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 Boum, Boum... Oh. [Commun]

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MessageSujet: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptySam 1 Mai - 0:52

    Boum, Boum... Oh. [Commun] Savvv

    Se tenant tout contre la barre au centre de l'allée du wagon, face à la porte, Savannah avait les yeux rivés sur le schéma de la ligne de métro qu'elle était entrain d'emprunter pour rentrer chez elle. Elle était seule, Mattéo étant exceptionnellement gardé par Nona Ghiozzi, son adorable voisine de palier, grand-mère de deux zigotos de l'immeuble : Noah et Kenzo, quand on mettait à part le nouveau venu, le cousin Kenny ! La vieille dame avait accepté avec une plaisir de jouer à la nounou, et mieux encore, elle s'était imposée comme telle. « Hors de question que tu paies une babysitter autre que mes petits alors que je peux te le garder ton môme ! » -avait-elle répliqué d'une voix autoritaire et toute aussi bien veillante. Elle ne cessait de lui dire que c'était un plaisir de garder le petit, ce dernier lui rappelant ses petits fils dans leurs jeunes années... Elle avait donc laissé son petitbout de chou chez sa voisine, considérée comme une véritable grand-mère à défaut d'en avoir deux comme tous ses petits camarades. Après l'avoir déposé, Savannah était partie faire ses heures de travail supplémentaires... Ses pensées étaient toute particulièrement destiné à son fils... Elle était ailleurs, ne faisant par exemple pas attention à cette fillette, assise sur cette large banquette, en face d'elle, qui balançait ses fines jambes dans le vide tout en chantonnant une comptine. Ou encore ce musicien qui tentait de charmer et d'intéresser les usagers pour amasser quelques pièces. Elle avait tellement à penser... Sa vie d'apparence tranquille, n'était pas de tout repos. Elle lui semblait être pas mal chamboulée ces derniers temps. Jamais elle n'aurait imaginé que le retour de Samuel l'aurait tant bouleversé. Il n'y avait rien à dire, et le nier serait un énorme mensonge, il resterait sans doute à jamais l'homme de sa vie, et aurait toujours cet effet sur elle, cette emprise... Ca pouvait paraître stupide, et même complètement idiot, mais sa rancune et sa colère ne suffisaient pas à chasser le jeune homme de sa vie et de son coeur. Ce dernier battait à tout rompre dès lors qu'il se trouvait non loin d'elle.

    […]

    Une énorme explosion venait de projeter Savannah contre la porte vitrée, la jeune femme percutant au passage la barre d'acier, pour finir couverte d'éclats de verre. La secousse avait été plus que violente, personne n'avait un seul instant soupçonnée une telle attaque terroriste. Comment prévoir une telle chose ? Comment s'imaginer un truc pareil sans être complètement paranoïaque ? Impossible ! Si bien que le choc en était qu'accentué, et que les passagers du métro avaient tous cédé à la panique, criant comme jamais quand ils en avaient encore la force. Les plus jeunes, et plus particulièrement les enfants, pleuraient, complètement tétanisés par la peur, souffrant pour beaucoup de quelques blessures et autres commotions. Pour Savannah, c'était le trou noir... Sa tête tournait, elle avait l'impression que ses membres pesaient une tonne et demi, alors qu'une étrange chaleur se répandait sur son front. Elle porta sa main sur ce dernier, et constata avec horreur qu'elle saignait. Une entaille au niveau de son cuire chevelu était la cause de ce filet carmin, qui s'écoulait sur son front, jusqu'à sa tempe. Elle laissa échapper un gémissement de douleur, alors que l'alarme qui venait de se déclencher dans la station résonnait dans sa petite tête, déclenchant une véritable cascade de maux. Quand elle sembla vraiment se sortir de cette torpeur et réaliser ce qui venait de se passer, sans pour autant parvenir à ouvrir les yeux et voir ce qui se passait autour d'elle, ce malheur, cette peur infinie... Elle entendait vaguement quelques bruits, des voix, des pleurs, mais rien ne lui permettait de distinguer clairement l'ampleur des dégâts.

    Ce qui venait de se passer était très simple. Une bombe venait d'exploser dans le métro, emportant alors l'appareil dans un incroyable souffle, tout en puissance, mélangé à des flammes. Une chaleur indescriptible, des éclats de verres tranchants, une secousse incroyable...

    Citation :

    Tic-Tac-Tic-Tac...
    […]

    Des cris avaient résonné dans le grand tunnel, alors que dans un grand fracas, le métro se voyait contraint de quitter les rails, suite à cette explosion inattendue. Les vitres avaient volé en éclats, projetant du verre de partout au travers de l'habitacle des wagons. Les gens avaient eux aussi été propulsés contre les parois, étant pour beaucoup blessés. Les lumières s'étaient toutes éteintes, une épais nuage de fumée s'était répandue dans une bonne partie du tunnel... Très vite, on pu entendre les sirènes des pompiers et de la police. Dans les stations la panique régnait. On tentait de fuir pendant qu'il en était encore temps, alors que le mal était déjà fait. Une bombe venait d'exploser dans le métro. Le trouble venait d'être semé.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptySam 1 Mai - 22:03

      Tragedy came one night…


    L’air glacial apporté par le tunnel sombre du métro lui giflait le visage, et Romy resserra légèrement les pans de sa veste en jean autour de sa poitrine. Qu’est-ce qu’elle pouvait détester le métro, tous ces gens qui attendaient sur les petites chaises rouges en plastique en fixant le vide, se demandant quelle serait leur vie s’ils pouvaient se payer un taxi, pourquoi ils devaient dormir encore une nuit dans ce tunnel sombre, ou encore quelle folle serait prête à avec la photo de ses fesses accrochées dans tous les couloirs de métro de Rome. Poussant un énième soupir, la jeune femme se leva de son siège et attrapa son sac qu’elle balança sur son épaule avant de se diriger vers les rails. Elle fixa le panneau d’affichage, le un signifiant que le métro arrivait dans une minute disparut, pour laisser place au suivant, tandis qu’un bruit significatif secoua légèrement le sol. Il arrivait. C’était pas trop tôt.
    Soudainement, la foule avait entouré la jeune femme, et se serrait pour entrer dans le métro, comme si leur vie en dépendait. Si seulement ils savaient ce qui les attendaient. Poussée par le mouvement de foule, elle fut entraînée à l’intérieur, et se précipita sur l’un des derniers sièges vides, poussant légèrement une femme blonde accrochée à l’une des barres d’acier au milieu de l’allée, plongée dans ses pensées. Elle ferma les yeux quelques secondes, avant de relever la tête vers le schéma de la ligne. Elle avait trois arrêts avant d’arriver chez elle, de retour à la maison après une énième journée de travail. Si seulement elle était rentrée à pied.

    Une main tapa légèrement sur son épaule, et, surprise, Romy tourna violemment la tête sur sa droite, le siège occupé par une jeune femme inconnue. Du moins, c’était ce qu’elle pensait, mais après quelques secondes, une image se mit en place dans son esprit, et un nom. Alianor, l’une de ses amies et collègue de travail ; avec laquelle les disputes étaient fréquentes, mais cela ne les empêchaient pas de se réconcilier à chaque fois. Posant une main sur sa poitrine, elle esquissa un sourire. « Tu m’as fait une de ces peurs ! Comment tu vas ? »

    Les secondes s’égrenaient lentement, le mouvement régulier du véhicule avait vite fait de lasser la jeune femme. Poussant un énième soupir, ses yeux allèrent de la jeune femme blonde adossée à présent à la barre d’acier au schéma des lignes. La distance entre la station où elle était montée dans le métro et la suivante ne semblait pas aussi longue, pourtant. Quelques secondes de plus passèrent dans le silence, évidemment avec un léger bruit de fond des discussions voisines. Soudainement, le grésillement familier retentit dans les hauts parleurs pour annoncer la prochaine station ; toutes les conversations semblèrent alors suspendues. Mais, au lieu de la voix ânonnant avec monotonie le nom de l’arrêt, il y eu une secousse. Imperceptible tout d’abord, si bien que Romy crut avoir rêvé. Mais le regard paniqué de son amie installée à côté d’elle lui confirma qu’elle n’était malheureusement pas folle. La secousse s’amplifia de seconde en seconde, puis le métro dérailla. Les hurlements explosèrent les tympans de la jeune femme, et, le temps qu’elle réagisse, elle se retrouva projetée au sol, en même temps que les vitres explosèrent toutes d’un coup. Une douleur se propagea dans son poignet, qui s’était retrouvé écrasé sous son poids. Essayant de se redresser, elle sentit les larmes lui couler sur les joues. La douleur se répandait dans tout son corps, elle avait l’impression de n’être qu’un marshmallow humain, comme après une bonne cuite. Excepté que la douleur irradiant son corps remplaçait l’envie de vomir. A choisir, elle aurait volontiers vomi devant 150 personnes que la couleur qu’elle ressentait en ce moment.
    Elle se redressa légèrement, et réussit enfin à regarder son poignet, avant d’être prise d’un haut le cœur. Un bout de verre s’était encastré dans la chair, et le sang coulait à flots. Détournant le regard, elle inspecta les alentours, essayant de déterminer l’ampleur des dégâts. Ils devaient sortir de là, genre tout de suite. Elle n’avait aucune idée de ce qui avait pu provoquer cette explosion, mais les dégâts ne semblaient pas moindres. Tout autour d’elle, les personnes se redressaient, un regard choqué, surpris, les enfants étaient en larmes dans les bras de leurs mères. Une boule d’angoisse logée au creux de la gorge, elle tenta de chercher Alianor. Mais elle restait introuvable, tout ce qu’elle voyait était des gens couchés en travers du wagon, recouverts de débris de verre, leurs visages déformés par la peur.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyDim 2 Mai - 0:24

Boum, Boum... Oh. [Commun] Beatiful

    Le temps exaspérait Alianor. On était en avril, enfin, pourquoi toute cette grisaille! Pourquoi cette pluie fine, ce crachin désespérant, Dieu qui pisse dans un violon, super, mais ou était le printemps?
    Rome était une ville magnifique, mais de celles à qui le mauvais temps n’allait pas. Viennes était sublime sous la neige, les pluies violentes anoblissaient Barcelone, Amsterdam et Paris, habituées du temps maussade, gardaient leur splendeur. Mais l’architecture de Rome, les monuments antiques, les colonnades Renaissance, tout cela était défiguré par le mauvais temps. Tout d’un coup, Allie n’avait plus envie de parcourir le chemin qui la menait de chez elle au Spa à pied. Même si elle avait pris la résolution de se bouger pour perdre un ou deux kilos avant l’été, les résolutions c’est bien quand il fait beau, hein. Allez, hop, direction le métro. Ce n’était pas très réjouissant, ces tags et ces gens râleurs au guichet, ces Romains qui se croisaient et ne se parlaient pas, mais bon, ça allait plus vite que de marcher, et c’était tout aussi moche.

    Alianor n’aimait pas l’état second dans lequel les gens se plongeaient dans le métro. Machinalement, glisser sa carte à l’emplacement prévu, passer dans le tourniquet, s’asseoir sur un banc en plastique et attendre le métro. Elle ne pouvait non plus s’empêcher de ressentir cette légère claustrophobie en s’enfonçant dans les couloirs. Toujours à réfléchir, elle se rendait compte qu’elle était sous terre, et ça ne la rassurait pas. Mais c’étaient de ces peurs qu’elle n’osait confier à personne - comme le réflexe qui la poussait à vérifier qu’elle n’était pas enfermée, dans les toilettes publiques.

    Une fois dans le métro, elle laissa ses pensées vagabonder et observa les gens autour d’elle. Boulot-métro-dodo, putain, mais qu’est-ce que c’était vrai! C’était exactement ça. Tirer la tronche, apparemment, c’était l’uniforme, ici. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle reconnut Romy. Parce qu’elle aussi faisait cette tête ennuyée, tellement inhabituelle chez elle que cela sauta aux yeux d’Alianor. En colère, méprisante, rieuse, concentrée, oui, ça, c’était compatible avec Romy. Cette moue boudeuse, moins. Allie réprima un sourire et progressa parmi les gens avant de lui tapoter l’épaule.

    « Tu m’as fait une de ces peurs ! Comment tu vas ? »
    « Bof. Je vais bosser, et après, le bar. La routine, quoi. Et toi?»


    Romy eut à peine le temps de répondre. Le monde se renversa, enfin, c’est ainsi qu’Alianor interpréta cette secousse violente, anarchique, incontrôlable. Les Romains, impuissants, furent projetés avec une force inouïe, le bruit intense de l’explosion fit bourdonner les oreilles d’Allie. Des pleurs jaillirent de ses yeux, sans rapport avec la douleur, mais avec la peur. Elle resta ainsi, hébétée, durant quelques secondes qui lui parurent des heures. Puis, seulement, son instinct de survie l’incita à vérifier l’état dans lequel elle se trouvait. Oh.

    Le métro avait déraillé en plein tournant et s’était écrasé contre les parois du tunnel. Alianor avait été projetée contre cette paroi qui s’était déformée, boursouflée, déchirée sous l’effet du choc. Avec horreur, elle se rendit compte qu’il y avait clairement des morts à côté d’elle; un bras arraché, des colonnes disloquées, des visages tailladés. Les gens hurlaient, et Allie ne le comprit qu’à leur visages. Elle-même n’entendait plus rien. Romy, où était Romy? La panique s’emparait d’Alianor. Elle-même était vivante, mais une douleur indescriptible, innommable, commença à prendre possession d’elle. Avec appréhension, elle baissa les yeux et sentit ses yeux se brouiller. Un morceau de métal, arraché à la portière, ensanglanté, dépassait de son ventre.

