« Never thought I’d see you here… » {Théo}

Encore une autre journée ennuyeuse… En fait, encore une journée à me lamenter et à penser à lui, et à toute cette histoire absurde… C’est quand même chiant, pour moi je veux dire, le fait qu’il arrive pas à se décider et que j’sois au centre de toute cette stupide confusion qui me donne envie de pleurer à longueur de temps ! Jena Lutziano pleure pas pour rien, c’est ce que j’me suis toujours dit, mais on dirait que ces temps-ci cette réplique fonctionne plus vraiment. Je m’explique… Quand il s’approche de moi, mon cœur se met à battre tellement vite que je m’entends plus penser, quand il s’éloigne, j’ai un mal physique, parce que j’sens pas sa chaleur corporelle sur mon corps. Quand il me dit qu’il doit aller rejoindre Jaydee, alors là, mon univers s’écroule, et j’reviens à la dure réalité. Celle où je suis que l’amante de Kristophe Lancaster, une pale ombre de sa fiancée depuis je sais plus trop combien de temps, et je déteste ce sentiment. J’me sens inférieure, rejetée et conne… Conne de faire ça à une fille – que je déteste, soit dit en passant – tandis que je sais que ça m’aurait tué que mon petit-ami me fasse ça… Jaydee & Kristophe sont ensemble depuis 11 ans. C’est carrément 11 ans d’histoire que je brise, en sortant avec Kristophe dans le dos de Jaydee, mais j’y peux rien, les sentiments que je ressens envers lui sont trop forts pour être dissimulés, ignorés…

M’enfin, j’dois plus avoir la tête à toutes ces conneries, j’dois me concentrer des trucs beaucoup plus importants… Importants, comme : qu’est-ce que j’vais faire ce soir. Parce que je sais que Kris va être avec Jaydee. Ou où est-ce que j’vais allé pendant la journée. Parce que je sais qu’il encore être occupé avec elle… Bah oui, parce qu’ils préparent leur mariage, alors il est normal qu’ils passent autant de temps ensemble, non ? Et moi, la sale égoïste qui veut tout pour elle… SUFFIT ! Kristophe DOIT sortir de mes pensées, si j’arrive à faire ne serait-ce que 5 minutes sans penser à lui, tout va se remettre en ordre. Lentement, mais sûrement… J’dois trouvé le courage de me lever de mon lit, de me préparer, de me trouver une activité intéressante à faire et de rentrer, en étant sûre de pas le croiser, ou la croiser, parce qu’on sait jamais. Le pire dans tout ça, c’est que Jaydee est gentille, mais je la déteste, à un point… Elle fait n’importe quoi, et elle se rend pas compte de l’homme qu’est Kris, et ça, ça me tue. Une chance que Saskia est là pour le remettre sur Terre, même si j’ai l’impression que parfois faut vraiment être persistant avec lui pour qu’il comprenne quelque chose…

Bref, j’trouve la force de me lever, j’prends quelques affaires et j’me dirige vers la salle de bains. Mon appartement est luxueux, trop luxueux, pour une serveuse. Mais j’ai une justification : mes anciens parents. Ils essayent de racheter mon amour en m’offrant ce dont j’ai besoin… C’est pas futé, ils auraient dû s’y prendre y’a 7 ans. Wow, déjà 7 ans que j’ai plus de parents, faut croire que le temps passe vite… Enfin, place à la douche et tous les préparatifs nécessaires pour que j’sois présentable en sortant dehors.

[…]

Douche prise, dents brossées, cheveux lissés, habillée, légèrement maquillée. Direction ? Magasins. Trop besoin de nouveaux vêtements. J’pourrais peut-être appeler Shana, histoire de passer la journée avec elle, vu que depuis qu’on s’est retrouvées, on se lâche presque plus, mais j’en ai pas trop envie. J’veux resté seule, et essayer de faire le point sur ma vie, sociable comme amoureuse. Quoi que j’vais avoir bien plus de mal pour la deuxième option. J’passe dans beaucoup de magasins, ça me change les idées, j’en avais sérieusement besoin. J’ai des tonnes de tunes à claquer, alors je me gêne pas… Si j’devais faire la comptabilité de tout c’que j’ai acheté aujourd’hui, j’en finirais plus… J’rentre chez moi, j’les mets dans ma garde robe et j’garde quelque chose de plutôt sexy avec moi.

J’ai décidé de sortir, et j’me fiche d’être seule. J’vais peut-être pouvoir rencontrer du nouveau monde, et par là, je veux dire d’autres mecs, ou peut-être voir des gens que j’connais… Même si j’ai été déconnectée de la société pendant un moment. C’que j’vais porter se résume à une petite robe noir, avec un décolleté plongeant et qui enrobe bien les formes de mon corps. J’arrange de manière à ce qu’ils soient ondulés, naturels. J’mets pas de maquillage, j’en ai déjà et il me suffit. Parfum Dolce & Gabbana que Shana m’a offert la semaine dernière, talons hauts venant tout droit de chez Versace. J’suis prête, et j’suis… Parfaite ? Non, juste très attirante.

Les clefs de ma voiture et de mon appartement m’attendent sur la commode près de la porte. Je m’en empare et j’quitte mon parfait petit chez moi. Arrivée à un club plutôt populaire, j’me dirige directement vers le bar… Pas envie de danser si j’ai pas consommé au moins quelques verres. Beaucoup plus facile de se laisser aller quand on a consommé que quand on est sobre, et j’sais de quoi j’parle…

« Une vodka-orange, s’il vous plait… »

La barmaid – dont le visage m’est familier – me sourit et me prépare ma boisson en un rien de temps. Pas le temps de m’attarder à parler aux gens ce soir, j’veux juste… Profiter de ma soirée sans me faire déranger.

« Espèce de Salop! » Claquant la porte de l’appartement d’une demoiselle, un épais sourire s’afficha sur les lèvres de Théo qui, tel un vainqueur approchait une cigarette à sa bouche, penchant la tête sur le côté il l’alluma à l’aide de son briquet aux couleurs de l’Italie, son pays. Impossible, il était véritablement impossible pour lui de se construire une relation durable avec les femmes, improbable, impensable, il en riait rien qu’en y pensant.
Qu’avait-elle cherché avec lui? Cette jeune femme qui à présent pleurait sur son lit désirait que sa relation avec le Don Juan se poursuive afin de devenir véritablement sérieuse. « Ma belle, mon cœur n’appartiendra à personne et encore moins à toi! » Lui avait-il balancé en pleine figure avant d’esquiver l’oreiller qu’elle lui envoyait. Jamais son cœur n’appartiendrait à un femme, il se l’interdisait, il répugnait l’amour que l’on pouvait ressentir pour une seule et unique personne, les femmes étaient bien trop attrayantes et bien trop passionnantes pour qu’il ne s’entiche que d’une seule d’entres elles. Oh non, jamais ce Casanova accessoirement Rock-Star des bas-étages ne deviendrait l’être aimé d’une seule personne, jamais.

« Monsieur! Il est interdit de fumer dans l’enceinte de l’établissement! » L’interpella alors un homme, petit et vieux, il était carrément presque chauve et son ventre, bien que caché derrière une chemise blanche dépassait de son pantalon, écœurant vous dites? Théo ne se moqua pas moins de lui, grand Dieu, espérons qu’il ne lui ressemble pas quand il prendra de l’âge, pour le moment le visage ô combien angélique - dans lequel se cachait un véritable démon - de ses 21ans lui satisfaisait pleinement, autant ne pas penser au futur, celui-ci serait certainement disgracieux pour ce jeune homme. Se tournant alors qu’il continuait à marcher jusqu’à l’extérieur du bâtiment, il afficha un énorme sourire, enlevant la cigarette et la tenant entre son pouce et son index droit il la leva au ciel avant de répondre « Tant mieux, je m’en vais! » Une fumée grisâtre s’échappa alors de sa bouche avant qu’il ne lui fasse un baiser avec l’aide sa main gauche. Ainsi il était, impudent, provocant, machiavélique, cynique, il était détestable et détesté et pourtant, il ne s’en plaignait pas, se fichant même de l’image qu’il montrait à ses « ennemis ». Théo ne vivait que pour lui, que pour son plaisir et pourtant, il cachait une peine bien plus grande que cette joie de vivre qu’il montrait aux autres.

