« À prendre la vie trop au sérieux, jamais on en sort en vie. »

. Voilà une citation qui correspond exactement au caractère de Romy . On dit souvent que les personnes changent, selon leurs fréquentations, peuvent être influencées à se comporter de telle ou telle manière selon qu'elles soient avec les plus populaires ou les moins populaires. Ce constat n'est pas applicable pour Romy, en particulier parce que, si l'on retournerait à l'époque du lycée, elle ferait sans aucun doute partie des meneuses. Toujours prête à donner d'elle-même, que ce soit en cours de sport pour trouver une stratégie afin de battre l'autre équipe ou de mettre en pièces cette traînée qui lui a volé son crush, pas de problème, la jeune femme est là. Un esprit rude de compétition, car la vie est une course, et ce qui compte, c'est d'arriver intact sur la ligne d'arrivée. Peu importe les moyens employés ? C'est une autre question . Certes un esprit de compétition, mais Romy n'ira pas jusqu'à tricher pour obtenir ce qu'elle veut, elle se battra à la loyale. L'injustice et le manque d'honnêteté, voilà deux choses qu'elle ne peut supporter, et ce dont elle est pourtant confrontée dans la vie de tous les jours. Malheureusement. D'une nature très franche, parfois même considéré comme trop, la blondinette n'hésite pas à dire ce qu'elle pense tout haut, elle ne peut s'en empêcher d'ailleurs, c'est comme respirer, elle en a besoin. Même si la vérité blesse parfois, elle la dira quand même. Véritable pile électrique, Romy a toujours besoin de bouger, de faire quelque chose, de se sentir active et utile. Elle vit aux limites de l'hyper-activité, mais également des règles. Parfois quitte à mettre un pied de l'autre côté de la ligne, et de passer du côté des méchants, d'enfreindre des règlements. Cela lui est bien souvent arrivé au cours de sa vie, simplement l'adrénaline qui se répand dans ses veines lorsqu'elle fait quelque chose d'interdit est incomparable, indescriptible, tellement agréable qu'il lui arrive que les limites disparaissent sous ses yeux, ce qui devient un problème plutôt important. Elle essaye toujours de garder en tête le pour et le contre, le bien et le mal, l'autorisé et l'interdit, mais une fois la ligne franchie, toutes ses pensées s'effacent pour laisser place à une furie, une petite délinquante de première catégorie. En même temps, il lui fallait bien souvent dépasser les limites si elle voulait découvrir des dirty little secrets, comme elle aime à les appeler, les petits secrets que tout le monde cache derrière des sourires innocents et des tics répétitifs. Oh oui, découvrir des secrets, faire sa petite enquête, elle adore cela. Future détective ? Absolument pas, jamais elle ne s'est intéressée à ce genre de métiers, à vrai dire c'est simplement l'un de ses passes-temps favoris. On lui a proposé dans cette optique de devenir journaliste, sûrement à scandales, mais Romy n'a su que répondre à sa conseillère d'orientation. Ce genre de métier l'attire, certes, mais elle n'est pas sûre d'elle. Voilà autre chose sur laquelle parler. Romy a beau être quelqu'un de très extraverti, en effet parler avec les gens, entamer une conversation, la plupart du temps par une plaisanterie, elle adore ça. Le contact humain est quelque chose d'irremplaçable dans sa vie, une vie sans ses amis, sans personne autour d'elle, elle ne peut l'envisager. Elle a besoin de se sentir entourée et aimée, en partie pour lui donner confiance en elle. Car, derrière ce sourire charmeur, parfois même considéré comme aguicheur par quelques personnes, Romy n'a jamais débordé de confiance en elle, au contraire. Elle s'est toujours trouvée plutôt fade comme personne, bien que tout le monde autour d'elle l'adore, elle n'a jamais su gagner une entière confiance en elle. Un défaut parmi plusieurs, comme toute personne humaine, Romy possède des défauts. Bien qu'elle soit appréciée, et que les conquêtes s'additionnent par dizaines, elle n'a jamais réussi à s'attacher depuis sa première histoire d'amour désastreuse. De plus, le monstre de la jalousie guette toujours, prêt à la bouffer littéralement. Également à comptabiliser parmi ses défauts, la demoiselle est plutôt, comment dire, colérique. Une boule de nerfs comme elle, quand elle se met en colère, disons que ça n'est pas beau à voir, et il ne vaut d'ailleurs mieux pas être dans les parages lorsqu'elle pique une crise. Ses colères peuvent être très violentes. En passant, petite anecdote amusante -ou pas...- : en classe de cinquième, une autre fille l'a traité de "coureuse de mecs", en gros un moyen détourné pour ne pas utiliser le mot "traînée", et ni une ni deux, elle a terminé le nez en sang. On ne plaisante pas avec Romy. Très sympathique, mais il ne vaut mieux pas l'énerver, car une simple étincelle suffit à allumer un feu qui ne s'éteindra pas si vite.
Il faut parler d'un aspect plutôt important de sa personnalité, mais qui n'est connu que par peu de personnes. Romy est sujette à des crises d'angoisse, et ce depuis son adolescence. Tremblements incontrôlables, boule dans la gorge, tous les symptômes d'une crise d'angoisse apparaissent soudainement. Le seul moyen d'y remédier est pour elle de s'isoler dans un coin au calme, à l'extérieur, et de rester calme, de diriger ses pensées vers quelque chose de positif. Elle n'a encore jamais fait de crises d'angoisse "en public", et n'y tient pas, elle ne veut pas être considérée comme faible psychologiquement, ce qu'elle est pourtant. Mais qu'elle arrive parfaitement bien à cacher.
Vous l'avez compris, Romy, c'est toute une histoire, et l'on pourrait écrire un roman uniquement pour entrer dans les détails de sa psychologie. Une fille bien simple, mais parfois bien compliquée, une fille brisée qui se cache derrière un sourire figé, un comportement qui va d'un extrême à l'autre. Romy est une tornade, qui bouscule tout sur son passage.