    Un son étouffé s’échappa de sa gorge; elle n’avait même plus la force d’hurler. Un spasme, et elle perdit connaissance.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyDim 2 Mai - 1:34

« Don't . Bring . Me Down . I . Beg. You »


    C’était tout de même dingue ça : quoi qu’elle fasse, Karyn se distinguait toujours des autres, et ce sans même le vouloir le plus souvent ! Alors que tous les autres passagers du métro semblaient plongés au plus profond d’eux même, consultant leur conscience, ou tentant de réguler quelque peu toutes ces crises existentielles qui peuplaient leur vie, pas du tout conscients, pour le coup, qu’il y avait un monde autour d’eux, des êtres humains, comme eux, Karyn, elle, était parfaite consciente qu’elle n’était qu’une personne parmi tant d’autres, et qu’elle n’avait donc pas à se couper psychologiquement du monde, tout ça parce qu’il était bien plus primordiale qu’elle se soucie de sa propre petite personne plutôt qu’elle n’accorde un quelconque intérêt au monde environnant. Mais il fallait dire tout de même qu’elle aussi, elle jouait quelque peu son orgueilleuse, parce qu’elle était tout de même à moitié plongée dans ses pensées. Elle se rongeait l’ongle du pouce, discrètement, se sentant rongée elle-même par une certaine culpabilité. Depuis qu’elle avait accouché, il y avait de cela tout de même plus de 4 mois, elle n’avait jamais trop quitté ses jumeaux, et lorsqu’elle l’avait fait, elle s’était toujours assurée qu’il y avait Nate avec eux, ou alors Sara, ou même Savannah, Julian aussi une fois, ou encore Sybille. Bref, elle avait toujours fait en sorte que leurs petits louveteaux, à Nate et à elle, ne soient jamais seuls, et encore moins placés sous la surveillance de parfaits étrangers qu’ils ne connaissaient ni d’Adam ni d’Eve, et qui n’étaient que guère plus connus par leurs parents.

    Mais là … Là, elle avait dû d’urgence faire appel à Janaly qui, bien sûr, connaissait plus que bien Alessio et Sacha, puisque ceux-ci étaient après tout les enfants de la sœur de cœur de Janaly, qui était dans le même temps sa coloc’ et sa meilleure amie depuis la maternelle, c'est-à-dire, Karyn, mais rien de tout cela n’avait été prévu, et, en quelque sorte, la jeune mère avait l’impression d’abandonner ses fils. Elle était actuellement en congé maternité, et pour pas mal de temps encore, mais certains grands patrons de presse l’avaient déjà contactée, comme s’ils voulaient de suite prendre une option sur elle dès qu’elle déciderait de se lancer dans la vie active. Elle avait plus ou moins refusé jusque là de les rencontrer, arguant qu’elle n’était pas encore décidée, qu’elle tenait à profiter de son congé jusqu’au bout avant de commencer à travailler, mais cette fois ci, c’était différent. Un ami de son père, et tout le tralala, son père qui lui téléphonait, lui forçant à peine la main, bref, obligation pour elle de lui accorder une entrevue. Elle avait préparé les jumeaux, ayant décrété qu’elle les emmenait avec elle, sauf que, misère de misère, elle avait trouvé un moteur à plat en démarrant sa voiture. La résidence était déserte, pas d’amis à qui réquisitionner le véhicule, et la voiture de Janaly étant au garage, elle n’avait eu d’autre option que de se décider à prendre le métro et donc à laisser ses fils à la garde de son amie, car elle refusait d’embarquer ses fils dans un métro bondé de monde. Elle avait horreur de ça, réellement … Mais le fait était qu’elle était là, debout, ne se tenant même pas à une barre, mais restant en contact avec le monde extérieur, même si rares étaient les personnes qui lui accordaient de l’attention.

    Tout se passa en un éclair. Un instant, les autres et elle étaient encore tous debout, celui d’après, c’était le chaos partout, alors qu’une fraction de seconde avant, fraction de seconde s’intercalant entre les deux instants, un bruit sourd, métallique et explosif retentissait dans le métro. Comme tous ceux présents auprès d’elle, elle chuta au sol. Une explosion … C’était une explosion, à n’en pas douter. Elle avait reçu une formation aux USA, alors qu’elle y était en vacances, sur les attentats terroristes, et on leur avait fait écouter, entre autres, encore et encore, des bruits d’explosions. Mais elle devait avouer que, là, tout de suite maintenant, elle ne se souvenait de pas grand-chose, parce que tout allait si vite et si lentement à la fois, et parce qu’elle était encore jeune à l’époque, et donc, dans cette période durant laquelle elle faisait tout comme elle voulait, vivant sa vie, point barre. Le fait était qu’elle n’avait quasiment rien écouté à l’époque, blasée de voir tous ces Américains crier à l’attentat au moindre truc suspect. Elle avait senti quelque chose s’enfoncer dans sa jambe, la transperçant, alors que sa tête cogna contre quelque chose. Un court silence régna, vite suivi par un chaos sonore informe : cris, pleurs, hurlements … Elle était quelque peu sonnée, et cette chaleur ambiante ne faisait rien pour qu’elle se sente mieux. Récupérer ses esprits, vite, avant de chercher à faire quoi que ce soit d’autre …
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyLun 3 Mai - 18:46

Boum, Boum... Oh. [Commun] 2n15r43 Boum, Boum... Oh. [Commun] Ncgjs3
" How to save a life "

    L'hôpital Nuovo Della Regina était en pleine effervescence, on se serait cru dans une fourmilière. Internes, résidents et chirurgiens faisaient des allers-retour frénétiques depuis que la télévision s'était allumée et que les images de la bouche de métro emplie de fumée tournaient en boucle, accompagné du simple commentaire « attentat terroriste dans le métro de Rome » qui défilait en bas de l'écran. Satanés journalistes, ils étaient toujours là avant tout le monde, même les secours. De toutes manière, c'était aussi leur job de relayer l'information le plus vite possible. Une équipe était en train d'être constituée pour être envoyée sur les lieux du drame. En réalité, la phase de secours dans de tels circonstance devait être divisée en trois : une équipe entrait dans le métro pour soigner les cas les plus graves sur place et les rendre transportables par les pompiers jusqu'à l'extérieur, une autre équipe de médecin soignaient les blessés sur place à l'extérieur du métro et le reste du personnel médical restait à l'hôpital pour accueillir les vagues de blessés qui allaient se succéder et probablement des déborder dans les prochaines heures. Le médecin titulaire de la chirurgie cardiaque, le plus expérimenté et le plus charismatique, donc le plus écouté avait prit les affaires en mains secondé par ses collègues chirurgiens. C'est lui qui formait les équipes.

    « Clemente, Cerreti, Di Renzo par ici ! On a besoin de gens sur le terrain, Lorisse vous venez aussi ! Barat, Acciaro et Modenese je vous veux également dans une ambulance dans la minute qui suit. Et plus vite que ça, ceux qui sont coincés là bas ne peuvent pas se permettre d'attendre que ces messieurs et ces dames aient finis d'ajuster leurs blouses ! »

    Nate se précipita dans l'une des trois ambulances envoyées sur place au secours des blessés. Le jeune homme était inquiet, stressé mais il se rassurait en se disant que Karyn était en voiture et que rien ne pouvait lui arriver à elle. Enfin, ça c'était ce qu'il croyait, tout deux prenaient souvent la voiture et ils avaient moins l'habitude de prendre les transports au commun. Le pauvre ne savait pas ce qui l'attendait sur place. Le trajet ne fût pas long, normal vous allez me dire, lorsqu'on est une ambulance ou n'importe quel véhicule de secours d'urgence, les feux rouges on les grille, les voitures, elles s'écartent et les médecins trimballés à l'intérieur qui s'accrochent désespérément aux rebords pour maintenir leur équilibre, on s'en fiche. C'était un peu le but d'arriver le plus vite possible sur les lieux. Nate ne perdit pas un instant, le véhicule fût à peine immobilisé qu'il sauta à terre, les pompier étaient déjà là et s'affairaient à trouver une solution pour sortir les victimes de cet attentat à sortir de là et à en sortir vivants. Le chirurgien titulaire qui se chargeait de lui les rassembla pour organiser les choses et perdre le moins de temps possible.

    « Bien, alors on laisse les pompiers faire leur boulot, on ne joue pas les héros, nous on soigne c'est compris ! Et pour soigner il faut rester en vie ! Néanmoins, il y a des blésses graves dans ce métro qui ne pourront peut être pas être transportés dans leur état actuel et il va falloir agir pour les rendre transportables jusqu'à l'extérieur et jusqu'à l'hôpital. Je demande à certains d'entre-vous de se tenir prêt à intervenir directement dans le métro avec les pompiers. Ceci n'est pas un exercice, le danger est réel alors réfléchissez bien à ne pas le faire pour de mauvaises raisons. Il est hors de question de jouer les héros, on reste prudent et pour ceux qui désirent entrer avec moi, on se soumet aux directives des pompiers, c'est leur job ! Est-ce qu'il y a des volontaires pour entrer là dedans avec moi ? »

    Nate avait désormais des enfants, il ne pouvait agir de façon personnelle comme autrefois. S'il était blessé ou s'il disparaissait, il laisserait une femme et des enfants derrière lui, livrés à eux mêmes. Il n'était plus question de ne penser qu'à lui, de se dire que s'il y passait, ce serait tant pis pour lui mais que personne n'en subirait les conséquence, qu'à part ses parents dont le chagrin serait grand, son absence ne rendrait pas la vie plus difficile à quiconque.
    Pourtant, sans forcément comprendre lui même son geste, sans qu'il puisse le retenir et sans pouvoir dire « non » pour Karyn et pour ses enfants, Nate leva la main.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 6 Mai - 19:25





Good Afternoon, what about the evening ?

Les beaux jours étaient de retour et je faisais parti de ces gens dont l’humeur agissait en fonction de la météo. Ces deux dernières semaines avaient permis à mon coup de blues de s’envoler, avec l’arrivée de l’été il ne serait bientôt qu’un lointain souvenir. Certains me dirons peut être que ce n’est pas seulement la météo mais ma nouvelle amitiée avec Angela Martinelli qui me donne du baume au cœur. Peu importe les raisons, ce qui comptait c’est que je me retrouvais, le garçon joyeux et amusant et non pas le dépressif jaloux de ces derniers mois. Vêtu d’un pantalon de lin beige et d’une chemise elle aussi en lin blanche, des basquettes en toile et un petit chapeau assorti à mon pantalon j’étais paré pour les températures douces du printemps. Je errais dans les rues de Rome en attendant le rendez vous fixé avec Angie, nous avions rendez vous à un café pour changer ! Je passais au magasin de musique afin de me délécter des nouveaux instruments, puis des musiques récentes. Mes yeux s’écarquillaient lorsque je sentis mon pantalon s’agiter, (OH n’ai pas l’esprit mal placé cher lecteur), j’enfonçais ma main dans ma poche pour attraper mon téléphone, un SMS de Angie s’affichait à l’écran : « Dariiiiiioooo t’es ou ? ». Je claquais mon front avec la paume de ma main en regardant l’heure, quel idiot j’étais tellement avance que je n’avais pas saisi la nuance entre prendre son temps et oublier son rendez vous ! Je m’empressais de lui répondre, « J’ai encore une station de métro à faire ». Bon ok je mentais car à la base je comptais y aller à pied mais la plus le temps, je courrais donc jusqu'à la bouche de métro et entrait dans le sous terrain. J’arrivais sur le quai un peu essoufflé et posais ma main sur mon cœur qui battait à tout rompre. Je regardais mon portable toutes les secondes en grommelant, comme si cela allait faire arriver le métro plus vite. Mes yeux faisaient de vives allées –retours entre le tunnel sombre et mon téléphone. Je me faufilais à travers la foule pour avoir une chance de rentrer dans la rame lorsque celle-ci serait arrivée.

The Hell is coming soon


Un bruit sourd retentit, le tunnel se mit à trembler, la foule s’agita tandis que certaines personnes restaient immobiles, des crissements aigus sifflait dans mes oreilles. Je tentais de regarder vers l'entrée du tunnel, le bruit venait de la bas. Je plissais les yeux et sursautait lorsqu’un bruit de frottement et un immense fracas résonna dans le tunnel.Par reflexe je protégeais mon visage avec mes bras. De la fumée ne tarda pas à s’en échapper. Les gens sur le quai chuchotaient ou s’exclamaient, lorsque l’on entendi des cris dans le tunnel, la panique envahi la station du Collisé., instantanément les gens hurlaient et se mirent à courir dans tout les sens, des débris de métal vinrent se fracasser sur les rails qui se trouvaient à mes pieds, un nuage de fumée envahi la station. Je me retrouvais happé par la foule se ruait vers l’extérieur. On me bouscula et je manquais de tomber. Je levais la tête et je vit le jour, j'étais en bas des escaliers, à deux doigts de m'échapper de ce cauchemar.

ET POURTANT...


Tel un poisson blessé et faible qui essayait de remonter le courant, je tentais d’aller dans le sens contraire de la foule. Si des débris étaient arrivés jusqu’ici c’est que l’accident c’était déroulé tout près d’ici. Et si certains se retrouvaient prisonniers des rames ? Et si certains étaient tombés dans sur le quai dans la panique ? Les secours arriveraient vite j’en suis certains mais en attendant ? On pouvait toujours voir que dans les catastrophes certaines personnes succombaient avant l’arrivée des secours. Comment je ne le savais pas encore, mais je devais réagir et vite. Je bousculais les gens sur mon passage en toussant. La fumée devenait de plus en plus dense et l’air bien trop saturé m’irritait trop la gorge. Je remontais alors le col de ma chemise et maintenait le tissu devant la bouche et mon nez. Je continuais de tousser et mes yeux me brulaient, des larmes s’écoulaient le long de mes joues, peu importe la douleur je devais avancer. Je me retrouvais ainsi au point de départ sur le bord du quai, contemplant avec horreur les débris répandus sur les rails. Je me mis accroupi afin de regarder dans le tunnel si je voyais quelque chose. J’étais sous le choc, la fumée me faisait tousser de plus en plus et ma vision devenait trouble, j’avais bien du mal à réfléchir comment agir pour être utile, plutôt que de surcharger les secours une victime de plus à sauver, j’avais très peu de temps et je devais réagir.. Vite…





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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyMar 11 Mai - 2:53

Lasciare spazio per l'aiuto !
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Comme toujours quand il n'y avait rien à faire pour les pompier, Cesare profitait pour se reposer, ayant un sommeil plutôt léger, il savait qu'il pouvait s'endormir sans problème, si jamais on avait besoin de lui, il ne serait vraiment pas difficile de le réveiller. Il avait plusieurs endroit fétiche pour ça, le toit d'un camion, le canapé de la salle de repos, ou encore dans l'herbe de la cours de la caserne, juste à côté du mini terrain de basket pour décompressé, et c'était justement à cet endroit là qu'il était ce jour là... Allongé sur l'herbe, profitant du soleil, il était entrain de rêver à tout un tas de chose lorsque l'alerte se fit entendre. En un sursaut, il se redressa, et rejoignit en courant les vestiaires pour attraper casque et veste coupe feu avant de rejoindre le camion qui lui était attribué ce jour là... Dans ce genre de cas, tout était strictement organisé, chaque pompier devait prendre le matériel qui lui était réservé, et chaque pompier avait un camion spécifique dans lequel monter, cela permettait de savoir si tout le monde était prêt et si ce n'était pas le cas, de savoir qui il manquait exactement... Tout le monde avait réagit super rapidement, enfilant leur vêtement leur protection dans les camions, alors que Cesare, étant dehors lors de l'alerte, ne savait pas encore ce qu'il s'était passé... « On va où ? » - « Ya eut une explosion dans le métro, d'après les appels reçu ça a fait de super dégâts ! » , voilà ce qu'on lui avait répondu, alors que son visage devint soudainement super sérieux... Le métro s'était toujours bondé de monde, si vraiment cette explosion avait fait du mal, alors ça voulait dire que les blessés risquait d'être nombreux, très nombreux, et le beau gosse, il n'aimait pas ça... Attention n'allez pas croire que ça lui faisait peur ou quoi que ce soit, mais il avait beau ne pas être très avenant envers son entourage, à quelques exceptions près, il détestait voir la douleur des gens, ce qui d'ailleurs était en total contradiction avec les raisons qui l'ont poussé à devenir pompier je vous l'accorde... Mais il pensait justement qu'en faisant ce métier, il pourrait aider les gens, les sauver, et s'il ne supportait pas cette douleur, il voulait tout de même être de ceux qui ferait tout leur possible pour l'amoindrir...