Citation :: « Amore! 23h au Frutta Proibita? Tu me manques. Te quiero! »

A peine venait-il de quitter - définitivement - l’une de ses - anciennes - proies, que déjà une autre lui courait derrière. Son visage afficha un air des plus ennuyés par ce message qu’il venait tout juste de recevoir sur son portable fraîchement offert par l’une de ses innombrables conquêtes, bien que sortir soit comme une passion pour lui, le jeune homme se devait d’essayer de vivre, ce soir même il avait une représentation dans un petit bar de la ville, commençant à 20h, il ignorait même combien de temps durerait son concert étant donné que souvent, il s’autorisait un dit After avec certaines de ses groupies, non pas qu’il soit mondialement connu, Théo ne se produisait que sur des petites scènes, certaines femmes ne pouvaient cependant s’empêcher de le suivre à travers ses concerts. Plaisant mais à la fois étonnant, elles faisaient quand même la fierté du jeune homme qui, du haut de ses 21ans devenait - en plus d’être déjà une crapule - un musicien hors pair, sa passion pour la musique avait débuté à l’âge de 7ans, commençant le piano ainsi que la guitare, son professeur de musique lui donnait même une oreille musicale, impossible pour un garçon de son âge de savoir jouer correctement de la musique si il n’avait pas un don, ou quelque chose de fortement ressemblant.

C’est sans bien même prendre le temps de retourner à son appartement qu’il se dirigeait déjà jusqu’au petit pub où il devait se produire, guitare dans le coffre de sa voiture, jamais il ne sortait sans elle, bien trop précieuse à ses yeux, elle était l’unique « femme » qu’il ne pouvait se permettre de tromper avec une autre, faisant un bout de chemin ensemble, s’en séparer serait signer la fin de sa carrière de musicien, nan, impossible, sa guitare représentait bien plus à ses yeux qu’une partie de jambes en l’air en compagnie de deux déesses! […]

23h45! Heure à laquelle il arriva à l’intérieur du Frutta Proibita. Comme à son habitude il n’avait absolument pas été ponctuel, profitant de son concert pour rencontrer de nouvelles femmes, dans la poche avant de son jean se trouvait une bonne dizaine de numéros venant de femmes toutes aussi différentes les unes des autres mais qui avaient toute été séduites par lui. Prenant par la suite le temps de prendre une douche dans les « coulisses » du pub, il avait finit par empocher son argent, avant de se payer un verre et de rire avec le patron. Tel deux amis de longues dates, Théo lui promit de revenir se produire à condition que la consommation soit gratuite pour lui et comme on le dit si bien, chose promis chose dut! Le patron avait accepté. « Bon, j’y vais, faire attendre les femmes n’est vraisemblablement pas plaisant pour elles, enfin, faut-il savoir se faire pardonner par la suite. » Avait-il sortit comme excuse au patron qui, hilare s’en étouffa presque avec sa bière. Pathétique!

« Amore! T’étais où? » Lâcha la jeune femme quand, parmi la foule elle reconnu son bien aimé? L’embrassant fougueusement, ce n’était bien évidemment sans déplaire à Théo. Bien que ne répondant pas à la question, il savait que d’ici la fin de la soirée elle lui aurait une bonne dizaine de fois posée encore cette question. Patience, patience! « Amore! Viens danser! » Mon Dieu ce qu’elle pouvait l’agacer en l’appelant ainsi, son accent faussement Italien sur le bout des lèvres, elle ressemblait plus à une espagnol qui cherchait désespérément à se faire à la coutume Italienne. A chaque fois que ce mot sortait de sa bouche Théo ne pouvait s’empêcher d’afficher ce léger rictus sur son visage, cherchant également comment il avait bien pu être avec une femme comme celle-ci, tant pis, il prendrait son mal en patience, car après tout, elle avait beau avoir une langage des plus exaspérant, elle ne restait pas moins une femme qui satisfaisait ses désirs, du moins, pour le moment.

« Danse et je te regarderai. » Lui avait-il murmuré dans le creux de l’oreille avant de l’embrasser dangereusement dans le cou, ses baisers tous aussi enflammés les uns que les autres avaient un certain effet sur son corps, c’est donc dans une douleur de l’abandonner qu’elle partit sur la piste de danse alors que le dit « Amore » partit jusqu’au bar.
Ici était sa place, il pourrait avoir une vue sur tout le monde mais pourrait satisfaire aussi sa soif!

« Oh mais qui vois-je devant mes yeux? » S’étonna-t-il faussement en s’approchant de la jeune femme qui lui faisait dos. Sa quête jusqu’au bar ne fut pas vaine, à défaut de trouver une femme potentiellement séduisable - inventage de mot -, il trouva LA femme, celle qui l’avait littéralement fait chavirer, celle pour qui il devenait fragile, elle, Jenayziah Chrissa Lutziano. « Serais-tu venue seule ici à la recherche d’un homme à séduire Jen? Ou plutôt serais-tu venue dans l’unique but de noyer ton chagrin dans des boisson alcoolisées? » Méchant? Ce n’est qu’un faible mot, elle avait beau être l’Unique il ne serait pas indulgent face à elle, toutes personnes le connaissant bien savait qu’il ne changeait pas même devant une femme qu’il avait vraiment aimé par le passé. Elle le savait, elle le savait mieux que quiconque même.

L’ambiance est bonne, comme à chaque soir où je travaille ici d’ailleurs. Je vois pas les serveuses habituelles, Karyn doit sûrement avoir beaucoup à faire, les deux autres aussi. Bref, c’est pas ça qui m’importe en ce moment. J’arrive toujours pas à croire que j’suis seule, ici, assise au bar. Tandis que j’ai l’habitude d’y venir avec Shana, ou Saskia, ou Karyn encore. Quoi que, depuis qu’elle est enceinte, elle boit plus… Dommage, mais j’la comprend. Surtout que l’enfant est de Nate… D’ailleurs, j’me demande où ils en sont, peut-être que j’devrais passé faire un tour chez un et chez l’autre. Mais j’garderais ça pour demain, ou les jours à venir… J’crois pas qu’ils tiennent le coup, ni l’un, ni l’autre… Chaque fois que j’descends pour sortir de l’édifice et aller quelque part, j’vois leur bouille, ils sont déprimés, ça paraît. Ça me fait mal, mais j’ai pas l’impression de pouvoir y faire grand chose. Et puis j’devrais vraiment m’y mettre, un de ces jours. Comme ça, j’aurais la conscience sur autre chose que sur ma situation avec Kris. J’en ai marre, sérieusement, de Jaydee. Le truc, c’est que j’arrive jamais à dire non à ce bel imbécile. J’en suis trop amoureuse pour… Ça me fait penser à un de mes ex, tout ça. Le fait que j’sois amoureuse, et que lui sort avec une autre dans mon dos, en pensant que j’le sais pas. Théo Fransceci ; un sacré cas. On sortait ensemble, il m’a trompé, je l’ai très mal pris – qui l’aurait bien pris de toute façon ? – et c’est exactement à ce moment de ma vie que j’ai rencontré Kris, d’où l’amour inconditionnel que je lui porte. Son soutient, son sourire, tout… Et me revoilà partie pour une soirée de nostalgie ? Non, je veux pas, je veux plus…

Mon moral est à zéro, et ça fait déjà plusieurs jours. Mes frères arrêtent pas de se poser des questions, Nate aussi d’ailleurs, même si on se chamaille la plupart du temps, on s’entend bien parfois et on arrive à se confier l’un à l’autre. Mais bon, avec tous les problèmes qu’il a, je voudrais pas en rajouter avec les miens. Ça serait bien trop égoïste de ma part, de penser qu’il puisse m’aider tandis que sa situation est… Cent fois – non, mille même – pire que la mienne. Bref, j’veux plus pensé aux problèmes des autres, et encore moins aux miens… J’passe ma main dans mes cheveux en soupirant longuement… J’ai fini ma vodka-orange, alors il me reste plus qu’à en commander une autre.

