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 P'tite visite réconfortante [Sybille]

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MessageSujet: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptyVen 18 Déc - 19:23

    Il était deux heures de l’après-midi. C’était un après midi d’hiver doux pour le moi de décembre qui était déjà bien entamé. Dans les rues, la magie de noël était présente et réchauffée les cœurs des Romains. Pourtant, le cœur de Carolina avait du mal à être réchauffer. Il fallait dire que noël était une fête de famille et c’était la le problème. Une fête de famille … C’est dans ce genre de circonstance qu’on se rend compte de l’importance d’avoir une famille et des gens qui nous aime.

    Carolina commençait à se sentir étouffer, comme envahit d’une vague de tristesse, de nostalgie. Elle était chez elle mais pourtant ce chez elle la rejetait avec des souvenirs trop douloureux. Chez elle était vite dit car c’était la maison de son père. Pourtant la villa était immense avec des jardins magnifiques et une gigantesque piscine. La famille de la jeune femme était riche et ce depuis longtemps. Sa mère était un mannequin vedette, malheureusement elle est morte, et son père était un homme d’affaire important qui touchait de temps en temps à la politique. Carolina avait toujours connut le luxe et même si on lui avait inculpé certaines valeurs importantes pour elle, elle avait été néanmoins une fille pourrie gâtée dans le passé. Bref, aujourd’hui elle s’ennuyait à mourir –expression débile puisqu’on ne peut pas mourir d’ennui, quoique- et elle avait donc décidé de rendre visite à Sybille.

    L’air frais de l’hiver était agréable. Alors Carolina décida de se rendre à pied chez son amie. Elle était emmitouflée dans un manteau bien qu’il ne fasse pas si froid que ça. Elle marchait, les mains dans les poches, connaissant l’itinéraire par cœur. Elle avait l’habitude de venir chez Sybille qu’elle considérait comme sa meilleure-amie. En effet, ces derniers temps, elle se raccrochait de plus en plus à ses amis et à son père pour être soutenu. Sa mère lui manquait beaucoup plus qu’en temps normal en cette période de fête. Elle arriva devant le bâtiment où habitait son amie. Elle sentit une brulure à son poigné droit, juste là où elle avait son tatouage « mum ». Elle regarda son poigné. Il n’y avait rien et elle s’en serait doutée. Elle oublia l’incident qui était de plus en plus fréquent et poussa la porte d’entrée.

    Carolina avait une manie, une manie qui était n’importe quoi mais elle ne pouvait pas s’en défaire. Elle se regardait presque à chaque fois dans un miroir. C’était ainsi. Alors quand elle vit le miroir de l’entrée, elle ne put s’empêcher de se regarder dedans. Elle ne s’admirait pas. Elle y jetait juste un coup d’œil. Ensuite, elle prit l’ascenseur avec un jeune homme tout à fait charmant. Par moment, on regrette que l’ascenseur ne tombe à en panne entre deux étages. Oui, le jeune homme était très craquant et Carolina en aurait bien profité un peu. Mais chaque chose a une fin et les portes de l’ascenseur s’ouvrirent au deuxième étage, laissant s’envoler ce charmant inconnu. Les portes se refermèrent sur le parfum envoutant du jeune homme pour s’ouvrir deux étages plus haut. Carolina sortit avec un sourire radieux sur ses lèvres. Elle était contente, rien de mieux pour remonter le moral d’une jeune femme. Elle sonna à l’appartement de Sybille et attendit patiemment que celle-ci ouvre, espérant qu’elle soit là.
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MessageSujet: Re: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptyDim 20 Déc - 16:13

    « Moi ?! T’es malade ? Tu veux pas non plus que je te descende une bouteille de vodka entière ou que je te chante joyeux noël en russe pendant que t’y es ?! Non Tino… Je… J’ai envie de faire une pause alors… bonne fêtes… ». La jolie brune se retourna rapidement, allant voir un autre client histoire d’oublier vite fait bien fait Tino qui la suivait du regard, déçu. Ca faisait tellement longtemps qu’ils se tiraient dans les pattes, elle était un peu fatiguée, il fallait l’avouer alors elle préférait faire une pause, prendre le large pendant les fêtes de noël histoire de ne pas faire la tronche sur les photos lorsqu’elle aurait le bonheur de retrouver sa grand-mère, sa seule et unique famille. Il fallait avouer que depuis la mort de ses parents et de sa sœur dans cet accident de voiture, Sybille n’avait plus trouvé d’intérêt à noël, pour elle, s’était devenu une fête que pouvaient célébrer les personnes qui avaient une vrai famille, elle, elle n’avait pas vraiment ce qu’on pouvait appeler une « famille ». Elle se retrouvait souvent au 25 décembre, un sourire de façade sur les lèvres, faignant le bonheur et la joie de vivre pour sa grand-mère qui se réjouissait toujours de la voir revenir de Rome histoire d’avoir des nouvelles et de voir sa petite fille bien dans sa peau mais lorsqu’il arrivait l’heure de se coucher dans cette grande maison vide, sans entendre la voix de sa mère, les chuchotements de sa petite sœur et sans se sentir parfaitement heureuse et comblée, elle se mettait à pleurer. Elle s’imaginait ce qu’aurait pu être ce noël si toute sa famille avait été là, si elle avait retrouvé vraiment sa mère, son père et sa sœur… Mais ce n’était que de l’imagination, ce n’était pas concret et à chaque fois elle se retrouvait déçue et consternée, abattue.