Tout le monde avait agit en vitesse ce qui fit qu'ils arrivèrent rapidement sur place... C'était super impressionnant, les gens couraient dans tous les sens sous l'effet de la peur, rendant alors l'accès des pompier encore plus difficile, mais il ne fallait pas se laisser gagner par la colère ou le stress, il fallait être super calme, avoir un sang froid impressionnant pour ne pas s'en prendre à ces pauvres gens qui venait visiblement de connaitre un truc super marquant et qui n'avait alors pas à se faire enguirlander en plus de ça... Cesare était l'un des plus rapides, et étant fin, il pouvait se faufiler plus facilement au mieux de ça alors qu'une équipe établissait une zone de sécurité à la sortie du métro... Normalement le jeune homme n'aurait pas dut descendre seule, mais cela faisait aussi partie de son caractère, impulsif, il refusait de patienter la haut alors que des gens avait besoin de lui dans ces tunnels, et puis dans un sens, il avait bien fait, ainsi il avait put tenter d'organiser quelque peu les choses en bas, ou du moins du peu qu'il pouvait... « ECOUTEZ MOI ! CEUX QUI PEUVENT MARCHER ET BOUGER DE LA OU ILS SONT ET CEUX QUI SOUHAITENT SORTIR D'ICI SONT PRIER DE REMONTER LES ESCALIERS DERRIERE MOI EN SE COLLANT SUR LA DROITE DE CEUX-CI AFIN DE LAISSER LE PASSAGE AU SECOURS ! » Il savait bien évidement que tout le monde n'allait pas l'écouter, mais il répétait ceux ci en boucle au fur et à mesure qu'il avançait, baissant bien vite la visière de son casque tellement il y avait de plus en plus de fumer ici...

Son équipe avait finit par le rejoindre, accompagnée par les médecins qui s'étaient portés volontaire pour aller à l'intérieur du métro... Ils étaient une quinzaine dans cette première équipe, dix pompiers pour cinq médecins, qui durent se séparer en 5 groupes de trois, deux pompiers accompagné d'un médecins. Bien sûr l'équipe médicale qui avait accepté de suivre les gardiens du feu avait été équipée pour pouvoir respirer comme il se doit dans cette fumé, et tout ce qu'il fallait pour qu'ils soit bien protégés tout en pouvant bouger assez aisément pour exercer leur métier... Cesare était tellement concentré sur leur fonctionnement qu'il ne remarqua même pas que le médecin qui lui était attribué n'était autre que Nate, en même temps ce n'était pas le moment de prendre des nouvelles, du coup personne n'allait lui en vouloir de ça. « Bon on va être les premiers à rentrer, surtout faites gaffes où vous posez les pieds ! Regardez bien partout, et on joue pas au héros, si vous sentez que vous ne pouvez rien faire seul, appelez ! On est d'accord ? » Il s'adressait surtout au médecin, parce que les pompiers avait l'habitude de ce genre de chose, ou presque, et même si c'était très étrange d'entendre cela sortir de sa bouche, il cherchait surtout à ce qu'il n'y ai pas de victime supplémentaire à sauver...

Une fois qu'il eut les réponses de ses collègues, il prit les devants en leur demandant de les suivre et plongea dans ce tunnel, avançant la lampe à la main pour bien vérifier partout s'il n'y avait personne à sauver, et ce fut en cet instant qu'il remarqua un jeune homme qui ne semblait visiblement pas chercher à s'enfuir mais plutôt a rejoindre les tram accidentés alors qu'il se protégeait le visage avec sa chemise... « HEY ! Qu'est ce que vous faites ?! Il faut sortir d'ici ! On va s'occuper des personnes coincés ne vous inquiétez pas mais sortez avant que la fumée n'attaque vos poumons ! » Il se montrait assez sec, mais en même temps il n'y avait pas vraiment le temps pour faire des manières là, et même s'il devait vraiment continuer d'avancer, il devait d'abord s'assurer que cette personne aller bien et puis si vraiment il voulait aider, il allait devoir remonter pour s'équiper, il était clair que vu la situation, les volontaires n'étaient pas de refus, même si s'était toujours risqué ce genre d'intervention... Cesare espérait simplement ne pas se trouver face à une personne qui lui était cher dans ce métro... S'il savait ce qui l'attendait...
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyVen 14 Mai - 2:05

    Lorsque la jeune femme sembla quelque peu recouvrée ses esprits, et dans le même temps, son souffle, elle était bien incapable d'évaluer à quelque chose près le nombre de minutes pendant lesquelles elle était restée quelque peu dans les vapes, du moins, inactive et sans montrer la moindre forme de réaction. Les bruits étaient les mêmes depuis tout à l'heure, et peut être qu'au fond, elle n'était restée sonnée que quelques secondes. Elle était bien incapable de vous le dire, car elle était baignée dans cette chaleur qui grimpait de seconde en seconde, et bercée, si l'on pouvait dire ça comme ça, dans ce tumulte de cris et de pleurs, de respirations hachées, saccadées. Elle tenta de se redresser, mais ne récolta dans un premier temps qu'un gémissement de douleur, et nombres de douleurs un peu partout. Elle avait été projetée à terre, normal qu'elle se sente cabossée d'un peu partout, mais elle avait surtout mal au crâne -comme si on avait pressé sa tête dans un étau, pire que sa plus douloureuse gueule de bois- et à la jambe. Elle risqua une main vers sa cuisse, et sentit bien ce qu'elle redoutait de sentir : une plaie, et en fouillant un peu dans les chaires abimées, elle sentit aussi quelque chose de dur. Okay ... Garder son calme et ne pas paniquer ... Il faisait réellement trop chaud, trop chaud en tout cas pour qu'elle continue à être autant vêtue. Pourtant, elle n'était pas habillée comme pour aller au sport d'hiver, et elle ne portait même pas de pantalon, juste un short en Jeans, par dessus lequel elle avait passé une tunique légère, mais il fallait bien avouer qu'elle crevait tout de même de chaud avec son petit gilet passé au dessus de la tunique. Elle l'enleva, avant d'entreprendre de déchirer quelque peu le bas de sa tunique. Elle allait avoir besoin de faire pression sur sa blessure à la cuisse, et se servit de ce pan de tissu comme d'un garrot.

    Elle resta alors encore quelques instants au sol, le temps pour elle de reprendre son souffle, maîtrise de soi, et de se redresser peu à peu, avec cette douleur diffuse toujours présente. Elle pouvait encore marcher, même si sa jambe faisait mal, et elle n'était plus trop sonnée, du moins, moins. Certaines personnes autour d'elle n'avaient pas cette chance, et d'autres étaient trop paniquées pour faire ce qu'il y avait à faire : tenter de porter secours aux personnes alentours. Tenter de sortir serait une réelle bêtise, parce que, d'une part, on n'y voit rien dans toute cette fumée, cette chaleur et cet amas de choses partout, et ensuite parce que la sortie n'était plus réellement identifiable. Alors qu'elle s'appuyait à ce qu'elle pensait être l'une des parois du métro, elle entendit un petit cri, et ce fut comme un choc électrique vous dégrisant lorsque vous aviez un coup dans le nez. Quelque part, une petite voix appelait sa mère. Et cela devait sûrement être près d'elle, car le vacarme environnant étouffait le moindre bruit en moins de deux. Karyn ferma les yeux, tentant de s'orienter par le son et non par la vue parce que, définitivement, on n'y voyait rien. A sa droite ... Ce petit cri, cet appel à l'aide d'un enfant provenait de sa droite. Aussitôt, et aussi bien qu'elle le put, la jeune femme se dirigea vers l'enfant, avant de se prendre les pieds dans quelque chose qui trainait au sol et de s'affaler par terre. Elle était belle à vouloir se la jouer Wonderwoman ! Mais le fait était qu'à part se couper quelque peu au niveau de la joue, elle avait réussi à trouver l'enfant. Elle lui adressa un sourire, tenta de le rassurer en lui disant que tout irait bien, qu'elle s'appelait Karyn, et qu'elle lui promettait de le sortir de là, et de chercher avec lui sa mère, mais seulement lorsqu'il serait dehors. Il s'appelait Nino, avait 5 ans, et était bien incapable de dire à Karyn comment s'appelait sa mère. Elle se mit alors à lui raconter des histoires, pour le divertir, et notamment celle de ce super héros très très fort et sachant sauver ceux qu'il aimait comme personne.

    « Karyn ? ... Il va venir le super héros ? »
    « Oui Nino, il va venir, avec tous ses copains. Avec tous ses copains ... »
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyLun 17 Mai - 18:30

    Lentement, mais sûrement, elle commençait à sentir le sang couler hors de sa plaie au poignet, qui avait l’air assez profonde. S’efforçant de penser à autre chose, elle récita, comme quand elle était petite et terrifiée dans son lit que les loups-garous viennent l’attaquer, l’alphabet à l’envers. Z, Y, X. Essuyant les larmes silencieuses qui s’étaient lentement mises à couler le long de ses joues sales, elle essaya de regarder autour d’elle pour constater l’ampleur des dégâts. Des débris de verre jonchaient le sol, cependant qu’une fumée sombre, noire, venait envelopper les quelques personnes encore conscientes regardant autour d’elle d’un air apeuré et les personnes allongées au sol, évanouies ou simplement trop blessées pour pouvoir se relever. Malgré les bruits environnants qui se multipliaient, des cris des enfants aux paroles des mères qui se tentaient d’être rassurantes, de la lente sirène des pompiers et des ambulances qui se faisait entendre, comme à des milliers de kilomètres d’ici, le seul bruit qui subsistait dans la tête de la jeune femme, et se répertoriait dans tout son corps était son battement de cœur, fébrile et complètement hors de contrôle.
    La fumée la faisait encore plus pleurer, et même si elle se rappelait intérieurement qu’il fallait mieux ne pas bouger et attendre l’arrivée imminente des secours, elle ne pouvait s’empêcher de penser à toutes ces personnes qui se trouvaient près d’elle inconscientes, et qu’elle pouvait aider, ou au moins essayer. Elle savait qu’elle était incapable de regarder ce carnage sans bouger le petit doigt; laisser le sang couler hors des plaies pendant que les pompiers essayent de se frayer un passage dans ce carnage. Animée d’une détermination nouvelle, et malgré la douleur lancinante dans son poignet, elle commença à avancer d’un pas incertain, ses ballerines écrasant les débris de verre, tandis qu’un vent glacial s’engouffrait dans le conduit. Elle ne voyait pas où elle allait, mais continuait pourtant à avancer. Si il y avait bien une chose que ses parents lui avaient apprises, c’était qu’il fallait, qu’elle devait se battre jusqu’au bout, foncer, peut-être tête baissée, tant que l’objectif en valait le coup. Là, précisément il en valait le coup, si elle pouvait aider, elle le ferait sans hésiter.
    Alors qu’elle continuait à avancer, elle heurta soudainement l’une des barres qui se trouvaient au centre du wagon, et laissa échapper un grognement. Mauvaise, très mauvaise idée, de bouger. Son poignet blessé venait de cogner contre la barre métallique, ce qui avait sans doute eu pour effet de faire saigner encore plus la plaie, et enfoncer le bout de verre un peu plus profondément dans sa chair, si bien qu’il n’en restait qu’un petit bout à l’air libre. Se mordant la lèvre pour ne pas hurler, se répétant qu’elle avait une chance incroyable d’avoir une blessure ridicule, elle déchira non sans une grimace sa veste en jean, avant d’improviser un bandage pour sa blessure. W,U,V. Tout va bien. Il fallait, encore, toujours, continuer à avancer.

