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 Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate

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MessageSujet: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyJeu 24 Déc - 21:54

« Mon errance aura duré 8 mois ...
Mais saches que mon coeur est toujours resté avec toi ... »




    Limiter au maximum les déplacements et privilégier la position couchée ... C'est ce qu'avait dit le médecin ... Des clous ouais ! Nan mais est ce qu'il savait un seul instant ce que l'on pouvait ressentir lorsqu'on se pliait à telles recommandations, alors qu'on avait sans cesse envie d'aller aux toilettes et sans cesse envie de filer dans la cuisine rafler tout ce qu'on pouvait y trouver de comestible et qu'en, QU'EN PLUS, on se trouvait être enceinte jusqu'aux yeux ?! Nan mais il était complètement malade ce type ! Il s'imaginait réellement que, elle, Karyn Chiara Alessandra Moretto, elle allait suivre un traître mot de ce qu'il lui avait dit ? Déjà qu'il l'avait, elle en était sûre, empoisonnée avec ses médicaments à la con, alors qu'il lui avait certifié à plusieurs reprises que c'était parfait pour une femme dans son état, il ne pensait tout de même qu'il allait pouvoir récidiver sans plus de soucis ? Nan, nan et nan ! Il se mettait carrément le doigt dans l'oeil jusqu'à l'omoplate, et même plus encore, c'était dire ! Seulement voilà, quand il se trouve que vous avez pour meilleure amie une fille qui, elle, pense encore que les médecins sont les personnes les plus qualifiées pour savoir comment gérer une grossesse, et qu'elle est capable de savoir si vous êtes sortie en son absence, même lorsque vous avez pris toutes les précautions du monde pour que rien ne vous trahisse, c'est dur dur de faire ce que l'on veut et de désobéir aux recommandations ... Heureusement, Janaly avait assez de coeur pour autoriser Karyn à rester allongée dans le canapé plutôt que dans son lit. Après tout, leur canapé était tout ce qu'il y avait de plus confortable et toutes deux avaient déjà testé bien des choses dessus. A cette idée, la jeune femme, qui était alors allongée sur le dit canapé, esquissa un sourire. Ouais, c'était le moins que l'on pouvait dire, Janaly comme elle avaient passé de bons moments sur ce canapé. Et trêve de pensées salaces, nan, jamais ensemble, ou alors, pas pour les mêmes bons moments que ceux auxquels pensait Karyn. Posant une main sur son ventre encore plus arrondi de jour en jour et, du coup, encore plus lourd, ce qui lui provoquait de sacrées douleurs au dos et l'obligeait à trouver son équilibre chaque jour, la jeune femme le caressa doucement, en petits cercles. Son autre main tenait la télécommande, zappant toutes les minutes ou presque. A quoi ça servait d'avoir le câble si on retrouvait le même genre de programme débile sur toutes les chaînes ?! Alors, oui, son rythme de croisière depuis que Janaly l'avait laissée, après qu'elles aient mangé toutes les deux des lasagnes ou que, plutôt, Karyn se soit fait les trois quarts de la portion pour 4 personnes de lasagnes, c'était ça : appuyer sur la petite flèche « seconda » de la télécommande -bah oui, on est en Italie, sur les télécommandes, c'est écrit en Italien- et de caresser son ventre. Quel programme réjouissant n'est ce pas ?! Ah oui, bon, d'accord, il lui arrivait aussi de grimacer lorsque l'un des petits bouts décidait de tester son uppercut droit ou son coup de pied magistral, quand il ne décidait pas de s'y mettre avec son frère. Dans ces cas là, elle massait plus vigoureusement le lieu d'impact, et rassurait ses deux petits bouts en leur assurant que, nan, Maman n'était pas un punching ball, et qu'ils n'avaient pas à se venger du fait qu'elle ne cesse de leur dire que ce n'était pas encore l'heure pour eux de pointer le bout de leur nez ... Et puis, aussi, tout à l'heure, elle avait ouvert la glacière posée par Janaly à côté d'elle, et avait avalé un pot entier de glace au chocolat. Oui, on était au mois de Décembre, et les glaces, c'était plus réellement la saison, mais de l'avis même de Karyn, il n'y avait jamais de saison pour les bonnes choses ...

    Arrivée à la 378ème chaîne -vous saviez qu'il y en avait autant vous- la jeune femme décida que, trop, c'était trop. Elle appuya vigoureusement sur la touche rouge de la télécommande, éteignant par là même le téléviseur. Elle rejeta la couverture que sa meilleure amie avait posée sur elle et dans laquelle la jeune femme s'était quelque peu emmitouflée, et, d'un geste décidé, elle se leva, se dressant de toute sa hauteur. Elle avait l'habitude, maintenant, de perdre chaque jour son équilibre, celui ci changeant avec le poids qu'elle gagnait, et, désormais, elle ne tremblait même plus, ou alors, c'était uniquement parce qu'elle s'était levée trop vite et que la tête lui tournait aussi. Elle se dirigea vers le hall d'entrée, et ne chercha même pas ses clefs de voiture, habituellement posée sur le buffet d'entrée. Janaly les lui avait piqué de toute façon, c'était perdu d'avance. Elle n'avait pas réellement envie de retourner tout l'appart' pour les retrouver, d'autant plus que sa meilleure amie pouvait avoir été assez maline pour les embarquer avec elles. Mais Karyn rafla cependant les clefs de l'appart'. Sortant son portable de sa poche, elle composa un numéro de téléphone. Qui elle eut ? Mystère, mystère ! Elle n'allait tout de même pas vous le dire, cette personne risquant sûrement la pendaison pour complicité de fugue, si ce n'était pire ! Plus sérieusement, Karyn connaissait Janaly, elle risquait de tuer son complice si elle apprenait de qui il s'agissait. La jeune femme prit son sac, enfila son manteau, reposa son sac à terre du coup parce qu'elle avait un peu mélangé les étapes et que dans l'autre sens, c'était plus facile, avant d'ouvrir la porte de son appart', de la refermer derrière elle, de faire deux tours de clefs dans les deux serrures et de s'engouffrer dans l'ascenseur qui, comble de chance, était encore à son étage. Et là, pour des raisons de discrétion et de sécurité, vous n'en saurez pas plus sur ce qui suivit pendant 15 petites minutes. Karyn tenait réellement à ce que l'identité de son complice/chauffeur reste la plus secrète possible. Le fait était qu'elle était à présent devant le Frutta. Elle adorait venir ici pour se détendre, penser à autre chose, à sa vie d'avant. Chaque recoin d'ici lui rappelait un souvenir, plus ou moins amusant, un souvenir qu'elle aurait plus ou moins aimé revivre. Ici, personne ne lui demandait sans cesse où elle en était avec Nate, ni ne lui faisait la leçon. Ici, on était bien trop content de la revoir pour venir l'emmerder avec de telles questions. Ses collègues demandaient plutôt comment elle allait, comment elle supportait tout ça, dans combien de temps ils pourraient voir les petits bouts. Les clients posaient le même genre de questions, et certains d'entre eux voulaient surtout savoir dans combien de temps ils pourraient de nouveau voir sa taille de guêpe se faufiler entre les tables, un plateau rempli de commandes à la main. C'était que, même s'ils la trouvaient très séduisante dans ce pull et ce jeans, ils apprécieraient encore plus la voir à nouveau dans des petits chemisiers moulants et en jupe. Alàlà, les hommes, on vous jure !

    Elle alla s'installer dans le coin VIP, là où il n'y avait encore personne ou presque. Les fêtards ne venaient pas ici à 17 h voyons, à cette heure là, certains d'entre eux dormaient encore ! Alors, ici, elle était sûre de ne pas trop être étouffée, même si le reste du Club était encore loin d'être totalement bondé. Il n'y avait presque personne, parce qu'il était trop tôt, mais il y avait du monde tout de même ! Et puis, pourquoi ne pas profiter de ces canapés bien confortables, de ces espaces larges pour glisser les jambes, de ces tables dont on s'assurait qu'elles soient stables au moins 4 fois par soir ? Ici, elle se sentait bien, tout simplement et puis, c'était souvent elle qui s'occupait de ce coin là, parce qu'ici aussi, on la demandait au service, parce qu'ici, il y avait des jeunes gens avec qui elle aurait pu aller à l'école si seulement ses parents ne l'avaient pas inscrites dans le publique. Ici, il y avait les jeunes filles avec qui elle avait fait son bal de débutantes, tous les jeunes hommes qui lui avaient au moins servis une fois de cavaliers lorsqu'elle était plus jeune, célibataire et qu'elle devait se rendre à une fête un temps soit peu mondaine. Et puis, surtout, ici, elle était moins visible qu'en plein milieu du Club, si jamais un espion venait à entrer au Frutta. Elle, elle avait une vue quasi imprenable sur l'entrée, mais ce n'était pas le cas à l'inverse. Elle savait que certaines personnes, motivées par des raisons différentes et pas toutes reluisantes, seraient capables d'aller prévenir certaines autorités dirons nous, des autorités qui s'insurgeraient de voir la jeune femme ici, alors qu'elle était censée être chez elle, loin du bruit, de la foule, et surtout, allongée ! Ouais, si jamais telle personne venait à entrer ici, elle aurait le temps de filer un peu plus loin, ou même mieux, d'aller se cacher derrière le bar, comme une mineure surprise par son père en train de se saouler. Elle se saoulait pas d'abord, d'une, parce qu'on avait beau la couvrir en quelque sorte ici, jamais on ne lui servirait d'alcool, pas dans son état, ensuite parce qu'elle n'avait pas commandée de boisson alcoolisée et pour finir, parce qu'elle avait retenue certaines leçons du passé. Résultat, ce fut bien un chocolat chaud, accompagné d'un petit carré de chocolat, que l'on posa sur la table face à elle. Ah, on lui apporta aussi un gâteau au chocolat, qu'on avait sûrement, elle le soupçonnait fortement, été acheté à la pâtisserie la plus proche, puisqu'on n'en servait pas ici. Il faudrait qu'elle remercie qui de droit, mais il fallait d'abord qu'elle trouve le responsable de cette charmante attention, ce qui ne serait peut être pas facile ...
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptySam 26 Déc - 18:01

    Une homme visiblement pressé sorti de l'ascenseur et s'engouffra dans le couloir. Il ne rentra pas chez lui, il alla directement toquer à la porte d'à côté. Ses petits coups frénétiques et répétés sur le bois laissèrent entendre à l'occupante des lieux que son visiteur avait hâte qu'elle lui ouvre. Janaly découvrit Nate sur le seuil de sa porte, légèrement essoufflé, il semblait s'être tapé un sprint. La jeune femme sembla surprise de le voir ainsi, lui d'habitude si calme et posé. Cependant, la jolie blonde non plus n'avait pas l'air très calme, en réalité elle semblait plutôt remontée, se serait-elle disputée avec Ellias ?

    « Nate ? Si tu cherches Karyn je te préviens tout de suite elle n'est pas là. Elle a profité de mon absence pour foutre le camps alors qu'elle enceinte jusqu'au cou et que le médecin lui a fortement recommandé de se reposer.» 
    « Oh...je vois...navré. Mais tu ne sais pas où elle est allée ? C'est urgent »
    « Crois-moi si je le savais ça fait belle lurette que je l'aurait ramené ici par la peau des fesses. Elle est vraiment incroyable »
    « Je suis d'accord avec toi sur ce point » répondit Nate, un demi sourire aux lèvres. « Bon, je file ,désolé mais je n'ai pas le temps de m'attarder »
    « Hep, reviens par ici » répondit la blondinette en lui attrapant le bras et en le ramenant en face d'elle « Tu ne saurais pas où elle est toi par hasard ? » Les yeux inquisiteurs de la jeune femme pouvaient en impressionner plus d'un. Mais Nate la connaissait trop bien pour savoir qu'elle ne ferait pas de mal à une mouche. Elle pouvait être intimidante mais elle était totalement inoffensive, elle était bien trop douce pour mettre ses menaces à exécution.
    « Moi ? Non quelle question, j'en sais rien, pourquoi ? »
    « En tant que futur médecin tu devrais savoir mieux que personne que se balader en ville dans un froid pareil quant on va bientôt accoucher n'est pas prudent. Tu me le dirais si tu savais où elle est hum ? »
    « Oui, bien sûr... mais j'en sais rien vois-tu alors je vais la chercher et je te la ramène si je la trouve, ok ? »
    «  Ok, et dis lui de ma part que si je ne la tuerai pas quant elle rentrera c'est juste pour épargner les bouts de chou »
    « Je lui dirai t'en fais pas...aller salut ! »

    Le jeune homme disparu dans l'ascenseur, un large sourire aux lèvres. Il était temps que Karyn arrive au terme de sa grossesse, la pauvre Janaly n'en pouvait plus de toujours la couver, la surveiller et s'inquiéter pour elle. Elle avait beau paraître un peu inquisitrice en ce moment, Karyn avait beaucoup de chance d'avoir pour amie une personne si généreuse et dévouée. Janaly était aux petits soins pour sa colocataire et elle s'inquiétait beaucoup pour elle, Nate pouvait comprendre qu'elle soit sur les nerfs lorsque la personne qu'elle tentait de protéger se faisait la malle et partait à l'aventure dans le froid sans rien dire. En même temps Nate aimait la personnalité de Karyn, elle ne tenait pas en place, il fallait toujours qu'elle s'occupe, qu'elle voit du monde. Bon, d'accord parfois c'était épuisant, mais il ne s'ennuyait jamais avec elle et c'était en grande partie ce qui avait permit à leur couple de durer.
    Si le jeune interne était si pressé, c'est qu'il venait de se passer un déclic dans sa tête. Il avait passé la journée à travailler à l'hôpital et malheureusement comme tous les jours, il y avait eu des morts. Cette fois c'était un père de famille décédé dans un accident de voiture. Il laissait derrière lui sa femme et trois enfants. Nate avait été chargé d'annoncer la mauvaise nouvelle et en voyant la détresse de cette famille à laquelle on venait d'enlever un père, un mari, Nate avait comprit que la vie était trop courte pour perdre du temps avec des futilités. Il ne voulait pas avoir de regrets, il voulait profiter de sa vie. Tout d'un coup la « presque trahison » de Karyn lui avait semblé dérisoire par rapport au fait de tout perdre en quelques secondes. Oui, Karyn aurait pu le tromper si Dante ne les avait pas stoppé et oui, c'était douloureux pour lui de savoir qu'elle était prête à s'offrir à un autre. Mais, d'une part il savait qu'il était en partie responsable de cette situation, d'autre part l'incident si tragique qui plongeait cette famille dans la détresse lui avait ouvert les yeux. Il pouvait se rendre compte de la chance qu'il avait de pouvoir partager la vie d'une femme « incroyable » (comme le disait si bien Janaly) comme Karyn. Il pouvait se rendre compte de la chance qu'il avait d'être en bonne santé, de devenir père de deux enfants, de fonder une famille avec la femme qu'il aimait. C'était une sorte de révélation, de flash qui s'allumait dans sa tête, une petite voix qui lui disait « quel imbécile tu fais, pourquoi perds-tu ton temps à chipoter pour des bêtises. Profites de ta vie avant qu'il ne soit trop tard ». Aussi tragique qu'il soit, cet accident de voiture avait permit à Nate d'ouvrir les yeux et de se secouer pour récupérer ce qu'il avait perdu. Il avait donc terminé son service et s'était précipité à Zampino pour voir Karyn. La suite, vous la connaissez, Karyn n'y était pas et il eu cette discussion cocasse avec une Janaly en rogne mais mignonne comme tout.
    En réalité, Nate savait parfaitement où Karyn se trouvait. Depuis quelques temps et comme promis, il avait été présent pour la mère de ses enfants, pour la femme qu'il aimait. Il avait veillé sur Karyn, il avait relayé Janaly pour qu'elle puisse voir Ellias plus souvent. Il s'était comporté comme un futur père et même un futur mari en prenant soin de la personne qui allait mettre au monde leurs enfants. Bien sûr c'était tout de même un peu différent, ils évitaient de se toucher au maximum parce que dans leur cas tout deux auraient pu à nouveau craquer. C'était à la fois étrange et frustrant d'être si proche de la personne aimée et de s'empêcher de la toucher, de la caresser, de l'embrasser. Ils avaient plusieurs fois étés à deux doigts de craquer mais leur volonté d'attendre d'être prêts l'avait finalement emporté à chaque fois.

    Le temps était glacial, les températures avaient considérablement baissées ces dernières semaines. Si Nate avait été dans un pays plus Nordique il aurait certainement modifié sa conception de « glacial » mais que voulez-vous, les Italiens n'ont pas l'habitude d'avoir froid. Il savait que Karyn s'était rendu au Frutta, il les connaissait elle et son habitude d'y retourner juste pour voir ses collègues et amis. Pourquoi n'en avait-il donc pas parlé à Janaly ? Tout simplement parce qu'il avait besoin de parler tranquillement à Karyn et Janaly les en aurait empêché en voulant la ramener chez elle sur le canapé. Il passa devant une patisserie et en profita pour acheter une part de gâteau au chocolat : règle n°1 : toujours mettre la personne en condition avant une discussion importante, règle n°2: Bah... Nate aimait faire plaisir à Karyn tout simplement et il était le mieux placé pour savoir qu'elle adorait les gâteaux en chocolat. Mystère pourtant, elle avait beau manger des tonnes de glaces et se jeter sur une part de gâteau dès qu'elle en voyait une qui la tentait, sa gourmandise n'avait aucun effet sur son corps de déesse. Certaines était jalouses et demandaient à Nate « Vous lui prescrivez des médicaments pour qu'elle garde sa taille de guêpe tout en mangeant ainsi ? ». Non, Nate ne faisait rien, si ce n'était la maintenir en forme par du sport de chambre...
    Il fini par dans le bar, frigorifié et demanda au barman si il avait vu Karyn. Il lui indiqua le fond de la pièce. Bien entendu, le coin VIP, Karyn et Nate avaient l'habitude de s'y retrouver après le service de la jeune femme. Karyn y travaillait, Nate y passait souvent pour venir la voire en sirotant une bonne bière par conséquent ils avaient le privilège d'y avoir accès. Il tendit la part de tarte à une serveuse qu'il connaissait bien et lui demanda de la servir à Karyn de la part d'un admirateur. Puis, il ôta son manteau malgré le froid qu'il sentait encore sur sa peau, il allait vite se réchauffer auprès de Karyn (^^). Il entra dans le coin VIP et aperçu la jeune femme tranquillement installée au fond de la pièce. Il lui fit un sourire discret, légèrement intimidé, comme s'il avait peur de la déranger. Il s'approcha de sa table et se décida enfin à ouvrir la bouche.

    « Tu sais que Janaly est dans un état de nerf pas possible à cause de toi. La pauvre, tu es dure avec elle. » Lança t-il sur un ton amusé.
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptySam 26 Déc - 20:08

    Si avant, la nourriture, c'était pas franchement sa tasse de thé sans le sens où elle ne passait pas ses journées à se goinfrer et elle ne se jetait pas sur le premier truc comestible qu'elle voyait, depuis sa grossesse, c'était une toute autre histoire, comme pour beaucoup d'autres trucs d'ailleurs. Et visiblement, dans ce domaine là, elle était encore pire que la majorité des femmes enceintes. Mais il fallait dire que sa grossesse était tout ce qu'il y avait d'épique. Vous en connaissiez beaucoup des femmes enceintes vous qui apprenaient leur grossesse près de trois mois après que celle ci ai débutée ? Vous en connaissiez beaucoup des femmes enceintes vous qui étaient séparées du père et que ce dernier habitait au même étage qu'elles ? Et puis, Karyn était enceinte de jumeaux ce qui, bien sûr, faisait de sa grossesse une grossesse un peu plus exceptionnelle que les autres, parce qu'on ne va rien vous apprendre en vous disant que la majorité des grossesses aboutisse à la naissance d'un seul enfant. Alors, oui, la jeune femme traduisait ce regain d'intérêt pour la nourriture ainsi : elle attendait deux petits bouts, des garçons en plus, alors, il était normal qu'elle mange pour trois. Et puis, de toute façon, elle n'avait que faire de tous ceux qui pouvaient bien trouver qu'elle mangeait trop. Elle ne prenait de poids qu'à cause des bébés, rien d'autre, et, à coup sûr, elle le perdrait aussitôt l'accouchement terminé ou presque. C'était en tout cas ce qui s'était passée pour sa mère, que tous les journaux, à scandale ou pas, avaient voulu prendre sous toutes les coutures ou presque lorsqu'elle était sortie de la maternité et qu'elle avait recommencé à accompagner son mari aux grands événements, tant elle avait regagné sa taille de mannequin ! Karyn espérait secrètement qu'il en serait de même pour elle, parce que le moindre gramme de graisse qu'elle gagnait la faisait se voir dans le miroir comme une grosse montgolfière et, franchement, elle en pleurait certain matin. Mais bon, il parait que les hormones ont quelque chose à voir là dedans, et puis, surtout, n'évoquez pas le sujet « poids » devant elle au risque de vous manger ce qu'elle avait à cet instant précis dans la main, chaussure, vase, ou même, même, couteau, et du coup, comme c'est dangereux, un conseil, abstenez vous ! Et puis, vous vous sentiriez un peu coupable de voir si jolie frimousse derrière les barreaux pour tentative de meurtre, en l'occurrence, de votre personne, non ? Oui, elle mangeait énormément, sans doute même plus qu'elle ne le pensait, mais il fallait aussi dire que pendant pas mal de temps, elle avait sauté plusieurs repas, avant même qu'elle sache qu'elle était enceinte, et même un peu après, parce que son mode de vie était ainsi, et parce qu'elle n'avait pas besoin de quantité astronomique de nourriture pour survivre. Alors, bien sûr, elle ne cracha pas sur cette part de gâteau ! Un gâteau au chocolat en plus !

    Vous savez quoi ? Il parait que le cacao a des vertus aphrodisiaques ! Peut être était ce pour cette raison que la jeune femme avait de plus en plus envie de ... Enfin, vous voyez ce qu'elle voulait dire n'est ce pas ! C'était effrayant parfois, parce qu'elle se mettait à voir des références au sexe partout ! Prenez un simple exemple. La dernière fois, elle s'est endormie devant la télé, et Janaly n'a pas eu, semble-t-il, le coeur d'éteindre la télé. Rassurez vous, Karyn était allongée sur son lit, bien calée contre un coussin lui même caler contre l'édredon appuyé, lui, contre le mur. Bref, elle était très bien installée, n'allez donc pas accuser Janaly d'avoir voulu la laisser se taper un torticolis ou un mal de dos tenace ! Et bien, la jeune femme s'est réveillée en sursaut de son léger sommeil, vous savez, celui durant lequel vous êtes à demi conscient de ce qui se passe autour de vous mais durant lequel Morphée vous tenait quand même dans ses bras. Et tout ça pourquoi ? Parce qu'elle avait entendu le mot lévrier et qu'elle l'avait confondu avec un autre, assez proche syntaxiquement parlant, mais au sens complètement dérivé ! Il se trouvait que la chaîne diffusait un reportage sur les races de chiens, et ... Voilà quoi ! Et lorsqu'elle ne confondait pas réalité et fantasme, elle se mettait à fantasmer sur tout et n'importe quoi ! Il lui était désormais presque impossible de regarder une pub' pour les parfums masculins sans avoir envie de traverser sa télé et de se faire le jeune homme qui avait été choisi pour jouer les éphèbe ! Quoi que sur ce coup là, elle ne devait sûrement pas être toute seule à vouloir de toutes ses forces que le jour vienne où l'on puisse, enfin, traverser la télé et se mêler à ce qui y passait ! Mais bon, tout ça, c'était rien, mais alors rien du tout à côté de ce que la jeune femme pouvait ressentir lorsqu'il s'avisait que Nate était dans les parages ! C'était dingue mais parfois, alors qu'elle était encore dans sa chambre, allongée, bien sûr, et que c'était Janaly qui ouvrait la porte d'entrée, Karyn se mettait à frissonner, alors même que Nate était donc à l'autre bout de l'appartement ! Imaginez donc un peu ce que c'était lorsqu'il était juste à côté d'elle, sur le canapé ! Car, oui, depuis un certain temps, et ce même s'ils n'étaient toujours pas de nouveau ensemble, le jeune homme et la jeune femme se voyaient, assez souvent, il fallait le dire. De toute façon, lorsque, pendant un certain nombre de jours, Karyn ne voyait pas Nate, elle devenait d'une humeur massacrante, et Janaly devait sûrement appeler Nate, ou un truc comme ça parce que, dans la journée, paf, le jeune homme débarquait. Heu, pour information, parfois, un certain nombre de jours, ça signifiait deux pour la jeune femme ! Faut pas chercher à comprendre, ça, c'est encore les hormones ! La fois où cela avait été le plus embarrassant pour la jeune femme, ce fut le jour où, après un faux mouvement, et parce qu'elle avait voulu remettre en place une caisse en haut de sa penderie, la jeune femme s'était quelque peu froissée un muscle. Janaly l'avait balancée à Nate lorsqu'il était venu, et il avait insisté pour lui faire un massage, histoire de dénouer tout ça. Karyn avait dû penser à la vieille de l'immeuble pour ne pas sauter sur le jeune homme, et encore, elle avait eu de grandes difficultés ! Halala, et dire que tout ça, c'était forcément dû au chocolat, pas d'autre responsable possible !