« Une autre, s’il vous plait. »

Peut-être que j’vais finir seule et saoule ce soir, mais l’important va être que j’me sois amusée, et que Kris sera pas là pour pourrir ma soirée. Mon portable est fermé de toute façon, j’ai pas envie de me faire déranger. J’suis venue pour noyer mon chagrin, pas me replonger dans tous mes soucis. Un mec vient s’asseoir à côté de moi, pendant que j’calle ma boisson. Il me regarde d’un drôle d’air, j’crois que j’lui ai tapé dans l’œil… Mais c’est qu’une présomption, ça pourrait être autre chose… Genre une mèche en l’air, du rouge à lèvre sur les dents, je sais pas. Je le laisse faire, et lui envoie un sourire plutôt… Sincère ? Pas vraiment. J’veux qu’il arrête de me fixer comme ça, mais j’vais pas lui dire non plus « eh, ça va j’ai compris, regarde ailleurs. » Ça serait méchant. Quoi que je m’en fous, et que j’pourrais bien lui faire comprendre que j’ai pas envie qu’il m’aborde. Il me sourit, il est plutôt mignon… Peut-être que j’pourrais oublier mes chagrins avec lui ce soir. Parce que oui, rendue à ce point-là, je considère même un étranger pour me changer les idées. Ça pourrait être une mauvaise idée, mais j’ai pas vraiment le choix. J’aurais demandé à un mec que j’connais, mais ils sont pas super fréquentables, et la majorité sont mes frères et mon cousin. Quoi que… Non, jamais, j’veux même pas y penser. Juste le fait qu’il va continué de me pourrir de la vie après ça, ça me donne plus du tout envie de faire appel à lui… Il a beau être mon voisin, c’est mon ex, et j’en ai rien à foutre de lui aujourd’hui. J’ai trop souffert, alors c’est à son tour maintenant…

Le mec qui me fixait s’est enfin trouvé une autre greluche blonde bimbo aux yeux bleus-verts. J’la remercierais presque de m’avoir évité de dialoguer avec lui, mais ça paraîtrait non-avenu. Une fois de plus, ma boisson est terminée. J’en commande une autre ou j’laisse les deux que je viens d’avaler faire effet ? La deuxième option serait plus… Équitable, mais j’ai trop envie de me défouler pour me raisonner. Au moment où je m’apprête à commander ma troisième boisson, une voix familière arrive en arrière de moi. Un peu trop familière, même… Et j’imagine que vous voulez connaître la meilleure ? C’est mon… Voisin. Et ex petit-ami, Théo. Quelle joie, vraiment…

« Oh, si c’est pas le Don Juan par excellence pas foutu de garder une fille auprès de lui. Qu’est-ce que tu m’veux, Fransceci ? De toute façon, c’est pas tes affaires, que j’sois là pour l’un, ou pour l’autre. »

C’est vrai après tout, même si j’devais aguiché quelqu’un, ce serait certainement pas lui, ni l’autre imbécile qui me regardait avec un air niais. Théo m’en a fait voir de toutes les couleurs quand on était ensemble, alors pourquoi j’lui donnerais une chance de s’immiscer de nouveau dans ma vie ? Ce serait complètement ridicule, non ?

Peu de gens connaissait la véritable nature de Théo, même ses « amis » ne savaient réellement qui il était. Sa mère peut-être, devait être l’unique personne sur cette Terre à connaître le véritable Théo, ce jeune homme attendrissant, gentil, serviable, qui savait trouver les mots pour vous réconforter. Non, il n’était pas ainsi avec les autres, toujours mesquin, il avait un véritable fond noir, manipulateur, il aimait se jouer des autres, avoir le pouvoir sur eux et ainsi pouvoir les utiliser à sa guise, d’ailleurs, à ce propos, plusieurs personnes avaient tenu des discours des plus… dégradants à son encontre, le traitant de fou, on lui avait même prêté des problèmes psychologiques quant à son attitude si désinvolte quand il était petit ou des troubles de l‘identité, cherchant à dépasser son frère, il s‘était inventé un personnage qui n‘était pas le meilleur exemple. Tout un ramassé d’histoires qui le faisait rire plus qu’autre chose. Et puis il y eu elle, cette fille, celle pour qui il avait eu de véritables sentiments amoureux, celle pour qui il aurait été prêt - ou presque - à ne plus avoir de relations sexuelles - à réduire le nombre incalculable de conquêtes qu’il avait - en dehors de celles qu’il avait avec qu’elle.

Tombant littéralement sous son charme, elle était aujourd’hui l’Unique, comme il l’aimait l’appeler, la seule qu’il mettait sur un piédestal, la seule qui méritait ne serait-ce qu’une pointe de son respect. Le faire complètement changer? Tout de même pas, certes elle avait réussi à le calmer, malheureusement, on ne change pas un homme, on peut essayer mais sans jamais y arriver. Théo était ainsi, bien qu’aimant envers cette Unique - comme il l’avait appelé également dans de nombreuses musiques qu’il avait fait - il ne lui avait caché ses nombreuses infidélités, elle savait à quoi s’en tenir, même si elle n’acceptait pas, Théo lui avait clairement fait comprendre que malgré le fait qu’il en soit « amoureux » il ne pourrait changer sa nature et son envie perpétuelle de vouloir goûter à la chair des autres femmes.
Puis il y eut lui, cet homme qui vint tout changer entre eux deux, cet homme dont elle tomba amoureuse à son tour, leur relation se dégradant à cet instant, ils avaient terminé par ne plus se parler, ne plus se regarder, rien… tombant dans un néant, ils avaient beau vivre l’un à côté de l’autre il n’en était rien, leur relation avait prit fin, lui continuant ses éternelles infidélités et elle, amoureuse de l’autre homme, cet être dont il ne pourrait jamais supporter jusqu’à le nom, nan, il le détestait, il le haïssait, il lui en voulait, il lui avait piqué sa « copine », piqué son Unique, jamais, ô grand jamais il ne viendrait lui adresser la parole par amitié! Son ultime but? Lui faire comprendre que Jen n’est pas celle qu’il pense, qu’elle est bien loin d’être la gentille petite amoureuse transite et qu’elle est au fond, aussi détestable que Théo, par la même occasion, essayer de la reconquérir serait une preuve de lui montrer qu’il tenait encore à elle, mais pour combien de temps? La question était réellement ici. Pour combien de temps se montrerait-il le parfait petit ami? Pour combien de temps la garderait-il à ses côtés? Pour combien de temps?

D’après ce que je me souviens de notre relation Jen, je ne t’ai jamais promis une quelconque fidélité.

Vint-il alors lui répondre dans le plus grand des sourires moqueurs que l’on pouvait faire à une personne. Fier de ses propos? Ô oui il l’était, de plus, il se trouvait être véritablement méchant dans ses propos. Théo était un être détestable, les personnes qui le connaissaient - que se soit en bien ou en mal - savaient parfaitement à quoi s’attendre avec lui, Théo pouvait aussi bien se montrer amical avec ses amis surtout avec Tino Gregas, son meilleur ami qu’il s’efforcerait toujours de protéger, que détestable auprès des autres personnes, citons la personne qui est son frère, bien qu’ils soient du même sang, Théo le détestait, le haïssait mais ô combien l’enviait et l’admirait! Ils avaient beau ne plus s’adresser la parole, Théo ne pourrait s’empêcher de l’aimer comme son frère, de lui donner un rein, son cœur, son cerveau pour sauver son frère si jamais celui-ci venait à avoir un accident grave. Oui il l’aimait mais il le détestait également.

Regardant alors la barmaid de l’autre côté du comptoir qui déjà s’amusait à le draguer ouvertement, il ne fallut à Théo qu’un simple geste en direction du verre de son ex-petite amie pour qu’elle comprenne qu’il voulait à son tour prendre un verre, le même que le sien. Aussitôt dit, aussitôt fait, il ne fallut pas longtemps pour les deux jeunes gens d’être servit, de nouveau, il ne fallut à Théo qu’un simple regard dans sa direction pour annoncer un « merci » qui prônait plus pour une invitation à le rejoindre chez lui une fois son service terminé. Théo, jamais on ne pourrait le changer.

Jenayziah, tu le sais aussi bien que moi, tes affaires m’intéressent toujours, ta vie est tellement palpitante que j’aime écouter ce qu’il t’arrive.

Un sourire s’affichant sur ses magnifiques lèvres, Théo la regarda droit dans les yeux. Il y avait beau avoir de la musique, du bruit, des filles autour d’eux il s’en fichait royalement, il venait de trouver son attraction de la soirée, elle, Jenayziah, la jeune femme assise à ses côtés.

Surtout quand tes histoires concernent tes relations désastreuses.

Finit-il par murmurer dans une épaisse couche de moquerie, tout en détournant son regard du bar, il s’empara de son verre, le leva, tourna une dernière fois sa tête en direction de la jeune femme avant de répondre dans un immense sourire tout aussi moqueur que ses paroles

A la tienne Jen’!

