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 Un chien blessé [Libre]

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MessageSujet: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyMer 3 Juin - 5:58

    « Vous n’avez pas sauvez les bonnes personnes. Vous auriez pu sauver votre femme si vous aviez laissé votre fille dans la voiture. »
    Personne ne lui avait jamais dit une telle chose. Mais il se l’était tellement répéter que cela lui semblait être un véritable reproche, formulé par quelqu’un d’autre que lui. Si il avait laissé sa fille dans la voiture, prit le risque qu’elle meure, mais elle ne serait pas morte, il aurait sauvé sa femme. Son fils serait mort, mais au moins, il aurait eu quelqu’un avec qui surmonter ce drame. Chaque nuit, c’était la même chose, la même histoire. Il dormait peu, un sommeil agité, rempli de ses cauchemars ou de ses phrases qui lui démontait le moral. Comment passer une bonne journée, comment arriver à sourire lorsqu’il passait une nuit comme celle-ci? Il ne savait pas du tout. À 7h00 du matin, il avait toujours cet appel. C’était sa fille.
    – Papa?
    « Oui… »
    - Tu as dormis?
    « Oui… »
    Faux, il ne dormait pas, il ne voulait simplement pas l’inquiéter davantage. Puisque c’était tout ce qu’il pouvait faire pour elle actuellement. Il n’arrivait pas à lui pardonner, il n’était pas capable de lui dire qu’il l’aimait et qu’il voulait qu’elle revienne vivre avec lui. Leur conversation se résumait à cela. Elle l’appelait pour avoir des nouvelles, puisqu’il ne l’appelait pas. Il l’aimait toujours, mais il n’arrivait pas à faire grand-chose. Si il ne parvenait pas à se pardonner lui-même, jamais il ne pourrait pardonner à Cassie et il savait. Elle savait aussi.
    « Bonne journée Cassie. »
    - Toi aussi…
    Et voilà, c’était tout. Erik se prit la tête entre les mains, toujours détruit davantage après l’une de ses conversations. Il serra fortement les mains, exerçant ainsi une pression douloureuse sur sa tête et dit d’une voix rageuse :
    « Que dirait-t-elle! … Que … dirait… ma… femme!! »
    Il releva la tête, le regard brillant de larmes. Il s’en voulait tellement d’agir ainsi. Sa femme, elle ne voudrait pas de ça, elle ne voudrait pas qu’il rejette ainsi leur fille. Elle ne devait pas supporter le voir détruire ce qui restait d’eux! Mais il était incapable d’arranger les choses pour le moment. Il se releva péniblement, prit une douche et sauta le petit déjeuner. Il ni avait rien dans cet appartement, il ne savait pas faire à manger, bref il dinerait à quelque part plutôt. Il s’habilla négligemment et se rendit au poste de police.

    Il marchait. Il avait une voiture, mais il n’avait pas envi de la conduire. Il ne conduisait plus depuis l’accident. Il y avait bien des choses qu’il ne faisait plus depuis. Comme sourire, prendre soin de lui, prendre soin de sa fille. L’unique personne qui lui restait, il l’avait abandonné depuis la tragédie.

    Absent, perdu dans ses pensées, il traversa la rue sans regarder. La première fois qu’il le fit, il ne lui arriva rien. Il rendit probablement stressé quelques chauffeurs qui manquèrent de le percuter. Mais lorsqu’il le refit près du poste de police, cette fois, il n’eut pas la même chance. Il se fit frapper. Sans grande vitesse, la personne l’avait vu, mais elle avait également cru qu’il l’avait repéré. Sauf que non, Erik était perdu dans ses pensées et il n’avait rien vu venir. Il n’était pas blessé. Il était étendu sur le sol, bien assommé, mais il n’était pas blessé gravement. Quelques égratignures, un peu de sang, et à demi-endormit par le choc, mais il allait bien. Lorsqu’une personne vint près de lui, il ne voyait pas grand-chose, seulement des ombres, l’ombre de cette personne penchée au dessus de lui. Il murmura faiblement :
    « Je suis mort … Dites-moi que je suis mort… »
    Dit comme cela ce n’était plus réellement une question, mais bien un souhait. Il y avait longtemps qu’il voulait tout abandonner et rejoindre sa femme et son fils. Mais il y avait toujours sa fille, et pour elle il devait tenir le coup, pour elle il devait surmonter cette épreuve et lui pardonner. C’était difficile, mais cela finirait par arriver. Mais pour le moment, si il pouvait être mort, ce ne serait qu’un soulagement… Sauf qu’il commençait lentement à recouvrer la vue, à se rendre compte de lui-même qu’il n’était pas mort, qu’il avait simplement été idiot et qu’il n’avait pas porté attention.

    « Vous allez-bien? » demanda-t-il en tentant de se relever péniblement. C’était de sa faute, et il n’était peut-être pas le seul blessé. Il s’en voulut soudainement d’être aussi stupide. Il ne pensait qu’à lui. Il ne regardait plus, il ne voyait plus les choses comme il les avait déjà regardé. Il était tellement pathétique. Son psy lui répétait de ne pas agir comme cela, de ne pas se rabaisser. Que rien n’arrivait pour rien. Mais il ni pouvait rien, c’était plus fort que lui. Il posa finalement les yeux sur la personne qui l’avait percuté. Aucun signe de blessure, il devait uniquement lui avoir causé une grande frayeur. Il aurait sourit. Mais il ne souriait pas. Depuis l’accident, il ne souriait plus, ou très peu. La plupart du temps si il le faisait c’était un sourire forcé, sans grande conviction.

    « Je vais payer, si il y a des dégâts sur votre voiture. » dit-t-il calmement, toujours sur le sol, en tentant de recouvrer ses esprits. Comme si cette personne se souciait de la voiture. Et entre-vous et moi, ce n’était pas la voiture qui devait avoir des blessures. Erik était simplement ainsi. Il ne voulait surtout pas devoir quelque chose à quelqu’un, il évitait les discussions, les relations, il ne savait plus comment se comporter en société. Il était devenu un animal. Un animal toujours courtois et poli, mais qui pouvait perdre son sang froid. Comme un chien blessé… Un chien blessé, voilà ce qu’il était. Il avait besoin d’aide, tout en lui criait la détresse. Mais personne ne le connaissait, personne ne pouvait savoir.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyMer 3 Juin - 18:17

