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 — chacun avec sa peine.

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MessageSujet: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyMar 9 Fév - 16:59


    CHACUN AVEC SA PEINE que le temps nous apprenne à nous aimer en frères.


    Aujourd'hui commençait comme un bon jour. Ugo s'était réveillé au petit matin dans sa chambre d'hôtel caressé par les timides rayons de soleil qui passaient à travers les carreaux d'une fenêtre dont il ne tirait jamais les rideaux. Voilà plusieurs semaines qu'il s'était "établi" à Rome autant que ses faibles moyens le lui permettait et bien que tout ce soit plutôt bien déroulé jusqu'ici, c'est la première fois qu'il se réveillait d'aussi belle humeur et ce, sans raisons particulières. Il avait alors décidé de maximiser cette journée et d'en profiter en ne faisant rien. Rien c'est plus où moins ce qu'il faisait dans la vie mais pour une fois, il avait décidé d'arrêter de retourner la situation qui était la sienne dans tout les sens possibles et imaginables et de simplement profiter de la ville comme il ne l'avait jamais fait avant. Il était né à Rome mais d'après ce que lui avait conté sa mère, il n'avait pas vécu une semaine entière ici et n'y avait jamais reposer le pied avant le concours de circonstances malheureuses qui l'avait poussé à boucler ses valises pour revenir dans sa ville natale, l'argent de son héritage lui épargnant une situation des plus inconfortable. Au contraire, depuis son arrivée en ville, Ugo avait le sentiment d'être enveloppé d'un voile rassurant, comme si cette ville dans laquelle il était né accueillait à bras ouverts le retour de son enfant. Si seulement il pouvait en aller de même pour son père biologique alors il pourrait se considérer comme enfin heureux depuis le triste décès de sa tendre mère.

    Pour meublé ses journées, Ugo s'était attaqué dès son arrivée à l'étude de la société romaine actuelle et précisément à la famille qu'il considérait unilatéralement comme la sienne: Les Giolitti. Grâce aux journaux qu'il lisaient tout les matins, les magasines, et surtout à la presse à scandale, il n'avait pas fallut trop de temps à Ugo pour avoir une vue d'ensemble de qui tirait quelle ficèle même si beaucoup de subtilités lui échappaient. Particulièrement, il aurait aimé connaitre l'origine de la guerre que menait les Giolitti contre les Spinelli. Et cette curiosité était loin d'être anodine, elle était même plutôt légitime car avant même d'avoir mit le nez dans son premier article de l'Osservatore, Ugo s'était fait un ami plutôt précieux à Rome, lequel était précieux dans tout les sens du terme puisqu'il ne s'agissait pas moins de Julian. Comme dans Julian Spinelli. Qui était l'es petit ami de cette soeur qu'il essayait d'approcher qui plus es. Pour avoir sut très tôt que la situation n'allait pas être simple en arrivant à Rome dans l'espoir de remuer la terre de ses origines, il était servi.

    Cependant il n'avait pas révéler à Julian son identité dans les moindres détails, bien sur que non. Lui honnete, et Julian peu friand de sa vie privée ayant lui même assez à faire avec la sienne, il s'était contenter de résumer la vérité: Ugo avait perdu sa mère et avait quitté Florence où il avait vécu jusque là dans le but de renouer contact avec son père. Point. Devenu clairement amis malgré la distance compréhensible, c'est Julian qui l'avait en quelque sorte pris sous son aile ou plus exactement encore, pris sur son compte en banque pour loger son nouvel ami à l'hotel. Une situation qui mettait Ugo plutôt mal à l'aise et qui ne pouvait pas durée. Il allait devoir se trouver un travail et là encore, Julian avait laissé sous entendre qu'il pourrait l'aider. Dans la politique, ce n'était pas la peine d'y penser une seule seconde. D'une, pour espérer lever un seul pied sur les marches du Senat, il fallait limite sortir littéralement de la cuisse de Jupiter, ce qui était en fait le cas, mais tout le monde l'ignorait et c'était dans l'intérêt d'Ugo de laisser les choses ainsi car de deux, avec l'assassinat du patriarche Spinelli, ce n'était vraiment, vraiment pas le moment. Ugo avait donc décider de laisser le temps au temps et puisqu'il se laissait plusieurs mois, voir une année complète avant que la situation l'autorise à faire le moindre mouvement en direction de son père, il fallait trouver autre chose pour s'occuper. La veille, il avait réussit à tomber sur l'information selon laquelle Maserati recherchai un nouveau testeur automobile à Rome. Excellent conducteur à défaut d'avoir fait des études en sciences politiques à l'université de Florence qui puissent lui ouvrir des portes fermées à double tour, il avait décidé de se débrouiller comme un grand, avait non seulement décrocher un entretient mais aussi réussi son entretient. Bien entendu voilà une place qui était abusivement convoité et il suffisait que le moindre mec un peu mieux pistonné que lui qui ne l'était pas du tout, ou mieux né se pointe pour qu'il lui passe devant. Ugo avait alors vite compris que s'il voulait assumer tout seul le coût de sa chambre d'hotel, il allait devoir demander à celui qui la lui payait de lui donner un petit coup de pouce.

    C'est ainsi que vers dix heure d'un très joli matin, Ugo qui attendait près de l'Opera en attendant que celui-ci ouvre, qu'il puisse consulter le programme, était assit à la terrasse d'un café ou il pianotait sur son nouveau téléphone un message à l'intention de Julian pour qu'il appuie la candidature d'Ugo chez le constructeur automobile. C'était la première fois qu'Ugo avait un téléphone portable, qui en plus attention, recevait les mails et avec lequel il pouvait surfer sur internet pour se renseigner sur les faits et gestes de tout Rome. Le grand luxe pour lui qui n'avait pas encore d'ordinateur. Dans sa folie technologique, il s'était aussi offert un iPod dans lequel il avait transférer son indispensable musique. Lui qui ne se considérait pas vraiment musicien mais tout de même instrumentiste, il se disait qu'il pourrait aussi tenter de se trouver une place de pianiste résidant dans quelconque restaurant de la ville si il ne décrochait pas la place chez Maserati. Si au contraire il était embauché, il allait même avoir le droit à une voiture. Bon c'est pas comme si Ugo arrivait d'une campagne sans ADSL et ou il fallait monter dans une charette tirée par des boeufs pour aller à l'université, mais quand même.

    Il reposa son téléphone sur la petite table de la terrasse du café et termina son expresso. Il n'était pas pressé pour la réponse de Julian surtout que ce dernier, à cette heure-ci, devait encore dormir. Le pauvre garçon ne vivait pas la plus heureuse des situations, il avait besoin de temps. Le temps...ca prend du temps, mais il faut être patient et tout arrive alors à point à celui qui à sut attendre. Ugo allait interpeller le serveur pour demander un autre café quand une passante attira son attention au milieu des cinquante qu'il venait de voir passer sans leur prêter particulièrement attention et les cinquante prochaines qu'il n'allait pas voir puisqu'il rangeait déjà ses affaires dans la poche de sa veste et laissait l'argent nécessaire pour payer sa commande plus le pourboire. Il allait partir, il allait la suivre. Qui donc ? Sara Giolitti. Tout le monde savait qui était cette jeune fille puisqu'elle était en couverture de tout les magasines à scandales, tout le monde s'intéressait à sa vie de Princesse, puisqu'elle était la fille de Paolo Giolitti. Pour Ugo, sa vie l'intéressait plus qu'elle n'intéressait les autres puisque par extension, il s'agissait surtout de sa soeur. Il avait déjà eu l'occasion de l'approcher plusieurs fois depuis son arrivé à Rome, jamais de lui parler. Une situation à laquelle il n'avait pas forcément envi de remédier tout de suite puisqu'il aurait été bien incapable de savoir quoi lui dire. Pourtant, elle comptait tellement pour lui.

    Elle était une partie de sa famille, tout ce qu'il lui restait. Une petite soeur en plus, lui qui aurait été ravi de ne pas rester fils unique quand il vivait avec sa mère. Oui, cette inconnue il avait déjà énormément d'affection pour elle, et il ressentait un besoin de la protéger pour avoir lu les magasines à son sujet. De protection à proprement parlé elle n'en avait surement pas besoin, mais d'un grand frère ? Sans nul doute elle avait de très bons amis, peut être même un qu'elle considérait déjà comme tel ? Ce genre de détails de la vie privé de Sara, Ugo les ignoraient encore et cela ne faisait que renforcer l'angoisse qui surgissait quand il se heurtait à la possibilité que personne ici n'avait besoin de lui. Loin de se laisser abattre plus longtemps, lui qui avait toujours une force très positive en lui, il décidait donc de la suivre discrètement, comme il l'avait fait quelques jours plus tôt. Peut être étais-ce trop tôt dans la journée, peut être qu'il n'y avait rien à son sujet à se mettre sous la dent, peut être encore que les gens se lassaient un peu, quoi qu'il en soit, Ugo était ravi de constater qu'il n'y avait aucuns de ses vautours de Papparazzis qui tournait autour de sa soeur. D'un pas dansant et les mains dans les poches, il la suivait donc d'un pas raisonnable, regardant même quelques vitrines de magasins au passage. Il ne voulait même pas lui parler, car il savait que ce jour viendrais, il voulait juste apprécier le fait de se savoir aussi proche de quelqu'un de cette famille qu'il voulait tant.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

AGE : 24 ans
MESSAGES : 1913
ARRIVÉE LE : 01/03/2009
EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin.
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— chacun avec sa peine. 6439563

"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

AVATAR : kristen stew
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DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.

