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 Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate

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MessageSujet: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptySam 13 Mar - 22:08


    Bien évidemment, il fallait que l’hôpital se trouve dans le quartier de l’Aventini et que le Frutta se situe dans le quartier du Testaccio ! C’était bien la veine de la jeune femme, elle qui d’habitude aimait tellement flâner dans Rome et aller d’un quartier à l’autre à pieds, dans la mesure du possible bien sûre, aujourd’hui, elle voulait tant que l’hôpital se situe juste à côté, histoire qu’au plus vite, on l’aide et on la soulage. Elle avait lu des bouquins sur la grossesse, l’accouchement et la maternité, avait bien compris que cela n’avait rien d’un joli petit parcours sur un sentier plan, sans cailloux ni obstacles, mais jamais elle n’avait imaginé que ce soit si douloureux. Il fallait dire qu’elle était sans doute un peu trop angoissée et effrayée, et que cela ne devait rien arranger. Mais elle n’y pouvait rien, elle savait que les accouchements prématurés amenaient un pourcentage de complications plus élevé, et la dernière chose qu’elle voulait, c’était de perdre ses fils, de les voir souffrir alors même qu’ils venaient à peine de pointer le bout de leur nez dans un monde qui serait de toute façon trop dur avec eux. Elle avait l’impression que tout allait si lentement alors que, paradoxalement, elle sentait tout ceci aller beaucoup trop vite : les battements de son cœur, les contractions qui se multipliaient et s’enchaînaient de plus en plus vite. Enfin, Karyn sentit le taxi s’arrêter, Nate la porter et un souffle d’air –la soufflerie dans le hall- la balayer, mais garda les yeux fermés, concentrée sur sa respiration, et sur la voix de Nate. Elle laissa échapper des « je t’aime, me laisses pas », lorsqu’elle était dans ses bras, plus par habitude et besoin que parce qu’elle pensait que c’était nécessaire. Elle était sûr de Nate, savait qu’il ne la laisserait pas tomber, mais elle en avait besoin, comme si elle extériorisait un peu de tout ce trop plein qui se bousculait en elle. Cependant, une nouvelle fois, une vague d’angoisse la saisit lorsqu’elle sentit qu’on l’enlevait des bras de Nate. Elle rouvrit subitement les yeux, et chercha son souffle, l’ayant totalement perdu, comme si l’on venait de l’extraire d’une longue apnée. Elle chercha des yeux Nate, le trouva discutant avec une autre femme. Pendant un bref instant, elle aurait bien voulu dire à cette femme de laisser son Nate tranquille, parce qu’il était à elle et elle seule, et qu’elle avait besoin de lui, entier et non pas avec une autre femme à lui tourner autour comme une abeille près d’une tartine de miel. Mais elle réalisa rapidement qu’il devait s’agir de d’un médecin, parce qu’elle portait une blouse, et puis, elle n’était pas du tout le genre de Nate, à moins que, soudainement, celui-ci n’est décidé de taper dans les femmes plus âgées que lui. Ainsi, on avait des tendances parano lorsqu’on était sur le point d’accoucher. Une infirmière, probablement arrivée en renfort, se mit à sourire à Karyn, tout en lui demandant bien de respirer, de se calmer. Mais Karyn trouvait que c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire, parce qu’elle avait tellement peur que cela se passe mal, et parce qu’elle tenait à ne rien manquer de la conversation entre Nate et le médecin. Il avait sûrement dû travailler avec elle, elle le tutoyait. Et elle comprit tout de suite ce qui allait se passer : Nate allait la quitter quelques temps pour aller se préparer, mais elle le voulait sans cesse avec lui elle, elle ne voulait pas qu’il parte ! Si jamais il se faisait enlever ou un truc tout aussi impossible ?!

    « Nan nan nan nan ! Restes Nate, s’il te plait, pars pas, restes avec moi ! Je veux pas être toute seule !! »

    Toute seule ? Oui, pas totalement, d’accord, mais pour elle, il n’y avait que Nate qui importait. Mais Nate avait saisi ce trouble avant même que la jeune femme ne l’exprime, et il déposa ses lèvres sur son front, lui assurant qu’il faisait aussi vite que possible, qu’il revenait. Elle n’eut d’autres choix que de le voir partir, alors que l’on poussait le brancard dans une autre direction, plus loin. Bien sûr, elle savait qu’on allait éviter de la faire accoucher dans le couloir, mais si jamais Nate ne les retrouvait pas ?! Oui, parano, angoissée, inquiète, et transpercée de contractions qui se rapprochaient, ce qui n’améliorait pas l’état émotionnel de la jeune femme. Pas au mieux de sa forme, la jeune femme se retint de protester lorsqu’on la hissa sur la table et qu’on commença à la dévêtir. Oui, elle s’en serait doutée, il fallait qu’elle soit en chemise d’hôpital, parce que cela était plus pratique, et plus conforme aussi à la règle. Et heureusement, elle n’était plus entourée que par des femmes, ce qui, en plus du fait de savoir qu’elle n’avait pas à être têtue si Nate l’avait confié aux soins de personnes autres que lui, la dissuada de taper un scandale. Au moins, on préservait sa pudeur, c’était une bonne chose. Et, encore une fois, tel un chevalier blanc volant à son secours, Nate les rejoignit tous dans ce qui devait être un bloc, alors que la jeune femme finissait tout juste d’être habillée.

    ღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღღ


    « Allez y Karyn, c’est bien, c’est très bien même ! Respirez ! »
    « J’aimerais vous y voir ! C’est pas vous qui … Aaaaaaaaaaah ! »
    « C’est très bien, Karyn, c’est très bien ! »

    Nan mais elle voulait réellement qu’elle bondisse hors de la table et qu’elle lui règle son compte ! Personne ne lui avait dit que s’il y avait bien une chose qui m’était Karyn dans tous ses états, c’était de se faire dicter sa conduite et donner des ordres alors qu’elle ne se trouvait pas être au top de sa forme. Elle détestait qu’on lui dise quoi faire, mais qu’on ose le faire alors qu’elle était en position d’infériorité, affaiblie et pas du tout en position de se défendre comme elle le voulait pourtant tellement, c’était complètement dépasser les ordres ! Elle verrait, cette chirurgienne, si elle allait continuer à lui sourire autant après qu’elle lui ait cassé les dents, si elle allait continuer à lui dire que c’était bien une fois qu’elle serait dans l’incapacité d’accoucher qui que ce soit pendant des semaines parce qu’elle aurait une jambe dans le plâtre, voire même les deux jambes ! La jeune femme savait bien au fond d’elle qu’elle n’avait pas à réagir comme cela, que cette chirurgienne savait ce qu’elle faisait, qu’elle avait de l’expérience et voulait simplement que tout se passe au mieux, mais sur le moment, Karyn ressentait surtout la douleur, la peur aussi. Cela faisait sûrement plusieurs heures qu’elle était ainsi, qu’elle se rapprochait de plus en plus du moment fatidique, et pour être honnête, pour elle, il y avait des siècles qu’elle souffrait le martyr. D’un côté, elle voulait que tout cela cesse parce que, bien sûr, cela la faisait souffrir, encore et encore, elle qui pensait être un temps soit peu plus forte. Et d’un autre côté, elle voulait que tout cela cesse au plus vite tout simplement parce que cela signifierait justement que c’était fini, que ses fils étaient nés, que leurs fils à Nate et à lui étaient nés, et que qu’ils pourraient les prendre tous les deux dans leurs bras, qu’ils pourraient les aimer, les bercer, leur dire que tout allait bien, que leur père et leur mère étaient là et qu’ils les aimaient, de tous leurs cœurs, qu’ils seraient sans nul doute les deux petits garçons les plus aimés de tous le pays. Oui, cette souffrance en valait la peine, Karyn le savait, mais il devenait de plus en plus difficile pour elle de se rappeler cela, tout simplement parce que chaque minute écoulée était une minute de trop passée à souffrir, parce qu’on l’encourageait alors que c’était la dernière chose qu’elle voulait entendre du moment que cela ne sortait pas de la bouche de Nate. Nate … Nate, parlons en ! Lui aussi l’encourageait, bien évidemment, mais la chirurgienne parlait tellement fort, peut être parce qu’elle pensait qu’accoucher rendait sourd, que la jeune femme avait de plus en plus de mal à se concentrer sur la voix de Nate. Alors, elle ne cessait de serrer de toutes ses forces la main du jeune homme pour se rappeler qu’il était là, près d’elle, et aussi qu’il était aussi coupable qu’elle de tout ce qu’elle endurait en ce moment ! Et de cela, elle ne s’empêchait pas d’en faire état !

    « Je t’interdis de m’approcher à moins de 50 mètres à l’avenir Nathanael Lorisse, tu m’entend ?! 50 mètres et .... Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaahn !!! Et encore ! C’est bien beau de me dire que tu … Aaaaaaaaaaaah ! »
    « C’est bien Karyn ! Poussez ! »
    « ... Que … Que tu m’aimes, mais ça fait mal !!! Alors, plus de câlins, même plus de … Aaaaaaaaaaaaaah, faîtes que ça s’arrête ! »
    « C’est bien Karyn, continuez comme ça ! Poussez ! »
    « Je saaaaaais, je suis pas encore stupide !
    Plus de câlins et même plus de sexe ! »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyJeu 18 Mar - 15:04

    Il aimait la femme qui était en train de souffrir pour accoucher, de sûrcroit il était médecin, mais Nathanael se sentait si impuissant face à la douleur de Karyn qu'il en était frustré au plus au point. Certes, il ne pouvait rien faire de plus que lui tenir la main, tout d'abord parce que Mère Nature avait décidé que ce serait la femme qui porterait et mettrait un enfant au monde, laissant la part facile à l'homme; ensuite parce que Lucia lui avait strictement interdit d'intervenir dans la procédure. Il se contentait donc de tenir la main à sa bien aimée tout en l'encourageant de tout son coeur. Nate aimait avoir les choses en main, il était bien plus acteur que spectateur. Il aimait avoir le contrôle, tout maîtriser. Il détestait avoir la sensation que quelque chose lui échappait et qu'il ne pouvait rien y faire. Il ne tenait pas en place, il n'arrivait pas à rester calmement immobile, à observer les choses. Il fallait qu'il agisse, il ne supportait pas de rester les bras ballants lorsque quelqu'un qu'il aimait souffrait ou encore lorsqu'une catastrophe climatique terrassait une ville entière, laissant ses habitants misérables et désespérés. Il avait déjà fait une mission de volontariat dans les Abbruzes, lors du séisme d'avril 2009. L'hôpital avait relayé la demande de volontaires hospitaliers lancée par les structures sanitaires de la région touchée. Nate s'était porté volontaire et fit partie des renforts envoyés par les hôpitaux de Rome à L'Aquila, la capitale de la région. Face au désespoir des populations qui avaient tout perdu, non seulement un toit mais aussi parfois un proche, Nate s'était sentit happé par cette détresse. Mais il avait pu aider, apporter sa pierre à l'édifice, et lorsqu'il avait terminé sa journée de soin, il apportait un coup de main pour reconstruire les maisons détruites. Il n'y avait passé que deux semaines, les renforts mobilisés devaient retourner dans leurs hôpitaux respectifs, là où on avait besoin d'eux et là où ils étaient formés. Nate savait qu'il ne pourrait pas faire plus que tenter de faire le plus urgent : soigner et sauver des vies. Ils étaient envoyés pour ça, pas pour sauver les gens de la misère ou leur redonner un toit. Une fois que les pertes humaines étaient stabilisées, ils devaient rentrer, leurs hôpitaux respectifs avaient eux aussi des vies à sauver ou des opérations à assurer et ne pouvait se passer trop longtemps d'eux. Cependant, en rentrant il perdait ce sentiment qui l'avait suivit tout au long de ces deux semaines, ce sentiment de se sentir utile, d'aider ces gens au delà du soin strictement médical. En aidant à reconstruire des logements sur son temps libre, il sentit qu'il ne réparait pas seulement un mur ou un toit, mais également un esprit, un coeur, par une autre voie que celle de la médecine. Les gens se sentaient soulagés et soutenus, la solidarité de tout leurs voisins, amis et bénévoles leur redonnaient espoir et le courage de continuer à se battre pour tout reconstruire. Il en était revenu frustré de n'avoir pas pu faire plus, mais heureux d'avoir fait ce qu'il avait fait. Et puis retrouver Karyn était une consolation de taille, elle lui avait manqué pendant ces deux semaines.