    Elle enfonçait pour la quatrième fois sa cuillère dans la part de gâteau au chocolat, d'un air décidé et avec motivation, lorsqu'en relevant quelque peu les yeux, elle croisa le regard de Nate. Aussitôt, il fallait que son ton d'hormone augmente vitesse grand V ! Ah là, c'était sûr, si on lui faisait une prise de sang et qu'on pouvait analyser le taux d'hormones de la jeune femme, celui ci crèverait les plafonds ! Et pas qu'un peu en plus ! Et, comme à chaque fois qu'elle mangeait et qu'il était là, elle sentit le sang lui monter aux joues. C'était comme ça, si elle se moquait du regard des autres et de leur avis sur les quantités de bouffe qu'elle avalait, avec Nate, c'était une toute autre histoire. Elle avait sans cesse la sensation d'être prise en faute, comme les ado qui se relèvent la nuit pour dévaliser le frigo familial. Elle avait sans doute peur qu'il la prenne pour une grosse ruminante, pour une goinfre, bref, pas pour quelque chose de bien réconfortants pour la femme enceinte qu'elle était ! Et bien sûr, le petit sourire discret de Nate, elle le prit pour un sourire gêné, comme s'il se disait « Cazzo, elle bouffe encore celle là ! Comme si elle était pas déjà assez grosse comme ça ! » alors que tout ça était sûrement à milles lieues de ce que pensait Nate au même moment ! Elle le savait -un peu- mais elle n'y pouvait rien, c'était comme ça ! Alors qu'il s'approcha d'elle, elle avala la bouchée contenue dans sa cuillère, avant de reposer cette dernière sur le bord de l'assiette, et d'avaler à toute vitesse ce qu'elle avait dans la bouche, en faisant passer ça avec une gorgée de chocolat chaud. Ah, si elle avait sû qu'il venait, elle n'aurait jamais accepté cette part de gâteau et, surtout, elle aurait choisi la plus grande banquette du salon VIP, et non pas l'une des plus petites ! Ils allaient devoir être assis pas loin l'un de l'autre, ce qui aurait sans nul doute été génial pour la jeune femme si seulement ils étaient en couple, parce que là, la tentation de l'embrasser serait forte, et même plus que ça ... D'ailleurs, elle n'écouta pas le début de ce que lui disait Nate, trop absorbée à observer ses lèvres bouger ... Mais elle réalisa soudain qu'il lui parlait, et elle prit tout en cours de route. Et, sans avoir décroché une licence en parler Natien, elle comprit, du moins, elle pensait avoir compris, que le jeune homme parlait de Janaly. La jeune femme secoua la tête, amusée, elle aussi.


    « Elle s'inquiète toujours beaucoup trop pour moi ! Elle me demanderait presque de porter sans cesse gants, foulard et bonnet, même dans l'appart' !
    Et puis Zampino, c'est devenu pire qu'une prison ! Janaly prend son rôle trop au sérieux, il lui arrive de me coller au train lorsque je vais aux WC, comme si elle voulait s'assurer que j'en profite pas pour me tailler ! Et elle attend derrière la porte en plus, comme si elle avait peur que je m'enfuis par le siphon ! Bien sûr, elle fait genre que c'est pas vrai, mais ... Tss ...
    Et toutes les fois où je gémis ou que je pousses un petit cri parce que les jumeaux viennent encore de me boxer, elle se jette pratiquement sur le téléphone pour appeler les secours ! Ce qui arrive de plus en plus souvent ! »


    Elle sourit quelque peu, dévoilant ses dents blanches, avant de baisser le regard vers la coupelle contenant la part de gâteau. Ouais, c'était plus simple de regarder ça que de regarder Nate. Le gâteau ... Nate ... Nate ... Le gâteau ... Nate ... Euréka !

    « On m'a apporté cette part de gâteau en me disant qu'il venait d'un admirateur secret ... Je pensais que tu m'admirais en publique moi ! »

    Elle tourna de nouveau le regard vers lui, une main posée sur son ventre, l'autre se mettant à jouer avec la cuillère, la faisant quelque peu tournée dans la coupelle. Nerveuse ?
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyLun 28 Déc - 1:49

    Si il y avait bien une chose que Nate ne pouvait pas comprendre, c'était la période que Karyn connaissait actuellement. Il voyait bien que la grossesse n'était pas un moment de joie intense comme on a tendance à le dépeindre en société. Karyn avait mal au ventre lorsque les petits s'agitaient et donnait des coups de pieds. Pour Nate c'était à chaque fois un pur bonheur de sentir ses petits cogner dans le ventre de leur mère mais pour Karyn, ce n'était pas la même affaire. Il se souvenait de la première où il avait pu sentir ses enfants, Karyn lui avait prit la main et l'avait posé sur son ventre. Nate était resté en arrêt complet, un sourire béat aux lèvres. C'était le premier contact qu'il avait pu avoir avec ses fils, et oui lui ne les avait pas dans son ventre depuis sept mois. Depuis, lorsque Nate était à côté et que les coups des jumeaux n'étaient pas trop douloureux, Karyn lui prenait la main pour qu'il puisse participer à ce moment et partager quelque chose avec ses fils. Nate ne savait plus quoi penser, d'un côté il avait hâte que Karyn accouche pour pouvoir accomplir son rôle de père, élever ses enfants et soulager enfin la femme qu'il aiamait du poids de la grossesse, d'un autre côté il avait la trouille, il appréhendait non seulement l'accouchement en lui même, un accouchement de jumeaux étant plus délicat qu'un accouchement « normal » mais également l'après accouchement. Il avait peur d'être un mauvais père, de ne pas savoir s'y prendre ou de mal faire, il avait également peur d'avoir trop peu de temps à leur accorder vu son travail. Il allait bénéficier d'un congé de paternité de quelques jours, prolongé par le fait qu'il allait avoir des jumeaux mais après ? En Italie la mère bénéficiait d'un long congé de maternité mais du coup le père devait se contenter de quelques jours. Il ne doutait pas que Karyn s'occuperait très bien de leurs enfants, après tout elle avait la fibre maternelle, elle aimait déjà ses enfants et elle avait Krystal comme modèle de mère, mais il redoutait de ne pas pouvoir passer assez de temps avec ses enfants. Nate avait eu une enfance heureuse mais il avait tout de même souffert de voir son père très peu souvent. Il partait tôt et rentrait très tard le soir, il ne pouvait le voir qu'en week-end lorsqu'il ne s'enfermait pas dans son bureau pour travailler. Heureusement, Tomaso avait un sens aigu de la famille et il prenait régulièrement des week-end dans leur maison de campagne pour se ressourcer et profiter un peu de ses enfants. Quoi qu'il en soit, Nate voulait tout de même éviter d'être un père transparent que ses enfants ne verraient que de temps en temps le week-end. Enfin il voyait bque Karyn commençait à saturer de sa grossesse et qu'elle avait hâte que les petits pointent enfin le bout de leur nez. Nate n'était pas gêné du tout par le fait qu'elle mangeait dorénavant plus que lui. Après tout elle mangeait pour trois et les petits coquins qui s'agitaient dans son ventre lui prenaient beaucoup d'énergie. Il ne l'avait jamais jugé, ne lui avait jamais lancé un regard réprobateur. C'était même lui qui lui achetait de la glace au chocolat, des cookies, des jus de fruits et des barres énergisantes pour qu'elle puisse se recréer une réserve d'énergie entre les repas. C'était même rassurant qu'elle mange, va voulait dire qu'elle et les bébés étaient en pleine santé. D'ailleurs il avait déjà l'impression que les petit bouts leur ressemblaient : déjà dans le ventre de leur mère il s'agitaient et ne pouvaient pas tenir en place tout leur parents. Ca allait promettre une fois qu'il seraient nés et qu'il commenceraient à crapahuter à quatre pattes dans l'appartement.
    Karyn semblait étrangement absente, à vrai dire la jeune femme devait être épuisée, à long terme la grossesse, ça use. A en croire la jeune femme, elle était martyrisée par une Janaly qui ne cessait de la fliquer, en même temps pour attraper et tenir en place une femme comme Karyn il fallait se lever tôt, et courir vite.

    « Tu sais qu'elle fait ça pour ton bien, ça l'a rassure de tout faire pour garder un certain contrôle sur toi parce qu'elle s'inquiète beaucoup. Après si elle abuse vraiment, tu peux toujours l'enfermer quelque part mais vu l'état de fureur dans lequel elle serait quant tu la laisserait sortir je ne suis pas sûr que tu y gagne au change. Elle m'a dit de te dire que si elle ne te tuerai pas quant tu rentreras c'est uniquement pour épargner les bébés. A mon avis tu vas te faire passer un savon mémorable. »

    Il avait beau se moquer gentiment de Janaly, quelque part c'était rassurant pour Nate de savoir que quelqu'un s'occupait avec soin de Karyn et qui l'obligeait à être raisonnable lorsque lui n'était pas là. D'un autre côté il comprenait que Karyn se sente frustrée, elle qui ne travaillait déjà plus se trouvait consignée dans son appartement par sa colocataire. Les gens venaient lui rendre visite régulièrement, de Nate à la veille de l'étage du dessus en passant par Sara, Julian lorsqu'il était sobre et bien d'autre encore dont Nate n'était pas sûr de connaître les noms. Il faut dire qu'entre les anciens amis de fac, les collègues de travail, les relations qu'elle avait grâce à son père, sa famille, ses amis proches et-ceux qu'il aurait préféré qu'elle oublie- ses exs, Karyn en connaissait du monde. Ca transitait pas mal chez elle et Janaly en profitait pour s'éclipser pour rejoindre Ellias, rassurée de voir que sa colocataire n'était pas seule en cas d'accouchement intempestif. N'empêche qu'elle avit tout de même besoin de bouger, ne serait-ce que pour se promener ou marcher. Nate l'emmenait donc régulièrement au parc pour se dégourdir les jambes, c'était alors l'occasion de se reparler, il faut dire qu'ils en avaient des choses à se dire étant donné que ça faisait des mois que la communication entre avait été réduite au stricte minimum voir même nulle après « l'épisode Dante. » C'était étrange d'ailleurs de ne faire que parler, sans se tenir la main, sans s'embrasser de temps à autre, juste se parler... comme le font des amis en fait. Sauf que la tension sexuelle entreeux était plus que palpable, il suffisait de dire certains mots pour qu'il soient tout de suite interprétés de façon sexuelle. Si Nate charriait Karyn et qu'il lui lançait ensuite « J'y peut rien, c'est toi qui m'as tendu la perche », le rouge leur montait aux joues immédiatement accompagnée par des images issues de leurs souvenirs de couple. Un malaise s'installait entre eux avant que l'un d'eux n'arrive à relancer la conversation. Parfois, de vieux réflexes de lorsqu'ils étaient en couple remontaient et Nate saisissait la jeune femme par la taille avant d'ôter ses mains réalisant qu'ils n'étaient plus ensemble. D'autres fois, il lui suffisait de la frôler pour ressentir des frissons de désir, bref ils étaient tout deux sur la brèche, il fallait qu'ils fassent constamment attention à leurs paroles et à leurs gestes. Quoi qu'il en soit, si Nate devait se concentrer pour résister à la tentation que représentait Karyn, c'était bien qu'il éprouvait toujours autant d'amour et de désir pour elle. Même enceinte de deux jumeaux, c'est à dire avec un ventre conséquent, elle l'attirait toujours autant. Il n'y avait pas que ses formes qui l'avaient rendus fous d'elle. Ses yeux pétillants et pleins de malice, sa façon de se masser la nuque lorsqu'elle devenait douloureuse, sa démarche élégante et légère, ses lèvres fines et bien dessinées, tout en elle était une invitation au plaisir et à la luxure. Et ce qu'il y avait de pire là dedans, c'était que Nate n'était pas le seul à ne pas être insensible au charme de la demoiselle. Beaucoup d'homme se damneraient pour ne passer ne serait-ce qu'une nuit dans les bras de la jeune femme et même si Nate savait que Karyn l'aimait sincèrement et profondément, ce n'était jamais rassurant de voir autant d'hommes saliver sur son ex. Bref, tout ça pour dire que la voir manger et prendre du poids pour porter leurs enfants étaient loin de dégoûter le jeune homme, il espérait simplement que Karyn l'avait comprit. Si Nate avait fait passer le gâteau anonymement c'était pour qu'elle ne se sente pas génée de manger devant lui, qu'elle ne croit pas qu'il lui offre une part de gâteau parce qu'il avait remarqué son soudain pensant pour les choses sucrées. Il comprenait parfaitement qu'elle ai faim et besoin de plus manger qu'à l'ordinaire.

    « Zut, tu m'as repéré, je pensais pourtant avoir été discret. Je t'admire publiquement bien sûr... mais encore plus en privé, à un point que tu ne peux sans doute pas imaginer» répondit-il à la jeune femme un sourire espiègle accroché aux lèvres.

    Il avait peur de la mettre mal-à-l'aise avec cette révélation, raison pour laquelle il y avait ajouté un petit sourire, mais c'était pourtant la vérité. Nate admirait Karyn, il l'amdirait d'avoir été aussi forte malgré son absence, il l'admirait d'avoir supporté toute seule le poids de sa grossesse pendant de long mois, il admirait la façon dont elle s'était remise de la mort de sa mère. Elle ne l'était pas encore totalement mais elle avait réussit à reconstruire sa vie et à se relever. Il admirait tout simplement la femme qu'elle était, superbe, intelligente, généreuse, drôle,impliquée pour les choses qui lui tenaient à cœur... tout simplement irrésistible. Enfin bref, mieux valait arrêter de la regarder ainsi, il avait l'air d'un abruti à la fixer de cette façon tendre et énamouré, c'était la meilleure chose à faire pour la rendre mal-à-l'aise. Il se reprit donc en se râclant la gorge et posa son manteau sur le rebord de la banquette sur laquelle était assise son ex.

    « Je peux m'asseoir où je te dérange ? Tu attends peut être des amis ? »

    Après tout, comme cité plus haut, Karyn connaissait plein de monde et il n'aurait pas été étonné qu'elle ai rendez-vous avec des amis dans son club préféré. Il ne voulait pas jouer l'ex collant, il avait des choses à lui dire mais ça pouvait attendre un meilleure moment si c'était nécessaire.
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyLun 28 Déc - 19:04

    Etre enceinte, c'était physiquement et psychiquement très éprouvant. Vous aviez mal la sensation de chaque jour devoir réapprendre à marcher, comme si vous aviez de nouveau l'âge d'un bambin apprenant à mettre un pied devant l'autre, tout seul et debout. Et puis, vous aviez un de ces mal de dos, incroyable ! Vous vous allongiez donc dès que vous le pouviez parce qu'en position allongée, vous souffriez un peu moins. Sauf que, la nuit, il ne fallait pas trop compter pouvoir dormir d'une seule traite de 21 h à 9 h parce que, voyez vous, en plus de devoir mettre trente plombes avant de trouver LA position qui ne vous ferait mal nul part et qui soulagerait vos douleurs accumulées tout le long de la journée, vous deviez vous relever trente six fois dans la nuit, prise d'une envie soudaine. Au choix, vous aviez l'envie d'aller vous soulager aux toilettes, parce que vous aviez trop bu ou parce que l'un de vos petits bouts trouvait très très amusant d'appuyer de tout son poids sur votre vessie. Vous aviez également l'envie d'aller vider quelque peu votre estomac d'un moyen fort peu agréable, parce que vous deviez vous plier en deux, et que cela était de plus en plus complexe avec les tours de taille que vous preniez. Et puis, vous aviez l'envie de filer directement dans la cuisine et d'avaler tout ce que vous pouviez y trouver en moins de 5 minutes chrono, et ce même si vous aviez fait un excellent et copieux repas avant de vous coucher ! Et puis, il y avait aussi, durant la journée, toutes ces sautes d'humeur aussi imprévisibles que violentes et bouleversantes, qui ne vous laissaient jamais le temps de vous y habituer parce que, pfiou, c'était déjà fini, et que, pfiou, en voilà une autre, toute différente, qui surgissait ... Ainsi, Karyn pouvait très bien avoir enfouie de se noyer dans ses larmes, tout ça parce qu'elle avait allumé la télévision, était tombée sur un bulletin météo et avait appris qu'il y aurait un peu de vent aujourd'hui sur Rome, que cela allait faire tomber des arbres toutes ces petites feuilles qui n'avaient fait de mal à personne et qui n'avaient rien demandé ... Elle pouvait également être d'humeur massacrante, tout ça parce que, ce matin, elle avait pesé le croissant que lui avait acheté Janaly et qu'il pesait moins que celui qu'elle avait mangé la veille. Il fallait jamais déconner avec la nourriture d'une femme enceinte, jamais ! Mais malgré tout, Karyn savait qu'être enceinte, c'était sans nul doute l'une des plus belles expériences qu'une femme pouvait connaître dans sa vie, bien qu'elle savait que, logiquement venait après l'accouchement et que ça, ça semblait nettement moins fun ... Bah, au moins, ça durait plusieurs minutes, voire quelques heures, et non pas 9 mois ! Oui, elle savait parfaitement qu'elle était l'une des heureuses chanceuses de ce monde, même si elle n'acceptait pas tant que ça de le reconnaître tout en en restant le plus souvent parfaitement consciente au fond d'elle même. Oui, lorsqu'elle n'avait pas l'impression qu'on avait remplacé ses jambes et sa colonne vertébrale par du coton, lorsqu'elle n'avait pas envie d'aller aux toilettes, que ses petits bouts pionçaient bien tranquillement dans son ventre et avaient donc cessé, pour un temps, d'y faire du kick boxing ou du foot -elle ne savait pas encore trop quel sport les branchait le plus- et qu'ils la laissaient donc en paix, lorsqu'elle était rassasiée et n'avait pas même un léger petit creux, elle était tout à fait partante pour vous dire que c'était génial d'être enceinte ! Ses yeux bleus pétillaient alors de milles feux, les rendant alors encore plus attractifs ! Oui, parce que, la jeune femme, elle avait remarqué quelque chose de très intéressant. Depuis qu'elle était petite, tout le monde avait plus ou moins été fasciné par ses yeux. Certes, la couleur d'iris bleue était rare chez les Italiens, mais il ne fallait pas qu'ils oublient que Krystal était Polonaise et que, comme pour ses cheveux blonds, ceci expliquait parfaitement bien et logiquement cela ! Mais il paraissait que, plus que quiconque, les yeux de Karyn étaient le miroir de son âme ... Et il y en avait un qui était passé pro dans le décryptage du moindre regard de la jeune femme : Nate. Oui, ayant vécu près de 3 ans avec elle, il était sûr que cela l'aidait un peu ! D'ailleurs, si parfois, la jeune femme en était bien aise, parce qu'elle allait encore pouvoir le faire craquer en posant sur lui son regard de petit chiot, et ce afin qu'il cesse d'émettre des réticences face à quelque chose qu'elle lui aurait demandé de faire, et aussi pour qu'il fasse tout ce qu'elle lui demandait, tout et n'importe quoi même, et ce sans sourciller, d'autres fois, plus nombreuses celles ci qui plus étaient, elle aurait bien aimé, pour un temps seulement tout de même, se crever les yeux. Son regard la trahissait sans cesse, et c'était pas du jeu si, directement, Nate pouvait comprendre qu'elle lui mentait ou qu'elle lui cachait quelque chose ... Après, il employait des moyens de persuasion déloyaux, et elle, elle craquait, bien évidemment ... Alors, oui, à cet instant précis, elle espérait réellement qu'il allait faire passer son regard absent et distrait sur le compte de la fatigue due à sa grossesse ... Elle l'espérait tellement ...

    « Je sais qu'elle fait juste ça pour mon bien, mais, sérieusement, je suis tant incapable que ça d'assurer mon bien ? ... Peut être que oui, finalement ...
    Je peux l'enfermer nulle part en plus, elle a fait un double de toutes les clefs ! Faut pas croire, c'est qu'elle est rusée cette geôlière ! Et merci de me prévenir, même si je m'y attendais un peu, ça va me laisser le temps de perfectionner mon regard de petit chiot ... Peut être qu'il va enfin autant marcher avec elle qu'avec toi ! »


    Oui, sans nul doute, Karyn fonçait parfois droit dans le mur en refusant que quiconque vienne voler à son secours. Mais elle avait sa fierté, son côté tête brûlée aussi. Elle voulait tout simplement réussir à avancer dans la vie et à contempler tout ce qu'elle avait entrepris en se disant qu'elle devait tout à elle même. Mais elle savait qu'elle n'était pas seule sur cette planète, et que des gens mouraient d'envie de l'aider, de prendre part eux aussi à sa vie. Seulement, dans la réalité, c'était parfois bien difficile d'appliquer cette vérité à tout ... Et puis, Karyn avait eut le don de créer des problèmes et des difficultés lorsqu'elle avait besoin de tout sauf de ça. Rien n'avait jamais exactement suivi le déroulement qu'elle avait espéré. Lorsqu'elle avait assisté à l'enterrement de sa mère, elle s'était prise une cuite mémorable, qui faisait d'ailleurs encore parler d'elle bien des années après. Lorsqu'elle avait rompu avec Nate, elle avait passé une dernière nuit avec lui, et elle avait conçu à cet instant là les deux bébés qu'elle portait encore à l'heure actuelle en elle. Lorsqu'elle avait appris qu'elle était enceinte, elle avait commencé à faire salement mumuse avec l'alcool et les médicaments, ce qui était pourtant plus que déconseillé à une femme dans son état. Et maintenant, elle en était rendue à devoir tenter que tout aille bien, même si l'obstétricien qui s'occupait d'elle lui avait assurée que, normalement, tout irait bien, qu'il ne voyait pas pour le moment de conséquences visibles de ce choix risqué et inconscient qu'elle avait fait ... Bien sûr, Nate devait sûrement être au courant, parce qu'il savait lire et que l'Osservatore ne s'était jamais réellement gêné pour décortiquer toutes ces photos où l'on voyait Karyn, un verre d'alcool fort à la main. Mais Nate était sûrement loin de tout savoir, parce que, si comme elle le pensait, l'obstétricien s'occupant d'elle avait autant le sens du secret professionnel que Nate l'avait, alors jamais il n'était allé déballer tout ce qu'il savait au futur père des enfants qu'attendait Karyn. Cependant, Janaly, elle, vivait presque 24 heures sur 24 avec elle, 7 jours sur 7 aussi, alors, elle était un peu plus au courant, et de ce côté là, elle, elle n'avait aucun serment d'Hippocrate à respecter. Et, sans aucun doute, entre son amitié avec Karyn et la survie de la jeune femme ainsi que des bébés, Janaly n'avait sûrement pas hésité une seule seconde. Il se trouvait en plus que Karyn était quasiment incapable de lui en vouloir bien longtemps, quoi qu'elle ai fait ... Seulement voilà Karyn n'était sûre de rien, puisque, pour le moment, Nate ne lui avait pas tapé sur les doigts. Alors elle espérait qu'il n'y aurait aucune fâcheuse conséquence pour les petits bouts, et que Nate ignorerait pour toujours ce que Karyn avait fait pendant un temps ... Et puis, ce n'était pas comme s'il l'avait connu dans sa période jeune et rebelle ... Jamais, lorsqu'ils étaient en couple, la jeune femme n'avait montré qu'elle adorait se mettre à l'envers avec de l'alcool, fort l'alcool de préférence. Et jamais non plus elle n'avait pris de médicaments à outrance ...
    Ce n'était pas comme pour son penchant pour la nourriture depuis qu'elle était enceinte ! Ce ne fut pas réellement difficile de démasquer Nate à vrai dire, parce qu'il ne s'était pas écoulé plus de 5 minutes entre l'arrivée de cette part de gâteau sur la table et l'arrivée de Nate dans le coin VIP ! Et puis ... Le chocolat !!! Cazzo, la majorité des femmes enceintes se jetait sur les fraises, mais pas Karyn, et il fallait suffisamment la connaître pour savoir ça ! Bref, d'indices en indices, elle avait démasqué Nate ! Et puis, il confirma alors tout allait assez bien dans le presque meilleur des mondes ! Mais bon, était il réellement obligé de la faire rougir ainsi ?! Quoi que, depuis qu'elle était enceinte, elle avait une tendance excessive à rougir, ce qui n'arrangeait rien ! Et puis, elle lui avait tout de même quelque peu tendu une perche, il n'avait commis aucun sacrilège en s'en saisissant ! Elle baissa alors la tête, refusant qu'il la voit rougir, parce qu'elle avait alors un petit quelque chose de mutin, un petit quelque chose de petite fille lorsqu'elle rougissait. Elle qui savait toujours quoi dire, y compris n'importe quoi et surtout n'importe quoi d'ailleurs, se trouvait toujours bien à court de mots lorsque le rouge aux joues était venu ! Elle n'était pas réellement se montrer fragile et à la merci, encore plus devant Nate, parce que lorsqu'ils étaient encore en couple, le jeune homme ne manquait jamais l'occasion de rire gentiment, ou de se saisir de son visage pour qu'elle relève les yeux et qu'elle le regarde, de l'embrasser, voire même plus ... Alors, elle se saisit à nouveau de sa cuillère et prit une bouchée de gâteau qu'elle enfourna dans sa bouche. Comme ça, elle avait au moins une excuse pour ne pas parler ! Elle sentait que Nate la regardait en plus, ce qui ne la faisait qu'encore plus rougir ! Mais il fallut bien qu'elle relève les yeux lorsqu'il s'adressa de nouveau à elle.


    « N ... Nan ... Nan nan, vas y, tu peux t'asseoir, j'attends personne !
    J'ai pu bénéficier d'une complicité pour m'enfuir de ma prison dorée de Zampino, mais mon complice d'évasion a pas pu rester ... »


    Elle lui adressa un doux sourire, avant de se saisir de sa tasse de chocolat chaud et d'en boire à nouveau une gorgée. La boisson était délicieuse, mousseuse aussi, parce qu'elle était obtenue par machine à dosettes, par percolation ... Sans prendre gard, elle s'en mit sur le bout du nez, et s'essuya bien vite du revers du pouce, parce que, franchement ! Déjà qu'à coup sûr, elle devait avoir un peu de chocolat autour de la bouche, parce qu'elle avait attaquée avidement sa part de gâteau tout à l'heure, alors, si en plus, elle avait de la mousse sur le nez ... Imaginez la chose ! Elle aurait bien aimé se décaler, pour offrir plus de place à Nate sur la banquette et non pas pour le fuir, quoi que si, un peu, dans la mesure où plus elle était physiquement proche de lui, plus la tentation de le toucher et de l'embrasser se faisait forte ... Mais ce n'était pas réellement possible, ou alors, elle allait tomber !