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MessageSujet: Re: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyMer 10 Fév - 0:29


    Et une journée de plus. Ce fut la première pensée qui frôla l'esprit de Sara lorsqu'elle entrouvrit une paupière sur sa chambre baignée de lumière. Une journée de plus, et une journée ensoleillée en prime. De quoi ravir le commun des mortels dont elle avait de plus en plus l'impression d'être exclue. Elle ne vivait pas vraiment, elle avait plus le sentiment de survivre, laissant les jours s'égrainer sans avoir de contrôle dessus. Elle n'avait pas envie qu'ils passent plus vite ou moins vite, elle n'avait pas vraiment d'envie, sinon celle de dormir un peu plus, et d'oublier à quel point sa vie était pourrie. Refermant les paupières, elle chercha à retrouver le sommeil et son pouvoir anesthésiant sur ses pensées, ses regrets, ses remords. Mais c'était sans compter l'intervention de sa charmante cousine qui avait décidé de préparer le petit déjeuner en musique. Non, mais sérieusement, avait-on idée de mettre la musique aussi fort à... 8h ?! Non mais elle était folle, elle ? Personne n'avait l'autorisation de réveiller sa majesté Sara Tosca Giolitti avant 14h de l'après-midi, sous peine de se retrouver guillotiné sur le champs ! Haaaa, la guillotine ! Sara en serait presque à regretter la Monarchie de droit Divin, durant laquelle un claquement de doigt et un simple "Qu'on la mène à l'échafaud !" lui aurait suffit à poursuivre une nuit tranquille et à se débarrasser de son encombrante cousine d'un même geste. Non pas qu'elle ne l'apprécie pas... Elle aimait bien sa cousine, durant leur enfance elles avaient même été proches, mais disons qu'elle tombait plutôt mal, dans une période où Sara ne souhaitait qu'une chose : être seule et attendre la mort -rien que ça-. Mais son père, Môssieur Paolo Giolitti himself, avait décrété que sa charmante nièce résiderait sous la surveillance de sa non moins charmante fille à laquelle il n'adressait plus la parole. Chouette ! C'était à se demandé s'il n'avait pas souhaité l'inverse, à savoir qu'Angela surveille Sara et rende des comptes à Papa-Bogoss ! C'était aussi pour ça que Sara n'appréciait que moyennement la présence de sa cousine dans son home sweet home ! Elle avait la fâcheuse impression qu'il s'agissait d'une espionne à la solde de son père qui s'était invitée entre ses murs, dernier refuge de Sara dans sa vie de merde. Même l'oreiller coincé au-dessus de sa tête, la brunette ne parvenait à ignorer la voix de Mike Jagger hurlant qu'il voyait une porte et la repeignait en noir. Tiens, Sara aussi avait envie de faire pareil ! Jetant son oreiller à travers la pièce, renversant au passage le superbe vase en porcelaine de Chine offert par Pôpa pour s'excuser de son absence aux 22 ans de sa fille, elle se leva d'un bond, et traversa la pièce d'un pas furieux. Lorsqu'elle ouvrit la porte, la musique se fit plus forte, plus imposante, et en plus du son, elle avait l'image de surcroît ! L'image de sa cousine se dandinant sur les Rolling Stones un plumeau Swiffer à la main en éliminant un peu de poussière par-ci, un peu de poussière par-là. Sara en oublia presque qu'il était 8h du matin, qu'elle n'avait dormit que 4 petites heures, et qu'elle était furax. Le spectacle était bien trop déconcertant pour qu'elle parvienne à tenir rancune à sa cousine. Toutefois, elle traversa le salon sans un "bonjour", ni même un regard, histoire de bien faire comprendre à Angie qu'elle était encore furax il y a 10 secondes, et s'avança vers la cuisine qui embaumait le café, d'une allure princière. Enfin, autant princière que le permettait le tee-shirt trop grand et le caleçon d'homme qu'elle portait en guise de pyjama, derniers vestiges de feu-sa relation avec l'héritier Spinelli.

    Tout ce dont Sara avait besoin le matin, et encore plus lorsqu'il était vraiment le matin, genre 8h, c'était de sa dose de caféine ! Héritage gustatif familiale ! Toute petite elle avait voulu faire comme papa qui s'enfilait tasse sur tasse de ce liquide sombre et amère. Alors elle avait commencé à le siroter en douce, jusqu'à ce qu'Ana, sa nourrice et accessoirement maman de substitution la surprenne et la mette à la Ricoré, histoire qu'elle puisse imiter son père sans se détruire le cerveau. Plus tard le vrai café avait remplacé la chicoré, et aujourd'hui elle avait besoin de son litre par jour pour survivre. Comme papa. Après une première tasse elle retrouva l'usage de son cerveau, et émit un grognement lorsqu'Angie osa lui lancer un "Je ne t'ai pas réveillé au moins ?"... Non, tu penses ! J'étais entrain de tricoter des chaussettes pour les Grumeaux Moretto-Lorisse tout en faisant mon Yoga pendant que j'apprenais le japonais à l'aide de mon CD d'apprentissage à domicile ! Heureusement pour Angela, ce ne fut qu'après la deuxième tasse que Sara retrouva complétement l'usage de sa langue, alors que la cousine avait déjà redisparue dans le salon, où elle hurlait sur "Satisfaction" ! Ironique pour une jeune femme n'ayant jamais connu le loup. Elle ne devait pas avoir conscience du véritable message de cette chanson, of course. La brune s'enfila sa troisième tasse en feuilletant le courrier du jour. Factures, factures, factures, Vogue version U.S, factures, invitation à une réception en l'honneur d'une sombre inconnue pour une toute aussi sombre occasion, factures, Osservatore du mois de février. Sara l'ouvrit. Elle avait conscience de se faire du mal pour rien, mais c'était plus fort qu'elle, il fallait qu'elle sache ce qu'il faisait, qui il voyait. Peut être cherchait-elle à se convaincre qu'elle avait eu raison de l'envoyer bouler après sa pseudo déclaration lors de la réception d'anniversaire de... c'était quoi son nom déjà ? Pfff, rien à faire. Elle n'aurait jamais dû s'y rendre de toutes manières, encore moins au bras de Théo ! Bad, bad, bad idea ! Cela avait entrainé un mini scandale lorsque Julian, ivre mort avait sous-entendu qu'alors que lui restait sage, elle elle s'envoyait en l'air avec le premier dépravé qui passe. Alors qu'il l'avait quitté depuis 4 mois, déjà ! Non, mais c'était l'hôpital qui se fout de la charité ! Comme si elle allait rester sagement à attendre qu'il reprenne ses esprits alors qu'elle le voyait à la une de l'Osservatore avec une fille différente chaque soir ! Et il osait prétendre qu'il l'aimait ? Qu'il était dingue d'elle ? Et qu'il faisait ça pour son bien ? Ouai, c'est ça ! Alors qu'il n'avait pas donné signe de vie depuis 4 mois ? Même pas un texto, rien ? C'était juste de l'avoir vu au bras d'un autre qui l'avait rendu fou ! Tant qu'elle vivait recluse dans son appartement, il n'avait pas eu a éprouver de jalousie, mais ce soir-là, il avait pété son câble. Non, il ne l'aimait pas. C'était juste un politicien à la con, un baratineur professionnel ! Un mini Paolo Giolitti ! Dieu qu'elle pouvait détester la Politique ! Cette connerie de Sénat qui lui avait volé son père et son homme ! Froissant le papier de mauvaise qualité après être tombée sur l'article "Et pendant ce temps-là ? Où est Charlie Sara ?" qui se moquait du fait qu'elle n'avait fait qu'une apparition publique depuis sa rupture d'avec Spinelli, elle envoya ce torchon, tissu de connerie dans la poubelle, et s'enfila une quatrième tasse caféinée d'une traite, avant de rejoindre sa chambre comme une furie !

    Ils voulaient de l'apparition publique ? Ils allaient en avoir ! Non, mais oh ! Elle n'allait pas devenir l'ermite de Rome, la recluse des beaux quartiers quand même ! Elle n'allait pas laisser Julian gagner et faire croire à tout le monde qu'un Spinelli avait détruit une Giolitti trop naïve !! Bon, ok, c'était vrai, il l'avait détruit, et ok, son nom n'avait rien à voir dans l'histoire. Sara n'en avait rien à battre de vieilles rivalités datant de Mathusalem et dont tout le monde ignorait les raisons ! Mais elle ne laisserait pas les journaux titrer dans ce sens ! Elle ne laisserait pas sa famille être montrée du doigt sous prétexte qu'elle avait offert son coeur au mauvais gars ! Enfilant un jean à l'arrache, puis un pull avec les manches duquel elle se débattit pendant plusieurs minutes, elle se décida à aller faire un tour dans la grande ville hostile ! Même pas peur, nah ! Il fallait qu'elle prenne l'air, qu'elle se change les idées, qu'elle s'épuise un peu plus le temps qu'Angie cesse de chanter en gesticulant, afin de regagner son lit un peu plus tard dans la matinée. Ce fut pieds nus, en sautillant pour finir de rentrer dans son jean et en fermant les boutons en grimaçant, que Sara réintégra le salon où sa cousine l'observait avec surprise. Sara ? Habillée ? Avant 18h ? Wahou ! Miracle ! La jeune femme passa ses doigts dans ses cheveux en guise de coiffage, enfila son manteau et ses bottes motardes par-dessus son jean, sans prendre la peine de bien rentrer le vêtement dedans, noua son épaisse écharpe autour de son cou, enfonça son bonnet sur sa tête, et chaussa ses rayban avant de claquer la porte en hurlant, à l'attention d'Angie, qu'elle allait chercher les croissants. Les croissants, sa cousine risquait de ne pas en voir la couleur avant très longtemps, car Sara dépassa rapidement la boulangerie qui faisait l'angle de la rue, et poursuivit en direction d'Aventini. Elle enfonça ses mains dans ses poches, et son visage dans son écharpe. Elle n'était pas méconnaissable, mais presque, et espérait qu'on lui foutrait la paix pendant un petit bout de temps. De toutes manières, elle serait toujours assez vite repérée par ces maudits paparazzi ! Heureusement, ils avaient renoncé à camper devant chez elle. Après plusieurs mois d'hibernation, ils s'étaient rendu à l'évidence, Sara ne sortirait plus de chez elle, alors autant aller ferrer un autre gros poisson plutôt que de perdre son temps et son argent à attendre que la rebelle du quartier daigne faire une apparition. S'ils restaient devant Zampino, à présent c'était plus dans l'espoir de croiser Karyn ou Nate. Mais ils devaient déjà être partis tout les deux, puisqu'il n'y avait pas eu l'ombre d'un objectif devant l'immeuble.