    Tout ça pour dire que Nate détestait observer sans rien faire, il était donc extrêmement frustrant pour lui de ne rien faire pour soulager la douleur de Karyn. Il se sentait terriblement impuissant à ne faire que lui tenir la main tout en essayant de la rassurer et de l'encourager. Prise dans la tourmente de la douleur, la jeune femme l'enguirlandait clairement pour l'avoir mise enceinte. Nate ne pris pas ses menaces au sérieux, il avait déjà vu cette réaction chez les femmes en travail. La douleur était telle qu'il fallait qu'elles se « défoulent » sur quelqu'un pour mieux la supporter. Et bien souvent la seule personne qui se trouvait à portée mis à part le chirurgien ou la sage-femme était le mari ou du moins. D'ailleurs, Karyn n'était pas agressive seulement envers lui, la chirurgienne en prenait elle aussi pour son grade. Elle par contre, n'y était strictement pour rien dans son état, la pauvre. Il ne se vexa donc pas lorsqu'elle lui interdit les câlins et le sexe à l'avenir. Sa main resta accrochée à la sienne, qui se cramponnait à lui comme si elle avait peur de le perdre, comme si elle avait peur qu'il s'en aille. Mais Nate n'avait pas l'intention de s'en aller, oh que non ! Et Karyn ne faisait sûrement pas ça pour le faire fuir, elle souffrait tellement qu'elle avait besoin de quelqu'un à qui se raccrocher. Et il était là pour ça.
    Il se pencha à son oreille pour lui répondre, préservant ainsi leur intimité. Si Karyn était trop assaillit par la douleur pour accorder une quelconque importance à l'intimité, mais ce n'était pas le cas du jeune homme.

    « Tu me chagrines là, tu sais bien que je ne tiendrais pas longtemps sans câlins... mais je crois que tu tiendrais encore moins longtemps. Au bout de deux semaines sans sexe ni câlins tu finiras par craquer et tu me sauteras dessus. »

    Il ne cherchait pas à la provoquer dans un tel moment, simplement à lui faire penser à autre chose, à emmener son esprit un peu ailleurs que dans la souffrance. La jeune femme transpirait à force de faire des efforts. Nate sourit, posa sa main sur le visage de sa bien-aimée et l'embrassa délicatement sur le front.

    «  Et voilà, règle transgressée ! Avec un baiser tu risques rien normalement...»

    Bon, d'accord c'était lui qui l'avait embrassé sur le front, mais que voulez-vous, il détestait la voir souffrir, surtout lorsqu'il avait lui-même une responsabilité là-dedans. Ils y étaient, bientôt ils allaient pouvoir porter leurs fils dans leurs bras, ils n'avaient pas encore choisit de prénoms, ils voulaient les voir avant de leur en donner un. Après tout, son prénom on le porte toute sa vie, et Nate et Karyn ne voulaient pas donner de noms à l'aveugle à leurs enfants. Redevenant sérieux, le jeune futur-papa tenta à nouveau de l'encourager, elle se tapait tout le boulot et il ne pouvait pas faire grand chose, mais le peu qu'il pouvait faire, il voulait le faire bien.

    « Courage chérie, pousse très fort et prend le temps de respirer, tu t'en sors à merveille. Pas encore nés que tu fais déjà une merveilleuse mère » , continua t-il sur un ton plus léger. « C'est un mauvais moment à passer, songe à tous les merveilleux instants qui nous attendent avec nos p'tits garçons. »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptySam 27 Mar - 17:50

    Bien sûr que la jeune femme savait qu'accoucher n'était pas réellement ce que l'on pouvait appeler une partie de plaisir, mais jamais elle n'avait imaginé que ce soit douloureux à ce point là. Peut être était elle particulière, après tout, elle était encore jeune, en était à sa première grossesse et cette même grossesse était gémellaire, en gros, elle collectionnait les particularités et sans doute cela rendait-il son accouchement plus pénible. Lorsqu'elle n'était encore qu'au lycée, ce qui remontait tout de même maintenant à plusieurs années, elle avait, comme tous les autres élèves, suivit des cours de sciences naturelles. Et comme tous ses petits camarades, elle avait dû étudier plusieurs chapitres consacrés à la reproduction. Elle se souvenait bien de ces chapitres là, ne serait ce que parce que sa prof', âgée de 45 ans, célibataire depuis toujours et féministe jusqu'au bout des ongles, avait refusé de leur épargner certaines choses et n'y était pas allée dans la dentelle. Ainsi, elle lui avait passé la vidéo d'un accouchement dans une piscine, et la jeune fille devait bien avouer qu'elle avait été marquée. Elle se souvenait aussi de tous ces noms de maladies sexuellement transmissibles, de ces quelques photos aussi, et s'était déjà demandé à l'époque si sa prof' ne faisait pas tout cela pour que tous décident de rester vierges jusqu'à la fin de leurs jours, pour qu'ils s'abstiennent tous de forniquer et de faire des bébés. Oui, bon, du côté de Karyn, c'était un peu trop tard, pas pour les bébés, mais pour le reste, si. Mais, tout de même, elle s'était confortée dans l'idée que les bébés, ce ne serait pas pour tout de suite ! Elle imaginait de toute façon très mal sa mère devenir grand mère si jeune, elle qui venait tout juste de souffler ses 35 bougies ! A ce rythme là, on allait tout de suite dire que faire des bébés si jeunes, c'était dans les gènes des Crowzevski, ce qui était un peu vrai lorsque l'on savait que la mère de Krystal avait eu son premier enfant à 17 ans. Nan, plus sérieusement, Karyn était à l'époque une ado qui aimait profiter de la vie, et qui refusait de sacrifier son indépendance et sa vie de lycéenne ayant un pied légèrement dans la débauche pour rester chez elle le soir, à allaiter, bercer et border son bébé. Aujourd'hui, 9 ans étaient passés, les événements s'étaient enchainés les uns à la suite des autres à une vitesse folle, trop folle même parfois. Des tempêtes étaient passées, des orages avaient éclaté, et elle devait bien l'avouer, elle ne s'en était pas tout à fait sortie indemne. Et aujourd'hui, elle était en train d'accoucher, de l'homme qu'elle avait le plus aimé au monde, de l'homme qu'elle aimait le plus au monde après son père, bien qu'elle savait que l'amour qu'elle portait à chacun des deux n'était pas comparable. Elle savait que tout ceci était pour le meilleur, que le pire ne pourrait être qu'éviter si Nate et elle restaient soudés, surtout qu'ils venaient tout juste de repartir sur des bases saines, mais elle avait mal, elle n'y pouvait rien, pas plus qu'elle ne pouvait quelque chose au fait de hurler sur Nate, de lui dire ses 4 pseudos vérités en face. Son corps ne semblait plus qu'être une douleur immense, et elle avait hâte que tout ceci s'arrête, enfin. Tout le monde en prenait pour son grade, mais Nate était en première ligne, le pauvre ! Elle devrait se rattraper par la suite, c'était sûr ! Et elle se moquait bien de savoir qu'ils étaient tous les deux entourés d'une équipe plus nombreuse que pour les autres accouchements, ne se gênait pas pour exposer ouvertement leur vie privée devant tout le monde, elle avait depuis plusieurs minutes déjà effacer de son esprit des concepts tels que l'intimité et la vie privée. En revanche, ce n'était visiblement pas la même chose pour Nate, mais lui, il s'en tirait à très bons comptes si vous vouliez son avis ! Alors, c'était facile pour lui de rester encore en pleine possession de ses moyens intellectuels ! Elle le vit du coin de l'oeil se pencher vers elle et lui murmurer à l'oreille. Sa réaction fut de serrer fort sa main, encore plus fort, tout ça parce que ce n'était pas le moment de lui parler de la sorte. Sérieux, elle lui aurait de suite sauté dessus si seulement elle ne sentait plus rien d'autre que cette immense douleur. Elle serra les dents de plus bel, refusant de lui dire à quel point il avait raison. Mais visiblement, le jeune homme n'avait pas prévu de s'arrêter en si bon chemin, et il ne tarda pas à déposer sur son front un doux baiser. Pendant un quart de seconde, toute douleur disparue de l'esprit de la jeune femme, remplacée par une vague d'amour combiné à du désir, et elle s'en sentit soulagée, mais cela ne dura malheureusement que quelques instants. Cependant, cela eut le mérite d'avoir apaiser Karyn. Un mince sourire s'étira sur ses lèvres, transperçant le masque de douleur qui y siégeait depuis le début du travail.

    « Tri ... Tricheur ... »

    Se faire encourager par tout le personnel avait du sens, mais peu d'impact sur elle, si ce n'était qu'elle trouvait qu'ils se foutaient tous un peu beaucoup d'elle, mais les encouragements de Nate, eux, ils lui allaient droit au coeur. Elle se sentait plus courageuse et plus forte aussi, surtout parce qu'il ne se contentait pas de lui donner des conseils, et de lui dire qu'elle s'en sortait bien, il évoquait l'avenir, leur avenir, à tous les 4, permettant à la jeune femme de penser quelque peu à autre chose qu'à ces 4 murs entre lesquels elle était prise au piège et entre lesquels elle souffrait le martyr pour mettre au monde ses enfants. Elle espérait tellement ne pas être de ces femmes qui mettent des heures à accoucher. Si elle s'en souvenait bien, sa mère avait mis 4 heures, mais elle, elle n'avait pas perdu sa poche des eaux, on avait dû la lui percer. Sauf que Karyn savait que ce genre de chose n'était pas forcément génétique, et que perdre sa poche des eaux ne signifiait pas forcément accoucher dans l'heure. Sauf que là, tout de même, la jeune femme en était persuadée, elle avait battu le record de sa mère, elle tenait plus longtemps qu'elle dans la durée là ! Sa respiration se bloqua un quart de seconde, et elle serra brusquement plus fort la main de Nate. Elle perdit le rythme, dû le reprendre, ce qui était loin d'être aussi évident qu'elle ne l'aurait voulu. Elle essayait de penser à autre chose que ce qui se déroulait ici, elle essayait de s'évader hors des murs de cette salle, hors de cet hôpital. Oui, lorsque les garçons seront nés, avec Nate, tous les 4, ils vivraient une vie heureuse. Ils iraient certains week end se reposer sur les bords du Lac de Bracciano. Ce lac était situé à seulement 30 petits kilomètres de Rome, si jamais Nate était de garde et appelé en urgence, ils n'auraient pas forcément à mettre un terme à leur petite escapade familiale. Le jeune homme pourrait toujours rentrer sur Rome, et elle resterait avec leurs fils, et, au pire, elle pourrait dormir chez les parents de Lukas, qui vivait justement tout près, si jamais Nate ne pouvait pas revenir les chercher avant le lendemain. Ou alors, ils rentreraient tous ensemble sans que Nate ne soit obligé d'appuyer à fond sur l'accélérateur pour être le moins en retard possible. Oui, ce serait bien, très bien même. Elle cessa de s'imaginer maman comblée et heureuse, embrassant son homme, tout en surveillant leurs deux petits bouts qui se lançaient une petite balle gonflable l'un à l'autre dès qu'elle sentit une douleur plus lancinante que précédemment la traverser. Elle pouvait donc encore plus avoir mal ? Visiblement oui !

    « Oui Karyn, c'est bien, le premier bébé arrive ! »

    La jeune fille ferma les yeux, serrant de toutes ses forces la main de Nate. Etaient-ce les os de la main du jeune homme ou juste une hallucination ? En tout cas, la jeune femme eut la sensation d'entendre craquer quelque chose. C'était peut être seulement la table d'accouchement sur laquelle elle était allongée, allez savoir ! Oui, là, pour le coup, elle sentait bien que les choses sérieuses commençaient, la douleur étant plus forte, et les gens s'agitant autour d'elle. Elle tenta de tourner le visage vers Nate, mais même les muscles de son cou la faisaient souffrir le martyr. Elle avait tant de choses à dire à Nate, elle voulait tant mais elle ne pouvait pas, ses cordes vocales refusant désormais de faire autre chose que des cris de douleurs ! Elle voulait qu'il soit le premier après le chirurgien à tenir leurs fils dans ses bras, elle voulait qu'il grille la priorité à quiconque voudrait essayer de s'interposer. Elle voulait que ce soit lui et lui seul qui coupe le cordon, elle voulait qu'il lui dise qu'ils étaient magnifiques, qu'elle avait fait du beau boulot, que maintenant, elle pouvait se reposer et dormir, ce qu'elle rêvait de faire, mais pas avant d'avoir vu leurs bouts de choux.

