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| Auteur | Message |
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| Sujet: Lost together. [Cath] Jeu 3 Sep - 6:06 | |
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« Lost together » And if we're lost, then we are lost together.
Ma vie avait toujours été remplie de rebondissements de toutes sortes. Lorsque je m'arrêtais pour y réfléchir, je me rendais compte qu'il n'y avait jamais eu de moment où j'avais véritablement été paisible, où j'avais entièrement été en paix et bien. Certes, je parvenais à me souvenir de tout un tas de moments heureux, de moments agréables, de moments excitants, etc.. mais jamais je ne me souvenais d'un moment où j'avais eu la possibilité de m'arrêter en me disant que j'étais à la fois bien et heureux, à la fois comblé émotionnellement et professionnellement. Ma vie avait toujours été divisée en grandes lignes ; ma vie amoureuse, ma vie professionnelle, ma vie de fêtard et ma vie familiale. Je n'avais jamais été capable de réunir les quatre grands aspects nécessaire à mon bonheur. Gamin, j'avais connu une propulsion incroyable dans le monde du théâtre grâce à mon père. J'avais eu droit à une satisfaction professionnelle et une satisfaction familiale à son comble. Puis, lorsque j'étais adolescent, j'avais eu droit à la plus grande satisfaction amoureuse de ma vie en la personne de Savannah, que j'avais aimé comme jamais quiconque ne pourrait l'aimer à nouveau. Finalement, il y avait eu la période hollywoodienne où mon côté fêtard et professionnel avait été à son sommet, jusqu'au jour où j'avais rencontré Cath et où, d'une certaine façon, elle avait comblé mon besoin amoureux. Bref, ma vie m'apparaissait comme si elle n'avait jamais été réellement complète. C'était probablement pour cette raison, me disais-je, que je recherchais aujourd'hui une stabilité et une tranquillité qui ne m'était pourtant pas habituelle.
Ce matin, je m'étais senti étrangement seul et étrangement triste de l'être. J'appréciais pourtant la solitude pour ce qu'elle apportait ; la tranquillité, justement. Néanmoins, il semblait qu'aujourd'hui, j'avais plutôt besoin de compagnie et c'était bien ce que j'entendais trouver. La première idée que j'eus, la meilleure de toute façon, fut de passer un coup de fil à Catherine qui n'avait pas de cours comme nous étions samedi. Évidemment, j'avais pendant un instant pensé à téléphoner à Savannah pour savoir si elle consentirait à une sortie avec Matteo, mais je m'étais ravisé en pensant qu'il valait mieux lui laisser le temps de sa faire à l'idée qu'elle m'avait enfin permis d'obtenir une place dans la vie de mon fils. Je ne devais surtout pas brusquer les choses au moment où elles étaient le plus fragiles. De toute manière, j'avais envie depuis ce matin où nous avions dû nous quitter d'une façon assez précipitée de voir Cath et de pouvoir discuter franchement avec elle. Je lui avais donc donné rendez-vous ici même, à Cinecittà. Toutefois, je ne lui avais pas indiquer l'endroit où nous serions, j'espérais en quelque sorte lui faire la surprise. À Rome, il s'agissait presque de l'équivalant d'hollywood. Nos souvenirs communs se trouvaient tous là, alors j'avais cru que ce serait une bonne idée.
Je me tenais debout devant une salle de théâtre immense où j'avais déjà joué étant plus jeune. À vrai dire, c'était que mon père avait travaillé là durant les dix premières années de mon existence. Je regardais le bâtiment d'un air plutôt distrait et absorbé par mes souvenirs. Nostalgique, nostalgie. C'était probablement le sentiment que je haïssais le plus dans tout le monde... en tout cas, ce n'en était pas loin. Le sentiment d'impuissance qu'il entraînait était pire que tout au monde. J'étais bien occupé et je ne vis pas Cath arriver derrière moi .
Dernière édition par Samuel Jenkins le Jeu 10 Sep - 3:19, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 5 Sep - 16:25 | |
| J’avais toujours cru que ma vie avait été d’une routine incroyable. Chaque jour était un nouveau combat où il m’était forcé de survivre au train-train habituel. Pourtant, je ne prenais jamais le temps de prendre un point de vue éloigné pour me rendre compte qu’il ne s’agissait pas de la vieille routine habituelle à laquelle je pensais avoir affaire, mais d’un parcours interminable et parsemé d’embûches auxquelles il était chaque jour plus difficile de combattre. Il y avait des jours comme ça, où mes idées contredisaient parfaitement celles de la veille où chaque fois je devais rencontrer une nouvelle facette de la vie. Un jour, je pensais que je réussissais avec succès ma vie de jeune étudiante et artiste accomplie, et d’autres où je m’entêtais à croire que je m’étais brillamment trompée à croire qu’il y avait une place pour moi dans le monde du cinéma. Comme on me le répétait souvent, il y avait des jours avec, et des jours sans. Chaque jour, j’avais une opinion différente de la veille en ce qui concernait le Monde dans son intégralité, et je trouvais cela, vraiment gênant.
C’est un appel qui me tira du sommeil. Nous étions samedi matin et je me réjouissais à l’idée de passer un week-end complet sans le stress des cours, la fatigue du matin ainsi que tout ce que le mot « fac » pouvait évoquer de négatif. Je regardai l’écran, à moitié réveillée, et mon interlocuteur dû sûrement se rétracter, tellement je semblais être de mauvaise humeur, grognant à moitié. S’agissait-il bien de Samuel, au bout du combiné ? Oh, il me proposait une sortie. Je répondis affirmativement, évidemment, et puis de toute façon, si je n’avais pas eu envie d’y aller, je n’aurais pas été assez réveillée pour réfléchir à trouver une excuse. Mais son appel m’intriguait, et c’est pourquoi j’avais décidé d’accepter. La soirée de la veille me revenait en mémoire, et je me demandai pendant un instant comment j’avais pu croire dur comme fer que j’avais cours le lendemain. Ce que je pouvais être tête en l’air, parfois ! Je songeais que c’était sûrement à cause de mon départ précipité que je venais de recevoir cet appel, sûrement souhaitait-il s’expliquer sur ce qu’il s’était passé… Ou sûrement pas. Je ne savais pas réellement comment considérer ces retrouvailles, ni même la soirée affreusement gênante qui s’en était suivie, et encore moins la façon dont les choses s’étaient terminées. A y repenser, toute cette histoire sonnait comme un désordre complet dans mon esprit.
J’avais à peine eu le temps de me préparer correctement – ce qui m’avait bien valu deux bonnes heures – que je filais déjà pour la CineCittà. C’était le lieu convenu, le point de rendez-vous fixé par Samuel au téléphone, et je me demandais pourquoi m’avait-il fait marcher jusqu’ici, plutôt que de nous retrouver dans un café un peu plus proches de nos habitations respectives… Une fois que j’eus passé les portes, je m’avançais, hésitante, sans savoir où trop chercher. Je perdis là encore une dizaine de minutes à chercher, et songeais que s’il me reprochait mon retard, je lui répondrai sans hésiter que nous n’aurions pas perdu autant de temps s’il m’avait indiqué l’endroit exact où il se trouverait… Ce n’est que quelques instants plus tard encore, que je tournai la tête, après avoir avancé encore un peu, presque sûre d’avoir reconnu ce qui semblait être la silhouette de Samuel, arrêtée devant ce qui pouvait bien être un théâtre. Je me souvenais très vaguement de l’endroit, puisque j’y étais déjà allée en étant petite… Alors je m’approchai rapidement de lui, franchissant la distance qui nous séparait en à peine quelques claquement de talons, mais redevint hésitante lorsque le supposé Samuel ne se retourna pas alors que j’approchai. Finalement, peut-être n’était-ce pas lui, que ma mémoire me jouait des tours, après tout ? Non, pourtant j’en étais certaine, il s’agissait bien de lui.
« J’espère que c’est à moi que tu es en train de penser, dis ? Parce que sinon, les choses risquent de ne pas bien se passer… avais-je doucement entrepris en riant. Sam sursauta légèrement avant de se retourner vers moi, si surpris que je crus un instant qu’il ne m’attendait pas. Ben quoi, il ne se souvenait déjà plus de m’avoir téléphoné le matin même ? Désolée pour l’attente », terminais-je doucement. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Jeu 10 Sep - 3:30 | |
| Lorsque j'entendis la voix de Catherine me sortir des mes pensées, je me retournai vers elle plutôt rapidement. Je ne pus m'empêcher de sourire doucement, car même si j'avais eu l'air plutôt distrait - et l'avais été - j'étais on ne peut plus heureux de la voir. D'accord, cela faisait à peine quelques jours depuis notre dernière rencontre, mais ce fameux lien incompréhensible qui nous unissait la plaçait souvent au centre de mes pensées et préoccupations. C'était à la fois quelque chose d'agréable et de réjouissant en même temps d'être quelques fois gênant, car je n'étais pas à Rome dans le but principal de renouer avec la blondinette qui avait occupé mon coeur et mon lit durant les deux dernières années. À vrai dire oui, la présence inattendu de Cath à Rome me rendait la tâche un peu plus difficile avec Savannah et Matteo, car je remettais tout en question. Entendons nous bien, je désirais toujours aussi ardemment voir mon fils et entrer dans sa vie, mais pour ce qui était de ma présente relation avec la maman de mon enfant, je ne savais plus du tout où est-ce que j'en étais. Je me sentais déchiré entre deux femmes qui avaient occupé mon coeur durant un temps et cela m'embêtait énormément. Je n'avais aucunement envie de jouer avec les deux en même temps, bien sûr, mais il était bien difficile de faire autrement puisque ni l'une, ni l'autre ne semblait espérer quelque chose de véritablement concret... En tout cas, si c'était le cas, on ne m'en avait pas encore mis au courant.
