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 undisclosed desires ♦ K.

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MessageSujet: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyDim 31 Jan - 10:59

    © mymotto @ lj ; unknown.
    undisclosed desires ♦  K. 33e34nk undisclosed desires ♦  K. 10fxuty

    « If you greatly desire something, have the guts
    to stake everything on obtaining it. »

      Brendan Francis



    Les minutes s'égrenaient lentement, beaucoup trop lentement. Les battements de la musique résonnaient dans la poitrine de la jeune femme, et la nausée commençait à lui remonter dans sa gorge, si bien qu'elle déglutit pour ne pas avoir à rejeter son repas de midi. Il était bientôt 23 heures, certes, le repas de midi se trouvait encore bien loin derrière la jeune femme, mais comme elle n'avait rien avalé depuis, et qu'elle avait une peur bleue de vomir... bref. Un petit verre ferait sans doute passer son malaise. Cette pensée avait traversé son esprit au moins cinq fois depuis le début de la soirée, depuis qu'il était entré dans le bar, son étui à guitare sur son épaule droite. Elle avait mal, physiquement, mais aussi dans sa tête. Jusqu'à ce jour, elle pensait qu'il y avait rien de plus douloureux que de se faire piétiner le cœur par un connard alors qu'il était déjà au sol. Mais aujourd'hui, elle avait trouvé quelque chose de plus douloureux. Le fait de l'avoir vu pousser cette putain de porte vitrée, avec sa guitare en plus sur le dos. Le fait qu'il lui lance un regard, un sourire, comme s'ils pouvaient être amis sans que rien ne se soit passé. Le fait qu'elle soit la seule à ressentir cette putain de chose qui lui remuait le cœur. Ce n'était pas de l'amour, elle le savait. C'était... autre chose, quelque chose de plus complexe, de plus difficile à vivre peut-être. Le désir. La seule chose à laquelle elle pouvait penser, tout en le regardant marcher vers le côté opposé du bar où elle se trouvait, c'était à quel point elle avait envie de sentir ses lèvres contre les siennes. Simplement pour se souvenir de leur goût, encore une fois.

    Ridicule, elle était ridicule. Kenzo n'était pas un objet, pas quelqu'un qui était à sa disposition. Même pas un ami, sans doute une connaissance avec laquelle les rapports étaient plus ou moins étranges. De plus, il avait une petite amie, qu'il aimait de tout son cœur, et qui accentuait encore plus le malaise que ressentait Romy depuis des semaines. Sa copine n'était autre que l'une des bonnes amies de la jeune femme, Calypso. Elle ne désirait pas lui faire de mal, elle l'adorait, même. C'est pour cela que, depuis que ce sentiment s'était enfoui dans son cœur, et la mettait sens dessus dessous, elle faisait du mieux qu'elle pouvait pour faire bonne figure. En sa présence, comme lorsqu'il était avec sa petite amie. Personne n'avait besoin de savoir, ce n'était qu'un sentiment passager, qui repartirait de la même façon qu'il s'était incrusté ; discrètement, silencieusement... et un peu douloureusement aussi.

    Depuis que les premiers accords de guitare étaient parvenus jusqu'à ses oreilles, Romy avait senti cette sensation familière se faufiler dans sa gorge, ce picotement qui lui remontait au nez, la piquait encore plus, et était le signe annonciateur des larmes. La voix de Kenzo avait à peine retenti dans le micro qu'elle sentit qu'elle allait craquer. Se levant brutalement du tabouret de bar, elle se dirigea à grands pas vers les toilettes, en espérant que Kenzo n'ai pas remarqué son brusque changement d'attitude. Pourquoi l'aurait-il vu, il lui avait à peine adressé un sourire quand il était entré. Elle ne put s'empêcher de serrer les poings, dégoûtée par elle-même, par ce besoin d'attention qu'elle avait, cette envie qu'il la regarde et s'inquiète pour elle. Ce qu'elle pouvait se détester, par moments.

    Le visage dont elle croisa dans le miroir lui semblait étranger. Ces yeux avaient un air mélancolique imprimé dans les prunelles, une lueur brillante comme si les larmes allaient jaillir d'un instant à l'autre. Où était passé ce sourire éternellement accroché à ses lèvres, tantôt timide, tantôt aguicheur ? Lui avait-il donc volé tout ce qui lui restait d'elle-même, ne l'avait-il seulement laissée avec des larmes, des sourires tristes, une coquille vide ? Non. Elle se refusait d'être ainsi, aussi ridiculement désespérante, un air de dépressive collée sur le visage. Ce n'était pas lui qui l'avait changée, de toute manière il se trouvait désormais à des milliers de kilomètres d'elle, il ne devait plus peupler ses pensées. La porte des toilettes s'entrouvrit, et Romy ne se retrouva plus seule dans les toilettes. La jeune femme brune, de taille moyenne et au mascara dégoulinant entra dans l'une des cabines. La musique de Kenzo entra quelques secondes dans la pièce, le temps que la porte se referme toute seule, et elle eut le temps d'entendre quelques phrases si désespérément magnifiques qu'elle eut une fraction de seconde envie de se réfugier dans l'une des cabines pour pleurer. Pourquoi n'avait-elle personne qui pouvait lui dédier pareilles chansons ? Une inspiration, ses poumons s'emplirent à nouveau d'air frais, et une expiration. Un dernier regard dans le miroir, une esquisse de sourire. Malgré toutes les convictions qui avaient traversé son esprit quelques secondes auparavant, elle savait ce dont elle avait le plus envie tout de suite. D'alcool. Peut-être avec une dose d'alcool plus élevé dans le sang, sa vie prendrait un sens, et un garçon comme Kenzo se pointerait, guitare sur le dos, pour lui chanter son amour.

    A nouveau accoudée au bar, son regard se perdait dans celui du jeune homme qui chantait. Toujours le même, depuis avant. Il ne devait pas la regarder, mais simplement fixer un point dans le vide en s'imaginant que sa petite amie se tenait devant lui, les yeux emplis d'étoiles. Romy, elle, le regardait. Et elle ne s'en privait pas, pour être sincère. Le barman interrompit sa rêverie pour lui déposer un autre verre empli d'un mélange étrange qu'elle ne reconnaissait pas. C'était pourtant la troisième, que dis-je, la cinquième fois qu'elle prenait la même chose. Abusait-elle sur la boisson ? Très légèrement. Comme elle n'avait jamais eu de grandes capacités à résister à la boisson, elle se sentait un peu... flasque, mais prête à soulever le globe terrestre si on lui demandait gentiment. La vie lui semblait simple, et claire. Ses désirs se résumaient à un nom, qu'il ne vaut mieux pas répéter, je crois que vous avez compris. Elle descendit son verre d'un trait, et, à l'instant précis où elle le reposa sur le comptoir, et s'apprêta à en commander encore un autre, que le show de Kenzo s'acheva dans une dernière note. Un sourire se dessina sur son visage, et, tandis que les autres applaudissaient, elle oublia le barman qui attendait patiemment à côté d'elle pour fixer intensément le jeune homme qui se dirigeait vers son étui à guitare. Par le pouvoir de la pensée, qu'il vienne à moi, pensait-elle. Ridicule, encore une fois. C'était le maître mot de la soirée. Mais, alors que, comme s'il l'avait entendu, il s'approchait d'elle, Romy, prise de panique, fit un geste au barman pour qu'il la laisse. Et si il l'avait regardée tout le long de son show ? Si il avait vu le nombre de verres qu'elle avait descendu en le fixant, un air véritablement de possédée sur son visage ? Et si... ? Stop. Elle n'avait plus le temps de réfléchir, plus le temps de rien. Il était devant elle, soudainement, et Romy ressentit une chaleur se propager dans tout son corps. S'efforçant d'avoir l'air... dans son état normal -elle était parfaitement normale, n'est ce pas ?- elle esquissa un sourire à son intention. Parler ou se taire, telle était la question. Si elle ouvrait la bouche, une connerie allait sortir, elle le sentait venir. Elle se tut donc, de toute manière elle n'eut pas le temps de se poser plus que questions. Kenzo ouvrit la bouche, et Romy se sentit absorbée par ce qu'il disait, sans en comprendre un traître mot. Pourquoi ne se voyaient-ils pas plus souvent, déjà ?
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyLun 1 Fév - 7:41


    22h57
    Encore une fois il allait être en retard, encore une fois il allait arriver à l'arrache et faire de son mieux pour que son sourire fasse le plus naturel possible et ne soit pas perçu comme la traduction de "Désolé, hein, je suis en retard, mais bon, j'garde la pêche." Encore une fois il allait se recevoir les sarcasmes du patron en pleine tronche "C'est pas comme ça que tu deviendras une star, petit !", comme si sa ponctualité avait quelque chose à voir, de près ou de loin, avec le fait de devenir une star. Et puis, qu'est-ce qu'il en avait à secouer de devenir une star, d'abord ? Il voulait juste gagner sa vie avec son art, pas faire de la pub pour Burger King, hein ! En plus, pour une fois ce n'était vraiment pas de sa faute. Il n'avait pas spécialement trainé avec Caly, pas plus qu'il n'avait croisé un vieux pote dans les rues d'Esquilin, non juste Kenny qui avait vomit sur ses chaussures. Pauvre vieux, visiblement il ne se faisait pas à la nourriture romaine. Nona affolée avait demandé à Kenzo de courir chercher le médecin, comme si elle vivait toujours dans la Rome des années 50, et que le médecin de quartier accourait à domicile à n'importe quelle heure. Voyons, Nona ! Kenzo l'avait quand même fait, histoire de ne pas subir les foudres de sa grand-mère, et s'était évidemment vu gratifié d'un splendide "VA FA ENCULO !" par le médecin qui avait tout de même daigné ouvrir la fenêtre de sa chambre pour lui hurler dessus. Finalement il était rentré chez lui, où un Kenny mourant recevait l'extrême onction par Nona -si seulement ça pouvait être vrai-, et changea de chaussures, avant de littéralement s'éjecter hors du petit appartement, sa guitare sur l'épaule. Il avait couru dans les rues sinueuses et sombres de l'antique cité, et avait remercié le ciel de n'habiter qu'à quelques pâtés de maisons du Dei Vizi. Dei Vizi, traduction "le bar du vice". Le seul vice qui y demeurait était certainement celui de la boisson, pour le reste, ils étaient des enfants de coeur. C'est ce à quoi pensait Kenzo en poussant l'un des battants de la double porte vitrée, en remontant la lanière de son étui sur son épaule. 22h59 ! Finger in the nose !

    Son regard fit un tour circulaire de la salle à la recherche éventuelle du patron, mais ce stoppa sur une blondinette assise au bar, et sans trop comprendre ce qu'elle faisait ici, en cette heure tardive, il la gratifia d'un sourire, avant de se ruer sur scène. Il aurait bien fait un brin de causette, mais c'est que là, il était un chouilla à la bourre quand même. La scène n'était autre qu'une vaste estrade d'une vingtaine de centimètres de hauteur, guère plus, amenant Kenzo, assit, à être à hauteur de ceux qui étaient debout. Ca aurait été dérangeant s'il avait eu des groupies, ou des danseurs, mais aucun risque dans ce bar. C'était à peine si on l'écoutait, à peine si sa voix parvenait à couvrir le brouhaha des conversations enflammées et des verres s'entrechoquant, mais on le payait bien et il avait la possibilité de faire ce qu'il aimait le plus au monde. Le brun se débarrassa de l'étui de sa guitare, et alla rapidement s'installer sur le tabouret de bar, au centre de l'estrade. Tout en réglant le micro à sa hauteur, sa guitare sur un genou, il hasarda un regard en direction de la blondinette. Il se demandait ce qu'elle faisait ici, dans ce quartier pas très réputé pour ses fréquentations, et surtout à une heure aussi tardive. Peut être attendait-elle quelqu'un. Est-ce qu'elle fréquentait quelqu'un ? Il n'en savait rien. A vrai dire il ne se voyait pas poser la question à Caly, qui ignorait tout des anciens liens qui unissait son amie à son actuel chéri, et puis la question venait à peine de lui effleurer l'esprit. Nan, sérieusement, elle faisait quoi ici ? Elle aimait les bars de seconde zone peuplés autochtones bruyants ? Mais plus le temps de poursuivre ses réflexions existentielles pour le moment, puisque le patron, derrière son bar, commençait à battre des bras contre son buste, signe qu'il s'impatientait.

    Il lança alors les premiers accords, réglant une dernière fois les cordes de sa guitare, puis, rapprochant le micro, il salua son improbable public un peu timidement. Sans préambule il entama son premier morceau. En ce moment, il avait tendance à ne composer que de douces mélodies évoquant toujours les sentiments amoureux. Parfois la jalousie. Parfois la possessivité. Parfois évoquant un gouffre séparant les deux protagonistes. Mais toujours, toujours, en rapport avec ce qu'il vivait actuellement. Il n'était inspiré par rien d'autre, comme si la blondinette de son coeur accaparait les moindres recoins de son esprit, y comprit celui estampillé de l'étiquette "Inspiration". Les morceaux s'enchaînèrent, les mélodies se succédèrent, depuis son estrade Kenzo fixait son regard au-delà des premiers rangs de tables, sur personne en particulier, juste suffisamment loin pour que chacun se sentent concernés. C'était un tuyau qu'on lui avait donné pour garder l'attention de son auditoire. Ça marchait plutôt bien puisque, pour une fois, la populasse du bar semblait attentive. Biensûr de temps en temps son regard glissait jusqu'au bar, s'assurant que Romy était toujours présente, et toujours... seule. Il vérifia une fois. Deux fois. Trois fois. Quatre fois. Cinq fois. Elle était toujours là, un verre à la main, un verre qui ne semblait jamais se vider, ou alors se remplir très très vite. Bizarrement, lui penchait pour la première solution. Naïf, certainement. Au bout du septième morceau, il remercia, puis sauta de son tabouret. Il jouait depuis 40 minutes comme le lui avait demandé le patron, ni plus, ni moins. Parfois, le tenancier lui demandait un second round, mais il ne l'en informait jamais à l'avance. C'est pour cette raison, qu'après avoir rangé la guitare dans son étui, Kenzo s'avança vers le bar où se trouvait -comme par hasard- Romy.

    Arrivant à sa hauteur, il posa une main dans son dos, un sourire bienveillant aux lèvres, la gratifiant d'un petit
    " Ça va ? " avant de se tourner vers le Boss qui était apparu aux côtés du barman. " Tu vas avoir besoin de moi pour le second round, ou bien ? " Le Boss sembla réfléchir, peser le pour et le contre, avant de demander à Kenzo de rester dans les parages le temps qu'il prenne la température de la clientèle, et qu'il l'avertirait un peu plus tard. Génial, manquait plus que ça ! Attendre pour savoir s'il allait être libéré ou non. Tssss. C'est pas tout ça mais il travaillait, lui, le lendemain, et à 7h mon bon monsieur. Tiens, en parlant de travailler. " Qu'est-ce que tu fais dehors si tard, toi ? T'as pas cours demain ? T'es pas comme ta pote qui se couche avec les poules en me gratifiant d'un aimable "J'ai besoin de mes 8h de sommeil." ? " demanda-t-il en se retournant vers Romy, avant de grimper sur le tabouret à côté du sien. " Et puis elle est où ma pancarte ? Toute groupie doit avoir une pancarte à mon nom, voyons ! Étant la seule à t'être déplacée, t'aurais au moins pu mettre le paquet. " plaisanta-t-il en faisant mine de chercher autour d'elle. Sauf qu'elle ne riait pas. A vrai dire, elle était très silencieuse. Elle avait même l'air assez pâle. " Tu vas bien ? T'as pas l'air dans ton assiette. " S'enquit-il en l'attrapant par une épaule, et en posant le revers d'une main contre son front. Elle avait quand même pas choppé le virus de Kenny, quand même ?
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyDim 7 Fév - 12:46

    Sa main déposée dans son dos la brûlait jusqu’aux os. Une chaleur étrange continuait à se propager dans tout son corps, et, en se tenant aussi près d’elle, il ne l’aidait pas vraiment à maitriser ce flot d’émotions qui la traversait de parts en parts. Ses yeux ne pouvaient plus le quitter, depuis sa conversation avec celui qui devait être son boss jusqu’à l’instant où il déposa ses fesses sur le tabouret juste à ses côtés. Elle ne put s’empêcher d’esquisser un léger sourire, heureux, fiévreux, alcoolisé. Mais tout cela, il n’avait pas besoin de le savoir. Pour lui, elle n’était que Romy, une simple amie avec laquelle il était allé trop loin une soirée, et qu’il désirait effacer de sa mémoire pour reprendre à zéro leur si belle amitié. Du moins c’était ce qu’il devait penser ; mais également ce que Romy s’appliquait à penser, car il n’y avait pas d’autre moyen, pas d’autre issue que celle d’essayer d’oublier, d’effacer ces instants de sa mémoire, de les sortir de ses pensées permanentes et de les brûler, de les enterrer à six pieds sous terre pour ne plus jamais les diffuser en boucle dans sa tête. Mais elle n’y arrivait pas, surtout pas en sa présence. Alors qu’il se trouvait devant elle, lui parlait sans aucun doute, le patron était parti et ses lèvres bougeant toujours en la regardant, Romy ne pouvait que penser à tous les instants passés avec lui, sans exception. Ils se diffusaient en boucle dans sa tête et la rendaient dingue, sa peau blanchissait à vue d’œil sans qu’elle ne s’en rende compte, ses dents mordaient sa lèvre doucement, timidement. Les images des derniers moments passés avec lui se bousculaient dans sa tête, comment ses lèvres s’étaient soudainement collées aux siennes, alors que quelques secondes auparavant, elles plongeaient dans le verre d’un cocktail tout en essayant de raconter une histoire plus qu’incompréhensible. Sa main se resserra sur son verre, et elle prit une gorgée tandis qu’il continuait à parler.
    L’alcool descendait dans sa gorge et l’enflammait, il se propageait dans son sang et était censé rendre ses pensées plus confuses. Mais non, elle se sentait plus claire, sa vision s’était améliorée, comme si l’on avait ôté un voile invisible qui se trouvait devant ses yeux. Ses sens étaient aiguisés, elle parvenait à entendre le son d’un verre qui casse derrière le comptoir en même temps que la voix de Kenzo parvenait à ses oreilles. Enfin, elle parvint à se concentrer pour comprendre ce que Kenzo disait. Apparemment, il semblait attendre d’elle qu’elle rit, mais elle n’avait pas compris, pas entendu, juste vu ses lèvres bouger, huitième merveille du monde.
    La brûlure avait cessé, mais lorsqu’il la reprit par l’épaule, elle reprit de plus belle, encore plus forte qu’avant. Il faisait de plus en plus chaud, et Romy sentit un vertige s’emparer d’elle alors qu’il posait sa main sur son front. Une fraction de seconde, elle ressentit l’envie de tout lui avouer. Le fait qu’elle ne pouvait pas vivre comme cela encore longtemps, qu’il y avait un problème, ou plutôt qu’elle avait un problème à chaque fois qu’elle se trouvait face à Kenzo. Elle voulait lui demander si, lui aussi, il avait chaud, s’il ressentait ces picotements pas si désagréables mais assez gênants dans tout le corps lorsqu’elle le touchait, elle voulait que sa main frôle sa joue et lui faire ressentir la même chose qu’elle.
    Mais elle devait rester calme, ne pas laisser paraître ce qu’elle ressentait à cet instant là. Cela allait de son bonheur. Non, plutôt du bonheur de l’une de ses amies les plus proches, Caly. Elle ne méritait pas cela.