    « On y est presque Karyn, allez y, encore un petit effort ! »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyMar 30 Mar - 19:16

    Nate s'efforçait de soutenir Karyn dans la lourde tâche qu'elle avait de mettre deux enfants au monde d'un coup. Mais il ne savait pas vraiment comment l'aider, il avait toujours été de l'autre côté de la barrière, à la place de l'interne, celui qui peut aider médicalement. Or, ici il ne pouvait que la soutenir par des mots, par des gestes, il ne pouvait rien faire pour elle au niveau médicale, de toute façon, ça lui était interdit. Pourtant, il avait l'impression qu'il ne se débrouillait pas si mal puisque Karyn semblait pouvoir penser à autre chose qu'à la douleur pendant quelques instants. Bon d'accord, sa main morflait parfois parce qu'à force d'entendre des bêtises, la jeune femme serrait davantage sa main. Il l'avait cherché. Il posa alors délicatement ses lèvres sur le front de la jeune femme et il eu la bonne surprise de la voir entrer dans son jeu en le traitant de tricheur. Étonnant ! Karyn souffrait le martyr en mettant au monde ses enfants et pourtant elle trouvait le force et les capacités intellectuelles d'entrer dans le jeu du jeune homme. Décidément, Karyn ne cesserait jamais de l'étonner. Sous ses apparences de femme forte se cachait une femme sensible et douce mais sous cette fragilité se cachait encore davantage de force, de ténacité et de volonté. Trois couches pour une seule personne. En parlant de couches, ils allaient bientôt être en plein dedans, ce serait d'ailleurs le premier achat à faire en sortant d'ici. Bon, ils avait déjà fais quelques stock tout de même, quand on s'appelle Nathanael Lorisse et Karyn Moretto, on ne se laisse jamais prendre par surprise de cette manière. A plusieurs reprise, Nate sentit que Karyn éprouvait des élans de souffrance plus importants, il embrassait alors avec force et tendresse la main qu'il tenait dans la sienne et marmonnant des « accroche-toi, je t'aime, courage... » rendus à peine audibles par l'inquiétude qui transparaissait dans sa voix. Il n'était pas seulement inquiet pour les jumeaux, il se faisait également beaucoup de soucis pour elle. Le nombre d'accouchements durant lesquels la maman se trouvait blessée ou ne s'en sortait pas indemne était très faible, Nate le savait parfaitement. Mais lorsqu'il s'agit de la femme de votre vie, lorsque cette femme est en train d'accoucher d'enfants de vous, même la statistique la plus ridicule, même le risque minime prennent soudain des proportions énormes. On perd toute objectivité, les 3 ou 4% deviennent plus significatifs que les 97%. Il y avait un double enjeu, non seulement celui d'avoir des enfants en pleine santé mais aussi celui de voir celle qu'on aime sortir totalement indemne, fatiguée mais indemne médicalement de cet accouchement.

    Et puis soudain, tout s'emballa, Karyn se tendit encore d'avantage, la tête tournée de l'autre côté, il sentait sa main se crisper encore davantage sur la sienne, il entendit sa respiration devenir de plus en plus anarchique, les cris de douleurs de la jeune femme qui s'étranglaient dans sa gorge : le premier bébé arrivait. Le coeur de Nate eu un raté, il était à la fois fou d'inquiétude, et excité comme jamais, un mélange de peur et de joie intense. Il allait bientôt pouvoir voir et porter son premier fils dans ses bras, depuis le temps qu'il attendait cet instant. La tension était à son comble, les yeux du jeune homme passaient de Karyn au chirurgien, du chirurgien à Karyn, comme s'il ne savait pas comment gérer à la fois la volonté de savoir comment son premier fils allait et celle de savoir comment allait sa mère. Nate caressait les cheveux de Karyn alors que des petites gouttes de sueur apparaissaient sur les tempes de la jeune femme. Lucia continuait d'encourager la jeune future maman qui hurlait de plus en plus fort et respirait de plus en plus difficilement. Et là tout d'un coup, comme venu de nul part, résonna dans la pièce le cri d'un bébé. Le coeur de Nate s'emballa à nouveau, décidément, les accouchements n'étaient pas bon pour le coeur. Après s'être occupée du cordon ombilical, Lucia lui apporta, emmitouflé dans un drap propre chirurgical, son premier fils. Il était complètement abasourdit lorsqu'il prit le petit dans ses bras, ça ne pesait rien du tout. Il se sentait tout chose, tellement connecté à ce petit être qu'il connaissait depuis à peine quelques secondes, c'était transcendant. Il ne savait pas si c'était symptomatique du papa qui voit pour la première fois son enfant mais il éprouva instinctivement le besoin de le protéger, de le défendre contre tout ce qui pourrait lui faire du mal, de le serrer tendrement contre sa poitrine. Il le berça doucement, murmurant des « chuuut tout va bien mon bonhomme, papa est là » complètement béats.
    Malgré la lumière du jour qui frappait douloureusement et pour la première fois ses petites paupières, Nate pu entre-apercevoir les yeux de son fils, de magnifiques yeux bleus, comme sa mère, qu'elle même détenait de Krystal. Cela lui vint alors naturellement, comme si c'était parfaitement logique sans qu'il ai à y réfléchir plus longtemps. Krystal aurait tellement aimé connaître ses petits fils, c'était quelqu'un de remarquable et d'admirable et il serait fier d'appeler un de ses fils par le troisième prénom de Krystal. Cela tombait bien puisque ce prénom pouvait servir pour les deux sexes, et il était certain que Karyn l'aimerait. Il s'approcha de la jeune maman, le bébé toujours dans les bras.

    « Fiston je te présente ta maman, Karyn je te présente ton magnifique petit garçon, Sacha »

    A cet instant, il pouvait jurer que c'était le plus beau jour de sa vie. Pourtant, tout dégénéra sans qu'il ne puisse réellement comprendre comment tout cela était survenu. Ce fût l'absence de mouvements de Sacha qui le mit en alerte, il su immédiatement qu'il y avait un problème.

    « Le bébé ne respire plus ! »

    Il y eu un moment de flottement, comme si on se demandait comment après un accouchement sans trop de problèmes, le petit pouvait en arriver à ne plus respirer. Nate bouillait à l'intérieur, mais bon sang qu'est-ce qu'ils faisaient ! Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre ainsi un temps précieux, un nourrisson ne pouvait survivre que très peu de temps sans respirer. Il prit alors les devants, il allait soigner son fils lui même, il se précipita vers le coin du bloc qui avait été préparé en cas de soucis du bébé, il y avait là tout le matériel cardiaque et respiratoire dont il avait besoin. Il se prépara à agir lorsque Lucia s'interposa.

    « Nathanaël, tu avais promis que tu n'interviendrai pas. Tu es trop impliqué, trop émotif pour l'instant pour prendre en charge toi même ton bébé. Laisse-nous faire, tu sais que tu peux avoir confiance en nous. »
    « Non, c'est mon fils ! Et je vais le soigner, il est hors de question que je le laisse tomber ! Laissez-moi sauver mon fils ! Vous vous fichez qu'il vive ou qu'il meure, pas moi ! »
    « Tu vas sortir d'ici tout de suite, tu en train de mettre en danger la vie de tes fils et de Karyn. Sors immédiatement de mon bloc Nathanaël !

    Mais Nate ne l'écoutait pas, il avait quelque peu perdu la raison et s'attelait déjà à sauver Sacha. Il en pouvait pas aider la femme qu'il aimait, si on lui ôtait la possibilité d'aider son fils que deviendrait-il ? Pouvait-il vraiment avoir confiance en ces gens, ces gens pour lesquels la vie de ce petit être n'avait pas la moindre importance ? Non, c'était son fils, et il allait intervenir, que ça plaise ou non au chirurgien. Il eu à peine le temps d'entamer un massage cardiaque que deux internes costauds vinrent se saisir de ses bras et le ceinturèrent pour l'immobiliser et l'entraîner vers la sortie. Nate se débattait comme un diable tandis qu'il voyait interne et chirurgien se pencher sur son fils.

    « Lâchez moi ! Vous n'avez pas le droit de m'empêcher de sauver mon fils ! »

    Il hurlait aussi fort qu'il pouvait, se laissant submerger par la colère et la révolte. Ils n'avaient pas le droit de l'écarter ainsi de son enfant. Mais il avait beau se débattre, il n'était pas de taille à lutter contre deux hommes à forte carrure et il s'éloignait irrémédiablement de la sortie... Jusqu'à ce qu'il entende les hurlements de douleur de Karyn : le second bébé arrivait. Nate reprit instantanément ses esprits, Karyn avait besoin de lui pour mettre au monde son second enfant. S'il ne pouvait rien faire pour Sacha, il se devait en tant que papa et petit-ami de soutenir celle qu'il aimait dans son accouchement.

    « Non ! Lucia, je te jure que je resterai à ma place et que je n'interviendrai plus. Je t'en prie laisse-moi être auprès de ma femme, elle a besoin de moi. »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyVen 2 Avr - 22:09

    Karyn était d'une humeur massacrante, déjà en temps normal, alors imaginez, enceinte ! Bien sûr, c'était sans cesse les autres qui trinquaient et en première ligne, Nate. Bah voyons ! Au moins, on pouvait dire qu'il avait de l'entrainement, qu'il n'allait donc pas fondre en larmes lorsqu'elle l'accusait, ici, dans cette salle d'accouchement, de n'être qu'un sale profiteur bien content d'avoir passé du bon temps et n'ayant pas à supporter toutes ces longues semaines de nausées, de coups de blues, toutes ces semaines de grossesse quoi ! Elle le savait, tout ceci était dû aux hormones, et peu lui en tiendraient rigueur. Mais elle le savait aussi, cela n'était pas l'excuse universelle, et parfois, elle abusait sérieusement. Il lui arrivait de se lever du pied gauche le matin, et d'enguirlander la personne qui avait mangé le dernier yaourt à la fraise sans aller en racheter, et ce même s'il s'avérait que l'andouille égoïste qui avait commis ce crime de lèse majesté, c'était elle ! Nan nan, c'était impossible, cela ne pouvait pas être elle, ou alors, c'était parce que la veille, on l'avait empêché de sortir, du coup, cela retombait forcément sur le nez de quelqu'un d'autre. Reconnaître ses tords ? Jamais, pas quand elle était sujette à une crise de mauvaise humeur ! Un rien pouvait la faire sortir de ses gonds. Lorsque Nate passait l'après midi avec elle pour veiller sur elle et être là en cas de besoin, et qu'il oubliait de tirer le rideau à midi, lorsque le soleil donnait, et que, du coup, cela éblouissait la télé et empêchait la jeune femme de bien voir tout ce qui était diffusé, Karyn était capable de se mettre dans un état monstre. Elle criait presqu'au complot, lui disait en boudant qu'elle le lui avait déjà dit, qu'il pourrait au moins penser un peu à elle, lui rendre service, elle qui ne pouvait pas se lever du canapé où elle était couchée parce qu'elle avait super mal au ventre et que tout tanguait déjà bien assez autour d'elle comme ça ! Par la suite, elle recouvrait ses esprits et revenait à la raison, mais le mal était déjà fait, enfin, le mal ... Jusque là, parmi tous ses proches, aucun ne s'était plaint et n'avait fait la moindre réflexion après qu'elle leur ai passé un savon pour rien, mais elle, elle se forçait à penser qu'ils cherchaient tous simplement à arrondir les angles, qu'ils craignaient de la forcer ou de l'amener à une nouvelle crise de fureur et de mauvaise humeur hormonale. Elle cherchait à se rattraper, décidait de cuisiner pour Nate lorsqu'elle savait qu'il allait rentrer tard, serait éreinté mais passerait quand même à l'appart', histoire de voir si elle allait bien, alors que le matin, avant qu'il n'embauche, elle avait presque menacé de le lapider à coup de spaghetti ! Du coup, le jeune homme rentrait et fronçait les sourcils parce que le mot d'ordre était « allongée » et que la jeune femme ne le suivait pas à la lettre ! Elle tentait bien de s'échapper, de fuir, mais la cuisine n'était pas d'une taille monumentale, elle ne pouvait pas aller bien loin et le jeune homme avait tôt fait de la rattraper ! Elle s'élançait alors dans ses bras et pleurait parfois, les nerfs lâchant et les hormones n'aidant pas, loin de là !

    Dans cette salle d'accouchement aussi elle en était venue à pleurer, et si les causes étaient les mêmes, les raisons différaient. Oui, ses nerfs lâchaient, oui, ses hormones ne devaient pas aider non plus, mais elle avait surtout mal, et ces larmes ci étaient bel et bien des larmes de souffrance. Elle avait bien essayé de les retenir, en pensant à autre chose, en se laissant bercer par la voix et les paroles de Nate, tout près d'elle, mais elle n'y était pas arrivée. Elle avait bien essayé de les retenir, mais les muscles de ses yeux ne semblaient plus fonctionner, peut être parce qu'il n'y avait plus assez de messages nerveux disponibles, tous étant centrés sur tous les autres muscles du corps de la jeune femme. Vous vous êtes déjà froissé un muscle ? Et bien pour la jeune femme, c'était comme si tous ses muscles s'étaient froissés d'un seul coup, et ça faisait un mal de chien. Alors, ça, ajouté à cette douleur située dans son bas ventre, croyez là, il lui était impossible de retenir ses larmes plus longtemps. Elles venaient se mêler aux perles de sueur qui ruisselaient de son front. Un cri final de la part de la jeune femme, qui se cambra d'un seul coup en arrière, tous muscles tendus à l'extrême, et ce fut le silence, le silence, pendant une seconde seulement. Le cri d'un bébé retentit dans toute la pièce, figeant tous ceux qui s'y trouvaient. La jeune femme n'avait pas réellement conscience de tout ce qui se passait autour d'elle, tentant trop de reprendre son souffle et d'apaiser les battements de son coeur pour y prêter attention. Mais dès qu'elle recouvra ses esprits, elle chercha des yeux Nate, Nate et leur premier fils. Elle les vit, tout près d'elle, alors que le jeune homme s'approcha, berçant le nourrisson qu'il tenait dans ses bras. Karyn sentit son coeur s'accélérer de nouveau, alors que ses yeux la piquèrent, signe de nouvelles larmes, de larmes de joie cette fois-ci. Et Nate, d'un seul mot, réussit à les faire couler ...