    Combien de verres avait-il but avant de prendre le volant ? Trois, quatre ? Dix ? Il ne savait plus. D’où venait-il ? Dans quel bar du centre ville avait-il but jusqu’à ne plus savoir comment il s’appelait, à quelle famille il appartenait ? Il l’avait oublié ça aussi. Pourquoi avait-il bu autant ? Ca par contre il s’en souvenait, bien malgré lui, c’était pour ça qu’il avait but autant, oublier ce qui s’était déroulé deux jours plus tôt, le Bal Black & White. Le jour où sa vie toute entière avait basculée. Le soir où son grand père Giovanni Spinelli avait trouvé la mort, assassiné d’une balle en plein cœur sous ses yeux. Il avait voulut oublier cette perception tenace d’être encore couvert du sang de son grand père, en noyant son esprit sous l’alcool, mais c’était peine perdue, alors qu’il conduisait, malgré son taux élevé d’alcool dans le sang, il se sentait encore poisseux du sang de celui qui avait été son grand père. Son téléphone ne cessait de sonner depuis cette nuit, des journalistes, sa famille, ses amis, mais il s’en fichait, depuis la mort de Giovanni il était comme déconnecté du monde. Il n’avait plus pleuré depuis cette nuit là, d’ailleurs il était sur d’être capable de gérer sa peine, mais voila il se sentait encore incapable de parler de ce qui s’était passé au Bal. Il ne pouvait pas, c’était trop dur, l’impuissance qu’il avait ressentit était encore trop présente dans son esprit, il avait besoin d’un peu de temps. Mais il savait qu’il n’en avait plus, le lendemain il devrait se rendre au commissariat, subir l’interrogatoire du commissaire et de ses adjoints, il devrait parler et cela le terrifiait, il ne désirait qu’une chose oublié ce qui s’était passé. Il avait fait alors une chose qu’il n’avait pas faite depuis des années maintenant, il était entré dans un bar et avait but pour oublier. Oh il aurait très bien pu appeler Sara, Ilena, Leandro, Thalie, mais il n’avait pas le courage d’affronté une conversation, la solution de facilité c’était l’alcool, c’était une erreur et il en avait conscience mais qu’avait-il à perdre ? On était en plein milieu de la journée, lorsqu’il serrait enfin en paix il attendrait dans une chambre d’hôtel ou un café d’être assez sobre pour rentrer chez lui, l’appartement de Sara, car depuis la mort de son grand père il n’avait pas remit les pieds à « la maison » des Spinelli, comme si l’interdiction du patriarche planait encore au dessus des lieux.

    Boire ainsi, seul n’était pas une solution, et l’alcool a ce pouvoir de rentre les gens stupides, il avait bu plus que de raisons, à tel point qu’il en était venu à penser aux évènements qui s’étaient déroulés au bal, a ce qu’il avait fait, a son altercation avec son grand père, à sa fuite lorsqu’Ilena lui avait apprit qu’il n’y avait plus rien à faire, au moment où il s’était écroulé dans les bras de Sara… Alors il avait bu encore plus, jusqu’à oublier ses bonnes résolutions, celles d’attendre d’être assez sobre pour rentré, celle de ne prendre la voiture (la BMW Z3 de Sara lui servait toujours de moyen de locomotion) pour rentré. Il avait pensé à Sara qu’il avait laissé endormie à l’appartement sans même un mot, à Dante injoignable depuis le meurtre, il s’était dit qu’il devait rentrer, qu’il était assez sobre pour conduire. Et c’était une erreur. Après avoir payé « la note », il était sortit et la lumière du jour naissant sur la ville l’avait aveuglé, il aurait du se douté en cet instant qu’il n’était pas en état de conduire, mais il s’était contenter de mettre ses lunettes de soleil et de marché d’un pas qu’il croyait droit et résolu, alors que chacune de ses foulées étaient hésitantes, vers la voiture garée un peu plus loin. Il s’y était prit à plusieurs reprises avant de pouvoir entré la clé dans le contact, et avait mit ça sur le compte de la fatigue du à de trop nombreuses nuits sans sommeil. Avant de démarrer il avait inséré dans le lecteur CD le dernier album d’un groupe de rock peu connu afin de se maintenir éveillé, vérifiant le portable qu’il avait laissé sur le siège passager il constata que Sara avait tenté de le joindre plusieurs fois déjà. Il testa sa voix avant de composé le numéro de sa belle, la demoiselle était déjà en ligne aussi bascula t-il sur la messagerie presque aussitôt.

    « C’est moi Princesse. Je vais bien ne t’en fais pas, j’avais juste besoin de faire un tour. » Sa voix était claire bien qu’un peu enrouée, il avait toujours su faire bonne figure au téléphone comme dans la vie, cela n’avait apparemment pas changé, il ne voulait pas qu’elle s’inquiète pour lui, il allait bien, il allait bientôt reprendre le dessus. « Excuse moi de ne pas t’avoir laissé un mot, j’étouffais, j’avais vraiment besoin d’air. Je serais à la maison dans une demi-heure, grand maximum. Attends moi, on terminera notre nuit ensemble. Je t’aime. »

    Voila ce qu’on appelait un très bon menteur, il n’allait pas bien, mais lui-même le niait, une demi-heure, peut être un peu moins s’il conduisait un peu plus vite, les rues à cette heure était encore vide, il était trop tôt, cependant il devrait conduire prudemment, il ne voulait pas causer d’accident, il savait qu’il avait but et même s’il se sentait apte à conduire, il ne prendrait pas de risque. Doucement il fit démarrer la voiture, l’avantage du centre antique était que les rues étaient petites et étroites, forçant les conducteurs à rouler au pas. Julian se sentait fatiguer, très fatigué mais il ne désirait pas s’arrêter, il avait promit à Sara d’être là rapidement, il ne voulait pas l’inquiéter inutilement. Son attention petit à petit se relâchait, il était en train de s’endormir au volant lorsque l’accident survint, heureusement pour le piéton dans son « assoupissement », Julian avait relâché la pédale de l’accélérateur, il ne roulait qu’à une trentaine de kilomètres heure. L’accident eut l’effet d’un électrochoc, surtout lorsqu’il aperçu l’homme au sol. Il coupa le moteur, se propulsa hors de la voiture près de l’homme, manquant de peu de perdre l’équilibre. L’homme murmura quelque chose que Julian n’entendit pas, un haut le cœur lui soulevait la poitrine, il était allé trop vite, son estomac remplit d’alcool et vide de toute nourriture ne supportait pas le choc, alors que l’homme se relevait en lui parlant Julian sentit son estomac se révulser. Il fit quelques pas avant de s’écrouler sur les genoux au sol et de rendre le contenu de son estomac sur les pavés de la rue. La tête lui tournait, il se sentait mal, il empestait l’alcool qui plus ait. La vue du peu de sang qui perlait à la blessure à la tête de cet homme qu’il avait renversé avait fait monter un flot de bile à ses lèvres. Sa vue se tâchait de petit points noirs, au fur et à mesure que son estomac se vidait il sentait ses forces diminuées, il n’aurait jamais du prendre la voiture jamais. Mais les mauvaises idées, il les cumulait ses derniers temps, ce n’était plus un scoop.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyMer 3 Juin - 19:28

    Il venait de se faire frapper par une voiture, et il n’était pas mort. Voilà ce qu’il retenait de cette histoire pour le moment. Pourquoi est-ce que sa famille est morte, et pas lui. Pourquoi est-ce qu’il ne pouvait pas mourir puisqu’eux étaient morts? Cela faisait plus de six mois qu’il se posait cette question sans trouver de réponses qui le satisfaisait pleinement. Il y avait toujours sa fille, c’était pour elle qu’il était en vie. Mais il ne prenait même pas soin d’elle, il ne lui disait pas qu’il l’aimait et il ne la protégeait pas. Il ne parvenait même pas à traverser cette épreuve en sa compagnie. Alors quelle différence y aurait-t-il si il mourrait? Aucune, vraiment aucune. Du moins, c’était ce qu’il croyait. Il avait toujours été un homme bien, qui n’hésitait pas à venir en aide aux autres. Maintenant plus rien n’avait d’importance, aider les gens, il ne s’imaginait même pas en train de le faire. Il n’aimait plus, il ne voyait plus les belles choses autour de lui. Il était à l’endroit où il avait vécu lorsqu’il devait avoir quatre ans, et il n’était même pas capable d’apprécier. Voilà ce qu’était devenue sa vie. Misérable et sale. Il se dégoutait lui-même. Tout ce qu’il avait espéré, c’était mourir lorsque cette voiture l’avait frappée. Mais il n’était même pas blessé. Le conducteur en revanche, il n’avait pas l’air bien du tout. Lorsque le jeune homme sortit de la voiture, Erik ne le remarqua pas immédiatement. Il avait la vue légèrement embrouillée et il était un peu perdu. Mais lorsqu’il récupéra ses esprits, ce fut pour le voir vomir sur le trottoir près de lui. Peut-être qu’il avait reçu un coup dans le ventre, il pouvait être blessé. Erik n’allait quand même pas le laisser tomber. Une autre mort sur la conscience, il s’en passerait bien. Il s’approcha lentement de lui et murmura :