    La question du jeune homme parvint jusqu’à ses oreilles quelques longues secondes après qu’il l’eut posée. Un soupir léger, un sourire, Romy se devait de faire bonne figure pour ne pas l’inquiéter. « Oui, ça va, ne t'inquiètes pas. »
    A peine ces quelques mots prononcés, et la jeune femme se sentit déjà mieux, comme soulagée d’avoir pu prononcer un mot sans bafouiller, lui vomir dessus, ou encore dire une connerie. Les paroles de la chanson de Kenzo se répétèrent alors soudainement dans sa tête, et elle se surpris à penser qu’elle aurait aimé qu’il les lui adresse à elle, ces chansons. Elle serra le poing, puis le desserra rapidement. Rester calme, cool, c’était l’important, le mot clé de cette soirée. Personne n’avait succédé à Kenzo sur la scène, et une musique ambiance s’était mise en place, un morceau pop assez entraînant… pour ceux qui avaient 15 ans quoi. Elle se sentait l’âme d’une jeune fille de 15 ans, ce soir là, et avait envie de danser, de sauter partout, de serrer le jeune homme dans ses bras jusqu’à ce qu’il en étouffe, sentir son parfum emplir ses narines, ses lèvres contre les siennes et.. Stop. Si seulement il avait idée des pensées qui se bousculaient dans sa tête, il partirait sans aucun doute sans demander son reste.
    Pendant tout ce temps, la main de Kenzo était resté sur son épaule, et son regard inquiet la transperçait à la recherche de quelconque maladie, ou abus d’alcool. Il ne verrait rien, elle ne laisserait pas percevoir ses sentiments, ni la douleur qu’elle ressentirait lorsqu’il retirerait sa main de son épaule. Il fallait qu’elle dise quelque chose, le silence était trop pesant, l’écrasait et l’oppressait. Une parole intelligente, une question pertinente, un sourire aguicheur ? Non, non, et non. La première chose qui lui vint à l’esprit sortit de sa bouche soudainement, sans qu’elle ne puisse le contrôler. Fort heureusement, ce n’était pas l’une de ses pensées les plus profondes, et les plus gênantes.
    « Tu chantes magnifiquement bien. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi tu n'as pas une centaine de groupies qui te courent après jour et nuit. » Ambiguë ? Déplacé ? Peut-être, peu lui importait. C'était ce qu'elle pensait, et, sous l'emprise de l'alcool, elle ne pouvait s'arrêter de dire les choses telles qu'elles lui venaient à l'esprit. Pourquoi pas un show privé à mon appartement, un de ces quatre ? Non. Secouant légèrement la tête, elle tenta de se concentrer sur autre chose que Kenzo, sinon elle savait que ses pensées allaient commencer à délirer. Comme si ça n’était pas déjà le cas. L’un des serveurs passa devant eux, et Romy interrogea quelques secondes Kenzo du regard, avant de finir par lui demander. « Ça a dû te donner soif, de chanter, non ? Tu n’oserais pas me laisser boire toute seule, si ? » Une invitation qui lui a semblé étrange dès l’instant où les mots ont franchi la barrière de ses lèvres. Mais Kenzo ne devait pas l’avoir remarqué, elle l’espérait. Elle se concentra sur son verre quelques secondes, et constata qu’il était vide. Désespérément vide. Un instant, elle fut tentée de demander au serveur de lui remplir à nouveau, mais elle ne voulait pas passer pour une alcoolique, surtout pas devant lui. Alors qu’elle réfléchissait, une question s’imposa dans son esprit, une énorme question, qui emplit bientôt toutes ses pensées. Comment savoir comment il prendrait ses sentiments, si elle ne lui disait pas la vérité ? Tout le monde aime entendre la vérité, même si elle fait mal, pas vrai ?
    « Tu crois qu’il est toujours bon de dire ce que l’on ressent ? Admettons, si une fille éprouverait quelque chose pour toi, d’étrange, d’ambiguë, qu’elle n’a pas le droit de ressentir, Est-ce que tu aimerais le savoir ? »
    Terrain glissant, et hyper dangereux. Le flot de mots était sorti de sa bouche sans qu’elle ne puisse l’arrêter, et elle devait désormais faire face au regard intrigué, limite choqué de Kenzo. Ses yeux restèrent cependant fixés sur lui, en espérant qu’il ne prenne pas sa question comme directement adressée à lui ; mais simplement.. Hypothétique, dirons nous.


    [pardon, ce n'est pas fantastique, j'espère que ça t'ira quand même ♥ ]
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyLun 8 Fév - 7:44

    C'est parfait pour moi ! J'ai adoré te lire !^^


    Il n'avait pas vraiment conscience de l'effet qu'il produisait sur la jeune femme, pas plus qu'il n'avait réellement conscience de ce qui se déroulait réellement sous ses yeux. Certes elle avait l'air un peu pâle, pas très attentive non plus, ou alors un peu trop, il ne savait plus trop, mais il se disait qu'elle était peut être souffrante ou alors qu'elle couvait quelque chose. Pourtant, il l'avait observé s'enfiler les verres les uns après les autres comme si cela avait été de la limonade, et dans l'esprit de Kenzo c'était peut être de la limonade. Il avait toujours été un grand naïf, mais depuis qu'il était avec Calypso, il avait tendance à croire que toutes les filles étaient auréolées d'une aura de sainteté. Jamais Caly ne se serait retournée le cerveau en noyant son organe dans les vapeurs d'alcool, et comme Romy était son amie, elle devait être comme elle, non ? Pourtant il aurait dû se souvenir que la blonde n'avait pas froid aux yeux. Peut être essayait-il de l'oublier, justement. Il s'efforçait de retrouver la relation d'avant, celle où il était capable de lui parler sans que dans son esprit s'interposent des images fort peu chastes. Et plus il s'interdisait d'y penser, plus cela avait l'effet contraire. Non pas qu'il regrette quoi que ce soit. Ça s'était passé, c'est tout. Il n'allait pas le nier, ni s'en offusquer, après tout même s'il n'était pas adepte des histoires d'un soir, il n'avait rien à se reprocher, il était célibataire et pas mal éméché. D'un commun accord ils avaient décidé qu'il s'agissait d'une erreur, une agréable erreur, mais une erreur quand même. Alors pourquoi tentait-il d'oublier cette séance de galipettes ? Le fait que Romy sympathise avec Caly avait quelque peu compliqué les choses. Pas sûr que la blondinette ait très envie de visualiser son chéri dans les bras d'une de ses amies. Elle savait qu'il avait eu une vie avant elle, mais il y avait une différence entre imaginer d'hypothétiques visages, et d'en avoir un en face de soi, un qui parle, qui sourit, et qui rit à vos blagues. Non, Caly n'avait pas envie de savoir. Et tout cela conférait à une situation bien innocente, des airs de fruit défendu. Kenzo s'interdisait de repenser à cette nuit-là avec Romy, encore plus lorsqu'il était seul avec elle comme à présent. Il aurait eu l'impression de franchir une ligne imaginaire et de mentir. Il n'y avait pas mensonge tant qu'il n'y repensait pas, ce n'était qu'une omission, rien d'autre. Sauf qu'il y pensait ! Bordel ! Stop ! Cerveau, temps mort !! Pourtant, il essayait de s'obliger à penser à autre chose, se noyant dans une conversation anodine et sans intérêt, en étant fidèle à lui-même, quoi. Jusqu'à s'inquiéter pour sa santé. Non, mais sérieusement, elle avait pas l'air bien là. Il avait posé une main sur son front, et s'assurait qu'elle n'était pas fiévreuse. Elle l'était mais pas dans le sens où Kenzo l'imaginait. D'ailleurs il n'aurait jamais soupçonné les pensées qui pouvaient se bousculer sous sa toison blonde. Jamais. Les sourcils froncés, le regard inquisiteur, il continuait de la fixer alors qu'elle gardait le silence, ce qui ne faisait qu'accroître son inquiétude. Il ne trouverait jamais de médecin à cette heure-ci, et il était bien placé pour le savoir.

    Lorsqu'enfin elle entrouvrit les lèvres, il poussa presque un soupir en simultané avec le sien. Bon, au moins elle n'était pas amnésique ou muette, ou autre. Vous n'avez pas idée du nombre d'hypothèses qui avaient pu se former dans le cerveau de l'italien, parfois dignes d'un Kenny. Romy prétendait aller bien et qu'il n'avait pas de raison de s'inquiéter. Oui, bah ça, ça reste encore à voir. Il avait ôté sa main de son front, mais restait tout de même vigilant. Elle n'avait pas l'air très à l'aise. Kenzo était assez observateur, mais dommage il ne tirait jamais les bonnes conclusions. Il ne la quittait pas du regard. Elle avait beau lui sourire et onduler légèrement au rythme de la musique, elle ne parvenait à le rassurer, peut être justement parce que la musique était à chier et qu'il fallait avoir 12 ans 3/4 pour se dodeliner dessus ? D'ailleurs, en parlant de musique, elle embraya après un long moment de silence, sur celle de Kenzo, lui confessant qu'elle trouvait qu'il chantait magnifiquement bien. Il cessa son analyse visuelle de la jeune femme, et s'enfonça un peu sur le tabouret, réinstaurant une distance polie entre leurs deux corps. Nerveux, il se mit à jouer de ses doigts sur le bois abimé du rebord du bar, l'effritant légèrement entre son pouce et son index jusqu'à ce que de fines échardes dégringolent doucement jusqu'au sol. Il était toujours ainsi lorsqu'on le complimentait sur quelque chose qui lui tenait à coeur. Il avait toujours le sentiment de ne pas mériter ce qu'on lui offrait, même lorsqu'il s'agissait d'un compliment. Il marmonna un vague " Merci... " sans quitter ses doigts des yeux comme un gamin rougissant. Il avait tellement focalisé sur sa louange, qu'il n'avait pas prêté attention à la deuxième partie de sa phrase qui n'avait fait que frôler son oreille comme une blague légère. Lui ? Avoir des groupies ? Ça pourrait être drôle des les voir accueillies par une Calypso armée d'un balais, tiens ! Il laissa un sourire éclore au coin de ses lèvres en imaginant la scène avant d'être ramené sur Terre par Romy qui s'indignait qu'il la laisse boire seule. Il lui lança un coup d'oeil qu'il glissa jusqu'à son verre vide, puis vers le barman qui s'approchait d'eux. " Ok, mais rien qu'un, sinon tu sais comment ça fini. " Kenzo les deux pieds dans le plat ! Bing ! Mais forcément, il s'interdisait d'y penser, alors il y pensait, et quand il pensait quelque chose, il avait tendance à l'exprimer à voix haute. Le pire étant peut-être qu'il n'avait pas idée de ce qu'il venait peut-être de provoquer avec ce qu'il jugeait être une simple blague sans conséquences. Il lui avait même lancé un sourire espiègle de sale gamin aguicheur, avant de se tourner vers le barman pour lui commander une bière, et lui demander de resservir Romy par la même occasion. Mais quoi ? Elle était passée à autre chose, non ? Ça datait cette histoire, et puis ils avaient été amis avant d'être... ils étaient quoi, en fait ? Mais à peine le Barman eut-il tourné les talons que la blonde reprit la parole, provoquant un maxi-beug chez Kenzo. De quoi ? Pardon ? C'était quoi la question ? Qu'est-ce qu'elle entendait par "dire ce qu'on ressent" et "ambigüe" et "étrange" ? Et pourquoi elle le mettait en jeu ? Pourquoi lui ? C'était pas suffisant de distiller des images pas très catholiques dans son cerveau, fallait qu'en plus elle y sème le trouble ? Est-ce qu'elle parlait d'elle ? D'elle pour lui ? Non, hein ? Il la fixait, sans en avoir conscience, cherchant à lire sur les traits de son visage s'il était juste un exemple ou le moyen de lui faire passer un message ? Il devait avoir l'air sacrément con, là, en arrêt sur image sur ses deux billes bleues sans expression cohérente. Non, définitivement, elle ne serait pas aussi stoïque si elle venait de se lancer dans un déballage de sentiments, pas vrai ? Il se remit à torturer le bois du bar d'une main, tout en se frottant la nuque de l'autre. C'était pas tout ça, mais il fallait qu'il réponde, non ? " Je... heu... disons que... " Bégaya-t-il rapidement pour rompre le silence. Bien ! Mais encore ?

    Heureusement, le serveur revint avec sa mousse, offrant à Kenzo quelques secondes de réflexion supplémentaires. D'ailleurs le brun le remercia avec un tel enthousiasme que l'autre se sentit obligé de lui répondre un vague "de rien, j'suis payé pour ça, hein." en offrant un regard interrogateur à Romy tout en resservant son verre, l'air de lui demander si son pote avait fumé un truc. Kenzo s'empara de son verre de bière, et descendit du tabouret avant d'inciter Romy à en faire autant. D'une main dans son dos, il l'entraina vers les tables nichées dans des alcôves. Il y en avait justement une de libre. Au moins, là, ils seraient plus tranquilles pour discuter, et moins dans le passage des ivrognes se levant de table pour rejoindre le bar. Il tira une chaise pour Romy -oui, toujours galant- avant de s'installer sur celle qui lui faisait face. Il s'accorda une seconde supplémentaire afin de s'autoriser une gorgée de bière, dont il ôta la mousse sur sa lèvre supérieure du bout de la langue, avant de planter son regard chocolat dans celui de la blonde. " Donc, on disait ? Ha oui, confession et aveux... " Il s'accorda encore une seconde et une nouvelle rasade de bière, tout en semblant réellement réfléchir, peut être parce qu'il réfléchissait réellement. " Ça dépend. Ça dépend de ce que ressent la fille en question, ça dépend de la fille en question aussi. Ca dépend aussi de la situation du mec. Est-ce qu'il est célibataire ou déjà casé ? Est-ce qu'il est sérieux dans son couple ou pas ? Plein de trucs ! " Là, il était clair qu'il prenait sa question d'un point de vue hypothétique et qu'il ne pensait plus à lui. Enfin pour lui c'était clair, peut-être pas pour elle après tout. Nouvelle rasade de bière, et légère grimace alors qu'il avait avalé trop vite. " Hum. Enfin après, je dirais que le mec souhaite ou non savoir, on s'en fout un peu. L'important c'est si ça va soulager la fille ou pas ? Si ça représente un poids qu'elle traîne et qui l'empêche d'avancer, alors vaut mieux qu'elle le dise. Il est jamais bon de garder les trucs pour soi, je t'assure. Et puis si le mec est un tant soit peu intelligent, tu risques d'être agréablement surprise... " Et hop, petit sourire enjôleur ! Il était entrain de lui dire qu'elle pouvait y aller, tout lâcher, et qu'en plus le mec ne dirait pas non !? Sauf qu'il ignorait encore que le mec c'était lui. Il voulait juste se comporter en pote, la rassurer alors qu'il la sentait mal. C'est le rôle d'un pote, non ? Le pire c'était peut-être qu'il était sincèrement content de lui ! Il avait comprit que Romy parlait d'elle-même à la place "d'une fille". Trop fort sur ce coup. Et puis, il lui avait remonté le moral, pas vrai ? Fallait pas qu'elle se mine pour si peu, elle avait tout pour elle, alors sérieusement, elle pouvait avoir n'importe quel mec. Tiens, d'ailleurs, il devrait peut être lui dire ça, aussi. Mais p'tain, quelqu'un veut bien se dévouer pour acheter un cerveau à Kenzo ? Idiot !
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undisclosed desires ♦  K. Empty
MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyMar 9 Fév - 22:21