    Elle bossait depuis le matin, s’étant habituée à faire l’ouverture et à partir vers les deux heures comme ça elle pouvait finir son après-midi à flâner ou aller se reposer chez elle. Une habitude qui la gardait prête lorsqu’il s’agissait de retourner à l’université, les horaires du levé ne changeant pas vraiment. Prendre des vacances pour noël ? Ah non, ça pas question ! La jolie brune avait beau se faire harceler par sa grand-mère pour venir toute la semaine au lieu que le soir de noël, elle, préférait largement bosser pendant toute cette semaine histoire de ne pas l’entendre lui dire qu’elle ne vient pas assez la voir, qu’elle a une petite mine ou alors qu’elle aurait du porter des vêtements un peu plus élégants parce que vraiment, elle devenait indécente. Bientôt elle allait devoir s’habiller comme une bonne sœur, pire encore, comme une personne qui ne pouvait pas voir sa peau touchée par le froid de peur d’exploser. De toute façon, quoi qu’elle dise, toutes ces paroles volaient bien au-dessus de la tête de la jeune étudiante qui ne se gênait pas pour dire « oui, oui » mais lorsqu’elle revenait à Rome et qu’elle sortait s’amuser, s’habillait comme bon lui semblait, c’est-à-dire, très court, très sexy. Elle n’était pas là, elle devait seulement s’habiller élégamment lorsqu’elle était en sa compagnie, sinon, elle s’habillait comme ce qu’elle voulait ! Point barre ! Enfin, aujourd’hui elle portait la tenue de travail exigée pour bosser au Mamma Lucia et ne s’en plaignait pas vraiment, discrètement elle avait raccourcit de quelques centimètres sa jupe fournie et s’autorisait toutes les paires de chaussures qu’elle voulait. La jeune femme s’approcha d’une cliente et lui donna le café qu’elle avait commandé, jetant parfois des coups d’oeils discrets vers son petit ami qui s’en allait… Pourquoi fallait-il que ce soit aussi difficile entres eux ? Si seulement ils n’avaient pas commencés toutes ces conneries de se tromper à la pelle, ils n’auraient pas autant souffert l’un et l’autre. La jeune femme baissa les yeux lentement, se sentant mal par rapport à Tino. Elle l’aimait, ce n’était pas le problème. Elle ne voulait pas souffrir pour lui, pour un homme dont elle ne connaissait plus vraiment les sentiments… Perdue, Sybille fit tomber une tasse sur le comptoir, le contenu prenant la fuite, ne tombant pas sur un client, heureusement pour elle. Elle la ramassa lentement avant d’entendre la voix de son patron dans son dos, maladroite parce que compatissante : « Sybille… Rentre chez toi… ». La jeune femme se retourna avec ce regard qui crie qu’elle veut rester parce que sa hantise est de se retrouver toute seule à l’approche de noël dans son appartement comme une pauvre nulle sans amis. Elle ne pipa mot et se détourna, essuyant ses mains sur un torchon et allant aux vestiaires, sous le regard compatissant encore une fois de son patron. C’était rare qu’il soit aussi gentil celui-là, il était toujours le genre d’homme autoritaire et tyrannique alors pourquoi aujourd’hui devenait-il gentil ? Faisait-elle autant pitié que son propre patron avait décidé de changer de masque pour devenir doux comme de la crème ? Pff… Si seulement elle pouvait feindre aussi bien la bonne humeur que l’orgasme, ça lui aurait évité de se retrouver virée du boulot avant l’heure… La jeune femme sortit donc dans la rue, un gros manteau sur son pseudo uniforme, se rendant malheureusement compte que lorsqu’elle n’est pas au boulot, elle n’a strictement rien à faire, nulle part où aller… A part chez elle, à l’appartement.

    Mettant une mèche brune derrière son oreille, Sybille se dirigea, en traversant la folle des personnes se pressant pour les derniers préparatifs pour noël, les derniers achats et tout le tralala, vers la résidence Zampino. Elle erra pendant quelques minutes, les yeux perdus dans la foule qui se pressait vers le centre-ville histoire d’acheter les cadeaux qu’ils avaient oubliés pour la famille. Ouais… Ils pouvaient se presser eux parce qu’ils avaient tout un tas de cadeaux à faire mais elle, elle n’avait pas de cadeaux ou alors très peu, s’était ce genre de choses qui la mettait dans cet état léthargique. Elle n’aimait pas noël et se rendre compte que le reste du monde adorait cette fête parce qu’ils avaient une famille qu’elle ne possédait pas, c’était à la limite du supportable pour cette jeune femme qui avait pourtant tant de joie vivre lorsqu’elle n’était pas dans ces moments de peine intense qui rimaient le plus souvent avec les fêtes sensées réunir la famille. La jolie brune se dirigea donc vers la résidence, avançant le pas pour ne pas croiser les gens aux faces rougies par le froid, un sourire jusqu’aux oreilles alors qu’elle n’était pas… heureuse. Vivement que ces foutues fêtes passent pour qu’elle puisse redevenir la Sybille Visconti qu’elle avait toujours été, joyeuse, croquant la vie à pleine dents, ne pensant plus aux souffrances passées mais plutôt aux joies d’avoir des amis géniaux et de voir que le monde tournait enfin rond. Elle arriva rapidement au grand immeuble et monta dans l’ascenseur, se dirigeant vers le quatrième étage. Elle croisa le pervers du rez-de-chaussée, pressant encore plus pas, la façon dont il la regardait lui donnait envie de vomir, c’était comme si ses yeux avaient des trucs déshabilleurs et qu’il pouvait la voir entièrement nue alors qu’elle était couverte de fringues. Et puis il fallait avouer que ce sourire sadique lui déplaisait franchement… Elle monta donc dans l’ascenseur rapidement, priant pour que l’homme décide de rester à son étage, ce qu’il fit non sans détailler les longues jambes de la jolie brune au passage. Sybille recommença à respirer correctement tout pendant que l’ascenseur montait tranquillement les étages. Celui-ci s’arrêta au quatrième étage et elle sortit de celui-ci, ses clefs dans la main, un air maussade s’affichant sur son visage, elle avait de la glace ? Oui, ça allait bien l’aider ça ! Alors qu’elle s’approchait de la porte, elle découvrit une blondinette attendant sagement devant celle-ci, s’était Carolina. Un magnifique sourire revint sur son visage fatigué et la jolie brune s’approcha de la jeune femme, cachant ses yeux avant de dire d’une voix enfantine : « C’est quiiiiii ?! ».