    « Hé … Vous allez bien.. »

    Il le releva doucement, il avait terminé de vomir. Rapidement, l’odeur qu’il dégageait lui monta aux narines et il recula vivement. L’alcool. Ce jeune homme empestait l’alcool. Comme sa fille lorsqu’elle avait prit le volant, et qu’il avait revu pour la dernière fois sa femme et son fils. Il venait de se faire frapper par un gamin qui avait bu. Non, lui ce n’était pas ainsi qu’il voulait mourir. Rapidement, sous le coup de l’impulsivité et de la colère, son visage s’était fermé. Il avait bien un peu de sang, il avait bien mal dans tous ses membres, mais ça n’avait plus d’importance. Il s’approcha de Julian et du revers de la main il le gifla fortement. Du plus fort qu’il le pouvait avec un coup de ce genre. Il s’approcha de nouveau de lui et il l’agrippa par le collet. Le fixant dans les yeux il murmura d’une voix grave, agressive et difficile quelques mots qui sortirent sans qu’il ne prenne réellement le temps d’y songer. Des mots qu’il aurait dû dire à sa fille lorsqu’il savait qu’elle conduisait en état d’ébriété.

    « Si j’avais été une famille… Si j’avais été une femme, une fille et un petit garçon. Si vous nous aviez tués ce matin. Est-ce que vous croyez que votre monde c’est écroulé à ce point là? Est-ce que ce que vous vivez, ce qui vous pousse à conduire ainsi, est réellement pire que ce que vous auriez pu nous faire?! Est-ce… »
    Sa voix s’éteignit. Il eu un étourdissement et tomba sur le sol. Un étourdissement passager, il s’était frappé la tête et ensuite il s’était relevé, avait frappé ce jeune homme et s’était mit à l’engueuler. C’était un peu rapide pour un crâne qui tentait de s’en remettre. Il se redressa lentement, se mit à genou mais resta sur le sol, il fixait le sol sans prononcer un mot de plus. Il venait de frapper quelqu’un, encore une fois. Comme il avait frappé sa fille. Il l’avait fait impulsivement, sans y songer. Il n’avait jamais été impulsif avant. Il tremblait légèrement mais son regard était vide. Il agissait n’importe comment. Il n’était pas dans la vie de ce jeune homme il ne savait rien sur lui. Mais il savait une chose. L’alcool ne pardonnait pas, et surtout ça ne réglait absolument rien.

    « Vous ne reprendrez pas le volant. Appelez un taxi, un ami, ce que vous voudrez, mais si vous reprenez le volant je vais vous faire passer la journée en taule. Vous m’accuserez de coups, vous ferez ce que vous voudrez, mais moi, je ne vais pas vous laisser reprendre le volant. » dit-t-il d’un ton ferme et rapide. Il fixait toujours le sol d’un air absent. Il avait dit ce qu’il avait à dire et pour la première fois en six mois, il venait de prendre une décision dont il était fier. Ce jeune homme n’avait pas à détruire son univers et celui de quelqu’un d’autre. Il était flic, il devait faire son boulot, alors voilà, il le faisait. Tremblant ainsi sur le sol, il ne devait pas avoir l’air tellement crédible, mais c’était ainsi. Il releva un peu la tête vers le ciel, se retenant toujours de ne pas avoir l’air encore moins crédible. Si au moins il l’avait tué… Il n’aurait pas à faire son foutu boulot. Un boulot qu’il n’avait pas fait avec sa fille. Ce garçon n’était pas son fils, il n’avait pas à agir comme tel.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyMer 3 Juin - 23:42

    Il n’aurait pas du boire autant, il n’aurait pas du boire du tout, c’était une des choses qu’on lui avait apprit en cure, ne pas succomber à l’appel de la tentation dès qu’une contrariété, un drame survenait, il avait apprit beaucoup de chose en cure, et en l’espace de six ans il avait appliqué les règles avec sagesse. Jamais il n’avait succombé, oh bien sur il buvait lorsqu’il sortait, il avait même fumé un joint avec des amis « dorés » des mois plutôt, mais jamais encore il n’avait eut un comportement à risque, un comportement d’accro. Ce « matin » il avait bu pour oublié, oublié qu’il avait mal, il avait bu machinalement pour apaisé sa peine, sa douleur, sa colère contre lui-même. C’était un comportement dangereux, un comportement qui s’il n’était pas tuer dans l’œuf pouvait très vite prendre de l’ampleur, on restait un drogué toute sa vie. Bien sur il aurait pu appeler un proche pour évacuer sa tristesse, sa douleur, mais il n’était pas ce genre d’homme, il était fier, il réglait seul ses problèmes, trop fier et surtout trop con pour demander de l’aide. Il n’aurait jamais du prendre la voiture, pas dans cet état. Et il le réalisait alors que cet homme gisait au sol. L’alcool vous fait vous sentir invincible, vous êtes sur de ne rien craindre, d’être totalement lucide, bien mieux que lorsque vous étiez sobre, mais l’alcool est une substance trompeuse, qui fait faire aux Hommes bien des erreurs, et c’était là une erreur que Julian avait commit. Il aurait pu tuer cet homme, lorsqu’il avait eut sa première voiture, lorsqu’il retapait son Aston Martin Vanquish dans le garage de leur résidence à Paris Livio n’avait eut de cesse de lui répéter qu’une voiture c’était une arme. On pouvait se tué en la conduisant mais on pouvait aussi être un danger pour les autres. Combien de fois Julian lui-même avait répéter à ses cousines lorsqu’elles partaient en soirée qu’il préférait être réveiller à trois heures du matin pour aller les chercher que de les savoir dans la voiture d’un adolescent qui avait trop but ? Alors qu’il vomissait le contenu de son estomac sur le sol il repensait à ses précieux avertissements qu’il avait été incapable de suivre aujourd’hui. L’homme s’était approché de lui, lui demandant s’il allait bien.

    Incapable de répondre de façon cohérente il se contenta de hocher la tête de haut en bas, oui ca allait, c’était juste qu’il s’était agité un peu trop vite et que son estomac n’avait pas supporté d’être secouer de la sorte. C’était un comble, il venait de renverser cet homme et lui se préoccupait de comment son chauffard allait. Il l’aida à se redresser un peu, Julian ne comprit pas tout de suite ce qui s’était passé, il avait vu le visage de l’homme se fermer à double tour, il avait vu les larmes dans ses yeux, la colère aussi, il avait vu la main s’approcher de son visage, mais il n’avait pas comprit, ce n’est que lorsque sa joue le cuisit qu’il comprit que l’homme qu’il avait renversé venait de le gifler. Il venait de se faire gifler par un homme, en voila une situation inédite pour lui. L’alcool aidant il aurait peut être sourit de travers, mais l’homme ne lui en laissa pas le temps l’invectivant vivement. Ses paroles heurtèrent Julian avec force. Il savait tout ça, il savait que ce que lui disait cet homme était vrai. Mais voila il n’était simplement plus en état de réfléchir correctement, alcool, peine, culpabilité ? Il n’aurait su le dire, il savait que cela aurait pu être une femme avec une poussette, cela aurait pu être Savannah et Matteo, Calypso, Thalie, Ilena se rendant en cours, en s’endormant son pied aurait pu écraser l’accélérateur plutôt que de le relâcher. Sa joue le cuisait, cet homme le tenait au collet, même s’il avait raison, même si c’était vrai, Julian ne rêvait que d’une chose, frapper, frapper fort, vite.