    Quelques minutes après que ces mots soient sortis de sa bouche, et la jeune femme sembla enfin se rendre compte de l’impact qu’ils pouvaient avoir, de ce qu’elle venait de déposer lentement, mais sûrement sur le tapis, un objet de discussion plutôt risqué. D’une seconde à l’autre, elle pouvait flancher, il pouvait lui demander si c’était simplement hypothétique, ou si elle appréciait vraiment quelqu’un, ou encore pire, lui demander si était ce mystérieux jeune homme. Romy sentit un goût désagréable lui remonter dans la gorge, le goût de toutes les boissons qu’elle avait ingurgitées au cours des vingt dernières minutes, et ce n’était vraiment pas agréable. Tentant au mieux de masquer la gêne dû à sa question, mais également son dégoût de l’alcool qui se réveillait soudainement en elle, elle ne parvint qu’à esquisser avec ses lèvres quelque chose qui ressemblait à moitié à une grimace, à moitié à un sourire quelque peu gêné. Bravo, maintenant il devait la prendre pour une psychopathe. Peut-être allait-il la ramener chez elle sur son dos, comme un chevalier servant ? Ou, dans le pire des cas, appeler une ambulance à cause de ses mimiques étranges et de son comportement qui commençait à dépasser les limites d’une fille normale ayant juste bu un verre d’alcool ?
    Ça y est, les idées tordues se développaient de plus en plus dans le cerveau de Romy, signe que l’alcool faisait malheureusement son effet… et cela allait s’aggraver durant les prochaines minutes. Inspiration, expiration. Elle n’avait pas tant bu que ça, si ? Mais, alors qu’elle tentait de compter le nombre de verres qu’elle avait descendu, le serveur posa un autre verre pour elle, en plus de celui pour Kenzo sur le comptoir. Une seconde, elle eut envie de hurler à la figure du serveur qu’il n’était qu’un irresponsable, pour la resservir tellement. Elle avait aussi envie de demander à Kenzo s’il ne l’avait pas vraiment regardée, s’il n’avait pas vu le nombre de verres qu’elle avait descendu justement à cause de lui, s’il ne parvenait pas à sentir jusque chez lui son haleine alcoolisée, s’il n’avait pas fait du tout attention à elle, s’il s’en fichait. Et voilà, ça recommençait, ses pensées s’embrouillaient, tellement de mots se bousculaient dans sa tête qu’elle avait besoin d’en sortir un, n’importe quoi, tout de suite. Mais il n’en était pas question, la partie d’elle-même qui était encore raisonnable -mais plus pour très longtemps- lui intimait de se taire à tout prix. Elle entrouvrit tout de même ses lèvres, mais, avant que des mots stupides n’en sortent, elle y engouffra une petite gorgée de bière en grimaçant au goût.

    Voilà, il ne parvenait même pas à répondre clairement à sa question. Et c’était elle qui avait le plus d’alcool dans le sang en ce moment ! Avec cet air gêné collé au visage, elle le trouvait encore plus attirant qu’auparavant, et ne pouvait, encore une fois, ne penser qu’à une seule chose : ses lèvres contre les siennes. Elle secoua légèrement la tête, et sentit qu’il s’apprêtait à ouvrir la bouche, à répondre à sa question. A cette pensée, son cœur s’accéléra, et une peur s’empara d’elle. La même peur qui la poursuivait lorsqu’elle était gamine, en train ou sur le point de faire une connerie, cachée derrière un meuble du salon, cette peur de se faire prendre qui rendait tout son petit jeu plus excitant que jamais. Mais, ce soir là, elle ne se sentait pas excitée du tout. Quoique, si il continuait à se frotter la nuque comme un enfant qui tente de faire l’innocent, elle allait commencer à l’être. Sa gorge s’assécha lorsque les premiers mots de la réponse de Kenzo parvinrent à ses oreilles, mais ce n’était que des bégaiements incertains. Maintenant qu’il hésitait à sa question, elle se demandait s’il ne l’avait pas percée à jour.

    Encore une fois, le serveur interrompit le jeune homme pour lui rapporter sa mousse, et l’enthousiasme de Kenzo fit sursauter la blondinette. Avait-il besoin de vénérer un vulgaire serveur qui lui avait apporté… de la mousse ? Il ne lui avait pas apporté la huitième merveille du monde, ni sa dulcinée sur un plateau en argent, et elle ne comprenait pas pourquoi il en avait fait des tonnes; même le serveur fut surpris. Peut-être qu’il avait un problème, et qu’elle aussi en avait un. Dans le genre du problème psychologique que l’on ne parvient pas à résoudre mis à part sous aide médicale. Ils se retrouveraient alors réunis, et elle aurait tout le loisir de goûter à ses lèvres. Il ne pouvait pas refuser, ils étaient les mêmes, après tout. Une seconde. Ce n’était pas vrai, Kenzo n’était pas son âme-sœur, c’était un homme tout à fait désirable, disons le franchement, et qui avait une copine. Qui était heureuse. Il n’y avait besoin que de regarder son visage lorsqu’il chantait une chanson d’amour, ses yeux perdus dans le vague, l’ombre d’un sourire sur son visage rien qu’en pensant à elle. Dieu qu’elle se sentait jalouse, soudainement.

    A nouveau, il la brûlait de sa main. Le faisait-il exprès, elle n’en savait rien, mais la brûlure n’était pas désagréable, et, puisqu’elle savait que c’était tout ce qu’elle obtiendrait de lui, autant en profiter. Il l’entraina à l’écart, vers les tables au fond du bar. Saisissant son verre au passage, elle se laissa faire, essayant de penser à tout autre chose qu’à sa main dans son dos. Mais elle n’y parvenait pas. Alors, elle dévisageait les personnes présentes, esquissait parfois un sourire sans trop savoir pourquoi, à demi consciente qu’elle devait avoir l’air d’une alcoolique que son grand frère entrainait à l’écart pour la sermonner. Deux personnes chuchotèrent à leur passage, et la paranoïa s’empara de la jeune femme, la faisait oublier momentanément la main chaude et agréable de Kenzo. Et si ces personnes connaissaient Kenzo ? Ou Calypso ? Et si elles rapportaient tout à cette dernière, pour qu’ensuite Caly l’entraine dans une rue sombre pour la tuer, car oh-mon-dieu, elle avait passé du temps avec Kenzo ? Pire. Plus horrible, plus désastreux, si le serveur qui avait sans doute entendu la question de la jeune femme au bar était ami avec la petite amie du bel italien, et qu’il lui disait tout ? Si Kenzo racontait cette conversation à sa petite amie ? La panique s’était emparée de la jeune femme, et lui collait toujours à la peau lorsqu’elle s’assit. Mais elle oublia tout bien vite, absorbée par la réponse du jeune homme qui n’allait pas tarder à l’achever.

    Donc, c’était bon. En tout cas, elle le compris réellement comme ça. Sa réponse tournait en boucle dans sa tête depuis quelques secondes. Oui, il semblait sérieux dans son couple, ou en tout cas, il était amoureux, c’était déjà beaucoup. Beaucoup trop ? Non, Calypso était une fille géniale, de plus elle était son amie, et la dernière chose qu’elle désirait, c’était de la blesser. Mais elle trainait ce poids depuis déjà quelques mois, et il commençait à être réellement lourd, comme un boulet autour de sa cheville qui l’empêchait d’avancer. Toute relation avec un autre n’était pas réellement impossible, c’était simplement que, lorsqu’un nouveau garçon parlait de sentiments, elle voyait Seàn. Lorsqu’il semblait évident que tout ce que le nouveau garçon avait un désir -parfois incontrôlable, elle en avait vu des pervers qui ne faisaient que la reluquer de haut en bas, ne l’écoutant pas, la seule chose occupant leurs pensées étant de la coucher sur le dos- ; elle voyait…bah Kenzo, vous l’avez compris. Plus qu’un boulet, c’était une douleur qui l’opprimait, compressait sa poitrine, et propageait cette putain de chaleur qui l’étouffait en même temps qu’elle lui plaisait, dans un certain sens. Peut-être que, ce qu’il désirait, c’était simplement la rassurer, lui dire qu’elle était attirante -de façon amicale, hein- et qu’elle n’avait pas grand-chose à perdre si elle se lançait. Il ne savait rien, il ne savait pas que le ciel allait lui tomber sur la tête dans une fraction de seconde.
    Elle porta la bière à ses lèvres et en descendit une longue gorgée, les yeux à demi fermées, les mots de Kenzo toujours défilant en boucle dans sa tête. Agréablement surprise ? Elle reposa sans doute un peu trop violemment son verre sur la table, puisque quelques regards se tournèrent vers elle.
    « Ok. Inspiration, expiration. Le cœur cognant contre sa cage thoracique, les mains tremblantes et moites, elle voulut encore réfléchir deux secondes à ce qu’elle pouvait répondre d’intelligent à cela, mais sa partie raisonnable s’était éteinte, engloutie par sa dernière rasade de bière. Trop tard. Ça allait faire mal, très mal. Tu me plais. Réalisant son étrange erreur de formulation, elle se rattrapa, parlant sans doute un peu trop fort. Ses paroles résonnaient dans sa boite crânienne qui semblait désespérément vide. Non, je ne veux pas dire plaire comme genre l’amour, ce grand sentiment qui fait que tu te retrouves mort sur le pavé, ton cœur arraché par un connard. T’es pas un connard, et c’est pas de l’amour….. Oh, seigneur. Elle s’emmêlait et racontait n’importe quoi. Pourtant, elle s’entêta à continuer à s’enfoncer. Autant le faire à fond…Juste du désir, un putain de désir… hum…oups. Au moins, elle n’avait pas pu être plus… cash. Je veux dire, ça t’es jamais arrivé de regarder une personne, de ressentir ton cœur qui bat trop fort, une brûlure au moindre frôlement de mains, mais surtout, et simplement d’avoir envie des lèvres de l’autre contre les tiennes… » Elle s’interrompit brutalement. Elle allait trop loin, perdait le contrôle de ses paroles, d'elle-même. Puis, elle réalisa trois choses. Un, elle serrait la main du jeune homme qui était posée sur la table, et elle tremblait comme une feuille. Deux, Kenzo la regardait comme si elle était un alien surgit d’une autre planète, venu lui dire de l’épouser. Trois… elle avait parlé vraiment trop fort, et de nombreux regards étaient fixés sur elle. Bon, au moins une conclusion positive est à tirer de tout cela... Romy et l'alcool, ça ne fait vraiment pas bon ménage.
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyJeu 11 Fév - 3:58


    Bah voilà, il était content de lui. Finalement il avait réussi à trouver un pseudo statut face à la jolie blonde avec laquelle il avait partagé une nuit. Il serait le bon pote-confident ! Ça sonnait bien, non ? Kenzo, le bon pote-confident ! Celui auprès duquel on vient prendre conseil, et qui nous tapote l'épaule en reboostant notre égo. Bon, ok, ça changeait radicalement du statut de Don Juan qu'il avait quitté quelques mois plus tôt à cause d'un truc stupide : Il était tombé amoureux. C'est idiot, non ? Biensûr, il n'avait jamais été un de ces salauds qui prennent et qui plaquent, mais il avait toujours eut un goût très prononcé pour la séduction, et étrangement il n'avait jamais eu de mal dans ce domaine. Jusque là, il n'avait eu qu'une histoire sérieuse, Isabella. Mais aujourd'hui, il se rendait compte qu'il n'avait jamais été amoureux d'elle, qu'il n'avait fait que nourrir une profonde tendresse à son égard. Ni plus. Ni moins. D'ailleurs, c'était lui qui avait fini par la quitter, lassé de tout ses caprices de princesse insatisfaite. Alors, il avait reprit ses activités, celles qu'il n'avait pourtant pas quitté malgré son statut "en couple". Il s'était amusé à séduire, à flirter. Il n'allait pas forcément bien loin avec ces filles, le simple jeu de la séduction le comblant amplement. Malgré les apparences, il était un jeune homme respectueux. Il avait quand même été élevé par la première féministe de Rome ! Je vous jure, Nona c'était une Chienne de Garde avant même l'invention des Chiennes de Garde ! Parfois il dérapait, cela dit. Bof, c'était un mec après tout, il n'allait se mettre à jouer les Saints puritains, fallait bien se faire plaisir de temps en temps. Cela dit, il faisait toujours en sorte de se conduire en gentleman, et voir s'il ne pouvait pas aller plus loin avec la fille qui venait de partager sa nuit. En général, non, il lui manquait toujours quelque chose. L'amour peut-être ? Oui, ça devait être ça. Avec Romy ça avait été différent. Il n'avait pas cherché à la séduire, encore moins à la mettre dans son lit. C'était sa pote. Ils s'entendaient bien, ils déliraient, discutaient ensemble. Et puis un jour, un verre de trop les avait conduit bien au-delà de la frontière "Potes". Peut être Kenzo aurait-il souhaité aller plus loin. Après tout, ils s'entendaient bien dans la vie, et d'après ses souvenirs à l'horizontal ça avait été plus que parfait également, alors pourquoi ne pas tenter de voir où ça pouvait les mener ? Il la respectait, il l'aimait beaucoup, et il n'était pas vraiment du genre à récupérer ses affaires pour s'enfuir au petit matin. Cela dit, Romy en avait décidé autrement. Ils avaient déconné. Il n'allait pas prétendre le contraire, loin de là. Faire l'amour à une femme en étant ivre mort n'est pas très glorieux, mais il faut bien l'avouer, pendant une fraction de seconde, l'idée de tenter quelque chose avec elle lui avait effleuré l'esprit. Aujourd'hui il était bien content qu'elle se soit montré plus lucide que lui, car nul doute qu'en croisant la route de Caly, en couple ou non, il n'aurait absolument pas pu lutter contre le sentiment qui l'avait étreint dès la première seconde. Toutefois, il ne parvenait à être pleinement satisfait de la situation. Déjà, il n'aimait pas mentir à Caly, même par omission, et ensuite parce qu'il ne savait plus sur quel pied danser avec Romy. Il ne pouvait le nier, une gêne s'était installée entre eux et ils ne parvenaient à retrouver leur relation d'avant. Alors, forcément, quand il l'avait entraperçu au bar, il avait craint le pire, mais foncièrement il ne s'en sortait pas si mal que ça ! Il était son nouveau pote-confident, et dans quelques secondes elle allait lui confier ce qu'elle avait sur le coeur, et avec un peu de chance l'identité du mec mystère.

    Bien installé à la table, son verre aux lèvres, il attendait qu'elle reprenne la parole maintenant qu'il avait achevé son monologue. Il n'était pas pressé, curieux, mais pas pressé. Elle restait silencieuse, semblant réfléchir à ce qu'il venait de dire. Peut être pesait-elle le pour et le contre, afin de savoir si elle pouvait lui faire confiance, s'il pouvait se confier à lui. MAIS OUI ! Puisqu'il était son tout nouveau pote-confident ! Il suffisait qu'elle lui parle pour sceller ce nouveau statut entre eux. Alors, il lui offrit un sourire afin de l'encourager, un sourire qui voulait dire "Moi, ami de toi !". Et rapidement elle fit claquer son verre contre la table. Oula ! Mollo, jeune fille ! Pas la peine de détruire le mobilier ! Elle sembla prête à se lancer, mais n'émit qu'un mince "Ok." avant de s'accorder un répit supplémentaire. Est-ce qu'elle allait finir par se confier ou bien elle se contentait juste de lui dire "Ok, t'as raison, je vais lui dire." ? Non, parce que ça l'intéressait lui aussi de savoir qui c'était le fameux type en question. Et puis il pourrait lui donner des conseils sur la façon de s'y prendre, comment lui avouer les choses en douceur ou bien cash, au choix selon le mec, et puis... " Tu me plais. " Ha bah visiblement elle préférait la version cash. " Voilàààààààààààà ! " S'écriât-il en écrasant le plat de sa main contre la table. " C'est exactement ça ! " continua-t-il pour lui redonner confiance en elle, et puis aussi parce qu'elle avait tout compris ! Avec les mecs faut pas tourner autour du pot pendant des heures ! La subtilité ça ne sert à rien, faut y aller carrément ! Mais alors qu'il s'apprêtait à lui expliquer tout ça à voix haute, elle enchaîna, expliquant qu'il ne s'agissait pas d'amour, parlant de cœur arraché et de connard. Kenzo ne comprenait plus trop où elle voulait en venir. Autant la première partie était correcte autant là, elle se noyait totalement dans ses explications. Il la contemplait, fronçant les sourcils sans rien comprendre à son discours décousu, puis quand elle s'exclama qu'il n'était pas un connard et que ce n'était pas de l'amour, il eut comme un léger doute. Et si c'était pas un simple entrainement ? Et si c'était vraiment à lui qu'elle s'adressait ? Là, en une fraction de seconde, la belle assurance de Kenzo fondit comme neige et soleil, et son visage se décomposa. Elle posa sa main sur la sienne, et toujours immobile, le brun se contenta d'hausser les sourcils avec surprise. Oh putain ! Oh putain ! Oh putain ! (Oui, là c'est le moment où il comprend.) Et elle continuait, elle ne s'arrêtait plus ! Pitié, que quelqu'un l'arrête ! Toi, le monsieur avec le torchon ! Fous-lui dans la bouche !! Ou toi, avec ta carafe ! Écrase-lui sur la tête ! Euh, non... ça c'est un poil trop violent ! Il voulait que ce flot de paroles cesse, mais pas au point d'assommer Romy et d'abimer sa jolie petite tête. Dans la sienne, celle de Kenzo, c'était le gros bordel ! Panique à tous les étages ! Alors que, bizarrement, les traits de son visage restaient impassible, et que tout son corps demeurait immobile. Elle lui demandait s'il avait déjà ressentit ce dont elle parlait, le cœur qui bat trop fort, la brûlure au simple contact, et ce désir irrépressible de baiser ses lèvres. Oui, il connaissait, et ça s'appelait de l'amour ! Enfin chez lui ça s'appelait comme ça, mais visiblement chez Romy ça portait le nom de "Désir"... Et d' "abus d'alcool" aussi, non ? Et puis, finalement, elle se tut. Enfin. Sauf qu'au lieu d'en éprouver le soulagement qu'il avait espéré, c'était l'inverse qui se produisait. Merde, c'était à lui de parler ! Elle attendait une réponse, c'est ça ? Il fallait qu'il dise un truc, n'importe quoi, même un bruit de bouche ! Tiens, pourquoi pas un bruit de bouche à la con ? Un "Pfffff" ou un "Bof" ou un "Tssssss", pourrait faire l'affaire non ? Alors il entrouvrit les lèvres comme s'il s'apprêtait à parler, mais se ravisa aussitôt et garda le silence.