    Carolina s’était vraiment la seule personne à la comprendre, on pouvait bien dire que c’était sa meilleure amie et que les deux jeunes femmes se comprenaient le mieux du monde à cause de toutes les épreuves douloureuses qu’elles avaient toutes les deux traversées dans leur jeunesse. Elles n’avaient plus de mère toutes les deux, elles détestaient noël à cause de leurs familles, elles étaient presque pareilles et savoir que quelqu’un avait souffert autant que vous, même plus, c’était rassurant, on se disait alors qu’on n’est pas la seule personne à avoir la vie contre nous. Lâchant son amie, elle se pressa vers la porte et l’ouvrit, faisant entrer Carolina dans le grand appartement qu’elle partageait avec Nate… Nate qui n’était pas là pour le moment vu qu’il bossait encore lui, elle ne savait même pas s’il avait posé des vacances pour noël ou non… De toute façon elle le saurait lorsqu’un matin elle tomberait sur lui alors qu’il serait sensé être en train de bosser.


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MessageSujet: Re: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptyDim 20 Déc - 17:51

    Carolina attendait depuis longtemps devant la porte de son amie. Elle aurait dut se douter qu’à cette heure-ci, elle travaillait encore au Mamma Lucia Café et que c’était là bas qu’elle avait plus de chance de la trouver. Mais elle était allée ici en premier et maintenant qu’elle y était, elle n’allait pas retraverser la ville pour trouver son amie. Alors, elle l’avait décidé de l’attendre pendant quelques minutes. Il faut dire qu’elle avait besoin de parler à quelqu’un car avec ce qui se tramait chez elle, elle n’avait pas envie de rester plus longtemps. Pendant qu’elle faisait tout pour arranger les choses avec son père, celui rentrait dans un mutisme impressionnant comme-ci c’était en cette période de noël, en cette période où sa fille avait besoin de lui, qu’il devait refaire pour la énième fois le deuil de sa femme. On ne pouvait pas oublier quelqu’un qui a autant compté que la mère de Carolina pour son père. D’ailleurs, Carolina n’avait pas oublié sa mère et jamais elle ne le pourrait. C’était comme renier une partie d’elle-même. Avec tous ses deuils à répétition, son père croyait qu’il allait faire revivre la mémoire de sa mère. On n’avait pas besoin de ça pour cela. Les souvenirs tels qui soient, bons ou mauvais, sont la preuve qu’une personne a réellement existé, qu’elle a compté pour nous. De plus, sa mère ne voudrait sûrement pas qu’il réagisse ainsi, elle aurait voulut qu’il soit heureux, qu’il puisse célébrer un joyeux noël avec ses parents et sa fille. Pourtant, le noël qui s’annonçait n’allait pas être joyeux. Enfant on rêve d’avoir telle ou telle chose à noël, plus grand aussi on rêve. Et le rêve le plus cher de Carolina en ce moment, se serait de revoir sa mère, de la serrer dans ses bras mais ce n’est pas possible. Des fois, elle aimerait en parler avec son père mais c’était un sujet tabou, un sujet marqué secret défense, un sujet que si on en parlait on risquait de mourir. Du moins, c’était l’impression qu’avait Carolina avec son père. Elle aimerait que ça change, elle aimerait retrouver la complicité qu’elle avait avant avec lui mais pour le moment c’était peine perdu. Et avec toutes ses déceptions qu’offrait noël, elle allait craquer si elle ne sortait pas de là au plus vite.

    Toujours devant la porte de son amie, elle fouilla dans son sac à la recherche de son téléphone. Elle n’allait pas l’appeler car si elle était au travail, elle ne répondrait sûrement pas. Elle la connaissait trop maintenant. Elle regarda plutôt l’heure. Une heure douze de l’après-midi. De toute manière, elle n’avait rien de mieux à faire que de rester ici à attendre. Mais Carolina était quelqu’un d’impatiente qui avait eut l’habitude qu’on lui serve tout sur un plateau d’argent dès qu’elle le demandait. Elle n’avait pas attendre. Alors pour essayer de s’occuper, elle fouilla dans son sac, décidément trop petit, à la recherche de son Ipod. Heureusement, qu’en temps normal, elle ne le quittait jamais sinon elle serait vraiment mal. Elle mit les écouteurs dans ses oreilles et chantonna la première chanson. Les titres défilèrent et le temps avait l’air de s’écoulait plus vite. En fait, ce n’était qu’une impression ! Car d’une heure douze, l’horloge de son téléphone indiquait qu’une heure vingt. Seules huit minutes étaient passées. Mais pendant ces huit minutes, Sybille était rentrée du travail, elle était là, les mains sur les yeux de Carolina à demandait « c’est qui ? ». Quelle question ! La seule qui pouvait vivre ici et qu’elle attendait, c'est-à-dire Sybille. Carolina se retourna avec un sourire, levant par la même occasion ses écouteurs. Elle regarda attentivement la mine fatiguée de son amie sans rien dire pour autant. Elle savait bien que par moment, on n’avait pas trop envie de dire ses problèmes, qu’on préférait, même si ce n’était pas préférable, de les garder pour soi. Carolina ne s’insista pas. Elle laissa ouvrir la porte à Sybille et entra après elle, regarda l’appartement qu’elle partageait avec Nate. Carolina connaissait presque cet appartement aussi bien que sa chambre tant elle avait l’habitude de venir ici quand tout allait mal. C’était réconfortant de pouvoir parler, de pouvoir se confier à quelqu’un qui avait déjà connu les mêmes problèmes. Oui, elle parlait de la mort de sa mère car à sa connaissance, Sybille, elle, ne s’était pas droguée, n’avait pas fait un coma où elle avait frôlé la mort et toutes les autres conneries qu’elle avait put faire. C’était peut-être pour cette liberté d’expression, cette liberté de tout comprendre qu’elles étaient, toutes les deux, devenues de bonnes amies. Carolina n’aimait pas se disputer avec Sybille car en la perdant, elle perdait une amie chère, une amie qui la comprenait et ça, c’était assez rare.

