne, forte et douce aussi, caressante, anxieuse, apaisante, déchirante, mais complétant absolument le trio. Un pas vif résonna dans l'église alors que le corps à qui appartenait cette main s'alignait sur les deux soeurs, puis dans un souffle, Thalie lâcha :
    - C'est partit...
    La dernière génération de Spinelli s'avança dans l'allée, d'un seul et même pas, comme un seul Homme, évitant les regards larmoyants en fixant les leurs droit devant eux. Thalie, pour sa part, étudiait le crucifix derrière l'autel, se laissant aller à s'interroger sur la place de l'Eglise dans sa vie. Elle n'était même pas vraiment sûre de croire en Dieu, pourtant, en cet instant, elle avait envie d'y croire, de se dire qu'il y avait une raison à tout cela, un dessein qui la dépassait, mais qu'elle comprendrait un jour... Elle eut l'impression d'avancer lentement, et pourtant, le premier banc fut vite atteint. Il était vide, et il le demeurerait. Personne n'osera s'asseoir près des Spinelli junior, personne n'aura cette audace. A peine assise, elle sentit néanmoins plusieurs mains se poser sur ses épaules, caressant, pressant, en signe de soutient. Elle ne savait pas de qui il s'agissait exactement, mais sur le deuxième banc devait se trouver la famille proche, toujours... Les cousins au second degré, peut être ? Dante ? Pourquoi n'était-il pas au premier rang avec eux ? Il était censé arriver avec Julian dans la deuxième mercedes, mais elle n'avait pas vérifié. Soudain, un homme en soutane s'approcha d'eux, et leur tendit à chacun un livret. Il contenait le "programme" de la cérémonie, les différents chants, les prières et autres interventions... Il était beau. Thalie était entrain de caresser la citation d'Hamlet "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts.", oeuvre de prédilection de Giovanni, qui ornait en lettres d'or la première page du livret, lorsque les premières notes de l'orgue s'élévèrent sous la voute... L'ave Maria...
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 15 Juil - 12:21

"La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] Allxs


    Ce matin, malgré le soleil haut perché dans un ciel bleu et clair, parsemé par-ci, par-là de quelques légers nuages de coton, demeurait sombre. Un voile de deuil couvrait cette journée, comme il allait bientôt couvrir le visage de Calypso. La jeune femme était plongée dans le silence, les lèvres scellées, la gorge sèche… Elle n’agissait plus que par mécanisme, exécutant ce qu’on lui demandait de faire sans agir ni même penser par elle-même. Ce ne fut pas sans quelques larmes qu’elle enfila sa robe noire, faisant face à la glace qui ne lui renvoyait depuis quelques jours plus que le reflet de ce qu’elle était. Les larmes avaient creusé des cernes de fatigue sous ses grands yeux clairs, qu’elle tentait d’estomper avec un peu de fond de teint. Tout en venant poser la grande rose noire, accompagnée de plume dans ses boucles dorées, laissant un fin voilage de feutrine lui barrer le visage, elle garda le regard fixe, détaillant alors son allure. Une beauté naissante qu’on avait l’impression de voir se faner bien trop tôt, trop vite… Elle reporta son attention sur une photo, coincé dans l’encadrement de son miroir. Un cliché sur lequel on pouvait admirer la prestance du défunt patriarche de la famille, tenant tout contre lui et avec fierté ses deux petites filles. Une larme roula sur sa joue, qu’elle effaça rapidement d’un revers de la main en entendant Maria, la domestique, l’appeler. Il était temps d’y aller, on l’attendait…

    Jamais Calypso n’avait senti son cœur si lourd… Tout près de sa sœur, elle ne disait rien, et se perdait dans un nombre incroyable de souvenirs. Tout ici lui rappelait son grand-père… Rome tout entière semblait imprégnée de la personne qu’était le grand Giovanni Spinelli. Et c’était sans doutes pour cela qu’il y avait tant de monde, pressé contre le parvis de la Basilique. En descendant de la voiture, Calypso balaya cette foule du regard, et expira un bon coup en s’emparant de la main que lui tendait sa sœur. Fortes… Elles devaient se montrer fortes, retenir les larmes, et avancer la tête haute, avec toute l’élégance et la tenue qui étaient dignes de leur grand-père. Elles avaient toujours fait sa fierté, n’est-ce pas ? Aujourd’hui ne ferait pas exception. Elle se laissa guider, totalement perdue, mais le dissimulant tant bien que mal. Heureusement, ses grandes lunettes noires l’empêchaient de se trahir par un simple regard. Elle salua, à l’exemple de sa sœur, quelques hommes, serrant des mains qui lui étaient complètement inconnues, et entra finalement dans la Basilique. Là, elle ne prêta aucune attention à la décoration, à l’allure qu’allait avoir la cérémonie, aux fleurs et tout ce qui en découlait, car cela lui importait peu. Seul demeurait la douleur dans son cœur et son esprit. Son regard s’était arrêté sur le portrait qui trônait non loin du cercueil. Une magnifique photo, qui n’avait de cesse que d’étreindre davantage le cœur de la belle, d’une amer douceur mêlée à un incroyable de chagrin… Tournant la tête, faisant finalement le tour de l’enceinte pour ne pas céder à la peine dans l’immédiat, Calypso se déconnecta de la réalité le temps de quelques instants, laissant alors sa sœur s’occuper de leur emplacement et du recul qu’ils exigeaient.

    La cadette de la famille avait un mal fou à rester de marbre, sentant tout ces regards posés sur eux, sur elle… Elle ne se sentait pas bien, un nœud s’étant formé au niveau de son estomac, dû à un trop plein d’émotions, vives et douloureuses. Une fois en place, elle leva les yeux en direction de l’hôtel. Partir en courant, lâcher la main de sa sœur et s’échapper, voilà ce qu’elle voulait : fuir cette horrible réalité. Mais elle restait plantée ici, incapable de bouger, muette et abattue sous un masque de bienséance. Une main vint chercher la sienne, et tournant la tête sur sa droite, elle croisa le regard bienveillant de père, et devina celui de sa mère, caché lui aussi par pudeur derrière de larges lunettes sombres. Il avait fallut que leur grand-père se fasse tuer pour que les parents descendent sur Rome, et encore ça n’était qu’un court séjour pour Livio, qui se devait de regagner Paris pour le travail. En fils, et bon père de famille, il était là, et serrant doucement la main de sa petite dernière dans la sienne, il la porta à ses lèvres, dans un geste simple et respectueux, apportant comme il pouvait son soutient à ses enfants, comprenant plus que jamais leur chagrin. L’Ave Maria résonna dans la Basilique, plongeant Calypso dans un nuage un peu plus noir. Elle laissa la cérémonie se dérouler, étant présente sans vraiment l’être, ailleurs, refusant inconsciemment la perte de cet être cher. Elle patientait... Attendait le moment propice pour s'avancer et faire ses adieux à son cher et si aimé grand-père.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 15 Juil - 16:08




    Lorsqu’il ouvrit les yeux, Julian sut que le jour tant redouté et attendu était arrivé, le jour où il dirait adieu à son grand père, il referma lentement les paupières retenant à grand peine les larmes qui avaient soudainement affluées à cette idée, il serra les paupières cherchant à contenir ce soudain afflux de tristesse. La douleur fut vive lorsqu’il pressa ses deux poings serrés contre ses paupières pour empêcher les larmes de franchir le barrage de ses yeux fermés, son visage tuméfier protesta, la douleur vive qu’il ressentit en pressant ses poings contre son visage enflammé et sanguinolent lui ôta toute tristesse de l’esprit, remplaçant le manque et le vide par une douleur fulgurante. Lorsqu’il se sentit à nouveau maître de ses émotions il consentit à ouvrir son œil valide retrouvant le décor inhabituel de sa chambre à coucher, en effet pour la première fois depuis le début de sa relation avec Sara le couple c’était disputé et de colère Julian avait quitté la chambre pour dormir sur le canapé. Il se leva silencieusement et se glissa dans la salle de bain, évitant sa chère et tendre qui dormait au creux de leur lit, verrouillant la porte il se glissa ensuite sous la douche, tentant de cacher ses larmes en les mêlant a l’eau ruisselant du pommeau de douche. La douleur était si vive, si poignante, comme si on lui avait arraché un morceau de son cœur, il était fou, éperdu de chagrin, de rancœur aussi, parce qu’il en voulait à Giovanni, il lui en voulait de l’avoir laissé ici seul avec à charge la famille, la gestion du parti, seul avec son père, seul avec sa culpabilité de l’avoir fait fuir sur ce foutu balcon… Pourquoi avait-ce été Giovanni ? Pourquoi ? La culpabilité, c’était surement le pire fardeau qu’un être humain puisse endosser dans pareil situation. Jamais, jamais Julian ne pourrait oublier qu’il était responsable de ce qui était arrivé à son grand père, jamais. Giovanni avait eut tord sur de nombreux sujet dans sa vie mais avant de mourir il avait eut raison sur une chose, il ne méritait pas le nom de Spinelli, pas après avoir fait imploser sa famille en provoquant la mort de son grand père simplement parce qu’il aimait…

    […]


    Comment était-il arrivé à se rendre présentable ? D’une façon très simple, il avait chaussé ses Ray Ban camouflant ainsi son œil blessé, et ses cheveux plus décoiffé qu’à l’ordinaire masquaient les points de sutures visibles sur son arcade. Il avait une mine affreuse, mais quelle autre expression aurait pu avoir son visage ? A quoi s’attendaient les journalistes ? A ce qu’il jubile ? Son grand père était mort. La mauvaise humeur le gagna soudainement alors que sa colère s’embrasait, il fit rugir le moteur de la BMW Z3 et fit avancer la voiture, se moquant de renverser un des journalistes qui stationnait devant la demeure ancestrale des Spinelli. Heureusement pour eux ils s’écartèrent tous précipitamment en constatant que : petit un le jeune Spinelli n’était pas d’humeur à se plier aux jeux des questions/réponses, et petit deux que les vitres teintés de la voiture de sport empêchait toute photographie « potable » de l’héritier. La voiture de Sport gravit sans difficulté la légèrement pente menant à la villa et fut garer d’une main de maître dans l’un des entrepôts destiné à parquer les voitures de la famille. Il posa son front quelques secondes sur le volant de cuire, cherchant à faire le vide dans son esprit, a enfermé sa douleur dans un recoin de son esprit afin de pouvoir offrir à sa famille le roc solide dont ils avaient tous besoins. Il pensa à Sara, à Caly et à Thalie, à celles qu’ils aimaient à celles qu’il désirait protéger cherchant le courage de quitter cette voiture, et lorsqu’enfin il eut récupérer assez de forces, il sortit de l’habitacle, regrettant déjà d’avoir quitté ce havre de paix où il pouvait se laisser aller à son chagrin. Du bout des doigts il effleura la carrosserie de la voiture de son grand père, une superbe voiture, une larme roula du coin de son œil valide à la commissure de ses lèvres, la dernière larme…

    « Tu me manques Grand père… »

    […]


    Sa main se glissa doucement entre les doigts de sa sœur, il entrelaça leur doigts dans un geste tendre et réconfortant, alors qu’il franchissait les quelques pas le séparant de ses sœurs Julian sentit une main caressée la sienne, tournant légèrement la tête vers sa gauche il remarqua la présence silencieuse de Sara à quelques centimètres de lui, elle ne l’avait qu’effleurer, mais la douceur de ses yeux suffisait à apaiser son cœur meurtrit, il savait que la dispute de la veille était oubliée pour un temps, et qu’elle serait avec lui jusqu'à la fin. Il remonta ses lunettes de soleil dans son abondante chevelure et échangea un regard avec celle qu’il aimait, un regard qu’aucun mots n’auraient su retranscrire : amour, soutient, réconfort, présence, excuses, remerciement, douleur partagée… Alors lentement il avança avec ses sœurs jusqu’au banc réservé à la jeune génération Spinelli. Ensemble ils faisaient face, ensemble ils resteraient, malgré la mort de leur grand père, du patriarche de la famille, ils formaient une famille. Julian ferma les yeux, serrant la main de sa presque jumelle entre ses doigts, tout se réconfort, ses gestes de soutient ne l’aidaient pas à rester fort, pourtant il savait que c’était ce que Giovanni aurait voulut, qu’il soit fort. Les premières notes de l’Ave Maria éclatèrent doucement sous la voute, Julian tourna son regard vers la travée centrale, contenant son chagrin dans une boite de son esprit, chancelant pourtant malgré ses résolutions, la douleur dans son regard était telle que tout ceux dont il croisait le regard baissaient les yeux. Lorsque le cercueil passa devant lui, Julian adressa une prière muette à Dieu, le priant d’accepter dans son royaume l’âme de son grand père, souhaitant que Giovanni Spinelli trouve le repos éternel. Les dernières notes de la marche funèbre s’éteignirent lorsque le cercueil fut déposé au centre de la basilique, l’archidiacre, un vieil homme qui avait bien connu le défunt se lança dans l’oraison funèbre, l’esprit de Julian s’autorisa alors un moment d’évasion, les yeux perdus dans la contemplation du portrait de leur grand père. Il ne pouvait s’empêcher de trouver cet enterrement grotesque, à l’image de ce que le « parti » aurait voulu, une manière d’assurer la promotion des valeurs de ce parti que lui-même, Julian, défendait. Les personnes qui se succédaient à la tribune n’étaient pas des amis de son grand père, mais des connaissances, des « associés », aucun, aucun ne connaissait le vrai Giovanni. Lentement il desserra l’emprise de ses doigts sur ceux de sa sœur et lui adressa un petit mais néanmoins faible sourire. Il déposa un baiser sur la main de Thalie et effleura du bout des doigts la joue de Caly avant de se lever et de se diriger vers le pupitre disposé à la gauche de l’autel.

    « Voila presque deux semaines chacune de nos pensées, de nos paroles commencent par une négation. Il n'est plus, nous ne le verrons plus, il n'ira plus, jamais plus. Il ne sera plus là cet homme bon et loyal qui veillait sur sa famille en posant sur chacun de ses membres un regard bienveillant et doux. Il ne sera plus là ce vieil homme plein de sagesse qui au fil des années a su apposer sa trace sur cette terre en accomplissant de grandes choses. Il ne sera plus là cet homme dont l'humeur pouvait parfois être changeante, il ne sera plus là cet homme au sourire chaleureux et au sens de l'humour extraordinaire. Comment résumer 79 ans de vie, 79 ans passé à servir ce pays, à être un mari, un père, un grand père ? C'est impossible, seul nous reste les souvenirs tandis que Giovanni n'est plus. Souvenons-nous alors de l'homme qu'il était, du mari fidèle et aimant, du père de famille, des enfants qui à leur tour lui offrirent ce qu'il avait toujours désiré : une famille unie, faisant front ensemble, sachant s'éloigner pour ensuite revenir. Giovanni a su transmettre sa pugnacité, sa joie de vivre, son mauvais caractère, sa passion, son talent d'orateur, son charme et son charisme à chacun de nous, nous les Spinelli. Il sera toujours pour nous un exemple toujours imité, jamais égalé : il a su mener de front sa vie familiale, sa carrière professionnelle, ses engagements personnelles. Il disait souvent : « Vivre, c'est marcher. Face au vent, s'il le faut. » Et voilà qu'une bourrasque, plus forte que les autres, l'a abattu. Lui qui avait confié qu'il rêvait de partir comme Molière, lui, le parlementaire dans l'âme, il est parti ainsi. Giovanni Spinelli n'était pas seulement un homme d'honneur, un homme de poigne, c'était un homme de cœur, un patriarche dans tout les sens du terme. Alors, quel meilleur hommage pourrions-nous lui rendre, qu'en nous souvenant, puisque cette mémoire est, et restera, le lien commun qui nous rassemble tous, ce jour ? Sans aucun doute possible celui qui a tant aimé le bonheur des hommes verra enfin couronner le sien auprès du Seigneur.

    « Les mots sans les pensées ne vont jamais au ciel » Ecrivit Shakespeare dans l'œuvre préférée de mon grand père... Prions alors afin que parmi les cieux il obtienne la place qu'il mérite au Parthénon des héros. »

    Il regagna lentement la place qui était sienne, ne se retournant qu’une seule fois pour contempler quelques secondes le cercueil contenant le corps de celui qui avait été son mentor, son grand père, son modèle. « Plus jamais je ne te décevrait » Promit-il en pensée.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyJeu 16 Juil - 3:36

    Ce matin là, Dante fut réveillé par une présence dans son lit. Une femme avec laquelle il n’avait pas fait l’amour cette nuit-là. Bien qu’il en ait eu envi, elle devait être la seule personne au monde qui était capable de le repousser… Non, avec Sofia il n’était pas question de baiser, Elle le tenait à sa façon, elle faisait de lui ce qu’elle voulait, et ce n’était jamais bien mal, il ne couchait pas avec d’autres personnes, il n’en avait pas réellement envi en ce moment de toute façon. Elle savait comment prendre soin de lui et même si elle était en colère, elle ne lui faisait pas réellement savoir en ce moment. L’italien en avait déjà plein les épaules avec la mort de son père, elle n’avait pas besoin de lui faire plus de mal maintenant. Tout était contre lui, son fils, ses amis, sa famille, il devait être fort, avancer, mais il y avait bien des gens qui le bloquaient et c’était difficile. Elle le tira du lit, elle était donc réveillée, il n’avait pas vu. Il chercha à l’embrasser mais elle le repoussa lui signifiant qu’il devait se dépêcher et aller rejoindre sa famille. Il grommela quelques mots incompréhensibles et il finit par la suivre vers la buanderie.

    « Je sais encore m’habiller… » grogna-t-il furieusement. En plus de ne pas avec la moindre caresse, ni le moindre baiser, elle le traitait comme un gamin. Il n’était qu’un gamin, mais ça, il devait être le seul à s’en rendre compte. Pas la femme avec qui il avait envi de baiser. Il observa un moment les vêtements qu’il avait, puis rien ne lui semblait acceptable pour la situation. Il devait se rendre aux funérailles de son père. Jamais il n’aurait cru dire ses mots de son vivant. Son père était mort alors que Dante avait un jour cru qu’il leurs survivrait à tous! Quelqu’un avait tué cet homme. Il ne ressentait pas de haine envers cette personne, soi dit en passant, elle devait avoir de bonnes raisons de l’assassiner, tous avait au moins une bonne raison de le faire. Mais il ressentait, des regrets, énormément de regret et de la culpabilité. Il soupira et finit par interpeller Sofia. Ce fut avec le sourire aux lèvres qu’elle revint vers l’homme en boxer qui n’avait pas encore trouvé le moindre vêtement convenable. Elle parcourut rapidement les étagères et trouva des vêtements sombres, chic, parfait pour l’évènement. Il la remercia et s’habilla lentement. Elle vint retoucher les derniers détails, parce qu’un homme ne savait jamais faire les choses parfaitement et que là, il devait être parfait. Toutefois, être prêt n’était pas exactement ce qu’il était. Mentalement du moins. Il n’était pas prêt à affronter sa famille, à affronter les gens qui se trouveraient là-bas. L’on n’avait pas encore trouvé le meurtrier, bien que son fils était le principal suspect, il n’en restait pas louche. Qui ne voulait plus adresser la parole à Giovanni depuis des années maintenant? Qui était de retour à Rome et PAF quelques jours plus tard, l’homme qu’il détestait le plus se retrouvait avec une balle dans le corps… N’était-ce pas un peu étrange? Il vint pour sortir de la chambre puis stoppa son avancée. Il jeta un coup d’œil à Sofia, un regard qui voulait dire « Non… je ne crois pas que je devrais y aller. » Elle soupira et l’attrapa par le bras. Elle lui fit comprendre qu’il n’avait pas le choix, qu’aujourd’hui, il n’avait pas le droit de s’enfuir et qu’elle serait là-bas, avec lui. Ce qui le rassura. Il l’était, il était rassuré de ne pas être seul. Mais il devrait l’être durant un moment. La partie la plus difficile. Thalie lui avait bien fait comprendre qu’il devait se rendre à la demeure familiale et prendre une voiture avec Julian. Il se disait que le jeune homme ne voudrait pas se plier à ça, mais visiblement il le ferait. Alors il n’avait pas le choix. Pas que voir son fils lui déplaisait, bien au contraire, mais il lui semblait que c’était lui qui trouvait cela fort déplaisant. Il quitta finalement sa maison, pour se diriger vers celle des Spinelli.

    ***


    Le voyage en voiture lui paru durer une éternité. Aucune parole ne fut échangée. Aucun regard, bien que Dante ne se lassait pas de lui jeter des coups d’œil, ouvrant la bouche puis se ravisant finalement. Il ne savait pas ce qu’il devait dire, si il devait parler. Alors il préférait se taire, pour la première fois dans sa vie, il lui semblait que le meilleur choix était de ne pas parler du tout. Il était élégant, puisque visiblement il ne s’était pas vêtu lui-même. Il avait reçu de l’aide. Là-bas, à l’endroit où ils devaient rendre hommage à son père, il y avait tous ses gens qu’il ne voulait pas voir, toutes ses personnes qui le regardaient et qui chuchotaient, qui pour la première fois de toute sa vie le gênait énormément. Il cherchait Sofia des yeux et laissa son fils rejoindre les autres à l’intérieur. Lui il se sentait incapable de franchir la porte sans elle. Sans la femme qui l’aidait à traverser tout ceci. Elle était derrière lui, elle l’épaulait et il lui en serait indéfiniment reconnaissant. Il était là, à l’extérieur, à chercher la jeune femme des yeux, visiblement nerveux. Elle le appuyant une main sur son épaule. Il laissa aller un grand soupire et lança :
    « J’ai cru que tu me laisserais les affronter seul… »
    Comme seule réponse il eu droit à un sourire puis elle le poussa vers l’entrée. Légèrement en retard, cette fois il ne fut pas le centre de l’attention. Lorsqu’il fit son entrée Julian se dirigeait vers l’avant pour dire quelques mots. Il resta donc à l’arrière, prit place sur un banc pour ne déranger personne. Il n’avait pas le courage d’aller jusqu’à l’avant, de toute façon, ce n’était pas le moment. Les paroles de son fils le laissèrent totalement chamboulé. Jamais il n’aurait pu dire de telles choses, il le trouvait remarquable. Il baissa la tête, se disant que tout ce qu’il disait à propos de la famille était vrai, il était l’exception dans le magnifique décor toutefois. Il était la seule personne qui rendait les choses fausses, qui faisait en sorte que les Spinelli n’étaient pas aussi unis qu’ils le devraient. Il sera la main de Sofia dans la sienne, cherchant sa présence à tout prix. Il n’avait jamais été aussi effrayé de toute sa vie. Bien qu’il restait de marbre et solide, la seule personne qui le voyait réellement dans cet état était Sofia. La belle italienne près de lui le voyait dans tous ses états depuis l’annonce de la mort de son père, que ce soit de la colère ou de la peur, le quadragénaire ne savait plus comment se comporter. Lorsque Julian retourna s’asseoir, il jeta un coup d’œil au cercueil de son père, frappé par la soudaine véracité de l’évènement. Il restait là, sans bouger, ne se doutant pas réellement que la distance entre lui et le restant de sa famille pourrait être mal interprété. Il ne voulait simplement pas déranger qui que ce soit. Mais encore une fois c’était certainement une erreur et mal vu. Il ne se doutait pas qu’en même temps que son fils, il songeait au fait qu’il avait déçu son père, que toute sa vie il n’avait été qu’un échec. Que comme Julian il prenait la décision en quelque sorte de ne plus le décevoir. Du moins, qu’il ferait de son mieux car remonter la pente n’avait rien de simple. C’était le moment de faire ses adieux à son père. Il savait une chose, ce qu’il faisait actuellement n’était certainement pas la bonne méthode, mais il ne savait pas comment agir. Il doutait surtout que sa place soit ici. Il n’avait jamais été là, jamais. Il serra légèrement la main de Sofia et chuchota :
    « Vient, j’ai fais mes adieux. Je vais les laisser faire les leurs. »
    Cette fois, elle ne rouspéta pas. Ils sortirent en silence, sans déranger. Il n’irait pas loin, il se rendrait ensuite au cimetière, mais pour le moment, il jugeait que ce n’était pas sa place. Il aurait certainement des ennuis pour ça, mais il ne pouvait pas rester. Il alla s’installer sur un banc, il pouvait entendre la musique à l’intérieur de la basilique. Il leva les yeux vers Sofia et lança :
    « Je ne pouvais pas rester. Je … Je le sens, qu’il me regarde, et qu’il n’est pas du tout content de me voir là. » dit-t-il difficilement. Il ne parlait pas de Julian, bien que c’était certainement le cas. Il parfait de Giovanni. Comme si il sentait qu’il désapprouverait sa présence. Il ne pouvait pas savoir, et au contraire, son père serait probablement fier de voir que son fils ainé prenait finalement les choses en main. En somme, il fuyait, comme toujours. Mais lui-même se voilait la face en se disant que c’était la meilleure chose à faire. Ce qui n’était pas tout à fait le cas.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

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EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyJeu 16 Juil - 5:00


    Elle ne dormait pas... A vrai dire, cela faisait un moment qu'elle ne dormait plus. Depuis le 1er juin pour être exacte, elle n'avait pas eu de nuit décente digne de ce nom. Elle ne faisait que combattre sans cesse ce sadique marchand de sable afin de lui voler quelques heures de répit qui n'arrivaient jamais. Il fallait bien avouer que vu son état, le sommeil n'était pas facile à trouver. Anxieuse, angoissée, rongée par la colère, elle n'était plus que noires pensées et sentiments violents. Elle passait le plus clair de son temps seule, à l'appartement, pendue à un téléphone qui sonnait dans le vide, ou qui répondait une fois sur cinq. Et elle ne sortait pas, Ô grands Dieux, non, des fois que Julian rentre et qu'il ait besoin d'elle. Il disait être à Trastevere, chez les Spinelli, mais comment lui faire confiance lorsqu'une fois sur deux il rentrait en puant l'alcool ? Sa consommation de cigarette avait atteint des sommets, aussi elle imaginait très bien ce qu'il devait en être du Bourbon. Such a masochistic Lion ! Masochiste et sadique aussi. Car il sombrait, certes, mais il l'entrainait avec elle dans sa chute. Elle ne dormait plus, ne mangeait que lorsqu'elle s'en souvenait, et autant dire que ça n'arrivait pas souvent, carburait au Redbull, boisson tellement dégueulasse, qu'elle la vomissait une fois sur deux. Il fallait que cela cesse, qu'il sorte de cette démence, et qu'il les sauve, elle et lui. Car l'un n'allait pas sans l'autre, et malgré l'enfer qui lui faisait vivre, elle y demeurait de son plein gré. C'était au-delà de ses forces, elle ne pouvait s'imaginer sans lui. Souffrir avec lui était toujours bien plus doux que de souffrir sans lui. Quitte à choisir... Alors non, elle ne dormait plus, ou alors seulement quand il était là, contre elle, qu'elle le savait en sécurité, enfermé à double tour dans la sécurité de leur appartement. Sauf que cette nuit elle n'eut même pas cette chance. Il était rentré extrêmement tard, raccompagné par Karyn, le visage en sang. Habituellement elle cherchait à discuter, à le faire parler, l'aidant le plus possible à exorciser son mal... Mais pas cette fois. Cette fois ça avait été trop loin. Elle avait été si inquiète qu'elle avait contacté la police, et lui prenait tout cela par-dessus la jambe. Alors elle ne lui avait offert que son silence. Pas un mot n'avait franchi la barrière de ses lèvres. Elle s'était contentée de se déplacer, éreintée, jusqu'au lit, le laissant la suivre, cherchant, de son côté, la discussion. Lorsqu'il avait comprit qu'il n'y en aurait pas, il s'était énervé, seul, face au mutisme de Sara, et avait fini par immigrer au salon. Donc non, elle ne dormait pas, elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, veillant, de loin, sur le sommeil agité de Julian, qu'elle percevait par-delà la porte restée ouverte, de la chambre. Quand elle l'entendit se levée, elle se recroquevilla sur elle-même, et referma ses paupières. Elle ne souhaitait pas une confrontation maintenant, elle ne souhaitait rien d'autre qu'un peu d'apaisement...

    Elle ne daigna sortir du lit que lorsqu'elle entendit la porte d'entrée se claquer. Oui, elle l'évitait, et cette pensée l'écoeura. Aujourd'hui avait lieu les obsèques de Giovanni Spinelli, et au lieu de soutenir Julian, elle faisait la morte jusqu'à ce qu'il parte. Un haut le coeur lui souleva la poitrine, et elle eut juste le temps de gagner la salle de bain en quatrième vitesse... Rien... Elle n'avait rien dans le ventre, alors que pouvait-elle espérer ? On frappa légèrement à la porte de la salle d'eau. Sara, assise sur le sol carrelé, releva les yeux vers la petite tête que sa cousine venait de passer dans l'entrebaillement de la porte. "Dure nuit, hein ?" demanda-t-elle dans une grimace qui se voulait compatissante. La brune hocha mollement de la tête, tout en prenant appui sur le lavabo pour se redresser. Pourquoi mentir à Angie ? Elle était dans la chambre à côté, elle avait entendit les cris de Julian, et devait bien se douter de l'étendue des dégats sur sa cousine... Elle n'ignorait plus rien de la situation à présent, et dans un sens, heureusement qu'elle était là; Sara n'était pas seule, même si elle regrettait que l'arrivée de sa cousine coincide avec toute cette merde... La douche n'apaisa pas vraiment Sara, mais eu le mérite de lui offrir un sacré coup de fouet. Ce qui la remit vraiment sur pied, fut le petit dej' préparé par Angie. Si Sara n'avait pas vraiment faim, elle sentit son estomac protester à la vue de toutes ces bonnes choses. Depuis combien de temps n'avait-elle pas fait un vrai petit déjeuner ? C'est justement la question que posa Angie, alors que Sara tentait de faire descendre le croissant qu'elle avait avalé d'une traite avec un grand verre de jus d'orange... Elle haussa les épaules... Ca datait certainement d'avant le 1er juin. Depuis cette date elle n'avait plus rien fait de vrai. Ni de vrai repas, ni de vraie nuit, ni même vraiment fait l'amour. Elle mangeait quand son estomac n'en pouvait plus, elle dormait quand son corps lâchait sous trop de fatigue, et ils faisaient l'amour comme un besoin urgent, pressant... Ils ne vivaient plus, ils survivaient... Amer constat...