    A sa gauche, elle distingua une jeune femme blonde en train de raconter des histoires à un gamin qui ne devait pas avoir 6 ans, un air terrifié collé sur son visage d’ange. Un léger sourire se dessina sur son visage, signe de l’admiration qu’elle vouait sans doute à cette femme d’avoir le courage d’essayer de distraire un enfant alors que, dans sa tête, comme tous les autres, ça devait être la panique la plus totale. C’est alors qu’elle remarqua une forme allongée sur le sol, près de la barre centrale qui faisait face à la porte de sortie-évidemment complètement défoncée- ; des cheveux blonds coulant en cascade sur les épaules de la personne. Sans réfléchir, elle se précipita sur la personne, avant de se laisser tomber à ses côtés. « Ali’ ? Ca va, tu vas bien ? » La personne releva la tête. Ce n’était pas Ali, mais une autre jeune femme blonde. « Pardon, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre. » C’est alors qu’elle remarqua une entaille à son front lorsqu’elle tenta tant bien que mal de se redresser. Se mordant à nouveau la lèvre, elle passa une main nerveuse dans ses cheveux, avant de lui tendre un bout déchiré de sa veste en jean qui pendait de son poignet, surplus de son bandage qui ne servait à rien, mis à part laver le parterre jonché de débris du métro. « Tenez. »
    Les secondes s’égrenèrent, tandis que Romy regarda la jeune femme panser sa blessure, non sans une grimace. Elle voulait se rendre utile, mais elle ne savait pas comment. Elle avait perdu Alianor, et la fumée se faisait de plus en plus épaisse, tandis que les sirènes des pompiers et ambulances se rapprochaient ; des cris et des ordres lointains se faisaient entendre. Autour des deux jeunes femmes, Romy ne distinguait que le même désordre que partout ailleurs dans le métro, des débris de verre, des tâches de sang au sol, sans parvenir à déterminer qui avait saigné, qui était blessé le plus grièvement et où. Elle jeta un dernier regard à la jeune femme ; avant de remarquer une personne allongée, quelques mètres plus loin, forme indistincte couchée sur le sol, un morceau de verre dépassant de son ventre. La jeune femme fut prise d’un haut le cœur, et, avant même qu’elle ne constate qui était cette personne inconsciente, ou qu’elle puisse formuler à la personne qu’elle avait aidé son idée de porter secours aux autres, une douleur l’irradia. Elle eut à peine le temps de baisser les yeux sur son poignet, ou plutôt son morceau de veste en jean enroulé autour de son poignet, qu’elle se sentit plus mal encore. Le jean avait la couleur sombre du sang, et en était complètement imbibé. Prise d’un vertige, elle se retint de sa main valide à la barre métallique. Pitié, que les secours se dépêchent.
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MessageSujet: 2!   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 20 Mai - 1:52

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    18 avril, 7:29 du matin. Dans l'hôpital Mount Sinaï, sur Madison avenue, en plein Manhattan, une mère en pleurs dût accoucher d'un bébé, mort deux heures auparavant, alors que la douleur et la pression n'arrivaient même pas à la cheville de son chagrin et de son désespoir.
    Au même moment, une jeune femme dormait profondément, sans se rendre compte que son petit ami la regardait, dormir depuis déjà une heure, les yeux remplis d'amour.
    À l'instant même, une petite fille âgée de trois ans tenait fermement de sa main potelée et douce les doigts longs et fins de sa maman, qui représentait pour elle l'être suprême.
    7:30. Le réveil noir et bleu d'Esmerala se mit en marche, émettant des bruits exaspérants, surtout quand la personne se situant à côté aimerait dormir un peu plus longtemps. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, ce matin-là, elle eut le pressentiment qu'un événement autant tragique que choquant allait se produire. Certains peuvent prédire la météo, d'autres les sentiments des gens, Esmeralda, elle, sentait les catastrophes. Pourtant, au moment même où se sentiment prenait place dans sa tête, elle n'avait aucune idée de ce qui allait se dérouler, quelques heures plus tard...

    Esme décida d'oublier cette crainte et ce pressentiment en allant se promener, avec son appareil photo. Elle ne travaillait pas au magasin ce jour-là, elle avait donc amplement le temps de s'évader dans ses moments privilégiés, la vie vue sous un angle bien spécial, à l'aide de son objectif. Elle prenait plaisir à croire que la vie était simple et belle dans son objectif, qu'il déformait la réalité, en un certain sens. Le soleil se cachait, comme si sa honte et sa pudeur l'emportait sur ses rayons lumineux et claires qui ont le pouvoir de changer l'humeur des italiens; le ciel était gris et morne et le monde donnait l'impression d'être masqué sous une couche grisâtre et monotone. Elle suivit son instinct et arriva près de la caserma vigili del fuoco, où l'excitation et la hâte se mêlait à une atmosphère presque palpable, comme si chaque jour était un nouveau défi et que l'on ne savait pas si on serait encore en vie le soir-même. La caserne était un de ses endroits préférés; elle adorait voir tout ces sentiments d'aussi près, et lorsqu'elle était près de la caserne, une vie aussi agitante la fascinait. Cela se distinguait tellement de ses balades fades et ennuyeuses. Surtout qu'à la caserne, elle croisait souvent un beau jeune homme qu'elle aimait appeler le bel inconnu. Peut-être verrait-elle le bel inconnu en ce jour de mauvais temps ?

    Esme arriva près du terrain de basket, dans la petite cour près de la caserne, qui ressemble à un havre de paix en comparaison aux camions et aux pompiers pressés. C'est à ce moment-là qu'elle remarqua le bel inconnu, allongé dans l'herbe. Un sourire lui monta alors au visage, comme si voir un homme auquel elle avait adressé deux, trois mots lui remontait vraiment le moral, alors que le voir était juste un petit plaisir, un petit remonte-joie. Le jeune homme était allongé, les yeux clos; elle put alors l'observer un peu mieux. Il n'avait pas changé; toujours aussi musclé, toujours aussi beau, toujours aussi craquant. Mais Mona savait bien qu'à ce moment même, il devait penser è une autre fille, une jolie fille sociable et amusante, pas une mystérieuse et solitaire, comme Esmeralda Monacello... Bon, Esme, vas-y, va lui parler, va lui raconter quelque chose. Non, reste ici, ne bouge pas, il va te prendre pour une folle. Choisir l'ange ou le démon. Celui qui va de l'avant et celui qui rentre dans sa coquille. Ne reste pas dans ta coquille Esme ! On dirait bien que l'ange a un pouvoir de persuasion sur l'italienne car elle s'assit près de lui et lui demanda gentiment :

    « Salut, moi c'est Esmeralda Monacello, mais tu peux m'appeler Esme. Je me baladais dans le coin. Je suis une amie de Kylian. Tu es pompier ici, nan ? Quel est ton nom ?, la jolie brune réussit à dire tout ça sans respirer une seule fois, d'un trait, se rendant compte au fur et à mesure de l'absurdité de ses paroles... »

    Il la regarda d'abord bizarrement, puis un sourire se forma sur son visage. Il ouvrit la bouche pour lui répondre quand la sonnette de la caserne sonna, pour annoncer que le jeune homme devait se préparer et partir dans son beau camion rouge. Tant pis ! Le bel inconnu resterait le bel inconnu, si tel était le destin... Mais elle ne le regarda pas s'éloigner sans rien faire, elle le suivit sans bruit, avec une subtilité extrême. Il parla avec un de ses collègues- beau aussi d'ailleurs- et elle entendit un bout de la conversation, un crash de métro, apparemment... Intéressant. Puis il monta dans son camion personnel (ouah la classe ! Razz) et elle décida de se rendre à l'endroit de l'accident. Elle courut aussi vite qu'elle le put, elle connaissait bien l'endroit où se situait la station de métro, et arriva là-bas, hors d'haleine et affolée, peu après les pompiers. Des scénarios se bousculaient dans sa tête. Et si Karyn était dedans ? Et si Théo, celui qu'elle prétendait détester pour lui avoir enlevé sa virginité, mais qui, au fond, lui faisait perdre la tête, était dans le métro è ce moment-là ? Alors qu'elle n'avait jamais eu le temps de lui parler sans lui gueuler dessus depuis qu'ils avaient couché ensemble.

    De la fumée sortait de la bouche de métro, et des cris effrayant écorchaient les oreilles d'Esmeralda. Il fallait qu'elle aille voir qui était à l'intérieur. Il fallait qu'elle aille aider. Coûte que coûte, elle allait rentrer dans ce métro, et rien ni personne allait l'empêcher. Elle entendit le bel inconnu dire à un groupe de deux pompiers et de un médecin qu'ils seraient les premiers à descendre. Elle allait donc partir avec eux...

    [...]

    Quand ils partirent, elle bouscula tout le monde se trouvant dans son chemin, même le bel inconnu et descendit dans ce trou plein de fumée noire et de douleur, prête à aider. Elle avait pressentit un évènement grave. Mais c'était pire que ça. Bien pire que ça.

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Ave Osservatore
Ave Osservatore

AGE : Mystère & Boule de gomm'
MESSAGES : 305
ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Dieu... Mouahahah !
ADRESSE : T'aimerais le savoir !
QUOTE : je ne cite jamais que moi-même, c'est une tradition.
AVATAR : t'es aveugle ?
POINTS : 272

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ARE U IN MY CELLPHONE:
STATUT:
DISPO POUR UN SUJET ?:

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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 20 Mai - 20:31

    Woooooow ! Depuis quand donnait-on des cours de signaux de fumée dans le métro, comme pouvaient le faire des tribus indiennes par le passé ? Ca avait le mérite d'être original ! Il savait mettre de l'ambiance dans cette belle citée ! Avec feux d'artifice et compagnie. Franchement... Vous ne pensez tout de même pas que je suis assez stupide pour imaginer que... Ah je préfère ! Ca venait de péter dans le métro. Une explosion qui avait semé la panique aux alentours, qui avait fait des dégâts considérables et de surcroît de nombreux blessés. Très vite les secours étaient arrivés sur les lieux. En un temps record d'ailleurs ! Il est où le monsieur du livre des records ? Comment ça n'est pas le moment ?! Mais je t'ai sonné toi ?! Si j'ai envie de faire n'importe quoi, je fais n'importe quoi. C'est moi qui commande ici, petit vermisseau ! Je ne serais au passage pas le seul à me montrer inconscient et irréfléchi. Il suffit d'observer le petit bonhomme Dario, qui tente de jouer au super héros. Mon gars, t'as oublié ton collant bleu, qu'il te faudra surmonter d'un slip rouge bien moulant ! Au passage n'oublie pas ta pote, qui tente d'interpréter la quatrième super nana, celle qui n'existe pas. Ok, ok... Je vous laisse retourner au coeur de l'action. Mais n'oubliez pas qu'entre mes mains, vous n'êtes que de vulgaires petits playmobiles. Donc... « En avant les histoires ! »

    L'équipe de secours, internant à l'intérieure de la bouche de métro, venait de descendre. Répartis en équipes bien distinctes, pour se montrer le plus efficace possible, il ne laissait rien au hasard. Le moindre détail était soigneusement prit en compte, et les agents et policiers veillaient à ce qu'aucun badaud ne franchisse la limite de sécurité. Visiblement, l'un d'eux venait de passer on ne sait trop comment entre leur filet, faute d'inattention de quelques secondes sans doutes. Si bien que sa descente finit par se faire remarquer, puisqu'elle venait de bousculer tout le monde. Une jeune femme... Une journaliste sans doute... Une femme ne vivant que pour le scoop, les images choquantes et qui rapportaient, son boulot. Bref : une inconsciente.

    « Non mais ça ne va pas bien, sérieux ?! Il y a des gens qui n'ont pas la lumière à tous les étages, b*rdel ?! » Un pompier de l'équipe de Cesare venait d'exprimer son agacement face à l'inconscience de ces civils. Partir comme ça, sans équipement et pire encore sans expérience ?! Etre pompier était une profession, comme médecin... Ca ne s'improvisait pas ! Alors elle allait vite remonter la petite dame ! Ni une, ni deux, il s'élança à sa poursuite, pour la rattraper illico presto avant qu'elle ne se perde dans cette épaisse fumée et ne mette sa vie en danger. Cesare lui donna l'autorisation de s'éloigner, d'un simple signe de tête, code convenu entre eux depuis un bon moment. Il n'eut pas de mal à la retrouver, la jeune femme commença déjà à tousser plus que de raison face à cette fumée noire et chaude.
    « Mademoiselle, je vous ramène à la surface ! On ne discute pas ! »
    Il s'empara de son poignet, et voyant qu'elle n'était visiblement pas suffisamment raisonnable pour se mettre à l'abri, il opta pour les grands moyens. Sans hésiter, il encercla les jambes d'Esmeralda de ses bras solides, et la fit basculer sur son épaule. Il ne manquait plus que ça ! Une nana en plus de son matériel ! Non mais les gens ?! S'ils avaient un peu de respect pour leur profession, ils garderaient peut-être leur derrière sur un banc, au lieu de jouer au héros en risquant leur vie. Il la sortie de la bouche de métro, et la déposa au sol une fois derrière les barrières installées par les policiers.
    « Vous voulez aider ? Restez ici ! -faisant demi-tour, il s'adressa à un agent de police : Faite évacuer la zone non d'un chien, on a suffisamment de boulot comme ça... Renforcez votre surveillance ! » Il acquiesça d'un signe de tête et plaça de nouveaux hommes à chaque entrée, barrant toute tentative de passage.

    Et oui, il s'agissait d'un attentat, c'était grave, et seuls des professionnels pouvaient intervenir. Ca n'était pas la fête du slip ! Tata Monique ne pouvait pas descendre pour donner un coup de main aux pompiers, même si elle était une catcheuse professionnelle à la retraite et que ses bras faisaient deux fois la tête de Cesare. =)
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptySam 22 Mai - 1:24

    Enfilant une combinaison de protection et tout l'équipement nécessaire pour faire face au feu et à la fumée, Nate était en train de se dire que ce qu'il faisait était tout bonnement une pure folie. Mais il était devenu médecin pour sauver des vies, pour se retrouver au coeur de l'action, par pour se tourner les pouces en attendant l'évacuation des blessés du métro. Il ne supportait pas l'idée de rester les bras croisés alors qu'il pouvait se rendre utile, qu'il pouvait aider ces gens à sortir d'ici. Il était toujours victime de cette horreur de l'impuissance depuis qu'Alessia était partie. C'était quelque chose qui était plus fort que toute la raison et l'objectivisme dont il était capable, c'était un sentiment qui l'avait traumatisé, qui le hantait encore aujourd'hui et duquel il n'arrivait pas à se défaire. Lorsque tout le monde fût prêt, c'est à dire en à peine trois minutes (dans les cas qualifiés « d'urgent » il vaut mieux ne pas traîner), on divisa l'équipe en cinq groupes de trois, un médecin et deux pompiers. Les ordres étaient clairs et précis, les deux pompiers devaient encadrer le médecin, un devant, un derrière. Les pompiers étaient formés pour de tels exercices, pas les médecins, par conséquent c'était les plus expérimentés qui étaient chargés de protéger ceux qui l'étaient le moins. Ils connaissaient tous les dangers auxquels ils pouvaient être confrontés, les médecins eux, n'avaient aucune formation en ce domaine. Les médecins quant à eux, devait totalement obéir aux ordres des pompiers et ne pas chercher à jouer les héros. Nate n'avait aucunement l'intention de désobéir à cette règle, il s'en remettait aux pompiers. On était dans la réalité, pas dans un jeu vidéo, des vies étaient en jeu et ce n'était certainement pas le moment de jouer les rebels et de risquer des vies sur un coup de tête.