« Je dois me confesser ; j'étais en train de penser à mon père que je n'ai pas vu depuis longtemps. Il travaillait ici dans le temps.» Dis-je alors en désignant d'un léger signe de tête l'établissement, le théâtre, qui se tenait fièrement devant nous. C'était un endroit gigantesque et fort impressionnant vu de l'extérieur... et lorsqu'on y entrait, c'était encore davantage le cas. C'était très luxueux, digne d'un théâtre royal, quelque chose dans le genre. En tout cas, j'offris un de mes plus beau sourire moqueur à mon interlocutrice.
« Tu n'es pas trop jalouse de mon paternel, j'espère ?» La conversation tournait à la blague et ce n'était pas plus mal que cela. En quelque part, c'était un peu les vestiges de notre ancienne complicité qui, malgré les montagnes russes de notre dernier échange, semblait être demeurée intacte et aussi solide. Pourtant, je savais que tôt ou tard, nous allions devoir revenir sur ce qui s'était passé la dernière fois parce que oui, il s'en était passé beaucoup de choses. Entre nous, avec l'arrivée subite et complètement imprévue de Savannah avec Matteo... Cath devait avoir plusieurs questions et même si ce n'était pas le cas, je savais que nous devions nous parler franchement pour comprendre un peu où nous en étions. Nous avions toujours agi comme si rien ne comptait vraiment, prenant la vie à la légère autant que possible, mais il fallait parfois aussi savoir prendre les choses au sérieux.
« Alors, comment ça va ?» Tout naturellement, je l'enlaçai doucement,... un peu en guise de salutation. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Ven 11 Sep - 23:14 | |
| L’appel de Samuel le matin même m’avait perturbée plus que de raison. En effet, notre dernière conversation ne remontait pas à si longtemps que ça, et je me demandais quelles étaient les raisons de son appel. Cela pouvait peut-être relever de la simple sortie entre amis à la conversation très sérieuse qui menaçait de pointer le bout de son nez à un moment où à un autre. Car oui, nos retrouvailles plutôt animées n’avaient pas laissé une trace positive dans nos esprits – en tout cas, ça l’était pour ce qui était du mien – et je me doutais bien qu’il allait falloir éclaircir cela d’une manière ou d’une autre. Toute cette période de ma vie que j’avais passé à Hollywood à vivre, pour ainsi dire, avec Samuel, je l’avais passé comme une certaine spectatrice de ma propre vie. Malgré les conséquences que cela avait eu sur moi, sur ma vie en général, j’avais plutôt apprécié cette période, où tout semblait me sourire. Pourtant, quelque chose au fond de moi m’en persuadait, je n’allais pas pouvoir continuer à être spectatrice encore bien longtemps, bientôt viendrait le temps où je devrais faire des choix. Des choix qui détermineront ma façon de vivre pour les temps à venir… Et cela m’effraya.
Ainsi, lorsque j’étais enfin parvenue à trouver Samuel, j’avais opté pour une blague raffinée, comme en souvenir du bon vieux temps. Je ne savais pas la raison de son appel, alors, j’attendais plutôt qu’il m’en informe de lui-même. Et je fus plutôt soulagée d’entendre qu’il me rendit la pareille, continuant sur le ton de la moquerie. Je retrouvais là notre lien si spécial, un mélange d’amitié et de séduction tout en restant dans une grande et parfaite ambiguïté qui faisait que nous ne savions jamais où nous en étions. Peut-être parce que tout avait toujours fonctionné ainsi entre Sam et moi : spectateurs de notre vie, à laisser le destin faire son chemin sans essayer de s’en interposer.
« C’est vrai ? » Je regardais l’endroit que me désignait Samuel avec de grands yeux ; j’imaginais tout à fait quel genre d’homme il était rien qu’en regardant l’endroit où il travaillait. « Et tu comptais regarder ce spécimen toute la journée, ou tu comptais y entrer ? »
J’ignorais s’il prendrait mes paroles pour une invitation, un défi où je ne sais quoi d’autre encore. En tout cas, je réalisai rapidement que Samuel ne m’avait jamais vraiment parlé de son paternel. Ce que je savais, c’était qu’il avait été la principale source d’inspiration pour sa vocation de comédien, et avec les quelques détails que j’avais parfois eu le droit sur les souvenirs d’enfance et diverses anecdotes, je réussissais plutôt bien à reconstituer le personnage qu’il avait pu être aux yeux de Sam.
« Et si, pour répondre à ta question, je suis extrêmement jalouse de ton père. Alors tu devrais dès maintenant trouver une façon de te faire pardonner… »
Je ris doucement, ne souhaitant pas réellement arriver à ce qui n’allait certainement pas tarder à arriver… Une conversation sérieuse s’imposait, conversation que je redoutais, puisque je n’avais aucunement envie que cette petite sortie tourne également au vinaigre comme notre dernière rencontre. Alors que je répondis à son étreinte – profitant au passage de ce moment de complicité – j’essayai de paraître la plus franche possible.
« Eh bien, ça va pas trop mal… Et toi ? » |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Dim 13 Sep - 7:24 | |
| J'étais satisfait d'apprendre qu'elle ne se retrouvait pas trop mal. Du moins, c'était ce qu'elle venait tout juste d'affirmer. C'était là quelque chose de bien confus : " Pas trop mal ". Pour certains, il y aurait pu y avoir un sens tout à fait péjoratif, tandis que pour d'autres, cela aurait simplement pu être une façon comme une autre de dire que tout allait comme ça allait toujours. Dans le cas présent, or donc celui qui m'intéressait directement, je ne savais pas du tout ce qu'avait voulu exprimer la blondinette. C'était assez vague comme réponse. Je lui souris tout de même, décidant pour mon propre bien - peut-être égoïstement - de comprendre que ça allait bien. " Pas trop mal " ... Cela signifiait donc forcément l'absence de mal... ? Non ? Partiellement ? Bref.
J'avais compris à la tournure de sa phrase qu'elle désirait entrer, en tout cas, je le croyais. L'idée ne me déplaisait pas de toute façon, car cet endroit m'était familier et il y avait très longtemps que je n'y étais pas venu. Sans vraiment ajouter quoi que ce soit d'autre sur le sujet, je pris doucement sa main pour l'entraîner avec moi jusqu'aux grands escaliers se trouvant devant l'énorme théâtre et nous les montâmes quatre par quatre. Cath souhaitait que je me fasse pardonner de l'avoir rendue à ce point malade de jalousie de mon père. J'y comptais bien, même si je n'avais pas d'idée précise en tête de comment est-ce que je m'y prendrais. Une fois à l'intérieur, je me rendis compte qu'il y avait pas de représentation pour la journée, que nous pourrions sans doute aller faire un tour dans les recoins de la bâtisse. Je continuai donc mon chemin avec Cath jusqu'à ce que nous arrivâmes devant une porte verrouillée.
« Merde, j'espérais que nous pourrions aller faire un tour dans les coulisses... même sur la scène. En souvenir du bon vieux temps...» Comme pour répondre à mes propres paroles, un vieil homme arriva derrière nous en nous interpellant pour savoir ce que nous faisions à l'intérieur alors que le théâtre était fermé. Je me retournai afin de lui fournir quelques explications et du coup dispenser Cath de s'en occuper, mais je reconnus mon interlocuteur. Il s'agissait d'un vieil ami de mon père, le propriétaire du théâtre d'ailleurs. Celui-ci mit quelques secondes à me connaître, puis nous échangeâmes quelques politesses avant que je n'obtienne sa permission d'aller faire un tour. J'emmenai donc Catherine avec moi, fort satisfait de la tournure des évènements. La vie faisait parfois bien les choses.
« Parfois je me dis que mon père est d'une grande utilité... Juste parfois. Nous entrâmes par l'arrière pour finalement atterrir sur la scène noire. Attend moi une seconde... J'allai ouvrir les lumières, sections après sections Voilà qui est mieux ! C'était plutôt magique d'être là tous les deux.. Seuls, sur une scène aussi immense. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Lun 14 Sep - 22:18 | |
| Je n’avais eu le temps de me rendre compte de rien, que j’étais déjà partie sur je-ne-sais-quel-chemin. Sam m’avait entraînée à l’intérieur du théâtre malgré la pancarte sur la porte principale qui indiquait que celui-ci était fermé pour la journée, puisque la prochaine représentation n’avait lieu que le lendemain. Nous étions passés par des escaliers auxquels je ne pensais pas avoir accès en tant que simple specatatrice, mais qu’importait ? Personne ne le remarquerait. Je frissonai à l’idée de faire quelque chose « d’interdit », sentant que mon goût du risque et de l’aventure prenait le dessus face à ma raison, bien que je savais que pénétrer dans une bâtisse fermée ne semblait pas bien dangereux. C’est avec un sourire d’appréhension que j’avais suivi main dans la main Sam juqu’à l’intérieur du bâtiment, jusqu’à ce que notre escapade fut bloquée par une porte en acier vérouillée. Une multitude de question barraient le chemin de mes pensées, mais j’essayai de me concentrer uniquement sur l’endroit où nous nous rendions. D’ailleurs, il m’avait sembler que la porte principale pour accéder au théâtre était de l’autre côté, et si Sam m’emmenait autre part, c’est qu’il avait sûrement une autre idée en tête. Idée que j’ignorai, mais qui réussisai à me plaire d’avance. De toute façon, notre chemin s’arrêtait là, et il ne nous restait plus qu’une option : celle de faire demi-tour…
« C’est pas grave, Sam. L’idée y était… C’est gentil d’y avoir pensé. On pourra revenir une prochaine fois ! »
Son idée me fit sourire, attendrie, tout en pensant que finalement, Sam n’avait peut-être pas passés de si mauvais mois en ma compagnie quelques temps plus tôt… Mais alors que nous nous préparions à repartir sur nos pas, un homme, la soixantaine, grisonnant, et pas très grand vint à notre rencontre. Certainement qu’il avait entendu du bruit de là où il était, et qu’il avait voulu vérifier. En tout cas, il n’avait pas l’air affolé, ni même contrarié. Lorsqu’il nous demanda ce que nous faisions ici, je sentis mes membres se raidire – j’étais une piêtre menteuse – mais je n’eus pas à chercher plus longtemps un quelconque mensonge, Sam s’en chargea pour moi. Mais mon soulagement fut d’autant plus grand que lorsque les deux interlocuteurs se reconnurent… A ce que j’avais cru comprendre, le vieil homme était en fait un ami du père de Samuel. Le hasard faisait bien les choses !