    Sara ne savait pas trop où elle allait, elle voulait juste se promener un peu, changer d'air, voir du paysage. Elle eut la surprise de constater que ses pas l'avaient amenés devant l'imposant bâtiment hébergeant l'Opéra. Le lieu favori de l'héritière. Une passion qu'elle partageait avec sa mère. Sa vraie mère, celle qui l'avait éjecté de ses entrailles avant de s'acharner à lui pourrir la vie. Elle préférait se dire qu'elle avait hérité ce goût de son père qui l'avait initiée à Mozart, Schubert, Fauré, Ravel, Saint-Saëns, Debussy, Lully et Rossini, mais aussi à la danse classique en l'appelant "ma petite ballerine" dès qu'elle rentrait de son cours de danse durant son enfance. Jamais elle n'avouerait avoir un trait commun avec sa génitrice ! Jamais ! Sara s'immobilisa devant les lourdes grilles qui resteraient closes jusqu'aux 11 coups du campanile du quartier. Elle ferma les yeux, et soupira doucement en extirpant son visage de l'épaisse maille de son écharpe. Après sa chambre, voilà bien l'autre lieu où elle se sentait le plus en paix. Elle comprenait qu'inconsciemment, ses pieds l'y eut conduit. Dommage que ce soit fermé, elle serait bien allée faire un petite tour dans la loge que son père louait à l'année. Elle rouvrit les yeux avec une nouvelle envie : Une cigarette !! Elle fouilla dans la poche de son manteau, mais rien ! Elle était partie sans son sac, et c'était dans ce même sac qu'elle avait abandonné son paquet. Crotte ! Jetant un regard à la ronde, elle remarqua un tabac de l'autre côté de la place. Fouillant un peu plus ses poches, elle trouva un billet de 50€ roulé en boule. Il fallait vraiment être une Giolitti pour oublier un billet de 50 dans la poche de son manteau. A croire que ça poussait sur les arbres ces trucs là ! Elle accéléra le pas en direction de la petite boutique coincée entre deux magasins de fringues. Mais bientôt, sans trop comprendre pourquoi, elle eut le sentiment d'être épiée. A croire qu'elle avait développé un 6ème sens pour ce genre de chose, à force d'être suivie depuis l'enfance. Bof, elle s'attendait à ne pas passer incognito toute la journée, de toutes manières. Sans plus y prêter attention, elle traversa la rue, obligeant plusieurs voitures à piler sur son passage, car mademoiselle ne traversait pas sur les clous ! Bah non, ça lui aurait fait faire un détour. D'un coup d'oeil discret elle avisa la personne qui la suivait. Et dans la foule matinale elle repéra un visage qui ne lui était pas totalement inconnu. Un grand brun qu'elle avait déjà croisé d'après ses souvenirs. Cela dit, il n'avait pas d'appareil photo. Elle devait se tromper. Elle s'engouffra dans bar-tabac, où règnait une ambiance échauffée malgré l'heure précoce. A croire que les ivrognes buvaient dès l'aube. Avec un pincement au coeur elle pensa à Julian. Est-ce qu'il était venu ici lorsqu'il fuyait l'appartement pour s'adonner à la boisson ? Est-ce que ce bar avait été son repaire pendant toute la période où il avait bu en douce ? Peu importe ! Maintenant il ne se cachait plus. Maintenant il ne vivait plus avec elle. Maintenant il ne l'aimait plus. Elle secoua la tête pour chasser ses pensées, et demanda un paquet de marlboro light au vendeur ventripotent. En attendant qu'il compte et qu'il lui rende la monnaie -à croire qu'il n'avait jamais vu un billet de 50 de sa vie- Sara se tourna vers la rue, et eut la surprise de constater que le grand brun à l'allure familière s'était arrêté devant le tabac. Il faisait mine d'observer la vitrine du magasin mitoyen, mais Sara n'était pas dupe : Il l'attendait elle ! Mais qu'est-ce qu'il lui voulait ? Il n'était même pas paparazzi ! Ou alors un super mauvais qui avait oublié son appareil ! Rapidement elle se rappela pourquoi il lui semblait familier. Elle l'avait vu sur le marché, quand Karyn l'avait entrainé avec elle pour assouvir son envie de poisson frais. Puis devant le Sénat quand, malgré les réticences d'Angie, elle avait tenté d'aller voir son père pour arranger les choses. Elle s'était dégonflée au dernier moment, mais c'était une autre histoire. Au final, elle se rendait compte que soit ce type par un incroyable concours de circonstance avait le même planning qu'elle, soit il la suivait... pour une raison inconnue. Qu'est-ce qu'il lui voulait à la fin ? Lassée d'attendre sa monnaie, elle s'empara du paquet, et annonça au vendeur qu'il pouvait tout garder. 50€ le paquet de clopes, ça faisait cher le cancer des poumons, ça ! Elle sortie du bar, et s'élança dans la rue, passant en trombe devant l'inconnu, bien déterminée à s'assurer qu'il la suivait bien. Elle retraversa la route sous un concert de klaxon, et se laissa happer par la foule de romains se rendant au travail. Elle s'alluma sa cigarette tout en jetant un coup d'oeil discret par dessus son épaule, s'assurant que le brun la suivait toujours. Bingo ! Il était à une distance raisonnable d'elle, mais sans conteste, il marchait dans ses pas... Sara traversa la place, et sortie de la foule à l'angle de l'Opéra. Quelques secondes plus tard, le brun fit de même. Elle accéléra encore un peu le pas, sans pour autant se mettre à courir, juste pour isoler son obsessionnel compulsif personnel. Elle avait bien l'intention de le piéger, de le prendre la main dans le sac et de lui mettre le nez dans son caca !

    Bifurquant à la dernière minute, elle s'engagea dans une ruelle déserte sur la droite. Il y avait bien quelques péquenauds, mais rien à voir avec la foule de la place. Rapidement elle entendit le pas de l'homme résonner derrière elle, bruit qui fut renvoyé en écho par les hauts murs des bâtiments encadrant la ruelle. Elle avait de l'avance sur lui, mais accéléra encore un peu, et tourna rapidement une nouvelle fois sur la droite. Elle se trouvait dans l'impasse située juste derrière l'Opéra. Elle connaissait l'endroit comme sa poche, et savait qu'à quelques mètres elle trouverait un large encadrement de porte dans lequel elle pourrait dissimuler sa silhouette fine. En deux secondes, le coeur battant la chamade, elle se retrouva le dos plaqué contre la porte en bois massif, l'oreille à l'affût du moindre bruit annonçant une visite. Cela ne tarda pas, il ne fallut que quelques secondes à l'homme pour tourner dans l'impasse à son tour, et s'y engager en faisant claquer ses talons sur le pavé. Il s'approchait. Peut être cherchait-il à savoir par où elle avait disparu. Bientôt elle sentit sa présence à quelques centimètres d'elle. Il était tout proche de la porte, il allait découvrir sa cachette. Il fallait qu'elle agisse avant. Aussi, elle jaillit tel un diable de sa boîte, et se planta devant lui, les bras croisés devant sa poitrine, l'oeil noir.
    « Pourquoi tu me suis ? » Lança-t-elle sans introduction préalables, fière d'avoir réussi à le pièger ! Il ne pouvait plus nier la suivre, sinon que ferait-il dans cette impasse déserte, sans témoins, sans rien d'autre à faire que poignarder ou violer une héritière connue de tous. Ho, ho, ho ! Stop ! Pourquoi d'un seul coup ce petit piège sonnait comme une très très mauvaise idée ? Maintenant qu'elle était coincée entre le mur du fond de l'impasse et le corps de son poursuivant qui lui bloquait l'accès à la sortie, elle se disait que c'était pas forcément l'idée du siècle. Et sa bombe lacrymo ? Dans son sac à main, à la maison ! Et merde !
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MessageSujet: Re: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyJeu 11 Fév - 16:08

    Jamais il n'aurait pensé une seule seconde qu'il aurait pu passer pour un psychopathe si Sara venait à se rendre compte qu'il était en train de la suivre, sans faire trop d'efforts de discrétion qui plus est. Il aurait peut-être du mais voilà, c'était un trait du caractère de Ugo qui prédominait en toutes circonstances. Persuadé de ne rien faire de mal, puisque de toute façon ce n'était pas le genre de la maison, il avait ce côté innocent, insouciant et parfois naïf qui allait finir par lui porter préjudice un jour où l'autre, surtout dans la jungle qui était à présent la sienne. Il repensait alors avec tendresses à sa mère lorsqu'elle hôchait la tête en signe de désapprobation sans pour autant se séparer de son sourire bienveillant à l'encontre de son fils unique. Elle avait bien tenté de lui faire la leçon une où deux fois mais elle avait fini par abandonner. L'expérience des uns ne profite jamais aux autres et tant qu'il ne s'était pas mit dans la merde une fois pour toute il ne pourrait pas apprendre à être moins transparent. Ou plus transparent justement, car la moindre personne avec un peu de jugeote et l'habitude d'être traquée comme l'était Sara allait se rendre très rapidement compte qu'il était en train de lui coller au train. Le doute s'installant enfin dans l'esprit du jeune homme ce n'est pas pour autant qu'il mit un terme à sa petite « promenade » matinale. Il se contentait simplement de garder une bonne distance et de s'arrêter de manière plus ponctuelle devant les vitrines des magasins, genre.

