La journée était belle. Le soleil brillait sur l'ondulation des branches des grands arbres sur une place au coeur de la ville aux milles fontaines. Une petite fille, le sourire jusqu'aux oreilles, avec les cheveux blonds dorés accrochés en deux petites nattes serrées qui lui donnaient l'air de Heidi, paradait. Une main dans celle de sa maman, une autre qui contenait une glace au chocolat- pistache, elle arborait sur son visage une impression de fierté, comme si son cornet représentait tout pour elle, comme si elle avait trouvé le bonheur, comme si sa vie se résumait à cet instant...

Tino n'avait pas une vie de misère, il était heureux, même très heureux de ce qu'il possédait. Ses journées se résumaient à des jolies filles, se reposer et la liberté. La liberté. en voilà un mot qui englobe beaucoup de termes et de situation. Heureux signifiait liberté pour Tino, enfin ce qu'il laissait croire. Il marchait donc dans la rue, sas but précis, d'ans l'espoir de se retrouver malencontreusement dans une situation intéressante et amusante. Errer dans les rues était un des ses passes-temps favoris. Ce qu'il n'aurait pas pu faire s'il travaillait, en voilà encore une bonne raison...

Qu'allait-il donc faire ? Aller dans un petit parc où les oiseaux chantent, où l'air sent l'herbe fraichement coupée, où il observe les personnes, leurs gestes, leurs attitudes, leurs mots ? Visiter un musée remplis de merveilles ? Aller chez Théo ? Se rendre chez Alice pour qu'elle lui raconte ses histoires et vice-versa ? Ou tout simplement marcher. C'est à ce moment-là que le souvenir d'une conversation avec sa chère amie blondinette lui revint en mémoire. Lice lui avait parlé d'un super Spa dans le centre de Rome où les massages y sont divins, super quand on a la gueule de bois et qu'on veut se décontracter un minimum et ne pas avoir l'impression que nos yeux sortent tellement de leurs orbites qu'on va devoir les ramasser à la petite cuillère. Non, il n'avait oublié. Mais cette information, il ne l'avait pas jugé importante...

Donc, sur la Via del Corso, après le petit restaurant typique avec la musique italienne classique, les pizzas et les pâtes, pas plus cliché quoi ! Tino n'était pas le type de garçon à aller se faire masser après une journée remplie. Le type de mec qui se rase le torse. Le type de mec qui parle harmonieusement et dit, tout simplement, au beau milieu d'une phrase : J'ai découvert un centre de massage top cool ! Leurs techniques et l'ambiance est trop bien. J'y vais chaque semaine après mon rendez-vous chez le coiffeur, pour me faire couper la frange ! Et bla bla bla... Non, à ça non ! Tino est plutôt quelqu'un qui ne parle pas trop, se balade la plupart du temps une clope dans la bouche.

Il arriva donc au niveau du Spa. C'était vrai, l'odeur n'était pas désagréable et la déco donnait plutôt envie. Il y avait un mélange d'encens et de bambou dans l'air et de grandes lumières tamisaient ornaient le hall d'entrée. Une jeune blonde, à l'accueil, souriait à une vieille dame, des bigoudis sur la tête, qui s'énervait car son bain de boue avait été retardé d'une heure. Plutôt mignonne. La blondinette, pas la vieille ! Il se dirigea vers elle pour lui demander s'il avait le droit à un massage, même s'il n'avait pas pris rendez-vous. Sur son badge, il était écris Alianor. Original, comme prénom. Un subtil mélange entre Eléanore, Léonor, Allison et Allana. Mais pas moche. Elle lui répondit que c'était possible et qu'il fallait aller au bout du couloir, à droite.

Il se dirigea donc vers cet endroit, après avoir remercié Alianor. Il entra dans la salle et une sonnerie se fit entendre au même moment. Une jeune fille, sûrement la masseuse, était retournée. Elle portait une robe blanche assez courte et on pouvait distinguer sa courbure élégante et son corps de danseuse. Il n'eut pas le temps de la détailler plus longtemps qu'elle se retourna et lui lança chaleureusement:

"Bonjour !"

Avant de découvrir qu'elle avait Tino Gregas en face d'elle, celui qui l'avait déjà dragué de nombreuse fois. Celui auquel elle n'était pas encore prête à se laisser faire. Il savait qu'elle ne résisterait pas pour longtemps. Tino ne cacha pas son amusement et pensa : qu'est-ce qu'on va s'amuser !