    Mais l’homme ne lui en laissa pas le temps, s’écroula sur le sol, un étourdissement passager, une voiture lui était rentrée dedans, sa tête avait cognée le sol, il s’était redressé trop vite, Julian déséquilibré s’écroula sur les genoux, l’alcool faisait des ravages dans son crâne, comme des dizaines de cloches tintant dans son esprit. Sa joue le cuisait encore mais cela ne le dérangeait plus, complètement ivre, l’alcool balayait la souffrance. Lui le petit fils du défunt sénateur venait de percuter un agent de police, même agent qui l’avait frappé, enfin si tant est qu’une gifle était un coup, appeler un taxi, un ami, ne pas reprendre le volant ? Il avait raison c’est ce qu’il aurait du faire, mais Julian n’était pas en état d’écouter ou de faire ce que lui disait qui que se soit. Le rire montait dans sa gorge, un rire nerveux, c’était plus fort que lui. Son grand père venait de mourir et lui venait de renverser un flic alors que le lendemain il était attendu au commissariat, le rire éclata dans le silence pesant qui s’était installé entre les deux hommes.

    Julian Spinelli riait du ridicule de la situation, de sa tendance naturelle a attirée les emmerdes, il riait de son univers explosé qui ressemblait de plus en plus au monde de Oui Oui où toutes les situations étaient susceptibles de se produire. Il riait. Il riait pour la première fois depuis l’assassinat. Mais peut être se serait-il abstenu s'il avait su ce que l'inspecteur de police avait vécu.

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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyVen 5 Juin - 4:36

    Il s’était emporté. Comme il le faisait depuis la mort de sa femme et de son fils. Il n’avait plus la moindre contenance sur ses actes et ses émotions. Il agissait stupidement et c’était pourquoi il était relégué aux affaires ennuyeuses, celles qui ne nécessitait pas le port d’une veste pare balle, et d’un fusil. Celles qui l’empêchaient d’être continuellement en contact avec les gens et la vie compliquée, celle où il y avait des accidents et des meurtres, des personnes qui buvaient et qui tuaient. Des jeunes hommes, comme celui qu’il venait de rencontrer ce soir qui faisaient des choses stupides. Il pouvait avoir de terribles ennuis pour s’en être prit à lui. Mais il s’en fichait. Les ennuis ils les avaient eues peu de temps après l’accident…

    ***


    -Vous être certain que ça va aller? demanda le chef de son département d’un air inquiet. Quelques jours seulement s’étaient passés depuis la mort de sa femme et de son fils et Erik revenait au boulot comme si de rien était. Pourtant il semblait réellement bien, rien ne le forçait à le mettre dans les bureaux. Sauf qu’il ne savait pas qu’il fallait uniquement un petit quelque chose, un petit évènement pour fait exploser le pauvre homme. Erik s’était rendu sur les lieux d’un accident, il était le premier, un peu comme lorsqu’il avait trouvé sa famille. Un homme, en alcool avait percuté une femme, enceinte. Il ne l’avait pas tué, mais vu tout le sang, et les douleurs de la femme, elle avait perdu le bébé. Cela fut confirmé par la suite. Erik prit le temps de s’assurer qu’elle allait bien et qu’il ne pouvait rien faire d’ici l’arrivé des secours. Enfin, il aurait pu faire son boulot, rester près d’elle et l’accompagner, le temps que des gens arrivent. Mais il n’avait rien fait de tout cela. Qu’avait-t-il fait à la place? Il s’était était évidement prit à l’autre homme, il l’avait tabassé, il lui avait hurlé des injures, il s’en était prit à lui un peu comme il venait de le faire avec Julian mais au moins cent fois pire. Il l’avait vraiment amoché et il aurait pu aller en prison pour cela. Évidement il avait été sauvé par la psy, les flics et par ce qu’il avait vécu. Il n’avait même pas perdu son boulot. Il était simplement, plus là, il avait dû déménager, apporter sa fille loin de là, pour elle et pour lui. Prendre du temps pour se remettre émotionnellement de cette histoire. Mais vivre seul comme il le faisait actuellement, il ne croyait pas qu’il était possible de se remettre ainsi.

    ***


    Erik tourna les yeux vers Julian. Il s’était effondré sur le sol, à genou, comme lui. Le policier ne savait pas qui il était. Il devait être l’unique personne de cette ville à ne pas savoir. Il avait quitté l’endroit trop jeune pour connaître les familles et il était de retour depuis quelques jours, il était au courant pour l’homme qui avait été assassiné. Mais il ne savait pas qui étaient les suspects. Bref, il serait probablement mit au courant aujourd’hui. Mais pour le moment. Ce garçon était un type comme les autres. Un jeune homme qui venait de lui rentrer dedans. Qui était saoul et qui était dangereux. Un garçon qui semblait aller mal toutefois et ça, Erik pouvait le sentir. Mais ça, c’était uniquement parce qu’il était père. Parce qu’en tant que personne, en tant que lui-même, il avait bien de la difficulté à être compatissant avec les autres depuis six mois maintenant. Mais il devait être uniquement un peu plus vieux que sa fille. Il lui en voulait d’avoir agit ainsi. Sauf que sa colère, il l’évacuait envers sa fille. Il fut tout de même surprit de l’entendre rire. Pourtant, il savait que ce n’était pas ce qu’il venait de dire qui le faisait autant rire. Erik finit par se redresser, lentement, puis il se dirigea vers la voiture de Julian. Il ouvrit la portière et récupéra simplement les clés. Il verrouilla la belle bagnole et revint vers le jeune homme. Il s’arrêta devant lui, ne disait rien durant un moment puis finalement il le prit calmement par le bras, l’aidant à se redresser.

    « J’allais déjeuner. Dans un petit restaurant tranquille. Tu vas venir avec moi, tu vas boire un peu de café, tu vas manger et puis tu vas me parler. Ensuite je déciderais si je vais te reconduire chez toi, ou au poste de police. » dit-t-il d’une voix basse, en fixant sérieusement Julian dans les yeux. Ce n’était pas exactement le moment de jouer les cons, il valait mieux qu’il se réveille si il ne voulait pas se retrouver derrière les barreaux. Erik lui fournissait l’occasion de se dessaouler sans avoir davantage d’ennuis. Bien sûre, cela impliquait de discuter, d’ouvrir la bouche et de laisser sortir des mots qui lui serait probablement difficile à prononcer. Mais il n’avait pas le choix, car le suivre et aller manger était une chose, mais parler en était une autre pour Julian, n’est-ce pas?
    « À moins que tu veuilles directement aller au poste. C’est l’autre option » dit-t-il en s’avançant puis en se retournant vers Julian, attendant une réponse ou bien qu’il s’avance simplement avec lui en direction du restaurant.

