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 “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv.

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MessageSujet: “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv.   “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv. EmptySam 18 Sep - 16:48


Des verres qui s’entrechoquent, des éclats de rire, de l’alcool qui s’écoule sur la table, fraye son chemin jusqu’à son bord, et commence à goûter sur le sol en bois de la salle. Un grognement, puis un soupir de satisfaction qui sort d’en dessous de cette même table, lorsque le jeune homme brun, aux cheveux en bataille et portant un rouge à lèvres trop voyant pour lui, reçut une goutte d’alcool dans sa bouche entrouverte. Et, au milieu de tout ce carnage, des gens qui se jetaient les uns sur les autres, riaient, se tendaient une clope fumante de bouche en bouche, s’embrassaient, se disputaient, hurlaient dans leur cellulaire, se trouvait une blondinette. Taille légèrement en dessous de la moyenne, gobelet rouge rempli de vodka à la main, cigarette consumée dans l’autre, dont les yeux bleus grands ouverts étaient entourés d’un trait de crayon noir comme le charbon. Une énième fête soit disant innocente qui se tramait dans les locaux de l’université, à minuit passées, et qui allait mal se terminer, comme toujours. La blondinette au milieu du carnage, qui s’était bougée pour éviter de gêner un couple qui, apparemment, ne pouvait pas se retenir plus longtemps, avait vidé son verre cul sec, puis s’était installée sur le seul canapé non occupé de la pièce. Elle s’était promis de ne plus refaire une soirée comme ça, elle se l’était jurée. Et pourtant, la revoilà. Il y a quelques semaines, elle était certaine de ne plus jamais fréquenter ces soirées folles, qui n’avaient, selon elle, aucun intérêt. Mais son monde s’était écroulé, une série d’événements lui avait fait changer d’avis. Premièrement…elle avait couché avec le copain de l’une de ses amies, et cette dernière l’avait découvert. On parlait quelques instants plus tôt de ne pas savoir se retenir, hein…En second lieu, elle s’était retrouvée coincée dans un métro en flammes, en ruines, complètement hors d’usage du à un attentat voulu, ou à un accident non prévu ; elle n’en savait rien. Elle avait perdu une amie -sans doute-, et aussi le petit copain de cette dernière, pas la peine de le mentionner, celui là. Elle avait failli perdre ce qui était le plus important, sa vie. Alors aujourd’hui, elle se retrouvait à cette fête, avec trois quarts d’inconnus, un verre d’alcool qui faisait son petit effet en se diffusant dans ses veines, l’odeur de la cigarette s’infiltrant dans ses narines. Peut-être que, après avoir eu une expérience de mort imminente, ce n’était pas la meilleure chose à faire. Pourtant, à cet instant, Romy se sentait plus vivante que jamais, et c’était ce qui importait. Se sentir vivante, ressentir chaque seconde le sang couler dans ses veines, son cœur palpiter contre sa cage thoracique, l’air infiltrer ses poumons…c’était beau. Juste magique.

D’accord, elle avait commis de nombreuses erreurs. Mais elle pensait-peut-être à tort- que si son amie se rendait compte de ce qu’il lui arrivait, essayait de se mettre une fraction de seconde à sa place, de comprendre ses sentiments, ce qu’elle avait bien pu vivre, elle pourrait lui pardonner. Peut-être. Un jour, qui sait. Lui aussi, lui pardonnerait. Et ils s’aimeraient, se retrouveraient tous les soirs autour d’une bouffe faite maison. Okay, ça c’était l’alcool qui commençait à parler pour elle. Elle sentit du mouvement autour d’elle, une agitation soudaine, et son regard pétillant d’une flamme nouvelle se dirigea sur un jeune homme. Cheveux châtains clairs, yeux d’un bleu tellement clair qu’ils en étaient presque transparents, sourire jusqu’aux oreilles, qui signifiait sans aucun doute qu’il avait bu. Il lui rappelait quelqu’un, mais elle n’arrivait pas à mettre un nom sur ce quelqu’un. Pendant sa réflexion, il s’installa à côté d’elle et lui sourit, avant de commencer à parler, mais ses phrases n’avaient pas de début et de fin logique, il divaguait complètement. Elle retira la main qu’il avait généreusement posée sur sa cuisse nue, et le fixa quelques secondes. « Quand tu sauras prononcer une phrase correcte, reviens me voir. » Romy Milazzo se leva brutalement, manquant de renverser le verre que le jeune homme tenait à la main, et se dirigea vers la porte de sortie de l’enfer. Vers la vraie vie.