« C’est vrai qu’avoir des relations dans le métier a ses avantages… »
Après s’être faufilés par plusieurs passages qui nous menèrent dans la salle principale, je sentis Samuel se détacher pour aller je-ne-sais-où. Bien qu’il faisait nuit noire dans la salle et que je n’y voyait strictement rien, j’arrivai tout de même à me faire une bonne image de l’endroit. J’essayai de rester à ma place afin d’éviter de trébucher – histoire de pas passer pour une idiote encore une fois – et la surprise fut d’autant plus grande lorsqu’il alluma les projecteurs, un par un. Première suprise, nous nous trouvions sur le devant de la scène, et non pas à la place des spectateurs. Une étrange sensation m’envahie, un peu comme celle qui m’envahissait lorsque je jouais un rôle important. La sensation d’être devenue quelqu’un, une immense fierté gonflant ma poitrine, mélangée à un certain trac qui nouait mon estomac. Deuxième surprise, la salle était d’une beauté exceptionnelle : des sièges couleur pourpres, de la même couleur que l’immense rideau levé, une scène spatieuse, grande et lumineuse, qui centrait l’attention uniquement sur elle. Bien que le fond de la salle restait sombre, je trouvais le tout d’une splendeur inconditionnelle.
« Whaa… Sam, c’est… C’est magnifique ! » dis-je en tournoyant sur moi-même, la tête levée pour admirer la hauteur de la salle. C’est exactement comme avant. Ton père avait beaucoup de chance de travailler là… » |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 19 Sep - 21:45 | |
| Seule la réaction de Catherine valait tout ça, valait plus que n'importe quoi. J'étais ravis de voir apparaître sur son visage autant de lumière, de joie. Elle semblait vraiment surprise, voire émerveillée de se trouver ici sur cette immense scène aux allures d'opéra royal. Pour ma part, je me contentais de me tenir là, les mains dans les poches, souriant et profitant à cent pour cent du sentiment qui m'habitait dans l'instant. La scène était magnifique, certes, mais Cath était encore plus belle, rayonnante. Je finis par baisser les yeux, mon sourire fendant toujours mon visage et j'eus un léger rire lorsqu'elle parla. Ses paroles démontraient bien sa surprise, mais dans ce cas-ci, il s'agissait d'une très bonne surprise, il allait sans dire. Je pouvais être fier de mon coup, ou disons plutôt que je pouvais remercier la chance. Quand j'y pensais, mon père m'avait apporté beaucoup de choses dans la vie. C'était une des personnes à qui je devais le plus et encore aujourd'hui, alors que nous n'avions plus autant de contacts qu'avant, il me servait encore.
« Il en avait en effet, et moi j'en ai également d'être son seul gamin.» Lui répondis-je sur un ton amusé. C'était étrange de penser à cela ; même les gens riches et/ou célèbres pouvaient avoir des enfants et ceux-ci, étant pourtant exactement comme n'importe quel autre enfant du monde, grandissait dans une vie où des portes étaient ouvertes sans qu'ils n'aillent à faire quoi que ce soit. Pour moi, ça avait toujours été un peu comme ça, puisque mon père était une fenêtre ouverte sur le monde qui m'avait toujours intéressé. Aurais-je été capable de percer dans le milieu sans lui ? Je préférais me dire que oui, parce que je n'étais tout de même pas un nul, mais il fallait être réaliste et admettre que les choses n'auraient jamais été aussi simples. D'ailleurs, avoir de telles pensées me laissait une drôle d'impression, un pincement au coeur à l'idée que j'avais laisser derrière moi un avenir très prometteur pour revenir à Rome. Je ne regrettais pas, mais... La vie avait quelque chose de banal à présent. L'art était irremplaçable. Mais, bien sûr, la famille aussi... et l'amour.
« To be or not to be. That is the question. » Clamai-je en me prenant pour le tragique Hamlet, d'un ton théâtre et fort exagéré, dans le but de faire rire Cath. Ma voix semblait être transporter jusqu'à l'autre bout de la salle. Il avait quelque chose d'intimidant à entretenir une conversation dans un lieu pareil. On avait l'étrange impression que nos moindres paroles étaient révélées au monde tout entier vu la grandeur de la place et l'écho. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Dim 20 Sep - 21:51 | |
| Être sur la scène, seule avec Sam, avait à la fois quelque chose de très effrayant et d’intime. Effrayant, car la salle était immense, et un simple murmure résonnait comme un orage grondant. J’avais l’impression que chacune de mes paroles, chacun de mes gestes, étaient dévoilés au monde entier, un peu comme ouvrir un journal le matin et se rendre compte que sa vie entière est exposée dans la presse à scandale. Et intime, car dans tout mon entourage retrouvé à Rome, aucun de ces gens ne pouvait savoir l’effet que ça faisait d’être au centre de la scène, attendue et applaudie, l’impression que tous les problèmes du monde se reposaient sur vos épaules. Personne excepté Sam. C’était quelque chose que je partageais seulement avec lui, et c’est ce qui rendait l’évènement si unique. Je sentais mes yeux briller dans un mélange de surprise et d’émotion, parcourant le théâtre des yeux à une vitesse très attardée. Je posai mon regard sur chaque détail de la pièce, espérant encrer dans ma tête une image merveilleuse à jamais. Evidemment, que j’avais vu des hôtels luxueux, des merveilles du monde en voyageant jusqu’à Los Angeles, mais là, le contexte était totalement différent. C’était comme offrir à un sans abri une maison belle et confortable, où il pourrait séjourner tout en profitant de ses trésors nouveaux. Voilà, c’était exactement comment je me sentais.
« Moi je ne pense pas. Plusieurs autres petits Sam, ça aurait été le Paradis, non ? »
Je répondis sur le même ton que lui, amusée par l’image de ma propre description. J’avais toujours su que Samuel avait été comme « privilégié » lors de sa tentative de réussite à Hollywood, dû aux actions antérieures de son père, mais j’étais plutôt fière de lui, surtout lorsque je pensais que s’il avait réussi à percé, ce n’était pas par de ses origines, mais par son talent, que je jugeais fort bon. Je trouvai un peu dommage qu’il ait quitté le monde des comédiens, mais je savais maintenant qu’ils avaient eu de bonnes raisons. Et puis, je me doutais bien que si l’envie lui reprenait, il n’aurait pas trop de mal à revenir sur le marché. Le mien, de père, n’avait jamais été très en accord avec mes choix, c’est d’ailleurs pour cela que j’avais eu beaucoup plus de mal à me faire une place parmi la renommée hollywoodienne, et je me sentais parfois un peu idiote de l’avoir quitté sans aucune raison valable. Mais la vie d’acteur m’avait tellement transformée, qu’il eut été mieux que je me retire.
Le ton théâtral qu’avait employé Sam m’avait fait sursauter, mais son objectif avait été atteind ; suite à la suprise vint le rire. Je m’avançai également, me proclamant ensuite sur la suite de l’acte que je connaissais par cœur tellement il était connu, d’un ton néanmoins beaucoup plus intimidé que celui que Samuel. Contrairement à lui, je n’avais jamais été habituée à jouer dans les théâtres, et le fait que nos voix soient portées aussi loin m’effrayait quelque peu.
« Whether 'tis nobler in the mind to suffer, the slings and arrows of outrageous fortune, or to take arms against a sea of troubles, and by opposing end them? » |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Jeu 24 Sep - 4:12 | |
| Le théâtre était largement différent du cinéma, nous pouvions aisément nous en rendre compte rien qu'à être ici sur cette gigantesque scène. Tout d'abord, il fallait un bien plus grand contrôle de la voix puisque les comédiens n'avaient généralement pas de micros et qu'ils devaient faire projeter leur voix jusqu'à l'autre côté de la salle. De plus, la représentation était continue et, à mon avis, plus vivante qu'au cinéma ou à la télévision. Le cadre rigide obligeait à beaucoup plus de précisions et le tournage des différents plans, même des reprises en cas d'erreur, rendait le travail beaucoup plus technique et ôtait toute communication réelle avec le publique. J'avais toujours eu dans l'idée que les acteurs n'étaient que des pions d'un message que voulait faire passer un réalisateur. Au théâtre, les comédiens jouaient un rôle plus vrai, plus authentique, et leur metteur en scène était là pour les guider, non pas pour les contrôler. Bref, il ne s'agissait sans doute que d'une différence très minime qui découlait seulement d'un opinion personnel et surtout d'une perception, mais c'était pour cette raison que j'avais toujours préféré être comédien en salle plutôt qu'acteur devant une caméra. Ironiquement, j'avais toujours eu le rêve d'être réalisateur de films parce que c'était un travail riche et complexe qui m'attirait largement plus que la mise en scène. Ha, que la vie pouvait être compliquée parfois ! De toute façon, je n'avais plus à penser à mes engagements dans l'art pour un moment encore. J'avais de plus importantes priorités.