    Quitte à être repéré autant être repéré à une distance suffisante, après tout, qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir lui dire si elle venait à le confronter ? Cela paraissait bien trop tôt et pourtant inutile de préciser qu'Ugo s'était imaginé la scène un milliard de fois et l'avait étudié sous tous les angles possibles. Et sans surprises dans tous les cas, quelque-soit l'excuse ou la vérité qu'il aurait pu lui donner, dans son imagination Sara n'avait jamais été très heureuse de faire sa connaissance alors pourquoi devrait-il en être autrement dans le monde réel ? De retour dans le moment présent, Ugo se rendait compte que Sara était un vrai danger public, soit parce qu'elle essayait effectivement de lui échapper, soit parce qu'elle s'en foutait tout simplement, quoi qu'il en soit elle traversait les rues vraiment n'importe comment quitte à mettre en danger sa sécurité, celle des automobilistes mais, surtout, à essuyer quelques gros coups de klaxon. Au lieu de déclencher chez Ugo une envie de lui faire la morale comme tout grand-frère l'aurait fait pour sa soeur, il était déjà tellement attendri et rallié à sa cause qu'en emboitant le pas désorganisé de Sara pour traverser, il fit un grand geste au conducteur de la Mercedes qui s'énervait. Un grand geste qui voulait dire « quoi t'es pas content tu n'as qu'à faire plus attention et dégages avec ton allemande. » Comme tout bon pote l'aurait fait pour son amie.

    Peut être qu'elle était là, cette solution qui étrangement n'avais jamais éffleuré l'imaginaire d'Ugo avant ce jour. Peut être que sa seule chance de connexion avec Sara, c'était de sympathiser avec elle, plutôt que d'attendre que la vérité sur son compte éclate au grand jour au risque de braquer tout le monde contre lui sans la moindre indulgence. Bien sûr dit comme ça, c'était la bonne idée, sauf qu'une fois de plus c'était de Sara Giolitti dont il était question. On ne devien pas « ami » avec la Princesse de Rome en allant lui taper la causette au hasard dans la rue, surtout après l'avoir suivi comme il le faisait. Si elle lui demandait pourquoi il était en train de la suivre, il y avait peu de chance pour qu'un « je me disais qu'on pourrait être ami » fasse l'affaire. Damn.

    Ugo avait l'impression d'être dans un de ces épisodes de The Buried Life de MTV US, ce show qu'il regardait parfois sur l'écran plat de sa chambre d'hôtel parce qu'il lui plaisait bien. Une équipe de caméraman suivaient un groupe de jeunes adultes qui avaient fait une liste d'une centaine de trucs plus ou moins barges à faire avant de mourir en se posant la question « si tu devais mourir demain qu'est-ce que tu voudrais faire aujourd'hui ? ». Dans le dernier épisode qu'Ugo avait regardé, un des mecs voulait inviter la fille de ses rêves à sortir avec lui et cette fille en question, n'était autre que la star hollywoodienne féminine la plus hot du moment. Et ces cons, ils avaient réussi à s'incruster à l'avant première d'un de ses films, à décrocher des pass VIP comme ça, à se balader sur le tapis rouge et bien entendu à approcher la fille en question. Voilà qui inspirait Ugo dans ses élants de positive attitude. Avant de mourir il voulait 1) être proche de sa soeur.Peut importe les sacrés obstacles qui allaient se dresser devant lui.

    Personnellement proche bien sûr car physiquement proche, ça c'était fait. Pendant qu'il rêvait d'un jour où il pourrait entrer à ses côtés chez ce petit buraliste pour qu'elle aille y acheter ses clopes, il regardait les miniatures dans un magasin de modélisme en attendant que Sara sorte. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'est qu'elle se remete à traverser la route sans précaution et cette fois, à une vitesse qui portait à croire qu'elle avait bien remarqué qu'il était en train de la suivre et qu'elle aimerait bien qu'il la laisse tranquille. Il l'aurait bien fait, il se serait arrêté de la suivre le temps d'élaborer un plan un peu plus précis pour la prochaine fois que leur routes devaient se croiser mais inconsciemment, dans sa précipitation, elle venait de lui offrir une bonne raison de continuer à la suivre. Ne prenant pas trop le temps de réfléchir de peur de la perdre de vue, Ugo se baissa pour ramasser cette occasion et s'engouffra au milieu du trafic qui devenait de plus en plus dense au fil des minutes qui rapprochaient la capitale romaine de l'ouverture de tous ses magasins et bureaux. Quelle belle équipe il faisaient à eux deux, ils réussiraient bien à provoquer un accident d'ici la fin de la journée.

    Il ne comprenait pas trop où est-ce que Sara courrait comme ça, son sens de l'orientation était pour le moins incohérent, mais par contre il était rapide et Ugo devait presser le pas pour être sur de ne pas la perdre au milieu de la foule de travailleurs et dans les petites ruelles adjacentes à l'Opera à proximité duquel ils étaient déjà revenus. Son pas ne se fit plus lent que lorsqu'il se retrouva à l'entrée d'une petite impasse où il aurait pu jurer l'avoir vu entrer, mais il ne la voyait plus, comme si elle s'était évaporée alors qu'il n'y avait à priori aucun moyen de sortir par l'autre côté. Il se mit à marcher d'une allure normale, les mains dans les poches comme s'il cherchait uniquement à se rendre à l'autre bout pour une raison inconnue et visiblement bancale. Et c'est comme ça qu'il se fit prendre par surprise. Déboulée de nulle part, enfin, d'un renfoncement sombre dans lequel il ne l'aurait jamais vu s'il n'y avait pas été mettre le nez, Sara se jeta devant lui comme on se jette devant un train sauf que les rôles s'inversaient et qu'il devenait clairement celui qui était menacé par le regard furieux de la jeune femme qui demandait des explications sans détour sur ce qu'il pouvait bien être en train de foutre à la suivre comme ça depuis tout à l'heure. Oups.

    Sa réponse qu'il avait grâce à elle eu le temps de préparer se fit attendre, car il était certes pris par surprise mais surtout, c'était la première fois qu'il faisait face à Sara et qu'il allait pouvoir lui adresser la parole. Première et peut être dernière fois, il n'avait pas le droit à l'erreur. Il aurait vraiment aimé que cela se fasse dans des circonstances un peu plus confortables mais, si c'était de cette façon que ça devait se passer alors qu'il en soit ainsi. Il pris sur lui pour ne pas se mettre à bafouiller lamentablement sa réponse et s'inventa un air assuré et déterminé. Mademoiselle attendait sa réponse avec un air tout aussi décidé que le sien et Ugo découvrit la trace ce petit quelque chose dans le regard presque unique. à la fois apeuré mais robuste, courageux, orné d'une touche de fiereté. Le même qu'il avait dans ses propres pupilles, indice extra subtile mais irréfutable de leur lien de parenté. Ugo essayait de ne pas sourire à cette découverte et avant de dégainer son accent florentin, plongea simplement la main dans la poche de sa veste pour en sortir quelque chose qui ne se dévoila à Sara qu'une fois qu'il avait desseré son poing pour lui présenter l'objet. Il s'agissait d'un petit rectangle de metal froid qui tenait dans le creux de la main et qui brillait malgré le manque de lumière dans l'impasse.

    Vous l’avez perdu devant le Mama Lucia café.

    Un briquet ? Oui, mais pas le pauvre Zippo orné d'un tribal de mauvais goût qu'on se fou dans la poche avant de se barrer chez soit pour aller partager son aubaine avec le monde entier en s'inscrivant au groupe Facebook "trouver des trucs trop bien par terre", non. En Or massif rose 18 carrats et beaucoup, pas loin d'une centaine de diamants incrustés dessus il s'agissait d'un Dupont à 25 000 euros. Impressionnant. Mensonge numéro 1, elle l'avait perdu en sortant du bureau de tabac un peu plus tôt, alors qu'il avait commencé à la suivre depuis le fameux café en question, ceci dit elle ne s'en était pas rendu compte alors le mensonge devait passer facilement, surtout avec une excuse de cette valeure. Car si Ugo avait été le méchant de l'histoire, il l'aurait gardé le Dupont de la reine, pour aller le revendre au marché noir puisqu'en plus il était gravé du nom de sa propriétaire. Elle l'avait reçu en cadeau, sans doute.Où se l'était offert toute seule, allez savoir. Dans tout les cas, elle ne devait pas avoir très envie de le perdre.

    Désolé si je vous ai fait peur. Vous alliez tellement vite.

    Et entre les voitures en plus, mais il se garda bien de le luidire car il était un peu trop tôt pour commencer à jouer les protecteurs, surtout qu'elle allait peut-être se demander quel genre de mec trouve quelque chose de cette valeur monétaire dans la rue et le retourne à sa propriétaire comme ça, dans le monde où l'honnêteté désintéressée est en voie d'éxtermination. Sara devait se dire qu'il attendait une récompense en retour. Pas du tout. Ok, à la base il la suivait et le briquet lui a simplement fourni une bonne excuse de le faire, donc il n'était pas superbement honnête dans sa démarche. Mais puisque ce n'était pas le cas il ne voulait pas non plus qu'elle pense qu'il attendait une récompense pour avoir rapporté son briquet à son illustre propriétaire. Alors, il fit quelques pas en arrière en affichant un sourire timide.

    Bonne journée.

    Il ne faisait que suivre sa logique. Il n'allait pas rester là à lui faire la discussion et encore moins l'inviter à prendre un caf' sans risquer de faire passer l'image du mec intéressé qu'il voulait éviter. Quand leurs chemins se croiseraient à nouveau, peut être qu'elle se souviendrait de lui de manière positive et qu'il serait plus facile de l'aborder ? C'est ce sur quoi il comptait, en tout cas, en s'éloignant de cette fille qu'il avait attendu pendant si longtemps et qu'il était loin d'être aussi facile de quitter. Sa soeur, son sang.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

AGE : 24 ans
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EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
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— chacun avec sa peine. 6439563

"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

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DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.