[...]

    Elle se faisait l'impression d'une mongolfière proche de l'implosion. Elle avait décidemment trop mangé, trop vite, surtout après des jours de carence... Avec la fatigue accumulée et la digestion, elle n'avait qu'une trouille : Piquer du nez en pleine cérémonie. Julian avait prit la BMW, aussi se retrouvait-elle pieds nus, au volant d'une autre de ses voitures, une lincoln noire, "vintage" comme disait papa... Dans un premier temps, elle pensa rejoindre son père à Trastevere, et pourquoi pas, se rendre ensemble jusqu'à la basilique. Mais en consultant l'heure, elle se rendit compte qu'elle n'était pas vraiment en avance. Il était plus de 10h, et la cérémonie était censée débuter à la demie. Paolo devait déjà être sur place. Au barage de police, on lui fit ouvrir sa vitre teintée, puis on lui cèda le passage jusqu'à un parking improvisé sur une piazza proche. Elle devrait faire le reste du trajet à pied. C'était l'inconvénient d'être venue sans chauffeur, elle n'avait pas la possibilité de se faire déposer devant l'édifice. Toutefois, le trajet se fit sous escorte policière. Un grand type baraqué la suivait de près, et un autre marchait à ses côtés, écartant les éventuels badauts vivants à proximité. Furlan n'avait pas lésiné avec la sécurité, on dirait... Ses lunettes de soleil sur le nez, ses cheveux délibérément lâchés, fouettant son visage, elle avançait jusqu'à la basilique, cherchant du regard un visage connu. Il y en avait bien quelques uns, mais ce n'étaient que des sénateurs, des proches de son père, quelques hommes et femmes qu'elle avait du croiser une fois dans sa vie. On lui sourit chaleureusement, elle grimaça tant bien que mal en guise de réponse, puis s'éloigna. Elle se posa sur une des bites d'amarrage, au milieu de la piazza, fouilla dans sa pochette, et en extirpa une cigarette de son paquet ouvert. Elle glissa le cylindre entre ses lèvres, et l'alluma d'une main mal assurée... Son prénom résonna derrière elle, sur un ton plein de reproches, un ton paternaliste, et pour cause... Paolo... Son père avançait vers elle, mitraillant du regard la cigarette entre les doigts de sa fille... Elle la jeta au sol, et l'écrasa de la pointe de son escarpin, un sourire d'excuse aux lèvres...
    - Papa... Commença-t-elle, suppliante, plaintive, avide des bras réconfortants de son père, alors qu'elle se levait pour le rejoindre, et accélérer le moment où elle se retrouverait dans ses bras... Il y avait toujours énormément de non-dits entre eux, des rancoeurs, des déceptions, mais aujourd'hui était un jour particulier, elle avait juste besoin de retrouver l'insouciance et l'irresponsabilité de ses 10 ans... Toutefois, alors qu'elle n'était plus qu'à quelques centimètres des bras tant convoités, une voix, une autre, plus féminine, plus aigue, plus snob, plus froide, prononça une fois de plus son prénom... "Sara !". Elle stoppa tout mouvement, et observa la femme sortir de l'ombre de son père pour se placer à ses côtés... Olivia... Cette fois c'était elle qui avait un ton de reproche dans la voix, une froideur, une animosité presque bestiale... Elle leva la main pour interrompre son père qui s'apprêtait à lui répéter son sempiternelle "On dit Maman, Tosca", sans lâcher sa génitrice des yeux... N'y pense même pas ! Avec ce qu'elle savait, à présent, jamais elle ne pourrait un jour, envisager, de considérer cette femme comme sa mère. Ce n'était qu'une garce, jalouse, envieuse, manipulatrice, et arriviste... Elle lui faisait pitié ! Son comportement de gamine capricieuse lui faisait réellement pitié... D'ailleurs, le regard dégouté qu'elle lui lançait ne laissait aucun doute là-dessus, ni le nouveau haut de coeur qu'elle dû réprimer...

    - Comment as-tu pu la laisser venir avec toi ? Demanda-t-elle à voix basse à son père, tandis qu'ils s'éloignaient tous les deux en direction de la basilique, Olivia trainant la patte, ou draguant un nouveau sénateur richissime, que sais-je...
    Elle ne savait pas si Paolo était au courant pour sa liaison avec Dante Spinelli. Si tel était le cas, pourquoi n'en voulait-il pas à Olivia ? Sa fille le décevait parce qu'elle était amoureuse d'un Spinelli, mais il ne disait rien à sa femme qui le cocufiait avec un autre Spinelli ? C'était un peu l'hôpital qui se fout de la charité là ! Elle le tenait par le bras, s'entretenant à voix basse avec lui, jusqu'à ce que la rumeur étouffée se fasse plus présente. Sara releva la tête, et constata qu'elle se trouvait sous les voutes de Santa Maria. On leur indiqua les bancs de droites, mais Sara ne s'installa pas. Elle balayait l'autre côté du regard, à la recherche d'une seule personne... Elle ne le trouva pas. Par contre, elle aperçu Stella... Elle ne pouvait se tromper. Sa crinière flamboyante, même maintenue en chignon, ne parvenait à être domptée. Malgré le deuil, malgré les vêtements noirs, malgré la fatigue, cette femme demeurait d'une beauté exceptionnelle... La femme se retourna brusquement, sentant probablement le regard de Sara sur elle. La brune recula, tentant de se rendre invisible dans l'ombre d'un pilier, mais son regard croisa tout de même le sien, et Sara s'immobilisa... Aucune haine, aucune rancoeur, juste de la peine mêlée à de la bienveillance... La femme la fixa un instant, puis étira ses lèvres dans un sourire... Etait-ce pour Sara ? Savait-elle qui elle était ? Peut-être, la brune n'en était pas certaine, puisque dans ce sourire, Stella se retourna un peu plus, et fixa la porte de l'édifice où deux répliques miniatures d'elle-même venaient de faire leur entrée... Les soeurs Spinelli. Sara recula totalement cette fois, se fondant dans l'ombre protectrice de l'allée excentrée. Elle avait décidé de rester là, sagement, sans bouger, juste à attendre que les soeurs s'avancent, afin de ne pas les déranger par sa présence, mais une chose changea tout... Elle le vit... Un pas en arrière, il venait à leur suite, seul, douloureusement seul. Elle ne devait pas, et pourtant elle le fit, elle sortit de sa cachette, et avança lentement vers l'entrée, prenant soin de passer derrière tout le monde, évitant les soeurs. Elle ne voulait pas d'esclandre, ni autre, elle voulait juste que Julian ne soit plus seul, ou du moins qu'il le sâche. Un sénateur lui faisant signe d'approcher lui servit d'alibi. Elle s'avança vers le quadragénaire, et ralentit son pas lorsqu'elle passa derrière Julian. Ses doigts rencontrèrent le revers de sa main, et glissèrent doucement dans une caresse si subtile que personne d'autre que lui ne pouvait la percevoir. Elle s'était presque immobilisée alors qu'il se retournait vers elle. Elle avait ôté ses lunettes de soleil, et le couvait du regard, devinant les échymoses qu'il tentait de dissimuler. Elle tenta d'en faire abstraction, lorsqu'il releva, à son tour, ses rayban. Elle n'avait le droit qu'à un seul regard afin de lui exprimer tout ce qu'elle avait sur le coeur, mais ils se connaissaient tellement, qu'elle n'avait pas besoin de plus. Elle le vit se détendre, et étira ses doigts une nouvelle fois, afin de rencontrer le bout des siens qu'il tendait lui aussi, puis elle reprit sa route vers le sénateur impatient...


[...]

    Assise aux côtés de son père, elle lui pressa la cuisse tandis qu'il s'agitait sur son banc. L'éloge rendue par Julian au vieux Patriarche n'était pas à son goût semblait-il. Il faut dire que Paolo n'avait jamais réellement eu le loisir de gouter au côté chaleureux de Giovanni, ni à son "sens de l'humour extraordinaire"... Sara non plus... Mais était-ce une raison pour gesticuler comme s'il était prit d'une envie pressante ? Elle lui offrit un regard noir, puis reporta son attention sur Julian. Le visage tuméfié, il recommandait l'âme de son grand-père pour le Panthéon des héros. Tout ceci aurait eu un air des 12 travaux d'Hercule, si Sara ne s'était pas inquiétée autant... Les ongles entre ses lèvres, elle les triturait, les malmenait, cherchant à se calmer d'une manière ou d'une autre... Une lumière vive entra dans l'édifice, et Sara tourna la tête vers l'entrée pour voir de quoi il retournait... Elle n'eut le temps que de voir le dos de Dante disparaitre, avant que la porte ne se referme... Il quittait la cérémonie ? Celle des obsèques de son propre père ? Elle surprit le regard d'Olivia dans la même direction, et après une grimace d'exaspération, se retourna vers l'autel... L'archidiacre poursuivait son oraison, palsomiant en latin, tout en agitant de l'encens autour du cercueil... La scène en elle-même tirait des larmes à beaucoup de personnes, déjà chamboulées par le discours de Julian, mais Sara ne regardait pas, elle avait les yeux fixés sur la nuque de son homme, seul partie de lui qu'elle distinguait... Elle serra ses poings contre le bois du banc, s'empêchant de se lever, se contraignant à rester là et à ne surtout pas suivre ses pulsions qui lui disaient d'aller le rejoindre... Un "Amen" collectif la fit sursauter... "Amen", "Je crois"... croire en quoi ? En Dieu ? Comment un Dieu pouvait-il se plaire à tant de cruauté ? Dieu avait déserté cette Basilique, Il avait déserté Rome et la Terre... "Les voix du Seigneur sont impénétrables.", foutaise ! Cette phrase, un peu trop facile aux yeux de Sara, ne servait qu'à expliquer l'inexplicable : Un Dieu qui laissait les Hommes s'entretuer sans raison.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyJeu 16 Juil - 16:04

    Lentement Olivia Giolitti fit remonté le fin tissu de soie le long des courbes harmonieuse de son corps, glissant sa silhouette élancée et hypra féminine dans le fourreau de soie noir, elle sentait sur elle le regard de son mari de l’autre côté du lit, si Paolo et Olivia ne faisaient plus lit commun, ils partageaient encore l’impressionnant dressing de leur chambre à coucher. Elle remonta doucement le bustier et l’ajusta à ses formes généreuse, regroupant ses cheveux d’une main elle s’avança jusqu'à son mari afin qu’il remontât la fermeture éclaire de sa robe signée d’un grand couturier, elle sourit doucement lorsqu’elle sentit les doigts de son mari effleuré le bas de ses reins lorsqu’il s’empara de la fermeture éclair, elle avait sentit son frisson, mais avait-il sentit le sien ? Le courant était toujours passé entre eux, pour une raison totalement inconnu, ils avaient beaux s’ignorer la plus part du temps lorsqu’ils se trouvaient ensemble physiquement cela collait toujours entre eux, malgré les aventures d’Olivia, malgré ses multiples trahisons, toujours il finissait par craqué lorsqu’elle revenait le titiller, car si Paolo tolérait les escapades de sa petite femme, Olivia elle n’aurait jamais supporté de voir Paolo dans le lit d’une autre femme. Fierté ? Amour ? Elle-même ignorait à quel point elle était attaché à cet homme, elle aimait à pensé qu’elle était la seule femme dans sa vie, après leur fille, que Paolo lui serrait éternellement fidèle, parce qu’il était un homme bon, doux, carriériste qui défendait les valeurs familiales et la loyauté, et aussi parce qu’elle était la seule femme a avoir un pouvoir sur lui, la seule femme. Pour toujours. Elle colla doucement ses fesses contre les cuisses de son mari et se laissa quelques secondes aller entre ses bras, elle n’oubliait pas qui elle était, qu’elle était son but dans la vie, il n’empêchait qu’entre Paolo et Elle il restait un semblant d’histoire qui se ravivait à chaque fois qu’Olivia se glissait dans le lit de la chambre d’ami qu’occupait le père de sa fille. Se retournant elle lui volait un léger baiser avant de s’asseoir à sa coiffeuse juste derrière son ancien amant. Ramenant ses longs cheveux roux contre son coup elle se saisit d’une brosse et commença a coiffé méticuleusement son abondante toison, lissant les boucles qui se formaient dans sa crinière avant d’ouvrir son coffret à bijoux, pour une fois son alliance se trouvait à son doigt et non pas dans cette boite, délicatement elle sortie de son écrin un collier en platine incrustée de diamant discret et pas trop tape à l’œil, elle glissa à ses poignets les deux bracelet assortit et fixa ses boucles d’oreilles en diamant. Elle chaussa ses talons hauts avant de se retourner et de contempler son mari, comme à son habitude son nœud de cravate était de travers, elle eut un léger sourire et se leva afin de réajuster le tout. Aujourd’hui plus que n’importe quel jour, ils se devaient d’être parfait, Giovanni Spinelli était mort et à présent tout les yeux étaient tournés vers Paolo et sa famille, le moindre faux pas pourrait coûter cher, ils ne devaient pas trébuchés. Les incartades d’Olivia étaient connues dans toute la ville, ce n’était pas nouveau, cependant la dernière en date avait tout de même créé son petit remoud malsain, elle avait franchit un nouvel interdit, celui de la famille Spinelli, en s’envoyant en l’air avec l’un des fils de Giovanni, le plus sulfureux, Dante Spinelli, mais à nouveau Paolo c’était tu, n’avait rien dit, pas un mot. Et étrangement cela énervait notre sulfureuse rouquine qui s’attendait au moins à une réaction. Mais Paolo restait ce qu’il était un homme effacé, presque soumit une fois qu’il quittait son rôle de politicien. Et cela désolait au fond sa femme qui n’attendait qu’une chose, qu’il dise quelque chose, un jour.

    « Tu es superbe » Laissa t-elle tombée en remettant en place sa cravate dans son costume après avoir refait son nœud. « La voiture est en bas. » Elle prit doucement la main de Paolo dans la sienne, ils descendirent ensemble au rez-de-chaussée, ils étaient si près en cet instant mais pourtant si loin, les apparences s’étaient tout ce qui comptait aujourd’hui, alors quitte à avoir l’air d’un couple, autant commencé dès à présent. Leur majordome leur ouvrit la porte d’entrée, aussitôt ils furent aveuglés par les flashes, prenant une mine de circonstances ils descendirent d’un même mouvement leur lunettes de soleil. S’engouffrant dans la limousine.

    […]

    « Sara » La voix calme et hautaine de la belle Olivia avait coupé net leur fille dans son élan, Paolo tourna vers sa femme un regard qui la vrilla comme un reproche, elle se contenta de lui renvoyé son regard en avançant pour se placer à la hauteur de son mari. Comme à son habitude Sara la salua par son prénom, un prénom qu’elle lâcha avec autant de froideur qu’une banquise, niveau caractère la jolie Poupée à son Papa avait plus hérité d’elle que de Paolo c’était certain. Le regard dégouté de Sara ne fit qu’accentuer le léger sourire de sa mère, étrange d’être jugée par une jeune femme qui avait de rencontrer son « Spinelli Junior » avait suivit les traces de sa mère en couchant avec le tout Rome… Sara entraîna son père avec elle ce qui n’empêcha pas sa mère d’entendre ses paroles, à nouveau son sourire s’accentua. Sara ne connaissait décidément pas aussi bien son père qu’elle le croyait. Paolo Giolitti seul sans sa femme à un enterrement, qu’auraient pensé les conservateurs ? Elle secoua la tête, rajusta sa fine étole sur ses épaules et se dirigea à son tour vers la cathédrale, son sourire s’effaça pour formé une expression compatissante et avenante, après tout c’était bien à un enterrement qu’elle se rendait….

    […]

    Elle n’avait pas lâché des yeux sa fille depuis le début de la cérémonie, elle observait curieuse de voir à quel point Sara avait changé, mais pour combien de temps ? Paolo ne cessait de s’agiter sur le banc, créant une légère vibration dans le bois qui perturbait la belle rousse. Elle posa sa main sur la cuisse de Paolo, l’incitant au calme d’une pression légère, elle ne remarqua pas que sa fille en avait fait de même. Alors qu’elle allait se reconnecter à la cérémonie un léger mouvement dans la périphérie de son regard attira son attention, Dante Spinelli, le Dante avec qui elle avait fait l’amour une semaine environ plus tôt quittait les obsèques de son père, elle le suivit du regard, surprise et a la fois admirative, faire cet affront à sa famille, elle ne l’en pensait pas capable. Le regard peu amène de Sara rencontra le sien alors que toutes les deux regardaient disparaitre le dos de Dante par la porte de l’Eglise. Olivia se contenta de lui renvoyer un regard neutre avant de se tourner à nouveau vers le « centre de l’attention ». Comme quoi elle avait peut être bien fait de venir, quels autres surprises leur réservait cette cérémonie ?

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyJeu 16 Juil - 20:26



    Giovanni Spinelli était mort, près de 3 semaines auparavant, 19 jours pour être précis. Il y avait eu un petit moment de flottement parmi le Sénat. Certains en étaient venus à se demander s’il ne fallait pas user de l’expression tant employée en France sous la Royauté, à savoir « Le Roi est mort, Vive le Roi ». Finalement, tous s’étaient abstenus, parce que malgré tout ce qu’il pouvait penser, malgré le beau parcours politique qu’il avait eu, Giovanni n’avait jamais pu se considérer comme le Roi du Sénat. Après tout, nous étions dans une République, après tout, l’opposition qu’on lui présentait était bien trop présente pour qu’il oublie qu’un simple moment de relâchement causerait sa mort. Paolo était en deuil, lui aussi, parce qu’en tant que Sénateur, il se devait de porter du noir. Et puis, même du vivant de Giovanni, il avait toujours porté du noir, comme s’il s’agissait là de la couleur obligatoire du Sénat. Et il paraissait que cela lui allait plus que bien. Personne n’ignorait qu’il était l’opposant le plus farouche au patriarche Spinelli, pardon, à l’ancien patriarche Spinelli, le seul capable de se dresser contre lui, le seul capable de tenir tête à cette tête de mule, le seul capable de se mettre à l’applaudir en plein discours, cyniquement (cela avait déjà le mérite de réveiller tous les Sénateurs qui s’étaient assoupis, et qui, du coup, n’ayant plus trop bien suivit, se mettaient eux aussi à applaudir par réflexe, avant de se raviser, et de se renfoncer dans leur siège en velours, après que tous leurs confrères se soient tournés vers eux en les fusillant du regard ou en haussant les sourcils, intrigués). Les deux hommes se détestaient, officiellement parce qu’ils faisaient partis de deux partis politiques opposés, mais officieusement … Officieusement, il y avait une histoire plus ancienne et profonde derrière ça, qui expliquait le fait que, de l’époque même de Milo, père de Paolo, les relations des deux familles étaient tendus. Rares étaient les personnes ayant pleinement conscience de cette intrigue sous tendue, rares étaient les personnes à connaître les raisons de cette haine, de cet affrontement. De quoi s’agissait- il ? Tout en attachant sa montre Rolex autour de son poignet gauche, puisqu’il était droitier, un mince sourire se dessina sur ses lèvres. On lui avait très vite expliqué le pourquoi du comment à lui, sans qu’il n’ait à le demander. Après tout, combien de fois avait il entendu son père pester contre ce Spinelli, alors qu’il rentrait chez eux, refermant violemment la lourde porte en bois massif de son bureau derrière lui ?! Bien sûr, il avait vu cet homme, dont il ne connaissait que le nom de famille, comme un héros au début. Milo était un homme froid, distant avec les siens, encore plus avec son aîné, qu’il voulait fort et fier. Il restait d’une droiture et d’une neutralité à toute épreuve d’ordinaire, et il en fallait beaucoup pour qu’il commence à s’énerver, à ne plus pouvoir se contenir. Alors, ce Spinelli devait sûrement être un surhomme pour parvenir à mettre son père dans un tel état ! Mais bien vite ensuite, son père lui avait tout expliqué, le faisant entrer dans son bureau. C’était la première fois de sa vie, il avait 5 ans, et Francesco était venu le chercher dans sa chambre, là où, installé à sa table, il se devait déjà de former de belles lettres bien rondes sur du papier, parce que, selon son père, avoir de l’avance ne faisait jamais de mal. Oui, Francesco était déjà là à cette époque, mais il n’était alors qu’un petit jeunot ! Milo lui avait dit de s’asseoir dans ce fauteuil si grand qu’il avait dû beaucoup se retenir pour ne pas écarquiller les yeux de surprise. Il lui avait tout expliqué, sans même prendre la peine d’adapter le discours au jeune âge de Paolo. Pour Milo, son fils se devait de comprendre, il n’y avait pas d’autre solution. Il avait appris ce jour là que la famille de laquelle il devrait toujours le plus se méfier au cours de sa vie, c’était bel et bien celle des Spinelli, que tout ceci n’était qu’une histoire de fierté. La mère de Giovanni avait été employée dans cette maison, en tant que gouvernante, et ce même Giovanni avait débuté sa carrière auprès des Giolitti. Les hommes étaient tellement changeant … Tout en détachant le dernier bouton de sa chemise impeccablement blanche, parce qu’il faisait bien chaud en ce début de journée, Paolo songeait encore à cette discussion riche en révélations. Debout devant lui, sa femme, Olivia, enfilait sa robe signée d’un grand couturier. Il y avait déjà plusieurs temps que tous deux faisaient lit à part, d’ailleurs, pour les trouver dans leur lit ces deux là, il fallait, sans mauvais jeu de mot, se lever tôt. Si vous voyiez de quoi je parle, Olivia avait coutume de fréquenter ceux de tous les autres hommes riches, pas trop vieux et bien conservés de Rome, alors que Paolo passait l’essentiel de ses nuits enfermés dans son bureau, à lire et relire encore des papiers pour le Sénat.

    Olivia et Paolo, une réelle histoire … Une histoire peu commune, qui avait donc le pouvoir de rendre cette famille encore plus hors normes. En plus d’être l’une des plus riches de Rome, et de pouvoir s’enorgueillir d’un arbre familial des plus enviable et respectable, il fallait que ses membres fassent tout différemment de tout le monde ! S’il lui arrivait d’avoir la sensation de porter une enclume à son annulaire gauche plutôt que son alliance ? Oui, assez souvent même, dès qu’il laissait son esprit vagabonder et qu’il se forçait à ne pas penser à Sara, qui lui causait bien du souci et qui réussirait à lui donner ses premiers cheveux blancs dans peu de temps si elle continuait à ce rythme effréné ! Mais étrangement, Olivia retrouvait toujours le chemin de son lit à lui, comme s’il était son port, qu’elle avait besoin de se sentir attaché à quelque chose, à quelqu’un, comme pour ne pas perdre le sens de l’orientation. Si Olivia était pire qu’une girouette, elle était bel et bien attaché à lui, quoi qu’elle en dise, quoi qu’elle en pense, et ce même si elle refusait de le reconnaître. Malgré tout ce qu’elle lui faisait subir et endurer depuis toutes ces années, jamais il n’avait songé un seul instant à demander le divorce. Sara devait grandir dans une famille unie, en apparence, certes, mais tout de même unie. Lui-même avait trop souffert dans son enfance, car, malgré la force de caractère de sa mère, jamais il n’avait pu se dire qu’il avait été élevé par ses parents. Sa mère était tenue à l’écart, parce que selon Milo, son rôle était plutôt celui de lui donner des gosses et de faire tapisserie plutôt que de jouer les mères nourricières. Quant à Milo lui-même, il était comme le vent glacé du pôle nord, jamais là, et d’une froideur incommensurable ! Et puis, malgré tout le mal que sa femme pouvait lui faire, elle lui avait tout de même offert le plus beau présent qui soit, leur fille Sara. Il restait sans cesse lier à Olivia par une affection sans borne, sans nom. S’il l’aimait d’amour ? … Paolo n’avait jamais été amoureux, de qui que ce soit d’ailleurs, mais si on élargissait le sens de ce mot, alors oui, Paolo aimait, mais son travail et sa fille, pas sa femme, ou d’un amour moins fort. A quelques petites choses prêt, Olivia était une sorte de colocataire, mais une colocataire à qui, malgré tout, il aimait faire l’amour lorsqu’elle se glissait entre ses draps. Il se laissa donc embarquer dans son petit manège, lorsqu’elle lui demanda de remonter la fermeture de sa robe, une robe que, durant un instant, il voulut lui retirer sur le champ, avant de se souvenir qu’ils étaient attendus, et que leur absence, en plus de faire tâche, ne pourrait être que remarquée. Tout ceci se finit par le baiser qu’elle lui vola, avant de finir de se vêtir et de se parer. Lui se leva, se saisissant de sa veste de costume. Il n’avait pas besoin des conseils de sa femme pour savoir quoi porter, habitué à son absence le matin lorsqu’il se réveillait. Il avait opté pour un costume sobre, mais classe, acheté dans une boutique de luxe spécialisée dans le masculin. La cravate, en revanche, ce n’était décidément pas son truc. Tous les matins, il fallait qu’une femme la lui rajuste, sa femme, lorsque, par un heureux hasard, il la croisait avant de partir, ou alors ses secrétaires lorsqu’il franchissait la porte de son bureau attitré au Sénat. Et puis, du temps où elle vivait encore sous son toit, Sara se chargeait personnellement de le faire, prête ou presque à montrer les crocs et à sortir les griffes face à quiconque voulait lui ravir ce rôle auprès de son père. Et encore une fois, il ne devait pas s’y être bien pris avec cette cravate. Bien sûr, avec le temps, il aurait pu apprendre, mais il se complaisait dans ce petit accro, parce qu’il se savait chanceux de pouvoir compter sur une femme pour s’en charger à sa place. Il en profitait un peu, et alors ? Il sourit à la remarque de sa femme après que celle-ci se soit approchée de lui et ce soit chargée à sa place de remettre un peu d’ordre dans tout ça, et lui glissa un
    « Toi aussi » avant qu’elle ne se saisisse d’emblée de sa main et qu’elle ne l’entraîne à sa suite dans les escaliers. En bas, debout dans le hall, devant la porte d’entrée de la villa, Francesco attendait le couple. Il leur ouvrit la porte, et aussitôt, comme des abeilles sur du miel, ils furent éblouis par des centaines de flash. Tous deux étaient habitués à ce genre de chose, et depuis le temps, ils savaient emprunter des sourires de façades, qui les figeaient telles les plus belles statues de marbre, les rendant encore plus physiquement parfait, parce que c’était possible. On leur ouvrit la porte de l’imposante voiture choisit dans le garage gigantesque qui allait les mener jusqu’à l’église. Par politesse et en bon gentleman, Paolo laissa d’abord Olivia entrée, avant de la suivre.

    [...]

    Immédiatement, son regard se posa sur la frêle silhouette de sa fille, assise sur l’une des bites d’amarrage, au centre de la piazza. Il lâcha alors la main de sa femme, qu’il tenait, plus par sens des convenances que par réel sentiment, avança d’un pas, la précédant alors légèrement. « Sara … » Cherchait il à l’appeler, à la réprimander, ou juste à lui signifier son amour ? Un peu des trois, sans aucun doute. Sa voix, comme toujours était éraillée, comme cassée après qu’on est hurlé toute une soirée dans un stade de foot comme tout tifoso qui se respecte, comme si Paolo venait d’avaler des litres et des litres de whisky. Elle lâcha aussitôt la cigarette qu’elle avait enfilé entre ses lèvres, l’écrasa et se tourna vers lui, dans un enchaînement de mouvements qui n’avait pas duré plus d’une seconde. Le ton de la voix de sa fille lui arracha un petit râle de peine, elle était trop loin pour l’entendre, il pouvait bien se le permettre. La dernière fois qu’elle avait parlé avec cette intonation, c’était lors du Bal, ce même Bal durant lequel Giovanni avait été tué, lorsque tous deux étaient sur la piste de danse, avant qu’il ne l’y laisse, tournant les talons, dégoûté par l’aveu de sa fille. Elle se leva, et s’approchait de lui à pas pressés, et déjà, il s’apprêtait à ouvrir les bras pour l’y accueillir en leur creux et les refermer sur elle, comme pour l’envelopper, la protéger du monde, comme il le faisait lorsqu’elle était sujette à un quelconque cauchemar alors même qu’elle commençait tout juste à perdre ses premières dents de lait, lorsque son épouse décida à montrer sa présence à leur fille. Aussitôt, il sentit un frisson glacé parcourir sa colonne vertébrale, sensation très désagréable. Depuis toujours, Paolo jouait le rôle de catalyseur entre Olivia et Sara, comme s’il était une sorte de No Man’s Land entre elles. Il tourna la tête sur son côté droit, là où se trouvait Olivia, et lui adressa un regard sans ambiguïté, lui reprochant son acte. Olivia le lui renvoya, comme si elle n’était qu’un miroir. Au même instant, c’était à Sara d’attaquer. Il lui en fallait de la réactivité, et il s’apprêtait à lui répéter qu’elle se devait de l’appeler Maman et non pas Olivia, mais Sara le précéda, et leva la main, pour l’empêcher de laisser ces mots franchir le seuil de ses lèvres. Il préféra ne rien faire, se lancer dans une Guerre Froide ne mènerait à rien, et ils ne devaient surtout pas se montrer en spectacle. Maintenant que Giovanni était mort, Paolo était le seul homme fort du Sénat.
    Il plia son coude, et aussitôt, Sara y glissa son bras, se collant à lui. Il sentit le parfum de sa fille, et un sourire se dessina sur ses lèvres, alors même que Tosca relançait les hostilités.


