Journée entre amis... On en avait besoin non ? [Karyn]

Ma vie venait de nouveau d’être complètement chambouler, Jude était revenu il y a un mois, elle était vivante alors que je la croyais morte de puis 6 ans. Je n’avais pas été tendre avec elle à son retour et je ne l’étais toujours pas. Je n’avais pas envie de lui pardonner, il me fallait du temps, qu’elle retrouve ma confiance et qu’elle me prouve qu’elle en vaut la peine. J’avais appris en plus de son retour qu’elle se prostituait depuis qu’elle avait 15, depuis le moment où je l’ai rencontré pour la première fois et j’avais l’impression d’être encore plus trahi berné, avoir tout simplement été pris pour un con. J’avais posé mes conditions quand à la possibilité d’une réconciliation et au fait qu’elle puisse rester vivre dans mon appartement. Elle devait cesser toute activité indécente et reprendre une formation et trouver un job. Elle devait se reprendre en main et ce n’était pas pour moi que je lui avais demandé de faire tout ça mais pour Lune parce qu’elle avait 6 ans et que malgré tout une enfant de 6 ans comprend beaucoup de chose et je ne voulais surtout pas qu’elle apprenne les activités de sa mère. Bref j’essayais de protéger Lune tout en laissant Jude reprendre peu à peu son rôle de mère, parce que quoi qu’il arrive avec Jude et bien elle restait la mère de Lune et maintenant qu’elle était revenue je n’avais pas le droit de priver Lune de sa mère. D’autant plus que ma petite fille avait toujours espérer le retour de sa mère même en sachant qu’elle était morte.

Bref aujourd’hui je ne travaillais pas et Lune était à l’école, je n’avais pas vraiment envie de rester en tête à tête avec Jude. J’avais donc appelé ma meilleure amie, Karyn, pour savoir si on pouvait se voir, avec elle j’oubliais généralement tout mes soucis pour me concentré sur ceux qu’elle avait et ça me faisait du bien. Surtout que Karyn avait besoin de soutient en ce moment et je n’avais pas été très présent pour elle c’est dernier temps donc bon je voulais me rattraper. J’avais donc appelé Karyn qui m’avait demandé de l’accompagné à l’université pour récupéré les dernières choses qu’il y avait dans son casier. J’étais content de pouvoir la voir ça faisait un moment et elle m’avait manqué en même temps c’est derniers temps j’avais du régler pas mal de chose. Mais quelques part je me sentais quelques peu coupable de pas avoir pris 1 journée pour voir Karyn donc là je m’étais décidé et j’avais besoin de la voir pas forcément pour me confier parce que ce n’était pas donc mon habitude de le faire mais je savais que ça me changerais les idées.

Je me levais donc ce matin là vers 7h, Lune commençait l’école à 9h et il fallait le temps que je me prépare que je la prépare qu’on prenne notre petit déjeuner et ensuite que je l’amène à l’école donc 2h ce n’était pas de trop et puis ça me laissait le temps de ranger quelques trucs qui trainait. J’avais dit à Karyn que je viendrais la chercher en fin de matinée qu’on mangerait un morceau et qu’on irait ensuite à la fac. Je déposais donc ma fille à l’école et je rentrais ensuite à l’appartement après avoir été faire quelques courses. Vers 10h30 je quittais mon appartement pour aller chercher Karyn au sien je n’avais pas long à faire puisque nous habitions le même étage c’était pratique ceci dit. J’arrivais donc devant la porte d’entrée de Karyn et je frappai à la porte. Après une petite minute la jeune femme ouvrit la porte, je lui souris et déposa un baiser sur le front de la jeune femme comme j’avais l’habitude de le faire. Karyn était un peu la sœur que je n’avais jamais eu je ne permettrais à personne de lui faire du mal et j’avais tendance à vouloir toujours la protégé un peu mais c’était dans mon tempérament. Je lui dis alors toujours le sourire sur les lèvres content de la voir.

-Coucou ! Comment ça va toi ?

J’entrais donc dans l’appartement de la jeune femme, j’avais bien l’intention d’être de nouveau présent pour elle comme je l’étais avant le retour de Jude et j’avais aussi l’intention de m’excuser pour l’avoir un peu mise de côté de puis à peu près un mois. Je lui dis alors en la regardant.