Cath avait continué le monologue de Hamlet et je ne pus m'empêcher de sourire. J'étais plutôt surprise, bien qu'il soit en fait normal qu'elle connaisse la suite tant cet extrait de la pièce était connu, qu'elle ait pu le réciter avec tant de facilité. Je la regardai avec attention tout en m'approchant un peu plus d'elle et je vins doucement poser mes mains sur sa taille, la forçant plus ou moins à se retourner vers moi. Enfin, le terme était sans doute un peu trop fort, puisque cela ne sembla pas lui demander un grand effort. Je ne savais pas tellement quoi dire ni pourquoi est-ce que je faisais cela réellement. Il y avait dans la vie de ces choses qui se distançaient tellement de la comédie, qui étaient bien plus complexes..
« Je suis désolé pour l'autre jour...» Dis-je alors tout doucement. Il ne servait à rien d'éviter le sujet plus longtemps. De toute façon, j'avais cette fois confiance en le fait que nous n'allions pas nous disputer sans raison. Nous avions réglé pas mal tout ce qu'il y avait à régler à notre dernier face à face et je pensais que nous étions maintenant en mesure de nous parler directement et surtout sincèrement. En tout cas, moi je m'en sentais prêt, même si ironiquement, je ne savais pas vraiment ce que j'avais l'intention de dire. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Mar 29 Sep - 22:09 | |
| « Ce n’est pas si grave… C’était, la fameuse Savannah, non ? Les présentations n’ont été faites que d’un côté, l’autre fois. »
Malgré le sourire qui s’était instinctivement dessiné sur mes lèvres, j’avai décelé une pointe de jalousie dans le ton de ma voix – chose que j’espérais que Samuel n’avait pas remarqué. La façon dont cette soirée riche en émotions – c’était le moins qu’on puisse dire étant donné les circonstances - s’était achevée au petit matin, alors que la jeune femme m’avait tirée du lit où je m’étais endormie avec Sam ne m’avait pas plu à moi aussi, et j’espérais bien d’une façon ou d’une autre que nous finirions de régler nos lacunes. Mais, maintenant que j’étais devant le fait accompli, l’idée m’enchantaît beaucoup moins, et je me dis que, finalement, l’idée de rester dans le flou pendant un moment n’était pas si mal que ça. Pourtant, j’avais pendant trop longtemps été dans un parfait trou noir, il fallait que ça en finisse. Durant toute ma vie, j’avais vécu selon un mode opréatoire bien spécifique, sans même que je m’en rendre vraiment compte. Comme j’aimais souvent le dire, je posais la plupart du temps les pieds dans le plat avant de savoir à quoi j’avais affaire. Autrement dit, je ne savais jamais réellement dans quelle direction ma vie partait, n’étant pour la plupart du temps absolument pas maître de mes moyens. Et jusqu’ici, c’est ainsi que j’avais trouvé le bonheur, à vivre à l’aveugle, puisque partir sans savoir où aller, ni quand revenir, avait quelque chose de plutôt séduisant, et c’est ce qui m’était arrivé lorsque j’étais arrivée à Hollywood.
Mais aujourd’hui, j’avais besoind’en changer. Ma vie ne me semblait plus attrayante. Il fallait que je retrouve « ma source d’inspiration » et que j’aille de l’avant, cette fois, en tant qu’actrice de ma vie, et non spectatrice. Voilà mon nouveau projet à long terme. Avais-je mûri ? Avais-je grandi ? Après tout, ce n’étaitpas cela, que d’être responsable ? Tant de questions sans réponses quant à l’étude de ma vie d’un autre angle de vue que de celui où on était réellement plongé dans l’action. Un peu comme un film, dont je serais l’héroïne, tournant en boucle dans ma tête et se constituant à partir de faits concrets et de moments marquants de ma petite existence. Ainsi, changer était ce dont j’avais besoin. Je ne devais donc pas reculé, et faire face à cette conversation des plus sérieuses qui m’attendait malgré moi. Mais contrairement à celle de la veille, celle-ci semblait d’ors et déjà plus calme, et plus sereine. Au moins, nous serions tous deux fixés : était-ce le début (ou la continuation) de quelque chose de réel, ou l’un serait-il pour l’autre un fait d’une époque marquante que nous devrions laisser en arrière afin de poursuivre notre propre chemin ?
Au fil des secondes qui passaient, j’avais enfoui ma tête contre le torse de Sam, comme j’avais eu jadis l’habitude de le faire. D’une certaine façon, cela permettait de ne pas affronter son regard quelque soit la décision que nous prendrions. Je pris une grande inspiration, car, en effet, cela ne servait à rien d’attendre plus longtemps.
Le fait qu’on se soit rencontré par hasard à Rome, change tous nos plans, je suppose. Ce qu’on a vécu là-bas, et je ne parle pas que de notre plus-que-complicité, c’était juste une passade… Pas vrai ? Quelques secondes s’écoulèrent pendant lesquelles je relevais doucement la tête vers lui, décidant de reprendre la parole en voyant qu’il semblait hésiter. Juste pour savoir à quoi m’attendre, rien de plus… |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 3 Oct - 4:03 | |
| J'eus un vague sourire à l'entendre me demander si la jeune femme qu'elle avait rencontré était bien la "fameuse" Savannah. Elle était bien brillante, mais je devais admettre que ce n'était pas quelque chose de très difficile à deviner comme ça. En effet, il y avait très peu de jeunes femmes qui venaient me visiter à une heure matinale à mon appartement. Je devais aussi m'admettre ravis qu'elle ait tout de suite fait le lien avec Savannah, car sinon, cela aurait voulu dire qu'elle s'imaginait que j'accueillais régulièrement de la visite féminine de la sorte et la réalité était bien loin de cela. Or donc, j'acquiesçai d'un simple signe de tête pour lui signifier que c'était bien le cas. Évoquer me souvenir me faisait certes bien drôle, mais en même temps, ce jour-là avait été un des plus beaux de ma vie. Après tout, j'avais fait cette fameuse première rencontre avec mon fils, ce moment que j'avais tant attendu et pour lequel j'avais tant confronté la jeune maman. J'avais envie de partager mon bonheur avec Catherine, mais je songeai qu'il valait mieux attendre le moment opportun. Nous étions là, sur le point de parler de nous et de trouver ce qu'il en était de notre relation à nous. Ce n'était pas vraiment le meilleur moment pour commencer à brouiller les cartes.
« Ce n'était pas qu'une passade.» Dis-je alors doucement. Elle posa son regard sur moi, en quête de plus amples explications je m'en doutais, et j'ignorais ce que je devais ajouter. Ces mots-là étaient venus spontanément et je ne savais pas exactement comment les lui expliquer, mais en tout cas, je ne regrettais pas de l'avoir dit, car je le pensais sincèrement. Non, ça n'avait pas été qu'une passage. Moi-même, en la quittant sans beaucoup d'information, j'avais cru que c'était le cas. Pourtant, en la revoyant ici à Rome, je me rendais compte que le temps avait bien fait les choses. Il avait ramené dans ma vie une personne que j'avais laissée derrière moi et ce n'était sans doute pas pour rien. Je m'étais certes cru indifférent à cette brusque séparation, mais ce n'était pas aussi facile que je le croyais. La revoir provoquait encore en moi ces mêmes effets qu'auparavant. Non, cela n'était pas un signe de "passade" à mon avis. Bien sur, il n'était pas exclu que je puisse me tromper, mais je croyais au moins pourvoir connaître mes propres sentiments.
« Je ne devrais pas dire ça, car il reste un max de choses qui n'ont pas encore été réglées dans ma vie à Rome. Je n'ai pas envie de t'imposer cela.» D'accord, j'avais le don d'être mystérieux et difficile à comprendre certaines fois, mais que voulez-vous. J'étais ainsi, je ne pouvais pas y changer grand chose. Il n'y avait que très rarement des choses simples dans la vie, dans la mienne en tout cas. Je parlais sans trop savoir précisément ce que j'insinuais. Je ne voulais pas qu'elle soit une passade, comme elle l'exprimait si bien, mais je ne me voyais pas les moyens que notre histoire devienne sérieuse et authentique en un claquement de doigt... en tout cas, pas sans qu'elle en souffre. J'étais père après tout. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 10 Oct - 22:55 | |
| « Si ce n’était pas qu’une passade, qu’est ce que c’était, alors ? »
La question m’était venue si facilement que je mis du temps à me rendre compte de ce que j’avais réellement prononcé, et pas seulement pensé. Je me doutais qu’il serait sûrement difficile pour Sam de répondre précisément à ma question, mais je devais savoir. Car tout comme lui très certainement, j’étais dans un brouillard infernal et il me fallait trouver un moyen d’en sortir pour de bon. J’aurai voulu effacer ces paroles. Pourquoi fallait-il que je pense toujours à voix haute ? De toute façon, il était maintenant trop tard pour revenir en arrière, non ? J’éprouvais une certaine gêne, si bien que je n’arrivais plus à bouger le moindre de mes membres, alors que notre étreinte semblait s’éterniser. La vérité était que j’ignorais ce blocage chez moi, s’il s’agissait seulement du stress qui montait tout d’un coup en moi à l’attente de cette réponse, où s’il s’agissait de quelque chose de plus poussé sur laquelle je n’avais pas encore posé un nom. Pourtant, en me plongeant dans ses yeux, je ne pensais pas percevoir une once de mensonge, ou même de doute. Il allait falloir qu’il m’explique.