    Inquiet et nerveux, Nate ne fit pas attention aux pompiers à qui on l'attribuait, il faut dire aussi que le masque anti-fumée et anti-gaz que chacun portait n'aidait pas à identifier ses compagnons. Nate et son équipe fût la première à entrer dans l'enfer souterrain, mais un des pompiers avait bien pris soin de lui répéter de ne pas jouer les héros. Curieux, sa voix lui disait quelque chose, mais le masque dégradait considérablement la qualité de la voix de l'homme et la peur que Nate ressentait ne devait pas aider à ce qu'il retrouve toute sa mémoire à cet instant. Car oui, le fait que Nate ne puisse pas supporter d'être impuissant et de rester les bras croisés ne l'immunisait pas pour autant contre la peur. A vrai dire il était terrifié et horriblement nerveux. Bien sûr dans son boulot il avait l'habitude de sauver des vies, mais il ne mettait pas la sienne en danger pour autant. Il était en proie à la fois à cette peur égoïste instinctive et animale, celle d'y perdre la vie parce qu'on y tient, et à une peur plus altruiste, celle de laisser Karyn et ses fils sans père, sans homme. Bien entendu, Nate ne montra rien, il avait une force de caractère qui lui permettait de dissimuler sa peur, de rester maître de ses émotions, de les gérer avec un remarquable sang-froid. Nate n'était pas sans peur comme certains pouvaient l'être mais il savait la gérer, c'était ça le sang-froid et les pompiers qui étaient avec lui semblait en faire tout autant preuve que lui. Ils furent interrompus par le déboulement inattendu et plutôt malvenu d'une jeune femme, dont les intentions étaient certes louables, mais totalement inconsciente. Si les pompiers et médecins se lançaient dans ce tunnel, ils étaient d'une part des professionnels et d'autre part équipés. Il était hors de question de laisser entrer des novices, c'était les envoyer au casse-pipe. Même Nate n'était pas un pro mais on avait besoin de lui et il était escorté et équipé. Fort heureusement, le pompier qui fermait la marche de leur petit groupe de trois fit demi-tour et renvoya manu-militari la jeune téméraire à l'extérieur avant de les rejoindre pour qu'ils puissent reprendre leur route. Les pompiers étaient dans leur élément, ils se dépêchaient et avançaient le plus vite possible tout en restant très concentrés, aucun geste ne trahissait leur peur, aucune précipitation dans leurs mouvement, tout restait fluide et précis. Il ne pouvait s'empêcher de penser et de se rassurer en se disant que si ces pompiers avaient étés envoyés en premier dans le métro, c'était qu'ils étaient les meilleurs.
    Il tombèrent finalement sur un homme qui ne semblait pas chercher la sortie mais au contraire un moyen de porter secours à ceux qui avaient été victimes de l'attentat. Nate ne mit pas longtemps à reconnaître cet homme, il l'avait déjà vu dans la salle d'attente de l'interrogatoire après l'assassinat de Giovanni Spinelli : Dario Gianquelquechose... Gianmarco ! Il toussait, il était plein de poussière, ses yeux étaient rougis par les assauts de la fumée. Le pompier avait raison, il ne devait pas rester là, il n'était pas équipé, Nate décida d'intervenir en sa qualité de médecin pour tenter de le raisonner, il n'était peut être pas un pro de la gymnastique dans les flammes, mais il connaissait son boulot.

    « Monsieur Gianmarco cet homme a raison. Je suis médecin et vous ne devriez pas rester là, la fumée est en train d'attaquer vos poumons et vous n'êtes pas équipés pour rester ici. Vous toussez, vos yeux vous font mal, vous avez des coups de chauds et je parie aussi que votre vue se brouille... Vous risquez d'avoir un problème respiratoire à n'importe quel instant et dans ces conditions vous ne nous aideriez pas beaucoup ni nous, ni ceux qui sont coincés dans ce métro. Si vous tenez vraiment à porter secours à ces gens il va falloir remonter vous équiper et signer une décharge comme quoi vous agissez en pleine connaissance de cause et de votre propre initiative. Vous n'en aurez pas pour longtemps mais rester ici sans aucune protection est une très mauvaise idée. Même équipé vous devez savoir qu'il y a de gros risques et il est hors de question que vous restiez seul, moi même je suis escorté par deux pompiers professionnels et il doit en être de même pour vous. »

    Ce n'était pas tout à fait le moment pour discuter foot ou after shave donc Nate était un peu sec, mais c'était pour le bien de cet homme. Il n'était pas dans les habitudes des secours de demander de l'aide à des gens qui n'étaient pas qualifiés, surtout si c'était pour mettre leur vie en danger. Décidément les gens voulaient faire les héros sans savoir vraiment à quels dangers ils s'exposaient ! En réalité Nate espérait qu'une fois en haut il serait pris en charge et ne pourrait plus avoir accès au métro... pour le bien des gens il fallait savoir user de ruse, voir même les duper. Au final, il s'en sortirait dupé mais vivant, n'était-ce pas mieux que traité honnêtement mais mort ou renvoyé de force à la surface par une équipe de police ? Ces gens étaient courageux mais leur témérité risquait de leur coûter la vie et en tant que médecin, Nate ne pouvait l'accepter ni le cautionner.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyMar 25 Mai - 3:13

C'était comme émerger d'un trou noir; d'une immensité nébuleuse, ou alors d'un gouffre sans fond dans lequel la chute paraît inexorable, infatigablement éternelle, sans cesse envisageable, et à la paroi duquel on trouve, contre toute attente, une aspérité, une corniche, une entaille à laquelle on s'accroche désespérément, comme on s'accroche à la vie (ce qu'on fait littéralement, en fait). Même si la chute est arrêtée, même si enfin on se raccroche à un espoir ténu; rien ne garantit la remontée, rien ne la rend possible; le rebord est si loin encore qu'il paraît inatteignable; et au fond on finit par se dire qu'on n'y arrivera pas, qu'on a seulement obtenu un répit, un court instant de tranquillité, un repos, une trêve d'angoisse. Mais les doigts finiront bien par glisser ou les crampes nous gagneront et, forcément, on retombera pour de bon dans le gouffre inexpugnable, cette fois sans prise à laquelle s'accrocher, jusqu'à la mort certaine.

Ce n'était pas parce que deux neurones d'Alianor avaient réussi, au prix d'un effort surhumain, à se connecter et à échanger une pensée filiforme qu'elle reprendrait conscience. Un éclair de lumière dans un tunnel obscur, c'était tout. Pourtant les éclairs se multiplièrent, de plus en plus longs, de plus en plus fréquents, et tout doucement Allie s'extirpait de sa brume. Quelques secondes seulement, et soudain la douleur s'empara de nouveau de son corps, une douleur telle que pendant quelques instants elle ne put plus penser, ni réfléchir, ni comprendre où elle se trouvait, ni réaliser ce qui lui arrivait. Tellement forte qu'elle faillit perdre encore conscience. Mais pourtant, son esprit tailladé rejoignit les faits: le métro avait déraillé, elle avait perdu Romy, elle allait être en retard au boulot (après coup, elle se demanderait comment, mais comment elle avait pu penser à une chose pareille alors qu'elle agonisait, entourée par des morts, au fond d'un tunnel sinistré) et elle avait mal, si mal. Un coup d'oeil sur son ventre lui donna la nausée et elle hoqueta d'horreur: le morceau de métal arraché à la paroi du wagon avait déchiré sa peau pour se figer quelque part dans son ventre, elle ne savait pas où, mais ça faisait mal. Le sang imbibait sa tunique blanche, créant un contraste digne d'un film d'horreur ou d'un épisode d'Urgences, et commençait déjà à goutter sur le sol rejoignant la marée qui déjà l'inondait.

Penser à autre chose, en attendant les secours. Allez, Allie. Vingt-deux ans dans trois jours. Elle n'allait pas mourir à trois jours de ses vingt-deux ans! Vingt-deux ans sans avoir connu l'amour, sauf à quinze ans dans les bras de Stefan. Pourquoi mourir avant d'aimer ? Il fallait qu'elle tienne. La petite fille à la colonne vertébrale disloquée, à sa gauche, n'avait pas eu cette chance. Elle n'avait pas eu le temps de connaître les premiers flirts, les premières nuits, les premiers baisers.

Les secours, où étaient les secours? Devant Alianor, un homme, la quarantaine, les cheveux poivre et sel suitant de sang, les appelait faiblement, de plus en plus faiblement, avant de hoqueter et de sombrer dans l'inconscience. La peur le mêlant à l'horreur, la mort au dégoût, Allie vomit sur le sol encombré. Elle allait peut-être - sûrement - mourir. Personne n'était venu aider dans ce compartiment. Elle n'avait aucun moyen de savoir si les pompiers et l'hôpital étaient même déjà au courant. Ils ne seraient peut-être pas là avant des heures.

Alors qu'elle luttait, luttait contre la douleur pour rester éveillée, Alianor entendit une voix, tremblante, prononçant son nom, «Allie, Al', où est-tu?». Et cette voix lui sembla celle de Romy, Romy vivante, saine et sauve, enfin peut-être. Elle hallucinait sûrement, ça n'était sûrement pas elle, mais cet espoir donna à Alianor la force de se redresser, hagarde, et de crier. «A l'aide !»
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptySam 29 Mai - 0:00


    Il ne fallait surtout pas fermer les yeux, sous peine de s'exposer à une mort quasi certaine. La fumée, la poussière, le sang et toutes ces choses qui flottaient dans l'air, qui emplissaient les poumons en moins de deux, qui piquaient les yeux et faisaient tousser n'étaient pas les amis du système immunitaire du corps humain. Pourtant, dormir, se laisser emporter par la souffrance, l'épuisement et l'harassement semblait si doux, si bien, si reposant. Lorsqu'on dormait, on ne souffrait plus, on ne s'inquiétait plus autant, tout allait mieux et les choses étaient bien plus supportables. Mais sans s'y connaître plus que ça en médecine, Karyn savait que lorsque l'on dormait, notre rythme cardiaque diminuait, certains même avaient des soucis à ce niveau là. Et lorsque l'on dormait, on inspirait moins souvent, mais en plus grande quantité. Emplir ses poumons de cette poussière piquante et qui faisait tousser n'était pas l'idée du siècle, vous en conviendrez. Et perdre en fréquence cardiaque, c'était quelque peu se montrer vulnérable, et diminuer les capacités défensives de son corps. Karyn n'avait pas l'intention de mourir ici, dans cette rame de métro, et si elle ne cherchait pas à comprendre ce qui s'était passé, elle mettait un point d'honneur à garder espoir. Elle avait deux fils qui l'attendaient chez elle, deux fils encore si jeunes, si frêles, mais déjà si plein de vie ... Il n'y avait qu'à les voir s'agiter dans leurs berceaux, ou taper fermement des pieds dans l'eau lorsqu'on entreprenait de leur faire prendre un bain. Il n'y avait qu'à les voir faire glisser leurs petits doigts partout sur le visage de leur père, de les voir les glisser dans la bouche de Nate, lorsque celui ci les tenait fermement allongé sur lui alors qu'il était lui même couché sur le canapé, ou le lit, à regarder la télévision ou bien simplement à se détendre. Penser à eux, à ses fils, à l'homme qu'elle aimait, serrait douloureusement le coeur de la jeune femme dans sa cage thoracique. Elle voulait les revoir, les serrer dans ses bras et ne plus jamais les laisser s'en défaire, les étouffer de baisers, faire glisser ses doigts sur leur peau, frotter son nez contre le leur comme le font les Esquimaux lorsqu'ils s'embrassent parait-il. Elle devait garder espoir, et c'est ce qu'elle faisait, même si elle savait qu'elle pouvait y rester, ne pas s'en sortir, mourir ici, loin des siens. Mais elle gardait courage, et avait la certitude que Nate n'était pas loin. Oui, elle en était persuadée, le jeune homme était tout près, et il allait venir la sauver. Le fait qu'il ne sache pas du tout qu'elle était là, dans cette rame, dans ce métro n'empêchait pas la jeune femme d'avoir foi en l'homme qu'elle aimait. C'était ainsi, ceux qui s'aimaient d'un amour véritable, sincère et passionné étaient liés entre eux par des connections, sensorielles et émotionnelles. Nate allait avoir un pressentiment, il allait ressentir sa présence, et ce même s'il était à l'autre bout de Rome. C'était obligé ... Et tous les deux s'aimaient passionnément, quiconque savait qui ils étaient pouvait vous le certifier. Ils avaient traversé des épreuves complexes et compliquées, avaient vécu des drames, avaient été touché par les drames, et pourtant, tous deux étaient encore vivants, et surtout, encore ensemble.