-Au faite désolé de pas avoir été trop là pour toi, mais j’ai eu quelques trucs à régler enfin bref mais maintenant je suis tout à toi !

J’avais pas l’intention de m’étendre sur le sujet, je ne parlerais pas de Jude même si je savais que Karyn connaissait son existence je lui en avais déjà parlé lors de soirée un peu trop arrosé. J’espèrais seulement qu’elle ne pose pas de questions sur la tête fatigué que j’avais, je dormais encore moins qu’avant et je travaillais un peu plus qu’avant donc bon j’avais pas très très bonne mine mais bon le sourire au lèvre j’arrivais à donner le change comme on dit. Et puis il y aurait tellement à expliqué que je n’avais pas envie de parler de tout ça et puis je n’étais pas là pour raconter mes problèmes à Karyn alors qu’elle en avait beaucoup plus que moi. Elle se retrouvait seule enceinte de jumeaux mes problèmes n’étaient rien à côté de ceux de la jeune femme. Je lui demandai alors toujours le sourire sur les lèvres.

-Alors tu veux que je t’emmènes manger où ?

Ce qui rend les amitiés indissolubles
Et double leur charme
Est un sentiment qui manque à l'amour …
La certitude ...

Honoré de Balzac

Encore un matin, encore un moment où Karyn devait se faire violence pour sortir de son lit. Elle y était bien, allongée, cela lui permettait de moins ressentir les douleurs qui la tiraillaient de plus en plus au niveau du ventre. Dans son lit, elle se sentait en sécurité, protégée, plus qu’en toute autre place. S’il prenait l’envie aussi folle que subite à quelqu’un de venir l’agresser, il fallait d’abord qu’il entre dans la Résidence, qu’il monte dans l’ascenseur jusqu’au quatrième étage, qu’il entre dans l’appartement, sans entrer dans le mauvais, qu’il marche jusqu’à sa chambre, qu’il y pénètre et qu’il s’avance jusqu’à son lit pour l’en tirer ou lui faire du mal ? Autant dire qu’il fallait réellement le vouloir, et puis, entre temps, des tas de gens avaient le temps d’intervenir. Au quatrième, il y avait presque tous ses amis, plus ou moins proches, autant par la distance séparant leur porte de palier de la sienne que par la force des liens qui les unissaient à elle. Il y avait Dario, Sara, Loukas, surtout Loukas d’ailleurs, Sybille, Angela, … Bon, soit, imaginons que le fameux agresseur arrive à les mettre tous KO les uns après les autres, il fallait encore pouvoir arriver jusqu’à la chambre de Karyn sans se faire exploser la tête à coups de batte ! Karyn vivait avec sa meilleure amie, Janaly, et parce qu’elles se sentaient mieux ainsi, elles avaient acheté une batte de baseball, et l’avaient planquée dans l’armoire, tout prêt de la porte d’entrée. Et Janaly ressemblant énormément à sa meilleure amie, il n’y avait pas réellement intérêt à lui marcher sur les pieds à la Miss, et encore moins à vouloir s’en prendre à Karyn ! Non, l’excuse de la sécurité ne tenait pas, la jeune femme n’avait absolument rien à craindre d’un quelconque agresseur, physique du moins, parce que moral … Les paroles de Nate restaient encore gravées en lui. Elle ne valait donc pas le coup qu’on se batte pour elle. La question était, cette affirmation tenait elle uniquement pour Nate ou alors le jeune homme s’était il fait messager de tous ? … Elle n’avait jamais pensé qu’elle était temps sans importance et futile que ça, comme quoi, l’amour rend bien aveugle. Il n’y a pas que l’amour d’ailleurs, parce qu’en tant d’années d’amitié, jamais Karyn n’avait su que son meilleur ami avait une fille.