    Puis, d'une main il souleva celle de Romy toujours sur la sienne, et leva un index, en soulevant ses fesses de la banquette. " Tu permets que je... " de l'index il désigna la porte des toilettes, tout en se redressant complètement. " Besoin naturel. " s'excusa-t-il dans un petit rire nerveux. Mais biensûr. Besoin de s'isoler surtout, et de se remettre les idées en place afin de ne pas merder cette fois. Il se dirigea lentement vers les toilettes, puis lorsqu'il fut hors de vue de la blonde, il se jeta littéralement sur la porte. L'endroit était désert, aussi s'empressa-t-il de sortir son portable de la poche arrière de son jean pour composer le numéro de son frère. Pourquoi ? Aucune idée ! Il lui fallait des renforts. Peut être aussi espérait-il des conseils. Il lui fallait un cerveau, le sien venait justement de tomber en rade. Et génétiquement, le cerveau le plus proche du sien c'était quand même bien celui de son frère, non ? La porte s'ouvrit, et Kenzo manqua jeter son portable dans une pissotière, pensant qu'il s'agissait de Romy. Mais non, c'était juste un client souhaitant soulager sa vessie pleine. Kenzo lui fit signe d'y aller, de ne pas se gêner pour lui, tout en continuant à s'énerver contre ce bip répété, et son frère qui ne répondait pas. Répondeur ! Merde ! " Tu sers à rien, franchement ! " s'exclama-t-il sur la boîte vocale de son frère, avant de raccrocher et de se cogner l'arrière du crâne contre le carrelage mural. Au Secours ! Bon, il lui restait bien l'option Kenny, mais même si génétiquement son cerveau... NON ! L'apprenti tombeur se passa alors un peu d'eau sur le visage, tentant d'effacer cet air d'abruti décérébré du visage, et de retrouver une contenance, puis prenant son courage à deux mains, ressortit des toilettes pour rejoindre la table où Romy l'attendait toujours. Lâchement il avait espéré qu'elle se soit volatilisée, ou qu'elle se soit trouvé un nouvel objet de désir, quelque chose qui lui aurait offert la possibilité de ne pas avoir à prendre la parole. Il ne savait pas parler, bordel ! Les mots, il n'arrivait à les aligner que sur une partition et en chanson. Là, comme ça, il était incapable de parler sans commettre boulette sur boulette. Il ne se réinstalla pas à table, au contraire il resta debout en face d'elle, passant une main dans ses mèches brunes qu'il ébouriffa en soupirant. " Tu sais quoi ? J'ai comme une impression de déjà-vu. " avoua-t-il penaud, sans même oser la regarder. " Toi, moi, un bar... des mots qui dépassent ta pensée... Je vais te ramener chez toi, tu vas dormir, et on en reparlera demain à têtes reposées. Ca te va comme deal ? " En espérant que le lendemain, elle en rigole en avouant avoir vraiment trop abusé de la boisson. D'une main il s'empara de la veste de Romy, et de l'autre de son poignet, afin de l'entraîner avec lui vers ses propres affaires. Il enfila son manteau, son bonnet, récupéra sa guitare, avant d'aider Romy à se rhabiller. Elle n'avait pas son mot à dire, il avait décidé qu'elle allait dormir, alors elle irait dormir, même si pour ça, il devait la balancer sur son épaule et la ramener chez elle ainsi.

[ Désolé, c'est nul. -_-' ]
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyJeu 11 Fév - 17:56

    [ton post est parfait ♥ ]

    Il avait raison. Le fait d’avoir tout déballé d’un seul coup lui avait ôté un immense poids qui pesait sur son cœur depuis déjà des mois; Mais, à la place, il y avait désormais autre chose,: la peur de la réponse, de la réaction, de ce qu’ils deviendraient après cela. Rien ne serait plus comme avant, elle avait tout brisé en moins d’une minute, en une dizaine de mots liés les uns aux autres, elle avait brisé des mois et des mois d’amitiés. Entre elle et lui, sans doute entre elle et Calypso également. L’erreur était énorme, et irréparable. Il avait dit qu’elle pouvait être surprise. Mais, dès que ses yeux s’étaient relevés sur ceux de Kenzo, avaient croisés son regard comme pour la première fois, elle avait aussitôt su que plus rien ne serait comme avant. Que la surprise dont il parlait, il ne la pensait plus maintenant qu’il savait toute la vérité. Si il y avait eu un couteau à proximité, elle se le serait sans aucun doute planté dans le cœur. Et ça ferait sans doute moins mal que ce regard qu’il déposait désormais sur elle, et qui ne le quitterait pas avant longtemps.

    Sa main sur la sienne, ce simple geste lui faisait mal, physiquement comme mentalement. Lorsqu’il retira sa main, elle eut envie de lui hurler de la remettre, d’arrêter de la faire souffrir, de lui dire tout de suite, simplement ce qu’il pensait de cette déclaration inattendue, qu’il déballe ce qu’il pensait maintenant. Car il ne pouvait pas rester impassible face à une telle déclaration, c’était impossible. Il ne disait rien, les minutes s’allongeaient interminablement. Lorsqu’il ouvrit enfin la bouche, ce fut pour s’excuser, et s’en aller presque en courant vers les toilettes. Une boule dans la gorge, la jeune femme ne tourna pas la tête pour le regarder partir, et resta les yeux fixés sur le siège qu’il venait de quitter. Les personnes qui se trouvaient aux alentours avaient sans aucun doute entendu sa conversation, ou plutôt son monologue désespéré sur ses sentiments tordus, car ils ne pouvaient s’empêcher de se tourner vers elle, et de la dévisager. Leurs regards la brûlaient, mais elle ne tourna pas la tête, les yeux toujours fixés au même endroit, vide. Il était partit. Voilà. Remarquant que sa main solitaire sur la table recommençait à trembler, elle la retira, puis tâcha de chasser la boule qui avait prit place dans sa gorge et l’empêchait d’avaler correctement avec une gorgée de bière. Mais cela ne marcha pas. Elle restait toujours là, et les tremblements dans ses mains aussi. La chaleur l’avait quittée en même temps que Kenzo était partit. Elle se sentait soudainement vidée, comme si toutes les choses qui avaient du bon dans la vie s’étaient évanouies, parties en fumée en même temps que les paroles qui avaient scellées sa relation avec le jeune homme avaient franchies la barrière de ses lèvres. Quel monstre était-elle ? Elle n’avait réussi qu’à l’effrayer. Cette bonne surprise dont il avait parlé n’aurait pas lieu, jamais. Quelle idiote.
    Sa tête tomba sur la table comme un caillou tombant au sol, lourdement. Les regards se tournèrent à nouveau vers elle, mais elle ne voyait plus que sa peine qui cachait son champ de vision, l’horreur de ce qu’elle venait de faire hantait ses pensées. Comme pour l’enfoncer encore plus, le bar s’emplit d’une musique lente, et les premières paroles de la chanson parvinrent à ses oreilles. « now i know, i messed up bad … » C’en était trop. Un picotement familier se fit ressentir au fond de sa gorge, au bout de ses paupières. Non. Elle serra le poing et se redressa brutalement. C’était débile. Elle était forte depuis tout ce temps, quand Seàn, le seul garçon qu’elle avait jamais aimé l’avait lâchement insultée devant tout le lycée ; elle avait fait bonne figure pour ne s’effondrer qu’une fois allongée sur son lit. Mais, maintenant, c’était trop. Le vase avait débordé, avait inondé le parquet. Les larmes sortirent toutes seules, coulant silencieusement sur ses joues glacées, et elle ne tenta pas un geste pour les arrêter. Il fallait que ça sorte, de toute manière, un jour ou l’autre.

    C’était complètement ridicule, elle ne savait pas à quoi elle s’attendait, mis à part cette réaction tout à fait compréhensible de Kenzo. Il devait s’imaginer que, derrière le désir, il y avait autre chose. C’est vrai, les sentiments peuvent être tellement complexes parfois. Une seconde, une larme de plus s’écrasa sur la table tandis qu’une autre prenait sa place dans le coin de l’œil de la jeune femme. Elle ne l’aimait pas. Ce n’était pas de l’amour, si elle avait simplement une envie de le coller contre un mur, si ? Plus rien, elle ne savait plus rien. Depuis cette nuit passée avec lui, leur relation avait été confuse, du moins de son côté. Elle ne s’était jamais sentie totalement à l’aise à côté de lui, alors lorsque son amie Caly lui avait présenté son petit ami… Kenzo, elle avait eu envie de lever les yeux au ciel et de hurler de toute ses forces « Vraiment, seigneur ? Vous devez vous foutre de moi, là. » . Était-ce pour cela qu’elle l’aimait ? Non, elle ne pouvait aimer personne, plus jamais, elle en était incapable. Juste capable d’offrir son corps à ces débiles qui ne pensaient qu’à ça, histoire de se vider la tête. La vérité la frappa de plein fouet, et la refroidit aussitôt, comme si on venait de lui jeter un verre d’eau glacé à la figure. Elle était une salope, une traînée, une allumeuse. Elle était là, buvait beaucoup trop, avouait son désir à un mec diablement sexy… et diablement casé, aussi. Qui plus est, avec l’une de ses amies. Bordel, mais QUI était-elle pour faire ce genre de choses ?

    Le temps que Kenzo réapparaisse devant elle, son visage était inondé de larmes. Avant de redresser la tête vers lui, elle tâcha de les essuyer, et ne servit qu’à faire couler son mascara un peu plus, la rendant sans doute un niveau au dessus sur l’échelle du pathétisme. Elle aussi, avait cette impression. Mais, contrairement à lui, il lui semblait qu’elle appréciait cette impression, sans trop savoir pourquoi. Cependant, à sa seconde réflexion, elle ne put s’empêcher de le regarder. Il le la voyait pas, il était perdu dans ses pensées tandis qu’il parlait. Non, une chose était sûre, ses mots ne dépassaient pas sa pensée. Pas quand elle avait trop bu. La vérité sors souvent de la bouche des bourrées, après tout, non ? Cette certitude était quelque peu effrayante.
    A nouveau, cette brûlure lorsqu’il s’empara de son poignet pour l’aider à se lever. Comme si elle était handicapée, ou stupide. Elle n’était rien de tout ça, elle avait simplement trop bu. Elle se laissa entraîner à l’extérieur du bar, sous les regards des autres clients médusés. N’ayant pas remis sa veste, le vent froid la glaça, mais la rendit soudain plus sûre d’elle, comme si la vie prenait un tout autre sens, et ses pensées redevenaient claires comme du cristal. Silencieusement, l’alcool avait continué son petit bout de chemin dans son sang, et s’apprêtait à refaire quelques dégâts. Elle ne mit pas sa veste, bien qu’elle ne portait qu’une légère chemise blanche, elle ne sentait pas la morsure du froid, et ne prit même pas la peine de demander à Kenzo de lui passer sa veste. Elle n’en avait pas besoin. La colère l’envahit soudainement, sans prévenir, se répandit en elle telle une lave mortelle, et finit par jaillir de sa bouche alors que Kenzo semblait tout à fait ailleurs. « C’est comme ça que tu vas me répondre ? Je ne veux pas discuter de cela plus tard, qui sait si je me souviendrais de ce que j’ai dit demain. C’est maintenant, que je veux que l’on parle. Ici, dans le froid, vraiment, Romy Milazzo ? Oui, ici, apparemment. Pourquoi réfléchir, tu ne peux pas simplement dire ce que t’as sur le cœur, comme je l’ai fait, ou tu préfères être un lâche ? Vas-y, regardes moi dans les yeux, dis moi que tu ne ressens rien. Ou tu préfères me faire attendre et espérer pour quelque chose qui ne viendra jamais ? Dis le moi, je suis prête à l’entendre. Tandis qu’elle parlait, elle s’était rapprochée de lui, jusqu’à que son visage ne se trouve qu’à quelques centimètres du sien. Dis mois que tu ne ressens rien. »
    Terrain dangereux, terrain mortel. Elle connaissait déjà sa réponse, mais, peut-être qu’en l’entendant vraiment, cela pourrait la faire avancer. A moins de l’achever sur place. Ou peut-être qu’il y avait en elle, malgré tout l’alcool inondant son système, une dose d’espoir assez ridicule qui lui disait qu’il pouvait la surprendre. Le froid glaçait ses membres, mais elle ne bougeait pas d’un centimètre, les rares passant les fixant quelque peu intrigués. Allez, qu’on en finisse.
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undisclosed desires ♦  K. Empty
MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyVen 12 Fév - 4:41


    Par moment il voyait la cruelle réalité en face ! Kenny n'était pas une exception dans la famille ! Boulet était une tare génétique que l'on se transmettait de père en fils, de frère en frère, de cousin en cousin ! Il s'était souvent moqué de Ghiozzi des montagnes, mais finalement il ne valait pas mieux que lui ! C'était même pire ! Au moins Kenny ne faisait de mal à personne avec ses bourdes et autres boulettes, alors que lui il semait chaos et désolation sur son passage ! Sérieux, fallait l'enfermer pour l'empêcher de faire d'autres conneries encore à cause de sa naïveté ridicule ! C'était pas le pays des Bisounours, rien ne s'accordait parfaitement de manière à ce que tout le monde vive heureux dans le meilleur des mondes ! Ici c'était Rome pas le pays de Candy, bien que Romy ressemble étrangement à la petite blonde du dessin ani... Stop ! Il fallait qu'il arrête de partir en peanuts à tout bout de champs ! Il fallait qu'il contrôle son cerveau et ses digressions ridicules, afin de rester au taquet et d'éviter toutes nouvelles boulettes ! Non, il n'était pas le pote-confident de Romy, au contraire, il était celui par la faute duquel le mascara lui coulait sur les joues. Non mais qu'est-ce qu'il s'était imaginé ? Qu'il pouvait coucher avec une fille et qu'il suffisait de dire "il ne s'est rien passé" pour que les mémoires s'effacent brusquement ? Y avait que Will Smith qui était capable de ça avec sa zappette magique. Mais franchement Kenzo était loin d'être grand, black et baraqué... Quoique, il avait fait un peu de muscu ces derniers temps. Ça se voit un peu, non ? STOP ! P'tain de cerveau à la con ! Il avait trainé Romy derrière lui afin de récupérer ses propres affaires, puis était sortis de l'établissement sans lui lâcher le poignet. Il avait décrété qu'ils rentraient, alors ils allaient rentrer ! Fini le déballage publique sous les regards perplexe d'une salle bondée ! Non pas que Kenzo cherche à être discret ou à cacher quoique ce soit, mais voilà, il en avait marre de ces regards curieux et de tout ces crétins suspendus à leurs lèvres dans l'attente d'un nouveau rebondissement ! Ils n'étaient pas un épisode de Dallas, Capish ? Alors ils se retrouvèrent dans le froid, et ce ne fut qu'en sentant la brise glaciale s'infiltrer contre sa peau malgré son épais manteau et son écharpe, qu'il prit conscience qu'il avait toujours la veste de Romy à la main. Sans attendre il la relâcha pour se focaliser sur cette veste dont il cherchait l'ouverture. Bah oui, il allait l'aider à la mettre, mais encore fallait-il qu'il en trouve le sens. Il était fébrile, les pensées se bousculaient dans son crâne, et le fait de s'énerver contre ce vêtement typiquement féminin -vu sa complexité- n'arrangeait rien à son problème.