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MessageSujet: Re: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyVen 12 Fév - 1:10


    Pourquoi fallait-il toujours qu'elle se foute elle-même dans un nid à emmerde ? Sa témérité n'avait d'égal que sa stupidité ! A chaque fois, elle fonçait tête baissée sans prendre conscience du danger. Elle ne s'en rendait compte que plus tard, lorsqu'elle se retrouvait à ne plus pouvoir faire marche arrière. Elle n'était pas spécialement très sûre d'elle, juste inconsciente. Pourtant combien de fois son père le lui avait répété ? "Évite de sortir seule ! Garde toujours ton portable sur toi ! Ne t'éloigne pas des rues fréquentées ! Et si tu vois un type louche, fuis à toutes jambes !" Elle avait entendu ça durant toute son adolescence, après qu'elle eut refusé qu'on lui colle un gorille aux basques. Non, mais sérieusement, est-ce qu'elle avait la tête d'une Lindsay Lohan ou d'une Paris Hilton pour se trimballer dans les rues de Rome avec un molosse patibulaire écartant les passants sur son chemin ? Giolitti Senior avait tendance à toujours trop s'inquiéter, pour tout, au point d'imaginer des solutions extrêmes pour veiller à la sécurité de sa fille. Des solutions idiotes surtout ! On était pas à Hollywood, et à part quelques paparazzi du dimanche, personne ne venait s'en prendre à elle. Il était bien trop prudent, et elle était bien trop tête brûlée ! Comme cette fois, après une soirée trop arrosée avec Karyn, quand elle s'était limite jetée sur une voiture en pensant que l'Osservatore se planquait dedans. Elle s'était mise à hurler, à tabasser la tôle du véhicule, à insulter le type à l'intérieur, alors qu'il était près de 4h du matin et que l'avenue était déserte. Ca aurait pu être n'importe qui, puisque ce n'était pas un paparazzi -il n'y avait pas eu de photos dans les journaux, suite à cet évenement-, ça aurait pu être un tueur sanguinaire, un serial killeur ou un kidnappeur songeant au pactole que lui rapporterait la rafle d'une Giolitti et d'une Moretto imbibées. Mais encore une fois elle n'avait pensé à rien d'autre qu'à la fureur qui s'était emparée d'elle, ce besoin vital qu'on lui foute la paix, qu'on la laisse se retourner la tête et noyer son chagrin sans qu'elle ne soit jugée et épinglée en une des magazine à scandales ! Merde à la fin ! Elle voulait être une fille normale pour une fois ! Elle n'avait plus la force de jouer au chat et à la souris avec eux, ou de les utiliser pour servir ses intérêts personnels, elle voulait qu'on la laisse tranquille ! A chaque fois c'était cette petite zone de son cerveau qui s'allumait et lui faisait péter son câble ! Alors, Sara Giolitti se transformait en Xena Princesse guerrière. Sauf qu'elle avait pas ses cuisses, ni sa poitrine, ni sa force, et qu'elle préfèrait les hommes. Ouai, en gros elle n'avait absolument rien en commun avec Xena, sauf qu'elle était persuadée d'être aussi stratège et combattante qu'elle, jusqu'au moment où elle réalisait qu'elle était dans la merde. Et là, elle était dans une merde intersidérale !

    Mais pourquoi ? Pourquoi ? N'avait-elle pas écouté son père ? "Ne t'éloigne pas des rues fréquentées !"... heu... raté ! "Si tu vois un type louche, fuis à toutes jambes !"... heu... je suppose qu'il ne voulait pas dire "Fuis pour l'attirer vers toi, hein ? "Garde toujours ton portable sur toi !"... Poche droite ? Rien ! Poche gauche ? Rien ! Et meeeeeeeerde ! Et si elle hurlait ? Est-ce que quelqu'un l'entendrait ? Mais pourquoi ? Pourquoi s'était-elle isolée dans cette impasse avec lui ? L'adrénaline lui bousillait les neurones ou quoi ? Alors elle prit la bonne résolution d'aller consulter un psy pour soigner son problème de dépendance à la mise en danger... Enfin, si elle survivait à ce petit détour bucolique ! Elle promena son regard autour d'elle, discrètement, cherchant une issue quelconque. Mais il n'y avait que cette porte en bois contre laquelle elle s'était cachée, et qu'elle savait fermée à double tour. Derrière elle, le mur devait approcher les 2m50, et juste devant des poubelles et des bennes. Si elle prenait de l'élan et sautait sur les poubelles, peut être qu'elle parviendrait à s'accrocher en haut du mur, et passer de l'autre côté ? STOP ! Putain Sara, combien de fois il faudra te le dire ? Tu . n'es . pas . Xena ! Alors elle reporta son attention sur l'inconnu super calme, lui, et entreprit de graver son visage dans son esprit pour le futur portrait robot qu'elle devrait fournir à la police une fois qu'on aurait retrouvé son corps dans une des bennes, et qu'elle serait sortie du coma. Enfin, ça c'était dans le meilleur des cas, évidemment. Il était plutôt pas mal dans son genre. Elle avait du mal à évaluer le physique d'un homme depuis.... depuis que l'autre crétin de Spinelli avait brouiller tous ses radars en la forçant à ne voir plus que lui dans ses fantasmes. Ouai, même après son départ. Mais bon, elle n'était pas totalement aveugle non plus, et remarquait bien que son inconnu ne devait pas avoir de mal avec les filles. Elle nota quelque chose d'étrange en lui. Un truc familier. Mais elle ne parvenait pas à mettre le doigt dessus. Comme si ses traits lui disaient quelque chose et... la rassurait. Elle déraillait complétement ! En plus de s'isoler avec un dangereux déséquilibré dans une impasse déserte, voilà qu'elle lui trouvait quelque chose de rassurant et d'apaisant. Elle devait rester sur ses gardes, prête à hurler. D'ailleurs, c'est ce qu'elle s'apprêtait à faire en le voyant plonger sa main dans sa poche, allant certainement chercher la lame de 25 cm qu'il y avait planqué. Et merde ! Elle allait mourir juste à côté des poubelles ! Génial ! Les journaux allaient rivaliser de gros titres ironiques ! Il tendit son bras devant lui, poing serré, et malgré l'improbabilité qu'il cache un si grand couteau dans ce petit espace, elle eut tout de même un mouvement de recul lorsqu'il déplia ses doigts.

    Elle avait une paupière close et le visage tourné de trois quart, comme si elle s'attendait à ce que l'objet lui explose à la tête. Mais en observant plus attentivement, elle identifia rapidement ce qui gisait dans la paume de son pseudo agresseur. Son Dupont !! Machinalement, elle fouilla ses poches à la recherche de son briquet, comme s'il y avait une possibilité, même infime, que ce type mente, qu'il y ait un deuxième Dupont tout pareil que le sien, et qu'il prétende l'avoir trouvé par terre, juste pour qu'elle s'approche et que baaaaaaam, coup de taser, à terre la Giolitti ! La blague du taser étant quand même plus vraisemblable que l'option bon samaritain trouvant le pactole sur le sol et suivant une idiote se prenant pour Xena sur plus de 800 mètres pour le lui remettre, Sara fouilla une deuxième fois ses poches, avant de se rendre à l'évidence, c'était bien son briquet qu'il tenait en main. Il disait qu'elle l'avait perdu devant Mamma Lucia, alors qu'elle se souvenait s'être allumé une cigarette en sortant du bureau de tabac. Elle n'était pas repassée devant le café ensuite, si ? Dans sa course folle, peut être, après tout. Quel intérêt de lui mentir sur un détail aussi insignifiant ? Toutefois, elle ne bougeait toujours pas, le laissant se geler la main pendant qu'elle l'observait avec curiosité. Est-ce qu'il avait conscience du prix de ce petit truc ? 26 955€, très exactement ! Elle s'était renseignée sur le prix après l'avoir reçu en cadeau, elle avait cherché à savoir à quel prix son père estimait le fait d'avoir raté sa remise de diplôme à Naples, quelques années plus tôt. Quel genre d'idiot lui ramènerait cette petite fortune plutôt que de fuir avec son butin ? Un provincial visiblement, à en entendre son accent. Il s'excusait de lui avoir fait peur et elle se sentit incroyablement conne. Elle l'avait baladé à travers la place, lui avait tendu un piège, lui avait presque sauté dessus en criant "Tadaaaaam" juste pour lui prouver qu'elle était plus maligne que lui, et tout ça pourquoi ? Juste parce qu'il voulait lui rendre son briquet ? Mon dieu, Sara, tu t'es jamais sentie plus conne qu'en cet instant ? Ôtant un gant de sa main, elle s'approcha, puis étendit le bras, et attrapa le briquet en évitant tout contact avec la peau de l'inconnu. On est jamais trop prudent (dit la fille qui se met elle-même en danger et se monte un scénario digne de Colombo dans sa tête.). Elle releva les yeux vers lui, et recula à nouveau en fourrant l'objet précieux dans sa poche. « Merci... » Marmonna-t-elle timidement sans trop savoir ce qu'elle était censée faire ensuite. Devait-elle lui offrir quelque chose en échange ? Devait-elle se présenter ? Devait-elle lui expliquer la valeur sentimentale de l'objet qu'il lui avait rapporter ? Ou lui sauter au cou de manière exubérante et totalement déplacée juste pour lui montrer à quel point elle lui était reconnaissante de son geste ? Elle n'en savait rien ! C'était bien la première fois que ce genre de truc lui arrivait, et pourtant elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait oublié ou perdu son portable et autre effets personnel bien moins onéreux que celui-ci. « Beaucoup ? » ajouta-t-elle de manière à savoir s'il allait ce contenter de ça. Oui, visiblement, puisqu'il esquissa un petit sourire, et s'éloigna en reculant, lui souhaitant une bonne journée.