    « Tu ... Tu bossais pas aujourd'hui ? »

    Si si, il bosse, même qu'il se barre de l'hosto pour se promener ... Elle se serait bien frappée elle même la tête contre le bord de la table, mais Nate l'aurait prise pour une dingue, et cela aurait été bien compliqué de mettre tout ça sur le compte des hormones !
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyJeu 31 Déc - 1:34

    Nate avait beau paraître sûr de lui et à l'aise, il n'en menait pas large face à son ex. Il était comme ça, depuis la mort d'Alessia il était passé maître dans l'art de dissimuler ses émotions, la peine, la douleur, le malaise... Il avait dû s'endurcir dès tout gosse, lorsqu'il avait été en âge de comprendre que sa sœur ne dépasserait pas le cap des trente ans. A sa mort, la peine l'avait tellement submergé qu'elle l'avait noyé sous un flot de souffrance, c'était comme si chaque respiration sans elle devenait douloureuse. Un tel afflux de douleur alors qu'il n'avait que dix-sept ans lui avait permit de se forger une carapace, non pas pour ne plus ressentir d'émotion, mais pour mieux les dissimuler. Et puis il faut dire que son boulot exigeait de lui un certain recul, un certain détachement. Il éprouvait toujours de la souffrance en perdant un patient, mais il avait apprit à gérer cela, il avait apprit à le dissimuler à ses collègues et aux familles du défunt. Il ne pouvait pas se permettre d'être déstabilisé à chaque fois qu'un de ses patient quittait ce monde. Il n'y avait qu'une fois où il avait détruit par la perte de l'un d'entre eux. Et c'était à la suite de ça que sa vie amoureuse s'était écroulée et qu'il avait fini ivre dans un bar. Et c'est en dissimulant toutes ses émotions à sa fiancée, en se repliant sur lui même qu'il était devenu un homme sombre et taciturne, un autre homme que celui que Karyn avait choisit pour partager sa vie. Même aujourd'hui face à celle qui était désormais son ex, il dissimulait son intimidation et sa trouille terrible de mal faire derrière un sourire espiègle et une voix assurée. Il n'empêche que depuis qu'il s'occupait d'elle comme un ami, qu'ils évitaient de se toucher parce que la tension sexuelle entre eux était à leur comble, Nate ne se sentait pas à l'aise. Tout deux n'avaient envie que d'une chose : se jeter dans les bras l'un de l'autre mais ils devaient se contenir et se comporter comme de bons amis. Tout ça n'était pas naturel pour eux, pas après trois ans de vie quasi- commune, pas avec les sentiments qu'ils ressentaient l'un pour l'autre. Même à l'époque où ils n'étaient pas encore ensemble ils ne s'étaient jamais comporté de la sorte, au contraire, ils faisaient tout pour avoir un prétexte pour se toucher, un stylo tombé à terre et qu'on essai de ramasser en même temps, se touchant ainsi la main, passer dans un couloir étroit pour pouvoir se frôler. Jamais ils ne s'étaient comportés en bons amis comme peuvent le faire certaines personnes pour mieux se connaître avant de se mettre en couple. Entre eux, tout était allé très vite, ils avaient tout les deux immédiatement ressentit que la personne en face était celle qu'il lui fallait. A partir de là, un jeu de séduction s'était rapidement mit en place et il leur avait fallut peu de temps pour tomber profondément et irrémédiablement amoureux l'un de l'autre. Ils avaient acquis la certitude qu'il se passait quelque chose de fort et de rare entre eux, de part l'intensité de leurs sentiments. C'était donc une première pour eux de s'interdire de se toucher, d'apprendre à se comporter comme de simples amis... des amis pourtant fous amoureux l'un de l'autre. Il n'empêche que les petites attentions qu'ils avaient dans leur vie de couples n'avaient pas disparu, Nate et Karyn prenaient toujours soin de l'autre : Nate achetait glace et biscuits à Karyn pour qu'elle puisse se refaire une réserve d'énergie régulièrement, il lui arrivait d'intervenir pour lui masser le dos afin de la soulager un peu, ce qui était efficace pour ses douleurs mais représentait une véritable torture qui les obligeait à se contenir pour ne pas aller plus loin. Il la soutenait lorsque les garçons se montrait un peu trop vigoureux et il arrivait même parfois à les calmer grâce à sa voix grave et posée. Karyn l'invitait souvent à dîner pour s'assurer qu'il continuait de manger sainement après une rude journée de travail, elle connaissait sa manie de se laisser aller à manger des cochonneries lorsqu'il était épuisé. Elle lui cuisinait alors de bons repas, elle qui restait cloîtrée chez elle, comme une femme au foyer pourrait le faire pour son mari. Parfois en rentrant le soir, Nate retrouvait son appartement étrangement bien rangé, Karyn était discrètement passée par là pour faire un peu de ménage tandis que Sybille et lui étaient absents puisque la jeune femme avait gardé la clé de leur appartement. Bref ils prenaient toujours soin l'un de l'autre, et puis ils n'étaient pas seuls pour supporter cette grossesse, Janaly et Sybille leur rendaient souvent service, elle faisaient les courses régulièrement et faisaient de leur mieux pour soulager Karyn des tâches les plus élémentaires. Les gens que ce soit au frutta, à l'hôpital ou même dans la rue prenaient régulièrement des nouvelles de Karyn et des bébés. Les gens se préoccupaient vraiment de la jeune femme et avaient hâte de voir les fruits de l'amour de Nathanaël Lorisse et Karyn Moretto. Le pire étant sans doute Maria et Tomaso qui trépignait d'impatience de voir leurs petits enfants et ne cessaient de présser Nate avec des « Alors ces bébés, c'est pour quand ». Maria ne cessait de s'émerveiller toute seule en embrassant bruyamment le jeune sur les joues et en le serrant fort contre lui, lâchant des « Mon fils va être papa, c'est merveilleux ! Je te revois bébé mon chéri et c'est toi maintenant qui va t'occuper de tes fils, j'arrive pas à y croire. Le temps passe trop vite ». Oui, le temps passait, Nate lui même avait encore du mal à réaliser qu'il allait être papa et il n'en prendrait pleinement conscience que lorsqu'il tiendrait des deux petits bouts dans ses bras.

    « Je pense connaître l'identité de ton complice secret mais je ne veux pas de confirmation, comme ça si Janaly me torture, je ne pourrais rien lui dire. Quant à ton regard de chiot tu sais qu'il marche sur tout le monde ou presque, on ne peut rien te refuser quant tu fais ce regard là, d'ailleurs tu le sais parfaitement. La preuve, tu en uses et en abuses. »

    Janaly. Heureusement qu'elle était là, non seulement elle était d'une aide précieuse pour Karyn, mais en plus c'était elle qui l'avait prévenu que Karyn avait consommé de l'alcool lorsqu'elle était enceinte. Sous le coup de la colère, Nate avait faillit de précipiter devant chez elle pour l'attendre et régler ses comptes. Fiancée d'un interne pendant un an et compagne de celui-ci depuis trois ans, la jeune femme devait savoir mieux que quiconque que l'alcool représente un danger conséquent pour le bébé. Peu importe, tout le monde sait qu'on ne doit pas toucher à l'alcool quant on est enceinte. Si elle ne voulait pas de ces bébés, qu'elle avorte ! Mais qu'elle ne laisse pas leurs enfants mourir après une cuite. C'était indigne comme mort ! Et si elle les voulait, qu'elle ne mette pas en danger leur santé ou n'augmente pas les risques de les transformer en handicapés ou malformés ! Janaly l'avait calmé lui rappelant que cette période était terminée, qu'elle ne touchait plus à une goutte d'alcool depuis des mois, que c'était à l'époque où elle souffrait de son absence, qu'elle culpabilisait pour son déni de grossesse. Elle était très mal à cette époque là et le comportement de Nate ne l'avait certainement pas poussé à prendre le bon chemin. Finalement il avait comprit et il n'en avait jamais parlé à Karyn, cette histoire était terminée, les bébés se portaient bien et il n'y avait eu aucune conséquence. Elle avait arrêté tout comportement irresponsable, déclencher une dispute pour cela aurait été inutile et n'aurait fait que gâcher leurs efforts alors que leur relation s'améliorait de jours en jours. Il avait fini par oublier toute cette histoire et leur relation n'avait jamais été affectée par ce qu'il s'était passé.
    Karyn semblait au moins aussi intimidée que lui, la preuve elle rougissait. Elle avait toujours tenté de lui cacher ses rougissements alors qu'elle n'avait aucune raison d'en avoir honte. Au contraire, elle était craquante lorsqu'elle était intimidée, ses yeux pétillaient et son sourire mutin avait quelque chose d'innocent, d'enfantin. C'était ce sourire qui l'avait fait craqué lorsqu'elle l'avait bousculé au coin d'une rue, la première fois qu'il l'avait vu. A chaque fois qu'elle rougissait, il l'obligeait à relever la tête et à le regarder, juste pour profiter de son sourire mutin et de ses yeux brillants. Bien souvent il ne pouvait résister à l'envie de l'embrasser voir de pousser plus loin leurs étreintes. Vous comprendrez donc pourquoi il lui fût si difficile de résister à cet instant. Heureusement qu'ils étaient dans un lieu public sinon il aurait pu craquer. Il se décida finalement à détourner son regard de la jeune femme, comprenant que c'était ce dernier qui l'intimidait.
    La jeune femme lui permit de s'asseoir et il s'installa à ses côtés. A peine fût-il assit qu'une serveuse vint lui demander ce qu'il désirait. Il commanda un simple expresso avant de reporter son attention sur Karyn. La jeune femme semblait plus maladroite qu'à l'ordinaire et se mit un peu de mousse de son chocolat au lait sur le nez, qu'elle essuya bien vite. Et voilà, elle ne le faisait encore pas exprès mais elle était absolument craquante.

    « Oui mais j'ai fini mon service plus tôt aujourd'hui. On a dû s'occuper d'une famille à l'hôpital, ils partaient en vacances. La père conduisait, il était fatigué, il s'est endormi une seconde au volant, la voiture est sorti de la route et ils ont foncé droit dans un arbre. La mère et les trois enfants n'ont eu que des blessures relativement légères. Le père lui, a été gravement blessé. On a fait tout ce qu'on a pu mais on l'a perdu. J'ai été chargé d'annoncer la nouvelle à la famille, ils se sont écroulés de peine et de désespoir. Il a suffit d'une seconde inattention et leur monde s'est effondré, ils ont perdu un mari, un père. Ce que je veux dire c'est que... j'ai compris que je ne voulait pas ça pour nous. Je ne veux pas avoir de regrets, je veux profiter de chaque instant, c'est ça l'important. La vie est trop courte pour chipoter. Je veux jouer franc jeu avec toi, je suis prêt à te dire ce qu'il s'est passé, pourquoi je t'ai obligé à me quitter, pourquoi je suis devenu un homme qui t'était étranger. Je sais que ce n'est peut être pas forcément le bon moment et que c'est un peu inattendu, mais pour la première fois je sens que je suis prêt à en parler et je sais que je veux qu'on reconstruise ce qu'on était avant. Mais pour ça il faut d'abord qu'on règle le problème qui nous a éloigné l'un de l'autre et que je te parle enfin de tout ça. Est-ce que...tu veux bien ? »
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Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate Empty
MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyVen 1 Jan - 18:06

    Un bébé, bien sûr que cela ne se fait pas seul. Et rien ne changeait à cette vérité lorsqu'il se trouvait que vous n'étiez pas enceinte de un bébé, mais bel et bien de deux. Dans ce cas là, on parle de jumeaux. Pour faire un bébé, il faut un père et une mère. Ensuite, comme on le dit aux enfants lorsqu'ils veulent des explications à cette question éternelle et universelle, « Comment on fait les bébés ? », il faut que les deux parents s'aiment très fort. On oublie de dire que ce fort amour n'est pas forcément perpétuel hors relation sexuelle, dans le sens où deux personnes qui partagent une relation One Night & One Night Only, qui ne se connaissaient ni d'Adam ni d'Eve avant de se sauter dessus et de s'envoyer en l'air, peuvent très bien concevoir un enfant ... Bref, passons ... Dans le cas de Karyn et de Nate, à coup sûr, il y avait de l'amour, un amour fort et probablement éternel, mais un amour qui n'en demeurait pas moins mortel, et donc soumis aux aléas de la vie, aux coups durs, un amour qui pouvait à tout moment se retrouver plongé dans la tempête. C'était d'ailleurs ce qui était arrivé ... Lorsque la jeune femme avait découvert qu'elle était enceinte, elle en avait été toute chamboulée. Comprenez donc. Elle était séparée du père depuis plusieurs semaines, et donc, célibataire. Elle avait fait un déni, tout simplement. Oui, c'est simple de dire qu'elle avait fait un déni, ça l'était beaucoup moins pour elle d'accepter cette vérité parce que, dans un sens, elle se disait que, dès le début, elle en faisait une bien mauvaise mère, incapable de savoir qu'elle portait la vie en elle, incapable de comprendre que cela faisait déjà 3 mois ... Oui, c'était un déni, il n'y avait pas d'autres possibilités possibles, parce que Karyn n'avait rien de la Sainte Vierge et qu'elle faisait abstinence sexuelle depuis qu'elle avait demandé à Nate de faire un break dans leur couple. Dès qu'elle avait su, elle s'était précipitée sur le calendrier accroché près du frigo, là où Janaly et elle écrivaient toutes sortes de trucs, comme les jours où elles devaient sortir les poubelles en fonction de l'ordre de ramassage des différentes sortes d'ordures, ou les jours anniversaires de leurs amis, et tout un tas de petites autres choses. Karyn, elle, avait fait un point noir sur la case du jour où elle avait demandé à Nate ce fameux break. Et cela coïncidait avec le jour possible de conception de cet enfant, car à l'époque, elle ne se savait encore enceinte que d'un seul bébé. Alors, c'était ainsi ? ... Ils avaient conçu cet enfant lors de leur dernière nuit ensemble ? Avouez qu'il n'y a guère plus ... spécial comme cadeau de break ... Les jours qui avaient suivi cette séparation, certes provisoire, mais cette séparation tout de même, la jeune femme avait vécu comme à travers un cauchemar. Et aujourd'hui encore, elle se trouvait incapable de savoir exactement ce qu'elle avait fait pendant toute une semaine. C'était comme si tout lui parvenait à travers un brouillard, dense et perpétuel. Dans la détresse, elle avait sûrement zappé qu'elle avait omis de prendre la pilule pendant plusieurs jours. Demander un break à Nate n'était pas une idée qui lui était venue d'un coup, enfin si, en quelque sorte, si, parce qu'elle n'avait pas planifié ça trois ans à l'avance, mais ... Elle ne s'était pas décidée sur un coup de tête, c'était ça qu'il fallait comprendre. Et elle avait tourné et retourné dans sa tête cette alternative au fait de foncer droit dans le mur sans rien faire, pendant des jours. C'était là qu'elle avait oublié de prendre sa pilule, à coup sûr. Ce n'était pas le bon moment pour elle d'avoir un enfant, sûrement pas, et pourtant, ce fœtus grandissait déjà en elle. C'était sans doute parce que le contexte n'était pas propice à une grossesse que son corps avait décidé de passer sous silence cette vérité. C'était comme si toutes les fibres du corps de la jeune femme s'étaient alliées pour dissimuler cette grossesse, jusqu'au jour où elles avaient lâché et n'avaient pas pu faire illusion plus longtemps, jusqu'au jour où la jeune femme s'était retrouvée face à la vérité, et qu'il était trop tard pour faire machine arrière ...

    Nate avait flippé lorsqu'il avait appris, et il avait même fuit. Il fallait dire qu'il avait découvert la grande nouvelle par hasard, après un concours de circonstances allant dans le sens contraire de celui que voulait Karyn. Et découvrir que l'on est père, ça a de quoi vous faire paniquer, sans doute ... Mais était ce réellement une raison pour s'enfuir et la laisser, enceinte, au milieu de la foule lors d'une grande soirée ? La fusillade qui avait eu lieu quelques instants après n'avait rien de prévisible, mais elle avait eu le mérite de faire pas mal flipper la jeune femme, qui avait dû manœuvrer seule pour s'en tirer, sans se faire écraser par une foule qui panique et va en tous sens ... Et, sans doute, plus que de se retrouver seule au milieu d’une foule paniquée, à la merci potentielle d’un tueur taré, ce qui avait le plus fait baliser la jeune femme, tout en la mettant dans une certaine colère, ça avait été de voir que Nate n’était peut être pas près à l’aider, pas près à accepter ce qui était pourtant inévitable. Bien sûr, elle savait qu’elle serait sûrement capable de se débrouiller seule, parce qu’elle n’avait pas deux mains gauches, parce qu’elle avait toujours été très indépendante, mais dans le même temps, elle n’avait jamais été totalement seule. Elle avait eut ses frères, sa mère, et à la mort de celle-ci, elle était assez grande pour se débrouiller sans avoir trop besoin d’elle. Elle était surtout plongée dans ses études, alors elle n’avait pas pris le temps de se soucier du trouble qui pouvait bien s’être saisi d’elle. Mais là, c’était différent. Si elle concevait parfaitement vivre seule, sans homme auprès d’elle, elle avait un peu plus de mal à concevoir que ses fils n’auraient pas leur père à leur côté. Elle ne pouvait pas les priver de cela simplement parce qu’elle jugeait que, elle, elle n’avait pas besoin de Nate. C’était égoïste, égoïste et injuste pour eux qui n’étaient pas encore nés, et qui ne pouvaient donc sûrement pas donner leur avis, exprimer leur opinion sur la chose. Alors, oui, elle avait gravement déconné par la suite. Mais voyez vous, elle doutait fortement que revenir là-dessus à ce moment même puisse aider en quoi que ce soit, au contraire, cela ferait retomber les deux jeunes gens dans un passé qu’ils voulaient à tout prix surmonter, afin d’aller de l’avant, enfin … Ce n’était pas trop tôt, n’est ce pas ?

    Karyn voulait absolument que tout s’arrange, parce que chaque jour qui s’écoulait la rapprochait d’un accouchement qu’elle attendait certes avec un certain empressement, mais qu’elle redoutait également. L’obstétricien lui avait bien dit de faire relâche sur les performances physiques, lui avait conseillé, tout comme son médecin traitant, de rester allongée au maximum, mais il lui avait surtout dit qu’accoucher de jumeaux se révélait plus périlleux et fatiguant que d’accoucher d’un seul enfant. La jeune femme s’en doutait quand même un peu … Elle était encore jeune, et elle n’avait pas pris autant de poids qu’elle aurait dû, parce qu’elle avait fait pas mal diète pendant un bout de temps. Alors, il était possible que cela soit un peu plus complexe pour elle que pour les autres femmes qui accoucheraient le même jour. Et elle voulait que Nate soit à ses côtés, qu’il l’aide à surmonter cette épreuve, qu’il lui tienne la main et lui dise que tout allait bien, qu’elle réussissait comme un chef, qu’il suffisait qu’elle pousse encore une fois pour que le premier bébé sorte, qu’il lui dise qu’elle avait fait ça une première fois à merveille et qu’elle allait à nouveau réussir à donner naissance une autre fois. Elle voulait pouvoir lui enfoncer ses ongles dans la chaire de la main, lui percer les tympans de par ses cris de douleur, lui dire que dorénavant elle lui interdirait de la toucher histoire qu’il ne lui fasse plus d’enfants et ce même si elle n’en croyait pas un seul mot. Elle voulait qu’ils pleurent tous les deux dès que les pleurs de leur premier fils retentiraient dans la salle d’accouchement. Elle voulait tout ça, et même plus … Elle voulait aussi qu’ils vivent comme une famille, le plus normalement possible même si, bien sûr, leur famille n’aurait jamais rien de normal parce qu’elle s’appelait Karyn Moretto, qu’il était Nathanael Lorisse et qu’à coup sûr, l’Osservatore adorerait pendant encore longtemps mettre son nez dans leurs affaires. Oui, elle voulait réellement que tout s’arrange … Et justement, répondant initialement à sa dernière question, Nate se déclara prêt à jouer carte sur table avec elle, à tout lui expliquer : pourquoi, soudainement, elle avait eu face à elle, dans ses bras et dans son lit, un homme qu’elle ne connaissait pas, pourquoi il avait soudainement élevé autour de son cœur et de son âme des murailles et qu’il ne lui avait pas permis d’accéder à ce qu’il barricadait derrière … C’était tout ce que la jeune femme attendait, et depuis plus de 9 mois. Toutes ces fois où elle s’était assise à côté de lui sur le canapé, qu’elle lui avait pris la main et lui avait demandé gentiment de lui parler, de la regarder et de lui dire ce qui n’allait pas, toutes ces fois où elle n’avait rencontré, au mieux, que le silence, au pire, une pointe de colère et d’agacement, toutes ces fois allaient enfin avoir leur récompense … C’était quasiment inespéré … Trop beau pour être vrai … Mais la jeune femme s’en moquait, elle voulait tout simplement profiter du moment, ne pas le laisser passer, et tant pis si elle se réveillait soudainement et découvrait que tout ceci n’était qu’un rêve … Elle avait tourné la tête vers lui, le fixait d’un regard attentif, patient et curieux aussi, même si on y lisait également une certaine fragilité. Elle avait légèrement coincé sa lèvre inférieure sous l’une de ses incisives, et fit quelque chose qu’elle … Qu’elle ne devrait peut être pas faire, oui, mais elle en avait envie … Elle se saisit de la main de Nate qui était physiquement la plus proche de la sienne et en caressa doucement du bout des doigts, le dos.


    « Nate … Je … Je suis désolée d’avoir la voix si peu assurée et de … De pas trop trouver mes mots mais … Oui … Oui, bien sûr que oui je veux que tu me parles, que tu m’expliques …
    J’attend depuis tellement longtemps, si tu savais … »


    Sa voix tremblait légèrement, sûrement par l’émotion, sûrement … Mais il ne fallait pas que Nate prenne cela comme du doute, de la peur. Mais au pire, la vitesse avec laquelle la jeune femme effleurait désormais des doigts le dos de la main du jeune homme était là pour le prouver : elle avait hâte, mais ne voulait pas non plus passer pour une jeune femme qui trépignait sur place d’impatience. Et puis … Lorsqu’elle avait posé la pointe de ses doigts sur la main du jeune homme, après s’être saisie de cette même main, elle avait comme senti un courant électrique la parcourir de part en part … Elle lui adressa un sourire timide, pour l’encourager à lui parler, à lui parler, enfin
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyDim 3 Jan - 22:30

    « Nathanaël ! Arrêtez, laissez tomber, on l'a perdu. C'est fini maintenant, on ne peut plus rien faire... c'est terminé, laissez-la. »
    Le chirurgien titulaire avait posé sa main sur l'épaule du jeune interne et tentait de lui parler d'une voix douce mais ferme pour le calmer et l'obliger à se rendre à l'évidence. Nate s'acharnait à tenter de réanimer la patiente, mais il n'y avait plus rien à faire pour elle.
    « Ca devait être une opération de routine, un simple Nissen b*rdel, elle n'aurait pas dû y rester ! Qu'est-ce qu'il s'est passé ! Pourquoi ça a merdé ! » Nate haletait de douleur, l'injustice de ce drame frappant une enfant innocente ajoutée à la peine et au vide immense qu'il ressentait lui faisait péter les plombs.
    « On ne pouvait pas prévoir ce qui allait se produire docteur Lorisse, ce n'est la faute de personne. Il y a parfois des complications et tout ne se passe pas forcément comme prévu, il faut vous y habituer »
    « Elle n'avait que six ans ! J'aurais dû faire des examens complémentaires, j'aurais dû voir que son œsophage était trop fragile »
    « Ce n'est pas vôtre faute docteur Lorisse, vous avez fais tous les examens nécessaires et ils n'ont mit en avant aucune anomalie. Calmez-vous, c'est fini elle est parti, vous ne pouvez plus rien faire. Soyez raisonnable, il faut accepter la perte de jeunes patients si vous voulez devenir chirurgien. Allez vous reposer, je vais m'occuper d'annoncer la nouvelle à la famille. »
    Sous les arguments sages et convaincant de son titulaire, Nate finit par accepter l'indéniable et sorti du bloc. De rage, il balança sa blouse de bloc, ses gants et son masque chirurgical et parti s'isoler dans un coin tranquille de l'hôpital. Il s'enferma dans la pièce de trois mètre carrés qui servait de débarras au troisième étage de l'hôpital, s'assit sur le sol, replia les jambes sur sa poitrine et se laissa aller. Les larmes roulèrent sur ses joues, mélange de rage, de culpabilité, de tristesse et de désespoir. Clara n'était pas une patiente comme les autres pour lui, dès le début, on avait affecté le jeune homme sur ce « cas chirurgical simple ». Il était chargé de faire tous les examens nécessaires à une telle opération, d'accompagner la petite et ses parents, de préparer Clara à l'opération, de la rassurer. Clara était arrivé trois jours avant son opération, il est préconisé par les pédiatres que pour l'enfant qui vit une opération comme un traumatisme, une visite des lieu et du personnel permet de mieux appréhender l'opération. Nate s'était donc occupé d'elle pendant trois jours et il s'était attaché très rapidement à cette petite vive d'esprit, mignonne comme tout, drôle et généreuse. En voyant qu'il avait un effet rassurant et apaisant sur la petite, le chirurgien en charge de l'opération de Clara demanda à ce que le jeune interne participe à l'opération. Lorsque Clara apprit que son « docteur préféré » serait dans le bloc avec elle au moment de l'opération, elle se sentit tout de suite mieux. L'effet apaisant que Nate avait sur Clara se transmit aux parents, rassurés de voir que leur fille n'angoissait plus et qu'elle n'avait pas peur. Au moment de l'endormir, Nate lui tint la main et lui dit qu'ils se reverraient après l'opération, mais ceci ne se produisit jamais. Les parents furent effondrés bien sûr, Nate pouvait les entendre de loin hurler « Vous aviez dit que c'était une opération de routine, qu'il n'y avait rien à craindre ! ». Il réclamèrent Nate, mais le jeune homme n'avait pas la force d'aller les voir, d'affronter leur regards incrédules, désespérés. Il resta enfermé de longues minutes avant qu'on ne se mette à sa recherche pour assurer la prise en charge de ses autres patients. Il avait choisit la médecine pour tenter d'avoir un certain contrôle sur les choses alors qu'une chose imprévisible venait de se produire, tuant une petite fille de six ans. Il se retrouvait plongé d'un coup dans le passé, impuissant comme il l'était face à la maladie d'Alessia, coupable et détruit comme le jour de la mort de sa soeur. En fin de compte, tout ça n'avait servit à rien, il se retrouvait au point de départ, aussi perdu et désemparé que lorsqu'il avait dix sept ans, sauf que là il avait en plus le sentiment que tout était de sa faute, qu'il aurait dû refaire des examens et ce même si son chirurgien titulaire lui avait assuré qu'il avait fait tout ce qu'il fallait. A quoi bon se battre contre la maladie, contre la douleur si c'est pour que les gens soient emportés par un imprévu à la noix, une complication indétectable même par des technologies médicales de plus en plus performantes. Pourquoi devenir chirurgien si c'était pour perdre une gamine de six ans sur sa table suite à une opération « de routine ». Cela s'était passé il y avait plus de six mois maintenant, et Nate n'en était toujours pas remit.