L’air frais lui fouetta le visage, et elle prit le temps de prendre conscience de sa respiration, elle attendit quelques secondes que l’odeur de la cigarette s’évapore quelque peu de ses cheveux blonds qui tombaient en cascade. La nuit était bien avancée, et l’été était terminé ; la fraicheur de la nuit le prouvait. Romy frissonnait dans sa simple robe rouge à fines bretelles, et ses tongs de la même couleur. Le vent fit cligner les bracelets qui tournaient autour de sa cheville droite ; signal de départ. Ne se retournant pas une dernière fois vers l’endroit qu’elle venait de quitter, elle fouilla dans son sac et en extirpa les clés de sa voiture, d’une pression sur un bouton, un bruit accompagné d’un signal lumineux se repéra dans la nuit du parking. Ses tongs claquant sur le macadam, elle couru presque jusqu’à l’abri de sa petite Cooper grise et y entra. Virée de nuit jusqu’à la maison.

Elle savait que ce n’était pas une bonne idée. Elle avait bu, après tout. Quelques verres. Elle avait ingurgité de la fumée nocive, et la nuit était noire et presque sans étoiles pour illuminer son chemin. Enfin, il y avait tout de même les éclairages publics pour l’aider. Tel un pilote de rallye, Romy traversa la ville, passa au orange, tandis que la musique de l’autoradio tambourinait dans sa tête. Les lumières défilaient à toute vitesse, tâches orangées dans la nuit, la route filait sous les roues de sa voiture, et la musique entêtante continuait. Après une dizaine de minutes de conduite, arrêtée à un feu rouge, Romy se rendit compte qu’elle avait loupé sa rue. Bravo. Tant pis. Un ricanement sortit d’entre ses lèvres, il n’était pas voulu. Mon dieu, si on l’arrêtait, elle était dans de beaux draps. Appuyant sur un bouton, le toit s’ouvrit au-dessus d’elle et l’air frais s’engouffra à nouveau, tandis que la musique reprenait, et la course aussi. La route filait, et la plage fit bientôt son apparition à la droite de la jeune femme. Un sourire se dessina à cette vision. Elle avait quitté la route des yeux. Une fraction de seconde avait suffit. Elle n’avait pas vu le conducteur arrivant en face d’elle sur la route étroite, elle n’avait pas vu qu’elle avait changé légèrement de file en contemplant la mer. Une seconde. Ses yeux se retournèrent vers la route pour voir la voiture foncer à toute vitesse sur elle. Elle essaya de tourner son volant à fond, le crissement des pneus sur la chaussée couvrant la musique. Mais rien n’y fit. Un hurlement, ses yeux se fermèrent brutalement tandis que les deux véhicules se fonçaient dessus. L’airbag l’étouffa instantanément, et une douleur irradia son front. Une, deux, ou peut-être dix minutes, elle resta inconsciente. Quant enfin elle ouvrit les yeux, elle compris qu’elle avait fait un accident. Mais elle était plus vivante que jamais. Complètement paniquée, inconsciente de sa blessure au front, elle se dépêtra de son airbag et essaya d’ouvrir dans une folie furieuse sa portière. Sortir d’ici, vite. Voir si elle n’avait blessé personne. Pitié, faites que tout le monde aille bien.
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MessageSujet: Re: “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv.   “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv. EmptyVen 24 Sep - 17:56