Ses paroles qui suivirent me plongèrent dans l’incompréhension la plus totale. Que voulait-il signifier par-là ? Encore une fois, il s’agissait d’explications bien floues dans lesquelles je n’arrivais pas à me perdre pour en comprendre la signification. Je levai à nouveau le regard vers lui, essayant de déchiffrer la moindre expression de son visage, qui me donnerait certainement des réponses supplémentaires. Eh bien, une chose était sûre, je n’étais décidemment pas faite pour la psychologie…
« Mais je pense être encore capable de savoir de ce que je peux endurer, non ? Je ne suis pas en sucre, tu sais… »
Soufflais-je alors. Je ne doutais pas que cela partait d’une bonne intention, mais je n’allais pas m’empêcher de vivre pour une chose qui me paraissait si futile comparée aux nombreux souvenirs de LA qui me restaient en tête. Je savais que quoi que nous adviendront suite à cette conversation ne ressemblera sans doute jamais à ce que nous avions vécu auparavant, mais s’il y avait la moindre possibilité que nous gardions ce lien si spécial qui nous unissait, je ne voulais pas passer à côté.
« Et je n’ai pas envie que nous continuions notre route chacun de notre côté. Et même s’il reste quelques petits inconvénients à régler, je préfère les endurer que de rester loin de toi à nouveau… »
Oops. Peut-être en avais-je dit un peu trop, comme d’habitude. De toute façon, je saurai bien assez tôt si j’avais bien fait, ou non. Je préférai mettre totalement les choses au clair maintenant, car ce serait peut-être notre seule et unique chance d’avoir une conversation aussi sérieuse que maintenant… |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Ven 16 Oct - 6:55 | |
| Cette conversation avait quelque chose d'affreusement douloureux pour moi et en même temps, je n'avais qu'envie de profiter du temps où nous étions ensemble. En sa compagnie, je me sentais paisible. Du temps d'Hollywood, j'aurais cru que notre relation n'était basée que sur une liaison physique, une espèce de complicité se terminant plus souvent qu'autrement au lit pour notre bénéfice respectif, mais je me rendais compte aujourd'hui en la retrouvant à Rome, ma ville natale, que le lien qui nous unissait était plus fort. Je ne savais pas s'il l'avait été, mais à présent il l'était. Et je ne pensais pas que les choses allaient s'arrêter maintenant. Les paroles de Catherine me rassuraient parce qu'elle était prête à traverser des épreuves avec moi. D'une autre manière, j'aurais sans doute préférer qu'elle dise exactement le contraire et qu'elle se détache de moi. J'avais ce sentiment étrange, mais tellement réel et réaliste, qu'en restant auprès d'elle et en tentant de donner vie à ce qu'il y avait entre nous, je briserais tout. J'ignorais si les pots cassés seraient du côté de mon passé, autrement dit Matteo et Savannah, ou du côté de mon futur, bref elle-même, Cath. Toutes ces perspectives m'effrayaient grandement. Je ne voulais rien briser, rien perdre.
Je glissai doucement ma main contre sa joue. Nous étions déjà beaucoup plus près et je me rendais compte que je ne m'étais jamais aperçu de cette proximité qui avait largement grandit en quelques instants. Ma main frôlait doucement sa peau et je me mordis doucement la lèvre en même temps que nos deux fronts s'appuyèrent l'un contre l'autre. Je poussai doucement un soupire. « C'est bien dommage que tu dises cela... » dis-je doucement, mais sincèrement. J'eus un petit sourire quelque peu étrange, à la fois tendre et à la fois peu assuré. « Je ne pense pas être le genre d'homme avec qui tu pourras être heureuse. Je sais que ça sonne comme une excuse, mais ce n'en est pas une. Je n'ai pas envie de résister à mes propres désirs... sentiments..., mais ma vie n'est pas claire.»
Je n'avais pas l'impression qu'elle comprenait complètement l'ampleur de cette réalité. Le pouvait-elle seulement ? J'étais papa. Mon fils venait à peine d'entrer dans ma vie. Je ne savais pas si j'allais reprendre ma carrière d'acteur, de comédien... J'avais encore de très bons contacts dans le milieu, j'aurais sans grande difficulté pu obtenir de nouveaux contrats sur scène ou devant caméra. L'idée de me mettre à la réalisation m'intéressait aussi. J'aimais également la musique, le piano ayant repris une plus grande place dans ma vie depuis que j'étais de retour en Italie. De plus, il y avait Savannah. Je venais tout juste de la retrouver. Notre relation était ambiguë. Je ne savais pas du tout ce que l'avenir me réservait. J'avais peur de ne pas être en mesure de traverser tout ça en gardant Cath à me côté sans lui faire de mal. Même si... je l'aimais. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Mer 21 Oct - 19:36 | |
| « Tu te trompes, tu l’as déjà fait… Tu ne te souviens pas ? »
J’espérais qu’avec cette allusion subtile, Sam se souviendrait des temps passés ensemble à L.A, et peut-être que cela lui ferait changer sa vision des choses. Que son avis prenne mon partie n’était pas mon but, mais si cela pouvait rendre les choses plus faciles à supporter, pourquoi pas, après tout ? Il ne pouvait pas rester éternellement dans le flou, et même si repousser l’instant capital ne lui servirait strictement à rien, il allait devoir faire un choix un jour ou l’autre. Mais, comme on dit souvent, plus on attend, plus les dommages sont irréversibles. Non ?
« Pourquoi ne pas te laisser aller, alors ? continuais-je, murmurant à moitié. Notre soudaine proximité avait fait que nous n’avions plus besoin de parler tout haut, et il fallait avouer que l’écho qui se portait jusqu’au fond de la salle était bien des plus gênant. Son front contre le mien, et sa main sur ma joue, me firent doucement frissonner, si bien que j’en perdais le fil de mes pensées. Mais ses paroles à lui me déstabilisèrent. Elles me faisaient l’effet d’une décharge électrique. Mon esprit s’embrouillait, mon cœur s’emballait, je ne savais plus du tout où j’en étais. J’avais l’impression que quelque chose se terminait, alors que rien n’avait encore commencé. Je fermai doucement les yeux, tentant vainement de reprendre mes esprits et essayant de m’accrocher à ce qu’il me restait pour lui dire le fond de ma pensée. Comment allais-je pouvoir lui dire ce que j’avais à lui dire, s’il mettait tout ne marche pour que cela n’arrive pas ? Je pensai que tout cela aurait sans doute été beaucoup plus simple si l’un comme l’autre n’en avait pas envie. Mais c’était justement là qu’était le problème, on avait beau faire tout ce que nous pouvions pour y résister, il y avait certaines choses que l’on ne pouvait parfois pas contrôler. Mais… Si tu penses que tout ça ne vaut pas le coup, je ne peux pas te forcer à vouloir le contraire. Si tu ne peux pas prendre cette décision par toi-même, quelqu’un d’autre devra la prendre pour toi… En l’occurrence, moi. Alors, s’il te plaît, je t’en supplie, dis moi ce que tu veux, parce que je ne veux pas me repasser cet instant toute ma vie en me disant que les choses auraient pu être différentes si elles ne s’étaient pas passées de cette façon… »
Bien malgré moi, je sentis mes yeux s’humidifier sans pouvoir les en empêcher. J’avais l’impression que quoi que nous fassions, depuis la fois où nous nous étions revus dans ce bar, nos instants passés ensemble aboutissaient tous à un drame quelconque. Je ne voulais absolument pas refaire les mêmes erreurs que la fois passée, alors, je devais me contrôler. J’avais eu bien assez de drames pour l’instant. Alors je me répétai, dans l’espoir d’en finir. Je ne pleurai pas, je n’étais pas triste, ou même en colère, j’étais simplement fatiguée par tous les derniers évènements. Tout ce que je pouvais éprouver, c’était une affreue gêne ainsi qu’une peur immense qu’il me laisse tomber à nouveau et qu’il me laisse seule comme la dernière fois où nous nous étions quittés… Et même si j’essayais de ne pas faire paraître toutes ces émotions, que mon ton restait doux, je savais malgré moi que l’on pouvait y voir une certaine détresse.
« Alors, Sam… Qu’est-ce que tu veux ? » |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Dim 25 Oct - 6:09 | |
| Je restai silencieux durant un court moment, mais celui-ci me parût presque interminable. Dans de telles situations, le temps semblait être complètement déréglé et sa notion était incroyablement abstraite. J'avais peur en fait, il me fallait l'admettre. Évidemment, ce n'était pas très "mâle" de reconnaitre une telle chose, mais je ne voyais pas vraiment l'intérêt de le nier. Cath comptait pour moi sans doute plus que quiconque en ce moment, j'avais vraiment envie qu'elle soit à mes côtés. Pourtant, je doutais de moi et je ne me faisais pas tout à fait confiance, pour ne pas dire pas du tout. Mon avenir était plus qu'incertain, j'étais officiellement père depuis très peu de temps et je ne savais pas comment les choses seraient. J'aimais encore Savannah et je serais bien forcé de la voir à plusieurs reprises. Allais-je être capable de résister, de ne pas me laisser charmé par les vestiges de notre passé commun et par ses jolis yeux ? Je l'ignorais. Pourtant, quelque chose me disait au fond que je devais penser à l'avenir, que mon passé y était lié, mais que je devais affronter mes peurs, me contrôler, devenir une personne meilleure... J'avais l'intuition que ce n'était pas un hasard si Cath était de retour dans ma vie, si elle éveillait autant de choses en moi... Mais allais-je être digne d'elle ? Telle était la question !