    Fin du Flashback

    Assis dans le coin VIP du Frutta aux côtés de son ex, Nate avait pour la première fois le sentiment qu'il pouvait lui confier ce qu'il avait sur le coeur. Ce n'était pas une question de confiance, c'est juste qu'il n'en avait pas le courage ni l'envie jusqu'à présent. Il avait l'habitude de masquer ses sentiments et il s'était hérissé des palissades autour de son coeur pour se protéger de la douleur que lui avait causé la mort de Clara. Il aurait voulu pouvoir en parler à Karyn, mais il en était incapable. La jeune femme n'était pourtant pas aveugle, elle le voyait se transformer, elle savait que cette attitude distante et taciturne n'était pas dans ses habitudes. Elle savait qu'il s'était passé quelque chose mais plus elle essayait de comprendre et de le faire parler, plus il devenait agressif, lui disant que tout allait bien d'un ton sec dans le pire des cas et de le lâcher en quittant l'appartement en colère dans le pire des cas. C'était lui qui lavait poussé à leur imposer un break, il n'arrivait plus à lui dire qu'il l'aimait, il était préoccupé et souvent absent. Peut être avait-elle pensé que cette pause le pousserait à réagir, à lui parler, mais ce ne fût pas le cas. Au contraire, il plongea dans une sorte de déprime, noyant son chagrin dans l'alcool, même la grossesse de la jeune femme ne le fit pas réagir, du moins pas de la bonne façon. Ce fût le fait de trouver Karyn au lit avec un autre qui lui administra une véritable claque, lui replaçant du même coup les yeux en face des trous. Lui faisait comprendre qu'en continuant dans cette voie, il allait perdre celle qu'il aimait et son enfant, puisqu'à l'époque il pensait que Karyn n'en attendait qu'un seul.
    Karyn semblait soulagée et hâtive d'avoir enfin la réponse à la question qu'elle se posait depuis des mois : pourquoi son fiancé avait-il tant changé ? Elle semblait fébrile, et Nate comprenait, il était tnt pour lui de se confier à elle. Il laissa quelques secondes de silences se passer, le temps de formuler les premiers mots dans sa tête, de trouver la façon de lui parler de tout cela, avant de se jeter à l'eau.

    « Pardonne-moi de ne pas t'en avoir parlé plus tôt mais je n'étais pas prêt, c'était trop douloureux, je ne voulais pas en parler. J'ai été idiot de te tourner le dos comme ça, j'aurais dû te dire qu'il se passait quelque chose de grave, que j'avais besoin de ta compréhension et de ta patience mais que pour l'instant c'était trop dur d'en parler. Au lieu de cela je me suis refermé sur moi même et je suis devenu agressif. Je ne voulais pas que ça se passe comme ça, mais je n'avais aucun contrôle sur ce qui m'arrivait et j'ai voulu m'en sortir tout seul, ce qui a été une grave erreur. »
    Il avait besoin d'exprimer ses regrets, de commencer en lui disant qu'il était désolé de s'être comporté comme cela avec elle, puisque c'est bien elle qui avait le plus souffert de son attitude. C'était bien à cause de lui qu'elle avait rompu, et c'était de ce point là que commençait tout leurs problèmes, y comprit le « problème Dante ».

    « Il y a 8 mois, on m'a chargé d'une patiente, une petite fille de six ans, Clara, qui devait subir une simple opération pour un Nissen. C'est une opération facile et sans grand danger pour les cas de reflux gastriques qui brûlent la trachée, on raccorde simplement l'oeusophage et l'estomac avec un tout petit tube de caoutchouc pour empêcher les reflux de remonter jusque dans sa gorge. Bref, cette gamine était vraiment adorable et en à peine trois jours, je me suis beaucoup attaché à elle. Elle n'avait que six ans mais elle faisait preuve d'une vivacité d'esprit étonnante pour son âge, elle voulait tout savoir sur l'opération, elle était curieuse de tout, elle voulait savoir qui était qui dans l'hôpital et quel était son rôle. C'était une enfant pleine de malice, je me souviens qu'une fois elle m'avait piégé en me demandant si, vu que j'étais médecin j'avais déjà vu la naissance d'un bébé. Je lui ai répondu que oui et c'est là qu'elle ma répondu « alors tu vas pouvoir m'expliquer sans me mentir comment on fait pour faire des bébés, c'est ton métier non de savoir comment ça se passe ? ». Je t'avoue que je n'ai pas su quoi répondre. J'étais son « docteur préféré », bien qu'elle n'est jamais réussit à prononcer mon prénom en entier. »
    Il marqua une courte pause dans son récit, il souriait tendrement en repensant à la petite et aux remarques drôles et touchantes qu'elle avait pu lui faire.

    « Bref, le chirurgien titulaire en charge de l'opération m'a finalement demandé de participer à l'opération en question, ce qui n'était pas prévu au départ, je devais juste la préparer et lui faire des examens et filer sur une autre opération. Mais il trouvait que j'avais un effet apaisant et rassurant sur elle et moins les patients appréhendent l'opération, mieux c'est. J'ai donc rejoint le bloc et on a commencé l'opération, tout s'est très bien passé mais au moment de la refermer, elle s'est mise à faire une hémorragie interne. On a fait tout ce qu'on a pu mais on l'a perdu, je me suis acharné à tenté de la réanimer et le chirurgien titulaire a dû intervenir pour me calmer. A la suite de ça, je me suis complètement effondré, elle n'avait que six ans et cette opération était très peu dangereuse. J'avais-moi même assuré à ses parents que tout allait bien se passer, que comme pour toute chirurgie il y avait un risque mais que ce risque était minime. J'ai commencé à culpabiliser parce que c'était moi qui était en charge de ses examens et que j'aurais du voir que son œsophage était trop fragile. Elle n'avait que six ans, ça ne devrait pas être permit de mourir avant d'avoir commencé à vivre ! »
    Sentant qu'il s'emportait et que des émotions violentes de rages et de tristesse le gagnait il s'accorda une petite pause. La serveuse lui apporta son expresso et il profita d'une gorgée de café pour se reprendre. Lorsqu'il ouvrit à nouveau la bouche, sa voix était beaucoup plus calme.

    «  La mort d'une gamine de cette âge pour une petite opération a éveillé des soupçons : l'hôpital et les médecins en charges de l'opération, dont moi ont fait l'objet d'une enquête. Les parents étaient prêts à traîner l'hôpital en justice en cas d'erreur grave ou de négligence de la part des médecins, ce que je comprenait tout à fait. J'ai été soumis à toute une série de tests psychologiques, à des interrogatoires de la police, à une pression permanente de la direction qui souhaitait en finir le plus vite possible avec toute cette histoire. Au bout d'une semaine, la police et les contrôleurs hospitaliers ont conclu à une mort accidentelle et non prévisible. Je n'ai jamais revu les parents de Clara et pourtant j'aurais aimé avoir une explication avec eux, parce qu'il avaient confiance en moi, j'aurais voulu leur dire que j'avais fais tout ce que j'avais pu mais que je m'en voulait de ne rien avoir détecté. Quoi qu'il en soit, les résultats des tests psychologiques ont révélé que j'étais fragilisé par la mort de Clara, j'ai été mis en arrêt pendant trois jours mais comme tu le sais, trois jours ça ne suffit pas à se remettre de la mort d'une personne. Je ne t'ai jamais dis que j'avais été mis en arrêt de travail parce que j'avais trop honte, j'ai tourné en rond pendant trois jours, je devenais fou, je n'avais rien d'autre à penser qu'à Clara, à la façon dont elle était morte. J'ai refais l'opération des dizaines de fois dans ma tête, je commençais à perdre pied, je pensais sérieusement que j'allais devenir cinglé. Au bout de trois jours, je suis retourné à l'hôpital et on m'a fait repassé les tests, j'ai joué la comédie, j'ai mentit pour pouvoir reprendre le travail. Tout ce dont j'avais besoin à ce moment là, c'était de m'occuper l'esprit, travailler était une nécessité pour mon équilibre psychologique, c'est ce que ces foutus psys ne comprenaient pas. Je ne pensais pas que ça fonctionnerait mais la psy est tombé dans le panneau et j'ai pu reprendre le boulot. Néanmoins, on évitait de me prendre sur les opérations un peu risquées et je ne demandais pas à y participer. J'étais lucide sur mon état, je savais que j'étais encore traumatisé par la mort de Clara et il je ne voulais pas faire prendre des risques à un autre patient en étant pas suffisamment concentré sur son opération. Il n'empêche que je me suis renfermé sur moi même, j'avais justement besoin d'éviter de penser à Clara parce que si c'était le cas, j'avais peur de devenir cinglé tellement ça faisait mal. C'est pour ça que je ne t'en ai pas parlé ni à toi, ni à personne, ce n'est pas parce que je n'avais pas confiance en toi. Sauf que je m'y suis mal prit et au lieu de te dire qu'effectivement je n'allais pas bien et de te demander d'être patiente, j'ai nié tous mes soucis. Je ne voulais plus parler à personne, j'étais dans les ténèbres et je ne voulais pas m'en sortir parce que pour moi, aller mieux et avancer aurait été trahir Clara. Du coup je suis devenu agressif, je ne voulais de l'aide de personne parce que je ne voulais pas m'en sortir. Beaucoup de gens me répétaient de leur parler, qu'ils étaient là pour m'aider et c'était ça que je ne supportais pas. Je ne voulais pas de cette aide et de cette pitié, mes collègues s'agitaient autour de ma personne comme si j'étais le centre du monde, oubliant qu'une petite fille de six ans était morte ! Je ne l'ai connu que trois jours mais cette gamine m'a marqué à vie, elle me manque, je m'en veux toujours. Le fait de te voir au lit avec Dante m'a donné une sérieuse claque, la nouvelle responsabilité d'élever des enfants m'a obligé à me remettre sur le droit chemin. J'ai la chance énorme d'avoir une famille et ça je veux à tout prix le protéger mais... Clara a été privé du droit de vivre, elle qui semblait si enthousiaste, elle qui était si curieuse de tout, si joyeuse... et ça, ça me tue. »

    Les larmes roulaient sur ses joues, il éprouvait de la colère, de la rage, de la souffrance, de la tristesse, et cet horrible sentiment d'injustice qui ne le quittait plus. Curieusement, il se fichait bien de paraître faible et fragile. Parler lui faisait mal, mais ça le soulageait également d'un poids énorme, lui qui portait ce lourd secret depuis des mois.
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyLun 4 Jan - 18:04

    La discussion était à coup sûr un élément essentiel dans la vie d'un couple, même si, bien sûr, cela ne faisait pas tout. Trivialement, un couple était comme un immense assemblage de Lego, et était donc constitué de tout plein de petites brisques s'emboîtant les unes dans les autres. C'était comme un château de carte qui s'effondrait si l'on abusait trop dans le retrait des cartes formant la base, l'édifice tremblait à mesure que l'on ôtait une nouvelle carte, tremblait, encore et encore ... On devait pouvoir parler de tout avec son partenaire, aussi bien des sujets les plus futiles comme des sujets les plus graves, sans que jamais cela n'entraîne de lassitude ou d'indifférence de la part de l'autre. Et lorsqu'il s'avérait qu'en face, on ne vous répondait plus, que l'on vous adressait presque une fin de non recevoir ou que l'on vous disait que ce que vous aviez à dire n'importait plus, il était normal que vous vous sentiez un peu trahi, et aussi blessé, parfois même profondément. Karyn n'avait pas compris ce qui leur était arrivé, à Nate et à elle, parce que jusque là, la discussion était toujours passée à la perfection entre eux. Ils pouvaient passer des soirées, assis l'un contre l'autre dans le canapé à regarder un jeu télévisé et à se battre, pour de faux, afin d'être celui qui donne en premier la bonne réponse à la question posée, tout comme ils pouvaient passer des soirées lovés l'un contre l'autre, toujours dans le canapé, à discuter de choses beaucoup plus sérieuses telles que le cadeau à offrir à Aurélia, la nièce de Nate, ou la nouvelle loi pondue par le gouvernement. Parfois, ils n'étaient pas d'accord entre eux et il leur était justement nécessaire de parler sérieusement entre eux, de partager leur point de vue respective afin de ne pas juger l'autre dans le vent, sans savoir de quoi il en retourne au fond exactement, comme la fois où, en plein été, Karyn s'était tapée des 41 ° de fièvre et qu'elle refusait d'aller à l'hôpital, estimant que Nate était bien assez doué comme ça tout seul pour s'occuper d'elle, et lui disant qu'il était déjà bien chanceux qu'elle le laisse s'occuper d'elle alors qu'il avait beaucoup mieux à faire. Au final, bien sûr, elle avait cédé, parce qu'elle ne pouvait pas rester braquée contre Nate plus longtemps et puis aussi parce qu'il était plus fort qu'elle, et qu'elle avait fini par se dire que si lui qui connaissait bien mieux le domaine de la médecine qu'elle, y bossant, lui disait qu'elle devait aller à l'hôpital, et bien c'était que cela était sûrement la meilleure chose à faire ... Et au final, elle s'en était tirée avec une bonne intoxication alimentaire, attrapée au Mexique, alors qu'elle avait passé le week end précédent avec son père, près de Cancùn. Alors, oui, les deux jeunes gens étaient pro dans la communication au sein de leur couple, raison pour laquelle la jeune femme n'avait pas compris ce qui semblait soudainement lui être tombée sur le coin du nez lorsque, soudainement, Nate avait comme coupé tout contact avec elle. Elle s'était sentie très étrange, toute chose aussi, comme si le souci venait d'elle. Visiblement, il ne voulait pas parler, alors que elle, elle le poussait sans cesse, afin de savoir, alors que lui s'obstinait à lui répondre qu'il allait très bien, qu'elle se faisait des idées. Pendant un temps, c'était d'ailleurs ce qu'elle avait cru. Il fallait dire qu'après tout, jusque là, Nate ne lui avait jamais menti en lui disant si oui ou non il était préoccupé, c'était plutôt elle qui cherchait sans cesse à l'entuber à ce sujet, lorsqu'elle prétendait que tout allait bien dès que ça déconnait pour elle, parce qu'elle était trop fière pour reconnaître qu'elle avait besoin d'aide. Et puis, elle était à cette époque là pas mal dans les exam, alors que dans le même moment, elle devait assurée de plus en plus d'heures au Frutta parce qu'il y avait eu une épidémie de grippe parmi le personnel employé au service. Elle s'était alors dit que, peut être, elle se faisait des idées, que c'était sans doute dû à la fatigue, qu'elle devrait mieux se reposer et voir si oui ou non, Nate avait bel et bien raison en lui affirmant que c'était elle qui se faisait des idées. Et puis le temps passait et rien ne changeait, du moins, pas en bien, la situation ayant tendance à empirer plutôt qu'à se résoudre ... Jusqu'à aujourd'hui ? Nan, sûrement pas ... Il y avait eu une nette amélioration depuis ce matin où elle lui avait annoncé sa décision de marquer un break, et heureusement car, sérieusement, à force de sombrer, la jeune femme se disait qu'elle ne tarderait sûrement pas à toucher le fin fond du fond, et alors, elle ne pourrait plus revenir à la surface. Mais il était indéniable qu'aujourd'hui s'inscrivait comme une étape nécessaire à une accalmie pour eux deux, une étape qui, qui sait, pouvait peut être les mener à enfin pouvoir recoller définitivement les morceaux ...

    Elle ne prononça aucun mot pendant de longues minutes, se contentant d'écouter ce qu'avait à dire Nate. Elle savait très bien qu'elle agissait au mieux, en le laissant parler, en ne le coupant pas. La jeune femme voyait bien que c'était quelque chose de très important pour Nate que de lui dire enfin toute la vérité, que de lui expliquer ce qui s'était passé. Si elle le coupait, elle risquait de le déstabiliser, de le faire reculer, de le faire renoncer. Lorsque les gens ont quelque chose à dire, les interrompre et l'une des choses les plus stupides à faire. Cela revient à les briser dans leur élan, à casser leur effort, un effort bien souvent très éprouvant de par le simple fait que mettre son coeur à nu est beaucoup plus déstabilisant qu'on ne le pense à la base. Cela implique d'abaisser toutes les barrières que l'on a construit autour de son coeur et de son âme, cela implique d'être, en quelque sorte, à la merci de la moindre attaque, faible et dépendant comme jamais. On se doit de compter sur l'autre et de lui faire confiance afin d'être sûr qu'il ne va pas en profiter pour nous attaquer et nous porter le coup de grâce. Karyn se contentait alors d'écouter Nate, ce qui était énormément en réalité, parce que derrière chacun des mots du jeune homme, la jeune femme mettait des images, des souvenirs qui collaient quelque peu à la réalité des propos du jeune homme. Elle n'était pas sur place à l'époque pour pouvoir avoir vu de ses yeux ce qui s'était réellement passé, elle avait donc besoin de créer elle même toute cette vision, et c'était loin d'être évident, d'autant plus qu'elle était concernée par tout ceci, elle aussi. Soudain, tout semblait prendre une signification, la moindre chose prenait une importance folle, le moindre souvenir, la moindre bribe de réminiscence, tout ... Elle avait tenté de donner du sens à bien des choses, elle s'y était sentie obligée, pour apporter une compréhension et ne pas sans cesser rester immobilisée par l'incompréhension et ce mot, « pourquoi ? », qui retentissait encore et encore en elle, qui résonnait comme résonnent les cloches dans les églises. Elle avait eu besoin de se faire sa propre explication, pour avancer, ne serait ce qu'un peu, pour ne pas rester en retrait du monde, pour ne pas se perdre, à jamais ... Et aujourd'hui, toutes ces explications volaient en éclats. C'était douloureux, bien sûr, parce que même si elle savait qu'elle était sûrement loin d'avoir créer pour elle même des explications réelles et véridiques, elle s'était dit qu'au moins, elle devait avoir quelques éléments de vrai. Et au final, c'était loin d'être le cas ... Mais passée cette douleur de la vérité, venait un bienfait apaisant, celui de comprendre qu'elle n'avait que peu de responsabilité dans tout cela, qu'elle n'avait pas fait grand chose de mal, si ce n'était d'avoir tant et tant insisté alors qu'il n'aurait pas fallu, de ne pas avoir su percevoir ces signes qui ne trompaient pas, encore moins elle qui les avait envoyés aux autres, fut un temps ... Elle tenait cependant à ce que Nate soit sans cesse conscient qu'elle l'écoutait réellement, qu'elle ne le regardait pas comme on regarde un pot de fleurs posé sur une table, avec plus ou moins d'attention. Alors, comme pour également l'encourager, elle se saisit complètement de la main de Nate et la serra aussi fort qu'elle put, dans la sienne. Comme à travers une sorte de songe éveillé, elle vit l'une de ses collègues apporter un expresso à Nate, mais elle ne lui prêta à elle pas la moindre attention. Le monde aurait bien pu s'effondrer autour d'eux, la terre aurait pu pu se craqueler sous leurs pieds que Karyn n'aurait ni broncher, ni bouger. Elle tenait à entendre ce qu'avait à lui dire Nate, parce qu'elle voulait absolument comprendre, comprendre tant de choses ...

    La suite du récit de Nate lui brisa le coeur. Elle aurait voulu lui parler, le rassurer, lui dire quoi que ce soit, n'importe quoi, tout et rien à la fois, qu'elle n'aurait pas pu. Elle sentait comme une boule lui obstruer la gorge, la faisant respirer avec de plus en plus de difficultés et cassant les petits sanglots qui naissaient en elle. Ce qu'avait connu Nate était tout simplement destructeur, mais il n'y avait pas que cela qui la chamboulait tellement. C'était simplement que tout ceci réveillait en elle des choses qu'elle aurait bien voulu ne plus ressentir si durement à chaque fois. Cela faisait tant d'années que sa mère était morte et malgré tout, défiant bien des lois de logique, y repenser était toujours aussi douloureux pour la jeune femme, comme si tout cela venait de se passer à l'instant. Mais elle avait cependant gagner de la maîtrise sur elle même, elle se devait d'employer cette maîtrise à l'instant présent, parce qu'elle devait être forte pour Nate, parce qu'elle refusait qu'il s'accable encore plus, cette fois ci de l'état dans lequel il pouvait penser l'avoir mise. Il n'était en rien responsable de la mort de cette enfant, de Clara, elle en était persuadée, et il n'était en rien responsable de toute cette douleur qu'elle ressentait encore au sujet de sa mère ... Ce qu'il avait vécu ... Ce qu'il avait vécu, elle l'avait vécu. Et c'était tellement dur de voir que la vie s'acharnait à faire vivre de tels moments aux gens ... Elle vit les larmes naître dans les yeux de Nate, et aurait tellement voulu interrompre le jeune homme, le serrer tout contre elle et lui dire qu'elle était là, que tout irait bien. Mais elle devait le laisser finir. Les larmes roulèrent alors sur les joues de Nate. L'ultime aveu du jeune homme finit de tuer les réticences de la jeune femme. Elle posa sa main sur le côté gauche du cou de Nate, à moitié à l'arrière du crâne de Nate, à moitié sur son visage, cette main qui ne tenait pas fermement l'une de celle de Nate. En de petits mouvements circulaires effectués du bout de ses doigts, elle caressa la peau du jeune homme, avant de s'approcher de lui. Elle entreprit de faire disparaître chacune des larmes de Nate, mais refusait de libérer une seule de ses mains de la place où elle était. Alors, elle posa ses lèvres sur chacune des larmes salées du jeune homme, et embrassa la peau du jeune homme. Elle se moquait bien de savoir si, oui ou non, cela était déplacé et stupide. Une fois qu'il ne restait plus aucune larme sur le visage du jeune homme, elle se recula quelque peu, mais maintint ses mains en place.


    « Nate ... Je suis désolée de ... D'avoir rien compris à tout ça ... Je ... Faut croire que j'ai rien retenu de ce que j'ai pu traverser à la mort de ma mère, de tous ces gestes que j'ai eu, de toutes ces réactions qui m'ont saisi et que tu as eu toi aussi ...
    Bien sûr que ce que j'ai vécu n'est pas comparable, et bien sûr que je n'ai pas connu Clara, mais je sais que ... Que rien n'ai de ta faute. Nate, j'ai jamais rencontré quelqu'un aussi doué que toi dans son métier ! Et je veux pas croire que j'ai rencontré que des crétins, mon médecin traitant, si tu veux, mais pas tous les autres !
    S'il y a une chose que je sais, c'est que la mort est injuste, elle nous arrache des êtres innocents et purs, qui n'ont pas mérités ça . Je sais aussi qu'on cherche à se rendre responsable, parce qu'on souffre, que ça fait en quelque sorte du bien, parce qu'on se punit pour ce qui est arrivé, sans doute parce que l'être humain a un petit côté sado maso ... On se fait du mal pour que l'être qui nous a quitté ne soit pas le seul à avoir souffert ... On cherche un sens à tout ça, parce qu'on se borne à penser que tout a un sens, que rien n'arrive comme ça, sans raison ... Mais la vérité, c'est qu'il n'y a aucun sens à tout ça ... La seule chose que l'on a, c'est la vie ... Et je crois que c'est tout ce qui compte. Une mort ne devrait pas briser plus de vie qu'elle ne l'a déjà fait ... »


    Elle plongea son regard bleu et désormais un peu troublé de larmes dans le regard de Nate, et tenta de lui sourire, malgré tout. Mais ce qu'elle avait à dire risquait sans nul doute de quelque peu déstabilisé le jeune homme, alors, elle reposa ses deux mains sur ses genoux, et détourna le regard.