    - Je te dérange pas au moins ?
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MessageSujet: Re: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptyVen 25 Déc - 22:47

    Aaaah noël ! Pourtant, lorsqu’elle était encore enfant, Sybille adorait cette fête. Elle en était totalement amoureuse et c’était même elle qui se levait la première et qui, discrètement, descendait les escaliers pour aller regarder dans le salon si le verre de lait et les cookies avaient étés mangés et si, par bonheur, le père noël avait déposé tout un tas de cadeaux bien emballés au pied du sapin avec une petite étiquette au prénom de chaque personne habitant la maisonnée. Elle découvrait toute ébahie les miettes des cookies dans la petite assiette et le verre de lait entièrement vide et alors qu’elle regardait les cadeaux emballés dans leur papier de couleur niaise aux motifs encore plus hideux, elle regardait les petites étiquettes avec un énorme sourire et découvrait « Sybille » écrit sur quelques uns dans une calligraphie étudiée pour ne pas que la jolie demoiselle ne se rende compte que papa et maman chéris étaient passés et avaient fait en sorte que la magie de noël brille encore dans le cœur de la demoiselle pour bien longtemps. Elle y avait cru dur comme fer ! Longtemps elle s’était levée aux aurores pour retrouver les paquets cadeaux et son prénom inscrit, ses parents avaient fait perdurer le mythe pour laisser à la demoiselle le bonheur suprême de la découverte matinale… Puis le temps avait passé, un jour ses parents avaient décidé qu’il était temps qu’elle arrête son petit cinéma de gamine et l’avaient prise, seule, sur le canapé. Le but était de lui dire sans qu’elle ne fasse de vague et n’aille tout raconter à la petite sœur, laissant le mystère du père noël encore intact pour la petite dernière. Ils avaient tout avoué, elle avait pleuré toutes les larmes de son corps et avait fini par accepté, en profitant pour aider ses parents à mettre les cadeaux pour pouvoir manger les quatre cookies et le verre de lait à elle seule, ce nouveau rituel devenant soudain beaucoup plus intéressant que de découvrir une coupelle vide le lendemain matin. Noël était devenu pour la jolie brune une fête commerciale, elle commençait donc à acheter des cadeaux à ses parents, elle commençait à devenir responsable mais continuait toujours d’apprécier l’idée de noël : Le fait de se retrouver en famille pour célébrer l’arrivée des cadeaux et des chocolats, le fois gras et les superbes indigestions que tout cela entraînait. Chaque noël faisait son lot de victime et Sybille avec, ne pouvant s’empêcher de manger soit trop de fois gras, soit trop de chocolat… Soit trop des deux lorsqu’elle était d’une humeur « grosse bouffe ». Puis le temps avait passé et la mort de ses parents et de sa sœur était arrivée. Elle se retrouvait seule chez sa grand-mère, seule au monde et sans plus aucune envie de célébrer ce genre de saloperie de fête qui consistait généralement à rapprocher la famille. Elle avait perdue le goût de ce genre d’évènement qu’elle commençait à juger niais et complètement inutiles. Elle avait vite fait de s’enfuir de chez sa grand-mère pour finalement aller s’enterrer à Rome où elle passait le plus clair de son temps, y passait même son anniversaire, histoire de ne faire que la fête entres amis en oubliant soigneusement retrouver sa seule famille de peur de sentir les larmes lui monter aux yeux alors qu’elle l’entendait évoquer ses parents qui auraient étés si fiers de leur petit ange. Oui, elle ne voulait pas souffrir mais, après tout, qui voulait souffrir sur cette terre ?

    Pas Sybille en tout cas et souffrance rimait malheureusement avec le souvenir de ses parents alors elle oubliait soigneusement les fêtes et évènements rimaient avec famille pour ne pas souffrir à cause de toutes ces conneries, oublier qu’elle n’avait plus de parents depuis longtemps déjà et que jamais elle ne pourrait changer les choses. Elle ne pouvait pas remonter le temps, elle aurait tellement voulu pouvoir revenir au temps où elle était encore cette gosse croyant au père noël et se levant à chaque fois aux aurores pour voir si les cookies étaient mangés et si le verre de lait était fini. Elle aurait préféré finir vieille fille, idiote, niaise parce qu’elle pensait au père noël mais heureuse parce qu’elle avait encore ses parents auprès d’elle pour lui permettre de prendre le bon chemin dans sa vie. Aujourd’hui, elle n’était peut-être plus niaise, tout ceci reste à voir naturellement, mais elle n’avait plus ses parents pour l’aider à faire des choix importants dans sa vie et même si elle avait sa grand-mère, personne ne pourrait changer le fait qu’elle regrettait ses parents et sa petite sœur. Finalement, elle avait du faire sans, pourtant le soir de noël il restait de la peine et de la souffrance qui lui restait en travers de la gorge, elle avait cette impression qu’il manquait quelque chose d’important et c’était vrai après tout, il lui manquait bien cette partie si importante de sa famille qu’elle ne pourrait jamais retrouvé à moins qu’elle ne s’en aille rejoindre les petits anges tout là-haut. Enfin… On n’était pas encore noël alors, elle n’avait pas encore à s’en faire, bientôt elle devrait ruminer toute sa souffrance en compagnie de sa grand-mère faisant semblant d’être heureuse alors qu’elle était devenue blasée. Elle avait cet horrible sentiment que personne ne la comprenait, que personne ne pouvait comprendre pourquoi elle détestait à ce point noël. Elle n’avait pas envie que quelqu’un lui dise qu’elle était une femme faible et qu’elle n’avait rien pour elle, qu’elle n’était même pas capable de faire le deuil de ses parents et de sa sœur même après toutes ces années. Bientôt elle avait trouvé une personne qui la comprenait, un peu, peut-être pas entièrement mais qui avait compris la moitié de la souffrance qu’elle ressentait lorsque les fêtes de fin d’année arrivaient et que les gens montraient leurs faces heureuses alors qu’elle, elle était détruite parce qu’encore une fois elle allait devoir jouer un rôle pour faire passer un peu bonheur dans la maison de sa grand-mère. Aujourd’hui elle avait quelqu’un qui pouvait la comprendre, cette personne, étant devenue avec le temps et les petites confidences, sa meilleure amie, nulle autre que Carolina.