    « Sa ... Sacha ?! »

    Autant qu'elle le pouvait, Karyn pencha la tête de côté, interrogeant tendrement du regard Nate, alors qu'elle sentit des larmes de joie couler le long de ses joues. C'était sans nul doute la plus belle chose que pouvait faire Nate, la plus belle chose qu'il pouvait lui dire. Et elle ne savait même pas comment le remercier, elle qui avait quelques difficultés déjà à se remettre de toutes ces émotions : douleur, naissance, prénom, décidément, elle allait faire un arrêt cardiaque ! Et puis ... Et puis Nate reprit la parole, et la jeune femme sentit tout son être se glacer. Comment ça le bébé ne respirait plus ?! Elle tenta de se redresser, instinctivement, pour voir ce qui se passait, pour voir Nate et lui demander ce qui se passait exactement. Mais l'un des internes la força à rester allongée, ce qui n'était pas la chose à faire pour la rassurer. Surtout que Lucia ne faisait rien pour arranger tout cela. Non, elle n'avait pas le droit, pas le droit de demander à Nate de sortir ! Il lui avait promis d'être là pour elle, jusqu'au bout, et Lucia avait promis de tout faire pour que cet accouchement se passe bien, alors Nate devait rester ici, avec elle, auprès d'elle, c'était obligé ! Karyn fusilla du regard l'infirmière qui avait pris le relai de l'interne et l'empêchait de se lever. Oui, elle n'avait sûrement pas la force de se lever et de rejoindre Nate, mais l'envie était là. Tous autour d'elle s'était mis à s'agiter comme des abeilles dans une ruche, et cela ne calmait pas son inquiétude, pas du tout même.

    « Laissez moi me lever ! Je veux voir mon bébé ! Laissez moi ! »

    Ses mots s'entrecroisèrent avec ceux de Nate, mais elle l'entendit tout de même se débattre, demander, non, hurler qu'on le lâche. Elle voulait lui demander de la rejoindre, quitte à coller un pain à quiconque l'en empêcherait, mais c'était sans compter sur le stress qui montait en elle, suivit par une nouvelle douleur, plus fulgurante que la précédente, plus douloureuse aussi. Elle avait eu Nate auprès d'elle lorsqu'elle avait donné le jour au premier de leur fils, elle était détendue et apaisée, ce n'était pas le cas maintenant. Elle ne se fit pas prier pour s'allonger de nouveau le long de la table, disons plutôt qu'elle s'y laissa retomber d'elle même, et merci pour la colonne ! Mais elle ne sentait pas cette douleur ci, non, elle sentait celle qui était le signe évident de l'arrivée de leur deuxième petit ange ! Sans Nate, sans sa main dans la sienne, elle n'avait rien à serrer pour faire passer la douleur. Ses droits se cramponnèrent à la table, mais ne trouvèrent rien à crocheter, et elle ne fit rien d'autres que de se faire mal à en pleurer aux doigts. Elle ne cherchait même pas à serrer les dents pour étouffer sa douleur, trop de choses venaient se percuter toutes en même temps dans sa tête, elle n'entendait plus rien à tout ce bruit, pas même ses cris de douleur à elle.

    « Naaaate !
    Laissez le, je vous en prie, laissez le ! Aaaaaaaaaaaaaaaaa !
    Lucia, laissez le, je vous en prie, Naaate ! »

    « Très bien, mais au moindre geste héroïque, tu sors immédiatement du bloc Nathanael ! »

    La jeune femme ferma les yeux, seul geste qu'elle fut capable de faire pour montrer à Lucia à quel point elle lui était reconnaissante. Déjà, comme quelques minutes avant, elle sentait le bébé pointer le bout de son nez, littéralement. Elle sentit une main se saisir de la sienne, imagina qu'il s'agissait de celle de Nate, mais n'avait pas la force, pas le courage d'ouvrir les yeux pour vérifier sa thèse. Un deuxième cri retentit, mais la jeune femme ne se sentait pas plus apaisée pour autant. Certes, cela signifiait qu'elle y était arrivée, qu'elle avait réussi à mettre au monde ses deux fils, mais elle ne savait pas si Sacha recevait des soins, elle ne voyait et n'entendait rien, la douleur semblait l'avoir totalement anesthésiée. A peine tourna-t-elle la tête sur le côté en entendant que l'on prononçait son prénom, à peine entrouvrit-elle les yeux pour voir deux bras portant son deuxième fils qu'elle sentit une immense bouffée d'air frais pénétrer de force ses poumons.

    « Karyn, on reste avec nous, s'il vous plait ! Vous avez fait du beau boulot, mais je vous interdis de vous reposer sur vos lauriers ! Karyn ?! Vous m'entendez ?! Allez allez, on reste avec nous Karyn ! »

    Elle sentit sa tête tournée, comme jamais, avant de ne plus rien sentir, avant de ne voir que le vide noir, total, quasi intersidéral. Et alors qu'elle plongeait définitivement, elle entendit encore une fois son prénom, crut reconnaître la voix de Nate ... Mais comment en être sûre, elle était tellement fatiguée ? Elle plongea dans l'inconscient, là où il n'y avait rien que le noir, là où son angoisse au sujet de l'état de santé de Sacha semblait ne pas exister. Elle était tellement fatiguée ...
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyMar 6 Avr - 20:24

    Karyn ne s'en rendait peut être pas compte, mais elle avait de la chance d'avoir un compagnon aussi patient que Nate. Bon nombre d'hommes se seraient déjà énervés contre une compagne aussi exigeante et mal lunée qu'elle. Nate, lui, restait calme, faisant tout ce que désirait la jeune femme, même si ses désirs et quelques fois farfelus. Il se disait qu'après tout, dans ces moments là elle n'était pas la vraie Karyn, qu'il ne pouvait pas la comprendre car lui ne souffrait d'aucune douleur, qu'il n'avait pas à porter deux enfants déjà très développés dans son ventre. Alors oui il lui cherchait des excuses, tout ça pour rester calme et ne pas lui renvoyer à la figure de cesser de l'enquiquiner et de faire les choses elle-même au lieu de recourir à lui. Il en avait assez de se faire enguirlander pour rien, ou pour si peu. En même temps que pouvait-il faire, Karyn était en proie à un taux hormonale particulièrement élevé qui détraquait quelque peu ses humeurs, la rendant un instant euphorique et joyeuse et la minute d'après ronchonne, irritable et de mauvaise humeur. Elle n'y pouvait pas grand chose et même si parfois il jugeait ses récriminations dures et injuste, c'était son rôle de père que de supporter les humeurs de la mère. Tout n'était pas toujours rose, et puis, ils n'étaient plus en couple encore à cette époque et même s'ils l'avaient étés, ils ne pouvaient plus évacuer leur frustrations au lit. Quoi ? Ca vous choque ? Faîtes preuve de lucidité et cessons un moment de nous cacher de certaines vérité, le sexe était bien un moyen d'évacuer les tensions et les frustrations au sein d'un couple. On pouvait être de mauvaise fois et faire preuve d'une hypocrisie aveuglante, il n'en demeurait pas moins que pour supporter de telles sautes d'humeur, personne n'aurait dit non à une partie de jambe en l'air sous la couette. Et Nate ne faisait pas exceptions. Enfin premièrement Karyn et lui n'était plus ensemble, deuxièmement à ce stade de la grossesse la jeune femme ne pouvait plus faire l'amour. Alors pour le coup c'était ceinture pour tout les deux, et c'était extrêmement difficile à supporter pour Nate, après tout, il n'était qu'un homme. Et puis parfois... parfois Karyn cessait de donner des ordres ou de se mettre de mauvaise humeur, elle redevenait plus fragile, plus vulnérable, plus douce aussi. Il lui arrivait de craquer, de venir se serrer dans ses bras et de laisser un flot de larmes couler sur son visage. Elle s'autorisait rarement ces moments de faiblesses car elle se considérait comme une femme de forte et n'était pas comme toutes ces pleurnicheuses à deux balles. Nate lui rappelait que c'était humain de craquer, qu'avec tout ce qu'elle avait enduré et ce qu'elle endurait encore, il était parfaitement normal qu'elle craque de temps en temps, que ce serait de ne jamais la voir faiblir qui serait inquiétant et anormal. La jeune femme culpabilisait de se montrer d'humeur aussi changeante, alors elle se rattrapait en lui préparant un bon dîner. Nate trouvait ça très touchant, d'autant plus que Karyn était une très bonne cuisinière et du coup, l'estomac du jeune homme était fou amoureux d'elle. Et comment retient-on le mieux un homme mis à part par...hum bref, l'estomac est un point sensible de l'homme, la plupart des femmes le savent. Cependant, il devait bien avouer qu'il était cotent que la grossesse approche peu à peu de son terme. Oui, enfin, si il avait su à l'avance ce qu'il allait se passer lors de l'accouchement, le jeune homme se serait sans doute montré un peu moins hâtif...

    Il n'avait rien comprit à ce qu'il venait de se produire, un instant il portait leur fils et le présentait à Karyn en lui donnant un prénom qui avait ému aux larmes la femme qu'il aimait, l'instant d'après, Sacha ne respirait plus et il se voyait plongé dans la tourmente et une crise de folie passagère. C'était comme si à chaque fois qu'ils s'octroyaient un moment de bonheur, la vie venait le leur reprendre, enfin dans ce cas en l'occurrence c'était la mort qui planait dangereusement au dessus de la tête du petit Sacha. Tout ce qu'il voulait c'était aider son fils, ne pas rester sur le carreau à ne rien faire pendant que d'autres essayaient de sauver la vie de son fils et que lui regardait. Ce n'était jamais facile de remettre la vie de quelqu'un qu'on aimait entre les mains d'inconnus. Nate retrouva finalement la raison tandis qu'il entendait Karyn hurler de douleur, il fallait qu'il soit à ses côtés pour la soutenir. Il savait que Karyn avait besoin de lui, de là à dire qu'il était indispensable à ce que l'accouchement se passe bien, il y avait un pas. Il n'empêche qu'il savait qu'il avait quelques vertues apaisantes et rassurantes pour elle et il était hors de question de l'en priver, surtout pas dans un moments pareil, alors qu'elle souffrait pour mettre au monde leur second fils et que le premier était entre la vie et la mort. Il demanda, ou plutôt il supplia Lucia de le laisser rester pour pouvoir soutenir la femme qu'il aimait mais il doutait que ça fonctionne. Il faut dire qu'il avait mit un beau boxon dans la salle d'accouchement. A sa plus grande surprise, Lucia accepta de lui laisser une seconde chance. Elle avait beau être un grand chirurgien, une femme ferme et exigeante, la quadragénaire avait un coeur; et devant les supplications de Karyn plus que devant celles de Nate, elle céda et donna au jeune homme l'autorisation de rester. Les deux internes le lâchèrent immédiatement en s'excusant. Ils ne faisaient rien de mal, il obéissaient simplement aux ordres de Lucia qui elle même pensait en premier à l'état de ses patients. Mais voilà, même dans un grand hôpital tout le monde se connait et il n'est pas facile de jeter hors du bloc opératoire un collègue et ami. Nate ne leur en tint pas rigueur, ils savaient que les deux hommes agissaient pour le mieux et que laisser un hystérique essayer de soigner un bébé n'était pas la meilleur chose à faire. Heureusement pour tout le monde, l'hystérique en question avait immédiatement reprit ses esprits lorsqu'il avait entendu sa compagne pousser des cris de douleur. Et heureusement encore, Lucia s'était montré suffisamment compréhensive. Sans attendre une seconde de plus, il retourna auprès de Karyn et prit doucement la main de la jeune femme dans la sienne... tout en serrant les dents d'avance pour ses pauvres doigts... qui a dit qu'un accouchement n'était douloureux que pour la mère ? Et puis tout recommença, comme si l'incident n'avait jamais existé. Sacha préoccupait toujours les pensées de Nate mais il se devait également de soutenir sa compagne et d'accueillir le second bébé pour ses premier instant dans le monde. Il admirait tellement la ténacité de Karyn, qui devait faire face à deux accouchements consécutifs, qui souffrait terriblement et qui pourtant ne lâchait rien, déterminée à mettre son enfant au monde. Et puis soudain, un second cri retentit dans la salle d'accouchement : leur second fils était né. Comme la première fois nate sentit son coeur faire un bond dans sa poitrine, et comme la première fois, Lucia tendit à Nate son enfant. Le jeune papa le prit dans ses bras avec toutes les précautions du monde, essayant de le calmer alors que le pauvre petit était confronté pour la première fois à la lumière du jour et à des sons nouveaux qui assaillaient ses tympans. Comme pour Sacha, Nate se pencha vers Karyn, le bébé dans les bras pour qu'elle puisse elle aussi participer à ce moment de bonheur et voir leur second fils. Mais la jeune femme, épuisée, était en train de sombrer dans l'inconscience. Le bébé toujours dans les bras, Nate posa sa main sur celle de Karyn et se joignit à Lucia pour demander à la jeune femme de rester consciente.