    « Te dire que je ne t'en veux pas, ne serait ce qu'un peu, serait te mentir ...
    On était un couple Nate, et un couple partage tout ... On était fiancés en plus, et il y a ces mots qui n'auraient logiquement pas tarder à venir, ce qui font promettre aux futurs mariés de s'aimer dans la joie comme dans le malheur, qui leur font promettre de partager les soucis comme les moments de bonheur suprême ...
    Mais tout le monde fait des erreurs, et ... Et malgré tout, malgré toute la force que j'ai voulu mettre à te haïr, pour ce que tu m'avais fais, pour tout ce que tu n'avais pas fait, j'ai ... J'ai jamais cessé de t'aimer ... »
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyMar 5 Jan - 20:19

    Nate n'était naturellement pas du genre à se confier, il préférait tout garder pour lui, soit parce qu'il n'avait pas envie de parler de ses problèmes et qu'il éprouvait le besoin de sortir la tête de l'eau, soit parce qu'il n'avait pas envie d'enquiquiner les autres avec ses soucis. Il avait toujours été très indépendant, il aimait se débrouiller seul, n'avoir besoin de personne, régler lui même ses problèmes. Le jour où Karyn et lui s'étaient mis en couple, il avait comprit qu'il devrait faire un travail sur lui-même pour parler de lui et de ses tracas. Auparavant, il n'avait jamais eu à faire d'efforts, il avait aimé, il avait même eu des relations sérieuses avant elle, mais jamais il n'avait éprouvé le besoin de partager sa vie, ses moments de bonheur comme de peine avec la femme avec laquelle il sortait. Il avait tout de suite ressentit qu'entre lui et Karyn il se passait quelque chose de fort, une relation à la fois sérieuse, encrée dans la durée mais également passionnée et parfois même déchirante. Il était tombé fou amoureux de cette femme et il avait eu envie de tout partager, à la fois les bons moments, et les périodes de galères, de stress, de fatigue, de maladies. Et lorsque l'un des deux finissait un peu trop éméché à une soirée, l'autre cessait de boire pour ramener sa moitié. Bah quoi, Nate et Karyn s'était installés dans une relation durable et sérieuse mais ça ne les empêchait pas de s'amuser voir même parfois de tester leurs limites, ils étaient jeunes après tout. Et autant profiter de la jeunesse, surtout qu'ils ne le savaient pas encore à l'époque mais ils allaient avoir des enfants et beaucoup de responsabilités de façon un peu précoce par rapport à ce qu'ils avaient prévu. Alors oui, Nate avait apprit petit à petit a beaucoup plus partager grâce à Karyn. Ils pouvaient se parler sans rien cacher, ils n'avaient pas peur de communiquer et finalement, Nate avait prit goût à tout ça. Ils prenaient leur décisions à deux et c'était rassurant de savoir qu'il y avait quelqu'un derrière lui pour l'aider dans ses choix. Ils choisissaient leurs lieux de vacances ensemble, se demandaient conseil lorsqu'il s'agissait d'une partie de leur boulot que l'autre connaissait un peu. Ils s'étaient également rendus comptent que, sans qu'ils ne le fassent exprès, la grande majorités de leurs amis étaient des amis communs, ils appréciaient les mêmes personnes, choisissaient les mêmes amis sans s'être concerté en ce disant « ok, ce type/cette fille a l'air cool, fais t'en un ami toi aussi ». Ce n'était pas du tout leur genre, ils menaient une vie de couple harmonieuse basée sur la confiance, le partage et la communication mais ils avaient quand même tout deux un espace d'intimité dont ils avaient besoin. Ce n'était en général pas des choses importantes mais le passé devait rester où il était, par exemple, ils évitaient de se parler de leurs exs, parce que tout deux étaient possessifs et jaloux et que ça n'aurait rien apporté de bon pour leur couple.
    Jusqu'à présent, le jeune homme n'avait éprouvé aucune difficulté à parler de ses ennuis avec Karyn, parce que ces derniers n'avaient pas impliqué la mort d'une personne, ou parfois si, mais pas d'une personne à laquelle Nate s'était beaucoup attaché et sans ce sentiment de culpabilité qui le rongeait de l'intérieur. La mort d'un enfants avait tendance à beaucoup le toucher, Karyn le savait puisqu'il lui en parlait lorsqu'après une rude journée lorsqu' ils dinaient ensemble le soir. Mais jamais il n'avait été autant affecté par la mort de quelqu'un, excepté Alessia. Clara, cette petite fille, avait réussit à atteindre son coeur et la lui enlever était revenu à lui planter un couteau dedans. Il avait été complètement détruit et s'était sabordé lui et sa relation de couple. Ce n'était pas que Nate ne faisait pas confiance à Karyn, c'était juste qu'il ne voulait pas s'en sortir. Si son but avait été de se soulager de sa douleur, il lui en aurait sans doute parlé. Mais cette culpabilité qui le rongeait devait trouver un échappatoire, et cet échappatoire c'était se faire du mal, ne pas se sortir de la déprime dans laquelle il s'était enfermé. Quelque part, c'était rendre justice à Clara de punir le responsable de sa mort, c'est à dire lui-même. Il lui avait fallut du temps pour accepter d'avancer de nouveau, pour comprendre qu'il avait fait tout ce qu'il avait pu et que ce n'était pas de sa faute. Même après les résultats de l'enquête qui le disculpaient totalement, Nate s'était acharné à croire que tout était de sa faute. Il avait fallut qu'il perde Karyn, qu'il apprenne qu'elle était enceinte et qu'il la retrouve au lit avec un autre pour qu'il comprenne qu'il devait avancer, se reprendre en main, que Clara n'aurait pas voulu qu'il se détruise pour elle. La petite était le contraire de ce qu'il était devenue, joviale, enthousiaste, heureuse de vivre et elle n'aurait pas apprécié qu'il devienne cet homme taciturne, sombre et agressif.

    Karyn l'écouta sans l'interrompre, ce qu'il apprécia grandement car il avait peur de ne pas pouvoir continuer s'il était stoppé dans son élan. Elle lui tenait la main et ce geste réconfortant l'incitait a continuer sans peur. C'est aussi ça qu'il appréciait chez elle, cette faculté à l'apaiser rien qu'en posant sa main sur la sienne, à l'écouter sans l'interrompre. Il savait qu'en refusant de lui parler il l'avait fait souffrir. Il avait été égoïste, se repliant sur lui même, refusant de partager sa douleur alors que Karyn n'espérait qu'une chose : pouvoir l'aider à endurer tout ça. Il l'avait mise à l'écart, l'avait éloigné de lui alors qu'elle n'y était pour rien dans toute cette histoire et qu'elle voulait seulement l'aider comme on s'aide normalement dans un couple. Souffrir n'était pas une raison pour faire souffrir les autres. Tout ce qu'il avait réussit à faire, c'était blesser l'être qui comptait le plus au monde pour lui. Lorsque les larmes lui montèrent aux yeux, ce fût un mélange de peine, de rage et de culpabilité pour la mort de Clara, mais également pour avoir fait du mal à la femme qu'il aimait. Il avait tout merdé sur ce coup là, perdre une patiente à laquelle on s'était attaché et en souffrir terriblement était une chose, mais faire du mal à une autre par égoïsme et repli sur soi, ça en est une autre. Il aurait dû comprendre qu'il n'avait pas le droit de faire souffrir une autre personne que lui-même. Essayant un instant d'oublier toute cette tristesse et toute cette colère, il ferma les yeux lorsque la jeune femme embrassa ses joues, faisant disparaître les larmes de son visage. Il se concentra sur ce geste d'une infinie tendresse, un geste qui lui faisait un bien fou. Seule Karyn était capable de l'apaiser ainsi, de lui faire oublier son chagrin pendant quelques temps. Voilà pourquoi elle lui manquait tant, il avait besoin d'elle, de son amour, de sa peau, des gestes tendres qu'elle avait à son égard. La chaleur de ses mains et de ses lèvres le calmait peu à peu, le transportant dans un monde où seul l'instant présent comptait. Karyn savait exactement quoi faire, quoi dire pour qu'il se sente mieux. Ca avait toujours été instinctif chez eux, savoir comment apaiser l'autre. Nate savait exactement ce qu'il devait faire, sans avoir besoin de réfléchir pour consoler Karyn lorsqu'elle repensait à sa mère. La jeune femme semblait s'en vouloir de n'avoir rien vu alors qu'elle avait vécu la même chose que lui mais elle lui en voulait également de l'avoir laissé dans l'ignorance, de l'avoir empêcher de l'aider alors que dans un couple, on se parle, on se soutien. Elle avait raison sur toute la ligne, si cet incident avec Clara ne c'était pas produit, Nate n'aurait pas tardé à demander Karyn en mariage. Il étaient ensemble depuis trois ans, fiancés depuis un an, ce qui signifiait que depuis un an ils pensaient sérieusement au mariage. Après un an de fiançailles, Nate était prêt à faire sa demande, il n'attendait que le moment opportun. Mais au lieu de ça, leur couple avait été brisé par sa réaction à la mort de Clara, il était passé d'un coup du bonheur à la déprime, du ciel au fond du trou. Ce fût brutal et violent pour lui, d'autant plus qu'avec l'épisode Dante, le sort semblait s'acharner contre lui.
    Ce qui lui fit mal dans les paroles de la jeune femme fût le « on était un couple », ce « était » qui marquait le passé, quelque chose qui est terminé. A ces mots, le jeune homme ne pu s'empêcher de réagir. A son tour il posa sa main sur la nuque de la jeune femme, le pouce reposé sur sa tempe, dans un geste des plus tendre qui soit, pour l'inciter à le regarder.

    « Voilà, c'est pour transformer ce « était » en « est » que je suis venu te voir. Je comprends que tu m'en veuilles, tu n'as rien vu parce que je ne t'ai rien laissé voir et j'y ai mit beaucoup d'énergie. Ce n'est pas de ta faute....Mais... on va avoir des enfants, on s'aime et je crois qu'aujourd'hui je vais mieux. Je ne veux pas avoir de regrets plus tard, j'ai la chance d'avoir une famille et je ne veux pas m'en priver. J'ai eu beau faire tout ce que j'ai pu pour te haïr moi aussi après t'avoir trouvé au lit avec Dante, je ne peux ni enfouir ni renier mes sentiments pour toi. Je n'ai jamais aimé personne comme je t'aime, ces trois ans avec toi on été les plus beaux de ma vie. Et en plus maintenant tu m'offres les plus beaux cadeaux qu'on puisse m'offrir : des enfants. Je veux que ma vie ressemble à ces trois ans qu'on a passé ensemble, même si avec les enfants ce sera un peu différent mais... je ne veux pas seulement être un père, je veux aussi être ton mari quant on sera prêt à se marier bien sûr... Je veux qu'on se remette ensemble Karyn, parce que je t'aime, tout simplement... »

    Il exerça une légère pression sur la nuque de Karyn, pencha la tête jusqu'à se rapprocher de ses lèvres, hésita un instant... et vint doucement unir ses lèvres aux siennes dans un baiser très tendre, tout en retenue mais qui trahissait les sentiments qu'il avait à son égard. Il se moquait qu'il puisse y avoir du monde autour d'eux, il se moquait qu'elle puisse le repousser en disant qu'elle n'était pas tout à fait prête. Il avait besoin d'elle, aujourd'hui plus que n'importe quand. Il voulait juste lui montrer à quel point elle comptait pour lui,à quel point il était désolé de l'avoir fait souffrir et à quel point il était fou d'elle.
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyMer 6 Jan - 15:05

    On avait toujours appris à Karyn, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne, que de tous les sentiments appartenant à la palette des émotions humaines, la haine était sans nul doute le plus fort, mais aussi le moins recommandable à éprouver. Sa mère lui avait toujours dit, en reprenant les propos de Martin Luther King, que la haine troublait la vie pendant que l'amour la rendait harmonieuse, que la haine obscurcissait la vie alors que l'amour la rendait lumineuse. La haine menait à des extrémités bien obscurs, elle était à tout prix à éviter. Mais la jeune femme n'avait, comme à son habitude, pas forcément bien tout écouter, et elle avait commis des erreurs, en trahissant les envies de sa mère. Lorsque Krystal était morte, que la mort l'avait fauchée, sa fille avait ressenti une haine irrépressible pour tout le genre humain ou presque. Karyn s'était mis en tête, assez égoïstement d'ailleurs, que si elle était si malheureuse à en crever, personne d'autre n'avait le droit d'y couper, tous devaient taire leur bonheur, le mettre en sourdine, au moins devant elle, par respect pour elle. Mais bien sûr, le monde ne tourne pas ainsi, alors, la jeune femme avait mené la vie dure à tous ceux qu'elle pouvait rencontrer. Elle s'était comportée comme la pire des salopes avec Janaly, qui était pourtant sa meilleure amie et donc loin d'être du genre à se moquer ouvertement d'elle et de sa tristesse. Elle l'avait repoussée, envoyée sur les roses, encore et encore, mais Janaly s'était accrochée. Cela avait été simplement tellement plus facile pour Karyn d'évacuer sa colère et sa furie, contre le monde mais surtout contre elle même, en ayant recours à la haine, en se plongeant à corps perdu dans ce sentiment si fort et puissant, qui ravage bien des coeurs sur cette Terre ... Et elle avait à nouveau succomber à cette facilité pour Nate, du moins, elle avait essayé, mais elle n'y était pas parvenue, encore moins que la première fois d'ailleurs. Elle avait bien essayé de se dire qu'elle se devrait de le haïr de tout son être pour ce qu'il avait fait, pour l'avoir laissée sombrer sans rien faire alors que quelques mois auparavant, il jurait qu'il l'aimait de tout son coeur et qu'il ne laisserait jamais personne lui faire de mal, qu'il ne permettrait jamais à personne de lui briser le coeur. Mais rien n'y avait fait, à partir d'un certain point, elle oubliait tout ce qu'il avait fait, juste parce qu'elle venait de fermer un bref instant les yeux et qu'un souvenir des temps heureux venait de lui sauter au visage ... Elle aurait tellement voulu pouvoir brûler toutes les affaires qui lui appartenaient et qu'il avait laissés chez elle, histoire de tirer un trait définitif sur tout ça, mais tout ce qu'elle avait réussi à faire avait été d'avoir rassemblé toutes les affaires du jeune homme traînant chez elle dans une grande caisse, mais sans plus ... Les premiers temps, elle avait même dormi roulée en boule, et emmitouflée dans le haut de survêtement gris à capuche qu'il avait laissé chez elle, celui qui était deux fois trop grand pour elle, mais qui sentait encore le parfum du jeune homme. Et elle avait pleuré, encore et encore, tentant d'étouffer ses sanglots contre l'oreiller, tentant de se raisonner et de se résoudre à le haïr. Elle aurait voulu pouvoir lui lancer à la figure tous les cadres photos renfermant un cliché de tous les deux, ensembles et amoureux, mais elle n'en avait jamais eu la force. Elle aurait aimé pouvoir sonner chez lui, attendre qu'il lui ouvre pour pouvoir lui dire ses 4 vérités en face et finir son petit déballage en règle par une grosse gifle bien sonore et douloureuse, mais elle n'avait même pas réussi à sonner chez lui, comment aurait elle alors pu achever son désir ? ...

    Malgré tout le mal qu'il avait pu lui faire, elle l'aimait encore et toujours, avec une telle force que parfois, elle se demandait si cela ne causerait pas purement et simplement sa perte ... Les premiers temps, la nuit, elle pensait que tout ceci n'avait été qu'un rêve, qu'il était encore là, à ses côtés, qu'il la serrerait tout contre lui, encore endormi, mais conscient qu'elle venait de faire un cauchemar et désireux de l'assurer que ce n'était rien, qu'importe ce qu'elle avait rêvé, que ce n'était rien et qu'il était là. Mais elle déchantait très vite, à partir du moment où, alors qu'elle roulait sur le côté ou se décalait, elle ne trouvait rien d'autre qu'une place vide, vide et froide, une place bel et bien désertée ... Elle se mit alors à se réveiller au moindre bruit. Combien de fois avait elle bondi hors de son lit alors qu'elle venait d'entendre la porte d'entrée s'ouvrir doucement, en plein milieu de la nuit, pensant, stupidement, que c'était Nate qui rentrait, que sa garde à l'hôpital s'était prolongée mais qu'il voulait tout de même dormir avec elle et que peu lui importait le fait qu'il ne dorme que quelques heures avec elle avant qu'elle ne doive se lever, qu'il voulait absolument dormir avec elle ... Mais ce n'était que Janaly, encore et toujours, rentrant d'une soirée avec des amis, ou alors, c'était Elias, mais cela revenait au même, il ne s'agissait pas de Nate, et la jeune femme replongeait une nouvelle fois, se mordait les lèvres pour ne pas pleurer, et regagnait sa chambre comme à travers un épais brouillard, marchant comme un zombie, vidée de ce frisson d'adrénaline et d'espoir qui l'avait parcouru à la simple pensée de Nate lui revenant. Elle avait mis du temps avant de commencer à s'en remettre, et le déclic n'était venu que lorsqu'elle avait appris qu'elle était enceinte, plus de trois mois après leur séparation. Elle avait dû se dire, en contemplant son appartement, que le jeune homme ne reviendrait pas, qu'il ne reviendrait peut être plus, qu'elle devait se relever et continuer à vivre, refuser de se laisser abattre. Elle le devait, pour cet enfant qu'elle portait en elle, leur enfant, un enfant qui n'avait pas à subir l'histoire d'amour de ses parents, qui venait de virer à la tragédie Shakespearienne, qui n'avait pas à payer pour eux. Cet enfant, ce serait comme sa bouffée d'air pur, sa raison d'avancer, d'aller de l'avant. Un enfant, c'était sans nul doute l'une des plus belles choses qui pouvait arriver dans la vie d'une femme et elle comptait bien ne pas gâcher cette chance qui lui était donnée, sachant très bien que certaines femmes, malgré tout l'acharnement qu'elle mettrait à vouloir donner elles même la vie ne le pourraient pas. Et puis, elle avait toujours voulu avoir des enfants, depuis toute petite. Bien sûr, cela arrivait un peu plus tôt qu'elle ne l'aurait voulu, bien sûr, ce n'était pas le meilleur moment pour avoir un enfant aux vues de la situation entre les deux futurs parents, mais elle ne pouvait pas se permettre de juger de cela elle même. Et il était trop tard maintenant, trop tard pour avorter, si jamais elle l'avait voulu. Et comment pourrait elle se permettre de ruiner ce qui pouvait sans doute être un espoir pour Nate et elle ? Peut être ne se remettraient ils jamais ensemble, mais cet enfant n'en demeurerait pas moins avoir deux parents, deux parents en vie, qui se sont aimés et s'aimeront sans doute toujours ...

    La jeune femme sentit l'une des mains de Nate se poser sur son visage, un geste qui se voulait l'inciter à le regarder en face, au lieu de fixer ainsi cette part de gâteau qui n'avait absolument rien d'attrayant comparée à Nate et à son visage d'ange, digne du David de Michelangelo, mais ça, ce n'était que l'avis de la jeune femme, cela n'engageait en rien l'avis de tous les autres ! Elle avait tellement peur qu'il culpabilise, parce que les yeux lui piquaient et qu'une larme menaçait déjà de dégringoler sur la peau de sa joue, mais face à Nate, elle ne pouvait rien, ou pas grand chose. Il avait toujours su la faire plier, su l'amener à faire ce qu'il désirait. Ce n'était même pas un viol, parce qu'elle était toujours consentante au final, parce qu'il arrivait à lui faire épouser la direction qu'il voulait prendre. Par exemple, lorsqu'il voulait regarder le foot à la télé alors qu'elle, elle voulait qu'ils se regardent un DVD, bien souvent, il manoeuvrait tant et si bien qu'elle cédait, de son propre chef, et qu'elle venait se lover contre lui, et qu'elle était bien. Il fallait dire qu'il avançait l'argument qu'elle aurait beaucoup moins de regret à avoir été distraite par lui ou à s'être assoupie tout contre lui parce qu'elle était bien, puisque le foot ne l'intéressait pas, contrairement au film qu'ils auraient regardé ensemble. Karyn tourna alors la tête vers lui, son regard se plongeant dans celui de Nate. Si elle avait voulu l'interrompre, lui dire que ce n'était plus la peine qu'il s'échine puisque pour elle, ils en étaient arrivés au point de non retour et qu'il n'y avait plus d'espoir pour eux, que c'était bel et bien fini entre eux, elle n'aurait pas pu. D'abord, bien sûr qu'elle ne l'aurait jamais fait, parce qu'elle était encore folle amoureuse de lui et qu'elle se disait qu'il y avait encore de l'espoir, y compris pour tous ceux qui semblaient avoir perdu leur ultime once d'espoir. Ensuite, elle aurait été dans l'incapacité pure et dure de le faire, tant ce que disait Nate lui semblait ... Logique, logique et troublant aussi, tout simplement parce qu'à quelques détails près, c'était exactement ce que elle, elle pensait aussi, parce que c'était ce que elle voulait aussi, qu'ils soient de nouveau ensemble. Elle voulait que, dans 50 ans, alors qu'ils seraient peut être arrière grands parents si leurs descendants faisaient des enfants au même âge qu'eux, ils puissent contempler ces mois de break et de séparation comme une brève mauvaise passe, qu'ils se disent qu'ils avaient bien été aveugles tous les deux pour ne pas se rendre compte plus tôt que rien ne parviendrait à briser leur amour et à leur couper les ailes ... Lorsque les lèvres de Nate se posèrent sur les siennes, une nouvelle fois en moins d'une heure, elle ressentit cette décharge électrique et euphorisante lui parcourir la colonne vertébrale, elle sentit cette chaleur se répandre partout en elle, jusqu'au bout de ses doigts, alors qu'un frisson lui vrillait l'échine ... Elle joignit ses lèvres à celles de Nate et prit part elle aussi au baiser, parce que c'était ce qu'elle attendait, depuis toujours. Lorsque tous deux éprouvèrent le besoin de respirer, ne serait ce qu'un peu, la jeune femme était en larmes.


    « Je t'aime aussi, si fort ... »

    Les mots étaient sortis d'eux même de sa bouche, mais elle les avait murmurés, comme consciente que le niveau sonore n'avait que peu d'importance, que l'importance résidait dans la teneur des mots, dans ce qu'ils signifiaient, dans ce qu'ils sous entendaient ... Karyn baissa la tête, avant d'appuyer son front contre lui du jeune homme. Elle s'en voulait tellement de pleurer, de ne pas pouvoir lui dire tout ce qu'elle avait à lui dire, parce qu'elle était bien consciente qu'être ainsi secouée de sanglots silencieux n'aiderait en rien. Cela risquerait même d'inquiéter le jeune homme, de lui faire croire qu'elle lui en voulait, ou qu'il l'avait blessée, si profondément, alors que ce n'était pas du tout le cas ... Il n'aimait pas quand elle pleurait, elle le savait, parce qu'invariablement, il se rendait responsable de ces larmes, ce qui, au fond, était vrai, mais pas parce qu'il s'acharnait à détruire son coeur, mais bel et bien parce qu'il la rendait heureuse, tellement ...

    « Toutes ces fois où j'ai pu dire que je te détestais, c'était pas vrai ! Toutes ces fois où j'ai voulu me débarrasser de tes affaires, j'ai pas pu, et j'ai jamais, jamais cessé de t'aimer parce que je pouvais pas, et ça me tuait, et, et j'aurais dû arrêter de te pousser moi qui savais très bien que parfois les gens ont juste envie qu'on leur foute la paix, et j'ai jamais voulu te faire du mal en couchant avec Dante comme j'ai jamais voulu te cacher que j'étais enceinte mais tout m'est tombé sur le coin du nez sans que je saches comment faire pour gérer parce que quoi que je dises, j'ai besoin des gens pour m'aider, j'ai besoin de toi ... »

    Elle n'avait pas repris souvent son souffle, tout ce qu'elle voulait, c'était que les mots fusent comme ils venaient, histoire que Nate pioche là dedans ceux qui lui plaisaient, et puis, elle n'arrivait pas à réfreiner ce flot de larmes qui la secouait ...
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyJeu 7 Jan - 20:24

    Être en couple ça n'était pas toujours facile, ça demandait des sacrifices, des compromis, bref, la vie était moins simple que lorsqu'on était célibataire et on ne faisait pas toujours ce qu'on voulait. Par exemple, Nate savait que Karyn avait très envie de voyager et lui aussi d'ailleurs. Bien sûr, elle pouvait partir voir son père qui sillonnait le monde entier grâcve au jet privé que ce dernier mettait à sa disposition. Mais bien souvent elle refusait pour pouvoir passer plus de temps avec Nate qui lui, ayant peu de vacances ne pouvait pas vraiment voyager loin de l'Italie. Il lui disait bien de profiter du fait qu'il était occupé pour faire des voyages, mais dès qu'il avait un peu plus de temps libre il était heureux de s'apercevoir qu'elle était toujours là et qu'ils pouvaient passer du temps ensemble. Outre le fait de conjuguer une vie de couple avec un internat épuisant et très prenant à l'hôpital, le principal compromis qu'avait dû faire Nate avait été celui de s'ouvrir réellement à une femme. Karyn était moins secrète que lui, elle parlait plus facilement et ça avait été difficile pour elle de comprendre que lui n'avait pas forcément toujours besoin de parler de ses problèmes. Finalement, il s'était habitué à plus lui parler et elle s'était accommodé du fait que Nate ne parle pas toujours de ses tracas. Néanmoins, dès qu'il avait besoin d'un conseil ou d'un point de vu extérieur, le jeune homme n'hésitait pas à se tourner vers sa fiancée. Quoi qu'il en soit quant on est vraiment amoureux tous ces petits compromis ne semblent pas être de grands sacrifices pour préserver son couple et le rendre durable. Ce que Nate trouvait extraordinaire avec Karyn, c'était qu'ils ne s'ennuyaient jamais tout les deux, ils avaient toujours quelque chose à se dire. Ils n'était jamais passés par la phase « blancs toutes les trois phrases », vous savez lorsqu'au bout d'un certain temps passé avec votre partenaire, vous n'avez plus rien à vous dire. Eux n'avaient jamais connu ce malaise, ce « on fait quoi maintenant », ils ne savaient pas ce que c'était que se creuser la cervelle pour trouver quelque chose à dire à l'autre. Ils se parlaient naturellement, de façon fluide sans ses grands silences gênants en plein milieu. Il faut dire que vu la façon dont leur vie était remplie, ils en avaient des choses à se dire. Au bout de trois ans de vie de couple, Nate et Karyn pouvait se vanter d'être parmi les rares couples à ne jamais s'être ennuyés ensemble. Bien sûr, il leur arrivait de se taire, de se serrer l'un contre l'autre dans le canapé et se faisant un câlin chaste en profitant du calme, du silence, juste elle et lui un instant hors du temps. Mais jamais ils ne s'étaient ennuyés l'un avec l'autre, au contraire, parfois ils étaient comme deux gosses faisant des batailles de boules de neige l'hiver lorsqu'il neigeait, des batailles d'eau l'été et lorsqu'ils n'avaient pas la possibilité de faire l'un ou l'autre ils se retrouvaient à faire des batailles de polochons dans l'un de leur appartement. Oui, Nate et Karyn ne s'ennuyaient pas car ils étaient de grands enfants, Nate était pourtant un plus plus mature... pardon, un peu plus sérieux que Karyn mais lorsqu'elle le provoquait avec son petit sourire mutin, il ne résistait pas et lançait l'assaut. Ils se retrouvaient bien souvent à se battre pour répondre en premier à une question, lovés l'un contre l'autre sur le canapé devant un jeu télévisé.
    « Quel moine et philosophe Italien du XVIème siècle tenta de démontrer la thèse de l'infinité du monde. Son destin fût tragique puisqu'il fût accusé d'hérésie par L'Eglise et brûlé vif après avoir rédigé des livres jugés blasphématoires ? »
    « ... »
    « Giordano Bruno ! »
    Le candidat sur le plateau de télévision sembla hésiter un moment puis se lança.
    « Giordano Bruno ? »
    « Excellente réponse ! Question suivante... »
    « Bah forcément s'ils posent des questions comme ça moi j'en sais rien. Ils peuvent pas demander quel le nom de l'os placé entre le scaphoide et le calcanéum ? »
    « Et bah alors chéri, on est mauvais perdant ? »
    « Je suis pas mauvais perdant mais si ils posent des questions pourries comment tu veux que je réponde moi ? »
    « D'accord, je rectifie, tu n'es pas mauvais perdant, tu es juste de mauvaise foi. »
    « C'est pas drôle. Forcément la philo et l'histoire c'est quand même un peu dans ton champs de compétence en faisant des études de journalisme. Moi ça fait belle lurette que la philo j'ai arrêté. »
    « Et bien tu devrais t'y remettre mon chéri, ça ne fait pas de mal. Aller, promis si je trouve une émission télé avec des questions médicales, je t'appelle et tu pourras frimer devant moi et mon ignorance. »
    « Mouais... »
    « Bisou ? »
    « Bisou »
    Nate vint doucement déposer ses lèvres sur celle de Karyn pour sceller leur réconciliation. De vrais gamins...