Quel pouvait être ce jeune homme perché sur ce camion de pompier, installé comme un roi pour se faire une sieste des plus réparatrices le lendemain d'une grosse soirée ? Cela ne pouvait être que le beau Cesare biensûr, il était le seul à utiliser les camions de cette façon au moins il était sûr qu'on ne partait pas sans lui si jamais il en venait à ne pas entendre l'alarme… Bon d'accord ne pas l'entendre était vraiment quelque chose d'impossible, mais comme on dit, on ne sait jamais ! En tous cas, il eut bien de la chance parce que la journée fut vraiment super calme, même pas de mami pour demander à faire descendre son chat d'un arbre, c'était juste le pied total ! La plupart des gars se régalait sur Mario Kart sur Wii, d'autre jouer au billard, ou encore au baby foot, il fallait avouer que la caserne était plus qu'équiper pour les moments de relâche, et ils en avaient bien besoin ! Le romain pure souche n'était d'ailleurs pas le seul à se reposer, deux ou trois autres gars de garde avaient trouvés un coin par ci par là pour être à l'abri du bruit et pouvoir dormir un peu, il fallait avouer qu'avec la pression que certaine journée leur faisait ressentir, il était parfois très plaisant de pouvoir se reposer ainsi… Une fois bien remit en forme, le beau gosse avait rejoint ses collègues pour jouer à la console, aux cartes et tout ça, pour faire passer le temps quoi.. Cette journée avait été des plus calmes mais aussi des plus agréables, bien qu'au bout d'un moment il fallait avouer que l'attente d'un petit appel se faisait ressentir, histoire de bouger un peu quoi…

Le gadjo avait beau adoré prendre du temps pour lui, il ne supportait pas de rester à ne rien faire, c'était comme s'il avait les jambes qui le démangeaient, comme si son corps lui hurlait d'agir pour ne pas s'ennuyer. Il avait toujours était comme ça dans le fond, c'était d'ailleurs pour cela que les gens étaient bien souvent étonné de l'entendre dire qu'il adorait les bonnes siestes.. Heureusement pour lui, un petit appel vint le sortir de son ennuie, rien de bien grave, juste un chien qui avait fait peur à un chat qui du coup s'était rué dans un arbre et qui visiblement ne voulait plus redescendre… Évidement, comme la plupart des gens, Cesare savait très bien que le chat pouvait redescendre seul, de la même façon qu'il était monté, et puis comme on dit, un chat ça retombe toujours sur ses pattes, mais il y a une règle chez les pompiers qui était autre que "interdit de refuser un appel à l'aide" et oui même quand l'appel est débile, ça pouvait d'ailleurs poser problème parfois, parce que du coup si quelqu'un à un vrai problème pendant qu'ils s'occupent de ce chat, ben c'est priver cette personne d'une vrai aide mais c'est malheureusement ainsi… Ce jour là, le jolie cœur ne s'en était pas vraiment plein, au contraire, ca lui avait permit de se dégourdir un peu les jambes en faisant un peu d'escalade et rendait ce papy super heureux d'avoir retrouvé son chat… C'était donc la bonne action de la journée, et se fut la seule… Résultat de cette journée ? Et bien c'était simple : Il était clairement impossible pour Cesare de passer une journée si calme sans finir par une pure soirée, voilà donc pourquoi il se retrouva dans cette boîte à faire la fête avec des amis, à s'amuser jusqu'au bout de la nuit…