    Lorsqu’il eu la réponse qu’il attendait, ils se mirent en marche en direction du restaurant. Ils n’eurent qu’à faire quelques pas. C’était un petit endroit agréable, ils étaient seuls à cette heure là. Un endroit qui ne semblait pas tellement connu près du poste de police. C’était simple, peut-être pas le genre de restaurant qu’un riche héritier avait l’habitude de côtoyer. Erik invita Julian à s’installer à une table et commanda deux cafés. Vu la façon dont il avait vomi, il se disait qu’ils feraient mieux d’attendre avant de manger. Et il n’était pas pressé, il ne poussait personne, il voulait simplement, que durant tout le temps qu’ils passeraient ici, ce jeune homme lui adresse la parole. Qu’il dise quelque chose pour qu’il prenne la décision de ne pas le mettre derrière les barreaux. La serveuse, douce calme vint leur porter leurs cafés, avec du lait et du sucre pour qu’ils puissent mettre ce qu’ils voulaient puis les laissa tranquille. Erik la remercia poliment puis s’attarda davantage à son café qu’à Julian.

    « Parle. » dit-t-il finalement, en posant les yeux sur Julian. Il avait prononcé ses mots sèchement. Il attendait quelque chose. Pas tellement, simplement quelque chose. Il voulait une discussion. Pas uniquement pour Julian, mais pour lui également. Il ne voulait plus s’en prendre ainsi aux gens. Il devait réapprendre à discuter, à être calme et correct.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyVen 5 Juin - 17:48

    Julian avait toujours été de ceux qui désapprouvait les méfaits de l’alcool, pourtant il avait été pendant un certain temps un accro à la bouteille, de ces quinze ans à ses dix huit ans, enfin plutôt jusqu’au jour où il avait mit son poing dans la figure de Livio, il avait nié avoir un quelconque problème avec l’alcool, il n’était qu’un « adolescent comme les autres ». Certes il buvait, fumait des substances plus ou moins licites, mais jamais ses notes en « classe » n’avaient chutées, il était toujours aussi assidus et veillait sur ses cousines. Mais les faits étaient là, lorsqu’il était en soirée, avec ses amis « aisés » ou « boursiers », il fumait, buvait, jusqu'à en oublier sa mère, l’abandon de son père, et le mal être qui le rongeait. Il s’était secouer lorsqu’un jour complètement déchiré il avait envoyé un coup de poing à Livio après qu’il eut évoqué sa mère. Là il avait comprit qu’il avait un problème, et avec l’aide de ses parents adoptif il avait tenté de le régler. Mais rien n’est jamais facile, et Julian avait apprit une chose en cure, il était très facile pour un ancien Junky de replonger.

    ***

    Julian se réveilla en sursaut, sa nuque et son dos ruisselaient d’une sueur poisseuse, ses membres étaient agités de tremblements et son front brûlait de fièvre. Il haletait, cherchant à reprendre son souffle, les mains plaquées sur sa gorge comme pour s’assurer que personne ne l’étranglait. Il tentait de prendre de longue inspiration mais n’y arrivait pas, à chaque fois il haletait un peu plus, comme si un couteau planter dans ses côtes l’empêchait de respirer. Il se laissa retombé sur son lit en tentant vainement de se calmer et d’apaiser la douleur sourde de son cœur battant à tout rompre contre ses côtes, mais son corps semblait décidé à ne plus lui obéir. Julian mourrait de froid mais en même temps se consumait de chaleur. Il se recroquevilla sous les couvertures, il grelottait. Il aurait voulut que tout s’arrête, il ne comprenait pas ce qui lui arrivait, pourquoi était il dans cet état, il savait ce dont il avait besoin pour allé bien, pourquoi lui refusait on le bonheur et l’abandon que lui procurait la drogue ? Pourquoi avait-il accepté d’être sevré ? Cela faisait si mal. Dans son délire il crut percevoir une lumière blanche devant lui, c’est alors qu’une main fraîche se posa sur son front, apaisant le feu qui la consumait.

    « Je suis là, ca va aller, calme toi »

    Il connaissait cette voix, c’était celle d’un des médecins du centre, Nate quelque chose. La silhouette du jeune homme dansait devant ses yeux, tout était flou, il avait si froid, Julian sentit le poids d’une seconde couverture pesé sur ses épaules. La main caressait toujours sa joue, l’apaisant. Il brûlait de fièvre, les tremblements de ses membres s’étaient apaisés mais des spasmes agitaient parfois encore ses jambes, mais le calme était revenu sur son cœur encore sous le choc de son cauchemar. Il finit par s’endormir, vaincu par l’épuisement, Nate contrôla son pouls et sa température. C’était la première crise de manque de Julian, il espérait que le lendemain le jeune homme reconnaitrait être un drogué, car cette crise prouvait qu’il avait un problème, un problème qu’ils étaient en train de regler.

    ***

    Il riait, c’était stupide de rire ainsi, mais a ses yeux, et a ceux de l’alcool qui coulait dans son sang, rien n’aurait été plus drôle que pareil situation. On aurait pu se demandé pourquoi Julian était sortit ce matin se saouler dans un bar, même si à l’origine il avait prévu de ne boire qu’un verre. La raison était simple, vraiment très simple, alors que l’aube pointait à peine son nez, son mobile s’était mit à brillé dans la pénombre de la chambre qu’il partageait avec Sara, la jeune femme dormait encore et c’était tant mieux, l’un d’eux au moins devait pouvoir se reposer. Julian n’avait pas fermé l’œil depuis des heures, aussi s’était-il emparé de son téléphone par réflexe, il aurait mieux fait de s’abstenir, il aurait du se douter que cet enfoiré de fils de p*te allait ouvrir sa grande gueule, il le savait, pourtant il ne s’était pas douté que ce serait sous cette forme là. Cet enfoiré « accusait », il l’accusait lui, sa famille, Sara, ses amis. Ce fils de pute. Cet enfoiré faisait ses choux gras avec la mort de son grand père ! C’en était trop, il avait besoin de se calmer, il avait besoin de s’aérer, de quitter cet appartement dans lequel il s’était isolé excepter pour rentrer chez lui voir ses cousines. Il avait besoin de retrouvé une ambiance calme, feutrée, anonyme, un endroit où il pourrait être seul quelques instants. Quelques instants qui s’étaient transformés en plusieurs heures, jusqu’à ce que Sara se réveille. Et maintenant a cause de ce saleté de journaliste il était ivre, il avait percuté un flic et riait à gorge déployée alors qu’il était dans la merde. Soudainement le rire de Julian se brisa dans une note qui avait tout de l’hystérie, le policier se tenait près de lui, les clés de Sara disparurent dans la poche de sa veste, il prit calmement le bras de l’héritier et l’aida à se redresser, Julian vacilla avant de trouver ses appuies. L’homme qui devait avoir l’âge de son père adoptif lui proposa un marcher, ils allaient déjeunés ensemble, Julian buvait un café, mangeait et ensuite si l’inspecteur le jugeait apte il le ramènerait chez lui ou sinon il finirait au poste de police. L’homme dont il ignorait même le nom le fixait de ses grands yeux clairs comme s’il cherchait à comprendre ce qui arrivait au jeune homme qui l’avait renversé. Julian avait beau être ivre, il savait que sa famille avait eut suffisamment d’ennuis à gérer ses derniers jours, l’enterrement, l’annonce du décès, l’harcèlement des journalistes…

    « D’accord, va pour le déjeuner…. » Répondit-il d’une voix basse, baissant les yeux vers ses chaussures.