« Je t'aime.» Dis-je doucement. Je me souvenais avoir prononcer ces paroles lors de cette mémorable soirée et nous en avions fait abstraction, un peu comme si personne ne s'était rendu compte que je l'avais dit. Je ne faisais d'ailleurs pas vraiment partie de ces hommes à avoir du mal à exprimer mes sentiments, c'était même l'inverse... J'ignorais s'il s'agissait d'un défaut ou d'une qualité, puisque j'étais parfois un peu trop spontané, si bien que ma sincérité changeait un peu trop rapidement. « Les hommes sont toujours sincères, seulement, ils changent de sincérité. » Voilà. Tout était dit.
Je caressai doucement ses cheveux en lui accordant un bref sourire. Je ne me sentais pas vraiment le droit de l'avoir, bien qu'il s'agissait d'un verbe bien trop posessif pour représenter vraiment la situation. Il me semblait qu'elle méritait ce qu'il y avait de mieux, un homme bien meilleur que moi... Mais elle avait bien raison également lorsqu'elle affirmait qu'elle était en droit de choisir pour elle-même. « J'ai peur de te faire du mal.» Lui avouai-je enfin, mais je la serrai contre moi. C'était un peu ma façon à moi de lui signifier que j'avais envie de joindre ma vie à la sienne et que j'espérais vraiment que cela puisse fonctionner. C'était facile de dire qu'elle était prête à endurer des choses de nouveau, mais elle n'en avait pas encore fait l'expérience. Moi non plus. Je redoutais notre futur, bien que je le souhaitais commun. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 31 Oct - 16:49 | |
| Alors c’était donc ça. Il m’aimait. Comment était-ce possible ? Enfin, non. Ce n’est pas ce que j’avais voulu dire. Pourquoi ne l’avais-je pas vu arriver plus tôt ? Ces choses-là, en général, se décelaient petit à petit, et pourtant, j’avais été aveugle tout du long. En même temps, il m’aurait été difficile de le remarquer, vu l’état de notre relation – autant passée que présente. Je sentais que le brouillard s’atténuait doucement alors que certaines questions pesaient toujours sur mon estomac. J’avais l’impression de me sentir coincée, enfermée, comme si je manquais d’air. Mon cœur s’affolait et c’était comme si je ne pouvais plus rien contrôler, que tout était en train de filer entre mes mains.
Alors, sans que je ne sache pourquoi, mon cerveau c’était mis à m’envoyer un flot d’images. Je revoyais notre rencontre, notre complicité, notre premier baiser. Notre première dispute, ou bien notre première rupture. Je me rendais compte qu’avant lui, ma vie ne voulais pas dire grand chose. Elle ressemblait à un énorme bordel que j’essayais tant bien que mal de tenir debout. Ma rencontre avec Sam, et plus largement mon expérience à Hollywood avaient donné un sens à ma vie – bien que ce style de vie n’était pas vraiment le meilleur qui soit pour un équilibre parfait, j’en avais conscience – si bien que j’avais l’impression, depuis mon retour à Rome, de marcher dans les rues sans but réellement précis. Oui, j’allais à la fac, et oui, j’avais retrouvé une vie « saine » loin de toutes les tentations que j’avais pu trouver durant mon voyage. J’avais retrouvé une partie de ma famille, mes amis, et tout semblait aller pour le mieux. Pourtant, chaque matin, devant mon mirroir, je savais qu’il manquait quelque chose de capital à ma vie pour vraiment pouvoir affirmer que tout allait bien. Et si, cette chose si importante que je pensai qu’il me manquait, avait été juste devant moi pendant tout ce temps ? Si, cette chose, bien que cela paraissait un peu surnaturel, c’était Samuel, me disant qu’il m’aimait, et moi, capable de lui répondre en retour ?
Le flot d’image continuait son chemin, filant dans mon esprit comme si je regardais un simple film. « Je t’aime ». Ces mots m’évoquaient autre chose. Oui ! Je me souvenais bien les avoir entendus lorsque nous nous étions retrouvés chez Sam, la dernière fois. J’en avais fait abstraction, parce que je n’avais pas su répondre en retour, et parce que nous avions d’autres chats à fouetter avant de soulever d’autres questions plus ou moins importantes. Mais voilà ; aujourd’hui, il ne semblait pas y avoir de problèmes plus importants que celui-là. Alors je m’arrêtais net. Je levais doucement mon regard vers lui, et fut comme si la réponse avait été là tout le long. Je me souvenais comme ces mots m’avaient fait frissonner dans les escaliers, la dernière fois, et je savais comme cela me faisait du bien de l’entendre me dire ces mots-là à nouveau. Je lui souris faiblement en retour, pourtant plus incertaine que jamais. Il s’agissait de l’ultime décision.
« Je t’aime aussi. »
Je me hissai doucement sur la pointe des pieds pour venir l’embrasser. Je n’avais jamais été aussi peu sûre de moi. J’avais l’impression que ces déclarations n’étaient pas suffisantes, qu’il y avait encore une ombre au tableau, et je ne parvenais pas à savoir laquelle. J’avais peur de l’échec. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Sam 14 Nov - 8:20 | |
| Lorsque Catherine répondit que c'était réciproque, qu'elle m'aimait aussi, je me surpris à me demander pourquoi et surtout comment est-ce que j'avais pu passer autant de temps à hésiter. Il me semblait que ce moment était parfaitement heureux, que je n'aurais jamais pu espérer quelque chose de mieux. Je savais aussi que le bonheur ne pouvait jamais durer éternellement dans toute sa perfection et que les choses de la vie, de la mienne comme de la sienne, viendraient plus rapidement que prévu nous rattraper et nous rappeler que le temps ne s'était pas arrêté sous prétexte que nous avions envie de vivre quelque chose à deux. Ce ne serait pas facile, je le sentais, mais qui avait dit que ce le serait ? Personne ne l'avait même pensé.
Ce fut elle qui fit le premier pas, mais ce n'était absolument pas parce que j'étais gêné. Ce n'était d'ailleurs pas le moindrement dans mes habitudes de l'être, je n'avais jamais été un homme qui me limitait. Je préférais me lancer et me frapper contre un mur que de ne pas essayer. Cependant, la situation avec Cath me semblait toujours largement différente de toutes les autres parce que pour elle, je ressentais vraiment quelque chose de fort. Je ne voulais pas que tout soit gâcher quelle que puisse être la raison à cela. Il ne fallait pas que ça arrive ! Par contre, lorsque je sentis ses lèvres contre les miennes, je ne pus rester de marbre et je fus délivré de toutes ces réflexions interminables. Je l'embrassai doucement, tendrement... mais avec tant de passion à la fois.
Puis, je pris délicatement sa main dans la mienne et la regardai dans les yeux un moment. Avec un bref sourire au coin des lèvres, je dis doucement : « J'aime bien le théâtre, mais peut-être pourrions-nous aller ailleurs. » Où ça, ailleurs ? Je n'en avais pas la moindre petite idée. Au restaurant ? Si elle souhaitait aller manger, j'en serais ravis. Chez moi, chez elle ? Il me ferait plaisir que nous ayons un peu d'intimité. Autre part à CineCittà ? J'adorerais notre visite, bref, tous les moments passés en sa compagnie m'étaient précieux, quels qu'ils soient.
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| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Mar 1 Déc - 23:08 | |
| [HS : Oulalalaaaa, je suis VRAIMENT désolée de l’énorme retard que j’ai pris dans les réponses, j’espère pouvoir rattraper le temps perdu bientôt :)]
J’avais encore du mal à réaliser ce qu’il se produisait en l’instant même. J’étais complètement perdue, et j’avais nettement l’impression de ne pas savoir où je mettais les pieds. J’avançai les yeux fermés. En même temps, ce n’est pas comme si je n’avais jamais agi de cette façon. Toute ma vie était un foutoir triomphant, un roman dans lequel les pages se seraient mélangées entre elles. Si l’on prenait l’exemple des évènements récents, j’avais retrouvé Samuel par hasard, nos retrouvailles avaient quelque peu tourné au vinaigre, et de là nous nous réconciliions d’une bien étrange façon, après que j’avais appris qu’il avait un fils et que l’histoire qu’il avait avec la mère de son enfant était encore bien compliquée. Et voilà qu’aujourd’hui, totalement maladroits, on se disait qu’on s’aimait. Sérieusement, il n’y avait que deux solutions possibles face à ce résumé de situation : soit j’étais totalement folle, ou complètement masochiste. Mais pourtant aujourd’hui, depuis que Sam m’avait dit qu’il m’aimait, tout était clair dans mon esprit. Je savais parfaitement ce dont que je voulais, et ce dont j’avais le plus envie à cet instant, c’était lui.
Oui, je m’étais rendue compte que ma présence à New York n’avait plus grand intérêt s’il n’était plus avec moi. J’avais rencontré Sam peu après mon arrivée, et j’avais dès lors passé pratiquement tout mon temps libre en sa compagnie. Ainsi, lorsqu’il m’avait en quelque sorte quittée, je ne savais plus où était ma place, et c’est pour cela en partie que j’étais revenue à Rome. J’étais assez étonnée de ne pas m’être rendue compte de la raison principale de mon départ plus tôt. Ce n’est qu’alors que tous les évènements s’enchaînaient que les images défilaient dans ma tête et que le puzzle s’assemblait petit à petit. Je ne pensais plus, ne réfléchissais plus. Je n’étais sûre de rien, mais ce que je savais, c’était que c’était tout ce dont j’avais envie. Je ne savais pas où ça nous mènerait. Je savais qu’il restait des millions de choses à régler, des détails plus ou moins importants, mais Dieu que c’était bon de se sentir si légère !