" Je ne pensais pas que tu sois aussi coquet, dit-elle en riant. A moins que tu viennes pour quelque chose de bien précis ?

- Je viens pour me détendre et m'occuper. Les filles adorent les garçons qui s'occupent de leurs apparences, lança t-il d'un ton moqueur. Alors, chère Angie, je m'allonge où, dit-il faisant le sourire à la Tino qui ne rate jamais, tout en enlevant sa chemise et en dévoilant ses abdominaux à la jeune fille. "

Ce jeu de drague et de séduction ne faisait que commencer. 1-0 pour Tino. Le jeu s'annonçait amusant...

Le cerveau du jeune italien avait toujours fonctionné différemment des autres. Il avait une capacité à comprendre les gens en les regardant, à ressentir leurs émotions en les touchant, à lire en eux comme dans un livre. Il voyait bien dans les yeux d'Angela qu'elle était une femme forte et imposante, féministe et affirmée, qui n'a peur de rien mais qui profitait du charme du jeune homme et se faisait un plaisir de le voir. Tino ne le dira jamais, au grand jamais, qu'il savait bien, au plus profond de soi même, qu'il n'intéressait pas Angela, qu'elle s'amusait avec lui mais rien de plus et de même pour lui. Elle était qu'un défi, rien de plus. Il avait déjà tout ce qu'il voulait. Il avait déjà trouvé sa moitié. Il avait déjà Sybille. Et, dans la plus minime fibre de compassion et de gentillesse qu'il eût, il voulait qu'une femme comme Angie, qui s'avérait être une femme bien, trouverait son âme soeur et que ce soit réciproque.

Alors ce jeu l'amusait, le divertissait, lui remontait le sourire quand il déprimait, lui changeait les idées. Il ne voulait craquer, perdre sa réputation de Don Juan et de coureur de fille le répugnait, il aimait être vu comme ça. Bizarre mais totalement normal pour lui. Il avait enlevé son tee-shit, dévoilé ses muscles, mais ça n'avait pas fait rougir la demoiselle, juste sourire. ce geste était immature mais Tino était immature alors cela devait sûrement être dans la norme. Il fallait qu'l trouve une réplique massacrante et qu'il joue avec elle, la fasse baver. Ses pensées furent interrompues par la belle brune:

- Il est vrai qu'un homme coquet peut s'avérer agréable, répondit-elle. Seulement, il ne faut pas que ce soit trop abusif. Je ne pense pas qu'une femme apprécierait que son ami passe plus de temps qu'elle dans la salle de bain, le matin.

- Cela dépend de la femme, bien entendu. Mais cela ne m'affecte pas vu que ce n'est pas mon cas. Je suis entièrement naturel. Mais tu l'as sans doute déjà remarqué, lorsque tu penses à moi, souvent, lui lança-t-il avant de lui faire un petit clin d'oeil.

Franchement. Pour qui elle se prenait, l'autre !

- C'est que tu as grossi, non ? ajouta t-elle en tâtant son ventre. Une bonne poignée d'amour par ci, une autre par cela...

Elle avait l'air victorieuse, heureuse de sa réponse. Il fallait bien qu'il réponde, non ?

- Tu n'as donc jamais lu les magazines ? Les femmes préfèrent les ronds, dit-il en souriant. Trêve de plaisanterie. Tu trouve vraiment ? Il me faudra un bon massage alors, pour me raffermir le ventre.

Alors qu'elle lui demandait de le suivre, elle lui pinça les fesses négligemment, ce qui décrocha un sourire de la part de Tino. Il s'approcha alors d'elle et lui chuchota d'une voix sensuelle et mielleuse :

- Petite vilaine ! Je sais que tu aimes mon corps mais il fallait juste demander. Je t'aurais laissé.

Il finit sa phrase par une petite fessée avant de l'entendre dire qu'il devait se déshabiller et mettre la serviette. Ce qu'il exécuta devant ses yeux, bien entendu avant de lui décocher son plus beau sourire et de s'allonger sur le support fait exprès.

- Bon alors, il viens ce massage ?, rétorqua t-il d'un ton amusé.