    « En tant que femme de Sénateur, sa présence est obligatoire Tosca. Et depuis la mort de Spinelli, je suis l’homme fort du Sénat. La victoire n’a pas l’éclat que j’imaginais. J’imagine que sans rival, mon aura est moins splendide … »

    Mais il n’eut pas le temps d’en dire plus, que déjà ils s’engouffraient sous le porche de l’église.

    […]

    Julian faisait son discours, et cela ne lui plaisait pas du tout. Il refusait de se l’avouer, mais tout ceci était réellement … beau. Si beau qu’on y croirait presque … « homme bon et loyal » … Mouais, à part qu’il avait quand même planté un sacré couteau dans le dos à la famille Giolitti qui lui avait pourtant ouvert les portes du Sénat en basculant dans l’opposition. « regard bienveillant et doux » … Oui, à vous glacer le sang surtout, si vous aviez le malheur de croiser ce fameux regard dans les couloirs du Sénat ! « sourire chaleureux et sens de l’humour extraordinaire » … Idem !!! Jamais il n’avait pris avec humour les piques de Paolo ! Cependant, Julian avait raison sur certains points, Giovanni avait de la pugnacité, un très mauvais caractère, du charisme et un sacré talent d’orateur. Comme lui … « Prions alors afin que parmi les cieux il obtienne la place qu'il mérite au Parthénon des héros. » Vraiment ? Au Parthénon des faux jetons et des vieux croutons ouais ! Il s’agitait sur ce banc, parce que tout ceci lui déplaisait, la suite surtout ! Hallelujah et que tout le monde se signe, c’est ça que voulait dire Julian ?! Paolo allait devoir se lever, à son tour, une fois tous les membres de la famille passé au pupitre, pour lire à son tour son discours. Il était tout droit désigné pour parler au nom de tout le Sénat, lui qui en était l’homme fort, le seul et l’unique à présent. Et il avait dû ruser pour ne pas avoir à dire des choses qui iraient à l’encontre de sa pensée, tout en restant poli et respectueux envers le défunt. Il sentit les mains de Sara et d’Olivia posées sur chacun de ses genoux, et sourit. Elles étaient bien de la même trempe ces deux là ! Il ne tourna pas la tête vers Dante, bien qu’il ait remarqué son départ. Futilité … Il se racla tout de même ma gorge, par pur réflexe, comme il le faisait à chaque fois que Giovanni terminait un discours, avant que tous ne l’applaudissent, plus ou moins mollement d’ailleurs. Il guettait le cercueil, parce que c’était tout à fait le genre du vieux bougre de s’en relever, tel un diable sortant de sa boîte. Le vieux était prêt à faire ça rien que pour l’emmerder …
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyVen 17 Juil - 6:03

Elle se demandait comment il faisait pour dormir en de tel circonstence. Et dormir comme un bébé qui ronflait. Elle était là depuis trois jours. Son assistante venait lui porter ses dossiers chez Dante tellement elle avait peur de le laisser seul. Elle ne l’avait jamais vu aussi fragile et il avait quelque chose d’effrayant à le voir ainsi. Par la même occasion, elle se disait qu’elle était privilégié qu’il la laisse entrer dans son univers, alors qu’il était dans cet état. Il l’avait prouvé la première nuit quand il lui avait crié de partir. Il était ce genre d’homme qui voulait lecher leur blessure seul, mais elle ne pouvait s’y résigner. Principalement, parce qu’elle comprenait. Du moins partiellement. Elle ne savait pas ce que c’était de perdre son père. Encore moins assassiné, mais elle comprenait la culpabilité et le poid qu’elle voyait peser sur les épaules de l’homme qui se tenait devant. Elle portait encore aujourd’hui le même poids. Celui d’avoir serrer le corps froid et sans vie de son bébé. Sentir le regards de ses proches, de sa famille en tier qui la regardait comme si elle avait posé les mains sur sa petite fille pour qu’elle cesse de respirer. Elle s’était d’Ailleurs sauvé au milieu de la cérémonie au grand d’âme de sa mère qui se souciait toujours autant de l’étiquette.

Elle l’avait regardé dormir pendant une partie de la nuit. Trop hantée par ses propres souvenirs pour sombrer elle aussi. Elle était donc levée bien avant lui et fit quelques telephones pour s’assurer que son agenda avait été libéré. Aujourd’hui, elle serait indisponible dans tous les sens. Son portable était abandonné sur la table de cuisine, fermé et vérouillé. Elle s’assura que la machine à café était en marche et alla réveiller l’ours avec lequel elle avait dormi cette nuit. Elle le tira du lit et l’obligea à aller dans sa penderie pour choisir son habit. Elle savait exactement comment les choses allaient aller.

« Je sais encore m’habiller… »

“D’accord, je te laisse faire. Je suis en bas si tu me cherche.” Dit-elle calmement avant de le laisser et d’aller boire un café à la cuisine.

Elle prenait soin de Dante, mais elle se négligeait comme toujours dans ce genre de situation son appétit était reduit à néant. Son sommeil inexistent, mais elle ne pourrait pas le laisser et l’abandonner. Il n’y avait aucune reconnaissance, ni honneur à frapper sur quelqu’un qui était déjà à son plus bas. Et puis elle avait l’habitude de ses caprices d’enfant gate. Il n’avait pas tellement changé. Il voulait se débrouiller tout seul, mais elle savait que dans quelques minutes il l’appellerait. Les minutes passaient et elle eut finit son café. Presque inquiéte qu’il ne l’ait pas déjà appeler, elle monta et commença à sortir de son envelope la robe quie son assistance lui avait apporté la veille. Puis elle entendit son nom et sourit. Elle enfila son jupon et il lui fallut moins d’une minute pour réunir un ensemble plus que convenable pour l’évenement et pendant qu’il s’habilla elle fit de même avant d’aller resserrer le noeud de sa cravate et replace son col de chemise.

Elle s’était préparée à tout, sauf au regard qu’il lui lança quand ils étaient finalement prêt à partir. Elle ne put s’empêcher de le serrer dans ses bras. Elle aurait dû se retenir. Peut-être aurait-il pris ce qu’elle disait plus au sérieux de cette manière. Pour une fois, il ne s’opposa pas à ce qu’elle disait. Peut-être que pour une fois il comprenait la gravité de la situation et avait décidé de lui faire confiance quand elle disait qu’elle serait là avec lui. Elle l’embrassa rapidement avant de le laisser partir. Cette partie, elle ne pouvait pas l’aider. Il devait affronté son fils seul et elle craignait de l’état dans lequel elle le retrouverait à l’église.

[…]


Elle était a l’église depuis déjà un moment et trépignait d’inquiétude. Tapant du pied sur le pavé au risqué d’abimé ses chaussures. Quand finalment la deuxième voiture arriva, elle regarda Julian sortit en soupirant. Tête d’enterrement était de rigueur de toute évidence. Elle traversa la foule de curieux qui entourait l’entrée de l’église et arriva derrière Dante. Signalant sa présence en posant sa main sur son épaule. Elle le poussa doucement vers la porte d’entrée et fila, alors qu’il prenait place au dernier rang. Elle rebroussa donc chemin, mais elle ne comprenait pas. En retard ou pas, il devait être avec sa famille dans l’immédiat. Elle eut une envie folle de lui prendre la main et le tirer à l’avant au risqué d’interrompre la cérémonie, mais manqua de courage et pris place à ses cotés.

Sentir sa main se serrer dans la sienne n’avait rien pour la rassurer, mais elle faisait avec. Prêtant très peu d’attention à ce qui se passait devant. Le regard fixé sur le seul qui importait, mais quand il se leva brsuquement elle ne pipa mot. Elle savait voilà tout. Elle le suivit et posa un regard compatissant sur l’homme qui pris place sur un banc.

« Je ne pouvais pas rester. Je … Je le sens, qu’il me regarde, et qu’il n’est pas du tout content de me voir là. »

“Je crois que tu te trompes. Il aurait été fier de te voir là. Affronter tout le monde… Ta propre famille la tête haute. C’est l’attitude qu’il t’a enseigné toute ta vie.”
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

AGE : 24 ans
MESSAGES : 2249
ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
ADRESSE : Trastevere - Demeure Spinelli.
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AVATAR : Erin Heatherton
POINTS : 65

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ARE U IN MY CELLPHONE:
STATUT: Libertin(e)
DISPO POUR UN SUJET ?: not yet

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyVen 17 Juil - 16:58


    Elle gardait les yeux rivés sur la fresque qui s'étendait à l'arrière du choeur, elle s'obligeait à ne surtout pas se retourner, plissant les paupières par moment en soufflant discrétement afin de s'intimer au calme. Sur la droite, entre deux colonnes, juste avant que les rangées de bancs ne commence, tournant le dos à l'assemblée, une femme en longue robe blanche, agitait lentement ses bras en suivant le rythme de l'orgue. Aussitôt un carillon angelique fut reprit en écho par chaque pierre de l'édifice. Une chorale d'enfants. Une bonne idée en soi, les enfants symbolisant le renouveau et l'espoir. Ils attirèrent l'attention de Thalie qui souhaitait vérifier s'ils étaient aussi beaux que leur chant, mais ce qu'elle redoutait par dessus tout arriva, et son regard croisa le cercueil qui s'avançait dans l'allée... Portées par six hommes, avançant d'un pas solennel, ces quatres planches de bois (mais du bois le plus précieux) lui semblaient ridiculement petites. Etait-il possible qu'un si grand homme tienne tout entier là-dedans ? Et pourquoi, l'esprit humain, masochiste, nous poussait-il sans arrêt a se représenter les traits de l'homme à l'intérieur ? Pourquoi fallait-il quand cet instant, Thalie cherche a imaginer son grand-père, son corps, son visage, son sourire... Pourquoi se faire du mal de la sorte ? Elle s'était promis de ne pas pleurer, mais elle avait manqué à sa parole. Les larmes glissaient abondamment le long de ses joues, son souffle court venait à lui manquer. Elle tentait d'être discrète, mais les mains se posant sur ses épaules, ou venant lui caresser le dos lui prouvèrent qu'elle ne l'était pas... Elle redressa la tête, la secouant légèrement comme pour les faire cesser, tous, avec les gestes de réconfort. Les larmes coulaient toujours, mais Thalie avalait ses sanglots, stopant sa respiration, et ne la reprenant bruyamment que de temps en temps. Elle n'était pas forte, mais elle en donnerait l'impression. Lorsque le choeur des anges cessa, Thalie sembla se calmer quelque peu. L'archidiacre parlait, prêchait la bonne parole, expliquant que Dieu avait rappelé auprès de lui un homme bon, et qu'il ne fallait pas pleurer, mais plutôt se réjouir, et célébrer ce jour où, enfin, Giovanni Spinelli accédait a un dessein qui les dépassait tous, eux autres mortels. Fadaises ! Si Dieu avait eu besoin de lui, il aurait pu attendre encore un peu, non ? Et surtout ne pas le rappeler à lui de manière aussi violente ! Les prières se succédèrent, les interventions aussi... Que des sénateurs ! Ils disaient tous la même chose : Charisme, éloquence, pouvoir... Qui avait envie d'entendre ça ? Etait-ce réellement ce qui résumait Giovanni ? Après 79 ans d'une vie bien remplie, il se résumait à ces trois mots ? Les gens ne le connaissaient vraiment pas ! Personne ne le connaissait comme elle le connaissait, comme sa famille le connaissait. Elle était entrain de songer à cela lorsque la pression de la main de Julian dans la sienne se relâcha. Elle tourna un regard surprit vers lui, et comprit immédiatement qu'il avait partagé ses pensées... Il allait intervenir... Elle l'observa monter au pupitre, et l'écouta alors que le portrait qu'il faisait avec une éloquence rare, une éloquence spinellienne... Pourtant, elle ne parvenait à s'attacher réellement à son discours, tant elle focalisait sur les echymoses se répendant sur son visage. Déjà, ce matin, en arrivant, elle lui avait posé la question, mais il n'avait pas souhaité répondre sur ce qui lui était arrivé... Ce qui l'inquiétait encore plus... Lorsqu'il revint s'installer à ses côtés, et que l'archidiacre demanda si quelqu'un d'autre souhaitait prendre la parole, contre toutes attentes, Thalie se leva. Elle s'était promis de ne pas faire de discours. Elle ne croyait pas en cette cérémonie, a ses yeux elle avait déjà dit aurevoir à son grand-père, mais elle se trompait. Si elle avait quelque chose à dire, c'était sa dernière occasion de le faire. D'un pas qu'elle jugea mal-assuré, elle gagna le pupitre, laissant sa respiration résonner, via le micro, dans le silence pesant de la basilique. Athalia Spinelli, celle qui ne parlait jamais, celle que beaucoup jugeait comme idiote tant elle ne prenait jamais la parole, tant elle ne s'investissait que dans le shopping et les voitures hors de prix, Athalia Spinelli, la belle plante qui mettait en valeur les héritiers de la famille, la "sois belle et tais-toi" de l'arbre généalogique, s'apprêtait a faire entendre sa voix. Elle lisait dans les regards de l'assistance la surprise et la curiosité. Bon nombre d'entre eux n'avait jamais entendu le timbre de sa voix, d'autre s'attendait a un fiasco total à la limite de l'humiliation publique. Pauvre sotte, parler après Julian Spinelli ? Tu n'y penses pas voyons ! Mais Thalie se focalisait sur le regard bienveillant de ses parents... Livio et Stella l'observaient avec calme. Eux, il savait de quoi elle était capable.

    - Je ne comptais pas prendre la parole... Lâcha-t-elle finalement après un moment de silence. Mais à présent je m'y sens obligée. Non pas que le discours de mon frère ne me convienne pas, bien au contraire, mais honnêtement, le fait qu'il ait l'air d'être passé sous un train amoindrit quelque peu sa force de conviction, non ? Le ton léger, employé au milieu de cette montagne de tristesse et de profond respect, entraina une réaction de surprise parmi les rangées de bancs. Quelques petits ricanements discrets se firent entendre. Les gens se détendaient. Désolée, Julian, mais... "Regarde-toi" semblait-elle dire, telle une sale gamine. Penchant la tête sur le côté, un petit sourire tendre sur les lèvres, elle observait Julian, s'excusant de se payer sa tronche, comme d'habitude, et ce en plein milieu de l'enterrement de leur grand-père. Cette fois les ricanements furent moins discrets, et bon nombre se penchèrent en avant, se tordant le cou afin de voir la réaction de Julian. Thalie releva le nez, hasarda son regard sur le cercueil, qu'elle caressa des yeux, puis se reporta sur la foule. Je n'ai pas l'éloquence d'un Giovanni, ni d'un Julian, et je m'en excuse... Je ne suis pas déstinée au Sénat, moi, et il est vrai que si vous avez tous admirablement parlé, il n'en ressort pas moins que vous avez tous tort. Je ne voulais pas parlé, mais je m'y sens obligée, car vous ne connaissiez pas Giovanni Spinelli. Bon nombre d'entre vous on passé la quasi totalité de leur vie à ses côtés sans jamais savoir qui il était... Pour la bonne et simple raison qu'il ne vous l'a jamais montré. Il se montrait dur, froid, autoritaire, glacial, cassant, blessant, vexant, machiavélique, distant, agaçant, sûr de lui, arrogant... Aussi, pour lui rendre hommage, vous ne trouvez d'autres compliments, d'autres qualités que "Eloquent, charismatique et homme de pouvoir"... Je ne vais pas vous en blâmer, puisque c'est ce qu'il a toujours laissé paraitre, mais je ne peux pas le laisser vous quitter sans vous dévoiler la supercherie, sans rétablir une certaine vérité. Giovanni Spinelli était un bon, un homme juste, un homme aimant. Des qualités dont il avait besoin dans son métier afin de servir au mieux notre pays, mais des qualités qu'il se devait de camoufler pour ne pas qu'elles se révélent être des faiblesses tant la nature des hommes politiques n'est que compétition et recherche du pouvoir... Elle marqua une pause, observant les visages qui la détaillaient. Sans vouloir vous vexer... ajouta-t-elle avec ironie pour le rang de droite. Sa condition d'homme politique l'a pousser a commettre de nombreuses erreurs dans sa vie personnelle. Il se montrait souvent inflexible, sachant que tout ce que nous, sa famille, ferions serait détaillé dans la presse a scandale et desservirait, non pas ses intérêts personnels, mais les notres. Je ne l'ai compris que récemment, en revenant à Rome, en réapprennant à connaitre mon Grand-père. J'étais comme vous, je jugeais un livre à sa couverture. Celle-ci était rêche, froide, désagréable et piquante, pourtant ses pages ne contenaient qu'amour et dévotion, protection, parfois maladive, et blessures secrètes. Il était comme ces chevaliers dans les livres de capes et d'épée, un peu désuet, certes, mais Ô combien courageux et majestueux... Il était mon protecteur, mon rempart, mon port d'attache, mon phare dans la nuit... Il n'est plus... Alors maintenant, qui va nous protéger... Le silence et la tension était palpable, surtout celle de Thalie qui s'appuya sur le pupitre afin d'achever sa phrase en braquant son regard triste sur les rangées de droite... ... de vous ?

    Son discours avait jeté un froid, c'était le moins que le pouvait dire, et à présent réinstallée sur son banc, figée entre son frère et sa soeur, elle sentait les regards posés sur elle, tous lui vrillant le dos et la nuque. La main de son père s'était posée sur son épaule, effectuant une légère pression, comme pour la rassurer sur son discours. S'il avait bien commencé, il s'était mal terminé. Elle ne s'était pas voulu en vengeuse masquée, pointant un doigt accusateur sur les Sénateurs, et pourtant c'est ce qu'elle avait finit par faire. Pourquoi ne pas les accuser d'être responsable de sa mort, tant qu'elle y était ? Mais elle n'avait pu lutter contre, et c'était la douleur qui avait finit par parler à sa place. Heureusement que Julian existait, heureusement que c'était lui qui serait chargé de reprendre le flambeaux ( Thalie ignorant encore la possibilité d'un déshéritage ) car elle était décidemment trop passionnée pour un rôle de sénatrice. Le reste de la cérémonie ? Elle n'y prêta pas vraiment attention. Des personnes intervenaient encore, des prières étaient prononcées, des "Amen" et tout ce qui s'en suit, mais Thalie demeurait enfermée, seule, dans son esprit. Elle ne refit surface qu'en entendant la voix cristalline entamant l'Amazing grace. Elle tourna la tête, constatant que la chorale enfantine avait été remplacée par une femme seule, les yeux clos, envoutant la basilique de son chant poignant. Un homme d'Eglise s'approcha d'eux, caressant doucement le bras de Calypso, à l'extréminté du banc, pour l'inciter à se lever. C'était l'heure des adieux. D'un même mouvement la fratrie se leva, et s'approcha du cercueil. L'homme est soutane leur montra l'exemple. Il s'empara d'une branche de laurier qu'il trempa dans l'eau bénite, puis avec respect, forma un signe de croix devant le cercueil, répendant sur le bois, des goutelettes d'eau bénite.Il se tourna vers Caly, et lui offrit le rameau pour qu'à son tour elle répète ce geste. Lorsque ce fut à Thalie de passer, elle refusa le laurier. Lentement, elle s'approcha du cercueil, occultant le reste de la basilique, se retrouvant seule avec son grand-père, seule face à son grand-père. Ses doigts se posèrent sur ses lèvres où un baiser se forma, et tendrement, de ces mêmes doigts, elle caressa le bois précieux de la dernière demeure de Giovanni... Pas de signe de croix, pas de "Amen", juste un "je t'aime" murmuré de la part de la petite-fille pour son grand-père tant aimé. Sa main s'éternisa un instant, comme hors du temps, puis Thalie cèda sa place... Elle n'avait pas bénie le cercueil, elle avait fait mieux que ça selon elle.

    Lorsque toute l'église eut rendu ses derniers hommages au cercueil, et que chacun eut regagné sa place, les six hommes du début revinrent encadrer les planches de bois. Thalie savait que cela sonnait la fin de la cérémonie, mais elle savait aussi que cela voulait dire sortir, accepter le défiler de condéléances, puis rejoindre le cimetière et ensevelir sous terre cet homme qui lui ferait si cruellement défaut... Que n'aurait-elle pas donné en cet instant pour que Leandro se pointe et lui dise que tout allait bien se passer... juste ça... Dans le plus grand des silences un homme et une femme vinrent se placer à l'endroit réservé pour la chorale, et l'héritière se mit a craindre le pire. Après l'Ave Maria et l'Amazing Grace, que pouvait-on bien leur réserver encore ? L'orchestre se mit à jouer, l'homme s'approcha du micro, et immédiatement la surprise se lu sur tout les visages, mais pas sur celui de Thalie, qui afficha un sourire en se tournant vers son père. Ca ne pouvait venir que de Livio cette idée... Ce dernier lui rendant son sourire lui confirma son hypothèse. La musique s'accéléra subitement, la chorale reprit derrière l'homme, et le cercueil fut soulevé d'un même mouvement. Dans une belle chorégraphie, tous se levèrent, respectueux, sur le passage de Giovanni Spinelli qui s'approchait de la lumière vive du jour extérieur. Comme une boucle se répétant sans cesse, un serpent se mordant la queue, Thalie récupéra les mains de Julian et Caly, et suivit le cortège déjà formé, marchant derrière leur grand-père, "sur les traces de Giovanni Spinelli, les enfants, l'allure fière et forte, se tenaient unis dans l'adversité" détaillerait demain, le journaliste de la Republica... Mais dehors, Thalie perdit de sa superbe en apercevant son oncle. Dante était donc resté à l'extérieur ? Ou bien venait-il juste de sortir ?

    Le cercueil fut installé dans la camionnette noire aux vitres teintés et aux épais rideaux d'une couleur violine bordé de broderie d'or... Glauque ! Alors, tout s'enchaina, des mains se tendirent, des lèvres vinrent se poser sur leurs joues, des mots se voulant réconfortant furent glissés à leurs oreilles... Des étreintes, des accolades, des "Tu te souviens de moi ? J'étais une amie de ton grand-père !" auquels Thalie se retenait de répondre un "Rien à battre !" bien sentit ! Circulez, bande de vautours ! Ils n'avaient que des ennemis de son vivant, n'allez pas leur faire croire qu'en fait il avait des amis aussi ! Circulez ! Partez ! Partez ! Et laissez-le reposer en paix !

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyVen 17 Juil - 22:03

    [Je suis méga pas douée niveau discours... C'est eum... Bref ! Razz]

    Les gens se succédaient un à un, adressant quelques mots à tous ces gens, à l’égard de Giovanni. Mais ça n’était que répétitions et blabla sans grande importance, soulignant le simple et unique fait qu’il était un grand homme politique. Enfin ça, qui ne le savait pas déjà ? S’en était carrément inutile d’après Calypso. Elle écouta d’une oreille les dires de son cousin, encore un peu à l’ouest, plongée dans ses pensées et ses souvenirs, le regard ne pouvant pas se détaché du portrait de son grand-père. Puis ce fut au tour de Thalie, dont le discours éveilla en sa cadette une cascade d’émotions, et laissant alors une larme couler sur sa joue. Son père, Livio, avait gardé sa main dans la sienne, la caressant doucement de son pouce. Alors que toute une vague de murmure traversa la basilique, une fois que la grande et magnifique blonde eut finit, se dirigeant vers les siens, Calypso se leva, une feuille soigneusement pliée en quatre dans la main. Elle retira ses lunettes, dévoilant aux regards de tous des cernes bleutés et des yeux légèrement rougis. De sa démarche légère et délicate, elle se plaça derrière le pupitre et balaya la salle du regard, dans le silence le plus complet. Elle fit une pause de quelques secondes, dépliant sa feuille, la fixant, et finissant finalement par la déchirer lentement, tout en adressant un regard à la photo de Giovanni.

    « J’avais fait un long discours… Un de ceux qui aurait fait l’éloge de l’homme exceptionnel qu’était le patriarche de ma famille. Mais que pourrais-je bien ajouter à tout ce qui vient d’être dit ? Rien sans doute… A part que je soutiens tout ce qu’à pu dévoiler ma sœur au sujet de celui qui nous a toujours protégé : notre grand-père. –Venant placer sa main au niveau de ses lèvres pour retenir les larmes qui menaçaient encore de couler, elle expira un bon coup et reprit avec un peu d’hésitation : Il… Il disait souvent que l’on grandit de ses erreurs, que l’on se doit de tirer une leçon dans chacun de nos échecs, et de la retenir ; que l’on pouvait toujours apprendre quelque chose du monde qui nous entoure. Pour ma part, j’ai tellement appris à ses côtés qu’il m’est impossible d’en faire un listing. Pour faire simple, je retiendrais aujourd’hui la bonté et l’amour, le respect et la droiture, la dignité et la persévérance… « Le courage est le complément de la peur. Un homme qui est sans peur ne peut être courageux ». Il l’était, apparaissant pourtant comme démuni de la moindre faille et je suivrais son exemple, portant le nom des Spinelli et tout ce qui s’y rattache avec fierté, en lui faisant honneur. Je ne m’étais encore jamais demandé qu’elles étaient mes peurs, mes craintes… Elles viennent pourtant de frapper à ma porte, sans que je ne m’y sois préparé, sans que je m’en sois rendu compte. L’ennemi blesse, l’ennemi touche là où ça fait mal, du moins quand il y a « ennemi », car on peut ne pas voir venir les coups, les plus improbables, insensés et juste né de la... Stupidité. On se demande pourquoi. On cherche les raisons qui ont fait qu’une telle punition nous soit infligée. On voit ce qui nous tenait sur pieds voler en éclats et on regarde, impuissant. L’hypocrisie dont certains peuvent faire preuve ne nous touchera pas en cette journée de deuil. On peut être fort et plein d’esprit, belle comme jamais ; on peut aussi trahir autant que l’on aime, mais jamais, Ô grand jamais, on ne peut et ne pourra arriver, ne serait-ce qu’à la cheville de l’homme qu’était Giovanni Spinelli. Les médisants et ceux qui ne le connaissaient pas ne retiendront de lui que l’image de cet homme froid et sévère. Dans mon cœur, il restera cet homme généreux et protecteur… On lui a peut-être ôté la vie, on m’a privé de mon grand-père, mais je sais qu’il sera toujours là, parmi nous… Et qu’il aidera à se relever ceux qu’il portait dans son cœur et qui n’ont fait que trébucher, en voulant suivre sa voie, avec autant de panache et de prestance que lui. »

    Elle avait préféré parler avec son cœur, quitte a en blesser certains, quitte à ce que des gens se sentent visés et peut-être même offensés. Après tout, à cet instant précis, elle en voulait au monde entier. Elle avait croisé des regards dans cette basilique, qui d’après elle n’avait en aucun cas le droit de se poser sur ce cercueil, ni même sur la moindre fleur d’une de ces funestes compositions. Ces gens-là, elle les fusillait du regard, sans la moindre once de retenue. Leur présence la froissait, car elle le savait bien, et d’après elle, ils s’en moquaient profondément et n’avaient pas le moindre respect envers cette cérémonie, et leur famille. Pour preuve, ils étaient là. Elle quitta le pupitre, ayant conscience que certaines de ses remarques, pleines de sous-entendus, avaient dû les achever après ce qu’avait dit Thalie. Mais elle s’en fichait. Toutes ses pensées allaient vers son grand-père, qui d’où il était devait se dire quelque chose du genre : « Bien parlé ma petite chérie ! ». Enfin elle l’espérait… En regagnant sa place, son regard se posa sur la grande porte de la basilique, qui venait de s’ouvrir dans la plus grande discrétion qui soit. Avant qu’elle n’atteigne sa place, Caly eu le temps de reconnaître Leandro, qui filait en silence. Lui qui s’était excusé à plusieurs reprise de ne pas pouvoir venir à l’enterrement, avait apparemment fait un petit effort pour se libérer, et rendre une sorte d’hommage à Giovanni, par sa simple présence, bien que trop courte, à cette cérémonie.

    Car en effet, le brun venait de filer. Il était censé travailler, faire cette saleté d’inventaire obligatoire. Mais après une multitude de supplications auprès de son patron, il était parvenu à obtenir une heure de battement, une pause rallongée en soit, et était venu pour faire acte de présence. Bien que Giovanni l’ait toujours impressionné sous ses airs d’homme mal luné et sévère, depuis son plus jeune âge, il l’avait toujours respecté, comme s’il avait été son propre grand-père. Le temps et l’éloignement avec les héritiers Spinelli avaient certes coupé tout lien entre eux, mais le respect n’avait jamais disparu à son égard. C’était donc pour ça qu’il s’était glissé dans la basilique en début de cérémonie, qu’il était resté dans l’ombre, appuyé contre une de ces énormes et gigantesques colonnes, et qu’il avait écouté les Spinelli. Mais le temps l’avait rattrapé et il avait filé, à son plus grand regret, et dans la discrétion la plus totale à son plus grand soulagement. Ni vu, ni connu, il ne l’avait pas fait pour faire bonne figure mais pour lui. C’était sa manière de dire au revoir au Grand Spinelli.