    Elle se contenta d'un signe de tête, incapable d'ajouter un mot de plus, l'observant s'éloigner en se répétant en boucle qu'elle venait de faire la plus étrange rencontre de sa vie. Ce type était un alien ou quoi ? Ou alors un type déboulé d'une société secrète fondée sur l'honnêteté, la bonté, et tout et tout ? Il planquait des ailes sous sa parka ? Est-ce qu'il avait un nombril ? C'est alors qu'elle l'observait disparaître à l'angle de l'impasse que son cul se mit à vibrer. Oui, oui, je sais ce que vous pensez, mais non ! C'était son portable dans la poche arrière de son jean qui vibrait. Tout à l'heure elle avait fouillé les poches de son manteau, mais avait oublié celles de son pantalon. Après avoir lâché un petit cri de surprise, elle se contorsionna pour récupérer l'engin, et ouvrit le texto qu'elle venait de recevoir. Ludmilla. Qu'est-ce que lui voulait cette garce ? Encore la rencarder sur Dario sévissant en ville ? Le message contenait un simple mot : "C'est qui, lui ?" suivit d'un lien sur lequel Sara cliqua avec curiosité. La photo mit quelques secondes à s'afficher. D'abord le bonnet, puis le front, les sourcils... Elle n'en avait pas besoin de plus pour reconnaître Julian. A quel petit jeu pervers jouait Ludmilla ? La brune était tellement focalisée sur Julian, qu'elle ne fit pas attention à l'homme à ses côtés, qui à présent s'affichait en plein écran sur son portable. Elle remarqua à quel point il était souriant, à quel point il semblait heureux. Elle remarqua le verre d'alcool qu'il avait à la main. Puis elle remarqua que pour une fois, ce n'était pas sur l'épaule d'une fille qu'il posait sa main, mais sur celle d'un... Wahoooo ! C'est quoi ce bordel, p'tain de merde ! Le samaritain ! Son samaritain ! Là ! A côté de Julian ! Se fendant la poire comme s'ils étaient potes depuis des siècles ! Oula ! Wait a minute Mister Postman ! Ils se connaissaient ? Ils se fréquentaient ? Ils se foutaient de sa gueule ?! Mode parano : ON ! Ce n'était pas une coïncidence ! Le fait qu'il se trouve là, avec elle, dans cette impasse, et là, avec Julian, à un... vernissage ? Lancement d'un magazine ? Bref, on s'en fout ! A présent elle se rappelait pourquoi elle avait su qu'il la suivait elle ! Parce qu'il avait déjà fait pareil au marché et devant le Sénat ! Elle avait perdu quoi cette fois-là ? Sa culotte ! Wooohooo, fous-toi pas d'ma gueule le chevelu ! Il la suivait ! Il la suivait pour le compte de Julian ! C'te blague ! Si ça se trouve il avait même piqué son briquet pour avoir un alibi, un moyen de l'accoster ! Mais pourquoi était-il partit si facilement alors ? C'était un subtil ! Il attendait de lui retomber dessus "par hasard" pour l'aborder de nouveau ! A moins qu'il ne se contente de la suivre, et que maintenant qu'il était repéré il allait annoncer la mauvaise nouvelle à son boss, qui allait s'empresser de trouver un autre type ! Mais oui ! C'était forcément ça ! Tout collait ! P'tain, elle pouvait pas laisser faire sans rien dire ! Julian voulait se payer sa tronche ? Elle allait lui rendre la monnaie de sa pièce ! Se contentant d'un simple "Mon frère !" en réponse pour Ludmilla (si elle savait à quel point elle était dans le vrai !), elle s'empressa de relever la tête vers le bout de l'impasse.

    Évidemment, il n'y était plus ! Il avait disparu depuis longtemps ! Il fallait qu'elle le rattrape ! Jetant son portable dans sa poche, elle se lança à sa poursuite et dérapa à l'angle pour s'engouffrer dans la ruelle ramenant sur la place de l'Opéra. Elle ne distinguait plus sa silhouette sombre nulle part, il devait déjà être dans la foule sortant de la bouche de métro. Sara se mit à courir dans la ruelle, regagnant la place à toutes jambes, ne s'arrêtant qu'une fois qu'elle fut happée par la foule. Elle resta immobile au milieu du ballet des riverains qui la bousculait sur leur passage, alors qu'elle tournait sur elle-même, scrutant chaque individus ressemblant de prêt ou de loin à son inconnu. Maintenant sa mèche sur le sommet de son crâne afin de dégager son regard, elle commençait à perdre patience. Non, c'était trop con de le perdre maintenant. Mais lorsque la foule se désépaissie, après que la marée humaine eut regagnée les rames souterraines, elle le vit réapparaître, du moins son dos, qui s'éloignait de plus en plus d'elle. Alors elle se remit à courir, sachant où aller à présent, et sans réellement comprendre pourquoi elle faisait ça, elle hurla... « Attends !! ». Évidemment, il se retourna. Évidemment, il s'arrêta. Et pendant une fraction de secondes, Sara entrevit un léger sourire sur ses lèvres. Non, mais quelle conne ! Elle n'aurait pas pu attendre d'être à son niveau pour l'interpeller ? Elle avait l'air de quoi, là, à lui courir après ? Vraiment courir en plus, ce n'était pas une image ! Pathétique ! Mais le mal était fait. Elle s'arrêta une fois à sa hauteur, et peina à reprendre son souffle. Bingo ! Maintenant il savait qu'elle courait depuis un moment. Le joues et le nez rouges, elle le regarda sans rien dire. Elle avait la respiration bien trop folle pour parler. Et puis, qu'allait-elle lui dire ? Merde ! Pourquoi elle n'avait pas réfléchit à ça avant de lui hurler de l'attendre ? « Laisse-moi t'offrir un café... » s'entendit-elle bafouiller maladroitement. Crétine ! « Je m'appelle Sara. » ajouta-t-elle précipitamment, attendant qu'il se présente à son tour. Double crétine ! Comme s'il ignorait son prénom ! Même s'il ne lisait pas la presse, il avait dû voir le prénom gravé sur le Dupont. Elle avait l'air de quoi, là ? D'une folle ? D'une idiote ? C'était pas gagner pour rendre la monnaie de sa pièce à Julian !
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MessageSujet: Re: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyLun 22 Fév - 17:52

    Tout en marchant rapidement, Ugo enfonçait ses mains dans ses poches pour se protéger du froid malgré le soleil qui perçait en ce début de matinée, confortant Ugo dans son sentiment que la journée était bien partie. Elle n'aurait pas put commencer mieux d'ailleurs et il lui coutait beaucoup de sang froid pour partir sans se retourner. Il n'était, malgré les apparences, pas aussi aisé pour lui de tourner les talons devant Sara. Tournant ensuite à l'angle de la petite impasse qu'il avait quitté, Ugo étouffait volontairement les divagations de son cerveau qui décidément, avait beaucoup de mal à se faire à l'idée qu'après avoir attendu aussi longtemps l'occasion d'approcher Sara, il faille s'en éloigner aussi rapidement. La meilleure technique pour arrêter de se faire du mal en réfléchissant à des situations dont les réponses ne peuvent être apportés que par le temps, consistait à sortir son lecteur mp3, de mettre les écouteurs dans ses oreilles avec le volume à fond et de marcher droit devant la tête haute. C'est que qu'il fit en sortant son nouvel iPod qui devait s'arrêter sur un morceau de piano qu'il affectionnait tout autant que le film auquel il appartenait, un film français, sur la beauté de la vie dans sa plus grande simplicité. Il en ressenti sa gorge se nouée. La perspective d'une vie simple et tranquille semblait s'évanouir derrière lui depuis qu'il avait posé le premier pied sur les pavés romains. Oh c'est sur, dans la simplicité étant donné ses moyens financiers actuels, il y vivait encore. En revanche, tranquillement ce n'était plus possible. Il s'était engagé sur une voie mouvementée et il n'allait pas tarder à en distinguer la partie visible de l'iceberg.

    Ugo se dirigeait à présent vers l'Opéra qui n'allait pas tarder à ouvrir ses portes. C'était bien le style de la maison de s'intéresser à ce genre de divertissements, que beaucoup de personnes de son age jugerait dépassés. Et que ce soit au Théâtre, à l'Opéra ou bien même dans le plus simple des cinémas pour y découvrir le dernier film à l'a mode, c'était des plaisirs qu'Ugo appréciait en solitaire, quitte à passer pour un looser non accompagné. Il n'avait pas de gêne à s'offrir ce genre d'activité, quand il n'était pas cloitré chez lui à lire de plus ou moins sombres ouvrages ou à jouer du Piano, le seul Art concret qu'il pratiquait encore qu'il ne se considérait même pas comme musicien, mais comme simple instrumentiste, fausse modestie où humilité sincère, allez savoir.

    En chemin vers l'Opéra, son portable se mit à vibrer sur sa main qu'il cherchait à réchauffer dans ses poches. Cela lui paraissait peu probable que l'expéditeur de ce message puisse être Julian à cette heure de la journée et pourtant il fallait se rendre à l'évidence. Dans son joli Blackberry tout neuf, Julian était la seule vraie personne faisant parti de son répertoire, les quelques autres numéros appartenant à la société de taxis privée à laquelle il avait accès et là encore, inutile de préciser grâce à qui, de son hôtel et d'autres numéros dit "utilitaires". C'est donc avec étonnement mais sans grande surprise qu'il ouvrit un message dont l'auteur était effectivement Julian qui se contentait d'un "OK" pour lui faire comprendre que cette histoire de boulot dans l'automobile serait réglé d'ici la fin de la journée. Ugo lui renvoya un simple merci avant de replonger dans sa contemplation du moment présent. Ou des quelques minutes précédentes pour être plus exact. Il avait beau essayer de ne pas s'embaler, il ne pouvait pas empêcher son coeur de se serrer quand il repensait à sa demi soeur, les circonstances et le contexte de leur première rencontre concrète.