« Que les apparences soient belles car on ne juge que par elles. »

De nos jours, l'apparence est primordiale. C'est la première chose que l'on regarde lorsque l'on rencontre une personne, et notre opinion se forge directement là dessus. Des lunettes, c'est un geek. Des talons hauts, c'est une traînée. Des cernes qui forment presque des trous en dessous des yeux, la gueule de bois. Tout est construit sur les apparences, la première impression est généralement primordiale. Mais que faire lorsque le binoclard se révèle être le plus gros fêtard de la ville, se cachant derrière sa monture à crocodiles verts pour ne pas se faire harceler par des filles en délire ? Lorsque les cernes en dessous des yeux traduisent une nuit blanche, non pas à cause de l'alcool, mais des disputes constantes des parents ? Romy n'a jamais vécu les préjugés, et n'a jamais eu peur de ce que pouvaient penser les personnes d'elle, et de son physique. En même temps, il faut dire qu'elle n'a pas vraiment de raisons de se plaindre de ce qu'elle possède, bien au contraire. A la première apparence, on dit souvent d'elle qu'elle est blonde. Voilà tout de suite ce que les personnes remarquent, la blondeur presque irréelle de ses longs cheveux, lui descendant jusqu'au milieu du dos. Cela ne l'a jamais dérangée, contrairement à d'autres, d'être blonde. Cela ne veux pas dire qu'elle est stupide, absolument pas. Les blagues que l'on peut faire, qui se sont forgées au cours du temps sur les blondes, ne l'ont jamais touchées, simplement car la part de vérité là dedans n'existait pas. La plupart du temps, ses cheveux sont lissés, mais il lui arrive de les boucler si l'envie lui prend. En fait, ils sont naturellement lisses, et elle prend rarement quelques minutes de son temps le matin pour les boucler, préférant profiter de ce temps à traînasser dans son lit. De ses cheveux à ses yeux, des yeux considérés comme hors du commun par son entourage, d'une couleur vert marron, intrigante, envoûtante, éclatante lorsque des petites rides se dessinent au coin de ses yeux et que son rire éclate, sortant de sa bouche naturellement pulpeuse et rosée. Du maquillage, sur son joli minois ? Ça oui, elle ne peut d'ailleurs sortir sans maquillage, elle est comme beaucoup de femmes, ne se trouvant pas à son avantage sans un coup de crayon sous les yeux et au moins du mascara, ainsi qu'un coup de gloss sur les lèvres, histoire de les rendre plus belles. Romy est dans l'obligation de porter des lunettes lorsqu'elle lit, ou fait de l'ordinateur, car elle possède une légère myopie de l'oeil gauche. Cela dit, elle déteste parler de cela, et peu de personnes sont au courant qu'elle porte des lunettes, car elle se déteste avec, et donc les mets le moins souvent possible. Enfin, quand la migraine pointe, elle se force tout de même à les mettre. Un visage d'ange, qui cache bien des choses, et dont elle n'a jamais particulièrement été complexée, excepté à l'adolescence, comme tout le monde, au moment où un bouton inopportun bourgeonnait sur l'arête de son nez. Une grande personnalité se cache derrière son petit gabari, comme on la surnommait à ses années lycées. En effet, elle n'a jamais été la plus grande de sa classe, voire la plus grande du lycée, avec ses petits un mètre cinquante-cinq, elle a eu quelque peu du mal à se faire prendre au sérieux à certains moments de sa vie. Du moins, quand elle avait la bouche fermée. Une fois ouverte, il n'y avait plus aucun problème, sa petite taille n'était rien comparé à la grande gueule qu'elle possédait déjà au lycée, et qu'elle a toujours d'ailleurs. Adolescente, elle était très maigre, et certains pensaient qu'elle ingurgitait son repas à la cantine avant d'aller le vomir dans les toilettes, ce qui n'était absolument pas le cas. Simplement, il lui arrivait de ne pas manger pendant toute une journée, la faim ne venant pas. Avec l'âge, elle n'a pas vraiment pris de poids d'ailleurs, même en mangeant une vache, elle ne grossirait pas d'un gramme. Il ,y a des gens chanceux comme ça, que voulez-vous. Pas de complexes, de féminité non plus, puisqu'elle a toujours été très féminine et consciente de cela, sans pour autant passer pour une traînée- quoique, certaines personnes n'hésitaient pas à penser cela d'elle, malheureusement pour eux. Romy a toujours été dotée d'un physique avantageux, ce qui pouvait la faire passer pour une fille facile, ce qui est loin d'être le cas. Car derrière les apparences, il y a la réalité, qui est bien différente de ce que vous voyez.