Puis, il but une gorgée de son verre. Chercher à détourner le sujet de conversation? Absolument pas, Théo ne cherchait pas à la sensibiliser sur un sujet mais simplement à lui faire prendre conscience que la seule personne avec qui elle avait été proche à cause des énormes ressemblances qui les assemblaient était lui. Il n’y avait que lui qui la comprenait, que lui qui connaissait qu’elle était toute aussi « méchante » que lui, son but ce soir? La faire redevenir comme il l’avait connu, comme il l’avait aimé, cette jeune femme autrefois méchante, froide et mystérieuse. Il y arriverait, oh que oui!

[Bon, il est pas folichon folichon je suis désolée mais je me rettraperai au prochain promis =)]

Si j’avais su que Théo se trouvait dans les parages, j’serais sûrement restée chez moi. C’est pas mon genre d’essayer de renouer avec mes ex, surtout ceux qui m’ont trompé. Je l’avoue, j’étais pas totalement une fille modèle avant, loin de là, même. J’pouvais être celle que j’étais vraiment avec Théo, ça le dérangeait pas, puisqu’il était pareil… Mais là, tout a changé. Kris a fait son entrée dans ma vie, et en plus de l’infidélité de Théo, j’suis tombée très facilement sous charme, dans ses bras, dans son lit. Et tout ça pour quoi ? Pour qu’il soit fiancé à cette… Cette fille… J’la déteste, carrément. Qu’est-ce que j’donnerais pas pour être à sa place ? Sérieusement, j’suis un cas désespéré. Et là, l’homme à côté de moi, Théo Fransceci. J’peux pas dire que j’ai pas passé de bons moments avec lui, ce serait me mentir à moi-même, tout simplement. Mais les derniers ont pas été tout rose non plus. C’était plutôt des engueulades à longueur de journée, des « t’es crétin, tu m’étouffes, meurs » et des « je t’aime aussi, Jena, tu le sais ? » rien que pour me faire perdre encore plus les nerfs. Mais il était comme ça, j’y pouvais rien, et j’allais pas le changer non plus.

Le pire dans tout ça, c’est que ç’aurait pu durer, entre lui et moi. S’il avait pas été si égoïste, s’il avait pas eu tant besoin d’autres femmes dans son entourage, que j’lui avais suffit, on serait peut-être toujours ensemble aujourd’hui. Et oui, j’y pense encore aujourd’hui, parce qu’en prenant le temps de le réaliser, ça fait pas si longtemps que ça qu’on est plus ensemble. Quelques mois, tout au plus. Il faut aussi dire qu’habiter dans le même édifice, sur le même étage, et à quelques mètres est très loin d’améliorer la situation et de me le faire oublier. Kris me le reproche, quelques fois. Il me sort des phrases du genre « Pourquoi tu déménages pas ? Tu pourrais te trouver tellement mieux. » et je sais à quoi il fait allusion en disant ça. Il sait très bien que mon ex habite dans l’appartement en face, et ça le rend nerveux… Chance pour moi, Théo est pas au courant, parce que j’crois qu’il en profiterait encore plus, et ça, c’est à éviter. Il a toujours été le genre à profiter quand tout va mal, un sale type, et j’crois que c’est pour ça que je l’aimais autant. Que j’ai accepté pendant des mois qu’il se tape d’autres dans mon dos en le sachant très bien… Ça l’a rendu fou, enfin je crois, le fait que je l’aie quitté et que j’aie énoncé les infidélités, parce que oui, il m’avait prévenu. Alors en gros, c’est moi qui ai pris le risque de m’embarquer quand même dans cette relation saugrenue.

M’enfin, j’ai pas vraiment le temps de continuer à penser à tout ça, faut vraiment que j’trouve un moyen de m’éclipser en douce, ou de changer de sujet, quoi que changer d’endroit me paraît encore mieux. Depuis qu’on est plus ensemble, on se parle plus, Théo et moi. J’vois vraiment pas l’utilité de rester là pour qu’il puisse me reprocher encore et encore de l’avoir quitté. Si seulement il savait à quel point j’en avais plus rien à faire, de toute situation. J’lui dirais bien, ça le blesserait sûrement au plus profond de lui, mais il l’avouerait pas, par pure fierté. J’me souviens de l’ancienne Jena. Celle qui envoyait plané tout le monde parce qu’elle voulait rien savoir d’eux. Celle qui était méchante, même avec les handicapés. Celle qui se foutait de tout, parce qu’elle avait ce qu’elle voulait et que le reste l’importait tellement peu qu’elle cracherait dessus si elle pouvait. Celle qui était amoureuse de son alter ego. Ouais, cette Jena qui a changé pour devenir celle qu’elle est aujourd’hui, moi, en l’occurrence. J’suis devenue « gentille ». J’accorde plus d’importance aux détails inutiles dans ma vie. J’veux plus être la connasse qui fout tout le monde en rogne pour rien… Nate me le dit souvent en plus, que j’lui fous les boules pour rien, mais j’trouve ça marrant, et je continue.

Pour en revenir à ma situation… J’me demande pourquoi le mec niais de tout à l’heure revient pas me voir, un moment. Rien que pour me sauver de super Théo. Pas que je le déteste aujourd’hui, juste qu’il a pas la place numéro dans mon cœur en ce moment. J’sais que ça va mal, avec Kris, parce que chaque fois que j’lui demande de choisir, il change de sujet ou me dit que c’est impossible. J’suis égoïste, dans le fond, moi aussi. Parce que je le veux rien que pour moi, tandis que je sais que Jaydee et lui sont ensemble depuis plus d’années que mes parents pourraient se supporter. Ou que moi-même, j’pourrais supporter un mec. C’est peut-être trop demander, mais c’est une question de principe. Je peux pas continué de souffrir en silence, j’en peux plus… Et si j’me retenais pas, j’irais tout droit me consoler dans les bras de quelqu’un d’autre.

Théo est toujours à côté de moi, j’ai même pas pris la peine d’écouter ce qu’il a dit. En fait, j’ai trop la tête ailleurs pour ça. Tout ce que j’ai compris, c’est « à la tienne, Jen ! » et le fait qu’il ai bu le verre qu’il a commandé devant moi. J’ai vraiment envie de lui foutre un coup de poing, ou une gifle. Mais j’vais m’abstenir, parce qu’encore là, j’ai aucune raison de le faire. Le sourire narquois dessiné sur ses lèvres me fait repenser à toutes ces fois où on s’est disputé et qu’il s’en foutait. Et l’air de fendant présent sur son magn… Visage, me déplait grandement. Même s’il avait l’habitude de me faire craquer autrefois…

« Ma vie te regarde en rien du tout. Depuis qu’on est plus ensemble, j’ai absolument aucun comptes à te rendre. Mes relations, qu’elles soient désastreuses ou pas, resteront les miennes, et t’es la dernière personne avec qui je les partagerais. Ne me fais pas le coup du « à la tienne », parce que je sais pertinemment que tu prends plaisir à me voir souffrir… »

J’en ai déjà marre de lui, même si ça fait pas longtemps qu’il est là. J’veux que quelqu’un que j’connais vienne me parler, pour que j’puisse enfin changer de sujet, ignorer Théo et le faire suer par la même occasion. J’prends mon verre et signale à la barmaid que j’en veux encore un autre. Elle me l’emmène environ 2 minutes après, je le prends, regarde Théo d’un drôle d’air et fais mine d’être vraiment irritée.

