J'tai piqué ton pull
Vraiment ?
Mais comment est que je vais bien pouvoir faire pour me débarrasser de toi mon Lucky ?! T’es pire que du chewing gum, tu le sais ça ? Nan, pas parce que t’es collant, ou un truc dans le genre, nan … J’oserais pas dire ça de toi, tu le sais ça en plus … Ah ouais ? Nan, en fait, je te compare à du chewing gum parce que j’adorais ça quand j’étais plus jeune
(nan nan, chui pas vieille pour autant, c’est juste une façon de parler !), et aussi parce que ça me crevait toujours le cœur de cesser de le mâcher … Tu comptes beaucoup pour moi, j’espère que t’en a conscience, parce que ça me vaut de gros soucis mon Lucky …
La première fois que l’on s’est rencontré, tu t’es présenté, tout sourire, comme mon parrain, directement désigné par l’administration pour m’aider à m’intégrer et pour répondre à toutes les questions que j’aurais pu me poser … J’étais pas franchement prête à être la demoiselle en détresse à aider, celle qui a tellement peur de pousser les portes des amphis juste parce qu’elle vient de faire refaire sa manucure et qu’elle craint de déjà l’abimer ! Je t’ai envoyé sur les roses, avec un joli sourire quand même, je suis pas rèche à ce point là ! Je t’ai dis que tu perdais ton temps avec moi, que si tu voulais te serrer une nouvelle recrue, si tu voulais bizuter quelqu’un, il valait mieux que tu passes ton chemin ! Mais t’as pas perdu ton sourire, t’as même éclaté de rire ! J’ai cru que tu te moquais de moi, j’ai pas apprécier, du coup, je sais plus ce que je t’ai dis, mais en gros, t’as pas arrêté de me suivre pendant une semaine, toujours en souriant, me demandant sans cesse si j’avais pas de soucis d’intégration, si j’avais pas de questions … Tu sais, je suis patiente, mais ça a des limites quand même, pour tout ! Ouais, des soucis d’intégration, j’en avais ! Je parvenais désespérément pas à faire rentrer dans ta cervelle d’huitre qu’il fallait réellement que tu me foutes la paix avant que je ne te prouves que les Gremlins et moi, on avait des tas de trucs en commun ! Des questions, ouais, j’en avais aussi, comme celle qui visait à te demander pourquoi tu me lâchais pas, pourquoi tu avais toujours ce sourire aux lèvres, pourquoi tu voulais tant jouer au petit chienchien avec moi …
Je sais plus exactement comment ça s’est passé, mais un jour, j’ai fais un truc stupide (
je fais TOUJOURS des trucs stupides de toute manière !), t’étais là, tu te retenais d’éclater de rire, je t’ai fais :
« Quoi ?! Vas y, en plus de me lécher les pompes et de vouloir jouer au Commando avec moi, fout toi de ma gueule ! J’ai l’air d’une fille tout droit issue des bas quartiers, vas y, lâches toi, je sais que t’en meurs d’envie ! »En fait, si, maintenant, ça me revient ! C’était à la cafét’, qui, au passage, est dégeulasse, mais bon, c’est pas là le propos ! Un mec m’a bousculé alors que je portais mon plateau vers ma table, ça a tapé dans mon verre, qui a fait plus qu’éclabousser mon haut blanc ! Comme par hasard, je pouvais pas choisir un autre haut ce matin en me levant !!! C’était pourtant pas ça qui manquait dans mon dressing, nan ?! Bref, tu m’as dis qu’en fait, t’aurais pas dit ça, qu’en fait, j’en restais pas moi mimie … Et bah tu sais quoi ? Et bien, ça m’a touché … Je sais, c’est naze, je veux dire, t’as rien dit d’exceptionnel, mais t’as été me chercher des serviettes en papier pour éponger mon plateau et tu m’as passé ton Sweat … Je l’ai toujours avec moi d’ailleurs …
Tu as cessé d’être mon parrain, du moins, t’as arrêté de me suivre pour me donner ton aide toutes les trente secondes, parce que, officiellement, tu restais pour l’Administration mon Parrain. Les autres nous ont même élus, pour rire, meilleur couple parrain/filleule !! Ils avaient que ça à faire, et puis, après tout, si ça les amusait !!! On est devenus amis, de très proches amis même parce que tu es encore aujourd’hui mon meilleur ami de sexe masculin. Bon, pas une Janaly en pantalon tout de même, parce que t’en es pas encore arrivé à te teindre en blond, ni même à sortir avec Elias !