La majorité de ses amis étaient saouls, lui non… Il avait beau être un très grand fêtard, il était aussi quelqu'un de super sérieux et super raisonnable. Il avait été désigné comme le Sam de la soirée, celui qui ne boit pas et qui ramène tout le monde en entier chez eux, et il s'y tenait. Surtout que même si boire ne le gênait pas, il savait aussi très bien s'amuser sans boire du coup il n'y avait aucun problème pour lui. La soirée s'était super bien passée, bien qu'il y a toujours des petits malins pour venir faire chier le monde, mais les pompiers savent très bien garder le sang froid, du moins en règle général du coup pas de casses, juste une petite discussion pour calmer le jeu et les voila de retour à la danse, à la drague… Surtout ce dernier point pour Cesare, il fallait bien l'avouer, après tout, même si il y avait bien une jolie demoiselle dans cette ville qui était capable d'accaparer toute son attention, il n'en restait pas moins célibataire, et n'avait donc aucune raison de se priver de ce genre de petit plaisir… Mais la soirée défila rapidement et l'heure de ramener tout le monde se pointa, surtout qu'un de ces potes avaient visiblement but un petit verre de trop et que du coup il ne se sentait pas très bien… Une fois tout le monde déposé chez eux, il s'occupa de ce pote là, histoire de s'assurer qu'il ne fasse pas un coma éthylique tout de même, mais voyant que ça allait un minimum bien, il regrimpa dans sa voiture pour rentrer chez lui désormais… Il était tard, ou tôt suivant la vision que l'on a, du coup ce qui passait à la radio n'était pas super, en tous cas, pas vraiment au gout du mister, du coup il se pencha légèrement pour ouvrir la boite à gants dans laquelle se trouvait ses CDs, en cherchant un qui lui faisait envie en cet instant, mais plus il fouillait, et moins il faisait attention à la route. Il connaissait le trajet par cœur, il pourrait même le faire les yeux fermer sans se louper, mais pour ça il aurait fallut qu'il soit seul sur la route, et ce n'était pas le cas… Les yeux rivés sur ses disques, il ne vit pas la voiture en face dévier sur lui, il ne remarqua pas qu'il se devait de ralentir pour finir par freiner avant qu'elle ne lui fonce dedans, et du coup il n'eut aucunement l'occasion de s'attendre à ce choc…

Son corps avait été propulsé vers l'avant avec une force impressionnante, heureusement, il était attaché, et les dégâts corporels avaient donc été minimisé, mais il n'en était pas pour autant pas blessé… Vu la position dans lequel il était, sa tête avait violemment cogné dans le tableau de bord alors que l'airbag le coinça dans cette position vu qu'il se gonfla lors du choc, au dessus de son dos… Ses CDs avaient volés dans sa voiture, le choc avait été si puissant que sa voiture en avait été littéralement écrasée, le siège conducteur avait été propulsé sur les sièges arrières, ne laissant alors de la place uniquement pour son corps… En voyant l'état de la voiture, n'importe qui pourrait se dire que la personne qui se trouvait dedans n'avait put sortir vivante de là, mais pourtant il n'avait rien, du moins rien de plus que cette plaie à l'arcade, il était juste, coincé dans une drôle de position.. Etant pompier, il savait très bien qu'il ne fallait pas bouger, attendre les secours, mais pourtant il se tordit dans tous les sens pour réussir à sortir de là et essayer de comprendre ce qu'il s'était passé… Sa main qui tenait encore le volant avant le choc, se chargea d'appuyer sur l'espace de coussin gonflable qui est sensé vous sauver la vie dans un accident pour qu'il se dégonfle assez pour qu'il puisse se relever, ou du moins se redresser un peu pour avoir assez d'appuis sur son second bras qui se posa sur le fauteuil passager, qui d'ailleurs n'était plus vraiment en très bon état non plus, et à force de ténacité, il put enfin sortir de sa voiture… Par la fenêtre plus précisément, les vitres avaient éclaté sous le choc, ce qui entraina quelque petit coupure le long de son corps lorsqu'il chercha à s'en extirper, et une fois fait, il resta allongé sur la route, la bras écarté en laissant des petits bruit de plainte alors qu'il attendait que son cœur se calme et son souffle reprenne un rythme normal, n'essayant même pas d'ouvrir les yeux… Du moins par pour le moment… Il voulait juste que son corps lui fasse savoir qu'il était bien en vie, et qu'il pouvait donc se relever pour voir dans quoi il avait put foncer, et porter secours aux autres si jamais il avait eut le malheur de blesser quelqu'un… Si vraiment c'était le cas, il s'en voudrait certainement toute sa vie…

