| Sujet: Re: Une abeille peut en cacher une autre [Blondie] Dim 6 Sep - 0:51 | |
| Communiquer, ça n’était pas toujours très évident. Pourtant la confiance était là, et elle savait bien qu’il l’écoutait et faisait toujours son possible pour la comprendre au mieux… Mais elle ne se l’expliquait pas vraiment, c’était ainsi. Il y avait toujours un soupçon d’appréhension, comme si les mots pesaient une tonne, qu’ils étaient difficiles à prononcer, ou encore qu’elle en avait perdu sa voix. Très souvent, elle y parvenait, et directement après coup, ses joues se teintaient de rose et elle trouvait un moyen de détourner le regard, soit en se blottissant contre lui, en collant son front contre le sien, ou encore en reportant son attention ses mains, avec lesquels elle jouait nerveusement. Ca n’était pas toujours très simple, mais ils le faisaient, et s’en sortaient bien mieux en échangeant quelques regards. Ils se comprenaient, et n’avaient pas vraiment besoin des mots. En tout cas, Calypso était capable de s’en passer, ne se lassant jamais de plonger son regard dans le sien. Ils avaient du mal à faire coïncider leurs emplois du temps respectifs, devaient faire preuve d’imagination et d’invention pour se consacrer quelques heures d’affiler ensemble, comme cette après-midi par exemple, se rencontrant par hasard et s’arrangeant au mieux. Elle avait bien conscience de tout ça, et cela lui pesait souvent… A chaque fois qu’elle devait le quitter, son cœur semblait bien plus lourd qu’auparavant. Le voir en coup de vent, à la va vite, en deux temps trois mouvements, ça n’était pas gérable, et ça n’était pas aussi plaisant que s’ils avaient eut tout leur temps… Elle profitait de lui, de ces moments passés ensembles c’était indéniable, mais pas totalement. A cette question, Kenzo soulevant ce petit souci qui pourtant était important au sein de leur relation, elle eut l’impression de rencontrer bien moins de difficultés ; les mots étaient venus tout seuls. Elle allait tout faire pour arranger cela, tout faire pour stopper ces histoires de couvre feu idiots pour une jeune femme de son âge, bien qu’imposés par mesure de sécurité à son égard. Elle lui faisait la promesse de lui accorder plus de temps, de lui offrir cette nuit, si ce n’est même sa liberté. Ce qu’on allait lui rendre, elle le lui donnerait aussitôt. Elle avait terminé sur cette réplique, s’exclamant qu’elle était bien incapable de vivre continuellement comme une ado de treize ans, et surtout incapable de se priver de lui de cette façon. Caly restait là face à ce silence, attendant qu’il réagisse, si encore l’envie se présentait à lui. Peut-être n’avait-il rien à ajouter… ? Relevant le regard, elle l’observa un court instant, le temps qu’il reprenne ses esprits. « Tu disais ? Excuse-moi, j'ai décroché après "et je te l'offrirais" ! » Ah bah forcément, s’il décrochait, elle pouvait attendre ! Elle lui rendit son sourire, et ferma doucement les yeux quand il vint déposer un baiser sur son front. Il ne voulait pas de sa liberté… Du moins pas comme elle l’entendait. Il la désirait elle, sans cage dorée, sans aucun artifice… Juste ce qu’elle était. Enfin il commença cependant à s’emmêler les pinceaux. « Tu comprends ce que j'essaye de dire ou vaut juste mieux de je me taise ? » Elle ne pu s’empêcher de rire légèrement, puis vint poser son index sur ses lèvres. Le message était passé, il décidait finalement de se taire.
Ils venaient de discuter, sérieusement, abordant indirectement un acte important au sein d’une telle relation. L’un comme l’autre en avait envie, et tenait aussi à faire les choses correctement. En parler, bien que cela soit assez délicat, faisait du bien. Elle savait ce à quoi il pensait, ce qu’il attendait et désirait… Ainsi elle était inconsciemment rassurée. Ils allaient être sage, et au final, ça n’était pas plus mal. Faire les choses correctement ne rendrait que l’instant plus magique, plus beau. Elle se mordit doucement la lèvre inférieure, et lui vola un baiser, avant qu’il ne lui propose de rejoindre Thalie. Il était si enthousiaste à cette idée de rejoindre sa sœur, que cela trahissait qui ne s’agissait là que d’un moyen de se changer les idées et surtout de se contenir. La présence de son aîné empêcherait le jeune homme de faire une bêtise. Elle esquissa un sourire, amusée et taquine, et hocha la tête, acquiesçant à son idée.« Oh si c’est pour t’aider, je ne peux pas te le refuser… » Ils prirent donc la direction opposée à celle de départ, pour retrouver Thalie. Kenzo s’empara de son téléphone, s’excusant, et appela alors « Monkey ? » Ok… C’était qui Monkey ? Elle releva le regard, se tenant toujours contre lui, étonnée. Il avait de drôle de contacts ! « T'as une guitare à proximité, là ? Hein ? Le ukulélé de Tina la girafe ? Vas-y, prends ! Ça marche aussi ! Écoute ça... » Hein ? Non mais là la conversation était étrange quand même ! Et puis que voulait-il lui faire écouter ? La réponse à cette question, elle l’eut très rapidement, puisque Kenzo se mit à chanter. Réellement chanter, à voix bien haute, et pas seulement un vague murmure, quelques paroles chantonner, comme quand il avait pu la bercer quand tout allait mal pour elle et que de nombreux cauchemars venaient noircir ses maigres et pauvres heures de sommeil. Elle appuya sa tête contre son épaule, et l’écouta, lança de temps à autre quelques regards tendres. En entendant « Nono » elle fit un rapprochement avec Noah, et compris alors qu’il avait appelé son frère, son complice. Elle esquissa un nouveau sourire à sa réflexion, quand il s’adressait à la fameuse Tina la Girafe, laissant même échapper un éclat de rire cristallin et clair. Elle vint presser ses lèvres contre son cou, et se laissa aller, écoutant d’une oreille cette conversation, et baladant son regard autour d’eux. La journée allait s’achever… sur une promesse d’amour. |
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