    Ils prirent la direction du restaurant, ou tout du moins l’inspecteur le guida jusque là, dieu merci le restaurant été non loin du lieu de l’accident, Julian n’était pas en état de marché plus loin plus longtemps. Il était temps pour Julian de dessaouler, d’arrêter de jouer au con, il avait faillit tué cet homme. Le restaurant était agréable, petit et conviviale, le genre d’endroit dans lequel il avait ses habitudes, discret, anonyme, le genre d’endroit où il pouvait emmener dîner sa meilleure amie, Savannah et Matteo, Sara. Le genre d’endroit qu’il fréquentait plus souvent que les restaurants cinq étoiles où on mangeait de la nourriture dont les parts semblaient avoir étés conçut pour les mannequins. Deux tasses se matérialisèrent sur la table alors que Julian se massait les tempes a la recherche d’un peu de calme, tentant d’apaiser la migraine et l’impression de malaise dans son esprit. Son téléphone vibrait dans la poche de son pantalon, mais il ne trouvait le courage de répondre à ses appels. Trop saoul et trop honteux aussi. Julian se saisit de sa tasse de café, y mit deux sucres, alors la voix du policier perça la bulle de silence qui les entouraient « parle ».

    « Julian Spinelli. » sa voix était basse, rocailleuse, éméchée, chancelante. « Je n’aurais pas du prendre le volant, je sais que je n’aurais pas du… Je suis désolé… » Il se prit la tête entre les mains tachant de contenir la douleur dans son corps, de repousser cette envie qu’il avait de crié sa peine.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyVen 5 Juin - 22:02

    « Julian Spinelli. »
    Il n’accrocha pas sur le nom immédiatement. Il connaissait le nom de la personne qui venait d’être tuée, du moins, il l’avait entendu. Mais sur le moment, ça ne lui avait pas allumé de lumière.
    « Je n’aurais pas du prendre le volant, je sais que je n’aurais pas du… Je suis désolé… »
    Erik restait silencieux. Le jeune homme semblait vraiment avoir passé une de ses mauvaises nuits. Mais il avait prit le volant, et ça, ça ne pardonnait pas.
    « Mais tu l’as pris. » dit-t-il simplement. Sans que son ton soit sec ou agressif. C’était simplement pour lui faire comprendre, bien qu’il devait s’en rendre compte, qu’il avait fait une sacrée connerie. Il releva la tête vers Julian et ajouta d’un même ton calme :
    « Mais moi je t’ai frappé, et je n’aurais pas dû. Je suis désolé. » dit-t-il sincèrement. Ça il s’en voulait, peut-être probablement autant que Julian devait s’en vouloir d’avoir prit le volant en alcool et de lui avoir entré dedans. Ce n’était peut-être pas la même chose, mais ça avait son importance pour Erik qui n’avait pas l’habitude d’agir ainsi. Sauf depuis la mort de sa famille. Il s’était également noyé dans l’alcool, il savait ce que cela faisait d’avoir envi de boire pour oublier. Puis il avait frappé sa fille, est-ce que c’était réellement moins pire que de conduire saoul? Il aurait pu faire beaucoup plus de mal à sa propre fille. D’ailleurs, il lui en faisait toujours en ne lui adressant plus la parole.
    « Spinelli… » murmura-t-il faiblement. Cherchant à se souvenir où il avait pu entendre ce nom. Avant qu’il s’en serait souvenu, il était un très bon flic. Maintenant, les choses lui semblaient tellement dénuées d’importances, tellement lointaines qu’il oubliait le nom de l’affaire la plus importante de tout Rome. Il finit tout de même par se souvenir. Il hocha la tête. Il ne savait pas qui il était dans la famille de cet homme qui venait de mourir, mais puisque toute la famille allait bientôt comparaitre à l’interrogatoire il se disait que ce jeune homme devait en faire partit. Il n’avait à accuser personne toutefois.

    « Tu sais que si tu te présente à l’interrogatoire dans cet état, cela fait de toi un suspect encore plus important? » souffla-t-il d’une voix basse. Il détourna le regard, se disant que dans l’état où était ce jeune homme actuellement, ce n’était pas nécessairement la bonne chose à dire. Enfin, il ne s’en souviendrait peut-être pas, ou ne prendrait pas au sérieux. Erik soupira, il se demandait si il avait fait le bon choix. Il aurait certainement dû l’apporter directement au poste. Et lui, il avait peut-être besoin de soin, enfin il avait eu un étourdissement tout à l’heure, mais là, il se sentait mieux. Du moins physiquement, car mentalement ce n’était jamais mieux. Et il ne croyait pas qu’il pourrait aller mieux. Sa femme, son fils, tout ce qu’il avait il ne l’avait plus. Faux, il lui restait sa fille. Mais elle était la fautive! Elle était responsable de tout ceci, parce qu’elle avait fait la même stupidité que ce jeune homme là! Il sentit ses poings se serrer. Il devait garder le contrôle, ne pas se laisser envahir par ses émotions!

    -Je peux vous servir quelque chose messieurs? demanda la serveuse avec son calepin, prête à écrire.
    Erik leva les yeux vers elle, recouvrant son calme, certainement grâce à elle.
    « Je oui … Je vais prendre deux œufs, bacon, pains … l’assiette complète quoi. Et lui ce qu’il veut. » dit-t-il en attendant que Julian commande quelque chose. Il prit une grande inspiration et se prit également la tête entre les mains. Voilà comment il était rendu, toujours au bord du débordement, jamais réellement stable. Il n’était plus flic bon sang, il était devenu un employé de bureau, il remplissait de la paperasse à longueur de journée. Il pouvait bien devenir complètement fou.

    « Ok Julian… Ton nom est connu ici je crois … Mais moi, je ne te connais pas. Je ne sais même pas qui tu es dans l’échelle de cette famille, et tu sais quoi? Ça na pas d’importance puisque visiblement tu es assez près de la personne qui est morte pour avoir fait une connerie cette nuit. Sauf que tu n’as tué personne. Mais comment je fais moi pour m’assurer que tu ne recommenceras pas un truc aussi con, dis-moi? » demanda-t-il calmement en prenant une gorgée de son café. Il ne lui posait pas une question aussi stupide pour entendre uniquement « Je ne recommencerais pas monsieur » Il voulait entendre plusieurs mots, des phrases, qu’il lui dise qui il était, ce qui s’était passé dans sa petite tête. Erik avait toujours été très doué avec les gens, il en avait perdu, mais il savait une chose, il permettait à Julian de s’en sortir, d’éviter la prison et les ennuis et il irait simplement le reconduire chez lui. Ce n’était pas bien ça? En échange, il voulait l’entendre lui donner l’assurance qu’il ne recommencerait pas.

    « Je ne discute pas avec un imbécile. Un jeune homme bourré, mais pas idiot. Tu sais ce qui fait la différence entre un idiot et toi? Rien, tu aurais tout aussi pu tuer quelqu’un qu’un idiot l’aurait fait. Alors éloigne-toi de la ligne qui te sépare de l’idiotie mon gars. »
    En disant cela, il songeait à sa fille. Songeant au fait qu’elle était idiote. Si elle avait prit de l’alcool, ce n’était pas parce qu’elle était malheureuse. C’était uniquement pour suivre, être « cool ». Lui il buvait par tristesse, parce que quelque chose était survenu. Mais le résultat était le même. Le policier fixait Julian d’un air triste. Cet air peint en permanence sur son visage. La seule chose qui changeait était qu’il pouvait passer de la tristesse à la colère en une fraction de seconde. C’était l’unique chose qui changeait.

