Je papote, tu papotes, il/elle papote... [Raffaella]

« La fille de la bande… Mais une bande d’imbéciles heureux. Et bien sûr amoureux. La ville qui était si grande…Est devenue notre terrain de jeu. Et bien sûr dangereux… »

Voilà ce que Caly chantait, au volant de sa voiture ! Oui, oui ! Elle avait branché son i-pod au préalable sur les enceintes de la voiture, et chantonnait en étant les fesses posées sur le siège du conducteur ! Elle avait eu son permis récemment, son passeport pour la liberté. Jusqu’à présent elle n’en avait pas ressentit le besoin. Thalie ou encore Julian se faisaient un plaisir de la conduire. Hors, ces derniers temps, il lui était impossible de se déplacer. Son cousin ? Rayé de sa vie… Elle s’était mis au boulot et avait décroché son code, peu de temps avant le décès de Giovanni. Son grand-père avait même déjà prévu de lui acheter une voiture, lui montrant quelques revues pour avoir son avis. Malheureusement, on l’avait privé de ce plaisir qu’était le simple choix de sa première automobile, accompagnée de son papy adoré ! Suite à ce drame elle avait tout laissé de côté, ce qui était bien normal et compréhensible, puis, remontant peu à peu la pente, et ayant besoin d’évasion et de liberté sans avoir à la demander, en étant indépendante, elle s’y était remise. Et heureusement d’ailleurs, car Thalie ne sortait quasi plus, et était d’une manière ou d’une autre tout le temps occupée ! Quel bonheur de conduire… De plus, le GPS intégré lui permettait de toujours savoir où elle allait, ou du moins d’en avoir l’impression !

Là, elle connaissait que trop bien la route, l’ayant fait des tas des fois. Elle se rendait chez Raffaella, sa nouvelle grande amie. Elle avait besoin de la voir, besoin de papoter entre filles et j’en passe. Je vous ai dit, Thalie a désormais un emploi du temps de ministre, et on l’appelait « La Touriste », puisqu’elle était bien souvent que de passage à la maison. Caly la soupçonnait presque de préparer un mariage avec Leandro dans le plus grand des secrets ! Elle surveillait ni vue, ni connues le contenu de son dressing, de peur de le voir peu à peu se vider au profit de celui de Mr. Fransceci ! Elle l’adorait vraiment, mais il n’avait pas intérêt à lui piquer sa sœur ! Pas tout de suite ok ? Elle lui lèguera quand elle ne la supportera plus ! Bref ! Calypso avait envie de délirer et rire avec une copine, et la question « Avec qui ? » ne se posait même pas ! Raffaella, bien évidemment ! Les miss s’étaient rencontrées sur le campus, et avaient très vite sympathisé. En fait, ça s’était fait plus que très vite, en un temps record ! Elles s’étaient trouvées un tas de points communs, riaient pour un rien, partageaient les mêmes idées… Elles formaient un duo de choc !

Calypso se gara au bas de l’immeuble, déconnecta son i-pod, et retira les clés du contact. Le tout enfouis dans son sac, ce dernier reposant sur son épaule, elle sortit de la voiture et prit soin de la verrouiller. Une fois chose faite, elle leva la tête, adressa un regard à cette grande bâtisse, et se dirigea vers l’interphone.

« Coucouuu ! C’est Caly ! Tu m'ouvres ? Merci mam'zelle ! »

Un « bzzzz » annonça l’ouverture de la porte, que la blondinette poussa sans attendre. Un grand sourire aux lèvres, elle grimpa dans l’ascenseur et appuya sur le numéro six. Ca pouvait paraître idiot mais elle était surexcitée. Ca faisait un petit moment qu’elle ne l’avait pas vu, et elles avaient du temps à rattraper. Une fois devant la porte, elle sonna et patienta tant bien que mal, jouant nerveusement avec ses mains. Une fois la porte ouverte elle ne pu se retenir davantage :

« Ma chériiiiiiiiiiie ! »

Et hop, elle lui tombait dans les bras. Héhé !