    Elle était devenue en si peu de temps son soutien incroyable lorsqu’elle se sentait mal, lorsque ses parents lui manquaient au point qu’elle nécessite de parler à quelqu’un au plus vite, lorsqu’elle se sentait défaillir ou tout simplement qu’elle ressentait cette envie soudaine et complètement fortuite de sortir s’amuser et oublier à quel point elle n’était pas allaise. La jeune femme avait trouvé la seule personne capable de comprendre ce qu’elle vivait, elle avait trouvé cette personne dans le plus simple des hasards et tant mieux si aujourd’hui elle ne pouvait littéralement plus se passer d’elle dans ses moments de pure déprime. Elles se soutenaient mutuellement, l’un aidant l’autre à sortir de ce gros brouillard qu’étaient leurs deux vies. On pouvait bien mettre en parallèle leurs deux parcours, ils étaient assez similaires pour que Sybille puisse affirmer que Carolina était la seule personne à réellement ressentir cette chose qu’elle ne pouvait nommer au creux de son cœur. Aujourd’hui encore elle se sentait bizarre, noël approchait à grand pas et son lot de misères avec, laissant Sybille dans une petite boule de malaise ambiant dont elle ne pouvait sortir qu’en buvant ou alors en parlant à sa meilleure amie. Alors qu’elle bossait, elle avait reçu cette fameuse visite inattendue de Tino, ce qui n’avait sérieusement pas arrangé les choses du côté de son moral. Elle touchait peu à peu le fond alors que noël pointait le bout de son nez, c’était carrément l’horreur, elle voulait que Carolina soit là, maintenant et tout de suite, qu’elles puissent parler de ce qui n’allait pas dans leurs deux vies pour faire le point et chercher des solutions à leurs mauvaises passes. Pour Caro’ c’était aussi la misère noël et nulle autre que la jolie brunette pouvait comprendre ça alors lorsqu’elle découvrit son amie juste devant la porte de son appartement, elle comprit qu’il était bien temps qu’elle parle de leurs problèmes parce qu’elle aussi n’était pas vraiment dans son assiette en ce moment. Faisant une surprise à son amie, elle lui avait donc caché en lui demandant qui pouvait bien faire ce genre de connerie, il fallait bien dire que ça pouvait n’être qu’elle vu que c’était son appartement mais bon, s’était pour rire ! La jolie brune avait lâché son amie pour ouvrir la porte et la laisser pénétrer dans l’appartement qui n’était pas tellement ranger cette fois-ci, il fallait aussi dire que Sybille n’avait plus trop le cœur au rangeant en cette période de fêtes, elle préférait largement rester devant la télé tout en se bourrant de chocolats ou de glace. La voix de Carolina retentit dans son dos et elle se retourna avec un sourire mutin sur les lèvres, mais bien sur que non elle ne la dérangeait pas, elle ne la dérangeait jamais ! Elle prit la parole assez fort, pour que celle-ci l’entende tout pendant qu’elle la suivait : « Mais bien sur que non tu ne me déranges pas ! Ca va ? ». Ca va ? Vraiment ? Elle avait vraiment besoin de lui demander si ça allait lorsqu’elle la voyait devant sa porte ? Elle savait que Carolina attendait depuis un certain temps, c’était même sur alors elle pouvait affirmer qu’elle n’était pas aussi bien qu’elle pouvait le paraître, tant mieux, elles étaient deux ! Elle arriva à la cuisine et déposa son sac à main sur la table avant de passer ses mains sur son visage fatigué, elle n’avait pas dormit de la nuit, elle était morte, elle avait bien besoin d’un café et elle était sûre que Caro’ aussi ! Elle se tourna vers celle-ci et, tout en lui présentant un siège à la table, elle lui dit d’une voix triste : « Alors… Tu veux un café ? J’imagines que t’es pas là pour me dire à quel point tu aimes les fêtes, tout comme moi d’ailleurs… Qu’est-ce qui se passe Caro ?! »
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MessageSujet: Re: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptySam 26 Déc - 15:32

    Carolina était là depuis longtemps, les écouteurs dans les oreilles. Et pourtant même en ayant la musique à fond, elle ne pouvait s’empêcher d’entendre la voix de sa mère. Elle était morte quand elle avait douze ans. Aujourd’hui elle allait vers ses vingt quatre ans. Douze ans que ce drame si terrible s’était produit, un drame dont elle n’était toujours pas remise, un drame qui avait encore des conséquences sur sa vie actuelle. Elle n’arrivait pas à faire le deuil de sa mère, un deuil trop dur qui serrait égale à oublier une partie d’elle, à se renier en quelques sortes. Elle ne pouvait pas. D’ailleurs le vouait-elle ? Très peu ! Elle entendait sa mère lui souhaiter un joyeux noël. Elle se rappelait parfaitement de son dernier noël en famille puisqu’après sa famille se résignait à un père plongé en permanence dans le travail qui, pour seule affection vis-à-vis de sa famille, lui offrait des cadeaux sans arrêt. Elle n’avait plus de famille et peut-être si elle en avait eu une, elle n’aurait peut-être pas fait autant de bêtise dans sa vie. Mais c’était du passé et elle ne pouvait pas regretter ses erreurs qui aujourd’hui servaient de leçon. Il n’y avait un proverbe qui disait que c’était en faisant des erreurs qu’on apprenait ? Elle ne l’avait pas inventé celui là. De toute manière, en cette période de fêtes, elle n’avait pas le cœur à écrire, à rire, à jouer. Elle l’avait juste à la nostalgie, la nostalgie du passé.