J’adore me réfugier dans tes bras, j’adore te piquer tes Sweat, juste parce que j’adore ton parfum et que tu le laisses partout autour de toi, partout sur ce que tu touches, sur ce que tu portes, parce que tu le sens en permanence. Et puis, tu es tellement tendre avec moi, tu râles jamais quand je t’appelle, même quand c’est en plein milieu de la nuit, parce que, une nouvelle fois, je viens de me disputer avec Nate. Tu te plains jamais non plus quand, sur un coup de tête, je décide de débarquer dans ton appart’, alors que tu révises, ou même, quand t’es encore au lit, qu’il est 7 h du mat’ et que t’as pas à te lever parce que tu bosses pas aujourd’hui, et ça, parce que, encore une fois, Nate et moi, on est en froid … Tu me dis jamais « Encore ?! », nan, parce que tu sais que je l’aime trop ce grand crétin …
Nate … J’arrive pas à comprendre comment il peut s’imaginer que tu es amoureux de moi ! Franchement, toi, tu passes d’une fille à une autre, et je suis pas fille à chercher l’instabilité, au contraire, je cours même plutôt après la stabilité moi, enfin, jusqu’à récemment … Et puis … Et puis, rien que la perspective d’imaginer qu’il puisse penser que tous les deux, on … Beuk ! Mais c’est dégeulasse ! Pour moi, ça reviendrait presque à … Ouais, ça reviendrait presque à de l’inceste !
Je veux pas que tu te sentes coupable, de quoi que ce soit … C’est ta faute en rien, c’est lui qui déconne à plein tube !!!!
Merci d'être là, pour moi, en ce moment ... Je sais que me voir en larmes, lessivée, ça te fait du mal, et je sais aussi que tu rêves que d'une chose, que je te laisse coller ton poing à Nate, mais je veux pas de violence. La situation est déjà assez chaude comme ça. Je sais aussi que tu voudrais tellement qu'il comprenne qu'il doit pas craindre quoi que ce soit de toi, mais je pense pas non plus qu'aller le voir soit une bonne idée, parce que t'as jamais réellement été dans ses petits papiers, et je viens de le mettre à cran, alors ...
Je sais aussi que tu voudrais que je cesses de bouger sans cesse, parce que ça te donne le tourni, parce que tu sais que ça arrange rien. Mais bouger, courir, c'est tout ce que j'ai trouvé pour pas pleurer ... Laisses moi au moins ça, à défaut d'autre chose. Y a personne qui m'attend à la maison, je veux dire, la personne que je voudrais tant voir prendre cette place refuse de m'adresser la parole, alors, nan, y a personne qui m'attend à la maison, je peux bien courir sans cesse, ça gênera personne ...
Pour ma grossesse, je suis désolée, mais ... C'est pas que j'ai pas senti le besoin de tout te dire, c'est juste que dans ma tête, c'était d'un compliqué ! Je comprenais pas ce qui m'arrivait, je comprenais pas comment, pendant 3 mois, j'avais pu passer à côté de ça, comment j'avais pu ne pas m'en rendre compte !
Je sais qu'on aurait dû aller au Bal ensemble, mais t'as si bien compris quand j'ai commencé ma phrase, et tu t'es retiré avec le sourire. Tu m'as dis que, après tout, le Bal de printemps à mon bras, c'était déjà bien cool, que tu étais passé pour un bel étalon, que ça te flattait assez encore pour que tu passes à côté d'un nouveau coup de projo ! Ouais, t'avais compris que Nate avait fait un pas vers moi, qu'il m'avait invité ... Et t'as vu là l'occasion qu'on se réconcilie ... Ouais, bah peut être aurait il finalement mieux valu que ce soit toi mon cavalier, tu m'aurais pas planté, toi ... Mais ce qui est fait est fait, on peut pas revenir en arrière, n'est ce pas ? ...
Dis, tu m'laisses ton pull ?
J'adore ton odeur ...
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