    Il fallait faire parler Nino, de tout et de rien, il fallait parler soi même, c'était la meilleure façon de rester conscient et de ne pas s'assoupir ou s'évanouir. Mais la jeune femme sentait ses forces s'amenuiser de seconde en seconde, et elle avait des difficultés à continuer sur le même ton et au même rythme. Elle perdait du sang, trop de sang. La coupure sur sa joue et les égratignures sanguinolentes sur sa main n'avaient rien à voir avec cette faiblesse et cet engourdissement qui la saisissaient de seconde en seconde. Elle sentait quelque chose couler de son front, et mourir le long de ses joues, mais ce n'était sans doute que du sang, ou bien des perles de sueur, allez savoir, en tout cas, ce n'était pas de ce côté là qu'il fallait chercher à trouver une quelconque responsabilité. Karyn posa une main hésitante sur sa plaie à la cuisse, le long de son flanc, et elle serra les dents. Le garrot maison qu'elle s'était fait autour de la plaie n'avait pas tenu bien longtemps son rôle. Le sang se remettait à couler, et elle en avait plein les doigt. C'était chaud, et aussi collant, c'était surtout angoissant et douloureux. Cela coulait le long de sa peau, et sur le sol, mais malgré la douleur et la peur qu'elle pouvait éprouver, elle ne disait rien. Il était inutile d'effrayer Nino, qui était déjà bien assez secoué comme ça. Elle devait tenir pour ses fils, pour son homme, pour les siens, pour tous ceux qu'elle connaissait, mais aussi pour Nino. Il n'était qu'un enfant après tout, perdu et déboussolé dans un monde dénué de sens et donc incompréhensible. Dans les veines de Karyn coulait le sang d'une mère, d'une mère dotée de cet instinct basique, animal, sauvage, celui d'une mère. L'instinct maternel, commun aux lionnes comme aux louves, et comme aux femmes. Protéger la portée de ceux qui n'avaient pas ou plus leur mère auprès d'eux, c'était une réaction basique, primaire, une réaction qui ne laissait pas la place aux questionnements, c'était ainsi, et puis c'était tout. Elle avait passé un bras autour de la petite taille de Nino, et le tenait contre elle, moins fermement qu'elle ne l'aurait cependant voulu, par manque de force. La petite tête de l'enfant était appuyée contre l'une des épaules de la jeune femme, et cela fit quelque peu sourire Karyn. Les muscles de son visage la tiraient, comme si elle était centenaire ... Son souffle était de plus en plus haché, mais celui de Nino restait assez régulier.

    « Karyn ... Parles moi encore du héros qui va venir nous sauver, parles moi encore de Nate ... »

    La jeune femme rejeta la tête en arrière, l'appuyant contre elle ne savait trop quoi, alors qu'elle caressait doucement des doigts le T Shirt de Nino, sous lequel se trouvait la peau chaude mais poisseuse de sueur de l'enfant. Elle ferma les yeux, un court instant, et seulement pour se donner du courage, et aussi pour voir le visage de Nate, encore, comme s'il était imprimé à l'intérieur de ses paupières.

    « C'est le plus fort et le plus beau des héros que je connaisses ... Il est capable de te faire oublier que tu as mal, ou que tu es triste, juste en te parlant, ou en te serrant dans ses bras, ou aussi en t'embrassant, mais seulement si tu es une fille hein ! ... Il est grand, beau et fort, et lorsque tu es tout contre lui, tu sais que quoi qu'il puisse arriver, quoi qu'il puisse se passer, tu ne risques rien, parce qu'il est là, et qu'il ne laissera jamais rien de mal ou de triste t'arriver. Et quand tu commences à perdre espoir ou à te dire que tu n'as plus beaucoup de chance d'aller mieux, tu sais que tout ira bien, parce que lui, tu l'as, près de toi, et que tout le monde n'a pas la chance d'être protégé et aimé par un héros pareil ... »
    « Plus tard, moi aussi je serais Nate ... »

    La jeune femme sourit de nouveau, mais le coeur n'y était pas réellement parce que c'était douloureux, douloureux de sentir peu à peu la vie s'échapper de soi, douloureux de ne voir encore personne venir à votre secours, douloureux de ne même pas avoir le coeur de répondre à Nino qu'on ne doutait pas de ce futur qu'il voulait vivre, parce qu'on ne savait même pas s'il y avait un futur possible pour lui, tout ça parce qu'on ne savait pas si ce que l'on faisait était suffisant. C'était douloureux, car on n'avait pas le coeur de lui mentir, malgré tout ce que l'on voulait pourtant faire pour lui. La jeune femme leva les yeux au ciel, ou plutôt, au plafond tout défoncé et invisible, car entre lui et nous se trouvait cette fumée, puis elle serra Nino plus fort encore contre elle, perdant encore des forces au passage. Et, dans un murmure, elle se mordit les lèvres.

    « Nate, je t'en prie, viens à moi et fais en sorte que tout aille mieux ... »
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyMer 16 Juin - 20:25





[Décision del Padre !]




Je marchais sans vraiment savoir ou aller et par quoi commencer, j’allais sauter du quai pour suivre le chemin de débris, il faisait noir dans le tunnel mais je pense qu’aller à la station voisine ne serais pas trop difficile non ? ça ne doit pas être long à pied. Enfin ça c’était avant que ms yeux se mettent à me bruler, cette fumée c’est atroce, ma vision se trouble de plus en plus et les larmes qui glissaient le long de mes joues ne faisaient que renforcer cette brulure sur mon visage. Tout à coup une voix me stoppa, je manquait de perdre l’équilibre et me rétamer sur les rails lorsque j’entendis quelqu’un m’agresser : « HEY ! Qu'est ce que vous faites ?! Il faut sortir d'ici ! On va s'occuper des personnes coincés ne vous inquiétez pas mais sortez avant que la fumée n'attaque vos poumons ! » Je tournais la tête vers mon agresseur, un pompier, ah bah les voila enfin ! Je sais très bien que je ne suis pas équipé pour les circonstances, je sais très bien que je ne suis ni médécin ni pompier, mais attendant leur arrivé je n’allais pas garder les bras croisés quand même ! Pas la peine de m’agresser comme ça. Quel connard ce mec ! Je le fusillais du regard, enfin pas sur qu’il comprenne parce que mes yeux étaient déjà à demi ouverts, rouges et brillants. Je haussais les épaules et lui fit signe de se relaxer avec les mains. Je toussais de plus en plus, ma gorge semblait être devenu un brasier que l’on ne pouvais éteindre. Ma respiration sifflait comme si j’étais asthmatique et mes jambes semblaient avoir bien du mal à supporter mon corps. Soudain ma vision trouble passa en mode 3D, enfin pire que ça je voyais double, le pompier devant moi se dédoubla, je fermais les yeux et secouais la tête de gauche à droite pour tenter de faire revenir ma vision à la normale.
Mais apparement je ne devais pas avoir une tête de héro et encore moins une tête de mec avec qui il faut parler calmement. Comme si ce n’étais pas suffisant je reçu un nouvel assaut d’agressivité, par un médecin cette fois ci. « Monsieur Gianmarco cet homme a raison. Je suis médecin et vous ne devriez pas rester là, la fumée est en train d'attaquer vos poumons et vous n'êtes pas équipés pour rester ici. Vous toussez, vos yeux vous font mal, vous avez des coups de chauds et je parie aussi que votre vue se brouille... Vous risquez d'avoir un problème respiratoire à n'importe quel instant et dans ces conditions vous ne nous aideriez pas beaucoup ni nous, ni ceux qui sont coincés dans ce métro. Si vous tenez vraiment à porter secours à ces gens il va falloir remonter vous équiper et signer une décharge comme quoi vous agissez en pleine connaissance de cause et de votre propre initiative. Vous n'en aurez pas pour longtemps mais rester ici sans aucune protection est une très mauvaise idée. Même équipé vous devez savoir qu'il y a de gros risques et il est hors de question que vous restiez seul, moi même je suis escorté par deux pompiers professionnels et il doit en être de même pour vous. »
J’étais tellement sous le choc que j’ouvris la bouche et avala une grosse bouffée de fumée ce qui me fit tousser, ça me retournais même l’estomac. Quand je repris une respiration « normale » je fixais le médecin en srrant les poings. Celui la aussi qu’est ce qui lui prend ? Les hommes qui portent des masques à oxygene se prennent pour les rois du monde ou quoi ? Il croient parler à qui comme ça ? A leur chien ? et puis comment il m’avait reconnu celui la ? Je devais me résigner, même si les deux rigolos m’aggaçaient au plus haut point je savais très bien qu’ils avaient raison, il ne me restais que peu de temps avant d’embrasser le béton du quai, je le sentais, mes forces semblaient m’abandonner plus les minutes passaient. D’un geste désinvolte je balançais ma main au dessus de mon épaule et d’une voix faible et rauque je réussit à prononcer ces quelques mots.

-Sympa comme remerciement.. je voulais juste aider en vous attendant..


Je secouais la tête une nouvelle fois et frottais mes yeux. Je ne tiendrais pas cinq minutes de plus alors je sortit de cette fumée insupportable pour me diriger vers la sortie. Je montais es escaliers tant bien que mal et une fois à la sortie une lumière éblouissante me tourna la tête. Lorsque je sentit que mon corps ne me tenait plus et que mes forces venaient de s’envoler je mis mes mains devant ma tête en prévision de la chute. Mais celle-ci n’arriva pas, j’ouvris les yeux lorsque je sentit des mains qui agrippaient mes bras. Je levais mollement la tête et distinguais deux silhouettes floues ? des pompiers. Eh bien je pouvais dire que ceux la je les appréciaient plus que celui d’en bas ! Ils m’installèrent sur un fauteuil et faisaient passer une lumière devant mes yeux. Ce que c’est désagréable, leurs voix semblaient assourdies lorsque j’entendis.
« monsieur vous m’entendez ? Quel jour est ton ? Comment vous appellez vous ? »
Je les regardais et entrouvrait la bouche, mais aucun son n’en sortit à part celui de ma respiration qui sifflait. J’étais loin de penser que les pompiers travaillaient pour la police avec leurs questions à la noix. J’étais plutôt remonté, mais mon état de létargie ne le montrait pas malheureusement. Ceux-ci plaquaient alors un masque à oxygène sur mon visage, ça me brulait les premiers instants, mais après vous ne pouvez pas imaginer le pied que c’était !
Combien de temps je restais ainsi ? Je ne sais pas, les médecins défilaient et m’abandonnaient lorsqu’ils jugeaient mon état stable. Je laissais place aux victimes, moi ça allait faut pas pousser ! Je me dirigeais vers l’entrée su métro me rappelant les mots du docteur , bah quoi j’allais mieux ? Si je suivais les quatre pompiers qui descendaient j’étais accompagné non ? Allez hop c’est parti pour une mission commando ! Mon espoir ne dura pas longtemps, je n’eus pas le temps de poser le pied sur la seconde marche qu’un pompier posa sa main sur mon épaule je me retournais en soupirant *grillé mon ptit Dario ! C’est pas ton jour mec !*

-S’il vous plait monsieur, je sais à quel point c’est difficile, vous êtes dépssa par un tel evenement, laissez moi vous aider !

Peut être que ça marcherais qui sait ? Eh bien je ne sais pas par quel miracle mais le pompier n’eut pas le temps de répondre que deux collègues a lui arrivaient pour me donner un masque et une bouteille. Tandis que ceux-ci m’arnachaient d’un matos plutôt lourd et pas pratique le pompier me dit : « Bien, on à besoin de vous monsieur, pour évacuer les victimes, suivez nous »
Je restais ébahi par la vitesse de cette préparation , mais pas le temps de trainer, je descendit sur les talons des pompiers et lorsque j’arrivais en bas on me déposa une jeune femme dans les bras .
"Cette jeune femme s'apelle Alianor Maia Lineski conduisez la aux infirmiers en haut"

Une jolie blonde, jeune et..aaaaaaah noooooonnnn !!! Son ventre !!! Elle saigne, j’eu un haut de cœur, bah quoi qui n’est pas au courant que la vue du sang me rend malade ? Je retint un deuxième haut de cœur et soufflai dans mon masque. Si je gerbe la dedans je me prend tout dans le visage alors j’ai plutôt intérêt à me contenir. Je fixais alors le visage de la jeune femme. Et ma voix de Dark Vador résonna :

-Euh mademoiselle ? ça va ? Je vais vous sortir de la ! Vous m’entendez ?

Elle est vivante au moins ? Je l’espère parce que la le malaise je le fait direct. Une poussée d’adrénaline me donna le courage de monter cet escalier qui me paraissait interminable. Je déposais la jeune femme sur un brancard et restais quelques instants à fixer son visage. La pauvre, ça aurait pu être une amie à moi vu son âge, je m’emparais de sa main en soupirant.

-Vous allez vous en sortir, vous êtes entre de bonnes mains, courage ma belle !


Pourquoi je dis ça moi ? je le connais pas. Un peu trop attendri par la situation je crois.

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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyDim 20 Juin - 1:30

    Et c’est encore la plongée dans les nuages de l’inconscience, puis les remontées lentes ou vertigineuses vers le monde réel où tout fait mal, où tout est sang, mort et violence. C’est la lutte pour ne pas sombrer, pour ne pas mourir, et pourtant cette envie si irrésistible de tout lâcher, d’en finir avec cette douleur qui renverse le corps et brûle l’esprit. C’est le dernier effort avant que le noir ne refasse surface et ne noie l’âme, dernier battement de cils de la dernière chance: ne pas mourir. Pourtant, une dizaine de fois, une centaine peut-être, Alianor reprit conscience difficilement, avec un soulagement intense lui traversant l’esprit quand elle se rendait compte qu’elle n’était pas au paradis (pas encore, tout du moins), mais aussi avec cette pointe de déception: encore ! Encore souffrir.
    Au fur et à mesure que les secondes, minutes, heures passaient, alors que les secours progressaient mais trouvaient sur leur passage de plus en plus de morts, les éclairs de lucidité d’Allie se faisaient de plus en plus rares et courts, les ténèbres revenaient plus souvent et restaient plus longtemps. Ses forces s’épuisaient, vite, si vite qu’elle les sentait parfois lui glisser entre les doigts - sa vie qui s’échappait de son corps et de chaque souffle comme des grains de sables ou l’eau d’une fontaine.
    Elle pensait de moins en moins; délirait le plus clair du temps, voyant tour à tour apparaître au-dessus d’elle un palmier, des visages (ceux de sa mère et de Stephan, son amoureux d’autrefois), une arche du Colisée, une aiguille du Big Ben divaguant dans un océan de fleurs. Alors qu’elle s’habituait à la douleur, ou, à défaut, qu’elle ne lui coupait plus autant le souffle, Alianor sentait s’immiscer en elle, à grande vitesse, la peur. Aussi présente et fulgurante que quand, adolescente, elle regardait avec un mélange de fascination et de révulsion des films d’horreur dans sa chambre. Elle se rappelait de tout aussi clairement que si elle y était encore: son impression tenace que quelqu’un rodait derrière elle, ses visions de gorges lacérées, mais surtout sa peur panique de s’endormir, et sa certitude de ne pas être vivante le lendemain. C’était exactement ce qu’elle éprouvait au moment même: une frayeur qui courait dans ses veines au rythme accéléré des battements de son coeurs, une peur qui lui faisait perdre de plus en plus de sang. Mais, lorsqu’elle s’épouvantait devant des histoires sordides de crimes et de psychopathes, et qu’elle répugnait à fermer les yeux, une part d’elle, aussi infime qu’elle soit, savait qu’au matin tout se résoudrait en un clin d’oeil, que la peur la quitterait aussi vite que le soulagement s’emparerait d’elle. À présent, elle doutait à chaque fois qu’elle sombrait de ne plus se réveiller, et cette fois elle savait parfaitement que rien n’était certain.