    La serveuse vint leur porter leurs assiettes et Erik se mit à manger en silence. Julian n’avait peut-être pas envi d’entendre un inconnu le sermonner, mais c’était son travail de le faire. Et il voulait le faire. Il avait déjà failli tuer un autre homme qui avait fait un accident sous l’emprise de l’alcool. Alors qu’il soit capable de discuter était une très bonne chose.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptyLun 8 Juin - 21:37

    « Julian Spinelli. »

    Ce nom tous en ville le connaissait, de la grand-mère de quatre vingt ans à l’adolescente pré pubère, Julian Spinelli, l’héritier de Giovanni Spinelli, l’orphelin de mère et de père, le bel étalon de la famille la plus côté de la ville. Julian Spinelli futur sénateur, ex playboy, nouvellement « attacher » à une femme la fille de la famille rivale de la sienne, Julian Spinelli le prénom et le nom qui courait sur les lèvres de tous en ville. Julian Spinelli, un homme qui n’aspirait qu’a pouvoir faire son deuil loin de l’agitation qui entourait son nom, sa famille, un homme blessé et traqué par les médias, un homme qui fou de colère s’était enivré, avait prit sa voiture avec assez d’alcool dans le sang pour tuer un veau et qui avait renversé un policier en service. Julian Spinelli qui assit au fond d’un box avec le même policier se demandait pourquoi son cœur lui faisait aussi mal, pourquoi il pleurait un homme qui l’avait renié et dont les dernières paroles à son égard avaient étés « Tu me déçois Julian… Tu es la plus grande déception… Comment as-tu pu… Comment peux tu te présenter ici avec elle m’humilier de la sorte ! Tu ne mérites pas notre nom Julian… ». D’ordinaire ce nom faisait réagir tout un chacun en ville, mais apparemment cet homme était immunisé contre la « popularité » de la famille de Julian, le jeune homme ne le réalisa pas tout de suite, il mit un certain temps à se rendre compte de cet étrange phénomène, depuis qu’il était rentré au pays il avait l’impression que l’anonymat pour lui était devenu impossible. Alors qu’avait-il fait ? Il avait prit sa voiture, il avait conduit ivre mort, se sentant en état, se disant au tréfonds de lui-même qu’être un Spinelli le protégeait de tout sauf de la mort, qu’avait-il à perdre ?

    « Oui je l’ai pris… Et je regrette… Je… J’ai… » Il passa une main sur sa nuque pour tenter de réunir une vague pensée cohérente, mais c’était le bordel dans la Julianmobile. Pt’ain il était complètement à côté de ses chaussures, l’alcool qui avait tardé a faire sentir ses véritables effets lui brouillait le cerveau, il but une nouvelle gorgée de ce café noir et fort comme en avait le secret les « mama » italiennes espérant retrouver un peu de lucidité. Le policier, dont il ignorait d’ailleurs toujours le nom s’excusa alors de l’avoir frappé. « Ce n’est pas une baffe que je me serais mise à votre place, mais un sacré coup de poing… Sans vouloir vous vexez ma sœur frappe plus fort que vous… Elle m’a cassé le nez une fois… » Cette dernière phrase avait été dite sur un ton plus doux, plus faible aussi, il caressa pensivement son appendice nasale en repensant à ce jour où Thalia lui avait pété le nez.

    L’alcool le rendait beaucoup plus calme, beaucoup plus bavard aussi, pourtant il avait constaté que depuis sa cure lorsqu’il buvait il avait l’alcool triste, contre coup de ce qu’il avait découvert sur lui-même dans ce centre ? Peut être. Finalement l’inspecteur répéta son nom de famille et Julian sentit que le déclique était entrain de se faire dans l’esprit du policier. Cherchait-il à se souvenir d’où il avait entendu ce nom ou bien feintait-il ? Un interrogatoire alors qu’il était ivre, c’était bien la dernière chose dont il avait besoin tient ! Lentement l’homme en face de lui hocha la tête, cela venait de faire tilt apparemment. L’affaire Spinelli, le meurtre du sénateur devait être la plus importante affaire des poulets en ce moment, le commissariat devait ressembler à une vraie basse cours. A nouveau il faillit éclater de rire à cette image, peut être avait-il l’alcool joyeux qui sait. La phrase que prononça Erik le sortit de son hilarité intérieure, lui remettant les idées en place.

    « Je sais. De toute façon je suis déjà un suspect… Et d’ici à mon entretient j’aurais surement dessaoulé, la Principessa ne me laissera approcher personne dans cet état… » D’ordinaire il la surnommait affectueuse princesse en français mais l’effort que lui demandait de basculer dans sa langue d’adoption était trop difficile pour le moment. Julian s’interrogeait pourquoi le policier le mettait-il en garde ainsi contre lui-même ? Pourquoi ne l’avait-il pas embarqué au poste ? Julian était-il tombé sur le seul flic de la ville qui n’écoutait pas ce cher commissaire qui ne pouvait pas se blairer l’héritier des Spinelli ? Peut être avait-il encore un peu de chance en fin de compte ! Une serveuse le tira de ses pensées venant prendre leur commande. Julian réalise que comme le reste de ses affaires son portefeuille était resté dans la voiture, il n’avait sur lui que son portable qui n’avait de cesse de vibrer contre sa hanche. La simple évocation de nourriture lui donnait la nausée mais il savait qu’il devait manger pour éponger l’alcool qui lui noyait l’estomac

    « Encore du café et une corbeille de croissant, s’il vous plait » Passa t-il doucement commande en réfléchissant à ce que son corps accepterait le plus facile d’ingérer, a savoir le traditionnel petit déjeuner français. Lorsque la serveuse se fut éloignée le policier reprit doucement, calmement la parole.

    « Vous ne pouvez pas… » Murmura t-il calmement. « A l’échelle de cette famille Giovanni était mon grand père. Je n’ai tué personne mais j’aurais pu je le sais, et j’en ai conscience. J’ai fais une erreur… L’alcool a toujours été une échappatoire, mais je sais que fuir ainsi n’est pas une solution. Je ne peux pas dire que je ne recommencerais pas à boire, ni même si je ne conduirais plus jamais en état d’ébriété. Dans l’absolu vous ne pouvez être sure que deux choses, dans une peut être deux heures je n’aurais plus de voiture pour un bout de temps, ma « petite amie » n’aimera surement pas la description de ce qui s’est passé y’a quelques minutes alors que j’étais au volant de SA voiture. La deuxième chose c’est que je suis loin d’être un imbécile, je suis juste instable, émotif, choisissez l’adjectif qui vous plaira, quand à ne pas être un idiot, la limite est mince… Je comprends a peine pourquoi vous ne m’avez pas envoyé direct en cellule de dégrisement, le commissaire aurait pourtant adoré, il m’adore moi et tout ceux qui m’entourent… » Ses phrases n’étaient pas très cohérentes, elles ne suivaient pas un fil logique, les mots coulaient justes. Il s’interrompit lorsque la serveuse leur apporta leur assiette, au regard qu’elle lui lança il sentit venir les ennuis. Merde, ce n’était pas vraiment le moment d’apparaitre ivre dans l’osservatore aux côtés d’un flic. Il se tourna vers la jeune femme et ancra son regard dans le sien.