    Le noël de ses six ans était ses plus beaux noëls. Elle s’était levée aux aurores, environ vers sept heures. Elle s’était levée de son lit, avait vérifié que le père noël était bien. Il y avait des tonnes de cadeaux au pied du sapin magnifiquement décoré par la jeune fille. Carolina avait couru jusqu’au lit de ses parents en criant « maman, papa, le père noël est venu avec plein de cadeau ! » Alors doucement, voyant que ses parents ne se réveillaient pas, elle grimpa dans leur lit, se blottit contre sa mère, un sourire immense sur ses lèvres d’enfant. Sa mère se réveilla la première suivit de son père. Carolina avait toujours eut de l’admiration pour sa mère. Elle la trouvait magnifique et un jour, elle rêvait d’être comme elle, un mannequin. Sa mère avait mit de côté sa carrière mondiale pour sa famille, quelque chose qui faisait qu’elle l’admirait aussi. Carolina s’était toujours persuadé que si sa mère avait mit de côté sa carrière s’était pour sa famille et pas à cause de son cancer. Elle se plaisait à le croire surtout à cet âge. Sa mère colla sa fille contre elle et lui glissa à l’oreille d’aller ouvrir ses cadeaux que le père noël avait déposé pour elle. Si à cet époque, elle savait qu’il n’existait pas, elle aurait fait un gros caprice parce qu’elle aimait ce petit bonhomme tout rouge. Alors l’enfant de six ans sortit du lit parental sous le regard de ses parents et commença à déchirer les papiers qui emballés soigneusement les cadeaux-surprises. La plupart des paquets étaient pour elle. Ses parents étaient riches et gâtaient leur fille sans relâche. Pourtant, elle n’était pas blasée aussi surprenant que cela pouvait paraitre, c’était vrai.

    C’est ce noël là qu’elle voulait se rappeler. Ce noël où elle ouvrait ses cadeaux les yeux pleins de joie. Et non pas le noël qui allait se déroulait, un nouveau noël entre père-fille qui finissait la plupart du temps en dispute. Ce nouveau noël était comme une sorte de tradition qui perdurer même avec les nombreuses tentatives de Carolina. Elle aurait voulut pouvoir passer un noël heureux avec son père, chose qu’elle n’avait pas faite depuis ses douze ans. Le noël de ses douze ans, son père était rentré ivre-mort et avait donné en guise de cadeau à sa famille sa carte bancaire pour qu’elle achète tout ce qui lui ferrait plaisir. Pourtant, la préadolescente qu’elle était ne voulait qu’une chose : passer un noël avec son père comme tous les autres enfants. Mais il était ivre et elle un poids pour lui. Voilà, depuis qu’elle avait douze ans, comment se passer les noëls chez les Terenti. Rien de très festive ni joyeux. Eux, ils jouaient un mélodrame avec en fond une histoire de drogue que son père n’a jamais sut lui pardonner.

    Il était compréhensible que Carolina avait besoin de chaleur à cette époque de l’année surtout quand elle se mettait à entendre des voix, la voix de sa mère. Elle avait entendu sa meilleure-amie devant la porte et si elle n’était pas venue, elle l’aurait encore attendu, reculant et redoutant le moment de rentrer chez elle et de tomber nez à nez avec son père qui était en deuil et surement ivre. Mais attendre avait finit par payer ses fruits puisque Sybille était venue. Elle ouvrit la porte de son appartement et Carolina y entra. Elle lâcha un soupire, heureuse de ne pas entrer de si tôt chez elle. Cela faisait plaisir d’avoir quelqu’un sur qui compter, quelqu’un qui vous connaisse mais surtout qui connaisse ce que vous avez vécut. Parler de la perte d’un parent à quelqu’un qui n’en a perdu aucun c’est assez difficile, voir complexe en fonction de la personne en face. Mais Sybille avait perdu ses deux parents et sa sœur, alors on va dire, que les deux jeunes femmes se comprenaient assez bien. Carolina suivit son amie dans son appartement. Elle s’y sentait bien ici, un peu comme protéger de la férocité de son monde qui se résumait à sa villa. Ici, elle avait l’impression de se sentir libre de toute chose, de pouvoir parler haut et fort de tout ce qu’elle voulait sans contrainte. Elle avait besoin de sentir ses sensations de temps en temps pour ne pas devenir dingue, et recommencer ses bêtises. Drogue, sexe et alcool en permanence. Un peu comme une devise à la française « liberté, égalité et fraternité » qui avait été remplacée par Carolina par « Drogue, sexe et alcool » pour ne pas devenir folle. Et là, en cette période de fêtes, elle allait devenir folle et craquer. Cela, elle ne pouvait se le permettre. Elle avait tant lutté contre ses démons intérieurs pour sortir de là qu’aujourd’hui, l’idée de replonger lui était insupportable. Elle avait besoin d’aide et le reconnaitre était une bonne chose. Elle avait besoin de parler à la seule personne qui la comprenait : Sybille.