Depuis le matin, Raffaella était d'une humeur fracassante. Pour une fois, elle se sentait totalement bien et n'éprouvait pas le besoin de sortir de chez elle pour se changer les idées ou prendre l'air. Elle était sûre que rien ne pourrait changer quoi que ce soit à sa joie de vivre, et avait donc tout fait pour être au mieux. Premièrement, elle s'était levée tôt, de bonne heure et de bonne humeur comme on dit. Ensuite, quoi d'autre qu'une bonne douche pour se mettre en forme ? Après en être sortie, elle commença à se préparer. Elle entreprit de s'habiller : un jean et une chemise simple seraient suffisants, elle comptait rester chez elle. Elle s'attacha les cheveux en une queue haute puis glossa légèrement ses lèvres, rien de plus. Ayant bien dormi cette nuit-là, le visage de la jeune femme ne portait aucunes traces de manque de sommeil, l'anti-cernes n'était donc pas nécessaire. Cela faisait bien longtemps que la jeune fille ne s'était pas offerte une bonne et longue nuit dans les bras de Morphée. Entre insomnies répétitives et triturages de méninges des nuits entières, Ella avait trouvé son compte à dormir paisiblement durant une dizaine d'heures d'affilée. Pas de doutes, cette nuit lui avait été bénéfique.

Profitant de l'heure matinale, elle alluma la télévision et sauta sur l'occasion pour regarder une rediffusion d'émission idiote. Le genre de choses que l'on ne regarde pas en temps normal mais qui nous fait rire. Voilà exactement ce que faisait Raffaella, seule devant l'écran de la télé. De plus, sa bonne humeur semblait communicative, puisqu'à chaque regard vers la fenêtre, touristes et habitants déambulaient en riant dans les rues de Rome. Ou alors c'était le lot quotidien, mais, trop tracassée pour le voir, Ella ne s'en apercevait même pas. C'est aux environs de dix heures qu'elle se décolla enfin de la télé, elle prit vite fait quelque chose à manger et sautilla jusque sa chambre. Elle ouvrit les volets et la fenêtre en grand et éteignit la lumière. Son livre du moment, Roméo & Juliette encore et toujours, l'attendait sur la table de chevet. Elle ne se lassait jamais de le lire, elle le connaissait par cœur, mais ça ne l'empêchait pas d'apprécier de le relire comme si elle ne l'avait jamais fait. S'étalant de tout son long sur les deux places de son lit, elle se plongea dans sa lecture. Allongée sur le ventre, le livre posé sur l'un des oreillers, l'air frais qui entrait par la fenêtre et une pomme à la main, tout était parfait ! Malgré ça, elle se releva plusieurs fois, pour aller chercher autre chose à grignoter, puis pour mettre de la musique et ensuite ... « driiiiiiing ! »

Sursautant, Raffaella referma vivement son bouquin et sauta hors du lit avant de se précipiter vers la porte d'entrée. Elle n'avait aucune idée de qui cela pouvait bien être, mais elle ne prit pas longtemps à appuyer sur le bouton de l'interphone. « Coucouuu ! C’est Caly ! Tu m'ouvres ? Merci mam'zelle ! » Souriant, Raffaella ouvrit rapidement à son amie. Elles ne s'étaient pas vues depuis un moment, et ça lui faisait plaisir qu'elle ait pensé à venir lui rendre visite. Trépignant d'impatience, Raffaella attendait derrière la porte, et à peine Calypso avait-elle sonné que la porte s'ouvrait déjà. « Ma chériiiiiiiiiiie ! » Ni une, ni deux, les deux filles se dirent bonjour à leur façon. *Câliiin x)*

« Calyyy ! Comment ça va ma chériiie ? »

La laissant quand même respirer, la jeune fille ne manqua de lui dire de faire comme chez elle. Elles avaient du temps à rattraper, ça tombait bien, Raffaella était de bonne humeur et avait envie de rire et de papoter. Elle s'assit en tailleur sur le canapé, son éternel sourire aux lèvres.