    La cérémonie se poursuivit, Calypso retombant doucement dans cet horrible silence, voilant son visage de deuil et de chagrin. Elle ne fit qu’emboîter le pas de ses aînés, jusqu’à la sortie de la basilique. Les larmes ne coulaient plus… elle ne s’efforçait même plus de les retenir puisqu’en réalité il n’y avait plus de quoi pleurer. Ses adieux, elle les avait déjà fait, et là, elle n’avait même plus la force de verser une larme, ses yeux était littéralement à sec. La famille allait se retrouver au cimetière pour mettre en terre le cercueil, après tout ce cinéma et ce défilé d’hypocrites. Tout allait prendre un véritable sens, se peignant dans une blessante réalité. Et la petite Caly allait se battre, ce petit ange allait remonter la pente dans l’unique but de faire la fierté de son grand-père, celle de sa famille.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyDim 19 Juil - 12:15



    Il avait souhaité rendre un dernier hommage à son grand père, ces hommes qui s’étaient tour à tour pencher au dessus du micro à la tribune ne connaissaient qu’une part de Giovanni Spinelli, aucuns ne savaient réellement qu’il était. Julian n’avait pas prévu de parler, de dire quoi que se soit, après tout les tensions entre Giovanni et lui étaient connues de tous, ce n’était pas sa place, il ne voulait pas que ses paroles soient prises comme de l’hypocrisie, pourtant il ne pouvait rester assit écoutant ses hommes ventés uniquement le charisme politique de Giovanni. Parce que son grand père ne se résumait pas à sa simple carrière politique, il était beaucoup plus, et malgré tout ce que Julian avait pu ressentir par la « faute » de son grand père, il savait que Giovanni n’était pas un simple « génie » politique. Il se devait de dire quelque chose, de parler de l’homme qu’était son grand père, il ne se résumait pas a sa carrière, et il se devait de dévoiler qui il était réellement, s’assurer que les hommes et femmes présent aujourd’hui apprennent qui était réellement Giovanni Spinelli. Mais voila lui le brillant orateur, lui le futur sénateur devant le micro ne savait plus comment s’y prendre pour charmer ce public, pour faire passer ses convictions en paroles qui marqueraient hommes et femmes qui attendaient qu’il parle avec éloquence et émotion. L’émotion était là, mais elle était atténué, car malgré tout il ne se sentait pas à sa place ici, aujourd’hui, malgré qu’il pensa chaque mots qu’il prononçait Julian ne pouvait s’empêcher de penser que Giovanni n’aurait pas souhaiter que ce soit lui qui fasse ainsi l’éloge de l’homme qu’il avait été dans l’intimité, son discours était froid, presque mécanique malgré l’émotion perceptible du jeune héritier, les révélations de ses derniers jours l’avaient bouleversé, à telle point qu’il s’interrogeait, ce qu’il disait de Giovanni était-il toujours vrai ? Lorsqu’il retourna prendre place sur le banc réserver à la famille il sentit la main de sa mère se posée doucement sur son épaule, caressant sa nuque comme pour le détendre, elle n’avait pas eut ce geste depuis des années, courbant les épaules il fixa un point sur le sol perdu dans ses pensées mélancoliques, le grand père auprès de qui il avait grandit était-il toujours le même trois mois avant sa mort. Las, il était las, las de se demander si son monde s’était totalement écroulé, si tout ce en quoi il avait eut foi avait réellement existé, las de se demander si sa vie avait encore un sens à présent que même l’image de son grand père s’était écroulé dans son esprit. Doucement il se dégagea de la main de sa mère, la compassion, il ne la méritait pas, pas après ce qu’il avait fait, parce que c’était lui, et lui seul qui avait amené Giovanni à rejoindre la tribune ce soir là, lui et son égoïsme. Il entendit le soupir discret de sa mère face à son impuissance a aidé son fils. C’est alors que Thalie se leva, tirant Julian de sa « fixation du plancher », en effet lorsque dans un murmure de tissus et claquement de talon elle monta au pupitre Julian riva ses yeux sur elle, cherchant à comprendre ce qui avait poussé sa « jumelle » à prendre la parole. Julian n’ignorait pas ce qui se murmurait en ville sur sa sœur, les gens ne la connaissaient pas, ils parlaient sans savoir, jugeant la jeune femme sur ses activités, son physique de blonde, et Thalie se complaisait dans cette image d’elle-même se faisant passé pour plus bête qu’elle ne l’était. Mais, qui savait qu’Athalia Spinelli parlait plusieurs langues aurait pu disserter plusieurs heures sur l’édifice qui abritait aujourd’hui la cérémonie ? Peu de gens, ceux que Thalie jugeait dignes d’intérêts. Alors lorsqu’elle hésita au dessus du micro il lui adressa un faible mais bel et bien un sourire, la caressant doucement du regard, un regard confiant et fier aussi. Il ne su ce qui la décida finalement à parler, mais lorsqu’elle le fit ses mots la touchèrent en plein cœur, elle avait ce qui l’avait quitté lorsqu’il parlait de leur grand père, « la foi ». Elle avait encore foi en cet homme, elle n’avait pas cette désillusion qui semblait perceptible dans les yeux de son frère. Furlan avait semé le doute dans les convictions du jeune homme, il avait changé la vision que Julian avait eut de son grand père : Déshérité son petit fils, enquêté sur Sara, et sur bien d’autre… Car Julian ne s’était pas contenter de croire l’inspecteur sur parole, il était un Saint Thomas nouvel génération. Il avait fouillé le bureau de Giovanni à la villa, appeler le notaire, l’avocat de la famille, contacter la secrétaire particulière de son grand père… Il avait besoin de savoir, d’être certain, espérant que Furlan ait mentit, mais il n’avait heurté qu’un douloureux mur de vérité. Les propos de Thalie étaient légers, comme toujours elle se servit de lui pour tirer des sourires, des rires, dieu merci elle n’osa pas l’appeler « tête de chips » en public peut être parce qu’elle le pensait encore destiner au Sénat et ne souhaitait pas le ridiculiser devant ses futurs collèges ! Pourtant son discours qui avait si bien commencé pour tout le monde se termina plus « tragiquement » pour la partie droite de l’assemblée réunie à l’Eglise en « hommage » à Giovanni. Thalie fidèle à elle-même n’avait pu s’empêcher de mettre les pieds dans le plat. Tirant à son cousin un premier vrai sourire. Elle avait raison, la famille avait perdue son protecteur, ça Julian ne pouvait en douter, Giovanni les avait toujours protégé des scandales, des personnes mal attentionnées, toujours, il avait ou s’était assuré : de récupéré les photos compromettante comme Julian le faisait à présent, d’éloigner les charognards, d’inventer des excuses preuves à l’appuie pour masquer une situation dangereuse pour l’image des enfants la cure de Julian s’était ainsi transformée en tours de l’Europe avec Sac a dos sur les reins…. Giovanni avait toujours veillé sur eux. Si Julian avait su que leur grand père s’était aussi protégé pour éviter que les projets qu’il avait pour eut soit déjouer, peut être aurait-il revu son jugement sur l’attitude bienveillante de son grand père : il ignorait par exemple que Giovanni avait payé Aurélia, sa mère, afin qu’elle se tienne éloigné de son héritier, afin qu’il ne se destine pas à une autre vocation que le Sénat.

    Elle glissa sa main dans la sienne lorsqu’elle fut à nouveau assise auprès de lui, et Julian la pressa doucement, la portant à ses lèvres embrassant le bout de ses doigts pour lui témoigner son admiration et son soutient. A son tour Calypso se leva, triturant une feuille entre ses doigts, et subitement elle la déchira en milles morceaux qui virevoltèrent pour se perdre dans les dalles de l’immense cathédrale, parler avec son cœur s’était apparemment ce que désirait la jeune Spinelli tout comme ses ainées, mais contrairement à eux, Calypso avait toujours souhaité prendre la parole en ce jour funeste, Julian avait décidé d’un temps mort, aujourd’hui était un jour de trêve dans le conflit qui opposait les Spinelli, mais apparemment il était le seul a avoir décidé de rendre hommage a Giovanni en laissant de côté les « actuels problèmes » familiaux. « On peut trahir autant que l’on aime », « l’ennemi blesse, l’ennemi touche là où sa fait mal enfin quand il y a un ennemi » « il aiderait à se relever celui qui n’avait fait que trébucher en voulant suivre ses traces ». Le sang de Julian s’embrasa brusquement dans ses veines. « il aiderait à se relever celui qui n’avait fait que trébucher en voulant suivre ses traces ». Le sang de Julian s’embrasa brusquement dans ses veines. Aujourd’hui il voulait rester sobre, ne pas être abruti par l’alcool, il voulait tout ressentir. Il voulait que sa culpabilité ne soit pas affaiblit, les gens ne savent pas à quel point il est difficile pour un alcoolique d’arrêter, le combat de chaque instant qu’il faut mener, on n’imagine pas le dégoût de soit, la dévaluation de la consommation afin de ne pas sentir le poids de la culpabilité, personne n’imagine. Personne n’imagine à quel point un alcoolique en manque peut être susceptible, se sentir persécuter, a quel point il désirait boire pour que se soit plus supportable. Julian en écoutant sa sœur avait plus que tout au monde envie d’un verre, lorsqu’il avait but il était plus calme, plus détacher. Les propos de sa sœur, ses sous entendus décryptables par tous le blessèrent plus que si elle lui avait hurlé cela en face, comment osait-elle ? Comment ? Lui avait-il mit à nu les problèmes de leur famille devant une assemblée toute entière ? Avait-il dévoilé que la nuit du meurtre elle avait quitté le bal avec un « va nue pied », en tout cas c’est ainsi que Giovanni aurait vu la chose, avait-il sous entendu que Kenzo n’avait pas sa place ici ? Avait-il ne serait ce qu’émit une critique ? Non… Sara avait été là pour lui, elle avait affronté les foudres de sa famille en allant avec lui à la « maison », elle avait supporté les critiques, les remarques blessantes, les regards meurtriers, elle avait supporté d’être considéré comme une intruse alors que dans la pièce était présent deux hommes que les filles ne connaissaient pas depuis longtemps, avec qui elles ne sortaient que depuis la veille, alors que sa relation avec Sara était on ne peut plus sérieuse et durait depuis plusieurs mois ! Ce ne fut pas un regard bienveillant qu’il darda sur sa cadette mais un regard noir, meurtrier… La colère enflait en lui, la main de Thalie qu’il pressait doucement broyait les doigts de la belle blonde, lorsqu’il s’en rendit compte il relâcha sa prise en s’excusant à voix si basse qu’il ne su pas si elle l’avait entendue. A nouveau la main de Stella effleura sa peau mais il se déroba en ployant la nuque vers l’avant. Il ne voulait pas qu’on l’apaise, non, bien au contraire. Il avait envie, besoin d’un verre, jamais autrement il n’arriverait à rester calme, alors qu’il perdait son sang froid les premières notes de l’Amazing Grace retentirent… Bénir le corps… Il devait bénir le corps, mais une bénédiction à laquelle il ne croyait valait-elle quelque chose ? Alors que le prêtre lui tendait le rameau bénit, il sentit poser sur lui, darder sur sa nuque des regards appuyés. Lentement il enroula ses doigts autour du rameau mais ne l’agita pas en faisant un signe de croix au dessus du cercueil. Il se contenta de récupérer une goutte d’eau bénite sur la branche d’Olivier, et dessina du bout des doigts son hommage sur le bois luxueux du cercueil, une larme qui s’effaça aussitôt dans l’air chaud de cette fin de matinée. Vint alors le moment des condoléances… Une succession d’embrassades, de remarques sur Giovanni, de « si vous avez besoin de quoi que se soit », un flot de personnes incessant qui ne parvenait à changer les sombres pensées du jeune Spinelli, Calypso se tenait à sa gauche, lui était en bout de la file, il sentait les phrases se formée dans sa gorge tandis que des yeux il cherchait dans la foule le regard apaisant de Sara, sa douce et silencieuse présence. Mais il ne la trouva pas et les mots blessants qu’il retenait franchirent ses lèvres, dans un murmure que seul Calypso pu entendre.


    « Il était aussi mon grand père… Tu n’avais pas le droit, pas aujourd’hui. Mais il avait peut être raison je ne mérite pas te porter votre nom surtout s’il est associer à toi, une femme enfant incapable de dire clairement ce qu’elle ressent sauf devant un parterre de gens important, une Spinelli en sommes qui perpétue nos traditions… Soit en fière Calypso, parce que moi j’ai honte, honte pour toi, merci Calypso, merci. Je ne te pardonnerais jamais ce que tu viens de faire, jamais… »

    Il avait besoin de lui faire mal comme elle venait de le blessée, il avait besoin comme l’avant-veille au soir que quelqu’un éprouve une partie de ce que lui-même ressentait, le manque d’alcool, la honte, la culpabilité lui avait brusquement délié la langue. Calypso lui avait jeté sa haine au visage en ce jour où lui avait crut que d’un commun accord tous mettrait les histoires de famille de côté. Elle avait rejeté Sara violemment, l’avait insulté en publique a mot couvert, se moquant de ce que son cousin, car à présent il n’arrivait plus a se considérer comme son frère, en soit blessé, elle ne cherchait qu’a se venger de Sara, et ainsi éloignait Julian. Elle lui avait posé un ultimatum, affirmant que s’il avait trébuché il pouvait encore se rattraper, dans cette simple phrase il avait ressentit un sous entendu peut être mauvais, orienté par ce que lui-même ressentait, s’il la quittait elle lui pardonnerait. Enfin, la « famille » lui pardonnerait. Calypso n’avait pas tort, la place de Sara n’était pas sur ce banc dans l’Eglise, non, sa place était au côté de Julian comme Stella se tenait auprès de Livio. C’est alors qu’enfin il la vit, elle se tenait devant lui présentant avec son père et sa mère ses condoléances, les yeux tristes et débordant de douleur de Julian s’ancrèrent dans ceux de Sara. Il avait besoin d’elle, mais ce qu’il lui demandait, cette présence dont il avait besoin risquait de brisé la fragile paix entre son père et elle, et cela Julian en avait conscience mais égoïstement la souhaitait à ses côtés. Silencieusement, il la contemplait.

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 20 Juil - 1:51

    “Je crois que tu te trompes. Il aurait été fier de te voir là. Affronter tout le monde… Ta propre famille la tête haute. C’est l’attitude qu’il t’a enseigné toute ta vie.”

    Il redressa la tête vers Sofia. Elle l’avait suivit. Il lui en était reconnaissant. Si elle n’était pas sortie il serait probablement partit d’ici. Il n’était qu’un lâche. Mais est-ce que l’on pouvait réellement lui reprocher de ne pas se sentir à sa place? Si il voulait appuyer sa famille, si il voulait montrer qu’il était là, il finissait par sentir qu’il n’en avait pas le droit et cela le démoralisait complètement. Il ne savait plus si il devait rester, tout supporter, même le regard de son père, et celui de son fils alors que c’était totalement au dessus de ses forces… ou bien partir et se faire oublier quelques temps. La deuxième solution était le choix le plus simple. Mais les paroles de Sofia le firent revenir sur terre. Il ne pouvait pas s’enfuir. Il ne faisait que se répéter qu’il ne le devait pas et il devait agir en conséquence. Il n’était plus un gamin, il ne devait plus agir comme tel. Il avala difficilement et lança :
    « Il ne m’a enseigné qu’une chose. « Écrase les tous ». Si je m’étais levé et que j’avais fais un discourt, tu crois peut-être que j’aurais eu la bonté de dire que mon père était un homme droit et aimant? Je lui accorde une chose, c’était une force de la nature, un homme qui jamais n’abandonnait et il fonçait droit devant sans jamais s’arrêter, sans songer à sa famille. Ce qui l’importait réellement? L’image que cette famille transposait. J’étais une véritable nuisance, il croyait faire de moi un homme comme il l’avait toujours été. Je sais ce que tu penses, que je lui ressemble. Peut-être, mais je ne suis pas comme lui, je n’avance pas en détruisant les autres, il voulait tellement faire de moi une copie conforme de ce qu’il était que j’ai pris un chemin totalement opposé. Je suis sa pire erreur, je suis sa plus grande défaite dans son monde parfait. La deuxième erreur; Julian. Sauf qu’il savait se battre contre moi, alors il savait se défendre contre lui. Julian n’a pas eu le temps de partir qu’il était déjà fichu à la porte. Tu sais quoi Sofia? Je n’ai pas envi qu’il soit fier de moi. Je me fiche de ce qu’il pense et il le sait. Il m’a mit des bâtons dans les roues toute ma vie. Être fier, la tête haute, ce n’est pas de lui que je retiens cette qualité… »
    Il marqua une pause, fixant l’italienne directement dans les yeux. Il était solide, il était fier comme elle le disait. Il ne se défilerait plus maintenant, c’était tout à fait hors de question. Il venait de recouvrer son aplomb en étant en colère contre son père. Croire qu’il devait lui plaire était la mauvaise solution. Pourquoi le faire alors qu’il était mort? Non maintenant il devait le faire pour lui et pour les personnes toujours en vie. Il devait être fort et ne surtout pas baisser les bras, car rien ne serait plus difficile que de foncer.
    « Je ne vais pas me battre pour lui. »
    Il se redressa, prit ses mains dans les siennes et poursuivit en disant :
    « Pour toi, pour Julian, pour Thalie et Caly… Pour Livio et Stella et pour tous ceux que j’ai déçu toute ma vie. Je ne vais pas attendre qu’ils soient morts pour le faire. » Termina-t-il sèchement. C’était son discourt à lui, peu importe ce qu’il en pensait, c’était certainement la bonne façon pour faire sourire son père. Voir Dante reprendre le dessus, se donner un objectif, voilà ce que Giovanni attendait de son fils. Même si l’ainé Spinelli ne s’en rendait toujours pas compte, c’était précisément ce qu’il devait faire. Le plus malheureux dans ce qu’il venait de dire à Sofia était qu’elle était précisément la seule à l’avoir entendu dire la plus belle chose qu’il avait dit dans sa vie. Il venait de débiter le truc le plus intelligent et personne n’était au courant. C’était un peu triste au fond. Il s’approcha d’elle et l’embrassa longuement. Un baisé fougueux et exaspéré. Il décolla pourtant rapidement sa bouche et dit avec un mince sourire :
    « Disons que c’est pour me donner un peu de courage parce que merde… Je ne suis pas aussi courageux que lui moi. »
    Affronter tous ses regards, toutes les paroles lui semblaient insurmontable. Il recevrait également des condoléances, comme tout le monde, mais ce n’était pas de la part d’inconnus qu’il en avait besoin. Pourtant, ce n’était pas sa famille qui allait s’apitoyer sur son sort, voilà pourquoi il avait besoin d’être fort.

    Quelques instants plus tard, la musique cessa et les portes s’ouvrirent. Une nuée de personne sortirent de la basilique, tendirent poignées de mains et sincères condoléances au fils du défunt. Dante n’écoutait qu’à moitié, cherchant le reste de sa famille des yeux. Il tenait toujours la main de Sofia dans la sienne. Il ne savait pas si elle avait apprécié ou non le baisé mais il en avait eu besoin. Elle devait le sentir. Maintenant il devait les voir. Il devait simplement lire dans leurs yeux ce qu’ils en pensaient. Toutefois il décida de s’éloigner un peu, lorsqu’il vit Olivia et Paolo Giolitti. Il songea à la nuit qu’il avait passé avec la belle rousse et les photos qui avaient été publiées dans l’Osservatore de leur soirée dans le bar et il se disait qu’en plus de sa famille, un certain M. Giolitti n’avait certainement pas envi de donner ses condoléances à l’homme qui l’avait cocufié. Il ne devait pas être le premier, mais il n’avait pas envi de se prendre son poing dans la gueule. D’autant plus qu’il n’aurait jamais baisé avec cette garce si il avait apprit qui elle était. S’éloigner de Paolo et d’Olivia l’envoya directement vers ceux qu’il cherchait au départ. Toutefois en entendant les paroles de son fils à l’intention de Calypso, il n’était plus exactement certain d’être aboutit au bon endroit. Julian semblait terriblement furieux, et pourtant, Dante n’appréciait pas tellement les paroles qu’il utilisait contre sa cousine. Il avait beau ne pas avoir sa place dans cette histoire, entendre son père parler ne lui plaisait absolument pas.

    « Alors quoi? Tu prends sa place Julian? Giovanni est mort, il faut bien quelqu’un pour parler comme il le ferait. Pourquoi accepterais-je des condoléances puisque visiblement mon père est toujours parmi-nous? Lâche la un peu, tu ne crois pas qu’elle en a assez à supporter sans avoir son cousin qui lui prend la tête? Tu n’en as pas assez après moi? Mais vas-y, après tout, je couche avec tes copines, je couche avec ta belle-mère, elle a fait pire que ça Calypso? » Lança-t-il sèchement à l’adresse de son fils. Il ne cherchait pas les ennuis, il savait pourtant qu’il les trouverait. Non, il avait bien un but précis en disant cela à Julian. Si il voulait démolir quelqu’un, ce n’était pas à eux qu’il devait s’en prendre. Mais bien à lui. Ou à quelqu’un d’autre qui n’était pas de la famille. Tient à Olivia, mais comme il doutait qu’elle lui ai fournit assez de raisons pour cela. Il soupira et ajouta plus calmement cette fois:
    « Calme toi, ne lui rend pas hommage ainsi. Tu n’es pas forcé de faire ça. »
    D’être comme lui. Personne n’était forcé d’agir comme cet homme. Ils l’avaient aimé. Soit, il n’était pas ici pour détruire l’image de Giovanni, il n’était pas un monstre et ils savaient parfaitement. Il était là pour remettre les choses en ordre, et bien que cela ne semblait pas son but en parlant ainsi à son fils, ce l’était pourtant. Il se taisit. Fixant simplement Julian sans ajouter quoi que ce soit. Il venait certainement de pousser le bouchon un peu trop loin, mais ce qu’il venait de dire, il l’aurait dit de toute façon, Julian se mettait un poids terrible sur les épaules. Pourtant, il n’était pas obligé de soulever ce poids seul. Ils étaient toute une famille pour le prendre. Il s’en voulait déjà de lui avoir dit une telle chose. Mais il ne pouvait pas retourner en arrière et le prendre avec des pinces, et puis, si il avait se pouvoir il y aurait bien des choses qu’il aurait changé, mais pas la décision de quitter la maison, ça c’était le meilleur choix qu’il avait fait de toute sa vie. Ni celui de coucher avec cette femme et de la faire tomber enceinte. Ça aussi c’était une très belle chose. En somme, que regrettait-t-il? Peut-être davantage les derniers évènements que les anciens. Il aurait été plus présent dans la vie de Julian, mais il l’aurait toujours confié à son frère, c’était une bonne décision. Mais il n’aurait pas couché avec Olivia, ni aboutit chez Karyn dans l’intention de le faire… Ça il s’en serait bien passé.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
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"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 20 Juil - 5:08


    - Je... Je ne suis pas sûre que ce soit une excellente idée, papa...
    A l'extérieur, sur le parvis de la Basilique, Sara contemplait son père avec surprise... Il venait de dire quoi, là ? "Allons présenter nos condoléances" ? Il avait bu ? Il s'était piqué ? Non, mais sérieusement, Sara était a deux doigts de remonter les manches de Paolo pour s'assurer qu'il n'avait rien prit d'illicite. Aller présenter ses condoléances ça voulait dire quoi ? Taper la bise à Julian et serrer la main de Calypso ? Est-ce qu'il avait bien suivit toute la cérémonie ou bien il avait son Ipod dans les oreilles au moment où Athalia les avait presque accusés de tous les maux de la Terre, et que Calypso les avait traité d'hypocrites ? Si Sara ne pouvait leur en vouloir, partageant même le point de vue des deux filles au-delà de ce qu'elles pouvaient imaginer, elle ne pensait pas qu'elles auraient vraiment apprécié le fait que les "hypocrites" en questions viennent leur adresser des condoléances larmoyantes. Cela serait vécu comme un affront, comme une provocation de la part des Giolitti envers les Spinelli. Il valait mieux éviter en ce jour particulier. Sara se sentait un peu le cul entre deux chaises. Sa place, sa place réelle et effective si la connerie humaine n'avait pas eu de droit de cité entre les Hommes, aurait été auprès de Julian qui, comme tout autre aujourd'hui, avait besoin de tout le soutient possible. Mais elle était Sara Giolitti, et son nom, ainsi qu'un passé dont elle ignorait tout l'obligeait à se tenir le plus éloigné possible des Spinelli, et ce, pour le bien de Julian, afin d'éviter toutes tensions qui aurait pu ruiner cette trêve que tous avaient voulu signer aujourd'hui. Les mots de Calypso lui avait fait mal, oui, parce que justement elle avait déjà fait un effort surhumain pour ne pas se jeter sur le premier banc aux côtés de Julian, respectant, pour une fois, cette antipathie que la Spinelli nourrissait à son égard. Elle s'était attaquée à elle, à mot couverts, à sa famille, et a une grande partie du Sénat aussi. Dans un sens, Sara comprenait et adhérait à ses convictions, car elle aussi avait détesté ce Sénat qui bouffait son père, ce Sénat qui avait obligé Sara a être surexposée toute sa vie, ce Sénat qui l'empêchait d'aimer celui qu'elle voulait, ce Sénat qui l'avait obligé à s'endurcir à force de subir les diverses attaques des camps adverses. Oui, le banc de droite regorgeait d'hypocrites, mais pas son père, pas elle, ça non... Son père subissait un deuil lui aussi. Bon, certes, il ne s'agissait pas du même que pour la famille, mais Giovanni Spinelli était partie intégrante de la vie de Paolo Giolitti, depuis toujours, et pour toujours pensait-il alors. Pourtant il avait perdu cet homme, son plus grand rival, sa raison de se lever le matin avec cette rage d'un boxeur montant sur le ring. Allait-il garder foi en son métier, en sa vocation maintenant qu'il avait perdu son plus bel adversaire ? Son seul adversaire ? Sara en était persuadée, il lui suffisait de regarder son père pour en avoir la conviction : Paolo regrettait cet homme qu'il appréciait à sa manière. La vraie hypocrite dans l'histoire ? Olivia ! Elle venait pour quelles raisons, elle, au juste ? Pourquoi avait-elle accepté d'accompagner Paolo ? Car Sara le savait, Paolo avait beau exiger certaines choses, Olivia finissait toujours par n'en faire qu'à sa tête. Sa présence ici témoignait donc d'une réelle envie de sa part... Etait-ce Dante qui lui avait fait bouger son derrière ? Sara jeta un coup d'oeil à son "beau-père". Il se tenait à l'écart, une sculpturale brune à la main... "Ca fait mal, maman ?" avait-elle envie de balancer à sa mère. Mais Sara n'était pas aussi vil qu'elle, et elle se contenta de reporter son attention sur son père, toujours dans son explication concernant le pourquoi il se devait, en tant que nouvel homme fort du Sénat, d'aller avec sa famille, présenter ses respects à la famille du défunt... C'est qu'il commençait à lui courir sur le haricot avec son "homme fort".
    - Il y a des actes que le Sénat ne peut pas t'obliger à faire, voyons ! S'agita-t-elle à voix basse, de manière à ce qu'on ne puisse pas surprendre la conversation en dehors du cercle "familial" des Giolitti. Tu étais présent à la cérémonie, c'est déjà pas mal. Tu es peut être le nouvel "homme fort" du Sénat, mais tu n'en es pas moins l'ennemi n°1 du défunt. Comment crois-tu que sa famille va prendre les condoléances de celui que 50% de la Presse désigne comme l'instigateur du crime ? Car il y avait ça aussi. Un sondage était récemment sortit, demandant à la population italienne qui, selon eux, avait le plus d'intéret à voir Giovanni Spinelli mourir ? Et la réponse était nette et sans appel : Paolo Giolitti ! Suivi de près par sa fille, puis Julian, et pour finir Dante. Alors "homme fort" ou non, ses condoléances ne seraient pas les bienvenues. D'autant plus que Sara se voyait mal les présenter, elle aussi, à la famille. Qu'était-elle censée faire ? Serrer la main de Julian ? Tssss ridicule !