Romy est une véritable boule de nerfs, et possède de nombreux tics. Elle se mord la lèvre inférieure quand elle est nerveuse, comme beaucoup de monde ; mais il lui arrive également de se passer la main derrière son oreille gauche, également lorsqu'elle est nerveuse, ou se ronge les ongles en cas d'angoisse. Il faut également mentionner ses crises d'angoisse régulières, qu'elle parvient plutôt bien à surmonter seule désormais, et dont peu de personnes sont au courant. Un automatisme chez elle, c'est de répondre du tac au tac « tu vas bien ? » « oui » . Même si la situation ne s'y prête pas, elle dit qu'elle va bien, car elle déteste inquiéter son entourage. Autre chose qu'il faut mentionner, elle possède un tatouage sur la hanche droite, un cœur celtique, qu'elle s'est fait faire durant son adolescence au Canada, mais dont les circonstances ne sont connues par personne, excepté celle avec qui elle est allée faire ce tatouage, à savoir sa sœur.

« L'avenir contient de grandes occasions.
Il révèle aussi des pièges. Le problème sera d'éviter
les pièges, de saisir les occasions
et de rentrer chez soi pour six heures. »

Woody Allen.

Tout avait commencé par une belle matinée d'automne. Non, ce n'est pas vrai. La vie n'est pas comme ça, telle un conte de fées que l'on lit dans ces bouquins pour enfants, ces mensonges que l'on veut nous faire gober dès notre plus jeune âge, et ce afin de ne pas nous inquiéter sur ce qui nous attends réellement derrière la bulle protectrice qu'ont construite nos parents. Bref, où en étions-nous ? A oui. Tout avait commencé par une matinée d'automne, bien ordinaire dans la capitale italienne de la mode. Dans un coin de la ville se trouvait un immeuble délabré, peu fréquenté depuis des années. Les rumeurs étaient nombreuses sur cet endroit ; on disait que l'immeuble avait été abandonné suite à un incendie, il y a des années, on disait que l'endroit était hanté, et que le fantôme d'un capitaine de bateau avait terrorisé les habitants de l'immeuble en forçant une locataire du sixième étage à sauter par sa fenêtre, se brisant le cou sur le bitume . Bien entendu, ce n'était que des légendes, des rumeurs complètement infondées, et la personne qui se trouvait ici l'avait toujours su. Voilà pourquoi elle fréquentait cet endroit, pour être en paix, et réorganiser ses pensées.

Les tremblements de sa main ne voulaient cesser. Depuis quelques heures, ses yeux restaient fixés dans le vague, sur un point fixe, et ne voyaient plus la réalité, voguaient vers d'autres cieux, vers l'avenir encore incertain. Mademoiselle Milazzo avait vraiment fait une bétise, elle en était consciente. Et là, tandis que ses pieds balançaient dans le vide, assise sur le bord du toit de l'immeuble, elle réalisait l'ampleur de ses actes. Déposant sa main sur son ventre, elle se mordit la lèvre et laissa à nouveau son regard errer sur la ville. La nuit recouvrait les immeubles d'un voile sombre et inquiétant, en même temps que le cœur et les certitudes de Lee s'envolaient au gré du vent.



Lee avait toujours été une jeune fille volage, très intelligente, certes, mais qui ne parvenait pas à éviter les pièges que la vie lui tendaient. A 14 ans, elle a fumé sa première clope, a eu sa première fois avec son petit ami alors qu'elle n'en avait pas vraiment envie. A 15 ans, elle a conduit en état d'ivresse et s'est faite arrêter par la police, à 16 ans elle a consommé des substances illicites. Les conneries s'accumulaient, et pourtant, même si elle savait que c'était mal, elle ne pouvait s'arrêter. C'était tellement bon, de franchir les limites. De plus, ses parents adoptifs n'étaient jamais là pour elle, l'ignoraient complètement, et elle était donc libre de faire tout ce dont elle désirait. Mais l'erreur qu'elle venait de faire était de loin la plus grave, et l'irréparable. Alors qu'elle venait d'avoir 18 ans, avait un petit ami politiquement correct- mais le trompait occasionnellement, avait arrêté la drogue mais continuait de fumer comme un pompier, elle était tombée enceinte. Fort heureusement, le père était son petit ami actuel... du moins, elle espérait. Ses relations "à côté", elle ne parviendrait pas à se souvenir des noms des garçons de toute manière. Sa vie venait d'être bouleversée, d'une manière inchangeable.