    « Karyn, s'il te plaît, reste avec moi. C'est fini mais tu dois rester éveillée. Karyn... »

    C'est à ce moment là qu'un second cri vint se mêler à celui de l'enfant qu'il tenait dans ses bras. Le coeur de Nate fit un bon dans sa poitrine en même temps que le soulagement le gagnait. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : Sacha était sauvé, il était en vie. Nate se tourna vers Karyn pour lui annoncer la bonne nouvelle, mais la jeune femme était déjà inconsciente. Surprenant le regard inquiet de son compagnon, Lucia le rejoignit, Sacha dans les bras.

    « Tout va bien Nate, ne t'en fais pas. Elle est exténuée, elle a juste besoin de repos. Je m'attendais à ce qu'elle sombre dans l'inconscience après l'accouchement. Son corps a beaucoup souffert, il a fait d'énormes efforts et maintenant qu'il n'est plus sollicité, il se laisse aller. Il n'y a rien d'alarmant, on va la conduire dans une chambre et dans quelques heures elle sera réveillée. Crois-moi, la première chose qu'elle va demander sera de voir ses fils. Sacha va bien, on va les mettre tout les deux en couveuses parce qu'ils sont prématurés et qu'il faut les surveiller mais ils sont en parfaite santé. »

    Nate acquiesça, il était rassuré de savoir que sa compagne et ses fils allaient bien. Puis une infirmière vint lui demander si elle pouvait lui remettre son second enfant pour pouvoir le mettre en couveuse, tandis qu'on emmenait déjà Sacha.

    « Merci docteur Lorisse, vous lui avez déjà donné un prénom ? »
    Nate sembla hésiter un instant, finalement il décida de ne pas décider.
    « Non, pas encore, j'attends que ma compagne soit réveillée. On lui donnera un prénom à son réveil, je ne veux pas décider ça tout seul. »

    Alors que leurs fils étaient emmenés en couveuses, Nate prit la main de la belle endormie et suivit les brancardiers qui la conduisirent dans une chambre d'hôpital afin qu'elle puisse se reposer. Il s'installa sur une chaise au fond de la pièce et ferma les yeux, lui aussi avait besoin d'un peu de temps et de repos pour se remettre de ses émotions. Mais il ne quitterai pas cette chambre avant d'avoir partagé un moment en famille, d'avoir pu assister à la rencontre de Karyn et de ses fils.
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyVen 9 Avr - 20:57

    Karyn venait de donner la preuve ultime à tous qu'ils se trompaient sur son cas. Elle n'avait rien de la jeune femme forte qu'elle s'entêtait à jouer devant tous. En réalité, comme tout le monde, elle avait ses faiblesses, ses coups de fatigue, pour le coup, là, elle en vivait un immense. Elle avait aussi ses facettes fragiles, comme toutes ces fois où elle se retenait de pleurer pour n'éclater en sanglots qu'une fois rentrée chez elle, tout ça parce que la journée avait été dure ou que la date était celle qui marquait l'anniversaire d'un événement tragique qu'elle avait vécu. Depuis toute petite, elle avait compris que ce monde n'était pas encore exactement celui qui permettrait aux femmes de se faire une place dans la société sans qu'elles n'aient à prouver quoi que ce soit. Sa mère était intelligente, mais elle était surtout très belle, et très vite, dès qu'elle avait su sa fille en âge de comprendre ce qu'elle lui disait, Krystal avait expliqué à Karyn que la majorité des gens n'allaient pas au delà de son apparence physique, et que le crédit qu'ils lui donnaient se contentait donc juger sa valeur selon l'extérieur, et non pas l'intérieur. Très vite, Krystal avait aussi expliqué à sa fille que cela ne voulait pas obligatoirement dire qu'elle devait cacher à tous à quel point elle était intelligente et brillante, et qu'il ne fallait jamais laisser qui que ce soit la convaincre qu'elle n'avait qu'un petit pois dans le crâne. Krystal avait appris à sa fille à se révolter contre ce système de fonctionnement, mais à toujours le faire avec brio, tact et intelligente, histoire de clouer le bec bien comme il le fallait de bon nombre de ces hommes qui, sous prétexte qu'ils avaient quelque chose entre les jambes, bien que personne ne soit sans doute jamais aller vérifier leurs dires, prétendaient qu'une femme devait se contenter d'être belle et de se taire. Krystal lui avait également appris à ne rien lâcher, et à ne pas s'enlaidir pour éviter qu'on continue à la juger sur son physique. Elle disait que cela aurait été un réel gâchis. Pendant longtemps, malheureusement, les hommes avec qui Karyn avait eu une relation amoureuse lui avaient appris après qu'ils aient rompus qu'ils l'avaient d'abord abordée parce qu'elle était mignonne comme un coeur. Karyn en avait été déçue, s'était dit qu'elle avait finalement échouée. Et puis, elle avait rencontré Nate, et c'était lui qui lui avait ouvert les yeux. Elle avait compris, grâce à lui, que, bien souvent, on abordait les gens pour leur physique parce que c'était une réaction humaine normale, et que l'intelligence se situait dans le fait de rapidement chercher à voir la beauté intérieure. Nate était même parvenu à lui montrer à quel point elle était plus belle intérieurement qu'elle ne l'était. Elle était tellement fière d'être celle qu'un tel homme avait choisi, tout comme elle était fière de lui donner deux fils.

    Non, Karyn n'était pas forcément la femme forte qu'elle prétendait être, elle qui se jetait pratiquement dans les bras de Nate dès qu'ils étaient seuls tous les deux. Les bras de Nate étaient confortables et avaient quelque chose de rassurant. Elle aimait s'y réfugier, fermer les yeux et prendre une grande respiration, et puis sourire, sourire parce que, décidément, Nate sentait si bon ! Avec lui, ce n'était pas qu'elle redevenait une petite fille, c'était simplement qu'elle avait besoin de lui, besoin de se sentir aimée. Lorsqu'il lui arrivait des tuiles, si elle restait debout, qu'elle paraissait être droite, fière et forte, c'était juste qu'elle prenait sur elle, encore et encore, qu'elle enterrait au fond d'elle tout ce qu'elle pouvait bien ressentir, jusqu'à ce que cela ressorte, d'un coup d'un seul. Et dans ces moments là, elle était plus que vulnérable, et sa chance, c'était de savoir tenir jusqu'à pouvoir craquer sans que quiconque de mal intentionné n'en profite pour s'en prendre à elle. Heureusement pour elle, Nate la connaissait par coeur, et il savait désamorcer la bombe avant que celle ci n'explose. La jeune femme n'avait jamais trop bien su ce qui la trahissait, peut être son regard, allez savoir ... Quoi qu'il en était, elle aurait tellement voulu tenir le choc pour cette chose là aussi, histoire de ne pas être comme bon nombre de femmes qui lâchaient prises dès leur enfant mis au monde, mais tout ceci avait été bien trop dur, bien trop exténuant, et elle avait mis tout son coeur, toute son âme et toutes ses forces dans le combat, à un moment ou à un autre, cela allait bien devoir lâcher, et, justement, cela finit par lâcher ...

    Combien de temps tout ceci dura-t-il, elle, évanouie, Nate, assis dans une chaise, yeux fermés, et les infirmières, venant vérifier de temps en temps que la situation physique de Karyn n'empirait pas ? La jeune femme n'en avait aucune idée. Tout ce qu'elle savait, c'est qu'il faisait nuit dehors lorsqu'elle rouvrit les yeux, qu'elle avait la bouche pâteuse, et qu'elle avait la sensation d'avoir participé aux JO tant son corps la tiraillait de partout. Mais vous saviez, c'était une douleur qu'elle vénérait, consciente de ce que celle ci sous entendait. Peu à peu, elle reprenait pleine possession de ses moyens, autant physiques qu'intellectuels. Elle ne savait pas ce qui l'avait exactement tirée de sa période d'évanouissement, ou de sommeil, voyons cela comme vous voulez : le chauffage qui ronronnait quelque peu, ou les deux infirmières qui discutaient à voix basse près d'elle ? Sûrement les infirmières, après tout, le chauffage se contentait de ronronner et ne faisait donc pas un bruit du tonnerre. Oui, à coup sûr, les deux infirmières étaient les seules responsables, mais la jeune femme ne leur en voulait pas. Il fallait bien qu'elle émerge à un moment ou à un autre, et elle sentait déjà son coeur battre dans sa poitrine. Elle était à la fois euphorique et angoissée. Si elle se souvenait bien, lorsqu'elle avait fermé les yeux, elle venait de donner naissance à leur second fils, mais le premier était toujours entre les mains d'une partie de l'équipe médicale qui tentait de le réanimer. Et si ... Et si Sacha n'avait pas survécu ? A cette simple pensée, la jeune femme sentit son coeur se serrer dans sa poitrine. Non, ce n'était pas possible, Sacha était leur fils, à Nate et à elle, il avait forcément hérité de leur force de caractère à tous deux, et surtout de leur capacité à surmonter les obstacles, même lorsque ceux ci se dressaient bien haut sur le chemin. Ils étaient nés avant terme, ils allaient forcément être placé en couveuse, loin d'elle. Elle commença donc à s'agiter dans le lit d'hôpital dans lequel elle était allongée, histoire de se mettre le plus rapidement possible debout et de filer directement là où les prématurés étaient gardés en sécurité, et tant pis si elle était en robe d'hôpital peut seyante, et que, pieds nus, elle risquerait sûrement de faire des glissades dans les couloirs lavés de nombreuses fois par jour, au risque de se manger le mur au premier croisement venu ! Mais elle émergeait désormais assez pour que ce qui lui semblait encore être un bourdonnement quelques instants auparavant devienne désormais des voix féminines, voix qui parlaient entre elles et qu'elle ne tarda pas à comprendre. Ce qu'elle entendit la calma alors.

    « Ils sont si mignons ... »
    « N'oublie pas que le Docteur Lorisse est le père, et tu sais à quel point on craque toutes pour lui ! Et sa mère est un joli brun de fille, c'est le moins que l'on puisse dire ! »
    « Sacha et ... Oh, mon pauvre, tu n'as pas encore de prénom toi ... »
    « Alessio ... »
    « Qu'est ce que tu as dis ? »
    « J'ai rien dis moi ! »
    « Alessio ... Il s'appelle Alessio, d'accord ? »
    « Karyn ! Bon retour parmi nous ! Vous avez manqué au Docteur Lorisse et à vos petits anges ! »

    Le sourire de la jeune femme s'éclaira. Elles avaient parlé au pluriel de ses fils, cela signifiait donc qu'ils étaient tous les deux en vie, et visiblement, ils ne se portaient pas trop mal puisque les deux petites couveuses avaient été amenées dans la chambre que la jeune femme occupait. Elle se redressa certes un peu, comme elle avait initialement dans l'idée, mais ce ne fut que pour s'appuyer contre le coussin sans glisser encore plus au fond des draps, et pour pouvoir avoir une sorte de dossier. Elle tourna un regard ému, embué de larmes, vers les deux couveuses alignées l'une contre l'autre, dans lesquelles dormaient deux petits anges, ses deux petits anges, leurs deux petits anges. Ils avaient l'air si calmes et si apaisés, loin de l'agitation qui avait précédée et suivi leur naissance, loin de toutes les craintes qu'ils avaient fait naître dans le coeur de tous bien malgré eux ! Sacha ... Alessio ... Sacha et Alessio ... Le prénom de leur deuxième fils était venu tout seul, il s'était imposé très simplement à l'esprit de la jeune femme. Certes, elle avait déjà quelque peu songé à ce prénom alors qu'elle était encore enceinte, mais tout de même, elle avait été rapide. A peine réveillée qu'elle tenait à prouver à tous qu'elle avait toute sa tête et était capable de reprendre rapidement des forces. Alessio, en hommage à la soeur défunte de Nate. Elle voulait tant partager ça avec lui, tellement ...