    Mais son père ne souhaita pas entendre raison, et elle fut contrainte et forcée de le suivre. Il s'insérèrent dans la file et attendirent leur tour. Sara lissa le satin de sa robe, réajusta son bustier, replaça correctement ses lunettes de soleil, juste pour occuper ses mains, juste pour s'occuper l'esprit alors qu'une grande tension et une immense appréhension s'emparait d'elle. C'était ridicule, toute cette situation était ridicule ! Attendre dans cette file afin de pouvoir témoigner son affection et son soutient à Julian, alors que c'est ce qu'elle faisait tous les jours était ridicule ! Aller présenter ses condoléances à des filles qui souhaitaient la voir disparaitre était ridicule ! Pourtant, plus elle s'approchait, et plus elle se sentait à sa place. Elle le voyait, elle le lisait sur ses traits, il avait besoin d'elle. Il ne l'avait pas vu encore, mais cela ne saurait tarder, et alors elle ne pourrait se contenir, elle le savait. Qu'allait dire Paolo ? Allait-il juger cela comme une provocation ? Non, non, non, elle devait se montrer raisonnable. Elle prendrait la main de Julian dans la sienne, sans un mot, juste pour lui faire comprendre qu'elle était là, puis elle ferait tête basse jusqu'à ce qu'elle soit hors de portée des Spinelli... Oui, c'était bien ça ! Très bien même ! "...Merci Calypso, merci. Je ne te pardonnerais jamais ce que tu viens de faire, jamais.." Son regard quitta la pointe de ses escarpins pour se braquer sur Julian. Elle n'avait pas entendu le début de la conversation, mais la fin et le ton employé lui donnait une assez bonne idée de ce qu'il en était... La trêve aura donc été de courte durée... Fallait-il pourtant qu'elle intervienne ? Non ! Pour dire quoi ? Faire quoi ? Tenter de calmer les choses ne ferait que les envenimer par sa simple présence, elle le savait. Aussi resta-t-elle immobile à quelques centimètres de Julian qui remarqua finalement sa présence... Elle aurait souhaité qu'il puisse lire le reproche dans ses yeux, mais les siens semblaient si tristes qu'elle ne pu s'y résoudre. Il avait besoin d'elle, il la suppliait. Il n'avait pas besoin de mots, son seul regard suffisait... Sara reporta le sien sur son père, espérant que pour une fois, il lui donnerait son feu-vert, mais c'était comme croire au Père Noël à 24 ans : Impensable ! Alors elle décida de passer outre. Tant pis si ça peinait Paolo, tant pis si ça choquait Calypso... Elle amorça un pas, le pas qui la séparait encore de lui, mais fut arrêter dans son geste par un homme qui lui passa devant, se positionnant juste devant Julian. Elle n'avait que son dos, mais cela lui suffisait pour reconnaitre Dante. "Alors quoi ? Tu prends sa place, Julian ? Giovanni est mort, il faut bien quelqu'un pour parler comme il le ferait !" Seigneur ! Ça allait dégénérer ! Il fallait que quelqu'un fasse quelque chose, il le fallait, mais tous semblait comme elle, surprit ! Il avait été tellement vite, avait balancé ça avec tant de colère... Et en plus, il était totalement à côté de la plaque ! Y a pas à dire, elle reconnaissait bien l'homme qui l'avait conduite en cellule. "Lâche la un peu, tu ne crois pas qu'elle en a déjà assez a supporter sans avoir son cousin qui lui prend la tête ?" Et Julian alors ? N'avait-il rien à supporter pour sa part ? Qu'est-ce qu'il croyait ? Qu'il se la coulait douce en sirotant une pina-colada sur la plage ? Sara serrait les dents, sentant l'énervement grimper face à cet homme injuste qui ne comprenait pas que ce que Julian reprochait à Calypso c'était justement de perpétré les faits de Giovanni... "Je couche avec tes copines, je couche avec ta belle-mère..." Non, mais alors là, bien ! Très bien ! Avec ironie, Sara aurait souhaité l'applaudir, franchement ! Le mari de la Belle-mère en question était juste dans son dos, à quelques centimètres, la belle-mère aussi, la brune sculpturale pas loin, le journaliste de la Republica ne perdait pas une miette, et le président du Sénat restait bouche bée... Bravo ! Bravissimo ! C'était trop pour Sara, et elle savait que ce serait bien trop pour Julian qui devait avoir le poing qui le démangeait... Sara bouscula Dante, sans même lui laisser le temps de finir sa dernière phrase, et se plaça devant Julian...
    - Ce n'est ni le lieu, ni le moment, Dante ! Cracha-t-elle entre ses dents. Les leçons de morale, on ne les donne que lorsqu'on sait de quoi on parle ! Son ton était cassant et sec, mais sa voix était basse. La puissance qu'elle ne mettait pas dans son timbre résidait dans son regard. Colère, reproche, rancœur, voilà tout ce qu'il pouvait lire dans ses yeux alors qu'elle s'éloignait lentement en repoussant Julian en arrière. Elle allait à reculons, ne lâchant pas Dante du regard, comme si elle cherchait à le maintenir à distance par force de persuasion, juste avec ses yeux. Lorsqu'elle fut rassurer par le nombre de mètres entre son fils et lui, elle daigna se retourner, et continua à entrainer Julian plus loin. Dans son dos, Thalie était déjà entrain de prendre le relais. "Alors quoi ? C'est comme ça que vous lui rendez hommage ? Comme si la pire insulte italienne était "tu es comme Giovanni !" ? Vous vous le balancez à la tête sans une once de respect ! Ceux qui ne le respecte pas n'ont pas leur place ici ! Vous étiez pourtant sa famille...Lui, au moins, n'avait pas ce besoin de laver son linge sale en public !" s'écriait la blonde à l'adresse de son oncle, sachant très bien que cela visait aussi, et en partie, Julian...Ce fut Stella qui finit par ramener le calme, mais ça, ni Sara, ni Julian n'en furent les témoins...
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 20 Juil - 5:10

    La brune l'avait entrainé assez loin de la foule. Pas trop loin cela dit, elle ne voulait pas que l'on croit qu'ils fuyaient l'enterrement, ou que Sara l'enlevait à sa famille. Oui, le qu'en-dira-t-on était très important pour eux, surtout en ce jour... Ils étaient encore en vu, ainsi le message était clair "je le calme, et je vous le rends", du moins Sara l'espérait. Elle l'obligea à s'asseoir sur un muret entre deux colonnades soutenant le mur d'enceinte de la basilique, et vint se poser tout contre lui. Il était à bout, rongé par la colère et la tristesse. Une veine palpitait contre sa tempe, et elle le sentait résister contre lui. Elle s'imaginait qu'il tentait de résister contre l'envie d'y retourner et de refaire le portrait de son père, ce qu'il ne fallait surtout pas... Avait-il ne serait-ce que conscience qu'elle était là ? Elle passa le bout de ses doigts sur la partie de son visage encore à peu près intacte, glissa le long de son cou, avant de s'approcher encore un peu, et de l'entourer de ses bras, doucement, tendrement, caressante et apaisante... Elle aurait souhaité être encore plus proche de lui, mais sa satanée robe l'en empêchait, aussi fit-elle de son mieux pour se fondre contre lui. Elle ne releva le nez vers lui que lorsqu'elle le sentit se détendre, et l'entourer à son tour de ses bras...
    - A y est ? Demanda-t-elle avec un petit, tout petit sourire malicieux... Avait-elle réussi son job ? Était-il calmé, ou du moins à peu près ? Elle se redressa un peu, allant passer une main dans les cheveux en bataille de Julian, lui accordant encore un peu de temps... Tu dois te calmer, Julian... Il ne sait même pas de quoi il parle... Il n'était pas à la cérémonie, il est partit juste après ton discours... Quand il saura ce qu'il en est, quand il apprendra les raisons de ton énervement, il s'en mordra les doigts, il se dira qu'il a encore agit comme un crétin, et se punira comme à son habitude... Elle parlait de Dante, bien évidemment. Il avait prit une conversation en vol, et avait pensé bien faire, prenant la défense du plus faible, comme il le pensait. Sauf, qu'une fois encore, il avait mit les pieds dans le plat, qu'une fois encore qu'en il comprendrait il se sentirait le dernier des abrutis, qu'une fois encore il se punirait en s'éloignant des gens qui l'aime vraiment, juste pour se prouver qu'il a raison et qu'il n'est pas digne d'être aimé. C'était simple à analyser, puisque le père et le fils avaient le même mode opératoire... Pourquoi t'en es-tu pris à Calypso, Julian ? Demanda-t-elle doucement, sans cesser ses caresses dans ses cheveux à la base de sa nuque. Pour la teneur de son discours ? Tu connais son point de vue, pensais-tu réellement qu'elle allait changer d'avis aujourd'hui ? Je me suis donnée un mal de chien pour rester en place sur mon banc avec ma mère a proximité en plus, alors tu aurais au moins pu faire en sorte que mon calvaire serve à quelque chose... Il ne s'agissait pas de réels reproches, le ton n'y était pas, elle cherchait toujours à l'apaiser. Tu as mal interprété ce qu'elle a voulu dire... Ce n'était pas après moi qu'elle en avait, enfin pas totalement... Elle est triste, déboussolée, elle a besoin d'un cheval de bataille, mais une chose est a retenir dans son discours, Amore... Giovanni t'aimait, il t'a aimé jusqu'à son dernier souffle. Il n'a juste pas eu le temps de te le dire... Je ne le connaissais pas, mais tes sœurs en ont assez bien parlé pour que je me fasse une idée... C'était un homme têtu et tu as osé le défier... Il s'est laissé emporter par sa fierté, c'est tout... Il pensait avoir le temps pour ça. On pensait tous qu'il avait encore le temps pour ça... C'est ce que Calypso a cherché à te dire... Sauf que tu te sens bien trop coupable pour accepter ce qu'elle avait a te dire... D'une main elle lui attrapa le menton, souhaitait l'obliger à une connexion visuelle avec elle. Regarde-moi... J'ai tort ? Tu t'es montré très dur avec Calypso, et pourtant tu l'aimes, n'est-ce pas ? Tu l'aimeras toute ta vie, tu la protégeras, tu seras capable de te sacrifier pour elle, je le sais... Et pourtant... "Je ne te pardonnerais jamais ce que tu viens de faire, jamais...". Ça ne te rappelle rien, Julian ? Il voyait très bien où elle voulait en venir. Sans même s'en rendre compte, il venait de faire vivre à Caly, ce que Giovanni lui avait fait vivre un certain matin de mai dans une limousine devant le Sénat... Ton père a raison, tu ressembles beaucoup à ton grand-père, plus que tu ne l'imagines... Mais je te rassure, cela n'a rien d'une insulte. C'était un grand homme; impulsif, vif, passionné, sanguin... comme toi... comme ton crétin de père aussi... ajouta-t-elle en levant les yeux au ciel... Vous avez les qualités de vos défauts et vous apprenez de vos erreurs. Il t'aimait Julian, autant que tu l'aimais toi... Vous n'avez pas su vous le dire, mais il le savait. Tu le connaissais mieux que personne, mon coeur, alors réfléchis bien à son comportement envers toi, ôte-toi de la tête toute cette rancœur qui obscurcie ton jugement, repense a ce qu'il avait déjà vécu avec son fils, et dis-moi si toi aussi, tu n'aurais pas eu une réaction sanguine et disproportionnée à sa place ? Ne deviens pas comme ton père, Julian, je t'en prie... Accepte l'amour que les gens te porte, et ne sous-estime pas les idioties que cet amour peut nous faire faire... Elle parlait pour Giovanni, évidemment, pour elle-même également, mais aussi pour Caly. Ce qu'elle avait dit à la toute fin de son discours, Sara l'avait vécu comme une preuve d'amour que Julian n'avait pas su entendre. Il fallait qu'il accepte que les gens puissent l'aimer autant qu'il se détestait..."Julian ?"... La voix féminine provenait du centre de la place... Stella appelait son fils, son timbre résonnait d'une pointe d'inquiétude qu'elle avait du mal à dissimuler... Elle l'appelait car il était temps pour lui de se rendre au cimetière... Et il était temps pour Sara de partir rejoindre les "autres", ceux qui n'assisteraient pas à cela, ceux qui n'y était pas conviés... Sara l'avait compris, Julian l'avait compris, et ils se regardaient comme deux enfants effrayés par le noir à qui on s'apprêtait a éteindre la lumière. Je viens ! Lâcha-t-elle finalement, un éclair de détermination éclatant dans ses pupilles. Tant pis pour Paolo, tant pis pour les autres, tant pis pour la Terre entière. C'était Julian et Sara, l'un n'allait pas sans l'autre, à prendre ou à laisser. Il avait trop souvent refusé son aide ces dernières semaines, pour qu'elle lui tourne le dos alors, qu'enfin, il l'appelait au secours.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 20 Juil - 11:44

    Une question était sur toutes les lèvres en cette triste, mais néanmoins pleine de rebondissements, journée : Que venait faire les Giolitti ici. Sara et Paolo avaient de très bons alibis : père et fille avaient ou allaient dédiés leurs vies au Sénat, il était de leur devoir de se trouver ici pour représenter leur « parti », mais Olivia, que venait-elle faire ici ? A vrai dire elle venait se régaler du spectacle. Sara avait raison sur de nombreux points lorsqu’il s’agissait de sa mère, c’était une vipère, une salope, une trainée… Mais elle se trompait aussi sur de nombreux aspects de la personnalité de sa mère, par exemple, la belle Olivia n’était pas uniquement présente pour se repaitre d’un potentiel « drama », parce que qui disait Spinelli réunit pensait soucis garanties, non Olivia n’était pas là uniquement pour cela mais, ca ne manqua pas d’arriver en effet. Les deux petites filles du défunt attaquèrent gaiement tous crocs dehors après une vaine tentative de médiation de leur cousin, frère, bref de Julian l’actuel « fiancé » de sa fille, et oui, Olivia avait noté le bracelet ornant possessivement le poignet de sa fille et au vu de la facture et de la justesse des breloques accrochées ; n’avait pu que penser que Julian était l’investigateur d’un tel présent. Bref, ce n’était pas le propos, Julian avait tenté de jouer la carte de la médiation alors que tous s’attendaient à ce qu’il casse un peu de sucre sur le dos du défunt, mais non, il l’avait joué « cool Raoul, on est tous frères, aimons nous », assez flippant ce don qu’avait les hommes de cette famille à compartimenté leur émotions, ils étaient presque aussi calculateur qu’elle, elle devrait se méfier de son « gendre », si celui-ci officialisait devant un prêtre sa relation avec sa fille. Mais face au calme olympien de leur cousin les deux filles de Stella et Livio avaient brusquement sorties des griffes longues et affutées qui avait surpris tous le monde, finalement Julian n’était pas le seul à avoir hérité du comportement sanguin et du ton tranchant et insidieux de Giovanni. Les gamines étaient aussi bien dotées à ce niveau par la magie des gênes. Si Olivia avait été une bonne mère, enfin elle était une mère et une épouse mais pas dans le sens conventionnel, elle agissait différemment et montrait son affection d’une façon toute personnelle, elle aurait réagit plus vivement que ce qu’elle avait fait, en effet elle s’était contenté de posé une main dans le creux des reins de son mari pour le forcer au calme, et avait jeté à un regard de biais à Sara pour s’enquérir de son état d’esprit. Elle avait lu de la tension sur le visage de sa fille, mais contrairement à son père elle n’était pas un être qui dévoilait ses sentiments au premier qui la fixait dans les yeux, en effet en dehors du Sénat Paolo était un homme comme un autre, et lorsqu’Oli le regardait dans les yeux elle lisait en lui comme dans un livre ouvert. Quand on y songeait la famille Giolitti n’avait de famille que le mot, normalement en tant qu’épouse Olivia aurait du être ici pour soutenir sa fille qui venait elle-même soutenir son petit ami, mais elle aurait du également être là pour faire face avec son mari et rendre hommage à un de ses opposant disparut. Mais voila elle avait elle-même brisée cette famille il y avait de ça longtemps. Et elle devait l’admettre elle ignorait elle-même pourquoi elle était là : par amour ? Par devoir ? Par envie ? Par machiavélisme ?

    Surement était-elle là pour servir de bouc émissaire à Sara, car au vu des regards meurtriers que lui lançait sa fille Olivia était responsable de tous les mots de la Terre. Pourtant pour une fois mère et fille étaient du même avis. C’était une mauvaise idée que de vouloir aller présenter leur condoléance au Spinelli. Une très mauvaise idée, non pas qu’Olivia eut peur de la mauvaise humeur des blondies que semblaient produire en chaine Stella et Livio Spinelli, mais elle redoutait plus la réaction stupide de Dante Spinelli, car il ne pouvait que réagir stupidement, de plus Olivia n’avait pas vu Sofia depuis un certain temps, depuis que la jolie rousse avait eut une aventure avec Dante a vrai dire, l’amour de jeunesse de la belle Moretti. Et bien sur ca ne manqua pas. Dante avait piqué sa crise. Mon dieu mais cet homme était-il vraiment stupide ou était-il seulement inconscient ? Parler de leur aventure « Je couche avec tes copines, je couche avec ta belle-mère… » A trois centimètres du mari cocufié, mais était-il donc un véritable con ou le faisait-il exprès ? Du coin de l’œil Olivia observa son mari, c’était une chose de savoir que sa femme le trompait, s’en était une autre d’entendre l’amant de sa femme s’en venter de dos à lui. Olivia posa alors son regard sur Stella tandis que sa fille intervenait, toutes griffes dehors la louve semblait de retour, elle défendait son homme, son « amore » face à une blessure de plus, elle faisait tampon entre le poing de Julian et le visage de Dante, déjà suffisamment amoché comme ca. Olivia était surprise, rare était les fois où Sara s’opposait à son père, elle pouvait les comptés sur les doigts d’une main, et toutes ses fois une seule personne était en cause, Julian. La fille ne ressemblait plus tant que cela à la mère. Le regard de Stella se darda sur Olivia, sans une once de méchanceté, cette femme était connue pour être la femme parfaite, mais plutôt de compassion comme si elle s’excusait pour Dante, Olivia leva un sourcil étonnée et déclara doucement comme le voulait les circonstances à la mère de Julian.

    « Nous souhaitions vous présentez nos plus sincères condoléances, mais j’ai bien peur que ce n’ait fait qu’aggraver votre chagrin. »
    « Giovanni vous estimait beaucoup Paolo, à ça façon mais vous aviez son respect pour votre opiniâtreté »
    Murmura doucement Stella à Paolo, puis se tournant vers Olivia elle ajouta de façon a ce qu’elle seule l’entende. « Sara est une jeune femme bien, elle aime Julian, ne gâcher pas cela, vous savez comme moi que Dante ne vaut pas cette peine à vos yeux. »

    Olivia laissa retombé légèrement le sourire de circonstance plaqué sur ses lèvres, Stella Spinelli n’était peut être pas si parfaite que cela, elle aussi protégeait sa famille comme une louve en colère. Olivia inclina brièvement la tête pour signaler que ce n’était pas dans ses projets. Contrairement a ce que tout le monde pensait Olivia aimait sa fille, elle ne savait simplement pas le montrer de peur de perdre tout ce pour quoi elle s’était battue. Mais en agissant ainsi elle avait perdue sa fille. Posant sa main sertie de son alliance sur le bras de son mari elle murmura.

    « Rentrons… Sara nous rejoindra plus tard. Elle est là où elle devrait être Paolo, oublions une journée qui il est veux-tu ? »
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMar 21 Juil - 1:31

    Que ressentait Paolo Giolitti ? C’était sûrement là une question que nombre de personnes, présentes ou non dans cette église, devait se poser. Cependant, certaines autres personnes ne devaient en avoir peu de choses à faire, plus importées pour le fait d’être ici, vues, pour pouvoir dire plus tard « L’enterrement de Giovanni Spinelli ? Bien sûr que oui, j’y étais ! Ne me manquez pas de respect, je vous prie ! Je suis tout de même une personne importante, voyons ! » ,ou trop plongées dans leur souffrance et leur deuil pour se demander autre chose que « pourquoi lui ? ». Mais au final, que ressentait Paolo ? Oui, il ressentait quelque chose, forcément, mais cela ne franchirait pas le seuil de ses lèvres, ou du moins, personne ne parviendrait à l’entendre exprimer tout le fond de sa pensée. Il en avait toujours été ainsi, Paolo ne parlait jamais réellement de ce qu’il ressentait, même avec les siens, ce qui expliquait ses difficultés à dire à sa fille qu’il l’aimait, parce qu’il n’y avait aucun doute là-dessus, il aimait et chérissait sa fille plus que tout. Il était le petit fils de Giovanni Giolitti, ce leader et chef incontesté. Il était le fils de Milo Giolitti, plus froid que la banquise. D’ailleurs, si celle-ci fond, cela signifie qu’elle se réchauffe, non ? Mais tout en étant un Giolitti et en perpétuant nombre de traditions et d’habitudes héritées de ses aïeux, Paolo était différent d’eux. Indéniablement, il était l’un des Sénateurs à sortir le plus de son bureau, refusant de rester sans cesse cloitrer dans son bureau au Sénat. Il avait voué sa vie à la politique et était un homme politique. Jamais il n’avait choisi d’entrer dans les ordres et de devenir moine. D’ailleurs, loin de la soutane, lui ne portait que des costumes de grands couturiers, faits sur mesures. Il était accessible, ne vous prenait pas de haut. Il était même possible de le rencontrer sur rendez vous, même si, cependant, il fallait prendre ce fameux rendez vous au moins trois mois à l’avance. Il souriait toujours, ne tirait pas sans cesse une tête de trois pieds de longs. Il était loin d’être comme la grande majorité de ses collègues, tous bords confondus, qui n’extirpaient leur séant de la chaise de cuir de leur bureau que pour aller, de temps en temps parfois, aux séances sénatoriales. Il était svelte et musclé, comme s’il n’avait encore que 25 ans et était au zénith de sa jeunesse, et n’avait donc rien du physique enrobé et de l’embonpoint de nombre d’autres Sénateurs. Oui, il ressentait quelque chose, forcément, car l’on ne peut rester insensible face à la mort, jamais … Bien sûr, il n’en était pas tant attristé au point de passer ses journées à pleurer, mais il était sûr que cela lui avait fait un choc, parce qu’il y avait donc quelqu’un sur cette terre qui abhorrait Giovanni plus que lui, parce qu’il y avait sur cette planète quelqu’un d’assez sûr de lui pour abattre un tel Sénateur lors d’un bal bondé, au milieu d’une foule compacte et importante, sans toucher quiconque d’autres, et sans se faire arrêter avant qu’il n’ai quitté la salle de réception.
    Paolo était fermé, insondable, sauf pour Olivia, visiblement. Il suffisait qu’il sente les prunelles de sa femme se poser sur lui pour qu’il sache qu’elle était alors à l’instant même de lire en lui comme s’il n’avait jamais été qu’un livre ouvert.

    Visiblement, les discours de tous les membres du Clan Spinelli qui souhaitaient s’exprimer étaient clos, venait désormais son tour. Il avait bien évidemment accordé de l’attention aux propos d’Athalia et de Calypso, mais il en fallait plus pour le mettre à terre, beaucoup plus. D’ailleurs, personne n’y était encore jamais parvenu. La seule personne qui avait frôlé l’exploit était Giovanni, mais jamais celui-ci non plus n’était parvenu à mettre à terre Paolo, au point que ce dernier ne puisse plus se relever. Et maintenant, maintenant, il était trop tard pour ça. Celui qui était allongé, sans vie, sans pouvoir riposter, c’était Giovanni Spinelli, pas Paolo Giolitti. Jamais personne ne parviendrait à ce résultat, ou cela allait il un jour arriver, comme à peu près tout ? Le plus tard serait le mieux en tout cas. Il se leva, et à cet instant, les mains des deux femmes qui l’entouraient retombèrent, plus ou moins mollement, sur le bois du banc. Il remit un peu d’ordre dans son costume, avant de se diriger vers le pupitre. Il releva lui-même la hauteur du micro qui s’y trouvait, puisqu’il était plus grand que tous ceux qui étaient venus ici avant lui exprimer leur douleur et leur désarroi face à la disparition de Giovanni. Sans ça, le micro appuyait contre le nœud de sa cravate. Il posa ses iris sur la photo de Giovanni, et inclina légèrement la tête, comme lorsqu’il saluait le patriarche lorsque celui-ci était encore vivant, lorsque tous deux se croisaient au détour d’un couloir du Sénat. Il y avait toujours eu entre les deux familles, depuis que Giovanni avait trahi les Giolitti, une rivalité sans nom, franche et puissante, mais toujours respectueuse, toujours digne, toujours polie. Il tourna par la suite de nouveau son regard vers l’assistance. Il avait l’habitude de s’exprimer en public, et pour une fois, il devait même reconnaître que, malgré toutes ces mines déconfites, toutes ces personnes aux yeux rouges et gonflés à force d’avoir trop pleuré, l’assistance était plus conquise et à l’écoute qu’au Sénat, où, les trois quart du temps, les trois quart des Sénateurs pionçaient ! Il avait l’habitude, oui. Il savait où poser son regard, quand reprendre une aspiration, où marquer une pause. Chacun de ses mots semblait toujours vous être destiné, à vous et à vous seul, comme si vous étiez seul face à lui, comme si le monde autour de vous n’existait plus, n’existait pas, n’avait jamais existé. Chacun de ses regards vous pénétrait en dedans, trifouillant un petit quelque chose en vous, près de votre âme. Vous vous sentiez alors étrange, bizarre, tout chose, à la fois enveloppé d’une chaleur protectrice et agréable, à la fois apaisé et en sécurité, mais aussi à la fois déstabilisé et mis à nu. Mais la perception restait la même, ne laissant aucun doute possible, il n’y avait que vous pour lui, il n’y avait que vous et lui, lui et vous.


    « Aujourd’hui, notre belle Italie est en deuil. Nous venons de perdre plus qu’un Sénateur, nous venons de perdre un homme. Pour certains d’entre nous, la peine et le deuil sont plus immenses encore, parce que Giovanni était aussi un père, un beau père, un grand père. Giovanni Spinelli était un homme, un homme de caractère, tenace et perspicace, ne lâchant jamais rien, refusant de lâcher, n’hésitant jamais à camper sur ses positions et à ne jamais en changer, même si l’opinion publique ne le suit pas, même si, au sein même de son parti, des doutes surgissent. Giovanni était de la trempe de ses hommes qui vous guident, de ces hommes que vous suivez si vous partagez les mêmes avis que lui. Le prénom Giovanni y est peut être pour quelque chose d’ailleurs.
    Vous le savez tous, lui et moi ne nous sommes jamais réellement entendu, mais je partageais avec lui cette envie de changer les choses, d’améliorer le quotidien de chaque. Nos méthodes et nos propositions différaient, mais nous voulions tous les deux atteindre le même but. C’était un homme de loi, qui savait toujours avancer ses pions avec tact et parcimonie, qui connaissait toute l’Iliade et toute l’Odyssée, nous en citant même des extraits, de mémoire, lors de ses discours, qu’il était l’un des seuls, comme moi, à écrire pour la très grande majorité seul et de lui-même. Même si l’on n’épouse pas les mêmes idéaux politiques qui lui, nous ne pouvons que reconnaître qu’il laisse un grand manque au sein du Sénat. Notre devoir, désormais, est de continuer la lutte, de continuer à se battre pour une Société plus juste, pour une Société plus égalitaire et démocratique. »


    […]

    « Je vous remercie toutes deux de tant vous préoccuper de ma survie, mais je vous assure que vous feriez mieux de garder vos forces pour autre chose. Je me dois d’aller présenter mes condoléances, il aurait fait de même s’il avait s’agit de moi, j’en suis persuadé. Allons- y. »


    D’un même geste, loin d’être concerté, mais tout ce qu’il y avait de plus synchronisé, Sara et Olivia, soit sa fille et sa femme, qui entouraient Paolo, remirent en place leurs lunettes de soleil de grande marque de luxe. Tous les trois se placèrent dans la file d’attente, qui menait au Clan Spinelli, uni, qui recevait les condoléances de tous, les unes après les autres. Il connaissait par cœur le fonctionnement bien rodé et bien huilé de la presse, avec le temps, il avait tout compris. Les sondages étaient tout ce qu’il y a des plus aléatoires, allant et venant à mesure des humeurs du peuple. Oui, ce dernier sondage montrait que la majorité de la population le plaçait coupable numéro 1 dans la mort de Giovanni, mais demain, ou dans une minute, tout ceci pouvait changer. Mais lorsque le Clan Giolitti fut arrivé au niveau du Clan Spinelli, il semblait que les mots durs étaient déjà échangés au sein même de ce dernier clan. C’était bien là la preuve qu’il ne fallait pas négliger l’hypothèse d’un règlement de compte familial. Il sentit se poser sur lui le regard de sa fille. Elle aurait eu exactement le même si elle avait de nouveau eu 6 ans et lui réclamait un poney, que si elle avait de nouveau eu 14 ans et voulait obtenir de lui l’autorisation de sortir avec des amies en ville, la nuit. Mais elle avait 24 ans, et même s’il l’adorait et la chérissait, jamais il ne changerait d’avis sur ce point là. Elle pouvait tout aussi bien taper du pied sur le sol, se rouler à ses pieds, le menacer de se jeter du Pont Saint Ange s’il n’accédait pas à sa requête, il ne changerait pas d’avis. Lorsque c’était non, c’était non. Mais depuis quelques temps, depuis sa pseudo histoire d’amour passionnelle et plus forte que tout avec le rejeton de la famille Spinelli, elle était prête à lui désobéir, et à contrecarrer ses volontés. Il ne préféra rien dire, parce qu’il tenait absolument à éviter tout scandale, mais l’envie de lui donner la fessée, comme il l’avait trop peu souvent fait lorsqu’elle était plus jeune était là. Il fut cependant dévié de cette pensée par l’arrivée de Dante Spinelli. Il ne le connaissait pas, Olivia, elle, était en avance, pour ça. Mais il avait toujours éprouvé une certaine curiosité, assez malsaine, il fallait l’avouer. Il n’avait rencontré Dante que récemment, avant, il était trop jeune pour prêter attention à lui lors des réceptions Sénatoriales, du temps où c’était encore son père Milo qui était Sénateur. Il se dit déçu de lui, lui qui avait tenu tête à Giovanni, lui qui avait été le seul, Julian mis à part car les récents événements n’avaient pas encore eu lieu, à réussir à sortir Giovanni de ses gonds, lui, l’homme toujours sûr de lui et maître de lui-même, en toute occasion. Mais finalement, Dante avait tout du gigolo, de l’homme de cabaret, et n’était donc pas réellement intéressant. Mais il avait couché avec Olivia, la femme de Paolo, et s’en vantait désormais, ce qui assura ce dernier sur son jugement. Dante était un crétin, le gène de la connerie n’épargnait donc même pas les grandes familles respectables.

    « Il serait réellement regrettable qu’il ne vienne envie à un autre de vous faire un second œil au beurre noir. Cela vous empêcherait pourtant peut être de passer du bon temps avec une femme qui est loin d’être la vôtre. Je serais vous Dante, je prendrais plus cas de ce qui se passe alentour avant de parler. »

    Il souriait, calmement, même si en lui, un peu de magma montait, bouillant. Il venait de menacer à mots couverts Dante, et espérait, escomptait qu’il se le dirait pour dit, et qu’il cesserait immédiatement de faire son coq. Heureusement, Stella, telle une étoile qui vous apaise, intervint, dardant son regard sur Olivia, et alors que celle-ci présentait ses condoléances à la famille Spinelli, Paolo tentait d’entendre ce que disait Sara à Julian, mais elle s’était quelque peu éloignée, et cela lui était impossible. Et puis, Stella s’adressait à lui, faisant alors fie du fait que la logique aurait voulu qu’elle réponde à Oli’ avant de lui parler à lui, mais elle était bien éduquée et au courant de ce qui se faisait dans leur milieu. Il inclina de nouveau la tête, signe de son accord et de son remerciement.