    Elle l’avait suivit jusqu’à la cuisine. Elle s’assit en face d’elle sur une chaise, jouant avec une mèche de ses cheveux. Sybille lui avait proposé du café qu’elle avait accepté et quand elle vit la tasse contenant le liquide noir profond, elle en but une grosse gorgée. Elle avait besoin de se tenir éveiller parce qu’en ce moment, chaque rêve était un cauchemar.

    - Syb’, je vais craquer ! J’en peux plus, si tu savais que j’ai faillit appeler mon ancien fournisseur de drogue, tu me tuerais ! Mon père est sourd, il ne m’adresse plus la parole …. Je ne sais pas quoi faire ! Oh Sybille j’ai vraiment besoin de ton aide ! dit-elle au bord des larmes.
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MessageSujet: Re: P'tite visite réconfortante [Sybille]   P'tite visite réconfortante [Sybille] EmptyMar 26 Jan - 18:19

    Si elle s’était attendue à découvrir sa bonne amie à l’entrée de son appartement attendant sagement son arrivée ? Pas du tout en réalité ! Habituellement Carolina la prévenait du fait qu’elle venait la voir en lui envoyant un message le plus souvent, histoire de lui faire comprendre qu’elle pouvait préparer les mouchoirs, les câlins et l’énorme pot de glace. Oui, elle se préparait souvent à remonter le moral de sa meilleure amie parce qu’elle savait qu’elle n’allait pas bien, elle le sentait le plus souvent au ton de sa voix, parfois lorsqu’elle se brisait au milieu d’une phrase. Naturellement elles ne se voyaient pas uniquement lorsqu’elles étaient au plus mal mais il fallait dire qu’avoir le soutient d’une personne qui la comprenait un minimum pour y croire lorsqu’elle disait qu’il fallait qu’elle se batte parce qu’il n’y avait pas que le noir complet qu’elle voyait devant elle mais plutôt le bonheur derrière les nuages. Elle avait besoin de croire en ce que disait cette personne, elle avait besoin d’avoir ce sentiment qui ne lui donnait pas envie de crier : « Comment tu peux le savoir ? Tes parents ne sont pas morts eux ?! ». Elle ne pouvait dire ce genre de choses à Carolina parce qu’elle savait très bien qu’elle avait perdue sa mère et qu’elle était aussi chamboulée d’elle à sa pensée. Elle savait très bien qu’elle avait traversé d’horribles choses avant d’être là aujourd’hui et savoir qu’elle pouvait compter sur elle s’était peut-être la chose la plus importante pour elle. Elle avait été là lorsqu’elle était au plus bas, elle l’avait comprise, elle l’avait écoutée et pour ça elle lui en serait reconnaissante encore bien longtemps. Elle savait des choses que la brunette n’aurait pu dire à personne d’autre, même pas à sa grand-mère qui était la personne qui était là pour elle depuis la mort de ses parents, l’aillant éduquée et protégée après le drame... Elle était la seule à l’avoir aidée, elle avait été la seule et unique à l’avoir réconfortée, elle l’avait aidée à penser lentement mais sûrement ses profondes blessures, à réparer son cœur briser et à remonter petit à petit les bouts de ce cœur qu’elle avait jusqu’alors pensé casser à vie. Vivre sans cœur ne l’aurait pas trop gênée mais sa grand-mère n’avait pu l’accepter et l’avait aidée à reprendre petit à petit, avec le temps, goût à la vie. Elle avait petit à petit appris à croire en quelque chose, à avoir des rêves et des amis, à monter dans une voiture aussi…

    Elle avait du reprendre confiance en elle et pour cela il avait fallut qu’elle se force à monter dans une voiture, l’exercice le plus dur de toute sa vie suite à cet horrible accident. Aujourd’hui encore lorsqu’elle est assise sur la place de droite à l’arrière, elle revoyait sa sœur à côté d’elle, ses parents rire devant et elle revoyait encore ce camion, sentait encore la peur au ventre et cette horrible sensation d’oppression qui la faisait sortir immédiatement de la voiture pour prendre un peu l’air, histoire de se dire que tout ça était bien fini et qu’elle était en sécurité, qu’un camion n’allait pas surgir du néant pour venir se crasher dans la voiture seulement pour reproduire à l’identique l’accent qu’elle avait vécu avec ses parents il y a des années de ça. Pourtant elle était obligée de sentir cette frustration, elle ne pouvait pas l’arrêter, elle pouvait seulement vivre avec, faire abstraction et se dire que demain sera un meilleur jour et dés qu’elle serait enfin sortie de cette putain de bagnole, elle irait mieux. Personne ne savait ce genre de chose, personne ne devait savoir. Elle ne parlait jamais de sa peur en voiture, à quoi bon dire aux gens qu’elle était terrifiée à l’idée de monter dans une voiture parce que c’est exactement comme ça que ses parents et sa petite sœur étaient morts ?! Elle préférait largement endurer, ne jamais rien dire et faire face seule, à la limite prendre un psychologue plutôt que de dire à quelqu’un ses malheurs passés pour voir dans ses yeux de la pitié dégoulinante, la voir tenter de la prendre dans ses bras et lui dire que tout irait bien alors qu’elle avait fait le deuil depuis pas mal de temps déjà. Les gens ne comprenaient pas ce qu’elle ressentait, ils ne pouvaient que croire des choses idiotes seulement parce qu’elle se décide enfin à leur avouer cette partie sombre de son passé qu’elle aurait préférer garder enterrée trèèèès profond pour ne jamais la voir ressortir pour personne d’autre que sa grand-mère… Et encore ! Mais pourtant lorsqu’elle avait eut à le dire à Carolina, tout avait été si facile, tout avait été si aisé pour elle parce qu’elle sentait au plus profond de son cœur que… qu’elle la comprenait, qu’elle avait vécu quelque chose comme elle et que toutes les deux ressentaient les mêmes choses par rapport à ce qui s’était passé lorsque leurs parents étaient morts. Elle ressentait le même vide, la même absence la rongeait et pourtant elles se battaient toutes les deux pour ne plus penser à cet horrible manque qu’elle sentait en elles. Elles étaient pareilles mais tellement différentes, Sybille avait besoin de Carolina, Carolina avait besoin de Sybille.