    « Pas aujourd’hui. S’il vous plait. Je reviendrais, me foutrais dans la merde, me ridiculiserais… Pas aujourd’hui… » Murmura t-il doucement. Elle s’éloigna. Au moins il aurait essayé. En silence il trempa un bout d’un des croissants dans son café. Sa vie se résumait à cela, essayer.
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MessageSujet: Re: Un chien blessé [Libre]   Un chien blessé [Libre] EmptySam 13 Juin - 5:47

    Erik ne savait rien, et il ne voulait pas savoir. Il avait le nez dans la paperasse depuis son arrivé. Alors il savait des choses, mais il s’en fichait. Ce n’était pas, plus son boulot de savoir des choses. Maintenant, il s’occupait de remplir des dossiers, de prendre les appels et surtout, de ne se mêler de rien. Est-ce qu’il aimait ça? Non, qui aimerait outre une secrétaire. Lui il était enquêteur. Mais il ne parvenait plus à le faire, à jouer les flics. Parce qu’il devait être intéressé par les solutions, il devait avoir envi d’en savoir plus, et plus rien ne l’intéressait maintenant. Alors il ne pouvait plus exercer ce métier. C’était impossible. Mais il ne savait rien du jeune homme qu’il avait en face de lui et en fait, sa vie l’intéressait peu. Il voulait simplement s’assurer qu’il ne laisserait pas en liberté le prochain homme saoul qui tuerait une famille. Il ne pourrait pas vivre avec cela sur la conscience, tout simplement. Mais il y avait tout de même quelque chose qui lui faisait croire qu’il ne le ferait pas. Et ce n’était pas parce qu’il lui disait qu’il ne le ferait pas, qu’il ne savait pas ce qui lui avait prit. Il le sentait. L’instinct, uniquement.
    « Ce n’est pas une baffe que je me serais mise à votre place, mais un sacré coup de poing… Sans vouloir vous vexez ma sœur frappe plus fort que vous… Elle m’a cassé le nez une fois… »
    Si seulement il s’était souvenu comment faire, il se serait mit à rire. Il aurait vraiment rigolé, cette remarque l’aurait fait sourire. Il pencha la tête sur le côté, puis baissa les yeux vers son café. Julian avait eu de la chance qu’il ai été faible, ou qu’il se soit reprit. Le dernier homme avait faillit y laisser sa peau.
    « Je m’en souviendrais… Mais c’est mieux pour toi que je ne m’en souvienne pas. » dit-t-il simplement.
    « Le dernier homme que j’ai intercepté avait un taux d’alcool bien plus élevé que le tient, crois-moi, et il a tué le bébé d’une femme enceinte. Je … Je lui ai donné plus qu’une gifle. » dit-t-il difficilement. Sans savoir pourquoi il le disait. Peut-être parce qu’il était bourré, qu’il avait d’autres chat à fouetter et qu’il ne lui en parlerait pas davantage. Qu’il avait l’assurance que tout sera oublié. C’était tellement difficile de tout garder pour soi. Il avec bien un psy, mais il ne disait rien, il ne parlait pas de ce qu’il vivait. Elle était exaspérée. Et lui il venait de dire quelque chose, une chose dont il ne parlait pas en temps normal à un jeune homme inconnu, bourré, qui venait de lui foncer dedans avec sa voiture. Il ne savait quel était le terme approprié pour décrire cette situation… Peut-être que c’était tellement absurde justement. Il était tellement perdu et ailleurs que parfois il agissait étrangement. Son emploi n’avait plus le moindre sens, enfin il remplissait des papiers à longueur de journée. Ce n’était pas ce dont pourquoi il avait travaillé toute sa vie. Il avait fait des études, il avait fondé une famille. Son univers s’était écroulé. Il ne savait absolument plus où il en était. En fait il était dans un restaurant, avec un jeune homme à qui son univers devait s’effondrer un peu plus à chaque jour.

    Erik observa Julian commander à manger, heureux qu’il le fasse, qu’il n’ai pas à lui tordre un bras. Ce n’était absolument pas son genre de le faire. L’inspecteur semblait doux et calme. Mais si le jeune homme ne s’était pas montré coopératif un minimum, il n’aurait pas hésité à jouer les flics dur et sans pitié. Seulement, il n’était plus réellement un véritable policier, il se vengeait un peu de cette façon. C’était sa manière à lui de faire les choses. Oh, il ne fermait pas les yeux. Il n’était simplement un peu plus négligeant puisqu’il n’était plus forcé à procéder à des arrestations. C’était dangereux pour lui puisqu’il n’était pas armé. Disons qu’il faisait un tri dans ce qu’il voulait bien faire, puisque l’on lui interdisait. Puis Julian se mit finalement à lui parler, à lui expliquer ce qui lui arrivait, évidement tout en se taisant sur ce qui lui arrivait vraiment. Mais il lui parlait et c’était ce qu’il voulait entendre. Il lui disait ce qu’il était, ce qu’il n’était pas, bref, il mettait les choses bien au clair. Puis il sembla s’étonner de ne pas être dans une cellule de dégrisement, abordant le fait que le commissaire aurait été plus qu’heureux de le voir là. Erik croisa les bras et dit :
    « Ce n’est pas le commissaire que tu as renversé avec ta voiture. Et entre toi et moi, je n’aime pas beaucoup ce con. » dit-t-il d’une voix basse. Non, il n’en dirait pas plus, mais il ne l’aimait pas du tout. Il le prenait de haut alors qu’il avait été inspecteur. Maintenant il était pour lui au simple rang de secrétaire visiblement… Et ça l’emmerdait profondément que cet homme qui ressemblait davantage au shérif d’un petit comté qu’un flic d’une grande ville…
    « Je le respecte beaucoup… crois moi … Il n’a pas besoin d’une charge supplémentaire… »
    Une blague? Possiblement. Même si c’était quelque chose de plutôt inhabituel avec l’anglais qui ne savait absolument pas comment faire pour rire de nouveau. Il essayait simplement de ne pas s’attirer d’ennuis, comme en traitant le commissaire de con…
    « Pas aujourd’hui. S’il vous plait. Je reviendrais, me foutrais dans la merde, me ridiculiserais… Pas aujourd’hui… »
    Erik leva les yeux vers la serveuse. Si Julian croyait qu’il laisserait les choses aller ainsi, c’était bien mal le connaître. Toutefois, il ne dit rien sur le moment. Il laissa aller les choses et ajouta simplement :
    « Tu ne dois pas regretter ce que tu fais. Les agissements que tu as envers toi, ne les regrettes jamais. Vient, je te raccompagne. » Il se redressa et se dirigea au comptoir. Il paya la serveuse pour le déjeuner puis ajouta quelques petites choses, d’une voix basse, à propos du non-respect de la vie privée, de ce que cela pouvait apporter comme problème. Elle ne semblait pas être une jeune femme qui voulait des ennuis, il ne pourrait jurer qu’elle tiendrait sa langue, mais un flic avait toujours un pouvoir assez intéressant sur les gens non? Il la remercia puis alla rejoindre Julian à l’extérieur. Il n’ajouta rien à propos de ce qui venait de se passer, il n’était pas le genre d’homme qui parlait énormément de ce genre de chose, il ne respectait pas les journalistes, pas après ce qu’ils avaient fait de son histoire à lui. Les potins l’intéressaient encore moins.

    « Réveille-toi. C’est tout ce que je te donne comme problème. Ton amende? Te réveiller. Parce qu’un jour, il sera trop tard. » dit-t-il en se plaçant devant lui, elle le fixant durement. L’ancien enquêteur avait toujours eu un certain don avec les paroles, mais il lui semblait que depuis la mort de sa femme et de son fils, il pouvait l’utiliser seulement… Lorsqu’il en était capable. Peut-être que de se faire renverser par une voiture l’avait aidé à se réveiller un peu… Qui sait.
    Il se mit en marche, en direction de la voiture, il raccompagnait simplement le jeune homme chez lui, sans plus d’histoires. Il faisait peut-être une erreur. Mais il doutait que le conduire en cellule serait réellement une meilleure solution. Il n’avait pas besoin d’être humilié, et ce serait tout ce qu’il gagnerait en allant là-bas.
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