    « Et je respectais la façon avec laquelle il dirigeait son parti. Nombreux sont ceux qui auraient ployés sous le poids de la tâche, d'autant plus qu'il occupait cette place depuis tant d'années
    Nos familles sont liées, pour des raisons différentes d'hier aujourd'hui, mais elles sont liées … »


    Il sentit la main de sa femme se poser sur son bras et entendit son murmure. Non, il ne le voulait pas, pas au fond de lui. Julian avait besoin d’aide, ça, c’était sûr, mais alors, il fallait aussi psychanalyser toute la famille Spinelli, et pas lui seulement. Mais lui aussi avait besoin de soutien. Après tout, se retrouver soupçonner d’un acte aussi abominable, affreux et inhumain qu’un meurtre laissait forcément des traces sur tous, même sur les hommes aussi forts que l’était Paolo. Mais une nouvelle fois, il céda aux yeux de sa femme, et lui déposa même un baiser sur le front, signe de sa reddition, signe qu’il acceptait de se ranger à son avis. Mais avant, il fallait qu’il parle à sa fille, qu’il s’assure que certaines règles étaient bel et bien fixées, comme lorsqu’elle n’était encore qu’une ado. Mais alors qu’il était tout près d’elle et que Stella appelait Julian, il l’entendit, et son cœur sembla une nouvelle fois se scindre en deux, comme lors du Bal, lorsqu’elle lui avait avoué son amour pour lui. Une partie de lui la détestait et voulait qu’elle se taise, tous les moyens étant alors bons pour y parvenir, alors qu’une autre l’adorait, alors que cette même autre partie voulait la soulever de terre, comme si elle n’était qu’une petite fille, pour ne plus jamais la lâcher après l’avoir attiré tout contre lui. Ce fut la première partie qui parvint cependant à s’exprimer le plus.

    « Sara … Ta mère et moi rentrons.
    Tu sais, on ne peut pas avoir deux places … »


    Il tourna les talons, emportant alors avec lui, dans son mouvement, sa femme, qui devait bien se demander ce qui se passait. Bienvenue à Dallas Oli ! Dis pas que tu n’en savais rien, tu es l’une des héroïnes les plus actives !
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMar 21 Juil - 23:58

Devant lui elle se tenait, écoutant attentivement chacune de ses paroles. Plus il parlait plus elle voyait ses épaules se redresser, son dos se raider, sa tête se lever. Quelque chose s’était passé dans la tête de Dante. Quelque chose qu’elle n’Avait pas vu et ne comprenait pas le moins du monde. Mais elle écoutait pour comprendre. Elle ne voulait que ça comprendre. Sous ses yeux, elle le voyait redevenir le Spinelli qu’elle connaissait si bien. Il retrouvait la confiance qu’il avait toujours eu en lui-même. Et elle voyait de la colère. Énormément de colère contre Giovanni. Elle ne croyait pas que c’était le meilleur moyen de faire le deuil de son père. Lui en vouloir et le détester ne changerait rien. Au moins quand il était déprimé il donnait l’impression de vouloir changer.

« Je ne vais pas me battre pour lui. »

Elle haussa les sourcils, mais ne posa pas la question qui lui brulait les lèvres. Elle devait se taire et le laisser faire. Comme elle n’échappa pas à ses mains quand il la fit prisonnière. Elle devinait ce qu’il allait dire dans les prochaines. Et ça ne changerait rien. Il serait encore celui qui l’a abandonner, même s’il avait réussit à le lui faire oublier les jours précédents. Il serait toujours Dante. L’homme de ses dames. Elle ne devait pas l’oublier. Elle ne devait pas tomber dans le piège une autre fois. Ce fut donc le cœur et l’esprit fermé qu’elle entendit sa résolution. Probablement la plus sincère qu’elle ait entendu à ce jour.

« Pour toi, pour Julian, pour Thalie et Caly… Pour Livio et Stella et pour tous ceux que j’ai déçu toute ma vie. Je ne vais pas attendre qu’ils soient morts pour le faire. »

Elle baissa la tête, honteuse de ce qu’elle avait pu penser une seconde plutôt. Elle avait toujours une tendance à faire confiance. Dante avait brisé cette confiance une fois et maintenant il lui demandait de la lui accorder à nouveau. Il ne l’avait pas dit à voix haute, mais elle le voyait dans ses yeux. Ou peut-être n’était que ce qu’elle espérait sans se l’avouer.

Le baiser la prit par surprise. Cette sensation lui avait manqué pourtant. Sentir ses grandes mains sur son visage, tout lui avait manqué. Le temps s’arrêta pendant un moment. Elle perdit la notion de où elle était et se laissa aller dans les bras de l’homme. Jusqu’à ce qu’ils soient force de se déplacer.

« Disons que c’est pour me donner un peu de courage parce que merde… Je ne suis pas aussi courageux que lui moi. »

Elle lui sourit avant de l’embrasser plus brièvement cette fois.

“L’heure de vérité, mon ami.” Murmura-t-elle, alors qu’ils approchaient de la famille et de ceux qui avaient, pour la plupart, assisté à la cérémonie.

Les disputes familiales étaient immanquable dans ce genre d’événement. Elle avait fait une belle scène à sa mère devant la centaine de personne qui attendait encore pour lui donner leur condoléances. Sa mère lui avait remit cette dispute sous le nez pendant des semaines. L’humiliation publique avait-elle dit. MAis elle avait mit en terre son bébé ce jour-là et n’avait pas regretté un instant les paroles qu’elle avait dit à sa mère. Mais les Spinelli étaient différents et Dante avait un don pour se foutre dans la merde tout seul. Un coup de coude, puis deux pour le faire taire. Puis elle le laissa. Allant se placer dans la fil pour présenter ses condoléances, juste derrière les Giolitti. Elle allait d’ailleurs adresser la parole à Olivia, une vieille amie quand la situation dégénéra.

Mais vas-y, après tout, je couche avec tes copines, je couche avec ta belle-mère, elle a fait pire que ça Calypso? »

Son regard croisa celui d’Olivia à quelques pas d’elle. Elle avait une envie folle d’aller lui mettre une claque et tourner les talons, mais il ne méritait pas une telle marque d’attention. On lui en donnait déjà bien assez. Elle regarda le reste de la scène d’un œil vide en se repentant à quell point elle avait été idiote. Puis son regard croisa celui de Livio et elle secoua la tête. Lui comprendrait pourquoi elle tournait les talons à l’instant même et partait sans le moindre mot.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

AGE : 24 ans
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ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 22 Juil - 4:07


    La confusion, l'agressivité, la colère, la rancoeur, tout ce à quoi Thalie pensait sa famille à l'abri, et pourtant, tout ce qui règnait à présent autour d'elle. Même si elle avait sentit le vent tourné, elle n'avait pas envisagé une telle situation. Aujourd'hui était une journée particulière ou tout un chacun se devait de garder ses rancoeurs de côtés, de faire bonne figure afin de rendre un dernier hommage à Giovanni, lui qui prêtait tant d'importance aux apparences. Une famille unie, il devait de le faire croire, et surement que Thalie y tenait plus que tout parce qu'elle aussi elle voulait y croire. Un peu naïve elle espérait que les récents événements allaient ressouder sa famille, mais force était de constater qu'à présent que le noyau central avait implosé, il ne restait plus que des miettes éparpillées. Elle avait sentit son frère se tendre lors du discours de sa soeur, et elle ne doutait pas qu'il y avait entendu ce qu'il croyait avoir a attendre de la part de Calypso. Puis elle avait sentit Caly se tendre durant le discours de Paolo, et pour ça, elle ne pouvait blâmer sa petite soeur. Elle non plus n'avait que peu apprécié. Le Sénat ne pouvait-il pas désigner un autre orateur ? L'ennemi juré de son grand-père, était-ce réellement un choix judicieux ? Toutefois elle tenta de ne pas y songer, de garder la tête haute. Comme Calypso l'avait dit, aucun hypocrite ne viendraient les déranger dans leur deuil. Car en cet instant, Thalie en était sûre, le danger venait de l'extérieur... Comment aurait-elle pu croire qu'il était au sein même de sa famille ? Cela avait commencé avec Julian. Il était situé entre Caly et elle, et à voix basse lâcha son venin sur la cadette. Non, mais il avait bu ou quoi ? Non content de s'en prendre à Caly, il citait le nom de Giovanni telle une insulte. Avait-il oublié où il se trouvait ? Avait-il oublié de quel enterrement il s'agissait ? Elle connaissait Julian, elle connaissait ses failles, ses faiblesses, ses défauts, et elle savait que s'il se montrait injuste envers Caly, lui n'en avait pas conscience. Seulement, elle connaissait sa cadette aussi, elle savait qu'elle ne se laisserait pas faire sans rien dire et que ces deux grandes gueules risquaient de se bouffer le nez en public... C'était a éviter, et rapidement. Seulement avant que Thalie n'ai eu le temps d'agir, Dante, sur son cheval blanc fit son apparition... Oui, sauf que s'il avait l'attitude du chevalier défenseur de la veuve et de l'orphelin, il n'en avait pas le discours. Lui aussi se mit à se servir de Giovanni comme insulte suprême, et fit un esclandre sur la place publique. Non content d'enfoncer son fils, de se montrer injuste envers lui, il faisait état de son palmarès sexuel devant un parterre de spectateurs plus ou moins concernés. Thalie ne manqua pas l'expression de Paolo Giolitti, puis son regard se porta sur sa femme, puis sur la journaliste politique qui du coup devait se reconvertir dans le "mondain", puis sur Julian... Thalie tenta de s'interposer, mais une brunette fut plus rapide, et tout ce dont la blonde fut capable c'est de s'emparer du bras de son oncle pour l'inviter à l'immobilisme, mais surtout au mutisme... Cela lui rappellait sa conversation avec sa mère, lorsqu'elle lui avait demandé pourquoi elle n'était pas née muette. Sans nul doute, Giovanni aurait répondu "parce qu'un Spinelli muet n'est pas un vrai Spinelli !", mais sérieusement, son oncle mériterait de l'être.
    - Alors quoi ? C'est comme ça que vous lui rendez hommage ? Siffla-t-elle au visage de son oncle, en s'adressant, néanmoins à tout le clan Spinelli. Comme si la pire insulte italienne était "tu es comme Giovanni" ? Vous vous le balancez à la tête sans une once de respect ! Elle lâcha le bras de son oncle, et se tourna sur elle-même, dardant l'ensemble de la foule qui s'était formée autour d'eux. Ceux qui ne le respecte pas n'ont pas leur place ici ! Vous étiez sa famille pourtant... Ajouta-t-elle, plus tristement, à l'adresse de son oncle... Lui, au moins, n'avait pas ce besoin de laver son linge sale en public ! Car oui, Giovanni n'aurait jamais provoqué un tel esclandre ! Les problèmes il les règlait dans son bureau privé... ou il ne les règlait pas, au choix. Mais au moins il n'exposait pas les misérables relations qu'ils entretenaient à la face du monde...
    Ce fut Livio, qui vint au secours de sa fille, l'attrapant dans ses bras et la ramenant contre lui. "Chuuuuut... Calme-toi... On va faire le nécessaire, ne t'inquiète pas. Ils sont bouleversé, rien de plus. Tout le monde n'a pas ton self-contrôl, Athalia..." ajouta-t-il dans un sourire moqueur, lui rappellant, sans un mot, qu'elle avait provoqué, elle aussi, son petit scandale dans la basilique... "Je ne lui ai pas manqué de respect, Papa..." souffla-t-elle, suppliante, pour sa défense... "Je sais... Mais... Ton frère cherche à se déculpabiliser de cette manière, et... pour ton oncle, c'est autre chose... Je vais aller lui parler... Occupe-toi de ta soeur, s'il te plait...". Il déposa un baiser sur son grand front, puis relâcha sa fille. Thalie l'observa filer à grands pas vers la journaliste de la Republica, puis elle-même, s'en alla rejoindre sa soeur.
    - Viens, Birdy... On a plus rien à faire ici...

    S'emparant du bras de sa soeur, elles fendirent la foule. Plus loin, elle entendait Stella appeler Julian. Ainsi il n'avait pas filé ? Bon point pour lui. Thalie était remontée, certes, mais pas au point d'accepter que Julian n'assiste pas à la mise en terre. Elle avait besoin de sa soeur et de son frère. Elle n'avait déjà que trop toléré cette dispute entre eux. A chaque fois que l'un faisait un pas en avant, l'autre reculait ! Bande d'idiots immatures et... aaaaah, elle avait pas de mots ! Les gens n'avaient pas tous présenté leurs condoléances ? Rien à battre ! Les filles avaient mieux à faire. De toutes manières, sur la piazza, leur mercédes les attendait déjà... Thalie fit entrer sa soeur, puis s'y engouffra à son tour... A 200m de là, Livio s'emparait du bras de son frère, et le poussait plus loin, avec douceur, afin de ne pas provoquer un nouvel esclandre. Une fois qu'ils furent hors de portée de voix et de vue, il le colla contre le mur.
    - Tu as perdu la raison ? Sa voix ne portait pas, mais sa colère était réelle. Tu crois vraiment que c'est le moment de te la jouer Superman ? N'as tu pas conscience de l'endroit où tu te trouves ? Tu veux jouer les pères moralisateurs avec Julian ? Et bien tu risques de me trouver sur ta route, Dante ! Il est trop tard pour ça ! Tu peux peut être prétendre a de l'affection, mais pas a de l'autorité... Il s'agit de MON fils ! Tu entends ? Mon fils et ma fille ! Ne te mêle pas des affaires d'une famille dont tu ne connais rien et dont tu n'as jamais voulu faire partie. Tu te trouves ici à l'enterrement de mon père, alors je te serais gré de lui témoigner un peu de respect ! Tu te refuses de l'aimer, même par delà la mort ? N'oblige pas les autres à agir comme toi ! Être comme Giovanni Spinelli n'est pas une insulte, c'est un honneur ! Ne te déculpabilise pas de la sorte ! Il relâcha la pression sur qu'il effectuait sur les épaules de son frère, et se recula légèrement, le ton soudain las... Tu n'as donc pas changé... Même sur sa tombe tu t'en viens le provoquer... C'est bon, Dante, tu avais gagné depuis longtemps, tu avais eu le dernier mot sur le grand Giovanni Spinelli... Pas besoin d'en rajouter une couche en entrainant Julian dans ton chaos. J'ai toujours été très permissif avec toi, j'ai accepté la garde de ton fils sans rien demander en contre partie, je l'ai aimé comme le mien, je l'aime comme le mien, et jamais je ne t'ai empêché de le voir... Mais aujourd'hui je dis 'Stop' ! Je ne te laisserais pas le détruire comme tu t'es détruit, et comme tu continues de le faire... Tu veux prendre tes responsabilités ? très bien, fais-toi soigner d'abord ! Tu veux que ton fils te respecte ? Arrête de coucher avec ses amies ou la mère de son amie... Respecte-le ! Respecte-toi ! On verra après... Je suis sérieux, Dante ! Très sérieux... Il s'agit de mon fils. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour le protéger... Ai-je été assez clair, ou faut-il clairement que je te menace ? Le père tranquille n'était, finalement, pas si tranquille que ça. Qui aurait pu imaginer ce bon Livio, père de famille modèle, mari exemplaire, empoigner son frère et le menacer avec cette hargne dans la pupille ? Il ne fallait pas toucher à ses enfants, voilà tout, et que la menace soit un membre de sa famille, son frère qui plus est, ne changeait absolument rien à la donne. Il se recula encore, calme cette fois, lissant les plis de son costume, mis à mal lors de l'empoignade... Ne m'oblige pas à demander à Julian de signer ce fameux document... Dix ans qu'ils sont dans mon bureau... Tu sais qu'il n'hésitera pas une seconde. Si je ne le fais pas c'est pour toi, pour toi seul, alors ne tire pas trop sur la corde, Dante... Dernière menace, bien plus calme celle-ci, avant de se reculer de nouveau... Maintenant notre père nous attends pour s'en aller. Pour mes filles, pour Stella, essayons d'être une famille unie et normale pour une fois... A grands pas, il s'éloigna de son frère, et s'en alla rejoindre sa femme, qui l'attendait, patiemment, mais dont les mains, nouées, trahissaient l'appréhension. En voyant réapparaitre son époux, elle ne pu retenir un sourire de soulagement... Ouf, les deux frères ne s'étaient pas entretués. Elle soumit Livio a un rapide examen, tâchant de voir s'ils n'en étaient pas venus aux mains, tout de même. Mais le rire amusé de son mari la rassura.
    - Les filles sont parties devant... Julian aussi... et... il n'est pas seul... Lui annonça-t-elle en bon petit soldat, pinçant ses lèvres au moment de l'évocation de la compagne de son fils.
    - Tant mieux ! Il me tarde de voir de quoi elle a l'air ! Depuis le temps que j'en entends parlé ! Est-ce qu'elle a de grandes dents et des griffes pointues ? Une verrue sur le nez ? Des cornes peut être ? Une bosse dans le dos ? Il plaisantait, tâchant de détendre son épouse, mais en son fort intérieur, il craignait les réactions hostiles à cette présence. Evidemment, ni lui, ni Stella ne s'y opposerait. Il était légitime que Julian puisse venir avec celle qui partageait sa vie, tout comme Thalie ou Caly avait été autorisées à le faire, mais justement, cette jeune femme n'était pas n'importe qui, et des tensions pourraient survenir.
    - Un mélange de tout ça, oui... Une jeune femme charmante ! Plaisanta à son tour Stella... mais le coeur n'y était pas.

    La voiture s'immobilisa sur le gravier, et la portière s'ouvrit presque dans la seconde. Le voyage avait été plus que silencieux, Thalie se contentant de serrer la main de sa soeur dans la sienne... Pourtant, ce silence lui pesait. Il fallait qu'elle lui parle, qu'elle la rassure, qu'elle la calme, qu'importe, mais il fallait qu'elle fasse quelque chose...
    - Birdy... Commença-t-elle à l'extérieur de la voiture, tendant sa main à sa soeur. Il ne le pensait pas... Il... Il a tout compris de travers... Comme toujours ! Je sais ce que tu vas me répondre, mais je me dois de te le dire quand même : Tu dois lui pardonner... Combien de fois lui avait-elle déjà demandé ça ? Caly n'en avait-elle pas marre de pardonner à Julian ? Ou, au moins, ne pas lui en vouloir... Il est mal, et il voit le mal partout... mais c'est notre frère, on doit l'aider... Je sais pas comment, mais ce qui est sûr, c'est que ce n'est pas en lui faisant la gueule que ça s'arrangera...
    Toutes deux marchaient sur le chemin de gravier menant jusqu'à la parcelle où serait enterrer leur grand-père, mais Thalie n'eut pas le temps de s'enfoncer d'avantage dans son dialogue de sourds. Sa soeur venait de se stoper, comme ça, d'un coup. Au début, elle croyait avoir dit une connerie, avoir braqué Birdy, aussi posa-t-elle son regard anxieux sur elle, s'apprêtant à présenter des excuses. Mais ce n'était pas la colère qu'elle pouvait lire sur ses traits. Non, c'était la surprise.
    - Quelqu'un m'a dit que je pourrais te trouver ici...
    Cette voix ? Thalie braqua son regard droit devant elle, et découvrit, adossé contre un arbre, le crétin de tous les crétins, j'ai nommé : Kenzo ! Qu'est-ce qu'il foutait là, lui ? Thalie leva les yeux au ciel, alors que sa soeur lâchait sa main pour le rejoindre... Chouette ! Elle allait faire le reste du trajet alone ! D'ailleurs, elle pressa le pas, histoire de ne pas voir les roucoulades de mr & mrs Nunuche... Le brun, pour sa part, ne se gêna pas pour receptionner Blondie dans ses bras...
    - Je sais que tu avais dis que c'était juste la famille, mais quelqu'un m'a dit de ne pas t'écouter, que tu aurais besoin de moi... J'espère avoir bien fait d'écouter cette personne, hein ? La personne en question avait beau être Stella herself, Kenzo préférait vérifier par deux fois. On est jamais trop prudent... Il n'avait pas pu venir à la cérémonie, ça tombait pile dans ses heures de boulots, mais Stella lui avait assuré que le plus important pour Caly, serait la mise en terre... Passage le plus éprouvant... Alors oui, il était là. Dès qu'elle avait besoin de lui il était là, et même quand elle avait pas besoin de lui, d'ailleurs... Il relâcha quelque peu son étreinte, lui vola un baiser, puis s'empara de sa main... Allez, viens... Il ne fallait pas trainer, déjà derrière eux, la famille arrivait en force...
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 22 Juil - 12:12

    Une incroyable claque… Voilà ce qu’elle venait de se prendre. Les mots de Julian résonnaient dans son esprit et la blessaient encore et toujours. Alors c’était tout ? Elle n’était qu’une femme-enfant incapable de s’exprimer ? Mais il s’était regardé ?! Elle le fixait, avec une mine dégoûtée. Car c’est tout ce qu’il lui inspirait… Elle qui aurait voulu retrouver son frère, pouvoir se blottir tout contre lui et chercher du réconfort, elle devait faire face à cet inconnu, méchant et carrément à côté de ses pompes, et de sa petite amie qu’elle ne pouvait pas voir en peinture. Mais quelle magnifique journée pour un enterrement ! Caly avait la nausée, et si ça n’aurait été que d’elle, elle aurait déjà vomi sur ses chaussures pour le remercier de cette si douce attention –ironie quand tu nous tiens… Alors que Thalie s’était réfugiée dans les bras de Livio, après l’intervention de Dante, Calypso en profita pour lui rendre la monnaie de sa pièce. Elle ? Se laisser faire ? Dans ses rêves ouais ! Elle passa sa main sur l’épaule de Dante, comme pour le remercier d’avoir en quelque sorte pris sa défense, bien qu’il avait dépassé les bornes en entrant dans le jeu de Julian, en manquant de respect à Giovanni ; puis elle s’approcha de Julian et murmura tout bas, ne voulant pas faire scandale :
    « Pas le droit ? Mais t’es qui pour en décider ? Je te fais honte ? Regarde toi… Ce n’est pas moi qui insulte notre grand-père… Ce n’est pas moi qui lui manque de respect… Mais vas-y, je ne te retiens pas, va-t-en. Tu peux me cracher dessus tant que tu veux, me blesser de mille et une façons, je suis déjà à terre et je ne pourrais jamais avoir plus mal que maintenant.Elle eut un petit temps de pause, et tout en plantant son regard dans celui de Julian, comme deux lames qui seraient venues le transpercer, elle ajouta : T’as tellement changé… Mais tu sembles te complaire là-dedans, alors continues : blesse et n’arrête pas de penser à ta petite personne. J’ai perdu mon grand-père tout comme toi, mais je souffre doublement, car plus je te regarde, et plus j’ai le sentiment d’avoir aussi perdu mon frère. »

    Elle termina sur ces mots, Livio demandant à Thalie de s’occuper d’elle. La blondinette avait remis ses lunettes noires devant ses yeux, toute retournée par la scène qui venait de se passer. Certes elle avait fait preuve de sous-entendus énormes dans son discours, mais elle l’avait terminé sur une note positive, affirmant alors à Julian que malgré les conflits et tensions Giovanni l’avait toujours aimé, et donc qu’il en était de même pour elle, la petite fille qui faisait son possible pour lui ressembler au patriarche. Et que faisait-il ? Il lui crachait son venin en pleine tête. Avait-elle visée directement sa copine ? Avait-elle pointer du doigts Sara durant la cérémonie ? Non. Et elle ne l’avait pas non plus désigné… Plus un seul échange, plus un seul mot, ni même regard. Elle allait faire sans lui.

    Black Keys – JB

    Bientôt la voiture se stoppa, et les filles descendirent. Calypso défroissa sa robe d’un revers de la main, et resserra sur elle le large foulard noir, tel un châle. Elle savait qu’elle allait affronter la partie de cette journée de deuil la plus difficile, l’épreuve la plus douloureuse à ses yeux… Elle appréhendait, et sentait cette boule de stresse et de nervosité croître dans sa poitrine. Elle se sentait si mal. Mais il y avait Thalie, et le reste de la famille. Papa et Maman, et ses proches… Elle allait l’affronter en gardant la tête haute, il le fallait. Tout en se rendant vers l’emplacement où allait être enterré Giovanni, le discours que lui tint Thalie la dépassa. « Il ne le pensait pas... Il est mal, et il voit le mal partout... » Elle baissa ses lunettes quelques instants, les faisant glisser sur l’arrête fine de son nez, pour finir par répondre :
    « Je m’en moque… Il ne pense qu’à lui, prend tout pour lui, se met en position de victime ; d’unique victime. Je suis mal moi aussi… Tout le monde va mal aujourd’hui. Pourtant, est-ce qu’il m’aide à me sentir mieux ? Non. Désolé Thalie, mais ce qu’il m’a dit ça ne passe pas. »Sa voix tremblotante montrait qu’elle allait de nouveau craquer, et c’est pour cela qu’elle se stoppa, n’ajoutant rien de plus, remontant ses lunettes sur son nez et tournant la tête, pour finir par se stopper net. On pouvait dire que Calypso était rancunière et enfantine à ce moment précis, qu’elle faisait preuve d’un manque de compréhension et de maturité… Mais là, tout ce qui la faisait parler restait la douleur, et seulement la douleur. Il venait de lui planter un nouveau couteau, et cette fois il n’avait choisi le dos, mais le cœur pour cible. Pardonner ? A cette simple idée elle était capable de se laisser sombrer dans un fou rire nerveux, dans un semblant de crise d’hystérie. Or là, elle restait silencieuse, plus que surprise. Lui ? Ici ? Elle n’aurait pas pu espérer mieux comme réconfort à cet instant précis. Elle pressa le pas et vint se blottir dans ses bras. Une fois encore, si elle s’était écoutée, elle aurait fini en larmes. Mais elle prenait sur elle, écoutant la voix apaisante de Kenzo, lui dire qu’il avait suivis les conseils de quelqu’un, et qu’il espérait avoir bien fait. Vu la surprise de Thalie à le voir ici, elle se doutait bien que cette personne était sa mère. Impossible que ce soit Livio, ce dernier étant arrivé il y a peu de temps, et n’ayant croisé Kenzo qu’une fois, en vitesse… Dans une pensée, elle remercia sa mère, se reculant doucement.
    « T’as bien fait, oui… »
    Il lui vola un baiser, tout en s’emparant de sa main, pour au final l’entraîner avec lui. Avançant jusqu’à cet emplacement si détesté, Calypso se tendait peu à peu. Kenzo avait beau être à ses côtés, elle ne parvenait pas à lutter contre ça. Elle vint se placer à côté de sa sœur. Ok, elle avait quelqu’un pour la soutenir, mais ce n’était pas pour ça qu’elle en oubliait sa sœur. Cette dernière avait déjà fait le chemin seule jusqu’ici, et aux yeux de Caly c’était déjà trop. Elle glissa sa main dans celle de Thalie, alors que sa jumelle demeurait dans celle de Kenzo. Elle avait peur, elle avait mal, elle… voulait disparaître. Loin d’ici, très loin…
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 22 Juil - 17:07