« Où tu veux. »
Ma main dans la sienne, je n’arrivais plus à détacher mon regard du sien, souriant doucement. Je n’avais pas vraiment d’idée d’endroit où aller à présent, mais après tout, n’importe lequel me conviendrait. Il était parfois étrange comme les choses se produisaient naturellement, ou, au contraire, comme il fallait les pousser de façon à ce qu’elles se produisent. Dans mon cas, j’étais bien contente que la conversation qui m’avait effrayée toute la matinée, ultra-sérieuse et qui n’aurait pas du bien se passer sous tous les abords que nous devions aborder aujourd’hui se soit terminée d’une façon aussi plaisante, bien qu’au fond je savais qu’il restait des choses à régler. Mais je décidai de ne pas y penser. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Dim 6 Déc - 5:20 | |
| [HJ : Il n'y a aucun problème voyons. Nous avons tous une vie en dehors du RP et heureusement ai-je envie de dire.]
Je me sentais léger, simplement. Pourtant, il n'y avait absolument rien de concret de régler, tellement de choses étaient encore tout à fait incertaines. Catherine et moi avions beau avoir dit ces mots, il n'en était pas moins que la vie était toujours plus compliquée. Malheureusement, les choses se passaient rarement comme c'était le cas dans les films où les « je t'aime » menaient à une vie heureuse avec un mariage et plein de petits enfants. Des enfants... J'étais déjà papa, j'avais si peur de faire tout à l'envers, de tout rater. Je ne voulais pas perdre Matteo parce qu'il m'avait fallu déjà trop de temps pour me rendre compte de l'importance qu'il avait dans ma vie. Je ne voulais pas non plus perdre Savannah, elle qui avait tant compté dans ma vie. Pourtant, je courais vers Catherine parce que mon coeur me dictait de le faire, même si je risquais tout ce que j'avais de peine et de misère réussi à construire depuis mon retour à Rome. Parfois, il fallait savoir mettre la rationalité de côté parce que le bonheur n'avait rien de rationnel. Quel intérêt de l'être alors que ce sont les émotions qui dominent nos vies à chaque instant ? Je m'étais toujours promis que la mienne serait riche en émotions. Il n'y a que ça de vrai, au diable le reste.
Pris d'un élan de folie, une bonne folie me rappelant la légèreté de l'adolescence et son insouciance, j'entraînai Cath à ma suite et nous allâmes jusqu'à la sortie du magnifique théâtre. J'étais heureux d'être revenu en ces lieux et encore plus que ça ait été avec elle. Si je n'avais eu aucune idée au départ de l'endroit où nous allions, je ne m'en souciais guère bien que cela n'ait pas vraiment changé. La ville du cinéma italienne avait quelque chose qui rappelait tellement Hollywood que je ne pouvais que me sentir chez moi. Jamais je n'avais pensé auparavant que mes deux sources de bonheur, Rome et le cinéma, pouvaient être aussi près l'une de l'autre. « Je vais partir quelques semaines, peut-être quelques mois. J'ai eu une offre pour un rôle dans un film, quelque chose qui ne se refusait pas. » Nous étions, main dans la main, en train de marcher dans les rues. Il n'y avait curieusement pas foule, mais je n'en étais que plus ravis. Toutefois, il y avait quelques tournages en cours par-ci, par-là, à travers les rues. Je m'arrêtai doucement et regardai la jeune fille.
« Je n'ai pas envie d'être loin de toi, tu sais. J'aurais aimé que tu viennes, mais il faut que tu suives tes cours. » En effet, d'après ce que j'avais su, c'était la raison principale de son retour à Rome, l'idée de poursuivre ses études. Une part de moi, le côté rationnel justement, approuvait cette idée de faire de longues et brillantes études tandis que d'une autre part, je songeais qu'elle n'aurait jamais dû cesser d'être comédienne avec le talent qu'elle avait. Je songeais avec un drôle de sentiment que mon père l'aurait aimée, plus que jamais il n'aurait pu aimer Savannah précisément parce qu'elle avait une étroite relation avec l'Art, parce qu'elle était l'Art. Ce fut plus fort que moi et ces pensées m'horrifièrent, je ne comprenais pas pourquoi est-ce qu'une telle chose m'avait traversé l'esprit à ce moment-là. «Je pars dans une semaine. À la fin du mois, tu as deux semaines de congé si je ne me trompe pas, si tu as envie, tu pourrais venir les passer avec moi là-bas. » Je lui souris doucement. D'ailleurs, je me sentais déjà suffisamment mal de partir. Allai-je de nouveau faire des dégâts monstres ? J'avais peut-être pris la décision de jouer de nouveau un peu égoïstement parce qu'en dehors de moi, je ne voyais pas à qui est-ce que ça pouvait profiter.
|
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Dim 6 Déc - 23:55 | |
| « Tu… Tu vas… Tu vas partir ? »
Je m’arrêtai soudainement de marcher, lâchant la main de Samuel par la même occasion. J’essayai de comprendre cette annonce, de réaliser ce que cela signifiait, et de prendre conscience de l’ampleur des choses. Il allait partir ? Une multitude de questions se bousculaient à nouveau dans ma tête et mon esprit. Je n’arrivai pas à réaliser. Je ne prenais pas conscience de ce que cela voulait signifier. C’était comme si mon cerveau allait exploser, qu’il était fermé à cette information ainsi qu’à toutes les autres. Il en avait déjà trop subit ces derniers temps, ce n’était pas comme s’il fallait en rajouter une couche. J’espérai qu’il allait me donner d’autres informations, une explication, n’importe quoi qui me donnerait l’impression d’être une poupée que l’on a secoué si fort que tous ses membres sont paralysés. Il s’agissait d’un terrible choc, une décharge électrique qui me prenait si soudainement que je n’en ressentais même pas les effets. Il nous restait encore tellement de choses à régler que je ne pourrai même pas les énoncer tellement elles étaient nombreuses, et voilà maintenant qu’il partait.
J’avais l’impression que le scénario se répétait une seconde fois. Comme un disque qui ne cesserait de tourner. Je me rappelais du soir ou Samuel m’avait laissée à Hollywood, et j’avais simplement l’impression qu’il s’agissait de la même scène, à un endroit différent. Mais seulement, qui mieux que moi pouvait comprendre une telle situation ? Si j’avais encore été dans le métier, jamais je n’aurai refusé une offre pareille, c’est certain. Seulement, il était plus difficile de l’accepter lorsqu’on était à la place de celui à qui l’affaire ne profitait pas.
« Partir… Quelques semaines… Etats-Unis… Un rôle important… »
Je ne cessai de répéter tout bas ce dont il essayait de m’informer, et j’avais nettement l’impression d’être atteinte d’une maladie cérébrale grave, à tel point que je ne pouvais pas formuler une phrase complète et cohérente. C’était comme si toutes ces informations étaient contenues dans un liquide, qui entrait par une oreille mais ressortait directement par l’autre. Mais je relevai légèrement la tête lorsqu’il parla de l’accompagner, mais que finalement, je ne pourrai pas, puisque j’avais un cursus à suivre. L’idée d’aller à la fac me paraissait bien lointaine, si bien que j’en avais presque oubliée que j’y étudiais. Je me repris finalement au bout de quelques instants, me forçais à sourire et espérais que cela paraîtrai crédible.
« Euh, oui, bien sûr, un rôle… Eh bien, je suis contente pour toi, Sam ! Je serais… ravie de te rejoindre là-bas lorsque le semestre sera terminé, oui… »
Faux. Totalement faux. Pourtant, je n’avais pas envie de ne penser qu’à moi encore une fois, je voulais montrer à Sam, que ce contrat n’était pas une mauvaise idée, et que cela ne pourrait lui faire que du bien, même si j’espérais au fond de moi, qu’il ne s’éloigne pas encore une fois de moi. |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Lun 14 Déc - 6:06 | |
| Déjà au départ de cette journée, j'avais su que j'aurais à un moment donné ou à un autre à avouer à Catherine ce qui allait se passer, mon départ pour les États-Unis qui approchait à grands pas. Pour dire la plus exacte vérité, j'avais su dès le moment où ma décision de partir avait été prise que je ferais du mal autour de moi, que ce choix ne serait pas apprécié de tout le monde. D'un autre côté, je n'avais pas vraiment réfléchis longtemps avant de choisir parce que le monde de la comédie me manquait tant que je ne pouvais pas faire autrement. Il me fallait absolument partir et vivre ma passion encore un peu, avant que je ne sois plus en mesure de le faire. La réaction de la jeune femme me prouvait que je ne m'étais pas trompée et qu'elle souffrait grandement de ce que je venais de lui dire. Bien entendu, je devais bien avouer qu'il n'avait peut-être pas été très génial d'officialiser en quelque sorte une relation entre nous et d'en venir immédiatement à ça, de lier étroitement une joie et un malheur. Enfin, un malheur, ce ne l'était pas complètement pour moi. Pour elle ? Je l'ignorais. J'ignorais d'ailleurs quelle relation est-ce qu'elle entretenait toujours avec l'art, nous n'avions pas eu suffisamment de temps pour en discuter depuis nos retrouvailles. Je fus heureux d'apprendre qu'elle acceptait de venir me rejoindre durant ses semaines de vacances, considérant qu'elle aurait très pu vouloir rester à Rome. J'étais heureux parce que j'allais moi aussi m'ennuyer d'elle incroyablement, il ne fallait pas croire que j'étais indifférent à cette séparation temporaire. Par surprise sans doute, Catherine avait lâché ma main il y avait quelque secondes. Nous étions arrêtés, je glissai la mienne jusqu'à sa joue que je caressai avec un mince sourire.