    Oui, Nate avait vraiment envie de retrouver tous ces moments à la fois drôles et tendres, ces moments de complicité qu'ils partageaient autrefois régulièrement. Il avait envie qu'ils redeviennent ce qu'ils étaient auparavant. Ce ne serait peut être pas facile mais il voulaient que leur couple avance de nouveau. Il lui confia son envie de se retrouver, de former de nouveau un couple parce qu'il n'avait jamais été aussi heureux que depuis qu'il la connaissait, parce qu'ils allaient être d'heureux parents et aussi et surtout, parce qu'ils s'aimaient. Comme pour apporter une conclusion plus convaincante à ses paroles, il approcha doucement son visage du sien pour l'embrasser tout en tendresse, sa main placé sur la nuque de la jeune femme. Pour son plus grand plaisir, Karyn répondit à son baiser, il se sentait revivre grâce à ses lèvres, comme si ce baiser lui donnait une bouffée d'oxygène lui qui n'arrivait plus à respirer depuis tant de temps. Il se sentait sur un petit nuage alors que Karyn lui répondait qu'elle aussi l'aimait, que par ses mots, elle voulait dire qu'elle aussi était prêté à entamer une nouvelle page de leur histoire, à avancer de nouveau avec lui. Il n'était pas question d'oublier ou de tirer un trait sur leur passé, non, ces mois douloureux devaient rester présents dans un coin de leur tête pour leur rappeler de ne pas refaire les même erreurs, pour leur rappeler qu'il y a beau avoir des disputes, des cris et parfois même des larmes, séparés de l'autre ils se sentent comme une coquille vide. Les larmes inondèrent alors le doux visage de Karyn, au départ il eu peur, comme si avec ses mots il l'avait blessé sans le vouloir, comme s'il l'avait brusqué à l'embrassant peut être un peu trop vite pour elle. La panique disparu de son visage lorsqu'elle reprit la parole, apparemment c'était des larmes de joie, mêlées à de la culpabilité. Tout deux avaient des responsabilités dans ce fiasco, mais au final chacun confessait ses fautes et ses sentiments... pour repartir sur de bonnes bases. Ils étaient isolés du monde, bien que dans un bar, peu leur importait, ils étaient dans leur bulle et pour le moment ils n'étaient pas prêts d'en sortir. Devant la femme qu'il aimait en pleur, Nate réagit de la même façon que d'habitude. Son bras vint saisir les épaules de la jeune femme pour la serrer contre lui tandis que Karyn calait sa tête dans le creux de son cou.

    « C'est fini maintenant, tout ça c'est derrière nous, on va avancer et le meilleur est à venir... je te le promet. On a assez souffert, il est temps de se donner une nouvelle chance d'être heureux tu ne crois pas ? Et ne pleure pas trop sinon tu vas réveiller les bébés » termina t-il sur le ton de la plaisanterie pour lui redonner le sourire. Il posa doucement sa main libre sur le ventre de la jeune femme, oui le meilleur était à venir. Ils allaient avoir de beaux bébés, bah voui forcément, vu le potentiel génétique de leur mère ils seraient à la fois beau et intelligents les petiots. Bon par contre Nate risquerait de regretter ses paroles d'heureux futur papa lorsqu'il devrait se lever à quatre heures du matin pour préparer des biberons et changer des couches. Il ne chercha pas à essuyer les larmes de la jeune femme c'était des larmes de joies, et dernièrement elle en avait certainement bien plus versé de peine et de désespoir que de joie, elle avait le droit d'en profiter.
    Mais leur doux moments de complicité fût gâché par une lumière violente et soudaine sui les aveugla une courte seconde : un flash. Visiblement un paparazzi était parvenu à se glisser incongnito dans dans le carré VIP du club. Non content d'avoir prit un cliché sur leur vie privée, le jeune homme, l'appareil photo encore en main se permit même une petite réflexion.

    « Comme c'est mignon. Dites donc, avec deux futur petits pleurnichards à la maison, si les parents s'y mettent aussi vous êtes mal barrés »

    Nate fût debout en un centième de seconde, son sang ne fit qu'un tour. Ce petit merdeux ne devait pas avoir plus de vingt piges et il se permettait de violer leur vie privée alors que tout deux venaient à peine de se retrouver. Il s'avança d'un pas rapide vers le paparazzi, visiblement en colère et posa ses mains sur la table à laquelle le jeune homme était assis.

    « Vous pouvez pas nous foutre la paix toi et tes collègues. Tu vois pas qu'on a besoin d'un peu d'intimité, t'as rein d'autre à faire ? Je sais pas moi, retourner jouer à la playstation avec tes copains ? »
    « Nan, je préfère jouer tout seul avec mon appareil photo numérique, ça ramène plus de fric. »
    Ils se défièrent un instant du regard, Nate tentant de se calmer pour ne pas réagir trop vigoureusement.
    « Très bien, fini de jouer, donne moi toi appareil. Je supprime la photo et je te le rend. Et ensuite tu pourras tranquillement retourner vaquer à tes occupations. »
    « Et si je refuse ? »
    « Si tu refuses ? J'en sais rien moi, je pourrais te donner la féssée devant tout le monde puisque tu es un méchant garçon. Ca tombe bien il faut que je m'entraîne... »
    « Tant mieux pour vous si vous prenez votre pied comme ça. Perso je préfère conserver ces photos, tous les magazines vont se l'arracher, je vais me faire un max de thune avec ça. Perso je vois pas trop l'intérêt de se genre de photos, mais il paraît que ça fait vendre alors autant en profiter. »
    Encore déstabilisé par toutes les émotions qu'il venait de subir, Nate empoigna le garçon par le col. Il était plus fragile qu'à l'ordinaire, il faut dire que pour parler à Karyn de ce qu'il s'était passé avec Clara, il avait prit beaucoup sur lui et bon nombre de ses émotions ressortaient sous une forme qu'il ne pouvait pas contrôler. Il n'allait pas le rouer de coups, ce n'était pas son genre, mais il avait craqué nerveusement beaucoup plus facilement que d'habitude, non il n'était pas tout à fait remit de tout ça et il lui faudrait de l'aide...
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyDim 10 Jan - 23:34

    La jeune femme s'en voulait tellement d'être incapable de tenir un discours calme et posé, mais il se trouvait qu'elle était en proie à de fortes émotions qui l'empêchaient quelque peu d'y voir clair dans toutes ses pensées. Et puis, n'était elle pas connue pour ses envolées verbales qui n'avaient parfois aucun sens ?! Karyn était passée pro pour perdre ceux à qui elle parlait en passant d'un sujet à un autre sans prévenir, en s'emportant sur telle ou telle chose avant de complètement être douce sur un autre sujet. Il fallait suivre, et si on ne le faisait pas, si on n'y parvenait pas, il était tout à fait possible de se croire débarquer sur Vénus, puisque, grâce à John Gray, on sait tous que les femmes viennent tout droit de Vénus alors que les hommes débarquent de Mars, bref, de se croire arriver sur une autre planète, alors qu'on ne nous aurait pas donné les clefs et les codes permettant de tout comprendre à ce qui se passait sous nos yeux et autour de nous. C'était ainsi, depuis toujours, et au final, passée la période d'acclimatation et de petite perdition dans tout ça, les gens s'habituaient à la jeune femme et à son mode de fonctionnement parfois assez tordu. Et au final aussi, les gens appréciaient cela, il fallait dire que Karyn n'aimait pas particulièrement se prendre la tête et qu'elle apportait une petite bouffée de fraîcheur dans des vies qui se qualifiaient parfois par une atmosphère étouffante ! Alors, oui, elle forçait parfois le trait, mais savait ne jamais en venir à tomber dans la caricature, ce qui prouvait là qu'elle était clairvoyante, plus qu'on ne pouvait le penser, du moins, pour certaines choses, parce que pour d'autres ... Bref ! Elle était clairvoyante et savait faire la part des choses aussi, ce qui était un bon point dans la vie, sauf que, encore une fois, elle était bien paradoxale la demoiselle et qu'elle ne semblait pas capable d'appliquer ces qualités visionnaires pour tous les sujets qui la concernaient. Oui, parce que, voyez vous, toute clairvoyante qu'elle pouvait être, elle n'en demeurait pas moins bornée et aveugle ! Paradoxes, paradoxes, lorsque vous nous tenez ! Mais au final, qui viendrait lui en faire le reproche ? Après tout, tout le monde avait sa part de paradoxes en lui, c'était le propre de l'être humain semblait-il. Ah, bah vous voyez, elle n'en est pas moins Terrienne la Miss ! Alors, oui, parfois, ce qu'elle disait n'avait plus aucun sens alors qu'elle ne s'en rendait pas toujours compte, mais au final, cela n'en était pas moins comique ! Sauf que là, elle ne cherchait sûrement pas à faire dans le comique, tout simplement parce que rire de toute cette histoire serait un peu mal venu. Faire des pointes d'humour était tout à fait bienvenue, mais rire à gorge déployée, ça le faisait nettement moins. Elle ne s'en faisait pas trop, Nate la connaissait, ce ne serait pas la première fois qu'il se trouverait au centre d'une déferlante de mots et d'idées. Peut être avait il un peu perdu la main, parce que, mine de rien, cela faisait pratiquement neuf mois maintenant qu'il ne vivait plus avec la jeune femme, mais bon, depuis un certain nombre de semaines, il avait tout de même pu replonger dans le bain, puisqu'il avait pris plus de place dans la vie de la jeune femme comparée aux mois précédents. Et puis, peut être tout ceci était comme le vélo, une fois qu'on a compris comment ça marche, on n'oublie jamais totalement ! Allez, il s'était remis en selle tout de même ! Elle avait posé les mains sur le torse du jeune homme et chercha à se coller le plus possible tout contre lui, là où elle était si bien.

    La réaction du jeune homme ne se fit pas attendre, et la jeune femme avait presque cherché à l'obtenir, cette fameuse réaction. C'était la façon d'agir de Nate, depuis toujours, du moins, il avait toujours ainsi avec elle, dans un tel contexte, et ce depuis aussi loin qu'ils se connaissaient. Pour elle, il n'y avait que peu d'endroits sûrs sur cette Terre. Les endroits sûrs pour elle, c'étaient dans les bras de ses demi frères et de son père, mais aussi, et sans doute surtout, dans les bras de Nate. La famille et Nate, c'était différent : quoi qu'il advienne, Fabian, Alessandro, Enzo et Raffaele resteraient toujours liés à Karyn et, en quelque sorte, ils se devraient toujours de l'aimer et de la serrer dans leurs bras. Du moins, la jeune femme avait tout de même droit à un certain nombre de réclamations à leur encontre. Nate, c'était différent, parce qu'il était l'homme qu'elle aimait mais que, malheureusement, les liens de l'amour peuvent se défaire, même lorsque c'est la dernière chose que l'on souhaite. Et puis, être dans les bras de Nate, c'était se trouver assurée d'avoir été choisie parmi toutes les autres femmes, c'était se sentir à la fois toute puissante parce que l'on tenait le coeur du jeune homme qui vous enserrait dans vos mains, et toute faible parce que vous vous sentiez tributaire et dépendante, accro, aussi, de cette place que vous occupiez à cet instant même dans les bras de votre homme. Pour pouvoir être enserrée dans les bras de Nate, Karyn serait sans nul doute prête à se damner, oui, complètement même ... Elle se sentait si bien, si apaisée aussi ... Elle nicha sa tête dans le cou du jeune homme, comme à son habitude, et elle ferma les yeux. Elle tenait à se laisser totalement enveloppée par cette bulle de sensations agréables, là, tout contre Nate, leur peau l'une contre l'autre. Ici, rien ne pourrait l'atteindre, parce qu'elle savait et avait toujours su que Nate ne laisserait jamais personne s'en prendre à elle. En réalité, si on y réfléchissait bien, la seule personne qu'elle avait à redouter, c'était le jeune homme lui même. Et c'était la raison pour laquelle elle avait tant souffert pendant toutes ces trop longues et trop nombreuses semaines, loin de lui, blessée et meurtrie à cause de lui, et à cause d'elle aussi. Sous l'une de ses mains, elle sentait le coeur de Nate battre, sans doute plus rapidement qu'à l'ordinaire, mais d'un rythme régulier, un rythme qui la rassurait. Elle ne réprima pas le frisson de plaisir qui la chavira lorsque Nate lui parla, parce que, tout contre lui, cette voix était encore plus agréable et chargée en sensations positives pour la jeune femme. Et elle ne réprima pas non plus ce sourire amusé qui naquit sur ses lèvres, un sourire accompagné d'un rire amusé. Le jeune homme savait parfaitement comment la faire rire même lorsqu'elle pleurait, pas de toute, il fallait qu'elle garde Nate pour elle et pour elle seule !


    « Ils ont plutôt l'air du genre insomniaques tu sais, je les sens presque bouger 24 h/24, et je peux te dire qu'ils s'en donnent à coeur joie ! J'ose même pas imaginer ce que ça va être lors des premiers mois après leur naissance !
    Mais ta voix les calme toujours ... Ils doivent tenir ça de moi … »


    Elle posa l'une de ses mains sur celle de Nate, toutes les deux se trouvant désormais posées sur le ventre plus que bien arrondi de la jeune femme. On en était à une petite semaine seulement de Noël, mais la naissance était prévue aux alentours du début de l'année, en 2010. Autant dire que la jeune femme avait encore le temps de sentir ses petits bouts bouger en elle, même si, honnêtement, cela lui était de plus en plus douloureux. Ils étaient deux, avaient grandis et grossis, avaient donc moins de place qu'avant. Et parfois, la jeune femme se demandait, si, sérieusement, à en sentir leurs coups en elle, ils ne cherchaient pas mutuellement à s'éliminer, histoire d'avoir toute la place pour eux seuls ! Mais c'est qu'ils seraient bagarreurs alors ?! Elle réouvrit alors les yeux, dans le but de relever la tête et de plonger son regard dans celui de Nate, pour lui faire comprendre qu'elle l'aimait, et qu'il était sans nul doute le meilleur père qu'il puisse exister au monde pour elle. Mais alors qu'elle ouvrait les paupières, les ayant maintenues fermées pendant tout le temps qu'elle fut lovée tout contre Nate, un flash l'éblouit. Instinctivement, elle mit la main devant ses yeux et cligna des yeux plusieurs fois. Le bruit du flash avait suivit, une fraction de seconde plus tard, la vitesse de la lumière étant plus rapide que celle du son. La jeune femme connaissait cela, elle était habituée depuis sa naissance à être photographiée, encore et encore. Pendant un moment, elle avait trouvé un moyen de dissuader les paparazzi de la prendre pour cible : elle portait sans cesse les mêmes habits, ainsi, les photos perdaient de leur valeur marchande, déjà vues partout avant. Mais elle avait vite cessé, dès que les gens s'étaient mis à se dire qu'elle ne lavait jamais ses fringues, alors qu'elle, elle avait simplement acheté toute sa garde robe en quadruple ! Pour elle, il y avait photographes et paparazzi, et ils n'avaient rien en commun, si ce n'était de porter sans cesse un appareil photo en bandoulière ! Les photographes vous demandaient non seulement votre autorisation avant de vous prendre en photo, mais ils s'abstenaient en plus de tenir des propos déplacés et offensants ! Un centième de seconde plus tard, elle se retrouvait seule sur la banquette, Nate s'était levé telle une flèche et se dirigea jusqu'à la table où le paparazzo s'était installé. La jeune femme se redressa, sachant très bien que la jeunesse amène souvent l'arrogance, et que Nate était émotionnellement éprouvé, et on le serait à moins, avec tout ce qui venait de se dire ... Malgré tout, elle ne put s'empêcher de sourire mutinement en entendant son homme promettre la fessée au paparazzo si celui ci ne le laissait pas effacer la photo de son appareil. Ah bon, il fallait qu'il s'entraîne à ça Nate ? Elle espérait qu'il ne disait pas seulement ça pour leurs futurs fils, mais vous savez ce que c'est, les hormones de femme enceinte, pfiou, ça vous donne parfois des pensées salaces ! Mais ce sourire disparu de ses lèvres dès que Nate attrapa le paparazzo, qui se croyait plus fin que lui, par le col, le soulevant par là même de sa chaise. Aussitôt, les regards de toutes les personnes présentes au Frutta se tournèrent vers le coin VIP, et, aussitôt, la jeune femme se leva, et s'empressa de marcher rapidement vers Nate et l'autre crétin. Bien sûr, courir, c'était une option rayée de la liste depuis qu'elle était enceinte.

    « Nate !! Lâche le, c'est un crétin ! Il veut simplement te voir lui défoncer les dents pour pouvoir porter plainte et se poser en victime ! »
    « Ouais, c'est ça, écoutes Karyn et lâches moi ! »
    « Nan, mais, déjà, tu m'appelles pas par mon prénom, j'te connais pas ! Et ensuite, tu lui donnes pas d'ordre ! »
    « Quoi, tu préfères que j't'appelles Blondy, c'est ça ?! Comment tu veux Blondy ! Sérieux, tu devrais postuler pour être mannequin dans les revues SM, c’est très excitant de te voir montrer les dents ! Bien sûr, ça, ce sera une fois les bébés expulsés ! Quoi que, je suis sûr que tu ferais vendre aussi enceinte comme tu es ! »

    Karyn aurait bien giflé de toutes ses forces le jeune homme, si seulement une douleur ne venait pas de lui déchirer tout le dos, parcourant de bout en bout son échine, et que l'un des videurs du Club tira le jeune homme par les épaules, l'arrachant de la prise de Nate, alors qu'un autre lui confisquait son appareil. La jeune femme alla s'asseoir, désireuse de ne pas s'affaler par terre de douleur. Elle posa la main sur son ventre, ferma les yeux et expira doucement, avant d'inspirer doucement, expiration, inspiration, expiration, inspiration, expiration ...

    « Nate ... »

    Ayant fermé les yeux, la jeune femme tenait plus à s'assurer que le jeune homme n'avait pas décidé d'aller refaire le portrait du petit crétin se pensant journaliste que de requérir vitalement sa présence auprès de lui, bien que cette douleur était plus que prononcée ...
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyVen 15 Jan - 14:49

    Sa voix les calmait, c'était quelque chose que Nate aimait par dessus tout. Il ne les portait pas, ne les sentait pas en lui mais il avait tout de même un effet apaisant sur eux. Lorsqu'on va devenir père incessamment sous peu et qu'on est mort de trouille à cette idée, savoir qu'on est capable de calmer ses enfants est quelque chose de rassurant. Et puis ça lui donnait l'impression que les petits savaient déjà qu'il était leur papa, comme si instinctivement, il avait su reconnaître la voix de leur père parmi des dizaines d'autres. Bon d'accord, ils entendaient peut être plus souvent la voix de Nate que de n'importe quel autre homme et peut être qu'il se faisait des idées, mais tout de même, ça faisait une drôle d'impression de se dire que pas encore nés, ils savaient peut être qui était leur père. Tout contre Karyn, la main posée sur son ventre, il avait pour la première fois le sentiment qu'ils étaient une famille. Les petits n'étaient peut être pas encore nés mais il pouvait les sentir bouger, et Karyn et lui étaient des parents de nouveau en couple, une vraie petite famille quoi ! Il auraient pu rester là des heures à profiter d'un tel moment mais voilà, c'est justement ce moment là qu'un paparazzi, ou plutôt qu'un novice de paparazzi choisit pour les déranger en prenant un cliché du couple.

    Il n'était pas dans les habitudes de Nate d'être agressif. C'était un homme calme qui préférait les mots et la diplomatie à la violence. Lorsqu'il y avait un conflit, que ce soit entre ses collègues au boulot ou entre des amis dans sa vie privée, Nate était toujours l'intermédiaire. Il essayait de parler aux deux personnes concernées pour les faire changer d'avis et trouver une solution le plus rapidement possible. Il ne prenait jamais parti, ou du moins très rarement et uniquement si l'une des deux personne était incontestablement en tort, mais pour réconcilier deux personne, le jeune interne savait parfaitement qu'il fallait éviter de prendre parti afin d'éviter de braquer l'autre personne. C'était d'ailleurs ce que Karyn appréciait chez lui, ce calme dans toutes les situations, cette sérénité, lui seul parvenait à canaliser l'énergie débordante de la jeune femme. Attention, cela ne voulait pas dire qu'il était léthargique et pas dynamique. Il aimait bouger, voyager, sortir, faire du sport, visiter mais il s'éparpillait moins que Karyn qui voulait toujours faire et tester plein de chose. A vrai dire, Nate se passionnait pour peu de choses mais il était toujours à fond dans ce qu'il adorait : la guitare, le cinéma, le théâtre, la culture, la médecine et les moments passés avec Karyn. La jeune femme ne faisait pas n'importe quoi n'importe comment, c'était juste qu'elle était extrêmement curieuse de tout et qu'elle s'emballait vite, du coup Nate était parfois obligé de la ramener sur terre. Mais il le faisait parce qu'il savait qu'elle avait besoin d'un homme pour lui pour la canaliser. De son côté, Karyn lui avait permit de découvrir plein de choses nouvelles auxquelles il ne s'intéressait pas forcément auparavant, comme par exemple l'intérêt de certains auteurs que Nate n'avait jamais lu, la philosophie etc... Tout deux partageaient non seulement de l'amour dans leur relation mais aussi leurs passions, leurs intérêts et souvent d'énormes crises de fou rire. C'était un ensemble de choses qui enrichissaient considérablement leur relation. Lorsque l'un découvrait un film ou un livre intéressant à l'autre, il lui conseillait d'aller le voir et une fois que tout deux avaient vus le film ou lu le livre en question, ils pouvaient passer des heures à débattre de son sens profond, des personnages, de l'histoire... ces moments là étaient précieux parce qu'ils leur permettaient d'échanger, de partager leurs points de vus, de convaincre l'autre par ses arguments. Nate et Karyn n'avaient peut être pas fais les même études mais ils étaient suffisamment cultivés pour avoir une large ouverture d'esprit et, sans forcément toujours être d'accord, pouvoir comprendre pourquoi l'autre pensait telle ou telle chose.

    Tout ça pour dire que Nate avait toujours été un homme calme et posé et pas du tout agressif. D'ailleurs, comme il détestait les conflits, il se trouvait rarement au cœur de l'une d'entre elle et ne les provoquait pratiquement jamais, sauf en cas d'injustice, chose qu'il ne supportait pas. Sauf que ce jour là, Nate était émotionnellement fragilisé après l'aveu qu'il avait fait à Karyn quelques minutes auparavant et il avait perdu ce self-control qui lui était propre. Comme il l'avait perdu après avoir ressentit une vives émotions après avoir découvert Dante dans le lit de Karyn. Oui il était calme mais dans certaines situations qui l'éprouvaient émotionnellement il pouvait perdre les pédales et devenir agressif, voir même se battre comme ça avait été le cas ce fameux soir. Il ne lui fallut donc pas plus que les provocations d'un jeune homme pour l'empoigner par le col, le soulever de sa chaise, le plaquer contre le mur et le menacer. Karyn intervint immédiatement pour le calmer, elle savait qu'elle avait ce pouvoir sur lui mieux que quiconque. Elle avait ce don, celui de pouvoir l'apaiser, de le calmer lorsqu'il était en colère, celui de trouver les mots pour le ramener doucement à la raison. Elle était parfaitement dans le vrai, ce morveux essayait de le rendre fou pour ensuite pouvoir porter plainte et rafler la mise? Malheureusement et malgré les efforts de Karyn pour calmer Nate, le me*deux qu'il avait attrapé par le col ne faisait rien pour arranger son cas. Pire encore, la colère de Nate se transforma en rage et en pulsions violentes lorsqu'il en vint à parler de Karyn avec des propos vulgaires, insistant sur le fait qu'elle devrait postuler pour être mannequin à une revue SM. Nate ne pouvait pas supporter que l'on parle à la femme qu'il aimait de façon dégradante, c'était quelque chose qui le rendait fou, une des rares choses qui le mettait hors de lui. Bien sûr que Karyn était très attirante, il était le mieux placé pour le savoir, mais imaginer des hommes baver sur son corps dénudé ou habillé très légèrement de cuir le rendait malade et fou de rage. Et voir qu'on s'adressait à elle comme à un simple objet de fantasme, gommant tout ce qu'elle était pour tout résumer à son corps et à un aspect "dominatrice" n'avait rien de plaisant pour l'homme qui aimait et qui respectait profondément cette femme. Il était sur le point de cogner vraiment ce petit merdeux lorsque l'un des videurs, sentant que ça allait tourner mal et en ayant assez que les clients soient importunés par ce genre d'individus, intervint pour arracher le jeune homme aux mains de Nate et le conduisit dehors de force, lui arrachant au passage son appareil photo. C'est à ce moment là que Nathanaël réalisa que Karyn ne se trouvait plus à côté de lui, il la chercha du regard et la retrouva assise sur la banquette, en proie à une vive douleur vu la grimace de douleur qui s'affichait sur son visage. La panique le gagna immédiatement et il se précipita vers elle, s'agenouillant pour poser sa main sur la sienne, fou d'inquiétude. Si Karyn aimait parfois faire semblant d'avoir mal lorsqu'elle avait envie de faire l'amour pour attirer au lit son interne préféré, il savait que ce n'était pas une petite nature et que pour qu'elle montre sa douleur, il fallait qu'elle est sacrément mal. Karyn n'aimait pas inquiéter Nate, elle tentait de se convaincre que sa douleur n'était rien et que ça allait passer ou qu'elle allait se soigner toute seule sans avoir à inquiéter son fiancé. Parfois effectivement ça n'était pas bien méchant et ça passait bien vite, parfois au contraire Nate était obligé d'intervenir parce que la jeune femme avait trop laissé traîné les choses en ne voulant pas l'inquiéter « pour rien ». Nan, Karyn souffrait vraiment et Nate était loin d'être rassuré. Il l'entendit murmurer son prénom, comme si elle voulait s'assurer qu'il était bien là et qu'il n'était plus aux prise avec le petit merdeux de tout à l'heure.