    Jamais encore il n’avait ressentit avec une telle envie le besoin de cogné, jamais. Et pourtant il avait à plusieurs reprises jouer des poings depuis son adolescente, il avait cogné le premier petit ami de Thalie qui avait raconté à tout ceux qui désiraient l’entendre que la petite Thalie était une vraie salope « prêt à tout » alors que Julian savait que la jolie blonde ne se sentant pas prête s’était refusée à lui. Il avait cogné l’homme qui aurait abusé de Calypso s’il n’était pas intervenu à temps, il avait frappé Livio même s’il n’en était pas fier, il avait aidé un garçon prit dans une bagarre lors d’une fête…. Bref, ce n’était pas les occasions qui avaient manqués en dix ans, mais jamais encore il n’avait eut une telle envie, jamais il n’avait désiré avec autant d’ardeur que son poing heurte le nez parfait de Dante. L’homme, car il se refusait de plus en plus à le considérer comme son père après qu’il enchaînât trahison sur trahison, parlait sans savoir, avec une colère qui n’aurait pas du se trouver dans sa voix, il était partit lâchement au bout milieu de la cérémonie et se permettait maintenant un esclandre alors qu’a un mètre un journaliste se repaissait de ses aveux. Etait-il con ou le faisait-il exprès pour défier une dernière fois Giovanni depuis la tombe ? De quelle droit parlait-il, se tenait-il à leur côté…. Hypocrite, lâche, salopard, profiteur, il n’avait rien à faire ici, et le regard dur que Julian braquait sur lui ne laissait pas la place au doute sur ce que ressentait notre héritier. Ca allait dégénérer, pas de doute là-dessus, les poings de Julian s’étaient resserrés, il mourrait littéralement de boire un verre, et cette enfoiré, cet homme qui n’avait et ne serrait jamais son père osait le provoquer, l’insulté devant toute une foule, mais ils s’étaient donnés le mot ou quoi ? Il était à côté de la plaque, n’avait-il pas encore comprit qu’a chaque fois qu’il ouvrait la bouche il perdait un peu plus son fils ? L’envie de répliquer verbalement n’était cependant pas assez forte pour que Julian oublie qu’un coup pouvait parfois être plus efficace…. « Tu n’es pas obligé de faire ça », mais il ne savait même de quoi il parlait, il ignorait tout mais agissait comme s’il détenait les clés de la pensée de son fils unique, mais la preuve était qu’il n’en était rien, s’il avait su comment prendre Julian il aurait évité deux choses : le comparer à son grand père, lui rappeler ses « erreurs » avec Karyn la fiancé enceinte de son meilleur ami et son incartade avec sa belle mère qui se trouvait derrière juste derrière Dante avec son mari le père de Sara, Paolo. Mais ce qui lui fit le plus mal ce ne fut pas les propos de son « père » par rapport à ses incartades avec son entourage féminin proche, mais bel et bien ses derniers mots « tu ne crois pas qu’elle en a déjà assez supportée » et lui alors ? Une fois dans sa vie il se voulait égoïste quelques instants, qu’est ce que Dante croyait ? Que tout était beau et rose pour le jeune Spinelli ? Mais que savait Dante de ce qu’endurait son fils ? Rien… Pour lui la vie avait été belle, il s’était moqué de tout : de ce que pensait son père, de son fils, de sa carrière… Seul comptait femmes et débauche pour lui non ? Dante savait il que son fils avait reprit son penchant pour la boisson ? Savait-il qu’il craignait de venir accompagner de Sara chez lui alors qu’il désirait plus que tout l’avoir à ses côtés ? Savait-il les horreurs que Calypso avait pu débiter sur la femme qui partageait l’existence de Julian ? Savait-il que Giovanni avait plus que surement déshérité son fils, lui ôtant ainsi tout espoir d’intégrer un parti qui se plierait aux dernières volontés du défunt ? Non, Dante ne savait rien parce qu’a part lui rien ne comptait, Julian n’avait jamais compté, tout comme il n’avait jamais su à quel point Julian son fils, était une déception pour son grand père tout cela parce que Dante n’avait pas su une fois dans sa vie ne pas défier son père. Il ignorait tout et jugeait, le poing de Julian se serra convulsivement, qu’importait de bien se comporter aujourd’hui, il semblait être le seul Spinelli à avoir décidé d’une trêve de toute façon, à quoi bon si tenir ? Il allait réagir lorsque Sara se plaça entre lui et Dante, elle avait bousculée Dante pour s’interposer entre eux arrêtant Julian à temps dans son mouvement, comment faisait-elle pour prévenir l’instant où il allait exploser ? Nul ne le savait, mais à chaque fois elle se plaçait entre lui et la cible de son courroux, l’empêchant de se nuire. Cette femme était en or, elle savait comment le prendre, quel mots trouvés aussi pour faire descendre sa colère d’un cran à sa simple vu, elle agissait sur lui comment une dose d’héroïne lorsqu’il était accro, elle le calmait et emportait au loin tout ce qui tourmentait son esprit, elle était la femme qu’il aimait, l’amour de sa vie, son unique amour. « Ce n'est ni le lieu, ni le moment, Dante ! » cracha-t-elle entre ses dents serrés, elle était pire qu’une lionne, une louve, elle protégeait sa meute en quelque sorte, sa mâchoire crispée était la seule chose qui reflétait son énervement, elle avait raison si Dante souhaitait réglé ses comptes avec son fils effacé son ardoise en quelque sorte ce n’était pas vraiment l’instant idéal ni même le bon lieu, en plein milieu d’une place, un journaliste non loin et encore une file de personnes attendant pour présentées leur condoléances, mais Sara ne s’arrêta pas là. Sa seconde phrase tout aussi sèche que la précédente claqua avec plus de force malgré qu’elle parlât à voix basse « Les leçons de morale, on ne les donne que lorsqu'on sait de quoi on parle ! » il sentait dans les vibratos de sa voix qu’elle avait été blessée par les propos de la petite cousine de Julian, décidant que tout avait été dit elle fit un pas en arrière, forçant Julian à reculer de sa main tendu vers son torse, il suivit le mouvement sans protester, alors que Sara refusait de tourner le dos à Dante, comme si elle évaluait quelle distance de sécurité était nécessaire à la « survie » du visage de son futur beau père. En d’autres circonstances il aurait sourit face à cela, mais pas aujourd’hui. La voix de Thalie lui parvint, la jeune femme faisait entendre sa voix après l’intervention de Sara, tout comme pour la remarque précédente il aurait sourit si cela avait été dans un autre lieu et une autre journée, si Calypso ne supportait pas Sara, Thalie et sa compagne semblaient faite pour s’entendre, même tempérament de feu et même sens de la protection. La remarque s’adressait aussi à lui, mais il savait qu’elle était principalement dédié à Dante, lorsqu’il avait assuré à Caly qu’elle était une Spinelli il parlait de cette tradition de haine qu’elle perpétuait, enfin pas seulement mais en grande partie. Il perdit le fil de la « discussion » animé entre les membres de sa famille alors que Sara l’éloignait sans cependant le faire quitter le périmètre de sécurité. Ils ne fuyaient pas, il le savait même s’il l’aurait voulut il n’aurait pu se résoudre à partir maintenant et à les laisser en plan, pourtant il le désirait, rentré, avec elle, la solitude, le calme c’était tout ce à quoi il aspirait. Elle respirait le calme et la douceur, tout ce dont avait besoin Julian en sommes et c’est ainsi qu’elle arriva à une prouesse, le faire asseoir alors qu’il bouillonnait de l’intérieur entre deux colonnades sur un petit muret qui entourait la basilique. Elle se posa tout près de lui, mais son contact ne l’apaisa pas immédiatement, le flot de colère en lui s’agitait bouillonnait ne demandait qu’à éclore, et pourtant il restait là, retenu par le simple contact de sa belle, il ne pouvait pas y retourner, pas sans elle, et il savait que jamais elle ne cautionnerait qu’il s’occupe de Dante. Alors il se força à faire le vide, et a ne plus pensé, il la sentait contre lui pourtant il ne sortit d’une plus profond de lui-même que lorsque ses doigts caressèrent son visage, tout du moins la partie intact, son cou, pour enfin l’enlacé doucement en entourant son cou de ses bras, elle était tout contre lui, douce, tendre, apaisante, il soupira si faiblement qu’un froissement de la robe de la jeune femme masqua cette marque de nouveau bien être, finalement il passa un bras autour de sa taille afin de la rapprocher de plus un peu plus, respirant le parfum fruité de son champoing. Respirant à nouveau normalement il n’enfouit pas pour autant son visage dans le cou de sa compagne comme il en avait l’habitude de peur de réveillé la douleur de son visage à vif, il se contenta d’effleurer des lèvres son oreille. C’est alors que sa voix malicieuse brisa le silence entre eux.

    « A y est » demanda t-elle comme une petite fille en souriant contre le cou de son amant, pour toute réponse il caressa le bas de son dos de son pouce, marque d’affection et d’acquiescement subtil, il ne l’avait plus touché ainsi depuis un moment, une semaine ? Deux ? Depuis quand n’était il pas rentré assez sobre pour la cajoler, la masser, ou simplement dormir contre elle ? Longtemps, trop longtemps, surtout pour un couple comme le leur. Elle se redressa légèrement échappant à la caresse de ses doigts pour passer sa main dans ses mèches en désordres, dévoilant des contusions qu’il tentait de lui caché sous son flot de mèches rebelles, elle continuait doucement à lui parler, lui tenant le même discours qu’il s’était lui-même fait, cependant elle émit une hypothèse sur le comportement futur de Dante qu’il ne partageait pas « quand il apprendra les raisons de ton énervement, il s'en mordra les doigts » pas certains, comme lui avait fait sentir son père il ressemblait un peu trop à Giovanni au goût de Dante, et comme il n’avait jamais présenté d’excuse au défunt homme… « Il se dira qu'il a encore agit comme un crétin, et se punira comme à son habitude... » Grand bien lui fasse, cette fois Julian ne réagirait pas, ses secondes chances Dante les grillaient les unes après les autres, cette fois était la fois de trop. Son père venait de mettre une fois de trop les pieds dans le plat. Soudainement Sara changea de tactique, s’intéressant au cas Calypso. Pourquoi s’en était-il prit à elle ? N’était ce pas évident ? Alors qu’il pensait à ce qu’elle avait dit la colère se ranima mais fut étouffée par les douces caresses de Sara à la base de sa nuque. Le propos de Sara était sensé bien sur qu’il se doutait que Calypso ne changerait pas brusquement sa veste, mais il pensait qu’aujourd’hui serait une trêve dans cette haine, après tout ils enterraient leur grand père non ? Elle plaisanta sur son calvaire et il effleura sa bouche de son nez comme pour s’excuser d’avoir entrainer cette situation, s’il n’avait pas été Spinelli sa place aurait été à ses côtés, mais pour ne froisser personne il n’avait pu faire en sorte que Sara soit placée près de lui dans le rang de droite. Elle lui exposa alors son point de vue sur le discours de la cousine de son compagnon, pour elle l’important n’était pas de s’attarder sur la rancœur et la haine de Calypso mais sur le discours de fond sur Giovanni, il n’avait jamais cessé d’aimer Julian, même jusqu’à sa mort, à travers les différents discours elle s’était forgé une idée du grand père de Julian, pour elle il s’était laissé emporté par sa rancœur pour la simple raison que Julian aurait eut le temps de lui faire passé cette haine, avec les mois, les années, mais le temps leur avait manqué. Elle lui attrapa doucement mais fermement le menton le forçant a la fixé dans les yeux, et doucement elle lui rappela ce qui avait dit, à qui il l’avait dit, et ce à qui cela faisait pensé, le mettant face à ce qu’il avait ressentit et donc face à ce qu’il venait d’infliger à Calypso. Alors Sara le surpris, pourtant on aurait pu croire qu’à force de vivre collé l’un à l’autre il aurait finit par la connaitre par cœur, mais non, une fois encore elle le surprit. Qui aurait pu penser qu’une Giolitti prendrait la défense d’un Spinelli, un Spinelli qui plus est qui était à l’origine de l’impossibilité qu’ils avaient à s’aimés simplement et à être heureux. Pourtant c’est ce qu’elle fit, de sa voix douce et apaisante sans lui lâcher le visage, le forçant à voir la réalité en face. Mais elle ne savait pas tout, pour Julian la réalité de ce qu’elle disait était trop difficile a admettre car lui avait entendu ses mots de la bouche de Giovanni « tu ne mérites pas de porter notre nom », « tu m’humilie », « trainé », « je ne te pardonnerais jamais », elle ne pouvait imaginer l’effet que lui faisait d’entendre ce flot de haine sortir de la bouche de sa presque sœur. Les coups de poignards que recevait son cœur déjà meurtrit, plus Caly parlait plus il avait l’impression de ne pas être digne de faire partit de cette famille parce qu’il était incapable de haïr Sara pour son nom. Il ne pourrait pas oublier qu’il avait détrôner son père dans le rôle de la plus grande déception de la vie de Giovanni, ni à quel point il n’avait pas été assez « bon » pour obtenir que son grand père soit fier de lui et le reconnaissait comme héritier, Sara ne savait pas ce que Furlan avait confessé à Julian, il la tenait éloignée de cela, ainsi que des dernières paroles du vieux Spinelli afin de ne pas renforcer ce sentiment de culpabilité qu’il savait déjà en elle. « Ne deviens pas comme ton père », oh il n’était pas ainsi, il ne sous estimais pas l’amour des autres mais sa capacité a mérité cette affection voila tout. Alors seulement lorsqu’il comprit qu’elle lui avait tout dit il descella ses lèvres et murmura à son oreille.

    « Je voulais que cette journée soit parfaite, mais j’aurais du me douter qu’aux yeux de tous elle ne le serrait pas tant que la haine entre nos deux familles ne serait pas étalée sur la place publique…. Une journée, je ne demandais qu’une journée sans qu’il soit fait mention de cela, mais c’était impossible, j’aurais du le savoir, tu es une Giolitti et je suis un Spinelli et malgré que l’un comme n’autre n’en ayons cure le monde entier semble vouloir nous le rappeler…. S’il n’en avait tenu qu’a moi tu aurais été avec moi sur ce banc j’avais besoin de toi, mais j’ai renoncé à cela dans une veine tentative de satisfaire ma famille, crois moi Sara… J’ai essayé, essayé de ne pas m’emporter contre elle…. Mais… Ses mots…. Je…. J’avais l’impression d’entendre en boucle les dernières paroles de Giovanni dans la bouche de Calypso… Je…. Ce que je n’ai pas pu lui dire….Est ressortit sur Calypso parce que j’entendais ce que lui aurait du si cela avait été l’un de nous que nous enterrions aujourd’hui… Ne lui cherche pas d’excuse, je suis triste, déboussolé, tout ce en quoi je crois, espère semble s’écrouler, pourtant ai-je fais allusion à son escapade avec un « esquillin » alors que notre grand père mourrait dans mes bras ? Ai-je traité l’homme qu’elle aime d’hypocrite ? Me suis-je seulement opposé à sa présence dans le lit de ma sœur ? Non… J’aimerais pouvoir croire qu’il m’aimait qu’il était fier de moi Sara, j’aimerais tellement y croire que ca en est douloureux, mais je ne peux pas… Sara la dernière chose qu’il m’ait dite était que je ne méritais pas de porter son nom… Julian Giovanni Spinelli…. Il n’en aurait tenu qu’à lui je n’aurais plus était un Spinelli, c’est d’ailleurs ce qui … »
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMer 22 Juil - 17:11

    Il ne termina pas sa phrase cependant, il n’était pas certain de vouloir lui apprendre cela, qu’il avait été déshérité, que son avenir c’était écroulé, il ne voulait pas la décevoir elle aussi, il plongea son visage contre son cou se moquant de la douleur, il cherchait simplement à reprendre pied. Elle l’avait comparé à Giovanni, mais il doutait d’être un grand homme, impulsif, passionné et sanguin oui ca il l’était, mais pour l’instant les dernières paroles de son grand père le hantait trop pour qu’il puisse analyser calmement ce que son grand père avait pu ressentir, c’était encore trop tôt, il s’était ancré dans l’esprit depuis trois semaines qu’il n’avait été qu’une déception de plus pour Giovanni et que c’était avec cette pensée que son grand père s’en était aller.

    « Sara je… »

    Alors qu’il commençait une nouvelle phrase se sentant prêt à lui avouer ce qui pesait sur sa conscience depuis l’interrogatoire la voix teinté d’inquiétude de sa mère le ramena à l’instant présent, à ses obligations. Il était temps pour lui de se rendre au cimetière mettre en terre son grand père, et il était temps pour Sara de le laisser. Chose qui lui semblait impensable, si elle le quittait il ne pouvait promettre de garder son calme face à Dante, à Calypso, mais il savait aussi que ce qu’il demandait était impossible. Son regard ancré dans celui de Sara reflétait sa peur de l’avenir, des minutes suivantes, peur de faire une bêtise, de s’emporter de nouveau, peur de ne pas être assez fort pour supporter le chagrin de sa famille, ses responsabilités…. « Je viens ! » QUOI ? Mais… Mais… S’il avait ouvert la bouche il n’aurait pu que bégayer de surprise, elle avait contrarié son père une fois déjà, elle prenait le risque de brisé la fragile entente entre eux. D’ordinaire il aurait protesté pour le bien de la jeune femme, mais le soulagement était tel et son égoïsme si fort, qu’il céda face à la détermination qu’il lisait dans son regard. Thalie avait Calypso, Dante avait Sofia, Livio avait Stella, et lui à présent avait Sara. Depuis des mois ils s’étaient battus pour s’imposer comme un couple contre vents et marrées, on les prenait par deux, il avait besoin d’elle et l’admettait enfin, ces dernières semaines il s’était négligé en prenant soin de la terre entière, mais aujourd’hui, aujourd’hui il appelait à l’aide. Et qu’importe que cet appel ne soit pas au goût de tout le monde. Julian prit la main de Sara dans la sienne pour l’aider à descendre du muret et ne la lâcha plus, ils formaient un tout, c’était évident à présent. Enfin pour certain ils formaient encore deux entités distinctes, et c’était le cas pour Paolo notamment, ils étaient à quelques mètres de Stella lorsque son beau père apparut devant eux, il tenait par la main sa femme, qui ne fixait pas Sara mais Julian. Le jeune homme n’avait rien dit à propos de sa première rencontre avec sa mère à Sara, il ne savait comment abordé le sujet, oh bien sur Julian savait que c’était la pire trainée de Rome mais il aimait chez elle le fait qu’elle ne tentait pas de le dissimuler, au moins elle ne mentait pas à sa fille, elle, mais il ne supportait de voir Sara souffrir et pour cela avait une certaine animosité à l’écart de la grande rousse, mais ce qu’il lisait dans les yeux d’Olivia en cet instant le souffla : elle semblait désolée, peiné presque. Il détourna le regard pour voir si Sara s’était aperçu de ce fait, mais comme toujours, elle n’avait d’yeux que pour son père, et alors il comprit pourquoi Olivia s’excusait, lorsque Paolo entrouvrit les lèvres Julian lu dans ses yeux ce qu’il s’apprêtait à dire. Un choix, il lui imposait un choix, entre famille et amour, entre son père et son amant, il lui posait un ultimatum a mots couverts. La flèche se planta dans le cœur de Julian, ce qu’il avait redouté depuis le début de sa relation avec Sara venait de se produire, si Giovanni avait rejeté en bloc son petit fils jamais il ne lui avait demandé de choisir entre sa famille et Sara, Paolo lui n’avait pas ce genre d’état d’âme. Une lame brulante, amer se ficha en plein cœur du jeune homme alors que Sara camouflait ses yeux sous ses lunettes de soleil, mais pas assez rapidement pour qu’il ne perçoive pas la déchirure la douleur dans ses pupilles…. Oh Sara….

    « Julian ? » Il avait presque oublié où il se trouvait et pourquoi, mais la main délicate de sa mère se posa sur sa joue, le reconnectant brutalement à la réalité.
    « Maman… Je ne voulais pas faire cela ainsi mais… Maman je te présente Sara, Sara ma mère, Stella. » Murmura t-il doucement, il aurait aimé réagir concernant Paolo mais ce n’était pas le lieu, il faudrait qu’il attende d’être à l’abri des regards dans leur voiture. « Où est papa ? » Questionna t-il finalement après l’échange de politesse d’usage dans ce genre de cas.
    « Il règle quelques formalités avec ton… Dante… » Se reprit telle en voyant le regard de son fils, elle effleura du bout des doigts les blessures qui meurtrissaient le visage de son fils, un instant de douceur hors du temps, il voulu lui sourire mais en était incapable, ses doigts s’entremêlèrent avec ceux de sa compagne et il rassura sa mère d’un « Ce n’est rien », finalement Stella le laissa. « La voiture vous attends… Nous suivrons avec Dante dans la Lincoln, Thalie et Caly sont déjà en route… J’espère avoir la chance de discuter un peu plus avec vous Sara… » Puis plus doucement afin que Sara soit la seule à l’entendre. « Merci d’être rester. »

    Passant un bras dans le dos de Sara il la guida jusqu'à la Mercédès garer non loin, il frappa à la portière du conducteur et murmura quelques mots au chauffeur qui sortit de voiture, Julian aida Sara à s’installer sur le siège passager avant de remercier le chauffeur et de se glisser derrière le volant, conduire l’avait toujours calmer, et dieu il avait besoin de calme à présent, sous peine de se remémorer les paroles de Calypso, qui n’était quand on y songeait qu’un juste retour des choses. Avant de démarrer il glissa sa main sur la cuisse de sa compagne et murmura doucement.

    « Je ne voulais pas que ca aille aussi loin Sara… Qu’importe ton choix je comprendrais…. »

    Puis il démarra, conduire l’avait toujours apaisé, et étrangement même en ce jour cela marchait, il se rappelait sa première leçon de conduite, il avait cinq ans…

    Flashback


    « Dit grand père… Quand est ce que je pourrais conduire ? » La question avait fusé de la bouche du petit garçon assit sur la banquette arrière tandis que le vieux patriarche s’engageait sur la petite route de campagne menant à la demeure de campagne de la famille. Giovanni jeta un coup d’œil bienveillant à son petit fils et sourit devant sa mine lugubre, il redoutait de s’entendre dire qu’il faudrait encore attendre une petite quinzaine d’années comme ne cessait de lui répéter Livio a chaque fois que le petit garçon commençait une question par « quand est ce que… ».
    « Pourquoi demandes-tu ça Julian ? » Questionna à tour le vieil homme en se garant doucement sur le bas côté.
    « Parce que… Ca a l’air …. Bien » Répondit le petit garçon avec hésitation, en fait il ne savait pas vraiment pourquoi mais il se sentait merveilleusement bien assit dans une voiture, alors peut être conduire serait mieux.
    « Vient là veux-tu ? » Julian souleva un sourcil perplexe qui tira un sourire amusé à Giovanni qui tapotait le siège passager de sa main droite.
    « T’es sur ? Maman… Stella dit que c’est pas bien, que je n’ai pas l’âge » Répliqua le petit garçon malgré son envie d’obéir sans se poser de question.
    « Ce sera notre secret, viens… » Répliqua Giovanni alors que son petit fils attiré par l’idée avait déjà ôté sa ceinture. Alors qu’il enjambait la boite de vitesse pour s’asseoir à l’avant Giovanni le récupéra dans ses bras et l’assit sur ses genoux derrière le volant.
    « Mais…. Mais » Bredouilla le petit garçon surprit de se retrouver subitement derrière le volant.
    « On ne dira rien à ta maman. Et puis je croyais que tu voulais conduire non ? » Le taquina le vieil homme en prenant les petites menottes de son petit fils pour les poser sur le volant avant de remettre le contact. « L’important c’est que tu ne lâche jamais le volant d’accord, contente toi d’aller tout droit Julian… »
    « Mais… »
    « Ne t’inquiète pas je serais toujours là, je ne vais nulle part »


    Le moteur avait ronronné doucement et les mains sur le volant, Julian avait conduit pour la première fois, riant, concentré, heureux. C’était ce jour là que son histoire d’amour avec les voitures avait véritablement commencer, parce que Giovanni lui avait fait confiance, veillant simplement sur ses pas. Jamais il ne s’était sentit autant en sécurité.

    Fin Flash Back


    Julian coupa le moteur de la Mercédès, garant la longue et imposante Berline le long de la parcelle où reposerait Giovanni. Il sortit ouvrit sa portière à Sara après avoir rajusté ses lunettes de soleil sur son visage, la fine et délicate main de Sara se posa dans sa paume tendit qu’il l’aidait à sortir de l’habitacle, il lui sourit doucement et lui vola un baiser plein de douceur. Il était désolé de la faire souffrir ainsi en lui opposant ce choix difficile. Il aurait souhaité lui épargner cela, vraiment. Il passa une main sur sa joue, et l’embrassa à nouveau, il avait une étrange impression en cet instant, comme s’il devait profiter du temps qui leur restait.

    « Je t’aime… Tu es sur de vouloir faire ça mon amour, je ne t’imposerais jamais cela tu le sais… Tu sais à quel point c’est important pour moi de t’avoir auprès de moi, mais pas au point que tu risques de perdre ta famille…. »

    La Lincoln se gara derrière eux, Julian vit Livio sortir le premier tendant sa main à Stella alors que Dante quittait l’habitacle par la porte opposé, Julian fronça les sourcils, mais en voyant ses parents s’approchés d’eux et le visage inquiet de Stella il leur sourit doucement, s’accrochant à la main de Sara comme à une bouée de sauvetage. Julian sera son père contre lui, son père qu’il n’avait pas vu depuis près d’un an et qu’il n’avait même pas pu saluer à l’Eglise. Dante se tenait à l’écart, les yeux de Julian masqué par ses Wayfarer parcoururent le visage tendus et chiffonnés de son « père ».

    « Papa… C’est bon de te revoir. Ca va, tu tiens le coup ? » Demanda t-il doucement en tentant de trouver la réponse à ses questions dans les yeux de son père.
    « Dit tu me piques mes répliques là non ? Ce n’est pas à moi de m’inquiété de ta santé, n’est ce pas moi ton père… Fait attention tu files sur mauvais coton Fils, tu en oublies les bonnes manières. » Il se tourna vers Sara et lui sourit doucement. « Vous devez être Sara je suppose, les rapports détaillés de Thalie à Stella était en dessous de la réalité, vous êtes superbes… Excusez ce rustre… » Plaisanta t-il en désignant Julian du menton. « Un an loin de la maison lui fait oublier les bonnes manières… Livio Spinelli » Finit-il cependant par se présenter. « Nous aurions aimé faire votre connaissance dans d’autres circonstances bien entendus, mais je ne doute pas d’en avoir rapidement l’occasion, n’est ce pas Julian ? » Demanda t-il avec un sourire malicieux à son fils unique.
    « Bien sur… Essayons de faire les choses dans les règles avec vous. » Lança t-il un brin plus fort afin que Dante entende, quoi ? Il avait promit de bien se tenir avec Calypso, mais il n’avait pas eut l’occasion de rendre sa pique à son « paternel ». « Allons-y…. Je crois qu’on nous attend. »

    Ensemble ils prirent menant à l’emplacement réservé par son grand père de son vivant. Le cercueil était déjà en place, ses cousines attendaient près de la tombe, Julian nota la présence de Kenzo mais se tint coin, pourquoi ? Parce que la main de Sara blottit dans la sienne le muselait, il ne voulait pas qu’à nouveau elle subisse les assauts de Calypso, et même si ses lunettes noires masquaient ses yeux bleus, il darda sur sa cousine un regard d’avertissement, il voulait bien « une trêve », mais si elle attaquait toutes griffes dehors cette fois il ne la laisserait pas dire. Stella posa une main apaisante dans le bas du dos de son fils.

    « Ca va bien se passer Julian… »
    « Je sais »
    Répondit-il tout bas sur le même ton en pressant doucement la main de Sara. Lorsqu’enfin ils furent à leur place, Julian encercla de son bras libre la taille de sa compagne, cherchant le réconfort de sa présence, le calme qu’elle lui apportait sa frêle silhouette. Il fixa doucement le cercueil se demandant comment on pouvait continuer de haïr une famille entière lorsque quelqu’un de son propre sang décidait de lier sa vie à celle de l’ennemi… Une famille ne désirait elle pas le bonheur de chacun de ses membres ? Son regard caressa chacune des personnes ici présentes, lui, ne souhaitait que les rendre heureux.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

AGE : 24 ans
MESSAGES : 1913
ARRIVÉE LE : 01/03/2009
EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin.
QUOTE :
"La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] 6439563

"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

AVATAR : kristen stew
POINTS : 576

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ARE U IN MY CELLPHONE:
STATUT: Marié(e)
DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.

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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 27 Juil - 11:31


    Le calmer n'avait pas été une mince affaire, et à vrai dire, elle n'était pas sûre d'y parvenir avant d'y être parvenue. Leur relation avait toujours été fusionnelle, mais ces derniers temps il se renfermait sur lui-même, il se montrait irritable et distant, tant et si bien que Sara ne savait plus comment agir avec lui, et se sentait, la plus part du temps, inefficace. Si bien que rien ne lui disait qu'elle n'allait pas envenimer la situation. Elle tentait le coup, c'est tout. Elle ne pouvait pas rester spectatrice, elle avait besoin de faire ce qu'elle pouvait, tout ce qu'elle connaissait afin de le détendre, et qu'il ne se reproche pas, plus tard, son emportement. Pourtant, à son grand étonnement, elle l'avait sentit se détendre, doucement mais surement, répétant des gestes tendres, des gestes doux et amoureux, des gestes auxquels elle n'avait plus droit que dans ses souvenirs. Cette simple caresse dans le bas de son dos lui procura un soulagement rare. C'était comme s'il venait de retrouver le chemin de la maison, comme s'il était enfin parvenu à sortir de tout ce brouillard. Il n'était pas en bon état, mais qu'importe, elle devait lui faire entendre raison, et dissiper les dernière brumes qui obscurcissaient son jugement. Alors elle lui parla, calmement, raisonnablement et avec toute la sagesse dont elle pouvait faire preuve. Oui, elle prenait la défense de Calypso, car, selon elle, elle n'avait pas été visée, ou du moins pas dans le sens dont Julian l'entendait. Elle n'avait pas été pointée du doigt individuellement. Pour la cadette des Spinelli elle faisait partie d'un tout, d'un ensemble de gens qui n'avait rien à faire là. Elle n'était pas pointée du doigt en tant que Sara Giolitti, elle était désignée pour être sur les bancs avec les Sénateurs, avec l'opposition, avec ces hypocrites qui n'avaient pas leur place en ces lieux. Sara comprenait, probablement aurait-elle réagit de la même façon s'il eu s'agit de l'enterrement d'un des siens. Alors, oui, elle prenait la défense de Calypso, simplement parce que Julian avait rejeté sur elle toute cette douleur qu'il emmagasinait depuis des mois maintenant... Il fallait qu'il entende raison... Mais il ne semblait pas prêt pour ça... Lorsqu'il prit la parole, il tenta de justifier son geste, et revint, inlassablement sur la haine qui unissait leur deux familles... Sara ne disait rien, elle le laissait vider son sac, se contentant de l'observer tout en promenant ses doigts sur chaque parcelle de peau disponible et non amochées, sans jamais cesser d'agir à la base de sa nuque, cherchant à le garder dans cet état d'apaisement sommaire... Il tenta de lui expliquer pourquoi il s'en était prit à Calypso, mais Sara le savait déjà, elle avait compris , bien avant qu'il ne le lui dise, qu'il avait vu Giovanni en elle, qu'il avait sentit ressurgir cette haine envers les Giolitti, et qu'il avait voulu dire à sa cousine ce qu'il n'avait jamais osé dire à son grand-père. Mais c'était lâche et puéril. S'il ne l'avait pas dit à Giovanni ce n'était pas par manque de temps, c'était simplement qu'il en était incapable. Il n'avait pas ce besoin que Calypso soit fier de lui, pas autant qu'il l'avait eut avec le patriarche. Sara ne le jugeait pas, elle ne le jugerait jamais, elle voulait simplement qu'il en prenne conscience par lui-même, et c'était sur la bonne voie. Pour se déculpabiliser il rebondit sur le fait qu'il n'avait pas critiqué le copain de Calypso... Encore heureux... Qu'avait-il à voir dans cette histoire ? Rien. Un "esquilin" ? Roooh, Julian... Ni l'un, ni l'autre n'était ainsi. Ils savaient que le compte en banque ne changeait rien aux relations humaines. Elle le savait, il voulait juste dire que Giovanni n'aurait pas vu cette relation d'un très bon oeil... Soit ! Mais Sara ne partageait pas son avis. Julian était différent aux yeux de Giovanni. Il était destiné au Sénat, son grand-père fondait de grands espoirs en lui, c'était lui qui serait le plus sous le feu des projecteurs, pas Calypso. Alors, en soi, qu'elle sorte avec un "roturier", n'aurait pu qu'être bon pour Giovanni, cela montrait que sa famille, ses Spinelli, n'étaient pas sectaire. Il l'aurait toléré de la part de Calypso, car il n'était intransigeant qu'avec Julian, tout comme Paolo l'était avec elle... "Sara, la dernière chose qu'il m'ait dite était que je ne méritais pas de porter son nom... Julian Giovanni Spinelli... Il n'en aurait tenu qu'à lui je n'aurais plus été un Spinelli... C'est d'ailleurs ce qui..." Il ne termina pas sa phrase, il n'en avait pas besoin, Sara savait où il voulait en venir... Le testament... Celui que Giovanni avait probablement modifié la veille de sa mort...
    - Je sais, mon amour... Je sais... Murmura-t-elle doucement, sa main remontant dans ses cheveux alors qu'il venait de trouver refuge dans son cou... Je sais tout, Julian... Oui, elle savait tout, Furlan avait utilisé cette possibilité de déshéritage pour la faire parler. Ca n'avait pas fonctionné, car elle savait que Julian n'avait pas besoin de ce siège pour entrer en Politique. La douleur était moins dans sa fierté que dans son amour-propre. Il avait déçu son grand-père, il l'avait déçu au point de ne plus mériter sa confiance, voilà tout ce que Julian percevait dans ce geste. "Sara, je..." commença-t-il avant d'être coupé par sa mère, l'appelant au loin. Tout comme lui, la brune tourna son regard vers Stella, avant de le ramener sur lui... Elle savait ce que cet appel signifiait, et elle se refusait à l'envisager. Non, elle ne pourrait se séparer de lui, pas maintenant, pas comme ça, pas alors qu'il avait besoin d'elle, et qu'indubitablement elle avait besoin de lui. Car oui, égoïstement, elle avait besoin de lui. "Je viens !" lâcha-t-elle, tout simplement. Si elle pu lire la surprise dans son regard, elle y vit aussi le soulagement. Elle lui offrit un petit sourire qui se voulait rassurant, car elle savait d'avance ce qui se tramait dans son esprit. Il avait beau être en difficulté, il avait beau reconnaitre avoir besoin d'elle, il ne pouvait s'empêcher de penser aux conséquences sur Sara. Mais elle s'en fichait. Elle s'en fichait royalement... Du moins, c'était ce qu'elle pensait alors qu'il lui prenait la main, l'aidait à descendre du muret, pour finalement la guider jusqu'au centre de la place. Mais ils furent arrêté en plein vol, la voix de Paolo résonnant toute proche. "Sara... Ta mère et moi rentrons."... Une phrase sommes toute banale. Un père informant sa fille, oui, s'il n'y avait pas eu ce ton sec. Elle se contenta d'hocher la tête. "Tu sais... On ne peut pas avoir deux places..." ajouta-t-il aussi tranchant qu'une guillotine, décapitant sa fille sans le moindre remord. Deux places ? Lui demandait-il de choisir ? Croyait-il lui demander de choisir entre Giolitti et Spinelli ? Il faisait tellement fausse route que Sara sentit la colère l'envahir. Julian avait raison, elle ne serait jamais considérée autrement qu'une Giolitti pour sa famille, et lui ne serait jamais rien de plus qu'un Spinelli. Paolo faisait l'amalgame entre Julian et les siens. Si sa place n'était pas auprès des Spinelli, elle était auprès de Julian... Qu'importe son nom... Elle fixa un instant le dos de son père, puis chaussa ses lunettes de soleil, cherchant a dissimuler son trouble derrière ses verres fumés. Elle ne se laisserait pas démonter cette fois, Paolo ne parviendrait pas à la mettre en difficulté comme il l'avait fait au bal, maintenant elle savait où elle allait et pourquoi elle y allait, et rien ni personne ne parviendrait à lui ôter cela...