    « Où est Nate ? »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyLun 12 Avr - 16:44

    A l'annonce de la grossesse de Karyn et à la réaction qu'avait eu Nate après avoir apprit cette nouvelle au bal black and white, les gens s'étaient demandés si le jeune interne n'assumait pas sa paternité. Pourtant, ceux qui le connaissaient vraiment savaient qu'il finirait par revenir pour Karyn et pour ses fils. Ceux qui étaient proches de lui le savaient solide et présent lorsqu'on avait besoin de lui. Alors peut être qu'il était en colère contre Karyn, peut être qu'il lui en voulait, peut être même qu'il avait peur d'être papa, mais il reviendrai immanquablement vers sa famille. Il était clair que le jeune homme aimait profondément Karyn, personne dans son entourage n'en doutait. Il lui fallait du temps pour qu'il accepte tout ce qui lui arrivait, pour qu'il fasse le point, qu'il calme sa colère et son ressentiment contre la jeune femme, particulièrement depuis l'incident Dante Spinelli. Pourtant, tous ceux qui le connaissaient vraiment étaient persuadés qu'il reviendrai et que le couple pourrait élever leurs deux enfants ensemble. Nate était un homme sur lequel on pouvait compter, il n'était peut être pas l'homme parfait, l'homme idéal et il avait ses défauts. Mais une chose était sûre, il n'avait jamais laissé tomber personne et il était hors de question qu'il abandonne Karyn et leurs enfants. De toutes manière, sa famille et ses amis ne lui auraient jamais pardonnés. Il était né dans une famille unie, qui lui avait apprit les valeurs morales qu'il s'efforçait de respecter aujourd'hui. Tomaso, Maria et Mattéo adoraient Karyn, ils n'auraient jamais pardonné à Nate qu'il abandonne sa propre famille. D'ailleurs, lorsque Karyn et lui étaient en froid, Nate évitait le plus possible de voir sa famille, il savait qu'ils n'approuvaient pas son comportement et sa pire crainte était de décevoir les gens qu'il aimait. Ses parents et son frère avaient toujours eu de quoi être fiers de lui, il réussissait brillamment ses études de médecine et son internat, il avait une fiancée adorable et il était toujours là pour ceux qui avaient besoin de lui. Et voilà qu'il décevait sa famille en laissant son ex-fiancée livrée à elle même alors qu'elle était enceinte, qu'il s'enfermait dans l'amertume et la solitude, qu'il refusait de voir ses parents et son frère. Pour la première fois il décevait alors qu'il avait mit toute son énergie jusque là pour qu'on soit fier de lui, et il supportait très mal cette situation. Ce qui le conduisait à se replier encore davantage sur lui-même. Le cercle vicieux par excellence.
    Il s'était reprit en mains et il avait fait tout son possible pour arranger les choses entre Karyn et lui, elle avait fait pareil de son côté et désormais tout d'eux conjuguaient leurs efforts pour reconstruire leur couple, retrouver qui ils étaient et conserver leur stabilité. Ils n'étaient pas des individus parfaits, ils ne formaient donc pas un couple parfait. Ils avaient leurs disputes, leurs embrouilles et jamais tout serait rose entre eux. Mais ils s'aimaient, ils s'aimaient d'un amour pur et sincère et sans être un couple parfait, ils se considéraient comme très heureux. Après tout qu'est-ce qu'un couple si l'entente est parfaite ? Si on est toujours d'accord ? Ce n'est pas de la perfection, c'est du clonage d'individus, deux personnes absolument identiques et ni Nate, ni Karyn ne recherchaient leur identique du sexe opposé. Ils étaient différents, avaient des points de vus divergents sur bien des sujets mais ils savaient se compléter et surtout s'écouter.

    Après l'accouchement, Nate avait décidé de s'octroyer un peu de repos, il avait attendu un moment sur cette chaise, histoire de se vider l'esprit. Puis devinant que Karyn ne se réveillerai pas tout de suite et que les petits non plus, il avait décidé de sortir un peu prendre l'air, marcher un peu dehors. Il avait besoin de se retrouver seul, de réfléchir à tout ce qu'il venait de leur arriver à Karyn et à lui en quelques mois seulement. D'abord la perte de Clara, puis ce break dans leur relation, avant qu'il apprenne durant le bal black and white qu'elle était enceinte. Il y avait eu cette longue chute dans la solitude et l'amertume que la trahison de Karyn avec Dante Spinelli n'avait pas arrangé. Oui, sans aucun doute, Karyn et lui revenaient de loin. Malgré toutes ces épreuves, aucun des deux n'avait oublié à quel points ils s'aimaient, et leurs deux garçons étaient là pour le leur rappeler. C'est en pesant à ces deux petits monstres qu'il retrouva ce qu'il devait faire. Il se précipita remplir les papiers et se présenta à l'administration et au directeur de l'hôpital pour demander un congé de paternité. Malheureusement, on était en Italie, pas en France, et le jeune papa n'avait droit qu'à quelques jours de congé pour s'occuper de ses fils. Son congé était tout de même bonifié de quelques jours supplémentaires dû au fait qu'il s'agissait de jumeaux. Une fois ceci réglé, il était descendu prendre un café à la machine à café de l'hôpital devant laquelle il avait croisé certains de ses collègues.

    « Alors Nate, comment ça s'est passé ? Karyn et les petits vont bien ? »
    «  Ca a été difficile et l'un des deux nous a fait une belle peur mais tout va bien maintenant. Ils ont juste besoin de repos. »
    « Et bien, te voilà avec une compagne et deux enfants maintenant, une vraie petite famille. Tu vas devoir concilier vie de couple, vie familiale et vie professionnelle. Félicitations mon vieux, tu es officiellement dans la merde. »
    « Je sais, mais je n'ai jamais été aussi heureux d'être dans la merde. »

    A ces mots, il s'était éloigné pour rejoindre Karyn et ses fils. Il était parti depuis suffisamment longtemps maintenant et la jeune femme était peut être déjà réveillée. Il ne voulait louper pour rien au monde la rencontre entre Karyn et ses fils. Il entra discrètement dans la pièce, pour ne réveiller personne si tous les trois dormaient encore. C'est à ce moment là qu'il entendit que Karyn voulait prénommer leur second fils « Alessio ».Il se sentit d'un coup tout chamboulé, Karyn avait masculinisé le prénom de sa soeur en hommage à celle-ci. Nate aimait beaucoup ce prénom, il le rattachait à la douceur, la joie de vivre, l'intelligence, la générosité... ça le rattachait à tout ce qui faisait sa soeur. Il était très ému, ainsi leurs enfants porteraient chacun le prénom d'un être cher à leur coeur... les prénoms de deux êtres admirables qui auraient tant aimé connaître leurs deux petits garçons pour les dorloter, les chouchouter, les protéger. Ils restait de ces deux femmes leurs prénoms et ce que Nate et Karyn allait dire à leurs enfants sur elles. Quoi qu'il en soit, Krystal aurait été une grand-mère exemplaire, il n'y avait qu'à voir la façon dont elle avait éduqué sa fille pour en être persuadée. Quant à Alessia, elle aurait été une tante formidable, attentive, complice et généreuse. Ce fût la voix de Karyn qui le ramena sur telrre, elle le cherchait. Le jeune homme s'avança vers elle, posa son café à moitié bu sur la table de chevet et s'assit sur le lit de la jeune femme.

    « Je suis là. Comment tu te sens ? Ca va ? Tu as été très forte dans la salle d'accouchement, nos enfants vont bien. »

    Il posa sa main sur la sienne et les lèvres sur le front de la jeune femme. Elle avait été parfaite, elle avait mit au monde deux petits garçons en pleine santé coup sur coup. Il se demandait parfois où elle allait chercher toute cette force. Un petit gazouillis vint emplir la pièce, un des bébés sinon les deux était réveillé et et manifestait son désir qu'on s'occupe un peu de lui.

    « J'ai entendu pour Alessio... ça me touche beaucoup... merci. Tu as donné naissance à deux magnifiques petits garçons... et je crois que les crevettes ont envie de voir leur maman. »

    Il posa délicatement les lèvres sur celles de Karyn dans un baiser tendre et délicat puis se leva. Les infirmières lui firent signe qu'il pouvait prendre les bébés avant de leur laisser l'intimité de l'instant en quittant la pièce. Sacha était le premier réveillé, il bougeait dans la couveuse, visiblement hâtif de découvrir autre chose que le plafond de la chambre de l'hôpital. Nate prit tout doucement le bébé dans ses bras, déposa un baiser sur son petit crâne duveteux et vint le remettre délicatement dans les bras de Karyn. Le prénom de Sacha était accroché au poignet du petit.

    « Voilà mon bonhomme. C'est ta maman, elle est jolie hein ? Tu sais de qui tu tiens maintenant. Karyn... il a tes yeux, il a les yeux de ta mère. Il a hérité des plus beaux yeux que j'ai jamais vu. »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptyJeu 15 Avr - 18:03

    L'hôpital n'était pas réellement l'endroit au monde où la jeune femme qu'était Karyn se sentait la plus à l'aise. Cela n'avait rien à voir avec l'odeur que l'on pouvait sentir, ni même avec la couleur des murs qui oscillait à peine entre blanc, vert doux et autres couleurs douces mais froides, ni même avec la qualité plus que médiocre des plats que l'on vous proposait lorsque venait l'heure des repas. Ou alors, cela avait à voir avec tout ça, la jeune femme ne savait pas très bien. Pour elle, le souci se fixait surtout au niveau de ce qui pouvait être sous entendu lorsque vous vous rendiez à l'hôpital. Elle y était allée de nombreuses fois au cours de sa vie, soit parce qu'elle s'était encore cassée une jambe en courant dans les marches en marbre de l'escalier, soit parce qu'elle avait chahuté avec ses frères et que l'un d'eux avait sous estimé sa force en la faisant passer à travers la baie vitrée, soit parce qu'elle avait réussi à se choper une allergie au litchi en plein dîner mondain. A chaque fois, donc, cela avait été pour des blessures légères, sans trop grande gravité, ne suscitant la peur panique que dans le coeur de Krystal, qui chérissait sa fille comme la prunelle de ses yeux et qui aurait tellement voulu que ce médecin arrête de dire que sa fille était une inconsciente chronique. La mère de Karyn avait beau avoir un grand respect pour les règles de vie en société mais aussi un respect mêlé d'admiration pour toutes ces femmes et tous ces hommes en blouse blanche, mais sa tolérance et son respect avaient des limites que certains médecins, sous prétexte qu'ils étaient sortis majors de leur promo de médecin, pensaient pouvoir allégrement franchir sans se faire remettre à leur place par une femme. Mais il advint un jour où l'affection que pouvait porter Karyn pour les hôpitaux, tout ça parce qu'elle avait le droit à viennoiserie et chocolat chaud de la part des internes garçons qui craquaient pour son joli minois, s'envola d'un coup d'un seul. Il suffit pour ça que sa mère ait un grave accident de voiture pour que tous les bons sentiments que l'ado' qu'était alors Karyn nourrissait jusque là s'envolent comme plumes dans les airs. L'accident avait été violent, il suffisait de voir l'état de la voiture pour s'en convaincre. Karyn n'avait pas de suite pu voir le véhicule, mais lorsqu'elle fermait les yeux, elle revoyait encore cet amas de tôle qui ne ressemblait plus à rien. César faisait des compressions moins réussies que celles ci. Sa mère était morte, après une nuit d'agonie, dans un hôpital, et depuis ce jour, elle exécrait l'idée de devoir s'allonger dans l'un de ces lits d'hôpital, et exécrait tout autant la moindre des fois où l'un de ses proches était hospitalisé. Elle passait parfois voir Nate, oui, mais rarement, parce qu'il fallait tout de même éviter, les services hospitaliers n'étant tout de même pas des salons de thé, et puis, aussi, parce qu'elle tremblait toujours dès qu'elle entait ce bip bip régulier.