« Si tu pouvais t’en aller et plus jamais m’adresser la parole, ce serait bien aussi. »

On dirait presque qu’on est devenus des ennemis publics, depuis notre rupture. Très honnêtement, j’veux pas nécessairement que ça change. J’prends un bien fou, à commencer à me défouler sur Théo. Alors si on doit se mettre à sympathiser maintenant, j’aurais plus de victime et il me restera plus que mon chagrin et moi, encore une fois…

[Désolée pour l'attente Embarassed

]

C’est amusant mais, plus Jenayziah essayait de le faire partir, plus elle s‘enfonçait en le faisant justement rester à ses côtés. Ses remarques avaient beau être des plus mauvaises comme celles de Théo - qui excellait dans la matière, ne cachons pas la vérité - il n’en était rien, le jeune homme ne partait pas, ne prenait pas la « fuite » face à elle, elle l’attrayait bien trop pour qu’il décide de la laisser seule au bar sachant parfaitement qu’une créature comme elle ne laissait personnes indifférents.
Jaloux? Peut-être bien que oui, c’était dans le naturel de Théodoric, quand une chose lui « appartenait » il ne supportait absolument pas qu’une personne arrive entre lui et sa convoitise, bien que cela ne l’empêche absolument pas d’aller voir ailleurs, il refusait cependant que ce qu’il convoitait aille tourner autour, aille se faire voir avec d’autres personnes. Jenayziah était cette convoitise, cet objet qui faisait monter jalousie et possession dans son corps lorsqu’elle allait voir un autre - lorsqu‘ils étaient encore ensemble -, en l’occurrence Kris pour prendre un cas plus proche d’eux. Mais ne pensez pas qu’il lui montrerait cette jalousie qui s’emparait de son corps depuis qu’elle lui annonça qu’elle le quittait pour aller dans les bras d’un homme, presque marié en plus de ça! Non, il était bien plus amusant et machiavélique de lui faire comprendre son erreur dans des phrases des plus assassines qu’il puisse formuler.

Ne pas l’aimer? Certaines personnes et peut-être bien elle aussi le pensait. Mais tout comme pour son frère, si Théo nourrissait cette haine en lui c’était uniquement parce qu’il aimait profondément cette personne, parce qu’elle lui était vitale, Jen avait été l’unique personne sur cette Terre de qui il était tombé amoureux, une première « histoire d’amour » qu’il avait gâché, il en était conscient mais bien trop fier pour l’avouer, il préféra tirer un trait sur la beauté de Jen, tirer un trait sur leur histoire appartenant au passé à présent. Vivant sa vie au jour le jour, ses sentiments amoureux, bien qu’enfouit au fond de son cœur ne réapparaîtraient certainement jamais. Du moins, tant qu’il n’en voyait pas l’occasion il n’allait pas lui faire le coup du mélo-drame follement amoureux de sa belle, non, tel Machiavel dans ses plus beaux jours, il se jouerait d’elle, lui faisait autant de mal qu’elle ne lui en avait fait lorsqu’elle décida de mettre un terme à leur relation. Démon? Nan, il n’était qu’une personne cherchant simplement vengeance auprès de celle qu’il avait longuement aimé.

Tu le sais aussi bien que moi Jenayziah! Tu aimes ma présence étant donné que je suis la seule personne qui sache parfaitement qui tu es. Tu ne serais pas restée ma voisine si comme tu le dis tes affaires ne me regardaient pas.

Lui confit-il dans un mauvais sourire de coin, mélangeant moquerie et perversité, il faut dire que leur relation n’avait pas à proprement prit fin, comme à chaque fois c’est sur une dispute qu’elle le laissa tomber.

Tu me sors par les yeux Théo! Je ne veux plus te voir!

Lui avait-elle hurlé dessus avant qu’il ne finisse par lui répondre dans le total inintéressement

Vas de l‘autre côté du pallier dans ce cas.

Sans bien évidemment penser qu’elle ne reviendrait jamais, il en fut assez… perturbé qu’elle ne revienne pas le soir venu, lui annonçant même qu’elle avait rencontré quelqu’un d’autre. Enfin, il ne se s’était pas laissé abattre pour autant.

La soirée battait son plein. A demi-tourné vers la piste de danse, Théo regardait sa demoiselle du moment entrain de se déhancher sur un air électro, musique qu’il ne portait pas vraiment dans son cœur, préférant les versions acoustiques des musiques, il se demandait encore comment avait-il pu accepter de venir passer la soirée ici. Finalement, c’est en regardant du coin des yeux son ancienne conquête qu’il comprit l’intérêt qu’il avait en restant ici à ses côtés. La faire souffrir, l’emmerder, la mettre hors d’elle et surtout, la faire redevenir comme avant! Voilà ce qu’il désirait le plus, une fois redevenue cette peste qu’elle était en sa compagnie alors elle sera de nouveau sienne et son plan sera enfin mit à exécution.
Théo ne croyait pas en un changement possible, pour lui il était inconcevable qu’une personne décide de changer pour les beaux yeux d’une autre personne, il connaissait Jen, il l’avait connu mieux que quiconque, il savait qui elle était au fond et c’est ce qu’il désirait le plus, retrouver sa comparse, celle avec qui il aimait se donner à cœur joie dans la désinvolture la plus grande du monde, dans la plus grande des provocations, ô oui, Jen était l’Unique et malgré ses idées derrière la tête, elle resterait l’Unique dans son esprit.

Parce que tu penses que je vais suivre tes paroles? C’est moi ou tu es visiblement devenue plus… naïve qu’avant? La gentillesse te fait défaut Jen!

Jamais, ô grand jamais il ne croirait au fait qu’elle se soit assagie, impossible, venant de Jen? Non, autant croire à une caméra cachée! Ils se ressemblaient, elle avait les mêmes réactions que lui il était donc impensable qu’elle ne soit plus la peste qu’elle était par le passé.

Enfin, puisque tu sembles d’une humeur monstre concernant tes mésaventures amoureuse, donne moi la raison qui fait que ce soir tu es venue seule ici, celle-ci pourrait être plus originale que ton histoire d’amour.

Se moquer d’elle? Il prenait un malin plaisir à la « ridiculiser », à lui faire perdre le contrôle d’elle même, à la pousser à bout. Machiavélique, c’est ce qu’il était!

Théodoric Fransceci, un défi de taille… Comment est-ce que j’vais bien pouvoir m’en débarrasser ? À moins que Kris soit dans les parages, peut-être qu’il considèrerait l’option de partir, mais même là, j’en doute. Il est quelqu’un de persistant. Quand il veut quelque chose, il va tout faire pour l’avoir, comme moi… Avant qu’on sorte ensemble, j’me souviens de tous les petits trucs mignons – si on peut dire ça comme ça – qu’il avait fait pour moi. Je m’en souviens plus trop, maintenant que j’y pense, ça me semble être très loin… Et je sais exactement pourquoi je m’en souviens plus, parce que ce sont pas nécessairement de bons souvenirs… En fait, j’pourrais pas vraiment cité un seul moment où j’aie vraiment été heureuse sans me soucier que quelque chose de mal arrive, quand j’étais avec Théo. Oui, j’en étais amoureuse, mais le fait que je sache qu’il avait été infidèle à toutes ses ex petites-amies (plutôt conquêtes) et qu’il l’était même avec moi, ça me rendait folle… Je savais pertinemment qu’il l’était, il m’avait prévenu… J’avais décidé d’assumer, donc j’souffrais en silence. J’pouvais pas vraiment lui reprocher ça, vu que c’était le seul défaut que je lui trouvais, et que personne que je connaissais pouvait être parfait… Il était mon alter-ego, dans ce temps-là… L’est-il encore aujourd’hui ? C’est une question qui reste à voir…

Très sincèrement, je veux plus avoir affaire avec Théo. Je l’ai largué, pour plusieurs raisons, entre autre son infidélité et le fait que j’sois tombée folle amoureuse de Kris en attendant, et maintenant qu’on ose se « reparler », j’me rends compte que le fait qu’il fasse plus partie de ma vie m’avait enlevé un poids. C’est méchant de penser comme ça, mais si c’est comme ça que j’me sens face à lui, j’vais pas me mettre à me mentir à moi-même en me disant que j’suis contente qu’il fasse encore partie de mon entourage, tandis que les seuls trucs qu’il m’ait jamais ramené sont des emmerdes. C’est vrai quoi ! Être la petite-amie de Théo n’a pas que des hauts. Beaucoup plus de bas, que de hauts. Mais bon, on s’y habitue. Quand une fille s’engage à sortir avec Théo, elle s’engage à accepter que son style de vie change du tout au tout. Quoi que le mien était unique, et que Théo a réussi à s’y accommoder. J’étais moi-même avec lui. Pas besoin d’argumentation que les « temps qu’on devait passé ensemble en tant que couple ». Faut dire qu’habiter sur le même étage, dans le même bâtiment aidait beaucoup. M’enfin, ce soir, j’veux pas qu’on me dérange… Et Théo le fait, et il le sait pertinemment. Libre à lui de partir, ou pas, mais j’veux pas qu’il s’attende à ce que j’sois la petite fille gentille avec lui. Je l’ai jamais été de toute façon, c’est certainement pas ce soir que je vais l’être… Et dire que j’ai été amoureuse de lui… Quand j’y repense – pas besoin de me demander ce que j’lui trouvais, tout est dans l’attitude – j’me demande pourquoi j’me suis laissée entraîné dans son train de vie. C’est pas mon style – enfin, plus maintenant – et j’tiens pas spécialement à y retourner.