    Elle sentait le regard de Julian posé sur elle, il guettait une réaction, il s'attendait même à une réaction. Mais elle n'en n'eut pas. Elle se contenta de se tourner vers lui, et lui offrir un maigre sourire, le plus sincère qu'elle avait en stock... C'était lui qui souffrait aujourd'hui, c'était à elle de le soutenir, et elle refusait de toutes ses forces qu'on inverse les rôles... Elle resserra sa main sur la sienne lorsque dans un mouvement elle aperçu Stella aux côtés de son fils. "Maman... Je ne voulais pas faire ça ainsi, mais... Maman, je te présente Sara, Sara ma mère, Stella."... Cette femme qui l'observait avec sérénité l'impressionnait, l'intimidait plus que n'importe qui, plus qu'aurait pu le faire Giovanni lui-même. Sara avait eu son lot d'hommes intimidants; Son père, Paolo, son grand-père du temps de son vivant, Milo, il y avait aussi toute une brochette de sénateurs qu'elle avait toujours vu défiler à Trastevere, mais jamais elle ne s'était démontée devant eux, créant la surprise et l'amusement lorsque ces hommes respectés plus que respectable se retrouvaient face à ce petit bout de femme au caractère bien trempé...

    - FlashBack -

    - Voyons, Tosca... Répliqua Paolo, tout en tentant de réprimer le sourire qui le démangeait.
    - Mais quoi ? Du haut de ses 10 ans, elle avait déjà des attitudes typiquement adulte, des attitudes qu'elle avait emprunté aux seules personnes qu'elle connaissait, qu'elle cotoyait : des adultes, justement.
    - Ca ne se fait pas, c'est tout ! Tenta Paolo, le fou-rire au bord des lèvres, tout en s'emparant de sa fille sous les aisselles pour la soulever et la poser sur ses genoux.
    - Et pourquoi ? J'te ferais dire que c'est pas un gros mot ! Même devant les réprimandes de son père, elle ne perdait rien de son aplomb, et se faisait elle-même donneuse de leçon.
    - Ce n'est pas une raison, Princesse... Tu ne peux pas appeler le Président du Conseil "Mon pote à la compote"... Il dissumula son éclat de rire dans une quinte de toux, avant de reprendre... Ca ne se fait pas...
    Ce jour-là, Sara avait appris, à son grand regret, que ce jovial Giulio n'était pas son "pote", et Paolo s'était rendu compte que sa fille était un être à part, une petite fille sans peur et sans reproches qui ne se laissait impressionner par rien... ni personne...

    - Fin du FlashBack -

    Et pourtant, cette femme l'impressionnait. Était-ce sa stature gracieuse et distinguée ? Sa taille ? Son attitude digne et forte jusque dans le deuil ? Son regard perçant et bienveillant ? Ou le fait qu'elle soit la femme la plus importante dans la vie de Julian ? Non... C'était bien plus simple que ça... Cette femme était une mère, et en 24 ans, c'était la première fois que Sara en croisait une. Tout chez cette femme inspirait la confiance, la sérénité, la protection et l'amour maternel... Alors c'était ça une "maman" ? La brune resserra une nouvelle fois l'étreinte de ses doigts sur ceux de son compagnon, et se décalla comme pour aller trouver refuge derrière lui, sans pour autant le faire réellement... Pour toutes réponses aux salutations de Stella, Sara hocha la tête, laissant ses verres fumés camoufler son regard craintif... Les Spinelli ne l'avait jamais porté dans leur coeur, elle n'avait fait que de se prendre des coups de leur part, aussi se préservait-elle, s'attendant à voir le bâton surgir à l'instant où elle s'y attendrait le moins... Il ne vint pas... "Pas encore" réctifia le mauvais esprit dans son crâne... Stella se contenta d'inspecter le visage de son fils, promenant précautionneusement ses doigts sur les meurtrissures... Sara n'en perdait pas une miettes, comme si elle s'intéressait à un sujet d'étude, à une civilisation encore jamais vu : "Les mères, les vraies."... "La voiture vous attend..." annonça-t-elle sous le regard surpris de Sara... "Vous" ? Elle savait donc qu'elle ne quittait pas Julian ? Et elle l'acceptait ? "J'espère avoir la chance de discuter un peu plus avec vous, Sara..." Pardon ? Seigneur, cette femme était la réincarnation de Soeur Emmanuelle ? Enfin une version canonissime de la nonne, hein... "Merci d'être restée..." ajouta-t-elle alors que Julian avait détourné son attention... Définitivement, cette femme devait être canonisée ! Ou alors c'était une déesse de la comédie, et Olivia devrait prendre exemple... Une fois de plus, la jeune femme ne répondit rien, méfiante, et se contenta de suivre le mouvement dicté par Julian. Il la conduisit jusqu'à la Mercedes noire avancée sur la place... Elle l'observa, alors, remercier le chauffeur afin de prendre sa place. Comme toujours il souhaitait conduire lui-même. Pourtant, avant de ce faire, il glissa une main sur sa cuisse et lui offrit la phrase la plus débile du monde... Enfin non, c'était pas débile, mais pour Sara rien le fait qu'il puisse y songer montrait à quel point il était à côté de la plaque... "Je ne voulais pas que ça aille aussi loin, Sara... Qu'importe ton choix, je comprendrais..." Sombre crétin fini ! Il ne parviendrait, donc, jamais à se faire entrer dans la caboche qu'elle l'aimait au-delà de la logique, au-delà de la raison, au-delà de ce que l'esprit humain pouvait concevoir ? Un amour comme ça, ça ne s'abandonne pas, ça ne se choisi pas, ça se subit, ça se dose comme une drogue dont on n'aurait pas à craindre l'overdose...
    - Tu veux manger quoi ce soir ? Je crois qu'Angie voulait préparer le diner, mais je n'en suis pas sûre... Au pire, on se fait livrer ? Le coupa-t-elle le plus naturellement du monde, les yeux rivés au-delà du pare-brise, sa main venant se poser sur celle de son compagnon... C'était sa manière à elle de lui répondre sans le faire, sa manière à elle de lui dire "Tais-toi... Les mots de mon père ne me font plus mal, mais les tiens si..." Comment pouvait-il envisager une seconde qu'elle le quitte ? Comment pouvait-il accepter ou comprendre ce "choix" ? Ça, ça lui faisait mal... La voiture démarra, et Sara replongea dans les méandres de ses pensées obscures...
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
ADRESSE : Trastevere - Demeure Spinelli.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 27 Juil - 11:34

    Lorsqu'il immobilisa la berline, la brune releva le nez, jetant un regard plein d'appréhension en direction de la parcelle où la famille, où les Spinelli se regroupaient déjà en masse... Allez, haut les cœurs ! Julian l'aida à sortir de l'habitacle en bon gentleman qu'il était -Sara avait renoncé à l'idée de sortir d'elle-même depuis longtemps, sinon il râlait- puis lui vola un baiser... Ça aussi ça faisait longtemps... Il l'embrassait toujours, oui, mais cela n'avait plus rien à voir avec cette spontanéité dont ils avaient toujours fait preuve... Comme si, lui aussi, venait de faire ce constat, il l'approcha une nouvelle fois, et s'empara de ses lèvres, plus longuement cette fois-ci... "Je t'aime... Tu es sûre de vouloir faire ça, mon amour ? Je ne t'imposerais jamais cela, tu le sais..." Oui, elle le savait... "Tu sais à quel point c'est important pour moi de t'avoir auprès de moi, mais pas au point que tu risques de perdre ta famille...". Julian... Julian... Encore à côté de la plaque... Relevant les yeux vers lui, elle remonta ses lunettes sur le sommet de son crâne, puis glissa ses doigts le long de sa joue intacte avec une délicatesse rare...
    - C'est toi ma famille... Souffla-t-elle doucement, tout en observant ses doigts aller et venir sur sa peau.
    C'était lui, et lui seul sa famille à présent, alors il n'avait qu'à veiller à ne pas la lui faire perdre, en somme... Lentement ses doigts glissèrent jusqu'à son cou, frôlèrent l'encolure de sa chemise, puis s'immobilisèrent sur son nœud de cravate mal fait... Forcément, il l'avait fait seul, alors c'était pas droit... Elle s'en voulait d'avoir fait la morte jusqu'à son départ, elle s'en voulait de l'avoir laissé se préparer seul en cette journée si particulière...
    - Depuis que je suis toute petite, ma question principale était "où est ma place ?". Je ne me suis jamais sentie en adéquation avec le monde qui m'entourait. Je ne me suis jamais sentie réellement à ma place... Comme une pièce de puzzle qu'on s'efforce de faire entrer dans un emplacement qui ne lui est pas destiné... Ses doigts agiles venaient de défaire le nœud, et s'employaient à le refaire à présent avec l'aisance de celle qui a fait ça toute sa vie... Je ne suis pas un nom, je ne suis pas une famille, je ne suis pas un héritière, je suis une pièce de puzzle qui a erré pendant très longtemps au point de ne plus y croire, au point de renoncer à un quelconque sentiment de bien être, acceptant finalement de vivre en tant qu'intrus dans sa propre vie, jusqu'à ce que je tombe par inadvertance sur mon emplacement... Tous les bords coïncidaient, ils se joignaient à merveille, comblant les vides, protégeant les courbes et les creux, pour ne plus former qu'une seule et même unité... Elle bougea doucement le nœud qu'elle venait de former, s'assurant de ne pas l'étrangler, et de le positionner à la perfection, puis ses doigts caressèrent la soie de la cravate, tout en la faisant re-rentrer dans la veste... Tu as toujours été ma place, Julian, toujours, avant même ma naissance... Si une place ne peut se réduire à une famille, elle peut se réduire à un individu... Avant toi je n'étais qu'une pièce de puzzle vagabonde, Julian, et maintenant je suis exactement là où je dois être...
    Elle s'était exprimée avec calme et sérénité, dévoilant ce qu'elle ressentait et pourquoi elle le ressentait. Elle ne cherchait ni à le rassurer, ni à l'apaiser, elle énonçait juste un fait, un fait inéluctable et indéniable. Sa main remonta rapidement jusqu'à sa joue, qu'elle caressa d'un revers de main, avant de surprendre du mouvement sur leur gauche... Elle suivit le regard de Julian, et tomba sur une Lincoln d'où était entrain de s'extraire Stella avec l'aide de celui que Sara imaginait être Livio. "Papa..." bah voilà, elle avait sa réponse. Julian serra Livio dans ses bras, puis s'enquit de son état d'esprit, avant que ce dernier ne réplique avec une pointe d'humour. Oui, Julian aimait bien inverser les rôles. Sara, en retrait, se vit ramener sur le devant de la scène par un Livio charmeur. "Vous devez être Sara, je suppose. Les rapports détaillés de Thalie à Stella étaient en dessous de la réalité, vous êtes superbes !" Nan, mais sérieusement, ces gens étaient des Spinelli où c'était le résultat d'une lobotomie par les petits hommes verts ? Sara lança un regard surprit à Julian, puis prit la main que Livio lui tendait, afin de parfaire les présentations. "Nous aurions aimés faire votre connaissance dans d'autres circonstances, bien entendu, mais je ne doute pas d'en avoir très rapidement l'occasion. N'est-ce pas Julian ?" Il fallait qu'elle dise quelque chose, qu'elle dépasse son mutisme d'appréhension, sinon ils allaient finir par croire qu'elle était muette, ou juste totalement stupide...
    - Nous aimons a cultiver l'art du tragique... Finit-elle par annoncer doucement, une pointe de sarcasme dans la voix. Cela donne toujours des rencontres familiales inoubliables... Cette fois ce n'était plus une pointe de sarcasme, c'était de l'ordre de la pelleté. Un brin de cynisme dans un magnifique écrin, c'était ce qui résumait en deux mots Sara... Elle hasarda un sourire timide, avant de récupérer la main que Julian lui tendait, et de le suivre jusqu'au cercueil qui n'allait pas tarder à descendre dans les profondeurs de la Terre... Lorsqu'ils furent en place, et que son compagnon s'empara de sa taille, elle dégagea un bras, afin de le glisser par dessus son épaules et de laisser agir ses doigts dans de fines caresses à la base de sa nuque.

    Stella, de son côté, glissa une main dans le bas du dos de Julian, et l'autre se posa sur l'épaule de Thalie... Cette dernière avait les yeux rivés sur le cercueil qui, pour l'occasion était recouvert du drapeau italien, signe distinctif des Sénateurs et grands hommes politiques... Le plus grand des silences régnait, on n'entendait que les diverses respirations, le souffle du vent, les oiseaux piaillant dans un arbre proche. La blonde aurait aimé sortir une carabine pour le réduire au silence, mais elle se contenta juste de serrer un peu plus fermement la main de sa petite sœur dans la sienne. Un homme, tout de noir vêtu, s'approcha du cercueil, et entreprit de plier consciencieusement l'immense drapeau. Puis il se tourna vers l'assistance. La tradition voulait que l'on remette ce drapé à la veuve, ou, en l'occurrence, à l'aîné de la descendance. Mais Dante se trouvant à l'écart, derrière tout le monde de peur de provoquer un nouvel esclandre, l'homme en noir s'en retourna vers Livio, auquel il remit solennellement le drapeau, présent de la nation envers l'homme qu'avait été son père... Thalie écrasa une larme qui tentait de glisser sous ses lunettes de soleil, et Kenzo passa son bras autour des épaules de Caly, dans une attitude protectrice, anticipant le moment où elle finirait par craquer... Puis la machine se mit en branle, toujours dans le plus grand des silence a part le moteur sourd de l'engin animant les câbles qui faisaient descendre lentement le cercueil jusqu'au fond du trou. Si cela parut une éternité à Kenzo, cela fila trop rapidement pour Thalie... Elle savait ce que signifiait le fond du trou, elle savait qu'après ce serait véritablement fini, que plus rien ne pourrait lui ramener son grand père... Plus rien... Il était mort... Livio s'avança doucement, et d'un geste volontaire s'empara d'une poignée de terre qu'il rependit sur le caveau. Sa respiration se fit douloureuse, les forces vinrent à lui manquer... Stella lui vint en aide, se calant discrètement sous son bras, avant que les enfants ne surprennent le trouble de leur père... Sans cesser de soutenir son époux, elle s'empara, à son tour, d'une poignée de terre, dont le tintement résonna depuis la cavité... Le couple se recula, cédant la place au reste de la lignée. Thalie s'avança, fièrement, tête haute. Ses doigts se crispèrent sur la terre, et paume ouverte vers le ciel elle en étudia les grains, la couleur, et la douceur aussi. Elle hasarda un regard vers le bleu lumineux du ciel, et un sourire apparu sur ses lèvres... Sa main libre, vint se poser contre sa tempe, et dans un salut militaire, elle fit ses adieux à son grand-père. "Colonel", c'était ainsi qu'elle l'appelait étant enfant. C'est lui qui lui avait appris ce salut lors d'une parade militaire en direct de la tribune d'honneur... Elle avait 7 ans, et pendant des mois, elle n'avait cessé de faire ce geste à chaque fois qu'elle croisait son grand-père dans les couloirs de la demeure. Et jusqu'à ses 8 ans elle avait affirmé haut et fort que lorsqu'elle serait grande, elle serait "Colonelle ! Oui, "E. 2 L. E" parce que je suis une fille !"... Sa main relâcha la pression qu'elle effectuait sur la terre qui dégringola jusque sur le cercueil... Elle tourna les talons, et alla rejoindre sa sœur. Elle se pencha à son oreille...
    - Il ne faut pas être triste... Il n'est plus là. Ce n'est pas lui là-dedans... Il est déjà haut... très haut... Murmura-t-elle doucement, avant de déposer ses lèvres sur la tempe de sa sœur... C'était son tour à présent, et Kenzo la laissa y aller seule... Si elle avait besoin de lui, elle n'avait qu'un signe à faire, mais il imaginait que c'était un geste à faire seule, celui-ci... Toutefois, lorsqu'elle eut terminé, il lui tendit la main, et la réceptionna entre ses bras, l'encerclant, l'emprisonnant dans une étreinte qui ne suffirait jamais à atténuer sa peine et sa souffrance...

    Lorsque tous furent passer, des hommes, toujours aussi silencieux, s'emparèrent de pelles et commencèrent à combler le trou... Pour Giovanni Spinelli pas de pelleteuse, c'était du fait main ! Il aurait été content de savoir que même depuis sa tombe, il continuait à faire suer les italiens...
    - Rentrons maintenant...
    La voix douce et presque suave de Stella venait de rompre le silence... Ses mains se glissèrent dans celles de ses filles, et elle les entraina avec elle... Ils devaient tous rentrer à Trastevere maintenant, où une réception était organisée. Rien de très clinquant. C'était juste un point de chute pour la famille Spinelli, l'endroit où les cousins éloignés, les tantes par alliance et tout ce qui s'en suit, se retrouvaient avant de reprendre la route... Ils allaient profiter des douceurs élaborées par Maria, boire -avec modération- quelques verres, tout en discutant du défunt pendant plusieurs heures...
    - Sara... Annonça-t-elle en se tournant vers la brune qu'elle cherchait du regard. Ne pas vous joindre à nous serait vécu comme une offense... Puis, comme pour désamorcer la bombe "Calypso" elle ajouta rapidement : De même pour Kenzo !
    Il fallait que cette guerre cesse, elle n'avait déjà que trop duré. Stella voulait une famille unie, une famille aimante, une famille qui se serrait les coudes, et non pas que se tirait dans les pattes pour des choses aussi futiles que les choix du cœur... Kenzo répondit à Stella par un sourire... Quand à Sara, elle ne savait pas trop où elle mettait les pieds. Elle savait juste que d'y aller signerait la rupture définitive du mince fil qui la rattachait encore à son père... Mais peu importe, elle irait où Julian irait... C'était lui qui guidait ses pas à présent...
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyLun 27 Juil - 23:56

    En s’approchant du reste de la famille, Calypso avait comme sombrer de nouveau dans un horrible silence. Elle était ainsi, se refermant sur elle-même quand ça n’allait pas, et là… Elle était plus bas que terre. Le chagrin l’avait attiré vers le bas, et si ça continuait ainsi elle finirait par se noyer dans ses propres larmes. Tout le monde se tenait là, face au cercueil, laissant alors la cérémonie se dérouler. Cette mise en terre du cercueil représentait tant de choses… Il était le symbole de ce décès, ce qui le rendait plus réel qu’il ne l’était déjà. Le dernier coup de massue, le dernier coup de couteau… Julian ? Elle l’avait complètement zappé. Aucune de ses pensées ne lui étaient destinée. Pourquoi faire ? Pour se sentir haineuse en ce jour de deuil ? Sans façon… Elle ne voulait pas et surtout plus y penser. Elle allait en encaisser, comme à son habitude depuis quelque temps, mais jamais, ô grand jamais elle n’oublierait. Ce genre de choses, ça ne s’efface pas de l’esprit et du cœur… Ce cœur qui d’ailleurs se serrait à la simple vue du cercueil. La descente de ce dernier fut longue… terriblement longue… Et Calypso retenait ces nombreuses larmes qui lui montaient aux yeux. Elle sentait la présence de Kenzo à ses côtés, celle qui avait le don de l’apaiser d’ordinaire et qui pourtant avait bien moins d’effet à cet instant précis. Elle vint poser sa main sur le bras du jeune homme, émettant une légère pression, machinalement. Son autre main se serrait, enfonçant pratiquement ses ongles dans la paume de sa main. Comment faire passer cette douleur autrement qu’en se faisait mal ? C’était comme une sorte de diversion… Une stupide diversion, inefficace. Voir son père s’avancer, s’emparer d’une poignée de terre, et faiblir de cette manière, jusqu’à avoir besoin de l’aide de sa femme, déchira le cœur de la blondinette. Il avait beau garder la tête haute, il était comme eux, il cachait sa peine derrière ses lunettes noires. Une fois les parents passés, ce fut au tour de ses aînés. Lorsque Thalie passa, la main de Caly se resserra doucement sur le bras de Kenzo. C’était encore plus difficile, sans qu’elle ne puisse l’expliquer.

    Puis ce fut son tour… Même avec tout le soutient de sa sœur, elle ne se sentait pas plus forte, pas plus courageuse, pas plus sûre d’elle. Hésitante, elle s’avança doucement jusqu’au devant du caveau. Là, son regard se posa sur le fond, sur ce cercueil recouvert de quelques poignées de terre. Elle se figea, se coupant totalement du reste du monde, comme déconnectée. Elle entendait son cœur résonner dans sa tête, chaque pulsation lui faisant tourner la tête. Sa vue se troublait, et elle ferma les yeux quelques secondes, soupirant doucement, discrètement. Sa main tremblante se dirigea vers le peu de terre qu’elle devait saisir, ses doigts se refermèrent dessus et elle s’empressa de la laisser tomber au-dessus du cercueil. Une fois que le son de cette terre lui fut parvenu aux oreilles, résonnant au fond du caveau, elle s’empressa de regagner sa place, et vint directement se blottir dans les bras de Kenzo. S’en était trop… Elle fondit littéralement en larmes. Oui il était mort, oui elle ne devait plus pleurer, elle ne devait plus être si triste… Mais c’était au-delà de ses forces. Son cœur était plus que blessé, trahi, déchiré. Et elle avait l’impression qu’on l’avait, en plus de son chagrin, piétiné. Le reste de la cérémonie n’eut aucune importance à ses yeux. Elle resta blottit contre Kenzo, sans un mot, laissant couler ses larmes sans retenue. Il était temps de rentrer. Calypso ignora, sans pour autant se montrer insolente, les mots de sa mère, restant cachée derrière ses lunettes noires. Plus rien ne comptait… Seule cette horrible scène passait et repassait en boucle dans son esprit. Cette dernière vision de ce cercueil… La réception ? Elle s’en moquait. A tous les coups elle allait finir en pleure, la tête dans l’oreiller, enfermée dans sa chambre. Alors savoir que tel ou tel personne était là, c’était le cadet de ses soucis. Elle allait se taire, elle allait supporter tout ça… Mais une fois la réception finit, une fois ce deuil passé… Plus rien ne serait comme avant.
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MessageSujet: Re: "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif]   "La mort, gendarme féroce, est inflexible dans ses arrêts." W.S [Collectif] EmptyMar 28 Juil - 1:53

    Julian Spinelli n’était pas considéré comme le plus démonstratif des membres de cette illustre famille, au contraire, il était plutôt celui qu’on aurait volontiers affublé des adjectifs : froid, manipulateur, calculateur, mesquin. Mais c’était bien mal connaître Julian de croire qu’il était ainsi, en réalité et même si jamais il ne l’avouerait, Julian était un jeune homme sensible à ce qui l’entourait, tout comme à ceux. Blesser ceux qui l’aimaient n’était donc pas dans ses habitudes, mais aujourd’hui la maladresse semblait aller de paire avec chaques paroles qu’il prononçait. D’abord il n’avait su trouvé les mots adéquats pour parler de son grand père, ensuite il avait attaqué sa cousine Calypso avec des mots bien trop fort, et à présent il venait de blesser Sara par des paroles presque « insultantes » qui montrait à quel point il la pensait capable de le quitter. Décidément mieux aurait valut qu’il se taise et ne dise finalement rien de plus. Mais il était incapable de se taire, il débordait d’émotions et ressentait ce besoin de mettre des mots sur ce qu’il éprouvait, Sara ne semblait pas affecté par l’annonce de son père mais n’essayait-elle pas d’être forte pour lui prouver qu’il pouvait compter sur elle ? Il ne désirait pas qu’elle sacrifie son bonheur pour le sien, il ne pourrait vivre avec l’idée de l’avoir privé des siens c’est avec cette pensée à l’esprit qu’il fit les présentations entre sa mère et Sara puis entre Sara et son père. Comme toujours le duo Spinellien se montra charmant et enjoué, si bien que cette attitude semblait dérouter Sara habitué au mépris, à la colère et aux insultes de la partie italienne et non pas parisienne du clan Spinelli. S’il n’avait pas si bien connu ses parents il aurait été, à coup sur, lui aussi déstabiliser par un tel retournement de situation, parce qu’il était vrai que Sara n’avait vu jusque là que le côté sombre et hostile de leur famille, un côté auquel la haine ancestrale Spinelli/Giolitti s’était transmise. Mais à présent que ses parents étaient de retour en ville Sara aurait l’occasion de voir pourquoi Julian s’était battu pour conserver cette famille. Finalement la bonhomie et les compliments de son père adoptif eurent raisons de la réserve de Sara, et enfin elle lâcha plus de quelques mots, un sourire effleura les lèvres de son amant qui déposa un baiser sur le front de sa compagne accompagnant ce geste tendre qui fit brillé les yeux de Stella de bonheur (son fils enfin amoureux, enfin stable) d’un « effrontée » plein de douceur.

    Mais la suite fut beaucoup moins détendu, c’est le corps tendu comme un arc que Julian s’avança en compagnie de ses parents et de sa « fiancée » vers la dernière demeure de son grand père. La fatigue sembla avoir soudainement raison de lui lorsqu’il eut la vision de ce cercueil contenant la dépouille de son grand père s’enfoncer dans les méandres profonds de la terre. Ses jambes tremblèrent mais Stella et Sara semblèrent avoir prévu ce cas de figure, la main de Stella le soutint dans le dos tandis que Sara l’enlaçait d’un bras. Sa faiblesse ne dura qu’un instant, ses forces lui revinrent comme elles l’avaient quittées, subitement sans signe avant coureur lorsqu’il du à son tour s’avancé vers le cercueil, sa main quitta celle de Sara lorsqu’il fit un pas puis deux pas en avant. Seul, il était seul, seul face à ce grand homme qu’avait été son grand père. Il s’agenouilla afin de prendre entre ses doigts une épaisse poignée de terre et se redressa avec cette lenteur qui caractérisait ses gestes en cette sombre journée. Il leva les yeux au ciel, cherchant dans cet abime de bleu un signe, un dernier message qu’aurait souhaité lui envoyé Giovanni, mais rien ne vint, aussi laissa t-il lentement la terre s’écouler entre ses doigts mais il ne quitta pas tout de suite sa position, au bord de ce trou creusé dans la terre, non, il porta la main à son coup et en détacha une fine chaine en argent récupérant l’alliance qui y était accroché, la veille il était aller chercher ce précieux anneau dans le coffre du bureau de Giovanni, il laissa l’anneau basculé dans l’abime… S’en était terminé de Giovanni Spinelli.
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