    Aujourd'hui, croyez le ou non, mais elle était allongée dans l'un de ces fameux lits, et au lieu d'avoir un goût de bile dans la bouche et une tenace envie de vomir lui serrant les intestins, elle sentait son coeur battre une chamade extrême et avait l'impression de flotter, comme lorsque Nate la portait dans ses bras et que ses pieds ne touchaient plus le sol. Mais cette fois ci, cet effet de flottement nirvanesque et euphorisant n'était pas dû à Nate. Au fond, si, tout de même, sans Nate pas de ...., et sans ...., pas de bébés ! Cependant, elle pensait en premier lieu à ses fils, à leurs fils, et ensuite à lui, rapidement après, oui, mais ensuite tout de même. Elle se disait soulagée de savoir que son homme n'avait pas encore la faculté de lire dans son esprit, et puis, pour le moment, elle était en pleine contemplation devant leurs bouts de chou et le jeune homme n'avait pas encore fait son retour dans la chambre qu'elle occupait. La jeune femme ignorait si c'était simplement son cerveau qui cherchait des signes à plein régime ou si c'était réellement un acte de reconnaissance, mais chacun des nourrissons avait une petite main collée à la paroi de la couveuse, et il se trouvait que, paroi contre paroi, leur petite main à tous deux étaient placées l'une contre l'autre, comme si, déjà, ils tenaient à signifier au monde entier que jamais rien ne les séparerait, qu'ils seraient unis, sans cesse. Chacun d'eux avait une petite languette passée autour d'un poignet, et Karyn était assez renseignée pour savoir que c'était à cet endroit qu'était sûrement noté leur prénom. Et d'ailleurs, en parlant de prénom, elle ne put s'empêcher de choisir celui qu'elle souhaitait donné à son second fils, en espérant de tout coeur que celui ci plairait à Nate, mais elle ne voyait pas de raison qui ferait que son homme refuserait et le rejetterait en bloc. Elle avouait qu'elle ne savait pas très bien si, dans l'ordre des naissances, c'était Sacha ou Alessio l'ainé, puisque, dans la logique des choses, l'aîné était celui qui, normalement, était venu au monde avant l'autre, mais il y avait la logique médicale qui, semble-t-il, indiquait le contraire, l'aîné étant pour les médecins celui qui avait été conçu avant l'autre et qui, donc, était placé le plus haut dans le ventre de la mère. Mais cela n'avait aucune importance pour la dite mère, qui voulait simplement profiter de ce moment qui lui coupait le souffle et lui faisait monter les larmes aux yeux. Elle avait eu tant de mal à trouver la force de demander Nate, parce que son souffle semblait coincé, et qu'elle tremblait d'émotion. C'est à cet instant là qu'en parfaite synchronisation, les deux infirmières se reculèrent de quelques pas, et que Nate répondit lui même à la question. Le jeune homme ne tarda pas à la rejoindre, et à s'assoir sur le lit, tout près d'elle, et il ne tarda pas non plus à demander de ses nouvelles. Fermant les yeux et poussant un soupir expirant tout l'air bloqué jusqu'alors dans ses poumons, la jeune femme se laissa porter quelques secondes par la voix de Nate et par le baiser qu'il déposa sur son front.

    « Non, j'ai pas été forte, parce que j'ai pas tenu le choc, désolée ... Mais je vais bien mieux maintenant, même si j'ai l'impression de n'avoir rien fait de plus éprouvant dans ma vie ! Mais ils sont tellement beaux que ma fatigue s'envole rien qu'en les regardant ... »

    Elle rouvrit les yeux en entendant ce doux gazouillis qui la fit frémir des pieds à la tête. C'était le premier gazouillis de l'un des ses fils, et cela la transcendait. Elle ne serait pas bien parvenue à expliquer ce qu'elle ressentait sur le moment présent, mais cela résonnait en tout cas en elle, encore et encore, et la sensation était proche de celle qu'elle avait ressentie en entendant le premier cri de Sacha lorsque celui ci était né, et identique aussi à celle ressentie après qu'Alessio est lui aussi décidé de prouver au monde entier qu'il était là. Elle était leur mère, peut être que cela était plus particulier pour elle que pour les autres, parce qu'elle les avait portés pendant presque 9 mois, parce qu'elle les avait sentis bouger en elle, parce qu'elle leur avait parlé, chanté des chansons pour les calmer et les endormir, parce qu'ils avaient grandis en elle pendant si longtemps ... Et l'émotion ne pouvait que s'amplifier lorsque Nate la remercia. Elle était restée muette, ou presque, lorsqu'il avait s'agit de remercier Nate lorsque celui ci avait donné le prénom de Sacha à leur premier fils, elle refusait de rester une nouvelle fois sans voix.

    « C'est normal ... Je veux qu'Alessio soit pour son frère ce que ta soeur a été pour toi, et je veux qu'il soit pour moi ce qu'elle aurait été pour moi, ce qu'elle est pour moi même si je n'ai jamais eu la chance de la connaître : un être à aimer, à adorer, à aduler ... »

    Elle esquissa un sourire ravi, qui s'additionnait au final avec son expression radieuse, lorsque Nate déposa un tendre baiser sur ses lèvres, avant qu'il ne tende les bras vers le petit bout de chou qui, déjà, semblait vouloir manifester à ses parents sont envie d'avoir lui aussi droit à de l'amour, à de l'affection, à de l'attention. Karyn était tellement au spectacle de l'homme qu'elle aimait et de l'un de leurs fils qu'elle ne remarqua pas tout de suite que les deux infirmières s'étaient esquivées pour les laisser seuls, en toute intimité, en famille. Elle sentit son coeur s'emballer en entendant leur fils, dans les bras de Nate, gazouiller en réponse au baiser que son père venait de déposer sur son front, comme si cela l'amusait déjà ! Serait-il accro lui aussi aux baisers de Nate ?! Elle se redressa quelque peu en voyant Nate se tourner de nouveau vers elle, se cala bien contre l'oreiller, et se prépara, fébrilement et en tremblant un peu, il fallait bien l'avouer, à accueillir leur fils dans ses bras. Ce serait son premier vrai contact avec l'un de leurs enfants, et l'émotion la gagnait. Il ne pesait rien, ou si peu ! Et il était tellement chaud ! Les yeux de la jeune femme, toujours embués de larmes, se posèrent sur la petite languette, et elle sourit en y découvrant le prénom de Sacha. Puis le regard de Karyn se planta dans celui de Sacha, et elle sentit son coeur se stopper, pendant une brève seconde. Ses yeux ... Ils étaient tellement ... Tellement comme ceux de Krystal, attrayant, hypnotisant !

    « Salut Sacha ... Tu te souviens de moi ? ... Tu nous as fait peur mon ange, faut pas faire peur à Papa et Maman tu sais ... Recommences pas et tout ira bien, d'accord ? ... »

    La jeune femme se mordit la lèvre inférieure avant de lever les yeux au plafond, histoire d'éviter que ses larmes ne coulent sur le bout du nez de Sacha.

    « Ne pas pleurer, ne pas pleurer ... Pfiou !
    Maman t'aime fort mon ange, mon si bel ange ... Tu m'as manqué ... »


    Elle déposa un baiser sur le front de Sacha, alors que celui ci attrapait l'un de ses doigts dans l'une de ses petites menottes, ce qui fit rire sa mère. Cette dernière tourna alors le regard vers Nate, un sourire fier et ravi aux lèvres, un sourire amoureux, passionné et craquant.

    « Il va bien ? Il n'a pas de soucis de santé, hein ? ... Il tient de toi aussi, je le tiens par le petit doigt ! ... Et il est beau comme un dieu, comme toi ... Je t'aime Nate, je t'aime si fort, et toi aussi tu m'as manqué ... Et ... Dio, on a réussi ... On a réussi, ils sont là, tous les deux, et tu es là avec moi et moi je t'aime tellement ! Viens par là ... »

    Une larme de joie coula sur la joue de la jeune femme, suivie d'une autre, et d'encore une autre et d'encore une autre, après que la jeune femme eut fait signe à Nate de se pencher vers elle pour qu'elle puisse l'embrasser sur les lèvres. Elle voulait tellement qu'il comprenne tout ce qu'elle traversait niveau émotions et sentiments au moment présent : amour, joie, passion, bonheur intense, amour passionné ... Et c'est le moment que choisit Alessio pour se manifester à son tour, suivi de Sacha, qui gigotait quelque peu dans les bras de la jeune femme.

    « Easy Tigers ... Maman a de l'amour pour tout le monde ! »
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptySam 24 Avr - 18:11

    C'était étrange de se retrouver là, de l'autre côté de la barrière. Depuis qu'Alessia était parti, Nate avait toujours été à l'hôpital en tant que futur médecin, comme faisant parti du personnel de l'établissement. Il en avait presque oublié à quel point on se sentait anxieux, désorienté et impuissant lorsque l'on faisait parti des proches des gens hospitalisés et qu'on ne pouvait rien faire pour les aider. Il détestait cette sensation; c'était d'ailleurs pour cette raison qu'il avait voulu devenir médecin, pour ce débarrasser de ce sentiment d'impuissance. Remettre la santé, voir même la vie d'une personne qu'on aime dans les mains d'un autre, ce n'était pas une chose facile, particulièrement pour un homme comme Nate, un homme qui aime garder le contrôle. Lui, ce qu'il aimait, c'était avoir les choses en main, pouvoir agir efficacement sur quelque chose, contrôler le cours des choses. Or, dans cet hôpital, à cet instant précis, il ne pouvait rien faire d'autre qu'attendre, attendre que Karyn se réveille. Il aimait être à l'hôpital, ou plutôt il aimait travailler à l'hôpital. Mais y être en tant que visiteur, c'était autre chose. Ca lui rappelait bien trop les derniers jours d'Alessia, lorsqu'elle agonisait lentement sur son lit d'hôpital, incapable de parler. Il voyait ces murs chaque jours, il voyait ces chambres, ces blocs, ces malades mais en tant que médecin il avait plus de distance, plus de recul vis-à-vis des choses. Il était capable de faire des choix raisonnables, réfléchis et rationnel. S'il était par contre confronté à la maladie ou à la souffrance d'un proche, il doutait d'être capable d'autant de discernement. Ce qu'il s'était passé quelques heures plus tôt dans la salle d'accouchement tentait à le prouver. Il avait complètement perdu les pédales et il se demandait ce qu'il avait bien pu lui passer par la tête. Sacha ne respirait plus, il avait paniqué, il avait voulu agir, sauver son fils. Une réaction primaire, animale, instinctive, celle de protéger son petit. L'espace d'un instant, il avait perdu la raison, il avait oublié le fait que les plus aptes à sauver son fils était ceux qui étaient encore capables de réfléchir et d'agir calmement, ceux dont les mains ne tremblaient pas, des professionnels, des gens qui étaient formés pour ça. Lui était leur père, il était incapable de réfléchir convenablement, assaillit par la panique. Oui, il détestait être simple visiteur dans un hôpital. Il l'avait déjà vécu avec sa soeur, il ne voulait pas le revivre avec sa compagne et ses fils. Il n'avait pas le choix et il devait prendre sur lui, rester calme dans l'attente, mais c'était tellement difficile. Il comprenait mieux pourquoi certains proches de malades devenaient insupportabke, il fallait parfois utiliser la force pour les sortir de l'hôpital parce qu'ils faisaient une crise de nerfs et que dans un hôpital, un tel individu pouvait devenir dangereux. Mais en réalité ces gens là ne voulaient pas faire de mal, il n'arrivaient juste pas à contrôler leur inquiétude, leur frustration. Nate était médecin, pour lui c'était différent, il avait l'habitude de se contrôler, de rester calme mais lui même avait prouvé qu'il pouvait perdre les pédales à tout instant.
    Il régla quelques affaires et lorsqu'il revint, la jeune femme était de nouveau consciente. Il lui avoua son admiration, mettre au monde un enfant ne devait pas être une partie de plaisir. Elle l'avait fait pour la première fois et avait enchaîné directement avec une seconde. Mais comme d'habitude, Karyn se sous-estimait.

    « Oh que si tu as été forte, tu as donné naissance à deux magnifiques enfants d'un coup, tu les as porté pendant plus de huit mois et tu as du supporter ça seule pendant des mois. Alors crois-moi Karyn Moretto, tu es une femme forte. Quand à ton évanouissement il est tout à fait normal, c'est médical : ton corps a fait beaucoup d'effort et il avait naturellement besoin de se reposer. C'est rester consciente qui n'aurait pas été bon pour ton organisme, tu avais besoin de repos et ton corps a été assez fort pour te l'imposer. »

    Oui, leurs enfants étaient magnifiques. Nate ne savait pas si c'est parce qu'il en était le père et qu'en tant que tel il s'extasiait devant ses progénitures ou si c'était que leurs deux bébés étaient vraiment mignons mais il lui semblait qu'ils étaient les plus beaux nourrissons de la terre. D'ailleurs, Karyn avait décidé de prénommer l'un de leurs magnifiques bébé Alessio, en mémoire de la soeur défunte de Nate. C'était très important pour lui et ça avait une signification particulière. Alessia avait toujours été une soeur extraordinaire. Elle s'était beaucoup occupé de lui, l'emmenait souvent avec elle en vadrouille, le câlinait comme les grandes soeurs peuvent parfois câliner leurs petits frères. Elle avait tout fait pour rendre son départ moins difficile et Nate éprouvait pour elle non seulement une tendre affection, mais également une admiration sans bornes. C'est elle qui avait façonné celui qu'il était aujourd'hui, et il en était fier. Alors voir son fils porter le prénom de sa soeur, sachant tous les souvenirs qu'il avait avec elle, c'était très émouvant. Et puis, Karyn avait raison, Nate serait très fier d'Alessio s'il pouvait être pour son frère ce qu'Alessia avait été pour lui. La jeune femme éprouvait une certaine admiration pour la belle-soeur qu'elle n'avait jamais rencontré. A travers les récits de Nate, elle s'était fait une idée de quelle genre de personne pouvait être Alessia et en était venu a éprouver une grande sympathie pour elle sans même l'avoir connu elle-même. Nate ne savait pas trop quoi lui répondre, ce que venait de faire Karyn le touchait particulièrement, il lui en était tellement reconnaissant. Alors, ne trouvant pas de mots assez forts pour décrire ce qu'il ressentait et ne voulant pas prendre le risque qu'elle entende sa voix trembler sous le coup de l'émotion, il déposa un tendre baiser sur le front de la femme qu'il aimait, espérant ainsi qu'elle comprendrait à quel point il était touché, ravi par une telle décision.
    Il déposa doucement Sacha dans les bras de sa mère et observa, attendrit le spectable que lui offrait la rencontre de Karyn et de son fils. La jeune femme avait les larmes aux yeux, elle était à la fois extraordinairement heureuse et fébrile, de peur d'être maladroite. Ses yeux versaient à présent de belles perles transparentes, la jeune femme ne pouvait plus contenir son émotion. Quelle mère qui aimait ses enfants pouvait ne pas verser de larmes à cet instant ? Karyn était magnifique lorsqu'elle pleurait, le bleu splendide de ses yeux ressortaient encore d'avantage avec l'humidité des larmes salées qui coulaient doucement sur ses joues tendres. Karyn faisait la connaissance de son fils et déjà celui-ci semblait avoir conscience que c'était sa maman qui le tenait dans ses bras puisqu'il s'accrocha à elle, à ses doigts comme s'il ne voulait plus qu'on le sépare d'elle. Nate était complètement absorbé par la contemplation de ce spectacle, si bien qu'il fût surpris lorsque la jeune femme le ramena sur terre en lui faisant signe de se pencher pour l'embrasser avec un mélange de tendresse infinie et de passion amoureuse.