« T’as beau être le seul qui sache vraiment qui je suis, je suis plus cette personne. J’suis plus la Jena que tu connaissais. Donc ça revient à dire que tu me connais plus maintenant. On est comme de parfaits étrangers, et ça me va parfaitement bien… »

J’suis directe, je l’avoue. Mais c’est le seul moyen de communiquer avec Théo. Je sais pas vraiment comment je pourrais lui faire comprendre que sa présence m’importune, à part si je suis méchante avec lui. J’ai pas envie de jouer à ses stupides jeux, de rentrer dans son manège de nouveau. Parce qu’il va prendre un plaisir bien trop grand à me faire payer la peine que j’lui ai infligé quand je l’ai quitté. Je connais Théo, je sais que ça lui a fait quelque chose que je revienne pas, le fameux soir où j’ai rompu avec lui. Il croyait vraiment que j’allais revenir, et je l’ai jamais fait. J’me suis trouvé courageuse, ce soir-là. Surtout parce que même si j’étais amoureuse de Kris, j’avais encore des sentiments flottants pour lui. Heureusement pour moi, je l’ai vite oublié, et j’ai appris à faire une croix sur les hommes comme lui. J’avais trop souffert de la relation pour oser me remettre dans cette situation avec quelqu’un d’autre. Pourtant, quand j’y pense… Kris est fiancé… Ne serait-ce pas pire ? J’en sais rien. J’veux pas y penser, ce sont que des soucis que j’ai envie d’oublier, à l’aide de l’alcool…

« Tu sais Théo… Le fait que j’habite encore dans la même résidence que toi ne veut absolument rien dire. Tu me le fais remarqué comme si j’avais pas le droit de vivre là et que j’aurais dû déménagé quand on a rompu. J’suis pas n’importe qui, et tu le sais. C’est certainement pas un mec comme toi qui va me faire déménager ou qui va pouvoir me manipuler. C’est d’un pathétique… »

J’commence vraiment à en avoir marre qu’il me tourne autour comme ça. On dirait qu’il fait exprès de me chercher pour que je pète un câble. J’essaye de garder mon calme, mais c’est vraiment difficile… Sachant que Théo est un homme persistant, et qu’il hésitera pas à revenir à la charge en sortant d’autres conneries…

« Oh, j’avais presque oublié que tu suis ta propre tête. Fumer, coucher, tromper, rater sa vie… Et effectivement, la gentillesse me fait défaut quand j’suis avec toi, sinon, elle me va comme un gant… » dis-je en souriant avec un air ironique.

« La raison pour laquelle j’suis ici ce soir te concerne en rien. J’ai le droit d’aller en boîte seule, ça a rien à voir. Et pourquoi tu m’poses autant de questions ? J’ai aucun compte à te rendre. Non seulement on est plus ensemble, en plus j’suis ton aînée de 2 ans… Bref, c’est pas ça l’important. Qu’est-ce que toi, tu fais ici ? Tu viens m’espionner ? »

Je sais qu’il va me répondre quelque chose qui va sortir tout droit de son esprit malsain. Avec Théo, c’est une habitude. J’attends donc qu’il parle pour avoir le plaisir de répliquer de nouveau…

[Non c'est pas grave. Pour que tu te sentes moins mal, ma réponse... C'est du gros n'importe quoi]

Abandonné? Jamais! Théo n’abandonnait jamais, quand il avait une idée en tête il faisait constamment en sorte d’y arriver, quitte à s’y prendre par plusieurs reprises il faisait constamment en sorte d’arriver à ses fins! Ce soir son objectif était de reconquérir celle qu’il avait réellement aimé, celle pour qui il aurait vraiment pu verser une larme - rappelons que l’unique fois où Théodoric a pleuré date de quelques années, quand il eut créé une chanson pour son frère qu’il joua dans un bar de la ville, bar certes miteux mais sa chanson avait eu la merveilleuse surprise émouvoir toute les personnes présentent et même Théo qui, à la fin de la chanson baissa la tête, ferma les yeux et sentit une larme touchée sa main. Ce fut l’unique fois qu’il pleura pour quelqu’un -. Ce soir Jena allait peut-être se rendre compte que sa vie était nettement plus intéressante quand elle était avec Théodoric que maintenant qu’elle se sent déchirée à cause d’un jeune homme fiancé qui a également une autre copine et qui, de surcroît lui est fiancé. Là dessus, Théo ne pouvait que s’incliner, jamais encore il n’était sortit avec une jeune femme fiancée, mais à voir la mine qu’affichait son ancienne petite-amie - elle seule pouvait se permettre de porter ce nom - cela devait certainement être des plus attrayants!

Ce soir donc, son objectif principal était de reconquérir sa belle, mais pour combien de temps? N’avait-il pas une idée derrière la tête? Bien évidemment! Jena lui avait fait du mal, il le savait, il en avait terriblement souffert malgré que jamais il ne le montre, la reconquérir serait pour lui le meilleur moyen d’avoir sa vengeance sur la jeune femme, sa seule satisfaction de la voir souffrir comme il avait souffert. Allant jusqu’à oublier le bien qu’elle lui avait fait car, malgré ses nombreuses infidélités il l’avait réellement aimé, Théo nourrissait en lui cette envie d’obtenir vengeance de ce qu’elle lui avait fait, cette même colère qu’il éprouvait à l’égard de son frère, cette même envie de leurs faire comprendre qu’ils lui avaient fait du mal à l’intérieur. Démoniaque? Théo ne s’en était jamais caché, préférant avoir une image de garçon détestable plutôt que de se montrer réellement aux autres, Théo avait, au fur et à mesure des années, donné une image de lui horrible, monstrueuse, attirant la colère des autres au lieu de leur amitié, et c’était ainsi qu’il se satisfaisait, c’est ainsi qu’il vivait. Mais pour combien, de temps? A force de s’attirer la colère des autres, Théo ne récoltait que la solitude, que la médisance des autres à son écart, toujours seul, même son amitié avec Tino s’avérait des plus fragiles, notamment à cause d’une certaine Sybille, cette jeune femme qui n’hésiterait pas à tout faire pour l’avoir dans son lit et ainsi faire du mal à son petit-ami. Elle ressemblait étrangement à Théo, nourrissant cette même rage au fond d’elle, Sybille était en quelque sorte la « satisfaction » qu’était Jenayziah à une époque.

Sans prendre la peine de lui répondre. Il encaissait ce qu’elle lui disait, souriant à chacune de ses paroles, il prenait un malin et malsain plaisir à lui sourire sans montrer un autre sentiment que de la moquerie à son égard. Elle avait beau avoir les merveilleux arguments, aucun n’arrivait à toucher Théo aucun, excepté un!

rater sa vie

Quand ses mots sortirent de la bouche de la jeune femme il ne put s’empêcher de sentir un pincement au cœur, non pas qu’elle avait été à quelque chose dans cette vie ratée mais elle venait de toucher un point sensible, Théo avait ratée sa vie, il le savait parfaitement, il en était grandement conscience et aujourd’hui il en faisait les frais à cause de son père qui ne lui adressait même plus la parole. Son cœur s’emballa, une certaine colère monta alors en lui, et bien que dans ses intentions il n’avait pas envie de s’en prendre à sa partenaire pour la soirée, elle en ferait malheureusement les frais. Tournant le visage de nouveau en direction de la piste de danse, il laissa au départ s’installer un silence, long et pesant, jusqu’à ce qu’elle termine de parler, là, Théo regarda fixement la piste, visage n’affichant plus aucune émotions, ses coudes posés sur le comptoir derrière lui, il prit enfin la parole pour la première fois depuis ce monologue qu’elle venait de lui faire.

Entre nous deux Jen, ce n’est pas moi qui vient noyer mon chagrin dans l’alcool.

Commença-t-il alors à lui répondre, son ton était sec et ô combien froid, n’aspirant aucunement à la sympathie et à la gentillesse, elle avait simplement réussi à toucher un point sensible en lui et elle subirait les conséquences ici et maintenant.