    MAIS ELLE EST OU L'ENTRÉE ? Voilà ce qui passait en boucle dans son crâne lorsque Romy se planta devant lui et laissa un geyser de mots passer la frontière de ses lèvres. Il releva le nez alors qu'elle le traitait de lâche, qu'elle le mettait au défi de lui dire qu'il ne ressentait rien pour elle. Non, mais fallait vraiment qu'elle arrête l'alcool, là ! Sérieux, ça lui faisait faire des trucs incohérents, comme si elle cherchait à ce qu'on lui fasse du mal, comme si elle n'attendait que ça ! Génial, il était tombé sur une masochiste ! Manquait plus que ça ! Elle s'approcha encore, et une nouvelle fois le défia, par ses mots et par son regard. Ce fut trop. " Putain, mais t'es casse couilles, Romy !! " explosa-t-il. " Tu m'emmerdes ! T'entends ? Tu m'emmerdes royalement ! " Ce n'était certainement pas ce qu'elle souhaitait entendre, ni même ce qu'elle s'attendait à entendre, mais il fallait que sa sorte. Ok, elle avait trop bu, ok, elle était mal, et oui ça le touchait, mais fallait pas pousser le bouchon trop loin. Il était entrain de se geler les miches sur le trottoir où, encore une fois, une flopée de têtes, cigarettes aux lèvres, s'était tournée vers eux, alors que justement ils étaient sortis pour éviter ça. Elle pouvait pas attendre 30 secondes, non ? " Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Que je ne ressens rien ? Non, je ne peux pas le dire, ce serait un mensonge ! Mais merde, Romy ! Je suis avec Calypso ! Tu te souviens d'elle ? 1m70, blonde, de longues jambes ! Ta pote, Calypso ! " Il s'était un peu calmé, certainement attendrit par les traces de larmes qui marbraient encore les joues de la blondinette. " Déjà que je me sens mal de devoir prétendre te connaître par son intermédiaire, ne m'oblige pas à rajouter un nouveau mensonge à ma collection ! Tu ne te rends même pas compte de ce que tu dis ! Tu ne veux pas attendre demain parce que tu as peur d'avoir oublié cette conversation ? Bah estime-toi heureuse de pouvoir l'oublier ! Prie même pour ça ! Parce qu'à ton avis, comment tu te sentiras, demain, en repensant au fait que tu as exposé ton désir à la face du mec d'une de tes meilleures amies ? " Et comment il se sentira, lui, face à ça ? Parce que c'était pas avec une malheureuse demi-bière qu'il allait pouvoir effacer ça de son crâne ! P'tain il était où Will Smith quand on avait besoin de lui ? " Ça te suffit comme déballage publique ? On peut y aller maintenant ? " D'un mouvement de bras il venait de désigner l'ensemble des têtes tournées vers eux, avant de lui tendre son manteau. " Enfile ça ! Je ne plaisante pas ! Ne m'oblige pas à te l'enfiler de force ! " Non, ça pour ne pas plaisanter, il ne plaisantait pas !

    Vu qu'elle prenait trop de temps, il lui attrapa le bras, et l'obligea à le faire rentrer à l'intérieur. Il lui mettait son manteau, comme on fait avec une môme. En même temps c'était ce qu'elle était en cet instant, une véritable môme affaiblie par ce qu'elle taisait depuis des mois, et par l'alcool. Il alla même jusqu'à lui nouer son écharpe autour du cou, et sécher ses larmes d'un revers de main. Il n'était pas vraiment en colère contre elle, mais plus envers toute cette situation, et envers lui aussi, parce qu'il avait sa part de responsabilité dans ce qu'il subissait. " J'aime Caly. " Annonça-t-il doucement en redressant le menton de Romy pour l'obliger à le regarder. " C'est comme ça et c'est pas autrement. Tu le sais aussi bien que moi, alors tu t'attendais à quoi, sérieusement ? Quel genre de mec je serais si je te répondais positivement ? Le genre de mec que tu souhaites pour elle ? Je ne sais pas ce que tu attends de moi ce soir, mais je sais que demain tu auras changé d'avis, et que tu n'attendras absolument plus la même chose. Ça te tente vraiment un nouveau réveil à te demander pourquoi on a fait cette connerie ? C'est ça que tu souhaites ? " Il releva une nouvelle fois vers lui, son visage fuyant. " Romy ! Regarde-moi ! Dis-moi si c'est ça que tu souhaites ! Une superbe gueule de bois et des remords plein les tiroirs ! Si c'est ça que tu veux, viens ! On y va ! Si c'est vraiment ce que tu veux, alors on va chez toi et on s'envoie en l'air ! " Il s'était écarté d'elle, et restait au milieu de la chaussée, la main tendue vers elle, comme pour l'inciter à venir le rejoindre et mettre en marche la machine à conneries et remords. " Viens ! Tu attends quoi ? " Évidemment il bluffait, mais il voulait qu'elle réagisse d'elle-même, que le lendemain, si elle se souvenait de cette soirée, elle puisse se dire qu'elle avait réagit à temps, qu'elle n'avait pas fait de connerie grâce à elle-même, et non uniquement grâce à lui. Ouai, j'suis d'accord, il est vraiment sympa comme mec !
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyVen 12 Fév - 21:59

    Et voilà, encore une fois, l’histoire se répétait. Ils sortaient d’un bar, à se demander si ce n’était pas le même que la dernière fois, Romy était bien allumée. Peut-être que la vie devait être faite ainsi, d’une succession de conneries, de cuite, d’aveux regrettables, de claques dans le visage, de larmes. Elle ne savait plus ce qu’elle faisait, et pourtant ses gestes étaient plus sûrs que jamais. Son visage près du sien, son souffle contre le sien, elle ne savait pas trop ce qu’elle attendait, ce qu’elle devait croire. Une partie d’elle osait encore penser qu’il y avait une chance, mais cette parti était ridicule par rapport à l’autre, celle qui pensait que la situation était désespérée, que la jeune femme n’avait jamais été au plus bas, aussi pathétique de sa vie. Cette seconde partie d’elle-même avait raison, elle le savait. Pourtant, depuis avant, elle se battait pour faire ressurgir la première, désespérément. Sans doute l’alcool dans son sang la faisait agir comme cela. Encore une fois, elle rejetait la faute sur son abus d’alcool, mais c’était injuste. Même si elle n’avait pas bu, elle ressentirait toujours une attraction indéniable pour le jeune homme. Mais, si elle n’avait pas bu la première fois, rien de tout cela ne se serait passé. A moins que… on ne peut pas savoir quel tournant les événements auraient prit, si telle décision n’avait pas été prise, si tel acte n’avait pas été commis.

    Il était trop tard pour faire marche arrière. Elle avait osé lui demander ce qu’il ressentait, alors qu’elle n’exerçait aucune sorte de droit sur lui, ni sur ses sentiments d’ailleurs. Elle connaissait parfaitement la réponse qu’il allait lui fournir, elle pouvait le lire sur ses lèvres avant même qu’elles ne bougent. Tenait-elle tant que cela à se faire souffrir, à s’enfoncer alors qu’elle était déjà à six pieds sous terre ? Sans aucun doute. Ou peut-être elle avait simplement besoin de l’entendre, vraiment, qu’il lui dise franchement qu’il était heureux, qu’elle n’était pas et ne devait pas devenir la fille briseuse de ménage -bien que lui et Caly ne soient pas encore en ménage, ça ne saurait tarder vu comme c’est parti- ; la traînée du coin qui se tape tous les garçons qui sont en couple, puis ceux qui ne le sont pas. Elle refusait d’être la personne qui prenait un malin plaisir à voir les gens souffrir, elle avait toujours haï ce genre de fille. Alors, pourquoi agissait-elle comme telle ?
    La force avec laquelle il lui répondit la surpris, sa colère avait soudainement tout balayé sur son passage, comme le cœur de la jeune femme. Violemment, ses mots entraient dans ses oreilles pour aller résonner dans sa boite crânienne, une fois, deux fois, trois fois. Il avait raison. Encore une fois. Les sentiments qu’elle lui avait avoués quelques instants plus tôt constituaient un nouveau mensonge entre eux, un énième ajouté à la collection qu’ils devaient déjà partager ; et c’était sans aucun doute celui de trop. Il l’avait pourtant encouragée à avouer ses sentiments, mais il ignorait sans doute à cet instant qu’elle parlait de lui. Elle n’aurait pas dû, pas dû lui poser cette question, elle aurait mieux fait de rester chez elle, à se lamenter sur la personne qu’elle était devenue. Il avait raison, Seàn avait eu raison, ce soir là, il y a deux ans, de la traiter de trainée devant une foule de 200 personnes. C’était ce qu’elle était, aujourd’hui, elle avait la triste vérité exposée devant elle. Seule une personne de ce genre pouvait avoir osé avouer de telles choses à un garçon extraordinaire et déjà casé, qui tenait à sa copine plus que tout. Le fait de penser à Seàn raviva une douleur longtemps cachée au creux de sa poitrine, et elle dût se mordre la lèvre pour ne plus éclater en sanglots.
    Plus rien n’avait d’importance, de toute manière. Le froid ne lui faisait plus aucun effet, et elle se laissa automatiquement faire lorsque Kenzo lui remit sa veste, comme s’il était son père. Elle avait vraiment l’air d’une gamine perdue, à cet instant précis. Sa main sur ses joues, essuyait ses larmes, sa main sous son menton, la forçait à le regarder. C’était trop douloureux, son cœur n’était qu’un organe dans sa cage thoracique, qui tentait de se battre pour ne pas exploser sous la douleur. Cette putain de brûlure, ne comprenait-il pas qu’il devait arrêter de la toucher, que cela faisait mal, trop mal ? Tout ce qu’il désirait, c’était son regard dans le sien, lui faire comprendre ce qu’il pensait, ce qu’il ressentait. Mais elle ne le voulait pas, elle ne pouvait pas. Si elle partageait son regard à nouveau, elle allait fondre sur place, en larmes. Son regard fuyait le sien, comme une gamine prise en faute cherchant à éviter la punition. Cette punition était plus pénible que toutes ; entendre qu’il aime, véritablement, que cet amour existe. Qu’elle l’avait perdue.

    Il aurait pu la frapper au visage, cela lui aurait fait le même effet. Abasourdie, choquée, prise d’un vertige soudain, sa bouche s’entrouvrit légèrement, et ses yeux devinrent plus gros que des œufs. Il n’avait pas vraiment prononcé ces mots, si ? Sa main qui l’invitait à le suivre avec un air qu’elle ne parvenait pas à décrypter lui confirmait pourtant que si, elle avait bien entendu. Son cerveau ne parvenait pas à déterminer s’il bluffait ou était véritablement sérieux, s’il était prêt à l’emmener dans son appartement, et répéter l’histoire… jusqu’au bout. Contrairement à quelques secondes auparavant, ses prunelles se plongèrent dans les siennes, à la recherche de la vérité. Mais il n’y avait rien. Une guerre silencieuse commençait en elle, le côté qui se demandait pourquoi ne pas accepter son invitation, et le côté qui se demandait pourquoi il avait changé d’avis aussi rapidement, brutalement. Obligé, c’était du bluff, il ne songeait pas sincèrement à tromper sa dulcinée. Il l’aimait, de tout son être; les chansons qu’il avait chantées ce qu’il semblait des heures auparavant témoignaient bien de ce qu’il ressentait, et qui était sans doute la meilleure chose qu’il lui soit arrivée dans sa vie. Ce soir, une chance lui était donné d’être une meilleure personne. Différente de celle qu’elle avait été depuis deux ans, une loque, une trainée, une personne qu’elle détestait.
    Tandis que ces pensées se bousculaient dans sa tête, elle prit pourtant sa main, et fit face quelque secondes au regard de Kenzo, qui semblait impassible, comme s’il n’en avait plus rien à faire ; qu’elle l’avait poussé à bout. Elle l’avait sans doute véritablement poussé à bout. La chaleur de sa main dans la sienne lui fit un instant perdre le cours de ses pensées, et sa raison aussi. « L’histoire se répète, K. »
    Elle ne devait pas se répéter. Pas question. Tout, sauf ça.
    Soudainement, la chaleur qui était répandue dans tout son corps, dû à la présence de Kenzo, à sa main dans la sienne, lui monta directement à la tête, comme si elle avait mit directement sa tête dans le four. Elle avait l’impression d’exploser, et avait peur de se mettre à hurler soudainement, comme un robot hors de contrôle… bah justement, qu’elle ne contrôlait plus rien. Sa main glissa de celle de Kenzo, lentement, comme à regret. C’était la meilleure chose à faire, mais une partie d’elle-même se lamentait encore d’avoir perdu sa chance. Quelle idiote. Ses yeux se fermèrent, et elle se mordit la lèvre jusqu’au sang. Lorsqu’elle prit la parole, ses yeux étaient toujours incapables de faire face à ceux de Kenzo, ils étaient rivés vers le sol. « Non. » La fumée de la cigarette d’un homme qui fumait un peu plus loin la fit tousser quelques instants. « Ce n’est pas ce que je veux. » Les larmes inondèrent ses joues sans prévenir, elles venaient par centaines, par milliers, et elle ne pouvait les arrêter. Elle s’assit sur le rebord du trottoir, et continua à parler, les mots venaient naturellement, comme si elle avait ce discours déjà tout préparé depuis bien longtemps. Pourtant, ce n’était pas le cas. « Ce n’est pas comme ça que j’imaginais les choses entre nous. Les premiers temps que nous avons passés ensemble, j’ai tout de suite pensé : hey, voilà un gars qui ne te brisera pas le cœur. Parce qu’il sera l’un de tes amis les plus proches, celui qui sonnera à ta porte même quand tu ne l’as pas appelé parce qu’il sait que tu as besoin de lui ; celui qui viendra te chanter une chanson qu’il vient d’écrire pour avoir ton opinion avant de la chanter à sa petite amie. Mais cette nuit est arrivée, puis toutes ces certitudes se sont évanouies, pour ne laisser qu’un sentiment étrange, de désir physique et ridicule. Je n’avais pas envie de vous faire souffrir, ni Caly, ni toi. Tu m’as offert la possibilité de me confier, et, comme une idiote, je l’ai fait. Je n’aurais pas dû. » Il n’y avait aucun moyen de récupérer leur relation avant cette nuit, de reprendre juste avant le moment où ils avaient foiré, ou tout était parti en vrille. Peut-être qu’ils pouvaient essayer, mais, de toute manière, il ne le voudrait pas. Pas après ce qu’elle venait de lui avouer. Elle cessa de regarder ses chaussures et leva ses yeux toujours emplis de larmes, de désespoir, de dégoût envers elle-même, de regrets. Quelques secondes ils se posèrent sur Kenzo, avant de se baisser à nouveau. Puis, brutalement, elle se leva et lui tourna le dos. Elle avait le vertige, elle avait trop bu, elle se sentait vraiment mal. Mais elle ne voulait pas que Kenzo la prenne en pitié, elle ne le méritait pas. Tout ce qu’elle voulait, c’était rentrer chez elle, et inonder ses draps de ses larmes.

    [désolée, c'est pas fantastique, j'espère que ça t'iras tout de même =) ]
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptySam 13 Fév - 3:18


    Cette situation le dépassait. Il tentait tant bien que mal de reprendre le contrôle, mais il fallait bien avouer que ça n'avait rien d'évident. Il avait Calypso en tête en non-stop, mais il ne pouvait ignorer les larmes de Romy. Il ne voulait pas lui faire de mal, il avait même ça en horreur, mais comment être honnête tout en l'épargnant ? Surtout que c'était lui qui lui avait conseillé de foncer, de se libérer de ce poids. Ok, il n'avait pas pensé une seconde qu'il pouvait s'agir de lui, mais bon, n'avait-il pas dit "le mec on s'en fout, c'est le la fille qui compte" ? Et maintenant que c'était lui le mec, il retournait sa veste ? Non, fondamentalement il devait se rendre à l'évidence, si ça la soulageait un peu, alors c'était un mal pour un bien. Sauf qu'elle n'avait pas vraiment l'air soulagée, là. Au contraire, elle fuyait son regard à chaque fois qu'il essayait de parler, et semblait se retrancher derrière une barricade impénétrable où il la perdait un peu plus de minute en minute. Si ça continuait ainsi, il n'allait plus du tout avoir accès à elle, et l'alcool n'aidait absolument pas. Il ne pouvait pas laisser faire, sinon la situation, cette situation merdique resterait merdique, ce qu'il ne souhaitait pas. Il fallait qu'il agisse, et le seul électrochoc qu'il trouva fut d'aller dans son sens. Peut être qu'en lui offrant ce qu'elle croyait vouloir, elle allait se rendre compte que ce n'était pas du tout ce qu'elle souhaitait. Évidemment, même si elle s'obstinait, il n'irait pas jusqu'au bout, mais dans l'idéal elle n'allait pas s'obstiner. Elle n'allait pas s'obstiner, hein ? Maintenant qu'il se trouvait au milieu de la chaussée, la main tendue vers elle, il avait comme un léger doute. N'était-ce pas encore plus cruel de lui faire croire que... alors qu'en fait pas du tout ? P'tain ! Pourquoi est-ce qu'il fallait toujours qu'il fasse tout de travers ? Ha, il avait l'air malin avec ces gestes grand seigneur qui n'aboutissait qu'à une succession de boulettes toutes plus grosses les unes que les autres. Mais le mal était fait, il ne pouvait plus vraiment brasser l'air de ses bras en hurlant de rire "C'était une blague !!! Elle était bonne, hein ? Pourquoi tu ris pas ?". Non, inconcevable ! Alors il n'avait plus qu'a prier pour qu'elle prenne la bonne décision !