    Elle ouvrit les yeux. Encore une fois - la centième, dix-huitième, millième?
    Encore une fois, ses cils s’engluèrent dans les larmes qui continuaient malgré elle à couler. Encore une fois, bien qu’éveillée, elle garda les yeux fermés pour ne pas voir l’horreur. Encore une fois la prise de conscience se fit brutalement, sauvagement.
    Le métro avait déraillé. Elle avait perdu Romy. Elle avait un morceau de tôle enfoncé dans le ventre.
    C’est seulement là que la douleur la frappa de plein fouet. Encore une fois.
    Mais cette fois-ci, quelque chose différait. Elle mit longtemps à comprendre quoi, ses sens et son cerveau étant complètement accaparés par l’acceptation impossible de la souffrance qui lui lacérait le ventre. Mais Allie trouva: elle n’était plus immobile. Elle ne se mouvait pas, non (d’ailleurs elle doutait que ce fut possible): elle était transportée. Par quoi? Elle imaginait mal le métro se remettre en route. Elle était dans l’ambulance, oui, c’était sûrement ça. Elle était en route pour l’hôpital, elle allait être soignée, bientôt tout ceci ne serait qu’un horrible souvenir.
    Mais elle se rendit vite compte que c’était impossible, que ce qu’elle ressentait n’était pas le mouvement régulier d’un véhicule en mouvement, que c’était quelqu’un qui la portait dans ses bras - Alianor parvenait à sentir la chaleur de ces bras contre son corps.
    Elle fit un effort pour ouvrir les yeux, sans succès; ses paupières restaient irrémédiablement closes, sa volonté ne suffisait pas à contrôler le plus petit de ses muscles. Allie se demandait si elle n’était pas dans le coma, si elle n’était pas en train de vivre l’une de ces histoires de personnes qui parvenaient à entendre, penser, réfléchir, mais pas à bouger durant parfois des années, quand ses yeux s’ouvrirent subitement, presque d’eux-mêmes.
    Si elle avait pu penser à ses rêves d’enfants à ce moment précis, Alianor se serait exclamée: « Mon sauveur! Mon prince charmant! ». Mais, comme auparavant ses paupières, ses lèvres ne lui obéissaient plus. Elle entendait le jeune homme qui la transportait s’exclamer, mais plusieurs minutes s’écoulèrent avant qu’elle ne trouve la force d’articuler:

    « Romy! Où est Romy?»
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 8 Juil - 10:50

    Savannah avait mal... Terriblement mal... Elle ne pouvait pas juger du temps qu'elle avait passée ainsi allongée au sol, blessée et apeurée. Relever la tête et regarder autour d'elle se voulait être pénible et demandait des efforts incroyable. Son état était tel qu'elle ne trouvait même plus le courage de bouger, et restait sans bouger, joue contre plancher, alors qu'à la poussière qui jonchait le sol se mélangeait doucement ce filet carmin qui coulait le long de sa tempe. Elle saignait, elle avait terriblement mal, et pourtant pas une seule seconde elle n'avait cessé de penser à son fils. Son état était même passé en second plan, et toute ses inquiétudes se tournaient vers son petit bout de chou. Lui, était en sécurité... Mais elle se maudissait d'avance si cela tournait davantage à la catastrophe et si par malheur elle craquait et l'abandonnait, seul face à la vie... Ses pensées étaient bien sombres, et bien que l'espoir demeurait présent en son coeur, le simple fait de voir d'autre passagers inertes non loin d'elle ne l'aidait pas à se rassurer et se dire avec une conviction à toute épreuve que tout allait bien se passer et que très vite elle pourrait serrer Matteo dans ses bras.

    Elle entendit alors une voix, parmi les quelques pleurs et plaintes qui résonnaient dans l'habitacle, sous cette alarme incendie stridente. Il y avait des gens capable de se déplacer, pouvant venir en aide, lucide et sans grosses blessures. On vint à sa rencontre, la prenant pour quelqu'un d'autre. Avec peine, Savannah avait relevé la tête, pour croiser le regard clair d'une petite blondinette. L'inconnue ne manqua pas de remarquer l'entaille au sommet de son crâne, et lui tendit un morceau de tissu, pour qu'elle tente de stopper cette hémorragie. Savannah la remercia d'un signe de tête, silencieusement, cherchant d'abord à se redresser, en grimaçant. Ses côtes la faisait terriblement souffrir, et s'asseoir s'avérait être une délicate affaire. Et c'est en bougeant sa jambe, qu'elle sentit sa chair endoloris se tirer, se déchirer... Un éclat de verre s'y était logé, sans que la plaie soit pour autant béante. Comme au ralentit, elle s'empara du morceau de veste, et l'appliqua avec précaution sur son front. Elle lança un regard dans la direction de la jeune femme, et constata à son tour avec horreur la personne allongée non loin d'elles. Une envie de vomir s'empara d'elle, et très vite la jeune Leoni tourna la tête pour stopper ce macabre spectacle et chasser rapidement ces images de son esprit. La douleur la rappela à l'ordre, alors que l'inconnue devenait de plus en plus pâle, blanche comme un linge.

    « Ca va aller ? » -demanda-t-elle d'une toute petite voix. Un soupire l'accompagna, à bout de force. Elle s'appuya contre un siège, à présent renversé, et ferma doucement les yeux. Elle n'allait pas tenir longtemps, il fallait faire vite.

    Du côté des secours, l'organisation se voulait plutôt efficace. C'est avec soulagement que Cesare avait vu le jeune homme remonter à la surface, sachant pertinemment qu'on ne le laisserait pas prendre de risques, et revenir auprès des secours. Nate avait parfaitement maîtrisé la situation, et sa malice leur avait été d'une grande aide. Il l'en remercia même une fois le jeune homme absent. Un merci bref, sans futilité ni blabla inutile. L'heure était à l'efficacité et la rapidité. Leur avancée fut difficile, parmi les décombres et la fumée, jusqu'à ce qu'ils atteignent le premier wagon. Ca n'était pas ce dernier qui avait explosé, et les passagers étaient plus sous le choc qu'autre chose, avec de légères blessures. La seconde équipe se chargea de les faire évacuer, tandis que Cesare et ses deux équipiers s'enfonçaient davantage dans cet épais nuage noir. Les lumières clignotaient, menaçant de s'éteindre à tout instant et donc de plonger tout ce monde dans le noir le plus complet. Il était déjà difficile de voir plus loin que le bout de son nez, et les lumières de secours ne servaient pas à grand chose. Ils atteignirent un nouveau wagon, qu'ils traversèrent dans le plus grand silence, avec toutes les précautions du monde. Ici, le choc avait été plus fort, il suffisait d'observer les dégâts... Des corps jonchaient le sol, des blessés réclamaient de l'aide à peine eurent-ils entendu le moindre bruit inhabituel au capharnaüm dans lequel ils étaient plongés depuis de longues minutes. Cesare s'avança prudemment, retirant les obstacles sur leur chemin pour permettre à Nate de passer sans soucis. C'est alors qu'il aperçu une petite blonde qui avait l'air mal en point, s'approchant, il se figea net. Non... Impossible... Pas elle... Savannah était assise dans un coin, les yeux clos. Prenant une grande bouffée d'air dans son masque, comme s'il venait tout juste de reprendre pieds dans la réalité après avoir presque oublier de respirer, il s'approcha d'elles.

    « Sav ? Tu m'entends ? Sav ? -Il se tourna alors vers la petite blonde. Ca va aller mademoiselle ? Nathanael ! Viens par là... » La jeune maman bougeait très peu, mais n'ouvrait pas pour autant les yeux. Il remarqua la blessure sur son front, puis celle à sa jambe et grimaça. Il ne fallait pas qu'il se déconcentre et se laisse gagner par l'inquiétude.

    [Nate décrira mieux que moi l'avancée et les premiers soins Wink]
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyLun 12 Juil - 17:14

    Plus ils avançaient et plus Nate avait l'impression d'entrer dans les profondeurs de l'enfer. Si à l'arrière les bléssés souffraient de petites entailles ou d'égratignures, ils entendaient des gémissements de douleurs de plus en plus poussés au fur et à mesure qu'ils avançaient. Les bléssés des premiers wagons étaient les plus gravement touchés et ils étaient les cas les plus urgents à soigner. Pendant leur avancée, Nate tentait de se concentrer, de mobiliser toutes ses facultés dans les soins qu'il allait apporter aux blessés et pas sur ces cris de douleur et ses pleurs d'enfants qui venaient lui marteler les oreilles. Il fallait pour tous ces gens qu'il reste concentré s'il voulait faire un boulot efficace. Fort heureusement pour lui, Cesare était là pour lui faciliter la tâche en écartant tout obstacle qui se dressait devant eux, lui épargnant ainsi la tâche de devoir en plus de tout ça gérer leur avancée dans l'obscurité. Cesare leur se stoppa devant le premier wagon, celui qui avait été le plus directement confronté à l'explosion, fort heureusement pour eux, le choc avait ouvert les portes, ils n'avaient donc pas à les forcer. La voix de son compagnon pompier l'alerta immédiatement, Cesare était inquiet, et Nate se rendit vite compte qu'il y avait de quoi. Savannah, une amie proche de Nate était là, elle était pâle, adossée au siège, la tête fixant le plafond, sans doute pour tenter d'oublier tout ce qu'il se passait autour d'elle. Nate ne perdit pas une seconde, il entra dans le wagon et se précipita vers la jeune femme. Il lui saisit la main pour vérifier qu'elle était toujours consciente et en pleine possession de ses moyens.

    « Savannah, c'est Nate. Tout va bien je suis là je vais t'apporter les premiers soins et ensuite Cesare te conduira au dehors. Il y a des dizaines d'ambulances là bas, ils vont te conduire à l'hôpital et ils vont te remettre sur pied mais il faut que tu tiennes le coup jusqu'à l'hôpital, tu m'as compris ? »

    C'est avec soulagement que Nate vit la jeune femme incliner la tête pour lui montrer qu'elle avait bien compris. Un filet de sang coulait sur son front et sa joue, le sang provenait de son crâne. L'inquiétude le saisit immédiatement mais il resta parfaitement calme et impassible, Savannah ne devait pas paniquer en le voyant anxieux. Il détourna les yeux pour avoir un aperçu des dégâts et aperçu une entaille sur sa jambe. Ca devait être douloureux, mais ce n'était pas le plus inquiétant et cette blessure ne serait pas fatale. Il reporta donc immédiatement son attention sur le crâne de Savannah et ouvrit sa trousse de secours. Il en ressorti une bouteille d'alcool désinfectant, du coton, un bandage et une petite lampe de poche. Une fois ceci fait, il retira son masque, les patients étaient toujours rassurés lorsqu'ils pouvaient voir le visage de celui qui allait s'occuper d'eux.

    « Ok, Sav', je veux que tu répondes à mes questions par oui ou non. Est-ce que tu as des nausées, une envie de vomir autre qu'en regardant ce qu'il se passe autour de toi. Est-ce que tu as des vertiges, la tête qui tourne ? »

    Une commotion cérébrale dans ces conditions pouvait être fatale, il fallait agir vite, sinon la jeune maman avait de grand risque d'y passer. Et il était hors de question que Mattéo perde la seule personne qui est toujours été la pour lui. Il alluma sa lampe et balaya les yeux de la jeune femme, ses pupilles étaient normales, aucun signe annonciateur de perte de conscience. Il s'autorisa à soupirer de soulagement.

    « Tu as perdu beaucoup de sang mais à première vue il n'y a pas de signe de commotion cérébrale. Je vais te faire un pansement pour arrêter l'hémorragie et Cesare va te conduire à l'extérieur, c'est tout ce que je peux faire ici avec mes moyens. L'hôpital te fera des examens complémentaires mais il ne faut pas perdre de temps. Je vais d'abord nettoyer ta blessure pour éviter tout risque d'infection. Ca va être douloureux mais c'est nécessaire, Cesare est là si tu as besoin d'aide. »
    Il ouvrit la bouteille d'alcool et versa un peu de son contenu sur le coton avant de l'approcher de la blessure de la jeune femme. « J'y vais, tout va bien aller. »

    Il appliqua le coton et sentit immédiatement le corps de son amie se raidir de douleur. Il était tellement désolé, mais il n'avait pas le choix, dans un tel environnement l'alcool à 90 degrés était le seul qui empêchait toute contamination. Une fois ceci fait et la plaie nettoyée, il appliqua un autre coton imbibé d'alcool qu'il maintint à l'aide d'un bandage noué sur son crâne et sous le menton de la jeune femme. Le tout fût fait en une minute. Il reporta ensuite son intention sur la jambe de la jeune femme, la plaie n'était pas béante mais comportait des fragments de verre qu'il fallait extraire tout de suite, ce ne serait pas une partie de plaisir pour elle, décidément, elle en bavait. Comme il avait l'habitude de le faire, il la tint au courant de ce qu'il allait faire, c'était un moyen pour lui de lui montrer qu'il savait ce qu'il faisait et de la rassurer.

    « Ok, je vais aussi désinfecter cette plaie et il va falloir que j'enlève les fragments de verre avec une pince. Ca va être douloureux mais tu n'as rien à craindre, ce n'est pas dangereux. Cesare, j'ai besoin de toi pour lui tenir la jambe et l'immobiliser Ok, on y va. »

    Il nettoya la plaie avec un nouveau coton imbibé d'alcool, la jeune femme ferma les yeux mais ne bougea pas d'un poil cette fois, la surprise était passée, elle s' »habituait » à la douleur. Ce qui allait venir par contre, la jeune femme ne s'y était pas encore faite. Nate déchira l'emballage stérile d'une petite pince chirurgicale neuve. Il se concentra quelques secondes sur les fragments de verres histoire de faire le moins de gestes possibles pour ne pas faire souffrir la jeune femme d'avantage et se lança. Ses gestes étaient précis, sa main de tremblait pas. Cesare sentit un mouvement de réflexe anti-douleur de Savannah, mais il maintint fermement sa jambe en place pour permettre au médecin de faire son travail. Une fois ceci fait, Nate nettoya à nouveau la plaie et fit un bandage. C'était à Cesare de reconduire la jeune femme au dehors, et vite. Pour ne pas faire paniquer Savannah il s'éloigna un peu mine de rien et murmura à voix basse à Cesare de sorte que personne ne l'entente.