Se fut d'ailleurs en pensant à cela qu'il trouva la force de rouvrir les yeux et surtout de se relever… Il tourna un peu sur lui-même pour voir ce qui avait bien put causer à si grand choc en fonçant dedans, et il commença sérieusement à paniqué en voyant qu'il s'agissait d'une autre voiture, et qu'une demoiselle en sortait pas très à l'aise sur ses pieds… Rapidement il se jeta sur elle pour la soutenir dans ses bas, mais surtout pour la forcer à s'assoir sur le sol…
«Attention, faut pas bouger après le choc que vous venez de subir, vous pourriez être blessé, c'est dangereux…» Oui ses réflexes de pompier prenait toujours le dessus dans ce genre de cas, et puis surtout il était persuadé d'être la cause de cet accident du coup il ne voulait surtout pas qu'il y est des complications... «Vous étiez seule ou il y a encore quelqu'un dans la v… Romy ?» Wow ! Il allait demandait si il fallait qu'il aide quelqu'un à sortir de sa voiture mais en la voyant relever le visage il ne put manquer le fait que cette jeune femme qui semblait quelque peu saoule était une connaissance, et du coup ben ça avait tendance à le perturber un peu, alors que sans trop savoir pourquoi, il avait des images de la catastrophe du métro qui lui revenait en tête désormais… Restait plus qu'à espérait qu'elle allait bien maintenant…
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MessageSujet: Re: “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv.   “This isn't coincidence, there's no such thing” ♦ pv. EmptyMar 28 Sep - 20:58

Elle ne se sentait même pas assommée par le choc, qui avait pourtant été assez violent. Désespérément, elle s’acharnait sur la poignée de la portière avant, dans une sorte d’état second, son cœur jouant au tambourin contre sa cage thoracique, manquant de comprimer ses poumons et de lui couper l’air au passage. Enfin, ses doigts vernis parvinrent à ouvrir la portière, et elle sortit, d’un pas mal assuré, ressentant soudainement tout le poids de l’impact dans ses jambes flageolantes et ses genoux qui s’entrechoquaient violemment. Elle essaya d’ignorer cette soudaine panique, ce vertige dû en partie à la quantité d’alcool qu’elle avait ingurgité, et à l’accident qui venait d’avoir lieu. Mais les images défilaient devant ses yeux, inlassablement, repassant la scène du crime, elle au volant, l’autre voiture se rapprochant rapidement, trop vite pour qu’elle ait le temps de réagir. Elle ferma momentanément les yeux, complètement déstabilisée, et posa sa main sur le capot de sa voiture, essayant de reprendre profondément sa respiration. Sa conscience lui hurlait de bouger ses fesses, d’aller voir dans l’autre voiture s’il y avait des blessés, tandis que son corps refusait de bouger, complètement paralysé.

Une voix retentit dans ses oreilles, étrangère à celle qui était en train de lui hurler dessus intérieurement. Elle leva la tête, et une silhouette humaine, sombre et dont les lèvres indistinctes bougeaient sans qu’elle ne puisse comprendre ce qu’il disait, s’agitait devant elle. Elle cligna des yeux une fois, deux fois, et se laissa pousser par la pression de son bras, finissant par s’allonger au sol. Il devait être l’occupant de la voiture, et il ne semblait pas tellement blessé, il était encore capable de lui donner des ordres, celui là. Personne n’était en droit de lui dicter sa conduite, nahmého. Cela dit, elle ne répliqua pas, et lui obéit aveuglément, car dans cette situation, elle n’était pas vraiment en position de force, et n’avait pas la force de protester. Quelle idiote, quelle idiote…La musique sortait toujours en hurlant des hauts parleurs de la voiture de Romy, une musique pop assez dansante, qui ne collait pas du tout avec le cas présent, mais personne n’avait songé à l’arrêter. D’ailleurs, elle ne savait pas elle-même pourquoi elle pensait à la musique, et aux paroles de cette chanson qui étaient tellement profondes, alors qu’il y avait tellement d’autres événements plus graves qui devraient être ancrés dans sa tête à cet instant précis. C’était sans doute l’alcool qui circulait encore dans ses veines qui l’empêchaient de penser correctement, et qui lui donnait légèrement la nausée. Un instant, elle sentit tout son repas remonter, mais se retint, sachant qu’il serait très inapproprié de vomir devant son sauveur et celui qu’elle avait aussi failli tuer. Quelques secondes passèrent en silence, tandis qu’elle tentait de reprendre sa respiration, et de chasser ces images de voitures qui s’entrechoquaient, le bruit des verres qui s’entrechoquent, et des hurlements de colère et de frustration qui résonnaient dans ses oreilles. Enfin, elle finit par relever les yeux.