    Aujourd’hui alors qu’elle venait juste de quitter le travail, la jolie brune s’attendait à arriver chez elle, seule, à ressasser ce qui s’était passé entre elle et Tino, à ce qu’elle pourrait être avec lui si seulement ils cessaient leur jeu complètement idiot, à se faire du mal et à finalement appeler en larmes Carolina pour qu’elle vienne l’écouter et qu’elle puisse lui expliquer l’énorme choix qu’elle avait fait aujourd’hui, lui demander de venir la soutenir et lui affirmer que ce qu’elle avait choisit était judicieux. Mais alors qu’elle s’attendait à ces évènements, elle découvrit en face de sa porte une Carolina absorbée par sa musique, attendant sagement qu’elle lui ouvre, aillant probablement pensé qu’elle serait à la maison alors qu’en réalité elle était en train de travailler au Mamma Lucia Café toute la journée. Dés qu’elle l’avait aperçue, elle avait su qu’elle n’était pas là par pur hasard, elle avait compris que celle-ci n’était pas du tout dans l’idée de s’amuser, elle avait compris qu’elle n’était pas heureuse et que cette période de noël n’était pas une épreuve seulement pour elle mais aussi pour sa meilleure amie qui devait elle aussi ressasser son passé, ses parents et ces moments heureux. La jolie brune connaissait le passé tortueux de Carolina, elle connaissait la plupart des problèmes qu’elle avait rencontrés, son addiction à la drogue et tous ces autres démons qui la poursuivaient, elle connaissait ces épreuves et ne voulait surtout pas la voir replonger, pas maintenant qu’elle était là pour l’aider, pas maintenant qu’elle la connaissait, la voir se droguer devant elle serait la pire des épreuves qu’elle aurait à vivre au jour d’aujourd’hui. Heureusement pour elle, Carolina n’était pas shootée, encore mieux, cela faisait belle lurette que la blondinette n’avait pas touché de la drogue ce qui était bien là pour la faire sourire et la rendre heureuse. Elle décida donc, en voyant son amie dans l’attente de son arrivée, de remettre une once de joie de vivre sur son visage, mettant un masque de bonheur pour que celle-ci ne se fasse pas du mal toute seule, restant seulement dans le déni, ne souhaitant pas admettre qu’elle aussi souffrait de l’absence de ses parents et de sa sœur en cette période de noël. La jolie brune laissa donc entrer sa meilleure amie dans l’appartement, sachant pertinemment que Nate ne serait pas présent, tout simplement car si il avait été présent, il aurait sans doute laissé Carolina entrer. Elle l’emmena donc dans la cuisine et lui proposa une tasse de café, ce qu’elle accepta de bonne grâce. La jolie brune prépara donc la tasse en question et se tourna vers son amie qui avait l’air au plus mal. Elle avait l’air fatiguée, déboussolée, comme perdue alors que la réalité les rattrapait et que la peine ne souhaitait pas s’évaporer. Saloperie de peine !

    Sybille s’assit donc en face de son amie, commençant à boire à petites gorgée le café qu’elle s’était fait. Elle tiqua lorsqu’elle lui dit qu’elle avait faillit appeler son ancien fournisseur de drogue, elle détestait entendre ce genre de choses sortir de sa bouche, comme si elle était obligée de craquer, comme si elle était obligée de se droguer pour tenir face à la souffrance. Elle devait avouer que de son côté, elle ne s’était jamais droguée pour faire passer la peine, pire encore, elle n’avait jamais rien fait pour la faire partir, préférant la combattre avec les poings, quitte à se prendre quelques droites dans la mâchoire lorsqu’elle commençait à faiblir. Son regard se durcit donc quelque peu, alors que Carolina continuait de geindre en disant qu’elle allait craquer. Non, il ne fallait pas craquer, jamais ! Elle avait vécu pire et elle ne craquait pas… Enfin… Elle craquait lorsqu’elle était seule dans sa chambre, la nuit, dans son lit et que toutes ces choses revenaient comme un ouragan dans ses pensées et elle ne pouvait pas le combattre, se prenant au passage beaucoup plus qu’une simple droite dans la mâchoire ! C’était peut-être ce qui les différenciait le plus… Alors que Sybille vivait dans les apparences, dans l’idée de ne jamais montrer sa faiblesse et son passé au reste du monde, même à la fille qui la comprenait le plus, Carolina, elle, manquait toujours de craquer, elle était toujours sujette à la tentation de craquer et de replonger dans ses anciennes addictions, ayant affreusement besoin du soutient de la jolie brune. Sybille posa une main qui se voulait réconfortante sur celle de Carolina et elle lui dit d’une voix qu’elle voulait dure mais douce à la fois, pleine d’une vérité pouvant peut-être souffrir mais nécessaire : « Cette période est sûrement la pire de l’année, je comprends mais ne craques pas ! Il ne faut pas craquer, imagine ce que pourrait penser ta mère si elle te voyait craquer et retourner voir cet enfoiré de dealer ! Elle serait hors d’elle ! Déçue même ! Tu ne peux pas lui faire ça ! Il faut tenir Caro’ ! » Caro’ ?! Elle avait plus l’impression de s’être adressée à elle-même plutôt qu’à son amie, comme pour se convaincre elle-même du fait que se battre contre la souffrance et les addictions diverses était la meilleure chose à faire…

    HJ :: Sorry du retard, problèmes --"
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