    « Je suis là Karyn, dis-moi ce qu'il se passe. Je suis loin d'être un spécialiste dans ce domaine, tu veux qu'on aille à l'hôpital ? »

    Le jeune interne se sentait terriblement impuissant, non seulement il ne comprenait pas ce qu'il se passait et pourquoi la femme qu'il aimait se tordait de douleur, mais en plus il ne pouvait strictement rien faire pour la soulager. Lui qui se destinait à devenir médecin, la seule chose qu'il était capable de faire était de lui tenir la main pour la soutenir. Le jeune homme était encore en phase d'apprentissage et la pédiatrie n'était pas la spécialité à laquelle il se destinait. Et puis il avait beau avoir des connaissances médicales, il n'était pas une femme, il ne pouvait pas vraiment comprendre ce qu'il se passait. Il était mort de trouille, en réalité, il avait peur que cette altercation avec le paparazzi amateur n'est déclenché une sorte de réaction chez Karyn. Si c'était ce qu'il s'était passé, alors Nate était en grande partie responsable de l'état de la jeune femme. Il aurait dû ignorer ce type, d'accord il les avait dérangé dans un moment intime mais bon, peu importe par quel biais, les gens finiraient bien par savoir que Karyn Moretto et Nathanaël Lorisse s'étaient remit ensemble. Remettre un crétin à sa place et effacer sa photo n'en valait pas la peine si cela perturbait l'équilibre et l'état de santé de Karyn. Autour d'eux les gens s'étaient levés semblant hésiter entre intervenir pour aider la jeune femme et laisser le jeune homme s'en occuper tout seul. Nate, quant à lui restait aux côtés de Karyn, inquiet et implorant du regard la jeune femme pour qu'elle lui explique ce qu'il se passait et lui dise s'il fallait ou non l'emmener à l'hôpital.


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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyMer 20 Jan - 18:54

    Karyn n'avait pas eu une vie facile, pas toujours en tout cas. Et, à bien des égards, elle aurait été dans son droit de se plaindre, de dire parfois qu'elle était fatiguée, qu'elle voulait simplement se reposer quelque temps, histoire que ça passe, que ça aille mieux, histoire qu'elle puisse repartir du bon pied et pouvoir à nouveau affronter la vie telle qu'elle est, complexe, dure, adorant nous faire chuter. Oui, les gens qui auraient été un temps soit peu au courant de ce qu'avait été la vie de la jeune femme lui auraient passé un brusque caprice, ou encore une saute d'humeur imprévue ... Après tout, elle n'en demeurait pas moins humaine, et il est parfaitement compréhensible pour tout le monde que, parfois, on déconnecte un fil, que l'on pète un câble, que l'on en ai juste marre et que l'on se mette à tout envoyer en l'air. Du moins, c'est logique, compréhensible et excusable sur le papier, parce que, dans les faits, et comme pour des tas d'autres domaines, les choses sont différentes, parfois légèrement, parfois complétement. Et pourtant, elle avait toujours plus ou moins accepter de se taire, de ne rien dire, de ne pas protester, au niveau de sa douleur et de son raz le bol vis à vis des épreuves qu'elle avait traversé dans sa vie s'entend, au niveau d'autres choses, ce n'était pas le cas, ça nan, loin de là même ! Elle n'avait réellement pas dit grand chose à ce sujet, parce qu'elle estimait, et était persuadée à 100 %, que d'autres étaient plus à plaindre qu'elle, qu'elle n'était pas perdue et déboussolée à jamais, qu'il lui restait encore tant de motifs de se réjouir et de croire encore dans la beauté de la vie à certaines occasions. Après tout, elle avait certes perdu sa mère, mais elle avait encore son père, cela ne faisait pas d'elle une orpheline. Seulement, ce qui avait été dur, en plus de perdre sa mère alors qu'elle était ado, période de la vie qui n'est déjà pas bien aisée à gérer, cela avait été de vivre à Rome, capitale de l'Italie et du pays, d'être issue d'une famille connue, nationalement mais également internationalement, et d'être plus ou moins seule. Son père voyageait d'un bout à l'autre du monde, ses frères avaient décollé du nid ... Et elle, elle avait pété un câble. C'était comme sur les boîtiers électroniques, comme sur les disjoncteurs, un plomb avait sauté, et la jeune femme avait mis quelques semaines avant d'accepter de le réenclencher comme il fallait. Elle avait sans nul doute eu besoin de souffrir, de sentir son coeur se serrer. La presse n'avait à l'époque pas compris, prenant cela trop à la légère, cataloguant cette période de grand n'importe quoi de n'importe quoi adolescent. Elle avait mis ça trop hâtivement sur le compte de la jeunesse, de la crise d'adolescence, alors qu'il n'en était rien. C'était simplement la seule façon qu'avait trouvé Karyn de crier au monde sa souffrance, sa tristesse, son désespoir, sa détresse folle. Mais les gens n'avaient pas compris, et ceux qui avaient parfaitement su voir clair dans le jeu de Karyn avait été en si petit nombre que bien vite la jeune fille qu'elle était avait compris qu'en agissant de la sorte, jamais elle ne ferait passée son message. Elle avait également compris que le monde n'était pas réellement près à s'intéresser aux autres, tout le monde regardant son petit nombril et pensant que tout sur cette terre était en éternelle gravitation autour de cette cicatrice héritée de ce qui avait été jadis le cordon ombilical. Le monde n'était pas prêt, alors la jeune femme s'était tue. Aujourd'hui, sans doute le monde était il un peu plus près à entendre la douleur de ceux qui constituaient l'Humanité, mais pour la jeune femme, c'était trop tard. Il y avait prescription, et aujourd'hui, elle avait dépassé cette douleur, elle avait su aller de l'avant, même si resterait sans doute au fond d'elle une cicatrice de ce deuil, de cette perte, trop brutale et injuste pour être passée dans la catégorie de la logique de la mort sur la vie.

    La douleur était sans doute au final un élément de la vie. Pour la jeune femme, la chose était d'autant plus vraie qu'elle était enceinte, et qu'elle ne menait pas une grossesse dîte « normale » dans le sens où celle ci était nombreuse. Karyn attendait des jumeaux, ce qui changeait quelque peu la donne, voire même beaucoup. La douleur, c'était son lot quotidien, mais il fallait nuancer, puisque cette douleur était plus ou moins intense et handicapante. Heureusement d'ailleurs, imaginez un peu quel Enfer ce serait pour une femme que d'être enceinte. Soyez en sûrs, aussitôt, le nombre de naissance chuterait prodigieusement ! Il n'en demeurait pas moins qu'être enceinte ne revenait pas à faire une promenade bien gentille, c'était des sacrifices, des douleurs, mais aussi des joies et des bonheurs. Oui, c'était un peu comme les montagnes russes la grossesse, il y avait des hauts haut, et des bas bas, et parfois, entre deux paroxysmes, on se trouvait sur un chemin plat et sans bosse, sans montée ni descente rapide. C'était des moments rares, dont il fallait profiter. Aujourd'hui, c'était bien simple, il arrivait à Karyn de ne plus se souvenir exactement de ce que cela était de ne pas avoir mal quelque part de la journée. Oui, elle s'était habituée à avoir mal, au dos, au genou, à avoir besoin de courir aux toilettes ou de se ruer vers le frigo le plus proche. Dans un certain sens, elle vivait comme bercée par une certaine douleur diffuse, toujours là, qui faisait à présent partie de sa vie, au point qu'on le lui aurait demandé, elle vous aurait dit qu'elle ne sentait pas cette douleur perpétuelle, parce qu'elle en était simplement venue à la fait sienne. Alors, lorsqu'arrivaient les douleurs plus prononcées, elle savait les appréhender avec plus de douceur qu'auparavant, lorsqu'elle n'en était qu'à ses premières semaines de grossesse, elle les ressentait moins violemment. Mais elles n'en demeuraient pas moins là, que l'on y soit habituée ou pas, des douleurs restent des douleurs. Et il n'était pas du tout dans son intention d'alarmer Nate à chaque fois qu'elle avait mal, après tout, si elle agissait ainsi, il aurait lâché son boulot depuis longtemps. Et elle ne voulait sûrement pas qu'il en arrive à une telle extrémité. Elle avait déjà mis assez de petits grains de sable dans la vie du jeune homme en seulement quelque mois, et si on dit bien « un de plus, un de moins, peut importe », elle, elle refusait purement et durement ce dicton. Sauf que parfois, elle devait ruser pour cacher la réalité qui la transperçait. Elle ne pouvait pas toujours, après tout, retenir une petite grimace de douleur, et lorsque Nate était dans la pièce, il ne la lâchait pas beaucoup des yeux, alors, dur dur de cacher cette grimace ! Bien souvent, elle trouvait des excuses, qui se tenaient ou pas, des excuses que Nate ne devait sûrement jamais prendre pour argent comptant. Mais il avait la délicatesse d'esprit de ne pas toujours montrer qu'il avait découvert le pot aux roses.

    Mais elle voyait difficilement comment faire passer la douleur qui venait tout juste de la traverser pour quelque chose de peu inquiétant, de peu important. Elle avait tout de même dû s'asseoir, histoire d'éviter de ne soudainement plus sentir ses jambes la porter et de chuter au sol, ce qui, avouez le, était plus que peu recommandé pour une jeune femme enceinte telle qu'elle, encore plus lorsque, comme elle, vous en êtes à plus de 8 mois et que vous attendez des jumeaux. Et puis, elle l'avait appelé, elle qui ne requérait la présence immédiate de Nate suite à une douleur que lorsque celle ci était très peu négligeable ! En d'autres circonstances, elle se serait maudite elle même d'avoir appelé Nate, mais là, c'était loin d'être le cas. Sans savoir exactement pourquoi maintenant plutôt que toutes les autres fois, elle avait besoin de le savoir près d'elle, près à la porter dans ses bras au moindre soucis, près à l'attirer contre lui et à l'envelopper de ses bras, près à lui tenir la main, à relever l'une des mèches tombant sur son front et à embrasser doucement ses lèvres. Peut être, inconsciemment avait elle compris que cette douleur exigeait moins de légèreté quand à sa prise en compte. Mais il n'était plus de temps de vouloir à tout prix tout saisir du pourquoi et du comment, Nate la suppliait du regard de lui parler, de le rassurer, de lui dire quelque chose, n'importe quoi faisait sûrement l'affaire. Et c'était alors sans compter les clients qui se bougeaient quelque peu, hésitant entre prendre les devants ou laisser faire, et les employés qui, connaissant la jeune femme, auraient appelé les secours sans perdre une seule seconde si seulement ils ne connaissaient pas non plus Nate et ne savaient pas que celui ci bossait dans le médical. La jeune femme tentait de reprendre son souffle, aussi rapidement que possible, et du mieux qu'elle le pouvait, tout en cherchant les signes avant coureurs de ce qui aurait pu annoncer le début de son accouchement. Mais la douleur était passée, elle ne sentait plus que de petites vagues de douleurs, comme des répliques à la douleur majeure. Elle n'avait pas de contraction, et son pantalon était encore parfaitement sec, elle n'avait donc pas perdu les eaux.


    « Je sais pas ... D'un coup, j'ai senti comme une douleur qui m'a déchiré de l'intérieur, et puis, maintenant, ce sont que des petites répliques ...
    T'es pas spécialiste, mais t'es super doué, je t'assure ... L'hôpital, peut être qu'on peut attendre un peu. Je suis sûre que ça va passer ! C'est un coup de stress, c'est tout ... »


    Elle lui sourit, tentant de le rassurer. Après tout, elle ne faisait que dire la vérité, ne cherchait nullement à l'entuber ou à le tromper. Elle espérait seulement que la suite des événements lui donneraient raison, et tentait au mieux de ne justement pas penser à ce qui pouvait suivre, au cas où ... Parfois, c'est fou ce que l'on peut provoquer rien qu'en pensant à quelque chose ! On pense que l'on ne va pas réussir à tenir ce plateau chargé de verres jusque là où l'on doit l'emmener et paf, on fait tout tomber ! Elle voulait tellement que, comme bien des fois, ce ne soit pas quelque chose du genre le calme avant la tempête ...


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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyLun 25 Jan - 20:24

    La vie de Nate était remplie de « et si... », le jeune homme se demandait souvent ce qu'aurait été sa vie ou quel homme il serait devenu si tout ne s'était pas passé comme ca s'était passé. Et si Alessia était toujours en vie, se serait-il lancé dans la médecine ? Et s'il avait eu peur de se lancer dans quelque chose de nouveau et de difficile comme la médecine justement, aurait-il reprit l'entreprise familiale en coopération avec Mattéo comme l'avait voulu son père ? Et s'il n'avait pas rencontré Karyn, quel genre d'homme serait-il devenu ? Aurait-il été heureux et comblé autant qu'il l'avait été pendant leur trois ans de vie de couple. Et si l'opération de Clara s'était bien passé serait-il resté l'homme que Karyn aimait et seraient-ils resté ensemble ? Et si Karyn n'avait pas été enceinte, Nate aurait-il retrouvé la force de dépasser la mort de Clara ? Parce que oui, les jumeaux l'avaient obligé à se reprendre en main, la paternité était quelque chose qu'il ne prenait pas à la légère et il voulait être le meilleur père possible, parce que ses enfants ils les aimait et qu'ils étaient les fruits du plus bel amour qui lui fût donné sur terre. Il avait eu la chance d'avoir des parents aimant et c'était ainsi qu'il était devenu un homme respectable, généreux et attentif aux autres et il voulait donné cette même chance à ses enfants. Lorsqu'il y pensait, c'était dingue le nombre d'évènement qui avaient influencé sa vie pour le conduire là où il était aujourd'hui, jeune interne en couple et futur papa. Il aurait suffit d'une toute petite chose pour que sa vie ne soit pas la même, il aurait suffit qu'il passe cinq secondes plus tôt dans cette rue pour ne jamais avoir rencontré Karyn et que cette dernière ne l'ai jamais bousculé. Il aurait suffit que lui et elle ne fasse pas l'amour juste avant qu'elle lui annonce leur break pour ne pas avoir de bébés ou alors qu'elle est pensé à prendre sa pilule ce soir là. Lorsqu'on y pense, nos vies sont dirigées par de toutes petites choses qui ont de grandes conséquences. On pense avoir le contrôle dessus et Nate était de ces hommes qui aiment garder le contrôle, qui ont peur de ne pas avoir son sort entre leurs mains. Mais il se berçait d'illusions, lorsqu'il y réfléchissait, il comprenait qu'il n'aurait jamais aucun contrôle sur sa vie, que de toutes petites choses pouvaient à tout moment l'emmener dans telle ou telle direction sans qu'il n'est le moindre pouvoir là dessus et sans qu'il ne puisse même se rendre compte des conséquences de ces petites choses. C'était effrayant d'en arriver à penser une telle chose, mais il s'y faisait petit à petit. Et puis la femme de sa vie partageait cette philosophie, Karyn ne cherchait pas à contrôler à tout prix sa vie. Elle se laissait bercer d'une façon sereine, acceptant les imprévus et les obstacles incontrôlables. Avec elle, il avait été obligé de se détendre peu à peu face aux aléas de la vie, face à ce qui était imprévisible et ce que l'on ne pouvait pas contrôler. Sans pour autant lâcher complètement les rennes de sa vie, il avait apprit à prendre la vie comme elle venait sans craindre sans cesse l'imprévu, après tout, il y avait des aspects positif dans ce que l'on ne pouvait pas prévoir. Sa rencontre avec Karyn avait été une imprévisible mais oh combien heureuse surprise, tout comme le fait d'avoir des enfants, même si, si on leur avait laissé le choix, ils auraient préféré attendre un peu avant d'être parents. Malgré cela, Nate ne croyait pas au destin, savoir que sa vie était dirigée par autre chose que lui même le terrifiait. Un peu d'imprévu d'accord, mais il aimait l'idée d'être maître de ses propres choix et que ces derniers ne soient pas contrôlés par une force supérieure. Que voulez-vous, on ne se refait pas. Il faut dire qu'il avait été élevé par un père chef d'entreprise, qui croyait aux valeurs de l'homme, à ses capacités à entreprendre, à construire, à prendre des risques et à diriger sa vie comme il l'entend. Sa mère, chrétienne croyait en la force du destin. Pour elle, la rencontre entre elle et Tomaso tout comme celle entre son fils et Karyn était du fait du destin, une sorte de divine providence. Nate était conscient qu'il avait eu beaucoup de chance en rencontrant Karyn, qu'a quelques secondes près, ils auraient pu passer à côté l'un de l'autre, mais il ne croyait pas vraiment à cette histoire de destin ou de volonté d'une entité supérieure qui en aurait voulu ainsi. Après tout, pourquoi Dieu- ou quelque soit son nom- se serait-il intéressé à un homme comme lui, sans influence sur le pouvoir et donc sur le monde qui l'entourait ? Non, il avait plutôt hérité du côté cartésien de son père et pour lui sa vie était son oeuvre, les choix qu'il faisait lui-même, ses réussites, ses échecs... jamais il n'avait pu tolérer l'idée qu'il ne pouvait pas contrôler sa vie un minimum.

    Ce jour là, ce qu'il était incapable de contrôler, c'était la douleur de Karyn. Il aurait tellement voulu lui prendre un peu de sa douleur, l'alléger de ce fardeau. Ils avaient tout deux conçus ces enfants mais elle seule devait en assumer le poids et la douleur. Nate se sentait souvent coupable de ne pas pouvoir l'aider plus que ça, de ne pas pouvoir lui ôter sa douleur, alors il redoublait d'efforts pour qu'elle se sente le mieux possible, pour la protéger, pour la détendre, pour la divertir. Mais jamais il ne parvenait à se satisfaire de ce qu'il faisait pour l'aider, il avait toujours le sentiment de ne pas en faire assez. Lorsqu'il partait travailler, il se sentait toujours coupable de laisser Karyn, de l'abandonner en quelque sorte et ce même si elle avait Sybille, Janaly ou Sara pour s'occuper d'elle à ce moment là. Attention, que tout soit clair, Nate aimait déjà ses deux fils et il avait hâte de les voir, de les prendre doucement dans ses bras et de prendre soin de ses petits être fragiles. Sa peur de la paternité et la culpabilité qu'il ressentait à voir Karyn subir la douleur de la grossesse n'altéraient en rien l'amour paternel qui le liait à ses fils. Il fût d'ailleurs inquiet non seulement pour Karyn, mais aussi pour ses enfants lorsque celle-ci grimaça de douleur et retourna s'asseoir sur la banquette.
    Nate restait parfaitement calme dans les situations d'urgence, il ne s'affolait pas, ne paniquait jamais. Il faut dire qu'il avait l'habitude de ce genre de situation. Mais lorsque cela affectait ses proches, il était plus difficile pour lui de rester parfaitement calme. Il fit un effort sur lui même pour réfléchir de façon rationnelle. Peut être sa grossesse se terminait plus tôt que prévu et que les bébés voulaient sortir, après tout, la jeune femme était enceinte de jumeaux et une telle grossesse arrive rarement à terme. Les bébés n'ayant plus assez de place dans le ventre de leur mère, étaient souvent des prématurés.
    Cependant, la crise de douleur de Karyn sembla se calmer, son visage se détendit et il sentait que la pression sur sa main se relâchait. Il n'y avait donc pas à s'alarmer, apparemment la jeune femme n'avait pas perdu les eaux et avait reprit des couleurs. Elle ne manqua pas de le rassurer mais Nate savait qu'il devait rester sur ses gardes, elle ressentait encore des répliques de sa douleur, certes atténuée mais la douleur restait toujours là et la jeune femme pouvait être de nouveau prise de contractions à tout moment. Rassuré mais pas tranquille pour autant, il se retourna vers la petite foule qui s'était amassée autour d'eux.

    « Tout va bien, la douleur est passée. Merci de vous être inquiété, je vais m'occuper d'elle. »

    La petite masse se dispersa alors entre ceux qui retournaient à leur place, carré VIP ou non, ceux qui quittaient le club et les serveuses et serveurs qui retournaient à leur service non sans jeter à dernier regard inquiet à leur collègue et amie. Il se redressa et vint s'asseoir sur la banquette près de sa petite amie... étrange d'ailleurs de retourner à ce terme de « petite amie » alors qu'ils avaient étés fiancés pendant un an et qu'ils allaient fonder une famille. Ils étaient tellement plus l'un pour l'autre que ce terme qui laissait souvent entendre une relation récente et nouvelle. Bref, une fois installé à côté d'elle, il passa son bras autour de se épaules et l'embrassa doucement sur le front. Il la sentit se serrer d'avantage contre lui, calant sa tête dans le cou du jeune homme, comme si elle recherchait sa protection. Il sentait qu'elle avait besoin de lui, il avait souvent merdé avec elle durant leur séparation mais cette fois il répondrait présent.

    « Si il y a le moindre problème, tu me le dis Karyn, d'accord ? Tu es à plus de huit mois de grossesse et une grossesse de jumeaux arrive rarement à terme alors il ne serait pas anormal que tu ressente de puissante contractions ou que tu perdes les eaux dans les prochains jours, ça aurait même pu arriver plus tôt. La prochaine fois que ça te reprend on file à l'hôpital, je ne plaisante pas. On est d'accord ? »

    Il se sentait responsable de la jeune femme et de ses enfants, chose tout à fait normale, alors il ne prendrait pas le moindre risque, quitte à lui imposer un séjour à l'hôpital pour rien. Nate était très compétent dans son travail, oui, mais lorsqu'il était touché directement, lorsque l'un de ses proches était dans une situation similaire, c'était beaucoup plus dur pour lui de garder la tête froide et sa confiance en lui. En ayant peur qu'il arrive quelque chose à l'être aimé, on est en proie au doute et si le doute peut être positif dans certaines situations, dans les situations d'urgence il est préférable de rester sûr de soi. Néanmoins, Nate savait qu'il était capable de prendre la situation en main et de réagir rapidement en cas d'urgence. Il faudrait être vigilant à partir de maintenant et pour les jours à venir mais Karyn ne restait déjà pratiquement jamais seule depuis une semaine, Nate, Janaly, Sara , Sybille et même Lukas se relayaient au cas où il faille l'emmener d'urgence à l'hôpital pour accoucher. Quoi qu'il en soit, il voulait qu'elle se sente en sécurité avec lui, qu'il serait là pour l'aider à tout instant, et pour le moment ça semblait fonctionner.
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyMar 23 Fév - 15:49

    A bien des égards, Karyn était une casse-cou qui ne reculait pas devant les choses, même lorsque celles-ci promettaient de faire mal, de laisser des bleus, des hématomes ou des marques un peu moins sympathiques. Elle avait grandi entouré de trois demi-frères plus âgés qu'elle, qui l'emmenait dans leur expédition, et cela aurait été un réel drame s'ils avaient osé partir délirer tous les trois ensembles sans l'emmener avec eux. Enfin, cela en était une lorsqu'elle découvrait qu'ils étaient partis sans elle, parce que s'ils faisaient leur coup en douce, qu'ils quittaient la propriété familiale alors qu'elle faisait autre chose, prenait son bain, découpait de jolies formes géométriques dans les vieux rideaux que sa mère avait trouvé à la cave pour l'amuser, ou qu'elle était en pleine contemplation de la stupidité de tel ou tel dessin animé pour enfants qui, au lieu de favoriser le développement, infantilisait encore plus qu'autre chose et faisait régresser, là, cela ne posait aucun problème à Karyn. Avec eux, elle en avait récolté des bleus, des hématomes, des ecchymoses, des plaies ouvertes ou de l'épiderme arraché sur plusieurs centimètres de long, mettant les nerfs à vif, réellement, au sens propre ceux de Karyn, au sens figuré ceux de sa mère qui paniquait dès qu'elle voyait sa petite princesse dans cet état. Les premières fois sportives de Karyn s'étaient toutes soldées par des égratignures, et parfois même des os cassés. Bien sûr, lorsque l'on apprend pas à freiner sur des rollers et que l'on veut absolument se descendre la Via dei Condotti, qui est légèrement en pente et sans cesse bourrée de touristes voulant absolument voir à quoi ressemblait ce qui pouvait être apparenté aux Champs Elysées Italiens, ou sans cesse bourrée de riches romaines qui claquaient leur fric comme certains enchainent clopes sur clopes pour oublier que leur mari les trompait non pas avec leur secrétaire, mais avec les secrétaires de tout le bureau, on se ramasse légèrement par terre, tout ça parce qu'on n'a rien d'une boule de bowling et que les passants ne sont pas des quilles à faire tomber. Mais il fallait reconnaître que Karyn avait toujours réussi à se débrouiller seule rapidement. Aujourd'hui, vous pouviez lui demander de se faire les rues de Rome à rollers les yeux fermés, elle vous le ferait, enfin, peut être, parce qu'il y avait là un vecteur sans cesse variable, un vecteur sur lequel on ne pouvait jamais se fier : la circulation. Ce n'était un secret pour personne, mais les Italiens, et plus particulièrement les Romains, en plus du plus, roulaient comme des pieds. Karyn, elle était jeune, voulait encore vivre, alors, se planter dans une voiture qui aurait pris non seulement la route en sens unique à contre sens mais qui roulait aussi à gauche, conduite par un Sénateur qui, parce que son chauffeur était malade ce matin, avait dû prendre lui même le volant et savait autant comment conduire qu'une fillette de huit ans savait comment fonctionnait l'administration de son pays. Et puis, en ce moment, au cas où vous ne l'auriez pas encore remarqué -il est tout de même temps, nan mais vous avez fermé les yeux pendant tout ce temps ou quoi ?!- la jeune femme était légèrement enceinte de 8 mois et quelques jours. Et, bien sûr, faire du roller était loin d'être recommandé dans son état. Elle avait un côté tête brûlée et casse-cou, certes, mais cela avait ses limites, et puis, elle voyait difficilement comme réussir à trouver son équilibre du premier coup en chaussant ses roller, parce que son centre de gravité ne cessait de changer à mesure qu'elle avançait dans sa grossesse.