Il fallait pourtant sortir de ses draps, ouvrir grand la porte fenêtre de sa chambre qui donnait sur une partie de ce grand balcon qui occupait tout un pan de façade. Il le fallait, parce que son estomac criait déjà famine, il le fallait, parce que si elle continuait à ce rythme, si elle ne se décidait pas à bouger plus ses fesses, jamais elle ne serait à l’heure lorsque, tout à l’heure, Loukas viendrait la prendre. Ouais, si elle ne décidait pas d’accélérer le mouvement, il allait la trouver telle qu’elle était maintenant, c'est-à-dire pas coiffée, même si elle ne ressemblait pas à une sauvage !, encore en débardeur plus que fatigué et en boxer … Et surtout, elle savait que si elle n’avalait pas ne serait ce qu’un petit quelque chose dans les 5 minutes, elle allait être pire que ronchon pour tout le reste de la journée, et ça, merci bien mais nan ! Elle devait déjà faire avec ses sautes d’humeur et cela la mettait parfois dans des états impossibles. Oui, c’était normal, elle était enceinte, mais n’empêches que cela la faisait pester tout ce qu’elle en savait ! Loukas l’avait appelée la veille, pour savoir si elle était intéressée par une journée rien qu’avec lui demain, c'est-à-dire aujourd’hui. Bien sûr, elle avait dit oui, une occasion comme ça ne se refusait pas, surtout qu’il s’agissait là de Loukas, de son Loukas. Elle avait trois demis frères, elle n’avait donc pas réellement besoin d’un autre frère, mais Loukas n’était même pas ça ! Il était une partie d’elle-même, une partie de son cœur, de son âme, mais impossible pour elle, même encore aujourd’hui, après toutes ces années, de mettre un réel nom là-dessus. Loukas, c’était simplement Loukas, tant de choses à la fois … Ils étaient pro pour rester au téléphone pendant des heures. Oui, ils habitaient dans la même Résidence, au même étage, mais c’était grand ici, hey, il fallait tout de même de la place pour loger tout ce petit monde !

Lorsque Loukas frappa à la porte, pour être honnête, la Miss terminait tout juste de se coiffer. Il était là, sur le palier, chevalier servant jusqu’au bout des ongles. Il déposa, comme à son habitude, un baiser sur son front, et parfois, la jeune femme se demandait s’il ne tenait pas par là à sans cesse vouloir lui rappeler qu’il était plus grand qu’elle ! Elle lui sourit, tout en s’écartant de l’entrebâillement, afin de lui permettre de rentrer dans son appart’. Pour lui, elle chassa de son esprit cette envie de filer aux toilettes. Il était si joyeux par rapport à elle, lui demandant déjà de ses nouvelles, s’excusant pour son absence ces derniers temps. Elle s’approcha de lui et se blottit dans ses bras lorsqu’elle eut terminée de lui répondre.

« On va dire qu’aujourd’hui, ça va encore …
T’en fais pas Lucky, y a aucun soucis ! Jamais, si y en avait, je t’en aurais parlé, tu me connais ! Je sais que t’as ta vie, t’as même plutôt intérêt à avoir une vie mon vieux, je veux pas être pointée du doigt si tout le monde te découvre asocial ! Et puis, je pense pas que tu aurais pu recevoir la juste monnaie de ta pièce, j’étais sois exécrable, soit complètement une épave ces derniers temps, je préfère que tu ne m’ai pas vu dans de tels états ! Et maintenant, t’es là, et c’est ça qui compte … C’est ça, et rien d’autre … »

Elle avait toujours été bien dans ses bras, toujours, et ce dès la première fois où elle s’y était réfugiée. Tout à l’heure, elle avait menti. Il existait bien un endroit où elle se sentait plus en sécurité que dans ses bras. Ou plutôt deux, jusqu’à ces derniers temps : les bras de Loukas, et ceux de Nate … Elle savait que si elle restait là, jamais plus elle ne voudrait partir, hors, elle mourrait de faim ! Loukas le comprit bien d’ailleurs !!!

« Où tu veux, tant que c’est nourrissant ! Et je vais pas te le cacher, j’ai grignoté des chips tout à l’heure. Je sais, c’est pas nourrissant, mais personne a trop refait les courses, alors, j’ai fais avec ce que j’avais !
Bon, j’espère que tu es en forme, parce que c’est fou ce que j’ai pu entasser à l’Université !! »

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