    Elle resta là, sans bouger, ses yeux semblant sonder les siens, comme si elle cherchait à y lire une quelconque vérité. Au moins, elle ne fuyait plus son regard, ce qui signifiait que son électrochoc avait eut l'effet escompté. Elle était sortie de derrière sa forteresse de douleur, et s'inquiétait surement de son état mental à lui. Bah oui, pourquoi un mec archi casé et amoureux par dessus le marché, irait s'encanailler avec une des meilleures potes de sa chérie ? Fallait être sacrément tordu et limite suicidaire quand même. Mais non, puisqu'elle allait se rendre compte d'elle-même qu'il la mettait au défi afin qu'elle réalise d'elle-même. Sauf que dans ce cas, pourquoi s'approchait-elle et s'emparait-elle de sa main ? Est-ce qu'elle... ? Non, putain, Romy, non ! Etait-il possible qu'il est commit une énième connerie ce soir ? Pourtant il pensait avoir atteint son quota, mais non, il fallait qu'il explose le score, qu'il s'enlise un peu plus, qu'il creuse encore et encore le trou dans lequel il allait s'enfoncer. Et, s'il vous plait, qu'on referme sur lui, hein, histoire de bien parfaire les choses. Elle était devant lui, immobile, sa main dans la sienne, lui expliquant que l'histoire se répétait. Mais non, il ne voulait pas qu'elle se répète, d'ailleurs elle ne pouvait pas se répéter puisque la situation avait changé, il n'était plus le même, il était lui, mais en mieux. Mais visiblement toujours aussi maladroit et boulet avec les filles. Il fallait qu'il trouve un moyen de lui faire comprendre les choses, en douceur, sans trop lui faire de mal. Sauf qu'il avait le sentiment d'avoir déjà tout dit, d'avoir déjà brûlé toutes ses cartouches. Que pouvait-il bien ajouter de plus ? Il était à bout, fatigué aussi, et se sentait impuissant face à la scène dans laquelle il était, pourtant, acteur. Et brusquement, ce qu'il appelait de ses vœux se produisit. Elle quitta sa main, et se recula légèrement de lui. Est-ce que quelque chose dans son attitude lui avait fait comprendre que ce n'était pas ce qu'il voulait, lui ? Que ce n'était absolument pas ce qu'il comptait faire et qu'il n'allait pas le faire ? "Non", fut le seul mot qui s'échappa de ses lèvres alors qu'elle fixait le sol. Quoi "non" ? "Ce n'est pas ce que je veux." Haaa ça ? Il en avait presque zappé la question qui lui avait posé. Bon, bah ça signifiait qu'il n'était pas si con que ça, et que sa petite manipulation avait fonctionné en fait. Ok, avec un temps de retard, mais elle avait tout de même fonctionné au final.

    Elle lui cachait son visage, il n'avait pas accès à son regard, mais il pouvait entrevoir les larmes qui roulaient sur ses joues, ces petites gouttes sur lesquelles les lueurs des lampadaires semblaient scintiller. Elle se recula encore et alla s'installer sur le rebord du trottoir. Ce n'est qu'à cet instant là, en la voyant si petite, fragile et vulnérable, qu'il prit conscience de s'être montré dur avec elle. Il s'était énervé, il avait crié, il était sortit de ses gonds. Elle ne méritait pas ça, surtout qu'elle n'avait fait que suivre un de ses conseils... et qu'elle était bourrée. Il n'aurait pas dû perdre le contrôle de ses nerfs, ça ne l'avait pas aidé, ça n'avait rendu service à personne. Il la laissa parler un instant, et alors qu'elle expliquait ce qu'elle avait imaginé comme relation entre elle et lui, relation qu'il avait espéré lui aussi, il vint la rejoindre sur le rebord du trottoir. Il aurait aimé passer un bras autour de ses épaules, la réconforter et la protéger, mais il savait que ce n'était pas quelque chose à faire. Il lui fallait son espace vital. Alors il restait à distance raisonnable, présent pour elle, mais pas omniprésent. Étrangement, malgré le taux d'alcool qui semblait couler dans ses veines, elle était lucide et cohérente dans ses propos, et Kenzo prenait conscience qu'il ne s'agissait pas d'une lubie passagère à mettre sur le compte de l'alcool. Comble de l'ironie, elle s'en voulait d'avoir exprimé ses sentiments alors que c'était lui qui le lui avait conseillé. Il aurait voulu lui dire que non, qu'elle ne devait pas se blâmer, qu'il préférait savoir, car oui avec du recul il préférait savoir, mais il n'osa pas parler. Il n'osa même pas esquisser le moindre mouvement. Il se contentait de regarder droit devant lui, laissant le silence s'installer entre eux. Pas un silence gênant, non un silence apaisant. Puis elle se leva, et il la vit, indubitablement, tanguer. Voilà, le deuxième effet kisskool déboulait. " Ola, ola ! Doucement ! " S'écria-t-il en se levant pour la rattraper, un tout petit sourire moqueur aux lèvres. Bah oui, toute colère s'était envolée. " Viens par-là ! Zou ! " Sans crier gare, il se pencha en avant, et il la fit basculer sur son épaule, avant de se redresser et de se diriger vers l'entrée du bar. Romy version sac à patate sur l'épaule, il retourna voir le patron du bar, et quémanda les clefs de sa voiture. Comment ça "pourquoi ?" ? Vous voyez Romy bourrée à l'arrière de sa Vespa ? Manquerait plus qu'elle vomisse dans son casque, qu'il ne s'en rende pas compte et qu'elle meure étouffée !

    Il ne lui fallu pas plus de 5 minutes pour convaincre le patron du bar, surtout lorsqu'il vit l'état de la jeune femme, et ce fut donc dans le siège confortable d'une voiture suffisamment imposante pour rivaliser avec les véhicules de l'armée, qu'il installa la blondinette et lui boucla sa ceinture avant de se mettre au volant. Il l'aurait bien raccompagné à pied, l'air frais lui aurait probablement fait du bien, mais San Lorenzo c'est loin, et je me répète mais dehors ça caille. Et Kenzo, il aime pas le froid ! Il supplia la jeune femme de ne pas vomir dans la voiture, sinon il ne jouerait plus jamais dans ce bar, et comme c'était à peu près le seul qui voulait bien de lui, en une cuite elle risquait de briser sa pseudo carrière. Elle voulait pas briser sa carrière, hein ? En moins de 20 minutes ils furent devant la résidence universitaire où logeait Romy. Mais 20 minutes, c'était aussi le temps qu'il lui avait fallut pour s'endormir. Merde. Il la secoua doucement, juste pour qu'elle sorte un peu des bras de Morphée et accroche les siens autour du cou de Kenzo, afin qu'il puisse la monter jusqu'à sa chambre. 6ème sans ascenseur avec une blonde sur le dos ! Qui dit mieux ? Heureusement qu'il avait fait un peu de muscu. Ça se voit ? Non, toujours pas ? Ok. Mission Impossible n°2 : Trouver les clefs dans son sac. Étape 1 : renverser le sac par terre. Étape 2 : trouver les clefs dans le bordel sur le sol. Étape 3 : Les ramasser sans faire tomber la fille de son dos. Étape 4 : Ouvrir la porte et ramasser le bordel, toujours sans faire tomber la sus-dite fille. Il n'était venu qu'une fois ici, et... comment dire... il ne gardait de souvenir que du lit, alors trouver la lumière (qu'il ne trouva pas) et ne pas se cogner dans les meubles (ce qu'il fit inévitablement) ne fut pas un jeu d'enfant. Toutefois, il parvint à rejoindre la chambre et le lit, à déposer Romy dessus, à lui retirer ses chaussures, à remonter les draps sur elle, et à lui souhaiter une bonne nuit alors qu'elle n'était déjà plus là. La suite pourra en surprendre plus d'un et pourtant elle sembla naturelle à Kenzo. Il était tard, la soirée avait été plus que mouvementée, il avait froid (oui, encore !!), et une de ses amies n'était pas dans son assiette. Alors il hérita du canapé. Il lui avait dit qu'ils en reparleraient à tête reposée, et c'est bien ce qu'il comptait faire, mais surtout il n'avait pas l'intention de la laisser seule dans cet état. On ne savait pas trop ce qui pouvait arriver. Il ôta ses chaussures et son pull, s'enroula dans le plaid qui se trouvait là, et sombra rapidement.

    Ce fut une sonnerie singulière qui le tira des limbes du sommeil, une sonnerie qu'il connaissait bien car, invariablement, elle sonnait chaque matin à la même heure. Et invariablement, comme chaque fois, il porta la main à sa poche, décrocha sans ouvrit les yeux, posa le téléphone en équilibre sur son oreille, et baragouina un " Haaaaaaallô. " dans un bâillement. Et invariablement, comme chaque matin, la voix chantante et parfaitement réveillée, elle, de sa blondinette claironna à son oreille, lui tirant son premier sourire de la journée. Invariablement, comme chaque matin, il s'étira comme un bienheureux, le téléphone toujours greffé à l'oreille, et brusquement, sans réellement qu'il ne comprenne pourquoi, il se vianda méchamment de tout son long sur le sol, perdant portable, sourire et sens de l'orientation. Bordel ! Son lit avait rétrécit dans la nuit ou quoi ? Et c'était quoi cette drôle de déco ? Merde ! Romy ! La résidence universitaire ! La cuite ! Tout lui revenait d'un coup, alors que depuis son portable à quelques centimètres de lui, il entendait le "Allô ? Allô ? Allô ?" répété de Caly qui commençait à s'inquiéter. Alors il se jeta sur son portable. " Oui ! Excuse-moi, je heu... j'ai trébuché. Pourquoi je parle tout doucement ? Je parle doucement là ? " oui, il parlait même dans un chuchotement pour ne surtout pas réveiller Romy, et pour que surtout ne s'en suive pas un énorme quiproquo si elle se mettait à parler et que Caly l'entendait. " C'est pour ne réveiller personne. Oui, j'ai décidé d'être sociable aujourd'hui ! " Il s'apprêtait à rejoindre la porte afin de sortir dans le couloir pour poursuivre sa conversation, mais un bruit en provenance de la chambre lui signala que la belle au bois grisant venait de se réveiller, et qu'il courait à la catastrophe. Merde ! " Faut que je te laisse ! Je... heu... ça urge ! J'te rappelle ! " débita-t-il en catastrophe avant de " Oh, et je t'aime ! " et raccrocha juste au moment où une tête passable décoiffée et maussade passait la porte de la chambre. " Bonjour. " annonça-t-il armé d'un sourire maladroit et d'un geste de la main comme le crétin qu'il était. C'était peut être pas une bonne idée le coup du canapé, en fait.
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyVen 19 Fév - 15:10

    Dès l’instant où elle se leva, elle sut qu’elle serait incapable de rentrer chez elle seule, par ses propres moyens, c’est-à-dire à pied. Un pas, puis deux, et le monde tournait autour d’elle, ou c’était peut-être elle qui n’arrivait pas à marcher correctement. Ses yeux se fermèrent puis se rouvrirent rapidement, mais cela ne fonctionna pas, le vertige restait toujours aussi intense. Pourtant, elle devait avancer. Elle ne pouvait décemment pas demander à Kenzo de la ramener, pas après ce qu’il venait de se passer, après tout ce qu’elle venait de lui confier. Elle n’y arrivait pas, elle ne pouvait plus. Alors que le monde s’effondrait lentement autour d’elle, c’était également sa vie qui tombait dans l’abysse. Qu’avait-elle fait, qu’était-elle devenue ? Les questions semblaient rester toutes sans réponses, et elle détestait le fait de ne pas pouvoir combler ces trous dans son existence, qui prenaient de plus en plus de place. Il y avait eu ce connard, qui lui avait arraché le cœur. Il y avait eu Kenzo, et puis ce jenesaispastropquoi qu’elle ressentait pour lui. Il y en avait d’autres, qui allongeaient sa liste de conneries, qui était tellement longue qu’elle pouvait sans doute entrer dans le livre des records. Tandis que sa chute semblait indéfiniment longue, un seul mot sonnait à ses oreilles, prononcé par une voix inconnue, aussi claire et coupante qu’une lame de rasoir. « idiote, » voilà ce qu’elle répétait en boucle.
    Mais sa chute cessa rapidement, tandis qu’une main se posait encore sur son épaule, cette même main qui lui avait procuré une immense chaleur dans tout son corps durant toute la soirée. Mais, à cet instant, elle n’avait plus rien, elle ne ressentait même plus la chaleur qui était pourtant toujours présente.

    Le reste des événements se passa dans un flou total. Romy, à demi consciente, se rendit à peine compte qu’elle était dans la voiture du jeune homme, qu’il l’avait portée sur ses épaules. Lorsque sa tête toucha la vitre de la voiture, elle bascula dans le sommeil. Des formes étranges se mouvaient devant elle, lui tendaient la main, pour ensuite la retirer violemment. Un rire, il y avait un rire qui se moquait d’elle en la pointant du doigt, une personne qui devait la détester, ou détester ce qu’elle avait fait aujourd’hui. Elle se sentait compressée, pas libre de ses actes et de ses paroles. On la jugeait pour ce qu’elle avait fait, et elle ne supportait pas cela.
    Doucement, elle sentit une main sur ses épaules, et les sombres visages s’effacèrent. Elle entrouvrit un œil, puis le second, mais le monde était flou, la silhouette de Kenzo également. Elle réussit tout de même à accrocher ses bras autour de son cou, il constituait sa bouée de sauvetage, grâce à lui elle échappait aux visages désagréables qui n’arrêtaient pas de la critiquer. Elle se sentait mieux, comme sous l’emprise d’une drogue qui vous donne envie de sauter partout. Elle l’aurait sans doute fait d’ailleurs, si elle avait eu assez de force. Ils montèrent des escaliers, sans doute était-ce ceux qui menaient à son appartement. Le bruit de ses pas sur les marches semblait s’éloigner au fur et à mesure qu’il s’élevait. Peut-être allaient-ils au paradis. C’est ça, avec ce qu’elle avait fait ce soir, la porte du paradis lui était sûrement interdite à jamais. La jeune femme ne sentit même pas lorsqu’il la déposa sur le lit, lui retira ses chaussures, remonta les draps sur elle. Elle était déjà bien loin, dans un monde peuplé de créatures étranges et de princesses versatiles.

    Il y avait cette princesse. Elle habitait dans un immense château, avec l’une de ses meilleures amies. Un jour, sa meilleure amie invita son beau prince à venir manger. Folle de jalousie, la princesse se jura qu’elle détesterait aussitôt ce prince, qui avait parvenu à voler le cœur de sa meilleure amie, alors qu’elle-même ne parvenait pas à trouver l’amour. Mais, lorsque le prince franchit la porte du château, son cœur tomba dans ses chaussettes, et la première pensée qui traversa le cerveau de la princesse était que son amie avait siiiiiiiiiiiiiiiii bon goût. La princesse passa le reste de la soirée à les fixer tandis qu’ils s’embrassaient tendrement entre chaque plat, jalouse jusqu’au plus profond d’elle-même. Elle se détestait, qui était-elle pour être jalouse du bonheur de sa meilleure amie ? Le temps s’écoulait lentement au château, lorsqu’il n’y avait rien à faire, et la princesse s’ennuyait à mourir. Un soir, alors que sa meilleure amie était en visite chez sa mère, la princesse profita que la voie soit libre pour passer du temps avec le prince. « en tout amitié », évidemment. Une chose en entraina une autre, et la situation dégénéra rapidement. Son cœur battait trop fort, elle ne pouvait pas vivre avec ce mensonge qui lui pesait, l’étouffait. Elle déposa alors, lentement, sûrement, ses lèvres sur les siennes. Il ne répondit pas à son attente, comme elle se l’imaginait naïvement. Il se confondit en excuses, monta prestement son cheval et disparut dans la nature. La princesse avait tout perdu. Un garçon très sympathique qui aurait pu, si elle l’avait voulu, être son ami. Sa dignité de princesse. Et, sans doute lorsque sa meilleure amie reviendrait, elle la perdrait également.