    Karyn savait donc ce que c'était d'avoir mal, de tomber, de se relever et de sentir que, décidément, nan, elle ne s'était une nouvelle fois pas ratée sur ce coup là, tout ça parce qu'elle sentait du sang couler le long de son bras ou parce qu'elle avait la sensation qu'on lui envoyait des décharges électriques dans le genou. Mais jusque là, elle ne savait pas ce que c'était que d'avoir mal, physiquement s'entend. Oui, parce que mentalement, parce que psychologiquement, merci bien, mais elle avait déjà donné. Entre la mort de sa mère et sa rupture/break -aujourd'hui encore elle n'arrivait pas réellement à donner un nom qualificatif à ce qui s'était passé- avec Nate, elle avait déjà bien donné niveau maux du coeur et maux de l'âme, et le moins que l'on pouvait dire, c'était qu'elle n'était pas réellement partante pour un nouveau tour. Elle laissait sa place dans le manège, sans façon, déjà qu'elle avait suffisamment envie de vomir comme ça, ça allait aller les tours de manèges qui vous tournent la tête, vous font perdre le haut du bas, le Nord du Sud et tout le tralala qui constitue le reste. Oui, jusque là, elle s'était dit qu'elle savait ce que c'était que d'avoir mal, mais elle se trompait. Elle aurait dû le comprendre plus tôt en plus, parce qu'elle n'avait jamais été gravement blessée au point de devoir être hospitalisée. Mais nan, elle, encore une fois, elle avait pensé que cela ne pouvait pas être pire que ce qu'elle avait déjà été amenée à traverser et à connaître. Mais avec sa grossesse, elle avait dû revoir bien vite ses certitudes. Les premiers mois, cela allait encore, elle n'avait que des crampes, des nausées, et d'autres petits maux sans grande méchanceté et sans grande gravité. Mais assez vite étaient venus les douleurs provoquées par les mouvements des bébés à l'intérieur d'elle. Malheureusement pour la jeune femme, elle avait découvert sa grossesse plusieurs semaines après le début de celle-ci, elle n'avait donc que peu connu les petites douleurs. Et malheureusement pour elle, et ce même si ce malheur n'en était pas réellement un, parlons plutôt de malchance sur ce coup là, quoi que, cela pouvait être perçu comme une chance aussi, bref, ceci est bien compliqué ... De plus, oui, de plus, c'est mieux ... De plus, Karyn était enceinte de jumeaux, alors, bien évidemment, les douleurs et les mouvements avaient été multipliés par deux. D'autant plus que les petits chenapants semblaient s'être passé le mot, car lorsque l'un était calme, l'autre s'agitait, et inversement. De plus, l'utérus d'une femme n'étant pas d'une taille extensible à volonté, arrivait un moment où les bébés, quel que soit leur nombre, devaient se contenter de la place qu'ils avaient, devaient faire avec, devaient comprendre que leur mère ne pouvait pas leur accorder plus d'espace, et que cela ne servait donc à rien de donner de violents coups de pieds dans l'espoir peut être de casser un mur, ou un truc dans le genre, et ce afin d'avoir plus d'espace. Karyn savait que si c'était possible, Nate lui prendrait un peu de cette douleur, seulement les lois de la nature étaient ainsi faîtes que c'était tout simplement une option ne pouvant pas être envisagée un seul instant. Et puis, elle était persuadée que, peut être, il se faisait une vision trop idyllique de tout ce que l'on pouvait ressentir. Après tout, peut être était ce aussi sa faute à elle, puisqu'en refusant d'avouer avoir mal à chaque fois que c'était le cas, elle atténuait sans doute l'idée que Nate pouvait se faire de tout ça. D'ailleurs, en parlant de Nate, voilà qu'il s'installait près d'elle, après avoir demander poliment à tous les petits curieux de regagner le lieu où ils étaient avant que tout cela ne se passe. Karyn vint se coller au plus près de Nate, ayant besoin de sa protection, ayant sans doute aussi besoin de le sentir tout contre lui. Le moins que l'on pouvait dire, c'était que les paroles de Nate n'avaient rien de rassurant, mais la jeune femme savait qu'il avait raison. Il s'y connaissait mieux qu'elle, même en ne bossant pas spécifiquement en pédiatrie ni en service néo-natal, et puis, elle avait lu la même chose dans un livre. Elle hocha doucement la tête, en fermant les yeux, esquissant un petit sourire et tentant de reprendre son calme.

    « D'accord ... Au moindre problème, je te le dis, d'accord ... »

    Sans savoir exactement pourquoi, elle tourna la tête vers lui et déposa un doux baiser sur les lèvres de Nate. Elle avait sans nul doute besoin de l'embrasser comme pour signer un pacte, ici, dans le contexte, une promesse, la promesse de ne pas jouer les jeunes femmes bien courageuses même si personne ne doutait que Karyn était l'une de ces jeunes femmes, la promesse de ne pas sans cesse chercher à avoir le contrôle sur tout, la promesse d'accepter de déléguer certaines choses à Nate. De toute façon, elle se doutait bien que lorsque le moment d'accoucher serait venu pour elle, elle ne serait plus en état de s'assurer si tout était bien prêt pour l'arrivée des jumeaux, si l'on était bien sûr que les berceaux tenaient et qu'ils ne s'écrouleraient pas au premier coup de pied distrait dedans. Il n'était plus temps de savoir si les provisions de couche seraient suffisantes pour une semaine, parce que la jeune femme se disait qu'elle aurait au moins besoin d'une semaine pour récupérer et qu'elle savait que, se connaissant parfaitement, elle refuserait de laisser Nate partir, ne serait ce qu'un seul instant, et ce même si c'était pour aller acheter des couches en bas de la rue. Quoi que, la jeune femme pensait bien que personne ne vendait de couches en bas de la rue, à moins que l'un de ces magasins spécialisés dans tout ce qui touche aux bébés n'ai décidé de créer l'un de ses magasins juste dans la rue, tout ça pour Karyn. Certes, elle était connue, son père avait le bras long et nombreux seraient ceux qui se mettraient en quatre pour elle, mais à ce point là ... Nan, il ne fallait tout de même pas exagérer ! Elle savait qu'elle serait claquée, HS, qu'elle dormirait presque en non stop et se réveillerait pour allaiter les bébés lorsque ceux ci la réveilleraient en pleurant. Ou alors, elle allait refuser de fermer les yeux, tout ça pour être sans cesse prête lorsque ses fils auraient besoin de quoi que ce soit, mais sachant déjà qu'elle n'était pas surhumaine et ne pouvait pas éternellement défier les lois de la nature, elle savait qu'elle finirait par tomber de sommeil à un moment ou à un autre, et puis, ne pas dormir serait sans doute moins aisé à faire qu'à dire, surtout que cela mettrait sa santé en danger et du coup, celle de ses fils aussi, alors, le plan pas dormir était une très, très mauvaise idée. Mais la jeune femme s'inquiétait déjà de savoir comment elle réagirait si, en se réveillant, elle appelait Nate et que le jeune homme ne lui répondait pas, parce qu'il n'était tout simplement pas là. Elle se savait bien capable de paniquer et de penser qu'il avait finalement décidé de faire ses valises pour les Bahamas, l'abandonnant là, avec leurs fils, parce qu'il avait changé d'avis et n'en voulait plus. Oui, maintenant, là, tout de suite, elle savait bien que jamais Nate ne ferait ça, mais avec la fatigue et tout ce qui lui serait arrivé entre temps, peut être qu'elle en arriverait à tenir une pensée aussi stupide et sans sens ni fondement ! Mais bon, il lui restait encore plusieurs jours avant de savoir tout ce qui pourrait bien lui arriver, n'est ce pas ? ... N'est ce pas ? Dites, c'était quoi cette sensation chaude le long de ses jambes ? ... Baissant le regard, Karyn manqua de fondre en larmes. L'émotion ? La peur ? La tristesse ? Elle ne savait pas exactement ...

    « Nate ... »

    Elle tourna de nouveau les yeux vers Nate, après avoir légèrement tiré sur le haut du jeune homme, comme peuvent parfois le faire les enfants lorsqu'ils veulent attirer l'attention sur eux et être sûrs qu'on les regarde et qu'on les écoute. Elle n'avait pas eu mal, avait bien ressenti quelques fourmillements, mais sans plus. Elle avait toujours pensé que perdre les eaux ferait mal, et bien non. Elle avait simplement senti quelque chose de chaud couler, et mouiller son pantalon. Mais elle n'était pas stupide, savait qu'il y avait bien longtemps qu'elle n'avait pas eu de fuite, et savait aussi qu'elle en était à plus de 8 mois de grossesse. Elle savait parfaitement qu'elle venait tout simplement de perdre les eaux. Encore un peu sur les fesses de sa découverte, Karyn n'eut pas le temps de s'extasier plus là dessus, ou pas d'ailleurs, car, comme précédemment, mais dans la version grande soeur, elle sentit une nouvelle douleur dans le bas ventre, assez forte celle ci pour carrément la faire éclater en sanglots. Et cette fois-ci, pas de doute possible, elle pleurait de douleur. Une contraction, c'était une contraction ! Karyn tira carrément sur le haut de Nate, et une seule phrase tournait dans sa tête : ils arrivent. Ils arrivent, ils arrivent, ils arrivent, ils arrivent !

    « NATE !! J'ai mal Nate ! Nate, il ... L'hôpital, il faut que j'aille à l'hôpital ! Pas à la clinique privée comme les riches, à l'hôpital !!! Aides moi Nate, fais que ça s'arrête ! Naaaaaate !!! J'ai maaaaaaaaaaal, Naaaaaaaaaaaate ! »
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptyDim 7 Mar - 19:06

    Un interne n'était pas le genre de personne à se laisser dépasser par une situation, à rester paralysé incapable de faire quoi que ce soit ou à paniquer, car si tel était le cas, cela pouvait être fatale pour leurs patients. Il fallait à tout prix garder la tête froide, réfléchir de façon rationnelle. Au travail; Nate était constamment en alerte, prêt à opérer d'urgence un patient dont l'état l'exigeait. Cette aptitude à être constamment sur le qui-vive s'était étendu à sa vie de tous les jours, il était constamment préparé à réagir à l'imprévu et dans la gestion de ce genre de situation, il excellait. Il était capable de réagir en un temps record, savait d'instinct ce qu'il convenait de faire et donnait même parfois des directives sur un ton ferme sans s'en rendre compte. Nate était fait pour être chirurgien, il avait ça dans la peau, son calme olympien contrastait de façon impressionnante avec ses gestes rapide et précis et sa façon de prendre les choses en main pour créer l'âme parfaite du futur chirurgien. Il ne savait pas encore vers quelle spécialité il allait se diriger : neurochirurgie ? chirurgie cardiaque ? Pour le moment, il était très intéressé par la traumatologie, sauver des vies qui sont en grave danger, permettre à des personne dont l'état est quasi-désespéré de survivre. Parce ce qui était le plus important, au delà de tout le reste, c'était ce qui était fait lors des premières minutes de soin : sauver une vie et stabiliser un état avant de le conduire en neuro, en cardio ou dans tout autre bloc. Un chirurgien cardio était parfois contraint d'opérer un simple souffle au coeur, au traumatologue devait constamment se battre contre la mort, pour la vie. Et sauver une vie, n'était-ce pas le plus important ? N'était-ce pas ce pourquoi la chirurgie existait ? Ce pourquoi Nate avait décidé de devenir médecin ? Nate avait une capacité de réaction et d'adaptation, un sang-froid et une rapidité d'action qui lui permettaient d'avoir les bonnes grâce de ce service, mais il hésitait encore. La trauma était certes un des services les plus vitaux pour un homme en danger, mais c'était une chirurgie assez « grossière » : on se contentait de sauver ce qui pouvait être sauvé, quitte à laisser subsister des dommages collatéraux. La cardio ou la neuro étaient des domaines beaucoup plus précis, beaucoup plus complexes et Nate était attiré par cette notion du travail propre, parfait et précis, comme un travail d'artisan en fait. Nate aimait l'idée d'être une sorte d'artisan réparateur, de faire d'un cerveau au fonctionnement vital défectueux un cerveau en parfaite santé, de remplacer un coeur défaillant par un nouveau coeur solide grâce à une greffe parfaite. Bref, Nate était un peu perdu quant à choisir sa spécialité, en revanche il était sûr qu'il était destiné à devenir chirurgien, peu importe de quel organe ou dans quel service, il avait ça dans le sang.

    Prendre soin des gens était ce qu'il savait faire de mieux, Karyn était bien placée pour en témoigner. Lorsqu'elle se blessait ou bien quelle tombait malade, Nate savait toujours quoi faire : comment bander une cheville, comment soigner une méchante grippe. Il faut dire que Karyn était adorable mais particulièrement maladroite, il ne comptait plus le nombre de fois où il avait dû soigner une foulure au poignet ou à la cheville, une entaille au doigt, un torticolis. En même temps la façon dont le remerciait sa petite amie lorsqu'elle s'en était remise avait toujours été particulièrement agréable, alors il n'allait certainement pas s'en plaindre. Pourtant, il ne s'était jamais retrouvé face à une femme qui était en train de perdre les eaux, bien sûr à l'hôpital il lui arrivait d'assister des accouchements lorsqu'on manquait de main d'œuvre dans le service, mais c'était toujours après la perte des eaux et ce n'était pas « sa femme » que cela concernait. Ici tout était différent, néanmoins il fut fidèle à lui même. Il ne paniqua pas un instant. Il voyait bien que Karyn souffrait mais pour elle, il devait conserver son calme, non seulement pour agir au mieux mais également pour l'apaiser elle. Il n'était jamais rassurant de voir quelqu'un paniquer lorsqu'on a besoin de cette personne plus qu'à n'importe quel autre instant.

    « Je t'emmène tout de suite à l'hôpital. Restes calme, tout va bien se passer, je ne te lâcherai pas. On va enfin rencontrer nos deux magnifiques bébés. »

    Les cris de douleur de Karyn avait de nouveau attirer l'attention de tous les clients du pub, Nate n'y fit pas attention. Il saisit Karyn à bout de bras et la souleva, la laissant s'accrocher à son cou et à ses épaules. Un serveur se chargea gentiment de leur prendre leurs manteaux et le sac de Karyn et leur emboîta le pas. Nate lança des « Poussez-vous » « Dégagez vous voyez pas qu'elle va accoucher, faite de la place bon sang laissez-nous passer » légèrement irrités. Vous avez peu de temps et besoin de faire vite et au lieu de s'écarter de votre passage pour vous aider les gens se massait devant vous, curieux de voir ce qu'il se passait et obstruant complètement le passage. Fort heureusement, le videur vint à la rescousse et aida Nate à passer en écartant la petite foule qui s'était formée autour d'eux, décidément, entre le photographe amateur de tout à l'heure et maintenant la foule, Nate commençait à bien l'aimer ce videur. Il sorti à l'air libre et héla un taxi, pas le temps de retourner à la voiture, elle était garée trop loin, pensez-vous, en plein centre de Rome ! Il installa Karyn à l'arrière, en lui demandant de respirer fort et de se concentrer sur les mouvements de sa respiration.

    « Hé là ! Elle va me salir tous mes sièges ! » lança le chauffeur
    « Si ce n'est que ça je vous paierai des sièges tout neufs. A l' hôpital ! Aller roulez ou c'est dans votre taxi ma femme va accoucher ! »

    Il n'avait pas trouvé d'autres terme approprié que « ma femme »,ma « petite amie va accoucher » aurait fait tellement étrange, comme s'ils étaient des étrangers l'un pour l'autre et qu'ils avaient fais des enfants par accident. Bon d'accord, les jumeaux étaient des accidents mais leurs parents se connaissaient depuis quatre ans et avaient étés fiancés. Ils étaient bien plus qu'un petit couple lambda et nouveau. Le terme « ma femme » décrivait beaucoup mieux leur couple que « ma petite amie » ou même « ma fiancée ». Le taxi démarra et fonça en direction de l'hôpital. Nate prit la main de Karyn, qu'elle serra bien trop fort à son goût mais dans sa situation, il ne pouvait pas lui en vouloir.

    « Allonge toi et pose ta tête sur mes genoux. Continue de respirer et ne pense qu'à cela, concentre toi, ferme les yeux, ne pense à rien d'autre qu'à ta respiration. Tout va bien aller, on y est bientôt... Voilà c'est bien, continu comme ça, tu te débrouilles très bien. »

    Karyn devait rester concentrée sur une seule chose et s'y accrocher pour tenir et oublier un peu sa douleur. Il savait que c'était plus facile à dire qu'à faire et s'il avait pu il lui aurait prit la totalité de sa douleur, mais il ne pouvait rien faire d'autre que parler et tenter de la rassurer. Le taxi les déposa en un temps record devant l'hôpital et Nate le rémunéra bien plus qu'il n'était nécessaire. Puis il sorti de la voiture et prit Karyn dans ses bras pour l'emmener en courant jusqu'au hall principal de l'hôpital en hurlant.

    « S'il vous plaît, ma femme va accoucher, il me faut quelqu'un d'urgence elle a déjà perdu les eaux. C'est une grosses de jumeaux ! »

    Un brancardier se précipita sur eux et aida le futur papa à installer Karyn sur sur le brancard. Ils furent vite rejoint par une sage femme et même par un chirurgien en pédiatrie. Dans les procédures habituelles, une sage femme et des infirmières suffisaient pour un accouchement, mais dans le cas d'un accouchement de jumeaux, plus délicat que les grosses normales, la présence d'un chirurgien spécialiste était requise. Nate la connaissait bien, Lucia, il l'avait déjà assisté lors de certaines opérations et le courant était bien passé entre eux, surtout parce que Nate ne snobait pas la pédiatrie comme le faisait beaucoup d'internes visant la cardio ou la neuro, des domaines plus « nobles » selon eux. Et puis, avec les enfants, Nate s'était toujours très bien débrouillé. Depuis la mort de Clara, Lucia avait insisté pour le prendre souvent avec elle. Nate ne voulait plus toucher d'enfants de peur de revivre le même traumatisme mais Lucia l'avait bousculé et en quelque sorte « brutalisé » pour qu'il travaille de nouveau en contact avec des enfants, histoire de lui redonner confiance en lui et de lui montrer qu'il en était capable. Grâce à elle, Nate pouvait à nouveau s'occuper, préparer et opérer un enfant. Lucia était âgée d'une quarantaine d'année, brune à fort caractère et d'apparence plutôt sympathique, elle savait se faire respecter des autres chirurgiens. Elle était douce avec ses patients mais ferme lorsqu'elle donnait des ordres, le chirurgien pédiatre idéal, elle faisait d'ailleurs la fierté de l'hôpital. Nate était rassuré, Karyn et les jumeaux étaient entre de bonnes mains.

    « Je peux assister à l'accouchement ? »
    « Bien sûr Nate mais tu connais les règles. Tu es ici en tant que père et conjoint, pas en tant que médecin. Tu nous laisses faire notre boulot, aujourd'hui c'est elle qui a besoin de toi, pas nous. Compris ? »
    « Cinq sur cinq »
    « Parfait, alors files te préparer et rejoins nous au bloc B2 »

    Nate acquiesça, posa ses lèvres sur le front de Karyn et lui assura qu'il serait de retour dans une minute. Puis il parti enfiler une blouse, des chaussures et un bonnet hygiénique prévus pour les invités futurs papas voulant assister à l'accouchement de leur femme. Deux minutes plus tard, il avait rejoint Karyn et toute l'équipe médicale dans le bloc B2. Il prit doucement la main de Karyn et la baisa avec amour.

    « Tout va bien se passer, on va avoir deux magnifiques bébés. Tu vas être une maman formidable mon amour ».
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MessageSujet: Re: Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate   Car jamais amour ne fut plus épique que celui de Nate & Karyn •• pv nate EmptySam 13 Mar - 21:16

    A coup sûr, à aucun moment, Karyn n’avait imaginé commencer son travail d’accouchement dans le Carré VIP du Frutta. Elle n’avait même pas envisagé un seul instant cette possibilité, ne serait ce parce qu’elle avait réussi un coup de force en faussant compagnie à Janaly. Bien sûr, elle savait pertinemment qu’elle était capable d’échapper à la vigilance pourtant digne de Cerbère de sa meilleure amie, mais elle savait aussi que la jeune femme avait tout comme elle un sacré caractère. Karyn en était sûre, si Nate n’avait pas pointé le bout de son nez à l’appart’ qu’elle partageait avec sa meilleure amie, c’est bel et bien cette dernière que la jeune femme aurait vu débarquer tout à l’heure et à l’heure qu’il est, elles seraient sûrement toutes les deux en route pour Testaccio, si elles n’étaient pas déjà rendus et que Janaly avait barricadé la jeune femme dans sa chambre. Elle aurait même été capable de pousser un meuble devant la porte, tout ça pour être sûre à 100 % que Karyn ne pourrait pas se faire une fois de plus la malle. Alors, oui, Karyn se savait capable d’arriver jusqu’ici, mais elle aurait pensé qu’elle n’aurait pas eu plus de 10 minutes ici seule sans que Janaly ne débarque. Avant, elle avait pensé que les enfants naissaient dans les roses et les choux, en fonction de leur sexe, mais bien vite cette certitude avait disparu de son esprit, merci ses grands frères ! Elle avait été toute fière de savoir la vérité bien avant les autres et de ne pas être rangée dans le lot des petites filles qui venaient toutes en même temps de découvrir que, parfois, les adultes mentent et inventent des histoires invraisemblables tout ça pour garder leurs petits secrets et pouvoir parler pendant des heures en tenant éloignés les enfants, comme s’ils tenaient absolument à leur signifier qu’ils étaient supérieurs, qu’ils n’appartenaient pas au même monde, qu’ils ne partageaient pas les mêmes valeurs. A peu près à la même époque, alors que ses frères avaient levé le voile sur ce genre de choses, Karyn avait compris que, dans la vie, on ne peut parfois pas tout prévoir, que la surprise nous attend toujours au tournant, et, qu’en plus, on n’imagine jamais assez bien de quoi sera fait notre futur. Alors, oui, perdre les eaux dans le Carré VIP faisait partie de tous ces moments imprévus, qui nous angoissent et nous font paniquer sur le moment, mais dont on rie bien volontiers après. Quoi que, pour le coup, à en voir Nate, la seule personne à être angoissée et paniquée, c’était bien elle. Si la jeune femme ne connaissait pas aussi bien le jeune homme, elle se serait dit que cela ne lui faisait strictement rien, mais elle savait qu’il était très professionnel, et que d’eux deux, il était celui qui avait les nerfs les mieux accrochés. Cela la rassurait, alors qu’elle était paradoxalement envahie d’une vague de peur et submergée par une déferlante de douleur. Elle n’aurait pas à s’en faire pour lui, ce qui était égoïste en réalité, mais elle savait simplement qu’elle pouvait compter sur lui, lui faire confiance, mettre la direction des affaires entre ses mains sans que jamais il ne les conduise tous deux, ou plutôt tous les 4 bientôt, droit dans le mur. Elle allait pouvoir s’en remettre totalement à lui, allait pouvoir prendre appui sur lui.

    D’ailleurs, Nate ne tarda pas un seul instant à prendre les reines de l’affaire en main, et si la jeune femme n’avait pas aussi mal et ne serait pas aussi fort les dents pour éviter de hurler encore plus fort et ameuter tout le quartier et non pas uniquement le Club, elle aurait fait un trait d’humour, lui aurait dit que, réellement, il était son chevalier servant. Mais elle s’en sentait à peine le cœur, parce que toutes les fibres de son être semblaient lui transmettre un seul et même message : mal, très mal ! Nate tentait de la rassurer, tout en lui assurant qu’il était là, qu’elle n’était pas seule, qu’il ne l’abandonnerait pas, ce dont la jeune femme était sûre, et elle arrivait quelque peu à reprendre son souffle. Les contractions n’étaient pas encore trop rapprochés, mais le mal provoqué par chacune d’elle semblait mettre un temps infini avant de disparaitre, comme si chaque contraction était suivie de mini répliques. La jeune femme ne présenta aucune résistance lorsque Nate la souleva et la prit dans ses bras, parce qu’elle savait que, de toute façon, elle ne sentait plus trop ses jambes. Elle passa ses bras autour de son cou et s’y agrippa de toutes ses forces, comme si sa vie en dépendait, ce qui était peut être exagéré, mais l’idée était tout de même là. Elle préféra fermer les yeux, pour ne plus rien voir des alentours et seulement se concentrer sur Nate, sur leurs futurs enfants, et sur la voix du jeune homme qui lui faisait un bien fou mine de rien. Sans trop réaliser ce qui s’était passé, bien qu’elle avait entendu Nate protester, et pas qu’un peu, contre tous ceux qui s’étaient mis sur sa route alors qu’il voulait sortir, Karyn se retrouva dans une voiture, un taxi, sûrement, puisqu’elle avait entendu la voix d’un homme qui se plaignait et que Nate avait parlé d’argent. C’est à cet instant là qu’elle réouvrit les yeux, prête à rembarrer le conducteur, mais elle se dit qu’elle ferait mieux d’économiser ses forces et que Nate avait très bien fait ça tout seul. Sauf qu’en rouvrant les yeux, une angoisse avait de nouveau submergée tout son être. Mais il l’avait appelé sa femme, et ça … Karyn ne pouvait pas bien expliquer ce qu’elle ressentit à cet instant là, mais son cœur s’emballa de plus belle alors qu’un sourire se dessinait sur ses lèvres, juste avant qu’une nouvelle contraction ne la traverse. Nate comprit qu’elle avait besoin d’elle, et se saisit d’autorité de sa main, qu’elle s’empressa de serrer de toutes ces forces. Après tout, Nate était résistant, comme il le disait souvent, et puis, peut être essayait elle de lui transmettre un peu de sa douleur, histoire qu’elle ne soit pas la seule à souffrir, allez savoir ! Elle hocha doucement la tête et s’exécuta lorsque Nate lui demanda de s’allonger et de poser la tête sur ses genoux. Elle ferma les yeux et se concentra sur ce cycle d’inspirations et d’expirations, comme il le lui avait dit. Il savait comment faire, bossant dans le médical, mais ce n’était pas pour cette raison qu’elle lui faisait tant confiance. Elle lui faisait confiance parce que … Parce qu’elle était « sa femme », comme il l’avait dit. Elle serrait les dents, au point d’en avoir mal à la mâchoire, et se laissait porter par la voix de Nate, par ça et ça seulement. Mais elle ne pouvait pas retenir des cris de douleurs, à chaque nouvelle contraction, comme elle ne pouvait également pas arrêter de serrer la main qu’elle tenait toujours. Les contractions se rapprochaient, mais la jeune femme savait que cela n’irait qu’en empirant. En attendant, elle était allongée dans un taxi, avec l’homme qu’elle aimait plus que tout, la seule et unique personne capable de faire, rien qu’en étant là et en parlant, en l’encourageant, que tout ceci soit moins dur, moins douloureux, moins pénible aussi … Mais malgré tout, la jeune femme ne voulait qu’une seule chose : que tout ceci se finisse au plus vite, parce que, bon sang, ce que ça faisait mal d’accoucher !



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