    C'était une toute nouvelle vie qui s'ouvrait devant lui alors que concrètement il n'avait pas chercher à améliorer sa vie autrement qu'en partant à la recherche de l'amour de sa famille. Il avait fait la bonne rencontre au bon moment en la personne de Julian mais il pouvait voir arriver le cumulus au dessus de cette amitié. Sa famille, qui n'était pas encore officiellement la sienne mais sa famille tout de même, n'était pas tout à fait pour la coalition avec les Spinelli et pour l'avoir tenté, comme tout Rome s'en amusait, Sara en avait fait les frais. Est-ce qu'il allait lui aussi un jour devoir choisir entre son amitié encore naissante avec Julian et sa famille ? Voilà une perspective qui s'avérerait bien cruelle mais avec laquelle il allait falloir composer. Son histoire était un mélange savant de Remi sans famille et de la petite Princesse...Sarah. Le pauvre gamin qui part à l'aveuglette à la recherche de sa famille, qui sait déjà qu'il vas galérer et que personne ne lui fera de cadeau, alors qu'il est le fils ainé de Paolo Giolitti, excusez du peu.

    Son téléphone portable vibra pour la seconde fois et cette fois c'est les sourcils froncés qu'Ugo le ressorti de sa poche, définitivement convaincu que ce n'était pas son pote qui lui renvoyait une politesse du style "de rien". Effectivement, il ne s'agissait pas d'un sms mais d'un email qu'Ugo ouvrit pour y découvrir un lien. Son abonnement aux updates de l'Osservatore, le meilleur moyen de rester dans le bain de la jeunesse Romaine et ainsi éviter de passer pour Caveman quand il était invité à fréquenter cette même jeunesse placardée sans scrupule aucuns sur les pages virtuelles du forum de l'Osservatore. Ce qu'il découvrait faisait froid dans le dos tant il officialisait son grand débarquement à Rome. Ne retenant pas le "deja" qui s'échappait de ses lèvres, il pris le soin de lire l'article qui accompagnait une photo de lui en compagnie du si affectueusement nommé JOMG, lors d'une soirée où il avait invité Ugo qui ne savait toujours pas en quel honneur cette fête avait eu lieu.Quoi qu'il en soit, bien que son grand début, peu être un peu prématuré, dans l'Osservatore n'avais rien de la cruauté à laquelle on pouvait s'attendre de la part de son auteur, son introduction dans de telles circonstances allait attiser la curiosité des gens en sa "faveur" jusqu'au jour fatidique où l'article aurait pour titre "Le fils caché de Paolo Giolitti" et encore, pour rester poli. Ugo commençait même à en devenir parano...Et si Sarah était abonnée à l'Osservatore ? Si elle venait de lire comme lui le dernier article ?Est-ce qu'elle serait du genre à se tenir informée d'un ramassis d'ordures dont la plupart la concernait directement qui plus est ? Il n'avais aucun moyen de le savoir si ce n'est d'attendre une prochaine rencontre durant laquelle il imaginait déjà que Sara allait prendre grand soin de l'éviter. Après le fiasco de sa relation à la base interdite avec Julian, il n'y aurait rien d'étonnant à ce qu'elle refuse d'entrer en contact avec ses connaissances. Pour quoi faire si ce n'est se faire du mal ?

    Et contre toute attente, cette fameuse prochaine rencontre eu lieu bien plus rapidement que ce qu'il était en train d'imaginer. Quittant les écouteurs de son lecteur mp3 il prit soin de le ranger tout en traversant la place de l'Opéra dans le but de monter les marches du bâtiment. Exercice plus difficile qu'il n'y parraissait au milieu de toute cette foule qui tentait de se fayer un passage, chacun dans une direction différente de l'autre. S'extirpant avec succès de la marrée humaine, Ugo hocha la tête d'incrédulité afin d'accelérer le pas. C'est alors qu'il entendit quelqu'un LUI demander d'attendre. Malgré le chaos ambiant, son instinct l'avait arrêté et lui avait dit de se retourner. Inconsciemment il avait du reconnaitre la voix de Sara ou tout simplement il s'était fait un film furtif dans lequel elle était derrière lui à essayer de le rattraper. Le film se transformant en réalité sans transition, il commençait à apréhender les raisons pour lesquelles elle s'était lancée à sa poursuite. Elle avait du voir l'article de l'Osservatore, et elle était venu lui hurler dessus en lui demandant des demandes d'explications.

    Raté. Déjà sceptique sur le fait qu'ELLE ai couru sur plusieurs mètres pour le retrouver, ses yeux ne firent que s'agrandir d'avantage quand elle lui proposait de son souffle désordonné d'aller prendre un café. Alors...elle voulais simplement le remercier d'avoir rapporté son Dupont ? Même si cette idée faisait craquer les rouages elle n'était pas tout à fait à exclure. Après tout Sara avait reçu une éducation des plus carrés et pour preuve, elle se présentait à lui alors que personne ici n'ignorait qui elle était. Pure politesse, à laquelle il se devait de répondre aussi.

    Pao...Ugo. Enchanté.

    Quel gros crétin. Il n'aimait pas mentir mais il y avait certaines précautions à prendre dans cette ville, dépendament de qui ont est et à qui on s'adresse. Techniquement, il ne mentait même pas. Sur son acte de naissance il était inscrit noir sur blanc et dans l'ordre officiel: Paolo - Ugo - Mangano. Après presque deux decenies à se présenter formellement de la sorte, il avait beau préférer se faire appeller Ugo, il avait garder ce réflexe consistant à s'annoncer le plus clairement possible pour éviter toute confusion. Hors, il était préférable dans le cadre tel qu'il l'était quand il se présentait officiellement à Sara, d'éviter de laisser tomber le moindre indice concernant son identité par inadvertance, aussi insignifiant celui ci puisse parraître. Des Paolo il y en avait à la pelle, comment pouvait elle deviner qu'il portait le prénom de leur père. Dans le doute il s'était rattrapé avec une adresse discutable, elle n'était pas débile, elle aurait sans doute relevé une hésitation qui n'aurait jamais due avoir lieu d'être. Trop tard, il n'y avait plus qu'à passer le plus rapidement possible à la page suivante, next.

    Et bien, d'accord allons prendre un café.

    Et qu'est-ce qu'il pouvait répondre d'autre ? Refuser et passer à coté de l'occasion innespérée de faire plus ample connaissance avec Sara ? Jamais de la vie il aurait fallut être vraiment bon à rien pour choisir une telle option. Il vas sans dire, pourtant, que d'accepter cette invitation le mettait mal à l'aise et il aurait voulut ajouter que c'était lui qui l'invitait mais ca ne se faisait pas vraiment si ? Après tout c'est elle qui souhaitait lui offrir quelque chose pour le remercier. Elle n'avais certainement pas idée de la valeur que cette proposition relativement anodine représentait aux yeux d'Ugo, tout comme il était loin de comprendre que ce geste de la part de Sara n'était pas du tout innocent.
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Sara T. Giolitti
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I

AGE : 24 ans
MESSAGES : 1913
ARRIVÉE LE : 01/03/2009
EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi.
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— chacun avec sa peine. 6439563

"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"

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MessageSujet: Re: — chacun avec sa peine.   — chacun avec sa peine. EmptyJeu 25 Fév - 5:03

    "Tintintin tindindin tin Toudoudou Toudoudou, toudou !" Voilà ce qui se déroulait dans le crâne de Sara alors qu'elle courait après le jeune brun croisé quelques secondes plus tôt dans une sinistre impasse. "Sara Tosca Giolitti, votre Mission, si vous l'acceptez, est de retrouver votre espion et de tirer de lui toutes les informations qui pourront être utile à l'Agence." Oui Chef ! Bien Chef ! "Attention, aucun échec ne sera toléré ! Ce message s'autodétruira dans 15 secondes !" Oula, doucement Coco ! Va pas m'faire exploser la tête, s'il te plait ! Bien évidemment elle acceptait cette mission qu'elle s'était fixée dès qu'elle avait compris que le samaritain sauveur de Dupont n'était autre qu'un espion à la solde de son ex. La brune n'avait jamais eu une vie calme et sereine, ce qui expliquait peut être qu'elle ne voyait rien d'inimaginable dans le petit scénario cousu de fil blanc qu'elle s'était monté en quinze secondes. Après tout, elle venait d'avoir la preuve que le brun était comme cul et chemise avec Julian, et qui était ami avec Julian ne pouvait l'être avec elle, enfin sauf Karyn et Nate, mais ils étaient des amis de longues dates. Pour ce qui est des nouveaux amis, ceux d'après la rupture, lequel d'entre eux aurait dans l'idée de se montrer sympathique avec les deux camps ? Elle ne doutait pas un instant que Julian devait s'en donner à coeur joie pour répandre sa bile sur son compte. A moins qu'il ne parle pas d'elle ? Se pouvait-il qu'il ne parle plus d'elle, qu'il ne pense plus à elle, qu'il l'ait zappé de sa vie comme il l'avait déjà fait avec des centaines d'autres ? Non ! Non, ce serait tirer un trait et cracher sur tout ce qu'ils avaient vécu ensemble, tout ce qu'ils s'étaient dit, tout ce qu'ils s'étaient promis, même si sur ce dernier point, il avait déjà retourné sa veste. Et puis il y avait la déclaration qu'il lui avait faite à la soirée. Même si cela remontait à plus d'un mois, il ne pouvait pas être passé à autre chose si vite. Au contraire, elle pensait même que c'était ce qui avait motivé le fait qu'il la fasse suivre. Il s'était montré tellement jaloux ce soir-là, ça expliquait peut être la présence de l'autre brun très bizarre. C'était la seule explication possible, parce que soyons franc, un pote de Julian qui trouve le Dupont de son ex maléfique dans la rue, ne se précipite pas à sa suite dans un dédale de ruelle afin de le lui restituer gentiment. Impensable ! Alors maintenant, c'était la suivie qui était devenue suiveuse, et qui courait comme une dératée sur la place de l'opéra afin de rattraper l'inconnu sur les marches de ce dernier. Il allait à l'opéra ? Assez étonnant, elle pensait être la seule de cette génération à s'intéresser à cet univers. Quoi ? Il étudiait ses goûts en prime ? Ce mec était décidément très très louche. Heureusement, elle était sur le coup.