    Romy se réveilla en sursaut, des larmes mouillaient ses joues. Elle se sentait comme un immense marshmallow humain, tout mou et dégueulasse. De plus, un mal de crâne atroce lui déchirait la tête de haut en bas, et lui donnait envie de hurler. Alors qu’elle voulut se retourner dans son lit, une voix lui parvint, au loin. Elle venait du salon. Le cœur battant, inquiète à l’idée qu’il puisse y avoir un voleur dans l’appartement, la jeune femme ouvrit discrètement le placard de sa chambre pour en sortir.. Une batte de base-ball. Lentement, elle s’approcha de la porte, pour l’entrouvrir afin d’entendre plus clairement la voix. « oui, j’ai décidé d’être sociable aujourd’hui ! » Vraiment ? Ses sourcils se froncèrent. Si le voleur voulait être sociable, il n’avait qu’à se casser de son appartement pour commencer. Mais, cette voix… elle ne lui était pas étrangère. Comme un boulet de canon, les souvenirs affluèrent à son cerveau, des images se bousculèrent d’elle, de Kenzo, dans le bar, les mots qui ne pouvaient pas s’arrêter de sortir de sa bouche, les hurlements de Kenzo, ses larmes, son mal au cœur, son mal de tête qui était toujours présent, et plus horrible que jamais. La batte glissa de sa main pour aller s’écraser sur le sol de la chambre, interrompant brutalement la conversation de celui qui se trouvait au salon; Qui ne pouvait-être que Kenzo. Avait-il passé la nuit ici, pour elle ? Non, ne vous inquiétez pas, elle avait cessé de se faire des idées, l’abus d’alcool n’avait que laissé le mal de tête.
    Il devait l’avoir entendu, car il cessa brutalement de parler, et, après un « je t’aime » débité en catastrophe, le silence emplit l’appartement. Il devait être au téléphone. Elle franchit donc la porte de la chambre, pieds nus, les vêtements du même soir toujours sur son dos, et les cheveux en bataille. Heureusement qu’il n’y avait pas de caméras dans son appartement, ou des personnes qui la surveillaient en permanence… sinon, on pouvait se faire des idées sur la nuit qu’ils avaient passée. Sa bouche s’entrouvrit, mais elle était sèche, et le « bonjour » qu’elle lui répondit fut à peine audible. Toujours dans une sorte de transe, elle se dirigea vers la cuisine, et prépara deux tasses de cafés, avant de les apporter sur la table basse, et de s’asseoir à côté de Kenzo. Même si elle prenait lentement conscience que ce n’était pas vraiment bien pour elle de se retrouver proche de lui comme cela, elle avait trop la tête dans le *** pour s’en rendre compte. La gorgée brûlante de café lui descendit lentement dans la gorge, et acheva de lui remettre les idées en place. Son regard se porta sur Kenzo, les cheveux ébouriffés, la tête dans sa tasse de café, et un sourire s’esquissa sur son visage. « Merci. D’être resté. » Mais ces paroles sonnaient fausses. Elle ne regrettait pas qu’il soit resté, au contraire, si elle avait été un peu plus consciente, elle lui aurait sûrement demandé de rester avec elle. Ce n’était pas sa place, il ne devait pas être celui qui dormait sur le canapé après qu’elle avait trop bu. Enfin, si, elle avait envie qu’il soit ce garçon là, celui qui reste avec elle pour s’assurer qu’elle aille bien ; mais il ne pouvait pas l’être, pas après ce qui s’était passé, ce qu’elle avait dit. N’osant pas le regarder, elle fixa les chiffres digitaux de l’heure de la télévision, qui étaient si brillants qu’ils lui éclataient la cornée.
    « Tu devais rejoindre ta copine. C’est avec elle que tu devrais être en ce moment. J’aurais aimé que tu sois celui qui reste pour vérifier que j’aille bien -sans arrière pensée, hein-,… un léger rire nerveux s’échappa d’entre ses lèvres ; mais je doute que ça soit à nouveau possible après ce qui s’est passé hier soir. Elle releva les yeux sur lui, et déglutit. Si seulement elle pouvait enterrer cette attirance, tout serait comme avant. Mais il fallait du temps, de la volonté. Et, la seule volonté qu’elle avait en ce moment, c’était celle de dormir, et d’oublier. Merci, encore une fois. C’est adorable. » Et sa dernière parole état, elle, plutôt déplacée, non ? Elle tenta tant bien que mal de cacher sa gêne en buvant une nouvelle gorgée de son café. Peut-être que cette douleur partirait, qu’ils finiraient par rire de ce moment, des années plus tard. S’ils étaient toujours amis à ce moment là.
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyMer 24 Fév - 17:02

    Il s'était foutu dans une merde royale, et le pire, c'est qu'il en avait conscience. En raccrochant le téléphone en urgence, il avait compris que sa petite mésaventure de la veille, et qui plus est sa nuit entre ces murs, allait finir par se savoir, par revenir aux oreilles de Caly, peut être même par sa faute tant il était maladroit, et alors il serait bien difficile d'expliquer la situation sans passer pour un fourbe menteur, alors que techniquement il n'avait absolument pas pensé à mal. Au contraire, il avait cherché à agir au mieux, à se rendre utile. Son problème c'était qu'à force de vouloir agir au mieux, il agissait complétement de travers ! Certainement que Romy n'avait pas envie de voir sa face dès ce matin, sans parler de Caly qui finirait par voir rouge. Ouai, il aurait mieux fait de fuir à toutes jambes quand il en avait encore eut l'occasion, et qu'importe si c'était le comportement d'un lâche. Et maintenant qu'elle se trouvait face à lui, avec la tête de celle qui vient de s'allonger sur les rails en attendant que le tramway l'achève, il serait assez malvenu d'ouvrir la porte et de partir en hurlant, elle aurait pu croire que c'était sa coiffure qui l'effrayait. Non, ça il avait déjà vu pire. Et puis l'espace d'une seconde, il se demanda si elle n'allait pas s'imaginer des choses. Après tout, n'avait-elle pas prétendu qu'elle risquait de ne pas se souvenir des évènements de la veille ? Alors qu'allait-elle penser en le trouvant au petit matin dans son studio, presque aussi débraillé qu'elle ? Impossible de le savoir, elle ne parlait pas. Après un "Bonjour" à peine audible, elle s'était dirigée en silence jusqu'à la kitchenette, laissant Kenzo seul face à son malaise. Que devait-il faire ? Prendre sa veste et se casser en prétendant être tranquillisé maintenant qu'il la savait vivante ? Allumer la télé et se mettre à l'aise, les pieds sur la table basse ? Lui demander d'aller chercher les croissants et le journal du matin ? Pourquoi était-il si nerveux, bon sang ? Les mains moites, il se laissa tomber dans le canapé, sans trop savoir quoi faire d'autre. Il consulta l'heure sur son portable histoire de s'occuper. 8h00. Il devait prendre son service à 10h00, mais il devait encore rentrer chez lui prendre une douche et se changer. Chez lui, à l'autre bout de la ville. Sans oublier qu'il avait toujours la voiture du patron du Dei Vizi, et qu'il fallait qu'il le ramène avant d'aller au travail. Et le patron lui devait de l'argent aussi, pour sa scène d'hier. Il était partit tellement vite qu'il en avait oublié sa recette. Il était tellement dans ses pensées, qu'il sursauta lorsqu'elle déposa une tasse de café fumant devant lui. Quelle excellente idée ! Dans un mince sourire il s'empara de la faïence et la porta à ses lèvres. Il avait bien besoin d'un peu d'énergie en rab', sinon il ne savait pas comment il allait faire pour survivre à cette journée alors qu'il ne rêvait que de son lit malgré l'heure matinale.

    Elle s'était installée à côté de lui, mais il n'en eut conscience que lorsqu'il sentit son regard posé sur lui. Il parait que c'est le genre de chose qu'on peut ressentir à distance, lorsque quelqu'un vous observe fixement. Alors, dans un mouvement d'une lenteur presque exagérée, il sortit son nez de sa tasse pour lui offrir un regard interrogateur. Un léger sourire étira ses lèvres avant qu'elle ne se décide à les desceller pour le remercier d'être resté. Ah bah tout compte fait, il avait pas forcément déconné, peut être bien qu'il avait agit au mieux et que ça ne lui attirerait pas de problèmes. Qui sait ? Peut-être avait-elle retrouvé ses esprits et prenait tout ça à la blague ? Elle avait un peu forcé sur l'alcool, alors il était fort probable que ce qu'elle pensait ressentir sur le coup, elle ne le ressente plus du tout à présent. Avec une petite pointe de soulagement, Kenzo lui fit signe que ce n'était rien, d'un geste de la main, avant de retourner dans son café qui avait des allures de meilleur café du monde tant il en avait besoin. Il se sentait un peu apaisé, et pourtant ce répit ne fut que de courte durée. Quand elle reprit la parole, avec son timbre où l'on sentait poindre la culpabilité, en lui expliquant qu'il devrait rejoindre sa copine que c'était avec elle qu'il devrait être, et qu'il ne pouvait pas être celui qui reste pas après ce qu'elle avait dit hier soir, il comprit qu'il n'y avait pas encore de quoi crier victoire trop vite. Le malaise ne s'était pas dissipé, bien au contraire, il n'avait fait que s'accroitre depuis les derniers évènements. Et bah, il était pas dans la merde ! Il allait peut être se recycler comme scénariste pour les Feux de l'Amour ou Des jours et des vies, parce que dans le genre quiproquo sordide il touchait sa bille. Mais la vraie question était : est-ce qu'elle pensait toujours ce qu'elle avait dit la veille au soir ? Oh p'tain, c'était tellement le bordel dans sa tête ! Il n'arrivait pas à comprendre pourquoi ça lui tombait dessus maintenant ! Elle n'aurait pas pu se réveiller avant ? Lui dire tout cela avant de retomber sur lui par hasard lorsque Caly les avait "présentés" ? Au lieu de ça elle lui faisait ce type de "déclaration" plusieurs mois plus tard, alors qu'il était dans la délicate position de celui qui n'a plus rien fait depuis ces mêmes mois, justement. Autant dire que ça commençait à lui monter au cerveau. C'était juste de la torture qu'on lui infligeait, là, et il ne pouvait en blâmer personne.

    Et elle le remerciait encore, comme s'il s'agissait d'un exploit. Peut être que c'en était un, finalement. " Laisse tomber, t'as pas à me remercier, je n'ai fais que dormir, c'est pas vraiment spectaculaire. Et puis en ce qui concerne Caly, elle va en cours, là, et moi... Bah c'est moi... On ne se voit pas beaucoup. " Cette dernière phrase lui avait échappé, alors qu'il replongeait son nez dans sa tasse. Il n'avait pas dans l'intention de se confier ou autre, ce n'était pas un moyen d'expliquer sa présence ici, c'était juste sortit comme ça. Sans raison apparente. Il s'enfila une nouvelle gorgée de café, qui eut bien du mal à passer tant il se sentait noué. La situation, le quotidien qu'il vivait depuis des mois et qu'il pensait être suffisamment fort pour encaisser, commençait à lui peser sérieusement. Il savait qu'avec une fille comme Calypso, rien ne serait jamais simple ni ordinaire, mais il avait signé quand même en se disant que les sentiments qu'il éprouvait pour elle suffirait à le faire patienter, et dans un sens c'était le cas, mais c'était dur. Il aurait aimé se confier à quelqu'un, et c'était peut être pour cette raison que cette information lui avait échappé. Mais Romy n'était certainement pas la personne adéquate. Non pas qu'il doute d'elle, mais disons qu'il avait peur de ses réactions, surtout de celles qu'elle ne montrait pas, celles qu'elle se contentait de garder pour elle et de ne faire ressortir que lorsqu'elle avait un coup dans le nez. Quoi d'autre avait-elle bien pu lui cacher ? Depuis combien de temps gardait-elle ça pour elle ? Est-ce qu'elle pensait toujours ce qu'elle avait dit ? Comment n'avait-il pu se douter de rien ? Il la détailla du coin de l'oeil, cherchant à observer son attitude lorsqu'elle ne portait pas ce masque qu'elle s'évertuait de revêtir chaque fois qu'elle se sentait observée par lui. Il s'attarda sur ses mèches claires qui s'évadaient des attaches, et encadraient son visage au teint pâle, et ses yeux qui fixaient le vide comme si elle était plongée dans d'intenses réflexions. Et lorsque son regard arriva à ses lèvres humides de café qui pinçaient la faïence de sa tasse, une nouvelle pluie d'images s'insinuèrent dans son esprit. " Tu pensais vraiment ce que tu as dit hier soir ? " Demanda-t-il soudainement en brisant le silence ambiant. Ça aussi c'était sortit tout seul, et si sa question pouvait sembler anodine après qu'il l'eut avertit qu'il souhaitait en reparler à tête reposée, les images qui dansaient dans son crâne, annihilaient toute l'innocence de son propos. Un instant de faiblesse était trop vite arrivé, et bien trop intolérable. Alors, brusquement il se leva, d'un bond, et se précipita vers sa veste. " Oublie ça ! Faut que... Je dois aller bosser... Plein d'boulot ! Oula, trop d'boulot même ! " Bégaya-t-il avec une légerté feinte, en cherchant ses mots et une contenance. Il enfila sa veste en urgence, et se précipita vers la porte sans laisser le temps à Romy de comprendre ce qui se passait, ni même d'ouvrir la bouche. Bah non, fallait surtout pas qu'elle lui parle là, il avait juste besoin d'un peu d'air frais en pleine tronche, et pourquoi pas un petit saut dans le Tibre, par -15°, histoire de se remettre les idées en place ! " A plus ! " Cria-t-il presque, avant de claquer la porte derrière lui, et de dévaler les escaliers comme un fou. Non, mais ça va pas bien dans ta tête, mon pauvre ! Fallait vraiment qu'il s'éloigne au plus vite. Même si la faiblesse était passée aussi vite qu'elle était venue, il ne souhaitait pas prendre de risques ! Pauvre Romy, elle n'allait rien comprendre.
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptySam 27 Fév - 19:01

    Harsh words hurt feelings, but silence breaks hearts. -Unknown #TLS

    Plus rien, il ne restait presque plus rien de ce qu’était Romy Milazzo. Pas une femme, elle était une loque, désespérément couchée sur le pavé, que Kenzo avait eu la gentillesse de ramasser et de ramener chez elle. Les conneries, elle les collectionnait depuis son retour à Rome, elle ne pouvait même pas les aligner sur une feuille de papier, car elles ne tiendraient pas toutes. Hier soir, pourtant, elle avait atteint un stade inimaginable. Comment avait-elle pu boire autant, comment avait-elle osé se dévoiler ainsi ? Rien ne fait souffrir plus que des mots jamais prononcés, des sentiments inavoués. Certes, elle souffrait avant, de le voir tenir la main d’une autre, de se trouver à quelques mètres de lui, et d’être forcée de se taire, de garder tous les mots qu’elle avait envie de prononcer dans sa bouche. Mais, aujourd’hui, la souffrance lui semblait bien pire, lui arrachait le cœur. Parce qu’elle avait tout perdu, simplement en ouvrant la bouche. Un verre de trop, un mot de trop, cela avait suffit pour tout briser. Ils étaient de bons amis, mais jamais ils ne pourraient redevenir comme avant. Ce que Romy éprouvait, elle ne pouvait l’enterrer brusquement à des kilomètres et l’oublier, simplement. Ce n’est pas le genre de choses qu’il est facile d’oublier, de tirer un trait dessus. Mais tirer un trait sur leur amitié lui semblait encore pire. Ce mec extraordinaire, elle ne supportait pas de le voir aussi confus, aussi perdu ; cette lueur dans ses yeux comme s’il ne la connaissait plus, ne l’avait jamais véritablement connue la regardait avec intensité.
    Les souvenirs de la nuit dernière se passaient en boucle dans son esprit, comme une cassette vidéo incapable de s’arrêter, diffusant éternellement les mêmes moments, les mots exacts de leur conversation, ou plutôt dispute, résonnant incessamment dans sa boite crânienne. Cela ne l’aidait pas, de revoir en permanence cette scène sur le trottoir, de réécouter ces mots qui avaient entrainé sa perte. Ses yeux se fermèrent, et elle but une seconde gorgée de café, tandis qu’il lui répondait. Il sembla que le liquide brûlant resta un éternel moment dans sa bouche, refusant de descendre, tandis que cette dernière phrase sortait de sa bouche. Il avait hésité à la dire, et Romy ne put s’empêcher de sourire, replongeant son nez dans sa tasse pour cacher sa gène, et les idées plus qu’inappropriées qui avaient pris place dans son esprit ; en même temps que les questions. Qu’Est-ce qu’il pouvait bien se passer entre Kenzo & Calypso pour qu’il ne la voie pas si souvent, qu’il semble si confus à l’idée de s’être confié.. Car il s’était bien confié, même s’il ne le désirait pas intentionnellement. Même si l’idée de profiter de la situation s’était dessinée dans son esprit, jamais elle ne serait passée à l’action; du moins pas en étant en possession de tous ses moyens. Elle ne voulait pas être le genre de filles qui profitent des garçons parce qu’ils semblent perdus dans leur relation. De plus, elle n’avait absolument pas le droit de dire qu’il était perdu, elle n’en savait rien. Trop de questions, trop de problèmes se profilaient à l’horizon ; et le mal de tête de la jeune femme n’allait pas s’arranger si elle continuait à penser comme elle le faisait en ce moment, c’est-à-dire … trop. Peut-être qu’une autre gorgée de café l’aiderait.