    « Avec le faible matos que j'ai ici je ne peux pas garantir qu'elle n'a pas de commotion, alors sors la vite d'ici et dis leur de la part de Nathanael Lorisse que cette patiente est prioritaire et qu'elle doit à tout prix être immédiatement conduite à l'hôpital pour lui faire des radios du crâne. Je compte sur toi, pour l'instant elle n'a pas l'air de souffrir d'une commotion : elle est consciente, ses pupilles sont normales et elle n'a ni vertiges ni nausées anormales mais il est hors de question de courir le moindre risque. Fais vite. »

    Tandis que Cesare s'occupait de Savannah, Nate se redressa prêt à passer au patient suivant, il fallait faire vite.

    « S'il vous plaît. Restez calme, je suis médecin, je vais m'occuper de vous ne vous en faites pas, mais d'abord est-ce qu'il y a des enfants par ici, des pompiers vont les évacuer immédiatement. Je vais passer vous voir et juger de votre état pour vous soigner en fonction de la gravité de vos blessures. »


    Le système immunitaire des enfants était bien plus faible que celui des adultes et leur poumons ne pouvaient pas résister aussi longtemps à la fumée, ils étaient donc eux aussi prioritaires pour l'évacuation. Il espérait juste que les victimes de l'accident étaient encore assez lucides pour ne pas paniquer et réclamer tous en même temps des soins. Il était le seul médecin de wagon et il avait peu de temps...

    [hj : je vais faire ce que je peux mais Nate va avoir beaucoup de travail... pour l'ordre je ferai en fonction de qui poste en premier pour ne pas ralentir le déroulement des évènements. Je peux poster plus souvent pour m'occuper de chacun des blessés mais ce sera bien moins long...]


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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 15 Juil - 9:55

    Elle tentait de garder les yeux ouverts, mais cela commençait à se faire difficile. Le monde tournait autour d’elle, et, prise de vertiges, elle se retenait de tomber avec sa main valide, qui pressait contre l’une des barres métalliques du métro qui n’avait pas été tordue par le choc de l’explosion. C’est drôle, comme on dit toujours que ce genre d’événements n’arrive qu’aux autres. On en voit à la télévision, on en parle dans les journaux, et on est bien contents de se trouver installés sur le fauteuil, bien au chaud dans son petit chez soi. Cependant, on oublie bien souvent que l'on est tous l’autre de quelqu’un, et que ce genre d’événements peut également nous arriver. Malheureusement.

    C’était comme si elle sentait chaque goutte de sang sortir de son corps pour aller imbiber encore plus le tissu en jean grossièrement enroulé autour de sa blessure. Elle avait essayé de faire un pansement, mais n’y était pas vraiment arrivée -les études d’infirmières, pas pour elle. Au moins, il lui empêchait de voir sa blessure, c’était déjà ça. La jeune femme blonde à ses côtés avait l’air de beaucoup plus souffrir qu’elle, les traits crispés de son visage le prouvaient. Elle avait beau tenter de cacher sa douleur, Romy n’était pas dupe. Prenant plusieurs profondes inspirations, cette dernière finit par se redresser, puis se relever complètement. Il devait bien y avoir quelque chose qu’elle puisse faire, étant l’une des rares personnes dans ce métro qui n’était blessée que très peu grièvement. Mais elle n’était pas médecin, et n’avait même aucune notion d’infirmerie, elle ignorait quoi faire comme premiers soins, elle ne savait même pas quoi dire pour rassurer les personnes tout autour d’elle qui nageaient dans un océan de douleur. Si elle prenait l’exemple de la jeune femme qu’elle avait croisée un peu plus tôt, celle qui tenait un enfant dans ses bras et lui racontait une histoire… elle aurait pu faire la même chose, mais ces gens qui l’entouraient étaient bien plus âgés, un récit fantastique ou une représentation musicale de la chanson dramatique qui lui emplissait la tête depuis quelques minutes n’allait pas les distraire, ils allaient plutôt la prendre pour une folle.

    Les secours arrivaient. Ils avaient franchi la barrière de fumée qui séparait ce wagon du précédent, et se précipitaient tour à tour sur les différents blessés pour leur apporter les soins primordiaux avant de les sortir de cet enfer pour les emmener à l’hôpital, où ils pourraient être guéris. S’ils le pouvaient. Cet endroit sentait la mort, et Romy fut prise de nausées en se mettant debout sur le wagon incliné par le choc. Déglutissant péniblement, elle partit en sens inverse des secours. Elle ne savait pas vraiment ce qu’elle faisait, pourquoi elle fuyait ces personnes qui venaient d’entrer pour la soigner. Une seule idée, après cette idée sourde de se retirer le bout de verre coincé dans son poignet, dominait son esprit. Retrouver Alianor. Elle ne devait pas être très loin. La jeune femme se dirigea vers le fond du wagon, tandis qu’une voix dans son esprit lui soufflait qu’elle était folle de bouger, alors que, seconde après seconde, elle perdait un peu plus de sang, et de conscience des choses. Des voix retentirent dans son dos. Les secours étaient arrivés auprès de la jeune femme, qui apparemment s’appelait Savannah, et que les deux secouristes connaissaient. Ils avaient l’air vraiment inquiets. S’arrêtant quelques mètres plus loin, elle songea à observer la scène, mais, lorsque l’un des médecins annonça qu’il allait devoir enlever les fragments de verre de sa jambe, Romy tourna immédiatement le dos à la scène, paniquée.
    Elle n’en pouvait plus. Elle n’avait marché que deux minutes, et parcouru à peine 5 mètres, mais elle sentait déjà la force lui quitter. A bout de souffle, elle se retint sur le dos de l’un des sièges vides du wagon, essayant de reprendre calmement sa respiration. Le wagon devenait flou de secondes en secondes, et elle sentait le sol tanguer sous ses pieds. Un coup d’œil à sa main lui fit constater ce qu’elle redoutait. Maculé de sang, son pansement en jean ne lui était d’aucune utilité, et le liquide rouge gouttait sur le sol noir de poussière et de débris de verre. Goutte après goutte. Elle détourna le regard. Deux personnes se dirigeaient vers elle, peut-être était-ce les secours, les jeunes hommes qu’elle avait vus précédemment. Elle entrouvrit la bouche pour les appeler, voulait crier, mais un faible son sortit. « Je…ça va bien je vous assure, ça rouuuuuuuuuuuuuule ! Elle délirait...légèrement. Je… vais m’asseoir, vous occupez pas de moi messieurs, des gens ont plus besoin de…» Brutalement, tout disparut. Le wagon, la douleur, le sang qui coulait, les silhouettes des secouristes qui se dirigeaient vers elle en tentant d’éviter les bouts de verre tranchants. Il n’y eut plus d’un abîme, noir et froid, dans lequel elle tombait lentement. Glissant de son siège, Romy tomba sur le sol froid du wagon, inconsciente.
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MessageSujet: Re: Boum, Boum... Oh. [Commun]   Boum, Boum... Oh. [Commun] EmptyJeu 15 Juil - 12:55

Lorsqu'on est dans cet état assez végétatif, entre le coma, la mort et la survie par petites touches, on se prend à délirer quelque peu, à perdre la notion du temps, à se représenter en heures ce qui se compte pourtant en secondes. On perd notion de la réalité, chaque sensation nous semble toute nouvelle, comme tout droit sortie d'un nouveau monde, monde parallèle dont on aurait jusque là délibérément ignoré la réalité, l'existence. Et on est tenté de se laisser émerger dans toutes ces nouvelles sensations, oh, juste pour voir, juste pour savoir comment c'est, comment ça fait, ce qu'on ressent une fois totalement incorporé à ces nouvelles sensations. Mais c'est là une grave erreur, comme le début de la fin : c'est posé la plume d'un crayon sur le parchemin que nous tend la mort, et commencer à former les premières envolées de notre signature, signature qui offrirait notre âme à la Grande Faucheuse, avec de très minces garanties d'un retour en arrière. Se rétracter, c'est très compliqué, à croire que la Mort est intraitable en affaires et qu'elle part du principe que ce qui lui est dû lui est dû. Mais rester dans la conscience de ce qui se déroule réellement, ça n'a rien de bon non plus. Notre coeur s'affole en réalisant ce que la réalité que l'on sent peut entraîner, notre souffle se fait plus court, coupé par la peur et la crainte. Et on a peur de faire le moindre geste, parce qu'on ne voudrait surtout pas aggravé les choses. Hors, resté immobile, sans se battre, c'est tout autant poser la plume du stylo sur le parchemin scellant notre âme à la Mort. Alors, toute la complexité de la situation, c'était de savoir quoi faire, en sachant très bien qu'il n'y avait aucune solution miracle, aucune action primordiale et parfaite. On devait tous trouver quoi faire, comme on le doit à chaque moment de notre existence. Après tout, c'est nous et nous seul qui vivions notre vie, la moindre décision devait alors nous revenir, nous appartenir. Elle, elle serrait tout contre elle Nino, elle lui parlait, tentait de le faire se tenir éveillé, même s'il baillait, commençait à protester et à ronchonner, se disant lui même « fatigué », parce qu'il en avait « marre ». Elle le sentait encore conscient contre elle, son souffle effleurant son cou, ses petits doigts venant farfouiller sur le haut de la jeune femme, dans ses cheveux collant par la sueur, la fumée et le sang, par cet air lourd et sec tout en étant si humide à la fois, sensation étrange d'être dans une situation paradoxale et surréaliste.

Elle avait abordé le sujet de la mère de l'enfant. Elle voulait en savoir plus sur elle, pour être en mesure de les faire se retrouver le plus rapidement possible. Mais il n'était pas très loquace, et elle comprenait parfaitement cela. Après tout, il était terrifié, et penser à sa mère ne lui faisait que se rappeler qu'elle devait être là, avec lui, à le serrer dans ses bras, à lui remettre en place cet épi rebelle, alors que, malheureusement, elle n'était pas là. Mais Karyn savait que c'était essentiel, et que, peut être, s'ils venaient à mourir, ce qu'elle n'espérait vraiment pas, le petit garçon s'éteindrait sur une dernière pensée pour sa mère. Est ce que la dernière pensée de Krystal avait été pour elle ? Est ce qu'elle aussi s'était sentie égarée, engourdie de partout ? A quoi avait-elle pensé pour trouver le courage de se battre pendant tant d'heures contre cette mort qui voulait tant l'emporter, qui aurait dû l'emporter, dès que ce camion avait percuté son véhicule ? Les médecins qui s'étaient occupés d'elle n'avaient jamais promis de miracle à la jeune adolescente qu'était alors Karyn, et elle leur en était tant reconnaissant au jour d'aujourd'hui, même si à l'époque, elle leur en avait farouchement voulu. Non, pas de miracle, juste l'affirmation que Krystal était une battante, qu'elle était une miraculée. Cela n'avait eu aucun sens à l'époque, Karyn ne voyant pas trop en quoi se retrouver allongée dans ce lit d'hôpital avec ce moniteur bippant sans cesse, tous ses tuyaux partout, toutes ces perfusions, tenait du miracle. Mais malgré le spectacle à vous briser le coeur que cela était, Karyn avait au moins pu revoir sa mère, en vie, avant que celle ci ne s'éteigne. Elle avait été auprès d'elle, lorsqu'elle était partie.

Soudain, il y eut ce petit bruit qui la tira de tout délire, de tout songe, de toute réminiscence du passé, ce petit bruit qui réveillait en elle de vieux souvenirs. Ce petit bruit qui lui rappelait toutes ces fois où sa mère, légèrement fatiguée et un peu agacée, leur avait demandé, à ses demi frères et à elle, d'arrêter de siffler ainsi dans leurs sifflets de plastique, cadeaux trouvés dans les céréales. Le bruit en était strident, désagréable à l'oreille, et ce même si on soufflait à peine dedans. Tournant le regard vers Nino, elle tendit une main déviant légèrement d'un côté et de l'autre, alors qu'elle avait de plus en plus de mal à ne pas avoir la vision qui se troublait. Elle passa l'un de ces doigts sur cette ficelle qui pendait au coup du jeune homme, avant d'écarquiller aussi grand qu'elle le pouvait les yeux, c'est à dire, pas énormément. Un sifflet ... L'enfant avait un sifflet autour du cou. Nino se redressa légèrement, enlevant l'embout de sa bouche, et pencha la tête de côté. Comme elle pouvait le faire lorsqu'elle se posait une question, comme les chiots pouvaient le faire à la sonorité d'un mot encore inconnu pour eux.

« C'est mon sifflet ... Je l'ai trouvé dans le paquet de céréales, un jour, et je l'emmène partout avec moi même si Maman aime pas trop. »
« Nino, tu crois que tu pourrais souffler plus fort dedans ? ... On peut se relayer si tu veux, mais l'essentiel, c'est de souffler dedans, pour que les héros qui vont venir nous sauver arrivent plus vite, parce qu'ils nous auront entendu et sauront où on est ?! ... »
« Je ... Je suis fatigué Karyn, mais je veux bien essayer ... Je te le donne quand je peux plus. »

Aussitôt, il porta de nouveau l'objet à ses lèvres, avant de fermer les yeux et de souffler dans l'embout. Un bruit strident, et assez fort, se fit alors entendre. La jeune femme avait les oreilles qui sifflaient, le bruit en étant trop proche, mais elle s'en moquait bien, prête à tous les sacrifices pour se faire repérer le plus vite possible, pour se tirer de là et ne plus y remettre les pieds avant que tout aille mieux, pour revoir Nate et leurs fils, pour juste être saine et sauve, pour que Nino retrouve sa mère et que tout ceci ne soit plus qu'un mauvais souvenir.
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