Tu me parles de pathétisme mais regarde toi! À choisir, je préfèrerai être ici à ma place plutôt qu’à la tienne, celle d’une jeune femme qui malheureusement ne se rend pas compte qu’elle se brise elle-même dans ses relations les plus… catastrophiques soient-elles! Rajoutes à cela une pointe de lâcheté aussi, noyer son chagrin dans l’alcool au lieu d’affronter tes problèmes ce n’est pas digne de toi, à une époque tu n’étais pas comme ça, tu affrontais absolument tout! Hélas pour toi, ta gentillesse te perdra et crois-moi, ce n’est absolument pas un compliment!

Elle ne le connaissait que trop bien pour savoir que ses paroles avaient un effet de lames de rasoirs, son ton toujours aussi sec se transformait un de la médisance pour elle, moquerie, médisance, pitié, tout un tas de sentiments se mélangeaient dans son cœur à présent.

Énervé d’une telle situation et du fait qu’elle avait raison concernant sa vie triste vie de raté, Théo s’empara de son verre qu’il but d’une simple et unique gorgée avant de finir par grimacer légèrement, s’en retournant vers Jen, il se leva de son tabouret

Je te laisses payer mon verre, dis toi que c’est ton cadeau d’adieu!

Dans un sourire des plus faux, Théo s’approcha lentement mais sûrement de son oreille afin de lui murmurer quelques mots

Mais rappèles toi une chose, tu ne resteras pas éternellement celle que tu es maintenant.

C’est sur ces derniers mots que Théo s’en alla, s’éloignant de la jeune femme, il savait l’impact qu’auraient ses paroles sur elle, ou du moins, il espérait qu’ils auraient l’impact désiré.

« J’ai beau avoir une vie pathétique, comme tu le dis Théo… Mais c’est pas complètement à cause de moi. Tu sais, si t’avais été un tant soit peu moins égocentrique quand on formait un couple – ce qui me semble à des années lumières – peut-être que je serais pas avec Kris, aujourd’hui… Et peut-être que j’aurais pas tous ces « problèmes » comme tu sembles le penser… »

« Théo, tu m’énerves ! Paye-le, ton putain de verre ! La femme que j’suis aujourd’hui, c’est Jenayziah Chrissa Lutziano, et c’est celle que j’compte resté, qu’elle te plaise ou non. Tu peux dire c’que tu voudras, j’ai changé… Et même si tu veux croire que j’redeviendrais la petite Jena insécure d’autrefois, c’est faux ! »

« HEY ! J’te parle, Fransceci… T’oses me laissé au bar comme ça, avec ta boisson à payer en plus… J’suis pas ta bonne, tu pourrais au moins me traiter avec plus de respect ! »

« J’en ai MARRE de toutes tes remarques, merde… OUI je souffre, OUI je suis là toute seule ce soir parce que j’ai besoin de noyer mon chagrin à travers l’alcool. OUI ça m’a fait mal ce que tu m’as fait par le passé… T’es content, maintenant ? Tu sais TOUT. Tu dois être fier hein ? Tu dois te dire que t’as réussi à percer ma carapace, une fois de plus ! Sauf que cette fois-ci, j’retomberais pas dans ton panneau. J’suis pas conne, Théo ! J’ai des sentiments, j’ai une tête… Je… »

Sortant du club, Théo avait « abandonné », en plus de Jenayziah, la demoiselle avec qui il était arrivé. Tant pis, de toutes façons elle ne ferait pas long feu, autant arrêter son histoire maintenant étant donné qu’il ne supportait absolument pas ce surnom affreux qu’elle lui avait donné ! En fait, il n’aimait aucun surnom, encore moins ceux qu’il considérait comme affectif, il s’appelait Théo, le diminutif de Théodoric et cela lui allait parfaitement. Jamais il ne s’était permis d’appeler une femme par des surnoms tous aussi ridicules les uns que les autres, non pas que l’envie ne lui soit jamais venu, à l’époque qu’il sortait avec la brunette, il aurait tellement voulu l’appeler par de magnifiques surnoms ô combien affectueux comme par exemple

Mon cœur

ou encore

Amore

comme l’avait si bien dit l’autre folle qui, se dandinant sur la piste comme-ci elle faisait elle-même le spectacle, n’avait même pas remarqué qu’il parlait à une femme et qu’il avait quitté les lieux. Quoi qu’il en soit, il était presque impossible pour Théo d’appeler une femme par des surnoms, pourquoi ? La raison était simple. Appeler une femme avec un surnom c’était lui montrer qu’elle était unique, qu’elle était la seule qu’il regardait, or, ce n’était absolument pas le cas ! Théo aimait la gente féminine, ne pas regarder les magnifiques courbes des femmes étaient un peu comme retirer à un enfant son jouet préféré. Non, tant qu’il n’avait pas une petite amie attitrée à qui il ne commettrait pas d’infidélités, jamais Théo ne se permettrait d’appeler une femme par un surnom qui la rende unique.

Un léger vent frais lui parcourant le cou, le jeune homme sentit un frisson s’emparer de son corps, n’ayant pas prit l’initiative de prendre une veste, ce n’est pas son léger pull aux manches trois quarts gris qui allait grandement l’aider à se réchauffer. Heureusement pour lui, les quelques verres d’alcool qu’il s’était avalé l’aidaient à tenir le choc.
Dehors, plusieurs personnes attendaient encore de rentrer dans le club, juste devant l’entrée, Théo ne put s’empêcher de les regarder avant de rouler ses magnifiques yeux marron, dans un élan, sa main s’approcha de la poche arrière de son jean, s’emparant alors de son éternel paquet de cigarette qui jamais ne le quittait, c’est en sortant l’une d’entre elle qu’il ne put s’empêcher de repenser à cette rencontre avec son ex petite amie qu’il n’avait pas oublié et dont il avait encore du mal à oublier le visage. En même temps, vivre dans le même immeuble et au même étage n’arrangeait en rien les choses. Théo prenait toujours un plaisir à aller chez elle, pour quelles raisons ? Simplement la voir, voir son visage changeant de faciès lorsque ouvrant la porte elle se rendait compte qu’il ne s’agissait pas de son prétendant mais plutôt de celui qu’elle avait laissé tomber pour ses nombreuses infidélités. Le monde est parfois cruel quand on y pense !

Il n’avait pas prit la peine de répondre à ses remarques, cherchant simplement à sortir d’ici le plus vite possible. Ce n’est pas les endroits bourrés de monde qui l’attirait, loin de là ! Prônant pour une certaine tranquillité, le jeune homme certes, se rendait souvent à des soirées mais rapidement il s’éclipsait en compagnie d’une charmante jeune femme dans l’unique espoir de passer une soirée plus calme et surtout plus intime. Intérêt et envie, voilà comment il voyait les choses. Enfin, Jen se retrouva bien vite seule dans cette boîte avec en plus la consommation du Fransceci Junior à payer, de quoi la sortir de ses gonds étant donné qu’elle n’avait même pas invité cet intrus à ce joindre à elle, mais ça, il n’en avait strictement rien à faire, un parasite ? C’est souvent comme ça qu’on le surnommait, mais, autant sa présence était des plus insupportables, autant il était dur de ne pas vouloir rester avec lui pour lui mettre une bonne claque dans sa gueule d’ange. Il attirait le regard des autres sur lui et surtout l’exaspération la plus immense ! Toutes personnes connaissant Théo de prêt et non « intimement » comme ses partenaires de nuit, savaient qu’il se montrait ô combien détestable, c’est cette raison qui poussait généralement les personnes à le suivre. Tout comme le fit à cet instant Jen. La porte s’ouvrant en grand, une douce chaleur arriva dans le dos de Théo qui allumait tranquillement sa cigarette. Sans prendre la peine de se retourner, il n’eut qu’à entendre la voix cristalline de la jeune femme pour comprendre qu’il s’agissait de son ancienne conquête et accessoirement voisine ! Un sourire ô combien fier s’affichant sur ses lèvres, Théo ne put s’empêcher de prendre une bouffée de fumée avant de la cracher sur le côté. Toujours de dos à sa partenaire, il écoutait patiemment les reproches qu’elle avait à lui faire. Un sourire amusé sur son visage, il passa machinalement sa main dans laquelle il tenait la cigarette dans ses cheveux avant de finir par se frotter le front. Dans un demi tour, il ouvrit légèrement la bouche espérant parler, son regard scrutant attentivement le corps de la brunette c’est presque dans un remord qu’il vint froncer ses sourcils, comment avait-il pu être le pire des salauds avec elle ? Sa plastique quasiment parfaite, ses moues de visage irrésistible et surtout devant cette nouvelle sensibilité, il ne pouvait que retomber sous son charme… Non ! Il ne devait pas ! Il n’en avait pas le droit, il ne pouvait pas retomber sous son charme, il avait définitivement tiré un trait sur elle et sur sa plastique, aujourd’hui il ne cherchait plus qu’à lui être insupportable, lui faire autant de mal qu’il n’en avait reçut lorsqu’ils étaient encore ensemble ! Voilà ce qu’il cherchait à lui faire et non retomber sous son charme ! Mais que voulez-vous, il l’avait encore en tête, elle était celle qu’il ne pouvait s’empêcher d’oublier, celle sur qui il avait jeté son amour, certes en faisant l’idiot avec elle.