    Bon, ok, elle n'était pas super douée en matière de subtilité, puisqu'après lui avoir couru après comme une fashionista après la dernière paire de Louboutin dans une solderie à -70%, voilà qu'elle s'entendait lui proposer un café entre deux souffles et en bafouillant. Il allait finir par croire qu'elle avait les hormones en furie et qu'elle s'apprêtait à lui sauter dessus dans un coin sombre. Surtout que sa réputation la précédait. Enfin, son ancienne réputation, mais chassez le naturel, il revient au galop, n'est-ce pas ce qu'on dit ? Évidemment, elle n'avait pas l'intention de lui sauter dessus ! Évidemment, aucune pensée un tant soit peu orientée ne lui avait effleuré l'esprit. Mais est-ce qu'il le savait ? En tous cas, il semblait étonné par sa démarche. On le serait à moins. Depuis quand Sara Giolitti courait ? Depuis quand courait-elle après un modeste inconnu ? Depuis quand notait-elle la présence d'un monde autour d'elle ? Impensable, elle était tellement nombriliste ! Enfin, c'est ce que disait la Presse, et ce que devaient penser les gens se retournant sur leur duo étrange, elle essoufflée, lui sonné. Et lorsqu'il ouvrit les lèvres pour se présenter à son tour, son état se confirma. Il connaissait pas son propre prénom ou quoi ? Paougo ? Sérieusement ? Perplexe, Sara pencha son visage sur le côté, l'observant avec curiosité. C'était qui ce type qui n'était même pas capable de donner son prénom ? Ceci dit, elle n'eut pas le temps de se pencher plus avant sur son problème d'identité, puisqu'il enchaîna en acceptant son invitation. Ce fut au tour de Sara de paraître étonnée. A quoi s'attendait-elle ? A peu près à tout sauf à ce qu'il accepte. N'était-il pas censé décliner et courir informer Julian de la tournure qu'avaient pris les évènements ? A moins qu'il ne saisisse l'occasion pour l'espionner de manière plus personnelle ? Et dire que c'était elle qui venait de lui en offrir l'opportunité !! A moins qu'elle ne le manipule à son tour et lui balance de fausses info à ressortir à l'autre crétin qui se prenait pour Big Brother ! « Allons-y alors, Pao-Ugo ! » S'entendit-elle répondre dans un sourire carnassier, tout en s'emparant d'un bras qu'il ne lui proposait absolument pas, et s'y agrippant comme si elle craignait qu'il ne tente de s'échapper de son emprise. On est jamais trop prudente ! Maintenant qu'elle le tenait, elle n'allait pas le laisser s'envoler.

    Solidement arrimée à son bras, ils fendirent la foule, et étrangement, maintenant on les laissait passer, comme s'ils dégageaient une sorte de prestance, une aura de respect qui obligeait la foule respectueuse ou craintive, à se fendre en deux pour leur faire place. Marrant, c'était l'effet qu'elle produisait avant, au temps de sa splendeur, ou lorsqu'elle était avec son père. Se pouvait-il qu'il suffise qu'un homme soit à son bras pour que les gens la respecte ? Dans ce cas, pourquoi ça ne faisait jamais ça quand elle était avec Dario ? Est-ce que cette foule sentait quelque chose qui lui échappait encore ? Bof, fallait vraiment qu'elle arrête de se mater des épisodes de Vampires Diaries le soir, ça lui montait au cerveau ! Par pure précaution, elle jeta quand même un coup d'oeil en coin à son accompagnateur. Il était pâlichon, mais rien de bien anormal en plein hiver, et puis on était en plein jour. STOP ! Ok, à partir de ce soir, elle résiliait son abonnement à Allostreaming ! « Tu allais à l'opéra ? » Lui demanda-t-elle à brûle pourpoint, en levant son bras libre afin d'immobiliser la circulation et traverser en dehors des clous. Voilà une question intéressante qui avait le mérite d'engager la conversation et qui lui permettait d'en apprendre un peu plus sur son samaritain espion. Elle lançait les hostilités de manière innocente, c'est ce qu'elle faisait de mieux dans la vie. Toutefois, il n'était pas évident de tenir une conversation au milieu de tout ce chaos sonore, entre la rumeur de la foule jacassante et la circulation klaxonnante. Aussi fut-elle ravie de pouvoir s'engouffrer dans le commerce florissant de Mamma Lucia ! A peine les portes refermées derrière eux, le chaos cessa, faisant place à une douce musique d'ambiance et le cliquetis des cuillères tintant contre la faïence. Sara ne lâcha pas le bras de sa proie pour autant, et continua de s'accrocher à lui tout en se dirigeant vers la vieille femme qui se tenait derrière le comptoir, le sourire avenant. Ses cheveux grisonnants remontés dans un chignon approximatif, une mèche sur laquelle elle soufflait pour éviter qu'elle lui barre le visage, Lucia souriait aux deux nouveaux venus. Elle connaissait bien Sara, non pas qu'elle se penche spécialement sur la presse à scandales, mais plutôt parce que le café de la vieille femme était devenu une sorte de quartier général depuis que son père l'y avait initié à l'aube de ses 10 ans, en sortant d'une représentation matinale de l'opéra. «Tosca ! » Elle avait prit la vilaine habitude de Paolo, de l'appeler par son deuxième prénom. « Cela faisait un moment que je ne t'avais pas vu ! Je m'inquiétais tellement que j'ai demandé de tes nouvelles à ton père ! » Reprit-elle sans se départir de son sourire, et en sortant une tasse de derrière son comptoir. « Mon père ? Quand ? » S'exclama soudainement Sara, coupant presque la parole à la vieille femme. « Hier. » Répondit cette dernière, un peu surprise par la réaction de la jeune femme. « Il se rendait à la première de Falstaff, et comme à son habitude, il est venu prendre son café ici, avant le début de la représentation. Pourquoi ? » Sara détourna les yeux un instant, le temps de se refaire une contenance, puis reporta son attention sur la vieille tenancière, un sourire de façade aux lèvres. « Non, pour rien, juste comme ça. » Et dire qu'elle avait hésité à se rendre à cette première, mais qu'à la dernière minute elle avait renoncé à quitter ses draps et la douce sécurité de son appartement. Au moins elle aurait eu l'occasion de se retrouver coincée avec lui dans une loge, et ce pendant 3h ! Alors il aurait bien été obligé de lui parler et de rompre ce silence bien trop douloureux. Pourquoi l'assistante de Paolo ne lui avait pas dit qu'il y serait ? « Tu ne me présente pas ton ami ? » Perça la voix de Lucia, tirant Sara de ses sombres pensées. La jeune femme secoua légèrement la tête, comme pour reprendre ses esprits, puis recomposa une énième fois son sourire, tout en prenant conscience qu'elle serrait toujours le bras de l'inconnu, le lui broyant presque. « Si biensûr ! C'est Pao ou Ugo, je ne sais pas trop, et il semble hésiter lui aussi. » Répondit-elle en relâchant le bras de son prisonnier, mais en retrouvant toute son espièglerie. « P.U, voici Lucia, la femme qui fait les meilleurs cafés d'Italie, voir même peut être du monde ! » La vieille femme balaya son compliment d'un geste de main, alors que ses joues s'empourpraient légèrement. « Et je vous sers quoi ? Pour toi je sais, café noir sans lait, sans sucre, sans rien, et une brioche à la cannelle, et pour le jeune homme, ce sera quoi ? »

    Sara le laissa passer sa commande, puis récupéra la sienne, et alla s'installer à une table vide. C'était le genre de café sans prétention et qui pourtant offrait un cadre reposant et cosy. Pas de chaises, pas de tables, mais plus d'agréables et confortables fauteuils avec des tables basses qui créaient l'illusion de se trouver dans son salon. « Bon, sérieusement, je dois t'appeler comment ? C'est quoi ton vrai prénom ? A moins que tu préfères que je continue de t'appeler "Samaritain" ? C'est comme ça que je t'appelle dans ma tête. » Demanda-t-elle en s'installant dans un large fauteuil, consciente de prendre le risque de passer pour une folle en lui avouant qu'elle lui avait donné un petit surnom et qu'en plus elle s'adonnait aux grandes conversations avec elle-même dans l'intimité de son crâne. Pas grave, Julian avait déjà dû lui dresser un portrait peu reluisant de sa petite personne, et pour peu qu'il lise la presse, il devait avoir des idées bien arrêtées sur elle, alors un peu plus ou un peu moins, dans le domaine "peu fréquentable", elle était la Reine ! Glissant une jambe sous ses fesses, comme si elle avait été effectivement chez elle, elle se pencha un peu pour récupérer un bout de brioche entre ses doigts et le porter à ses lèvres. Tout en faisant, elle l'observait, lui, ou plutôt l'étudiait. Elle s'attardait sur les détails, comme le fait qu'il ne porte pas de bague, donc pas marié, qu'il ait les ongles rongés comme les siens, qu'il tambourine du bout de ses doigts sur la table de manière ordonnée, comme s'il eu s'agit d'un clavier, se prenant pour The Mentalist, à présent. « Et tu fais quoi dans la vie ? A part ramasser des fortunes par terre et de les rapporter à leur propriétaire, évidemment ? T'as bien un job plus lucratif que ça, non ? » Demanda-t-elle en portant la tasse à ses lèvres. « Pianiste, peut être ? A moins que ce ne soit qu'un passe-temps... » Ajouta-t-elle en fixant ses doigts qui n'avaient cessé de marteler le bois de la table. Patrick Jane ! Sors de ce corps !
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