    « Tout va bien, on le surveille encore au cas où mais il est tiré d'affaire et il n'aura aucune séquelle. Je suis ravi qu'il me ressemble tout de même un peu sinon je me serais posé des questions » dit-il en plaisantant tout en posant doucement sa main sur le torse du nourrisson que sa main couvrait largement.
    Alessio ne semblait pas vouloir être en reste et manifesta son envie d'être lui aussi dorloté. Nate sourit doucement.
    « Je vais te chercher Alessio, lui aussi a envie de voir sa mère. » Il se pencha doucement à l'oreille de la jeune femme pour lui murmurer un tendre « Je t'aime Karyn. »
    Il se pencha ensuite sur la deuxième couveuse et en ressortit leur second fils. Il embrassa le nourrisson sur le crâne, comme il l'avait fait pour le précédent et se retourna vers Karyn. La jeune femme avait dégagé un de ses bras pour accueillir Alessio, tout en maintenant fermement Sacha à l'aide de son autre bras.
    « Et voilà le second Alessio voici ta maman c'est en grande partie grâce à elle si tu es aussi beau. Et à côté c'est ton frère mais ça fait déjà un petit moment que vous vous connaissez tout les deux. »

    Nate s'assit à nouveau sur le lit. Pour la première fois, il avait sa famille au complet sous ses yeux. Il était très fier et très ému. Il réalisait maintenant qu'il avait fondé sa propre famille, que ces trois personnes étaient celles qui comptaient le plus à ses yeux et qu'il les protégerait contre tous ceux qui pourraient leur nuire. Oui, Nate était père de famille et il pouvait faire n'importe quoi pour défendre, pour faire plaisir, ou pour rendre heureux ceux qu'il aimait.

    « Je vous aime tous les trois. »

    Et le jeune homme entama un petit tour de « famille » embrassant tour à tour Alessio et Sacha sur le crâne avant de poser ses lèvres sur celles de Karyn. Il ne savait pas si il allait être un bon père ni un bon compagnon, mais il était sûr d'une chose : il était heureux.
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MessageSujet: Re: Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate   Chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie •• pv nate EmptySam 1 Mai - 21:48

    C'était amusant comme les choses ne se produisaient jamais comme vous les aviez conçues à un moment ou à un autre de votre vie, tout comme c'était amusant de voir à quel point la vie et le destin faisaient prendre des chemins sacrément détourner à tout ce qui allait survenir la seconde d'après dans votre vie. Lorsqu'elle était petite, Karyn s'était imaginée Maman d'une immense tribu, sans nul doute parce qu'elle avait tout de même 3 frères, et que rien que pour ça, elle ne rentrait pas dans ces stat' de nombre d'enfants moyen dans une fratrie Italienne. Elle n'avait pas réellement de préférence pour les sexes, parce qu'elle savait qu'une petite fille et un petit garçon, c'était tout aussi chou bébé, surtout lorsque le patrimoine génétique de Krystal coulait dans les veines du bébé, d'une façon ou d'une autre. Lorsqu'elle avait 7 ans, Karyn se disait que dès qu'elle aurait fini le lycée, elle se mettrait à faire plein de bébés, tout ça pour que, comme elle, eux aussi ils aient la chance d'avoir une maman pas ridée et pas vieille venant les chercher à l'école. Mais en grandissant, elle avait parfaitement compris l'idée de d'abord un peu prendre de l'âge et de la bouteille avant de décider d'avoir un enfant, surtout qu'il fallait un père pour ça, et qu'elle avait mis un paquet d'années, à l'échelle de sa vie, avant de trouver le bon, le seul et l'unique. Elle avait papillonné, encore et encore, jusqu'à ce qu'elle rencontre Nate, et le jeune homme avait révolutionné sa vie, la changeant du tout au tout. Il avait bouleversé quasiment toutes les idées préconçues que c'était fait la jeune femme jusque là, dans le bon sens du changement. Jamais elle n'avait pensé qu'ils en seraient là aujourd'hui, même si, lorsqu'il l'avait demandé en fiançailles, elle avait commencé à se dire que, sans doute, les enfants, ce serait pour bientôt, pas dans l'année, nan, mais dans 2, 3 ans ? 5 ans ? Au final, c'était presque arrivé dans l'année, et sous la forme de deux magnifiques jumeaux ! Elle ne savait plus trop s'il y avait déjà eu des jumeaux dans sa famille, mais elle savait au moins que si elle avait attendu des jumeaux, ce n'était en rien parce qu'elle avait mangé un sandwich au fromage, ou un truc dans le genre ! C'était arrivé, tout simplement, et elle n'avait pas exactement envie de tout saisir du pourquoi du comment !

    Elle ne se souciait pas non plus de savoir comment ils allaient gérer cela, parce qu'il est bien évidemment que, qui dit deux bébés dit deux fois plus de boulot, et deux fois plus de nécessité d'assurer dans sa tâche de parent. Mais Nate était avec elle, elle ne serait pas seule, et elle avait deux bras, deux jambes, une tête, était donc comme tout le monde et saurait donc comme tout le monde quoi faire. Bien sûr, devenir mère et se comporter en tant que tel n'était pas forcément inné, mais elle n'était pas plus bête qu'une autre, galérerait peut être au début avant de trouver ses marques. Et puis, encore une fois, elle savait qu'il y avait Nate, et qu'il saurait exactement mieux qu'elle quoi faire dans telle ou telle situation, même si, peut être, il se mettrait à trop cogiter à la moindre petite chose suspecte, au moindre potentiel petit symptôme. Nombre de femmes n'avait pas la chance qu'avait Karyn. Certes, le père de ses enfants n'était pas son mari, ni même son fiancé, disons qu'il ne l'était plus, et qu'il ne l'était pas encore redevenu, mais de l'avis même de la jeune femme, ce n'était pas parce qu'un homme portait une bague au doigt que cela faisait de lui un homme meilleur, plus apte qu'un autre homme au doigt vierge. Et puis, dans la tête de la jeune femme, mari, époux, fiancé et des tas d'autres mots évoquant une réalité plus ou moins similaire n'était que les synonymes de ce mot qu'elle utilisait à longueur de temps depuis le début ou presque de sa relation avec Nate : homme. Nate était son homme, les gens devaient se contenter de cela, et cesser de poser des questions. Et maintenant, elle allait élargir le sens qu'avait le mot homme pour elle, parce qu'elle tenait dans ses bras un autre petit homme, le sien aussi, mais pour des raisons différentes. Un petit homme qui lui avait fait bien peur, et, déjà, elle voulait tout savoir, tout comprendre, sachant que même s'il était le père de Sacha et qu'il l'aimait de tout son coeur, Nate ne lui mentirait pas s'il devait lui dire que leur fils allait mal, qu'il allait devoir supporter de longues séances à l'hôpital pour le restant de ses jours. Mais ce ne fut pas ce que lui répondit Nate, et la jeune femme s'en sentit soulagée, comme si un immense poids venait soudainement de décoller de ses épaules. La jeune femme plissa délicieusement le nez lorsque Nate se félicita de savoir que Sacha lui ressemblait. Bien sûr qu'il lui ressemblait, car, déjà, Karyn tombait pour lui comme elle tombait pour Nate ... Et Alessio était lui aussi le digne fils de son père, puisqu'il semblait réclamer, mine de rien, que Karyn lui accorde un temps soit peu d'attention. Le jeune homme se leva pour aller chercher leur second fils, et la jeune femme ferma un bref instant les yeux, alors qu'un frisson parcourait tout son être, lorsque le jeune homme lui murmura les fameux trois mots les plus doux qu'il pouvait lui dire, mis à part, bien sûr, les trois autres : « ma délicieuse fiancée ». Mais déjà, elle faisait de la place dans ses bras, collant Sacha contre elle en le maintenant fermement. Alessio aussi allait avoir à ses bras ...

    La même émotion transcenda la jeune femme, qui ne s'était toujours pas habituée à l'idée qu'elle était mère, que ses fils étaient là, vivants, dans ses bras, ces fils qui avaient joué pendant si longtemps au football avec la paroi interne de son ventre ! Ils gigotaient à présent dans ses bras, leurs petits yeux mi-clos, leurs petites moues à en faire craquer plus d'un et plus d'une, à en faire craquer en premier lieu leurs parents, leurs plus grands fans, déjà ... La jeune femme savait déjà qu'ils allaient en faire gagater plus d'une amie, et que Nate allait recevoir un certain nombre de tapes masculines amicales sur l'épaule, en vue de le féliciter d'avoir fait de si beaux bébés. De nouvelles larmes jaillirent sur le visage de la jeune femme, qui frotta le bout de son nez contre la joue d'Alessio, comme le font les mamans chats avec leurs chatons. Nate ne tarda pas à se livrer à un petit tour de baisers. Lorsqu'il y en avait pour un, il y en avait pour plusieurs, et pour la première fois de sa vie, la jeune femme ne sentit pas même une pointe de jalousie naître dans son coeur. Elle ne savait plus trop bien si elle était encore les deux pieds sur terre ou déjà rendue à cent mille lieux de là, au Paradis. Elle sentait la chaleur des deux bébés, de leurs deux fils, ainsi que la chaleur du corps de Nate, assis tout près d'elle. Elle voyait difficilement comment tout cela allait s'agencer, car déjà, elle sentait qu'il lui serait difficile d'accepter que l'un de ses 3 hommes s'éloigne à plus de 2 mètres d'elle ... Cela promettait d'être problématique !

    « Et nous aussi on t'aime, n'est ce pas les garçons ?! T'as vu, ils gazouillent, ça veut dire oui en langage de bébé !
    Je suis la femme la plus heureuse du monde Nate, dis toi bien ça ... Et, tout à l'heure, je t'ai menti en te disant que tu n'aurais plus le droit de m'approcher à moins de 50 mètres ... Je refuse de te voir aussi loin de moi, et puis, ce sera très dur pour moi de te prouver à quel point je t'aime si je m'en tiens à ce que je t'ai ordonné ... Surtout si tu veux avoir assez d'enfants pour monter une équipe de foot ! »


    La jeune femme lâcha un petit rire, tout en ne lâchant pas des yeux ceux de Nate, faisant en sorte que leurs regards se confondent l'un dans l'autre. Elle savait déjà qu'elle venait de prendre un ticket sans retour pour une vie de famille qu'elle espérait voir bien remplie, passionnante, passionnée et qui lui apporterait toute la joie et tout le bonheur dont elle pouvait rêver. Nate ne l'avait jamais déçu, ou si peu, et elle savait qu'elle ne méritait pas d'avoir le droit à un homme comme lui, elle qui, avant de le rencontrer, n'avait rien à envier à toutes ces héritières que l'on voyait minable dans les magazines, elle qui avait manqué de tromper l'homme qu'elle aimait pourtant encore comme une folle avec un autre, plus âgé qu'elle et père du meilleur ami de Nate ! Alors, le moins qu'elle pouvait faire, c'était de prouver chaque jour à Nate à quel point elle était amoureuse de lui, pour qu'un jour il passe de nouveau à son doigt cette bague de fiançailles qu'il lui avait offerte et qu'elle avait encore. Elle allait également prouver à leurs fils à quel point elle allait prendre soin d'eux, comme le lui avait appris Krystal ...

    « Jamais il n'y aura plus beaux hommes que mes hommes à moi, que mes Lorisse ... »


The . End
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