Il s’apprêtait à parler quand elle vint lui couper la parole. Et ça, il ne le calcula même pas ! Se recroquevillant sur elle-même, il semblerait que Théo ait touché ses points sensibles, lui assignant de nombreuses remarques toutes aussi méchantes les unes que les autres, il réussissait à lui faire du mal, à la rendre fragile et pourquoi pas par la même occasion la faire redevenir celle qu’il avait toujours connu. C’est en passant une nouvelle fois sa main prise par la cigarette dans ses cheveux qu’il lâcha un profond soupir, visiblement gêné de la situation, il prit une dernière bouffée de sa cigarette avant de la jeter sur le trottoir, à peine venait-il de la consommer que déjà elle allait finir sa route dans la bouche d’égout du coin. Il s’approcha lentement de la jeune brunette, sans trop savoir quoi faire à vrai dire, il arriva devant elle et attendit patiemment que les secondes passent devant ses yeux.

Allez relèves toi tu es entrain de te tourner au ridicule devant tout le monde !

Lâcha-t-il alors sur un ton des plus neutres au monde. Sa main tendue en direction de la jeune femme, il ne prit même pas la peine de la regarder dans les yeux. Ceux-ci tournés en direction des passants autour d’eux, c’est un regard noir qu’il lançait à ceux qui osaient se moquer d’elle. Protecteur ? Non, il n’y avait qu’une personne qui avait le droit de se moquer d’elle et ce n’était pas les autres, c’était lui et uniquement lui !

Et ce n’est pas en théâtralisant ta scène que tu obtiendras une faveur de ma part.

C’était digne de lui ! Pensiez-vous sincèrement qu’il allait se laisser attendrir par elle ? Bon OK, autant avouer qu’elle avait réussi à l’attendrir mais, histoire de ne pas lui montrer, Théo avait préféré jouer de nouveau la carte de la méchanceté. Sa main toujours tendue en direction de Jen, il lui lança enfin un regard avant de lui faire un signe de tête qui était proche du « Je vais te tendre la main pendant des heures alors lèves toi ! TOUT DE SUITE ! ».

S’il y avait un truc que je m’étais promis en quittant Théo, c’était de plus jamais avoir l’air ridicule devant lui. Malheureusement, c’est raté, parce que j’ai l’air d’une tarée et pas seulement devant lui, mais devant tout le reste du monde. J’en ai marre de devoir me voiler la face et faire comme si tout allait bien. J’souffre, et il faut que je le fasse ressortir ! Faut que j’arrive à faire le point sur mes émotions, et on dirait que c’est mission impossible. Kristophe hante chacune de mes pensées, et Théo… Théo fait que remuer le couteau dans la plaie. Ça m’enrage, très sincèrement, ça m’enrage. Je sais plus où j’en suis, je sais pas quoi faire pour me sortir de ce merdier, et je veux pas… Je veux pas avoir à supplier quelqu’un pour quelque chose que j’ai envie que cette personne fasse. De quoi je vais avoir l’air si je supplie Kristophe pour une décision qui, je sais pertinemment, est la plus dure à prendre de toute sa vie. J’suis une femme forte, pas vrai ? Pourquoi j’arrive tout simplement à mettre de côté tous les problèmes de cœur que Kristophe me cause et essayer pour une fois de pas me ridiculiser devant l’homme que je méprise et qui est mon voisin aujourd’hui ?

Toujours recroquevillée, je verse des larmes qui sont inutiles, mais elles coulent par elles-mêmes et j’y peux absolument rien. J’entends Théo souffler quelques mots, et je le regarde ensuite, en prenant soin d’essuyer les dernières larmes qui coulent. Il me tend la main… Depuis quand Théo fait preuve de gentillesse ? C’est arrivé eh… Jamais ? Théo a jamais vraiment fait preuve de gentillesse… Peut-être qu’il a diminué son niveau de méchanceté à des moments au cours de notre relation, mais les mots doux, il connaît pas. Les questions du genre : « comment s’est passée ta journée ? » ou « ça va aujourd’hui ? », c’est pas son fort. J’imagine pas Théo sourire sincèrement à quelqu’un, ça lui irait… Mal. Je regarde toujours Théo, en me demandant si son geste est vraiment sincère ou s’il a juste pitié de moi et qu’il veut pas que je lui fasse honte en ayant l’air d’une cruche en plein milieu de la rue. Parce que oui, les gens passent et me regardent, et je m’en fiche, mais pas lui. Il tient à l’image qu’il reflète, cet homme. Je finis par me dire que prendre sa main est pas une si mauvaise alternative. Je vais pas mourir en le touchant, si ? Quoi qu’il ait une personnalité qui ressemble un peu à celle du Diable…Hmmmm, presque méchant à dire. Mais la vérité fait mal, c’est ce qu’on m’a toujours dit. Bon, alors, je prends sa main et me relève. Je défroisse ma robe, je tiens pas vraiment à ce que les mecs qui passent me matent. Je remets mes mèches de cheveux en place et souris faiblement et ironiquement à Théo.

« J’ai pas besoin de ta pitié. Et j’en ai rien à faire des autres. »

C’est tout ce que j’ai à dire. Décidément, il comprendra jamais rien… Je l’ai quitté pour plusieurs raisons, dont son incompréhension de mes sentiments. De toute façon, je sais même pas s’il sait ce que « sentiments » veut dire. Il est souvent très froid avec son entourage, sauf quand il s’agit des demoiselles qui ont « l’honneur » de passer dans son lit. Je me mets face à Théo, ramasse mon sac à main et commence à marcher… Plus rien à faire de lui. Il m’énerve plus qu’autre chose, j’ai plus envie d’avoir affaire à lui.

« Tu sais, si t’essayais d’être gentil parfois, ça te tuerait pas. T’es juste trop égocentrique pour t’en rendre compte. J’entends des choses… Je sais que même ton frère t’aime pas parce que t’es détestable… Si c’est pas être tombé bas, je sais même plus ce que c’est… »

La famille. Point sensible… C’est comme si on me parlait de la relation que j’entretiens avec Nate, ou Cath. Comme si on me disait que Nate, Cath & moi, on est… Je sais pas… Dysfonctionnels. M’enfin, j’aurais pas aimé que quelqu’un s’attaque à mes relations familiales de la sorte. Maintenant, je suis sûre de me prendre soit une baffe d’insultes en plein visage, soit encore & toujours de l’ignorance. De l’indifférence face à ce que je dis – ce que j’avais souvent l’impression de ressentir quand je sortais avec Théo – et ça fait mal. Que ça vienne de n’importe qui, se faire ignorer est jamais quelque chose de positif… Ça blesse les gens, ce que d’autres doivent sûrement savoir, mais ils le font quand même… Théo maîtrise cet art. Il en a fait usage très souvent. Ce soir, il va en avoir besoin, et je suis aussi sûre qu’il va ressortir les pires insultes qu’il m’ait jamais dites à ce jour. Le reste de ma soirée s’annonce… Merveilleux.

Je prends pas la peine de rester en place pour voir toute cette « action »... Je me retourne et continue de marcher, en entendant la voix de Théo raisonner un peu plus loin...

[J'suis désolée pour le retard & la nullité de ma réponse. Je voulais juste faire avancer un peu les choses, et bon ^^']

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» THEO&NASTASIA ♦ my love's a revoler. my sex is a killer. do you wanna die happy ?

« Never thought I’d see you here… » {Théo}

« Never thought I’d see you here… » {Théo}

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