« Alors qu'est-ce que tu me racontes ? demanda-t-elle curieusement. Tu veux quelque chose au fait ? » Elle rit, sa curiosité l'emportait sur tout, et elle en oubliait bien souvent les bonnes manières.

Attendant devant la porte d’entrée, Calypso était comme une gamine à qui on avait promis la lune ! Elle ne tenait pas en place rien qu’à l’idée de voir sa choupette ! Depuis le drame, elles n’avaient pas eu réellement l’occasion de se voir. Il faut dire que le décès de Giovanni avait été très difficile à encaisser pour Caly, à telle point qu’elle en avait refusé des visites. Elle n’avait pas voulu qu’on la voit dans un tel état, rongée par la douleur et la peine, alors elle s’était littéralement refermée sur elle-même, quitte à blesser quelques personnes de son entourage. Enfin depuis l’enterrement, ces adieux officiels à son grand-père, elle avait remonté la pente, et à son plus grand soulagement avait retrouvé ses amies. Sur le coup elle avait quand même bien flippé ! Tout un petit film s’était monté dans sa tête, né de son imagination débordante, inventant alors une éventuelle dispute, une certaine rancune face à sa réaction, et j’en passe. Or non. Raffaella avait été là, accueillante et souriante, comme à son habitude. Elles n’avaient même pas parlé de tout ça, la brunette faisant tout ce qui était possible et imaginable pour zapper le sujet et ses interrogations concernant son état. Elle lui en était d’ailleurs extrêmement reconnaissante, sa simplicité et sa retenue l’avaient touché, sincèrement.

Alors forcément, quand la porte s’était ouverte sur Raffaella, la blondinette avait laissé s’exprimer sa joie et son bonheur de la retrouver ! Elle se serait écoutée, elle l’aurait hurlé. Mais par respect pour les voisins et surtout pour les pauvres tympans de sa choupette, elle s’était retenue. Cette excitation était partagée vu l’accueil auquel elle avait droit. Un large et grand sourire se dessina sur son visage aux traits si fins et angéliques, alors qu’elle se jetait carrément dans les bras de son amie. Que cela faisait du bien de la retrouver ! Leur dernière après-midi passée ensemble datait un peu tout de même ! Avec le système de surveillance ultra perfectionné de la maison, soit Thalie sa grande sœur, le temps qu’elle consacrait à Kenzo, et tout le reste, elle pouvait limite prétendre avoir un emploi du temps de ministre ! Elle entra dans l’appartement, qu’elle connaissait que trop bien vu le temps incroyable qu’elles passaient ensemble, laissant traîner son sac dans l’entrée.

« Bah ça va tranquilou et toi ma puce ? »

Elle ôta sa veste, et la laissa reposer sur un dossier de siège, avant de venir rejoindre Raffaella sur le canapé. Son sourire ne la quittait plus, traduisant alors le bonheur qu’elle ressentait en se trouvant ici. La miss lui demanda de ses nouvelles, sans doute curieuse de savoir ce qui se tramait ces derniers temps dans sa vie. Avec tous ces horribles journaux et torchons, elle avait bien du mal à cacher sa vie privée, alors qu’elle n’avait rien d’une star. Elle était juste une héritière Spinelli et ce serait volontiers passer de cet affreux scandale autour de son nom. Elle savait cependant que ses proches n’en tenaient pas compte, et heureusement d’ailleurs sinon elle aurait dû se justifier sans arrêt !

« Oh… Je veux bien quelque chose à boire. Un jus de fruit ou même de l’eau fraîche ! Et je vais même me servir ! »

Elle n’allait pas la déranger pour un verre après tout ! Hop, une fois debout, elle se dirigea vers la petite cuisine et récupéra ce dont elle avait besoin.

« Je ne raconte rien de spécial… Enfin je sais plus vraiment ce qui s’est passé depuis la dernière fois ! Interroge-moi ! On a qu’à faire par sujet, on oubliera rien… Qu’est-ce que tu racontes de beau toi ? Le boulot ? Les amours ? Les emm*rdes ? »

Bah ouais, même à 20 piges on en a de ce genre de choses !

Je papote, tu papotes, il/elle papote... [Raffaella]

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