Les hommes, dit-on, vivent d'alcool et de jeux. Cela dépend des hommes, bien sûr. Mais, en connait-on vraiment la raison, qui expliquerait cette affirmation et ces préjugés ? Tino ne vivait pas d'alcool mais n'en consommait pas avec modération pour autant. L'alcool était un plaisir, une gâterie et non une dépendance ou une consommation très régulière. D'ailleurs, c'était plutôt la cigarette à laquelle il dépendait, un type de sac à main masculin... Ensuite, les jeux, cela était pas totalement faux. Mais ils se classaient en deux groupes: les jeux sérieux et importants et les jeux immatures, infantiles et excitants. Avec Sybille, il partageait cette première catégorie, un mélange de désespoir, de solitude, puis de plaisir intense, d'extase. Avec la plupart des filles, une troisième catégorie s'imposait., celle des jeux de sexe et d'alcool; mais ces filles craquaient très vite devant la voix rauque et mielleuse de l'italien, ou alors devant son torse musclé et viril, ou bien encore... C'est très clair, je vous épargne les détails... Mais quelques unes, très très peu, ne se laissait toujours pas faire devant les atouts du jeune homme et un jeu de curiosité, de partage et d'amusement prenait alors place. Sa première fille, Lolita, comment il prenait du plaisir à l'appeler, avait été différente et avait beaucoup joué avec lui, elle lui avait montré comment séduire les gens, alors qu'il était encore inexpérimenté, normal à 14 ans, et elle était déjà professionnelle à quatorze ans.. Puis, quelques autres mais qui n'eurent pas assez de charisme pour qu'il se souvienne de tout leurs faits et gestes. Puis Sybille, qui, en plus de lui avoir résisté, avait presque inversé la situation pour que ce soit lui qui lui coure après et non le contraire. Pour ça, il lui montre un respect de la plus haute importance. Et Alice aussi, la jolie, la mignonne; enfin, celle qui a passé une grosse partie de sa vie sous l'emprise de la drogue mais qui, au fond, a un coeur si attachant et enfin, Tino l'adore, vraiment. Enfin, il y avait Angela, la jolie brune. Celle qui s'affirme et n'a pas peur de montrer aux gens de quel bois elle se chauffe. Elle lui plaisait, pas concrètement, mais elle était assez intelligente et sure pour qu'il ne la méprise pas. Avec ce type de filles, les jeux en devenaient des plus intéressants. Finalement, les hommes vivent bien d'alcool et de jeux mais Tino vit de cigarettes, de jeux et surtout de Sybille.

Donc s'amuser avec la jeune Angela l'amusait et l'aider à passer le temps d'une manière excitante. En ce beau jour idéal pour traîner dehors, Tino jouait au jeu de celui qui ferait craquer l'autre plus vite, avec sa compagne de jeu, Angie. Alors qu'ils se répondaient du tac au tac, riaient, plaisantaient, se provoquaient, l'envie et le désir restaient présents dans le cerveau et le, comment dire, corps du jeune homme. En regardant cette jeune fille virevolter et se moquer, tout en ondulant ses hanches prononcées et féminines, il avait qu'une envie, profiter de son corps. Mais il ne voulait en aucun cas craquer devant elle. Les deux jeunes discutaient, taquins. Une remarque par-ci, une moquerie pas-là. Tino sortit ses remarques drôles, ces histoires marrantes. Un petit sourire montait sur les lèvre de la jeune fille. C'est quand elle lui sortit qu'elle avait rêver d'eux la nuit d'avant, dans son lit, encore tout fatigués et le corps ruisselants. Cette perspective sensuelle fit sourire intérieurement le jeune homme. Alors qu'elle lui massait la nuque, il se retourna et caressa sa joue d'un geste doux, tout en lui répondant d'une voix mielleuse:

" Et est-ce que je te faisais ça ? Et puis ça ?, dit-il en caressant les lèvres douces et pulpeuses d'Angela, puis il posa sa main sur son dos, son corps encore collé contre celui de la jeune fille et la descendit lentement le long de sa robe. Et ça alors ? "

Puis, il s'arrêta et se rallongea sur la table de massage, comme si rien de tout ça ne s,était passé, alors que sa main sentait encore la douceur de sa joue, de son dos... Puis, alors qu'il ne voyait pas son regard, donc ne savait si elle était encore immobile par ce qui venait de se passer ou avait son perpétuel sourire taquin, il dit:

" Ne te gêne pas ! J'ai tout mon temps, tu sais. Angela,vraiment, pas de quoi se presser, lui lança-t-il. "

Puis, il sentit ses mains qui glissaient dans son dos mais, contrairement aux siennes quelques minutes auparavant, elles s'attardèrent et arrivèrent sur ses fesses, qu'elle griffa. Elle veux jouer à ça, la mignonne. Il se laissa faire comme un gentil garçon, ben quoi, qui n'aime pas les gentils garçons ?

[PS: Désolé pour le retard Angie...]