« Tu vas me manquer, c'est certain. » Je la pris doucement contre moi, j'avais envie de cette étreinte. Son parfum me fit du bien, me donna comme un peu plus d'espoir que rien ne se briserait entre nous malgré mon absence. Je savais que c'était un risque à prendre, mais je voulais vraiment croire que c'était possible, que nous étions suffisamment forts pour traverser ce moment là. Après tout, je ne partais pas pour toute la vie, seulement pour deux mois. Je me reculai légèrement pour pouvoir la regarder dans les yeux et un seul coup d'œil me permit de me rendre compte que son sourire était absolument faux. Sans doute songeait-elle qu'elle n'avait pas le droit de s'imposer contre ma décision et c'était la vérité, mais je ne me sentais pas mieux de la voir faire semblant d'être heureuse. Je ne croyais pas qu'elle mentait, en quelque part, elle devait véritablement l'être de savoir que je pouvais retourner jouer sur un plateau de tournage, mais ça ne changeait strictement rien au fait que je serais loin et qu'elle savait trop bien que j'avais été un beau coureur de jupons dans le passé. Cela n'allait plus se reproduire, j'espérais au moins qu'elle en était consciente.
« Viens ici. » Dis-je finalement en la prenant à nouveau dans mes bras, on aurait dit que je réalisais vraiment que nous allions être séparés et que je voulais limiter les dégâts pendant que je le pouvais encore. Puis, je l'embrassai doucement, longuement. Il y avait un sentiment de vide qui s'installait peu à peu en moi, sachant que je ne pourrais plus la serrer comme ça durant un long moment. Deux mois, ce n'est pas la fin du monde, mais c'est long tout de même lorsqu'on est séparé d'une personne qu'on aime. J'ignorais si Catherine avait autant que moi ce désir flamboyant, si elle ne m'embrassait pas que parce que j'avais commencé, mais j'avais un peu de difficulté à m'arrêter. La vérité était que j'avais envie d'elle, envie de partager un moment rien qu'avec elle. D'un autre côté, je ne souhaitais pas qu'il se passe quelque chose tout de suite, juste avant que je parte. Cela risquait de rendre le processus encore plus douloureux lorsque viendrait le temps de mon départ, ce qui approchait d'ailleurs à pas de géants.
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| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Mer 23 Déc - 1:34 | |
| J’avais l’impression d’être dans un rêve. Non. Plutôt dans un horrible cauchemar. J’avais l’impression que mes retrouvailles avec Samuel – qui m’avait pourtant fait un bien fou – étaient l’acte d’une force maléfique et surnaturelle, qui s’amusait à retourner cruellement cet évènement contre moi aujourd’hui. Je me sentais dénuée d’émotion, comme si cette information était entrée en moi et glissait dans un vide éternel, ne touchant ainsi jamais le fond. Mes pensées étaient chamboulée par une averse de pensées, comme elle semblait être vide à la fois. Tant d’informations que je ne réalisais pas. Ou plutôt, que je ne souhaitais pas réaliser. J’en vins alors à me demander pourquoi Samuel avait laissé la conversation aboutir jusqu’à certaines révélations sans même me parler de son départ en premier lieu. Je ne le blâmais pas, bien évidemment, c’est juste que j’avais pensé, que peut-être, aurait-il fait les choses différemment. Peut-être aurait-il pu ainsi éviter certaines souffrances suite à un certain attachement. Quoi qu’après réflexion, cela n’aurait probablement rien changé à la douleur que nous éprouvions à cet instant et que nous éprouverions sans doute plus tard…
Je ne savais comment me sentir face à cette annonce. Evidemment, une part de moi se sentait extrêmement fière de lui, fière qu’il puisse ainsi « remonter sur la selle » après un temps passé sans jouer. Cette part était également on ne peut plus heureuse pour Samuel, car je savais à quel point le métier de comédien était important à ses yeux, tout comme je savais qu’il était difficile pour lui de s’en priver tel qu’il l’avait fait. Evidemment, que je ne pouvais qu’être heureuse pour lui. Cela dit, j’éprouvai une certaine part de jalousie, ou d’égoïsme allez savoir, et je ne savais absolument pas à quel point cette autre part était plus forte que la première. Oui, égoïste, parce que je n’avais nullement envie de voir Sam s’éloigner de moi à nouveau, et parce que je ne savais que trop bien ce que les effets de la vie hollywoodienne avait eu sur lui à l’époque. Pourtant, je savais que les choses étaient totalement différentes aujourd’hui, mais je ne pouvais m’empêcher d’être submergée de doutes auxquels je ne pouvais porter de réponses. Samuel avait dû voir l’état dans lequel je me trouvais, puisqu’il n’hésita pas pour me prendre dans ses bras : et malgré le fait que j’appréciais énormément ce contact, cela n’améliorais vraiment pas la situation, si ce n’est peut-être que cela la détériorait.
Evidemment, la meilleure solution pour nous deux, et certainement la moins douloureuse, était que nous en restions-là, que nous cessions tout contact à l’avenir, au moins jusqu’à son départ. Cette solution était de loin la plus mâture et la plus raisonnable, et pourtant, et comme d’habitude, mon cœur penchait pour l’autre alternative, celle qui me disait que rien n’était encore perdu et qu’il fallait profiter de la présence du jeune homme avant qu’il ne soit trop tard. Et ce, quels qu’en soient les dégâts. Une semaine, c’était un délai bien trop court, qui ne semblait être qu’un jour, ou qu’une seconde, comparé à tout le temps que je souhaitais passer avec lui. Soudain, j’avais l’impression d’avoir tellement de choses à lui dire, à lui raconter, et à lui confier. Une semaine, ce n’était rien. Cet instant passerait si vite, que je ne voulais même pas penser aux conséquences. Tout ça représentait une nouvelle bien trop lourde à supporter.
Alors que je me blottissais pour la deuxième fois dans ses bras, je me sentis fondre sur ses lèvres lorsqu’il m’embrassa. J’y ressentais toute la douceur et le désir dont il était capable, et l’un comme l’autre était incapable de s’arrêter. Lorsque nous nous arrêtions enfin – par simple besoin de respirer – je remarquai que nous étions toujours en pleine rue, et bien qu’une démonstration d’affection en public n’était pas très correct, je me sentis ostensiblement oppressée par toute la pollution, les voitures, le bruit mais aussi par toutes ces informations que l’on m’avait donné et qui agissaient furtivement et donnaient l’impression d’avoir une fanfare entière à l’intérieur de mon esprit.
« Je.. Est-ce que… Peut-on aller ailleurs, s’il te plaît ? » |
| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] Ven 8 Jan - 22:03 | |
| Samuel jeta un œil un peu inquiet à Catherine malgré lui. Il savait bien, il n'aurait pas pu s'attendre à ce que la nouvelle passe extrêmement bien parce que l'engagement non-écrit qu'ils avaient pris l'un envers l'autre rendait la distance qui allait les séparer bien difficile à encaisser. Il aurait voulu faire comprendre à la jeune fille qu'il ne se sentait pas mieux qu'elle et que son départ imminent l'affectait lui aussi, mais il croyait honnêtement que cela n'aurait été que jeter de l'huile sur le feu. Il valait mieux qu'il garde la tête haute et qu'il montre qu'il y croyait sans le moindre doute, cela pouvait peut-être la rassurer un peu. De plus, il était conscient que la situation était différente à vivre pour tous les deux, bien que la même, puisqu'il était celui qui partait vivre son rêve et non celui qui allait rester là à attendre. Il aurait voulu éviter tout cela en emmenant Cath avait lui, mais il ne pouvait pas faire une telle chose. Même si elle l'avait voulu, il aurait probablement refusé. Il fallait qu'elle poursuive ses études. Si elle avait fait le choix de revenir à Rome précisément pour ses études, il ne fallait pas que quoi que ce soit l'empêche de continuer dans cette voie. Samuel était de ceux à croire que les passions, même les plus vraies, ne devaient pas empêcher les rêves et les ambitions. Évidemment, cette pensée l'avait autrefois conduit à faire des erreurs un peu malgré lui, mais en général, il continuait de penser de cette manière.
Catherine lui demanda s'ils pouvaient aller ailleurs et il acquiesça d'un bref signe de tête, n'ayant de toute façon plus vraiment le coeur à la visite ou à n'importe quelle autre attraction qui aurait pu les occuper s'ils étaient toujours aussi enthousiastes que cela avait été le cas précédemment, avant l'annonce de cette nouvelle déroutante. La tenant toujours par la main, le jeune homme répondit doucement : « Ok. On peut aller chez moi si tu veux. » Il attendit une réponse positive de sa part, qui vint dans les secondes suivante, et il lui adressa un mince sourire avant de l'entraîner avec lui jusqu'à sa voiture qui était stationnée non loin de là, à quelques minutes de marche à peine.
Dans un silence plus ou moins inconfortable, il lui ouvrit la porte et la laissa monter à bord, faisant ensuite le tour pour aller s'asseoir du côté conducteur et il mit les clefs dans le contact avant de démarrer la voiture, direction son appartement. Décidément, son retour à Rome - encore plus son deuxième départ - provoquait bien des remous et il n'était pas à la veille de vivre une petite vie tranquille. Enfin, maintenant qu'il y pensait, ce ne serait probablement jamais le cas... Il en était tout simplement incapable.
HJ : Considérons le sujet terminé, je t'envoie un MP d'ici peu pour la suite ^^ !
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| | | | Sujet: Re: Lost together. [Cath] | |
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