    Non, finalement, c’était une mauvaise, une très mauvaise idée, le café. C’est cet instant précis que Kenzo choisit pour lui poser la question fatale, celle qui la frappa de stupeur, et faillit lui faire recracher tout son café sur la table basse. Quelques secondes ; Romy resta complètement immobile, incapable de répondre, car incapable d’avaler cette dose de liquide qui stagnait dans sa bouche fermée. Lorsqu’elle avala enfin, le café avait un goût amer, écœurant. Elle devait s’y attendre, à ce goût, tout comme à cette question. Il avait dit qu’ils devaient en parler à tête reposée, et voilà, c’était le moment redouté. Pour être franche, la jeune femme aurait largement préféré en parler… disons dans quelques années, par un coup de téléphone alors qu’elle serait à l’autre bout du monde. Sans doute ce serait moins gênant.
    Elle était au cœur d’un incendie, et ne parvenait pas à sortir. Que faire, lui mentir, vivre avec cela encore des centaines d’années, enfin jusqu’à sa mort, emportant la vérité dans sa tombe ? A moins que le bon se présente, et lui fasse oublier Kenzo, cette putain d’attirance s’évapore alors, la laissant tranquillement vivre sa vie. Tout se passa trop rapidement pour qu’elle ne réagisse. A peine avait-elle levé les yeux sur Kenzo, qu’à sa place originelle sur le canapé ne se trouvait qu’un vide. Incapable de réagir, elle leva les yeux et regarda Kenzo mettre sa veste, marmonner en pleine crise de panique qu’il avait du travail, lui criant un bye-bye, avant de claquer la porte. Romy tentait de faire le tri, de comprendre ce qu’il venait de se passer dans son salon. Panique était le seul mot qui lui venait à l’esprit, ce qui devait s’être lu dans son regard aussitôt que cette question avait franchi les lèvres de Kenzo ; mais également l’état général de ce dernier pendant les dix dernières secondes. Elle devait faire quelque chose, elle ne pouvait pas le laisser partir. Pourquoi, oui pourquoi ne pas le regarder s’en aller par la fenêtre, tout en se désespérant de ce que leur relation était devenue ? Parce que Romy ne pouvait pas, parce qu’elle était comme ça, simplement. Parce qu’elle n’avait pas répondu à sa question.

    La porte s’ouvrit violemment, et Romy descendit les marches quatre à quatre, manquant de tomber deux fois au moins. Le cœur battant contre sa cage thoracique, elle tentait, tout en essayant de ne pas tomber des escaliers, de faire le tri. C’était tout ce qu’elle faisait, ces derniers jours, le tri. Là, elle ne pouvait pas le laisser partir bouleversé comme cela, s’il prenait la voiture, et qu’il avait un accident, jamais elle ne se le pardonnerait. Mais, en même temps, si elle le rattrapait et qu’elle lui disait que oui, elle pensait tout ce qu’elle avait dit hier soir, malgré l’alcool coulant à flots dans ses veines, elle pouvait aussi provoquer l’accident, en l’achevant complètement, en détruisant définitivement cette amitié. Elle ne savait pas ce qu’elle faisait, elle ne savait plus pourquoi elle lui courrait après.
    Deux étages, trois étages de descendus, puis elle termina dehors, pieds nus, dans le froid glacial de ce début de matinée. Mais elle ne frissonnait pas, elle ne sentait pas le froid, seulement cette inquiétude qui lui glaçait le cœur. Ses yeux allaient de gauche à droite, regardant même derrière elle, comme s’il eut été possible qu’il se soit caché quelque part dans les escaliers et qu’elle ne l’eut pas vu en descendant. Les voitures passaient rapidement dans la rue, profitant du fait qu’il soit encore tôt et que les routes ne soient pas bondées. Une silhouette se faufilait entre les voitures, se faisant klaxonner, sans sembler remarquer qu’elle marchait au milieu de la route. Cette silhouette, elle l’aurait reconnue entre milles. C’était Kenzo. Il s’était garé de l’autre côté de la route ; elle ne parvenait pas à se souvenir pourquoi. Prise d’une folie furieuse, elle s’engagea sur la voie, sans trop faire attention aux voitures, le bruit d’un klaxon inonda ses oreilles ; le bruit d’un freinage brusque, mais elle continuait, les yeux fixés sur sa cible.
    Il était de l’autre côté de la voiture, côté conducteur, et s’apprêtait à ouvrir la portière lorsqu’elle posa brutalement sa main sur le toit de la voiture. Ses yeux se dirigèrent alors vers elle, et son cœur s’emballa, encore une fois. Elle n’avait pas réfléchi plus que ça à ce qu’elle lui dirait si elle réussissait à le rattraper. Mais, une fois devant lui, son regard fixé sur elle, les mots sortirent tous seuls. « Oui, je le pensais vraiment. Tu ne sais pas que la vérité sors de la bouche des bourrés ? » Tentative de plaisanterie idiote, elle en était consciente. Elle était aussi consciente qu’elle avait manqué de se faire rouler dessus par trois voitures, simplement pour dire ça. Ridicule, elle était simplement ridicule. Elle devait surmonter cette sorte d’addiction absurde, cette dépendance de petite fille accro aux bonbons. Ce n’était que physique, voilà ce qu’elle se répétait depuis avant, depuis qu’elle s’était réveillée ce matin. Les sentiments étaient là, mais seulement amicaux, ils ne semblaient pas aller plus loin. Une sorte de sentiment « i need you right here, right now. » Ça allait passer ; on s’habitue à tout, non ? Elle baissa lentement les yeux vers ses pieds nus. « Je suis désolée. » Encore, elle s’excusait, alors qu’elle ne devait pas. Elle avait montré ses sentiments, mais elle ne devait pas s’excuser si c’était de la pure vérité.
    Elle releva les yeux, et, le temps d’une seconde, leurs regards se croisèrent, perdus, confus. Une idée lui traversa alors la tête. « Je te propose un truc. On fait un pacte. On oublie tout ce qui s’est passé hier soir, et même ce matin, à l’instant. On recommence à zéro. On est les deux inconnus qui se sont connus par le biais de Caly, simplement. » C’était sans doute beaucoup demander, même trop. D’oublier tout ce qu’il avait entendu, d’oublier même ce qu’elle venait de lui avouer moins de deux minutes auparavant. Mais cela paraissait une alternative intéressante. Peut-être, qu’en se convainquant tous les deux qu’ils n’avaient aucun passé ensemble, elle arriverait à oublier ces sentiments, les images de cette nuit qui la torturaient à chaque fois qu’elle le voyait. Ils pourraient enfin être les amis qu’elle avait toujours voulu qu’ils soient.

    [désolée, c'est pas extraordinaire :silent:. Tu peux terminer le topic après, si jamais tu n'as plus d'idées, hein ^^. ]
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MessageSujet: Re: undisclosed desires ♦ K.   undisclosed desires ♦  K. EmptyMar 2 Mar - 17:25


    Il avait dévalé les marches quatre à quatre, n'écoutant plus rien d'autre que son esprit qui lui criait que l'éloignement était d'une nécessité vitale. Ça tambourinait contre ses tempes, dans sa cage thoracique et dans ses veines. Il avait l'affreuse sensation d'avoir commis un acte irréparable et impardonnable, pourtant il n'en était rien. Il n'avait fait qu'y penser, une fraction de seconde, à peine le temps d'un battement de cœur. Mais c'était déjà trop pour lui. Aurait-il toléré que Caly nourrisse le même type de pensée pour un autre que lui, même pour une fraction de seconde avant de se ressaisir ? Absolument pas ! Il la rêvait sienne et préférait s'imaginer qu'elle ne voyait que lui. C'était certes un fantasme, mais se mentir était une nécessité pour éviter la folie furieuse qui était capable de s'emparer de lui lorsque la jalousie se pointait. Alors oui, même en pensée, il ne s'autorisait pas le moindre écart. A dire vrai, il ne se serait jamais imaginé avoir ce genre d'écart, pas le moins du monde. Depuis qu'il était avec elle, il n'avait plus perçu les autres filles que comme des êtres asexués et dénués d'intérêt. Mais Romy était parvenue à réveiller la frustration qui stagnait dans ses veines. Ce n'était qu'un coup de folie, jamais il n'aurait été au-delà que la pensée, une faiblesse, juste une faiblesse. Mais pour plus de précaution, il s'était mis à courir loin de toutes tentations. Les 6 étages avaient défilé sans qu'il n'en prenne conscience, et rapidement il se retrouva dans la rue animée, malgré l'heure précoce. La brise hivernale acheva de lui remettre les idées en place. Oui, il avait bien fait de partir. Certes Romy devait être un peu abasourdie par son départ précipité, mais il l'appellerait, plus tard, et la rassurerait. Pour l'instant il devait juste quitter cet endroit et retourner en terrain familier où il retrouverait avec les habitudes, la sécurité et tout le blablabla, le même état d'esprit qu'habituellement, il l'espérait. Oui, c'était décidé, et c'était la bonne attitude à avoir. Il traversa la rue d'un pas résolu, ne prêtant pas vraiment attention aux voitures obligées de piler devant lui. Il n'avait d'autre but que la voiture que lui avait prêté son patron, garée de l'autre côté, le reste, il ne le voyait pas. C'était son objectif et, les yeux rivés dessus, il se laissait submerger par ses pensées qui, encore un peu teintées de culpabilité, commençaient à s'éclaircir quelque peu.

    Derrière lui, il entendait encore le bruit de freinages compulsifs, et des coups de klaxon, et bien qu'il eut rejoint le trottoir depuis trop longtemps pour gêner encore la circulation, il ne se retourna pas pour voir ce qu'il en était. Encore un peu à l'ouest, il se désintéressait totalement du reste du monde autour de lui. Qu'ils klaxonnent si ça pouvait leur faire plaisir ! Plongeant sa main dans la poche, à la recherche des clefs de la voiture, il rencontra son portable, et ses doigts s'accrochèrent autour de l'objet qu'il cala dans sa paume. Il allait falloir qu'il appelle Caly aussi. Il lui avait dit qu'il la rappellerait après son "urgence". Immanquablement elle allait lui poser des questions sur cette fameuse urgence, et immanquablement il allait devoir lui mentir. Comment s'était-il mit dans cette merde sans nom, déjà ? Ah oui, en couchant avec l'une des meilleures amies de sa chérie, avant qu'elle ne soit sa chérie, et avant même que la dite "meilleure pote" ne la connaisse. Rien de mal en soi, sauf qu'il avait prétendu ne pas la connaître quand elle la lui avait présenté. Crétin ! Crétin ! Crétin ! Sur le coup, il avait souhaité épargner la jalousie de Calypso, et maintenant il se retrouvait à mentir comme un arracheur de dents, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'il n'était vraiment pas doué ! La raison aurait voulu qu'il attende d'être chez lui pour appeler Caly, histoire d'être totalement maître de ses émotions, mais il n'était pas raisonnable, et il avait besoin de l'entendre, besoin de se rappeler pourquoi il avait fuit à toutes jambes cette appartement, alors qu'un autre que lui se serait laissé aller à ses pulsions. Alors il sortit l'appareil de sa poche, et il lui suffit d'un appui long sur le "2", pour que le visage souriant de la blondinette ne s'affiche sur l'écran, pendant que le réseau tentait de les mettre en relation. Le portable coincé contre l'épaule et son oreille, il s'empara des clefs de la voiture qu'il contournait en cet instant même, rejoignant le côté conducteur. Les battements de son cœur se synchronisèrent à la tonalité frénétique du téléphone. Ça ne répondait pas. Il bipa la voiture qui émit un bruit vif en se déverrouillant. Il s'apprêtait à ouvrit la portière quand, soudain une silhouette émergea et claqua fortement contre le toit de la voiture. Romy ?

    Qu'est-ce qu'elle faisait ici ? L'avait-elle suivi ? Pourquoi ? Son réflexe premier aurait été de reculer avant de fuir une nouvelle fois. Mais s'il se mettait à courir en hurlant, elle risquait de le prendre un peu mal, non ? Il fallait qu'il cesse de la considérer comme une tentation, comme une menace. Il devait se faire confiance. Après tout, il savait ce qu'il avait à perdre dans cette histoire, et ne prendrait absolument pas le risque juste pour assouvir un besoin naturel à la con ! Alors il s'immobilisa, mettant toute sa force et toute sa concentration dans ses pieds, les obligeant à rester enfoncés dans le sol. Il avait peur qu'en cessant de ce concentrer dessus, ils se mettent à se mouvoir d'eux-même, et le porte loin d'elle et de ses bonnes résolutions nouvellement acquises. Son regard se braqua sur elle, attendant qu'elle parle, appréhendant qu'elle parle. Les battements de son cœur devenaient de plus en plus sonores, à moins que cela ne soit la tonalité du téléphone qu'il avait complétement oublié contre son oreille, camouflé par sa main. Et puis elle se mit à parler, lui avouant avoir pensé ce qu'elle lui avait dit. Elle tenta une pointe d'humour, mais il n'esquissa même pas une ébauche de sourire. Pourquoi lui dire ça ? Pourquoi le poursuivre juste pour lui confirmer ce qu'il pensait ? Était-ce une nouvelle technique de torture ? Pourquoi ne pas laisser couler et attendre que les choses s'apaisent pour en reparler ? C'était encore trop vif. Oui, c'était lui qui avait eut cette brillante idée de vouloir parler, crever l'abcès, mais il s'était trompé, il avait eu tord, ce n'était pas le moment. A moins qu'elle fasse en sorte qu'il baisse sa garde et se laisse aller dans... Non, ça ne ressemblait pas à Romy ! Pas même à une Romy pétée, alors certainement pas à une Romy avec gueule de bois ! Voilà qu'elle s'excusait. Elle baissait les yeux, conscience d'avoir été trop loin, tout comme lui. Voilà la Romy qu'il connaissait. Soudain, une voix familière le ramena à la réalité. Ce n'était pas celle de Romy, mais celle, plus proche, comme murmurée à son oreille, de Caly. Une voix quelque peu métallique, qui lui annonçait qu'elle n'était pas là, mais qu'il pouvait laisser un message après le bip. Il ne comprit pas tout de suite, son esprit était trop brouillon pour qu'il réagisse avec intelligence. Une intelligence qui aurait voulu qu'il raccroche immédiatement, alors qu'au contraire, il gardait le téléphone contre son oreille, son regard perdu ancré dans celui de Romy qui débitait à toute vitesse son nouveau plan ! Oublier hier soir, et ce matin, et maintenant, et tout recommencer à zéro, comme s'ils n'étaient que de simples inconnus rencontrés par le biais de Caly. LA FERME !! C'est ce que son esprit hurlait. Pas contre elle, plutôt contre le flot ininterrompu de blabla qui sortait d'entre ses lèvres pour se fixer de manière irréparable sur la messagerie de Blondie !

    " Romy... " Son ton était plaintif, comme s'il l'appelait à l'aide, alors que lentement il dégageait le téléphone de son oreille pour le lui montrer. Qu'allait penser Caly en écoutant un message qu'elle pensait de lui et en entendant la voix de son amie expliquer à son homme qu'ils devaient oublier la nuit dernière, et ce matin, et à l'instant... A coup sûr elle n'allait pas s'extasier devant sa capacité à remettre le couvert et son endurance, elle allait plutôt hurler et n'écouter aucune des explications qu'il pourrait lui fournir. " Merde ! Merde ! Merde ! Et merdeuh ! " Baragouinait-il alors qu'une nouvelle voix métallique annonçait qu'il avait dépassé le temps autorisé. Son impulsion première aurait été de couper la communication et de courir sur le campus, entrer par effraction, trouver Caly, fouiller dans son sac sans qu'elle ne s'en rende compte, s'emparer de son téléphone et effacer le message, et tout ça sans éveiller les soupçons de Blondie. Ouai, autant dire : Mission Impossible. Heureusement, Romy l'en empêcha, tirant le téléphone à elle alors que la dame leur demandait s'ils souhaitaient réécouter le message. Ah bah tiens, oui ! Excellente idée ! Le téléphone à l'horizontal entre leurs deux oreilles opposées, ils écoutaient la voix lointaine, mais distincte, de Romy expliquer un plan qui prenait des allures d'adultère quand on ne connaissait pas toute l'histoire. Kenzo se figea, horrifié par ce qu'il entendait et l'analyse rapide qu'allait en faire Caly. Heureusement, lorsque le message cessa, la voix métallique leur fit une proposition merveilleuse : "Confirmer : 1. Effacer : 2 Réécouter : 3". Kenzo récupéra le téléphone et appuya de toutes ses forces et à plusieurs reprise sur la touche "2". "Message effacé." confirma la voix, avant que Kenzo ne s'empresse de raccrocher. " Merci... " Murmura-t-il timidement à l'intention de Romy, avant de se presser contre la portière pour l'ouvrir. Cela dit, un pied sur le marche-pied, et une main toujours sur la porte, il se stoppa, tournant son visage vers Romy restée sur le trottoir. " Il vaut mieux que je parte. Ensemble on devient une véritable catastrophe pour mon couple. Je crois que nos maladresses cumulées virent au désastre. Pour la sécurité nationale, on devrait nous envoyer aux antipodes l'un de l'autre. " Lui aussi donnait dans les piètres tentatives d'humour. Sans grande réussite. " Je... Je ne suis pas sûr de vouloir continuer comme ça... Je veux dire que... Je ne suis pas sûr de vouloir lui mentir encore... C'est pas... sain. Écoute, rentre chez toi. Rassure-toi, je ne ferais rien sans t'en parler d'abord... Il faut que je réfléchisse... " Il jeta un coup d'œil à l'horloge du tableau de bord. " Et il faut vraiment que j'aille travailler. " Son regard inquiet s'attarda sur la blondinette. Est-ce que ça allait aller ? Est-ce qu'il pouvait la laisser seule ? " Rentre chez toi. Repose-toi. Je t'appellerais quand j'aurais les idées un peu plus claires. Ça va aller, Romy... On a rien fait de mal. " Était-ce elle qu'il tentait de rassurer, ou lui-même qu'il cherchait à convaincre ? Il ébaucha un sourire avant de s'installer derrière le volant. Il démarra la voiture, mais attendit de voir Romy disparaître dans le hall de son immeuble, avant de partir. Alors, après un dernier regard en direction d'une fenêtre du 6ème étage, qu'il savait sienne, il s'inséra dans la circulation, et prit la direction d'Esquilin. En espérant que ça irait.

    The End... But...
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