Elle s’apprêtait à prononcer des excuses, à déployer toute la force qu’elle pourrait trouver en elle pour se relever et demander si tout allait bien, essayer de déterminer les dégâts qu’elle avait fait, sortir son chéquier, sa carte bleue, n’importe quoi pour réparer les dommages, même si n’importe quelle somme d’argent ne réparerait jamais cette erreur ; et ne comblerait jamais cette sensation d’avoir frôlé la mort pendant une seconde. Une main sur le macadam pour se relever, la bouche entrouverte en cœur, qui s’apprêtait à prononcer des excuses, et ses yeux croisèrent les siens. Elle se stoppa net dans son élan, et resta bouche bée, à le fixer, ses yeux atteignant sans aucun doute la taille de deux ballons de basket. Son cœur, qui avait pourtant réussi à se calmer, repris sa cadence folle, tandis qu’elle réalisait ce qui se passait. Non seulement elle avait trop bu, engendré un accident ayant des dommages qui restaient à déterminer, mais elle avait manqué de tuer l’une de ses… connaissances ? Est-ce que l’on peut appeler une connaissance, une personne avec laquelle on a passé une agréable soirée et nuit sans lendemain ? « Cesare…» Elle cligna des yeux une fois, deux fois, tandis que sa vision s’ajustait, reconnaissant chaque particule du visage, et du corps du jeune homme, qui semblait plus ou moins en bonne santé, et sérieusement inquiet. Complètement sonnée, elle resta quelques secondes immobile, ses yeux fixés dans les siens, chaque seconde de leurs moments passés ensemble lui revenant à la mémoire, ses éclats de rire, les verres qui clignent l’un contre l’autre, les sourires, les baisers…tout lui revint à la figure tel un boulet de canon. Un petit gloussement sortit d’entre ses lèvres, qui n’avait absolument pas de raison d’être, vu la situation. Elle posa sa main devant sa bouche et ne put s’empêcher de sourire, l’alcool reprenant le dessus à la raison. « Si je m’attendais à ça…» Idiote, idiote ! Elle secoua légèrement la tête, essayant de se remettre les idées en place. Ce simple geste manqua de lui arracher un hurlement ; elle avait l’impression qu’un camion de trente tonnes lui était passé sur la tête, écrabouillant tout ce qu’elle contenait pour en former une bouillie informe. S’appuyant sur ses mains, elle se releva, hésitante, quittant le confort aléatoire du macadam.

« Tu vas bien, rien de cassé ? Je suis désolée, vraiment désolée, je…j’ai pas vu la route, puis la voiture, tout était flou, et puis…
Son discours n’avait aucun sens, et pourtant elle continuait à débiter son histoire sans queue ni tête, cherchant par tous les moyens à expliquer sa faute, essayant d’éviter de glousser à l’image qui avait subitement surgi devant ses yeux, celle de Cesare et elle dans une position plus que compromettante. Elle était complètement déchirée, inconsciente, idiote, et pourtant, la partie d’elle qui semblait encore un minimum consciente de la situation se déploya momentanément, lui rendant toutes ses facultés mentales pendant quelques minutes. Paniquée, son regard passa de sa voiture à celle du jeune homme, du détail de son corps d’Apollon -qu’elle détaillait sûrement un peu trop longuement- au sien, du moins à ce qu’elle pouvait voir d’elle-même sans avoir besoin d’un miroir. Je te payerai tous les dommages, avec des intérêts, multipliés par 350, tout ce que tu veux…A la limite de l’hystérie, Romy agitait les bras dans tous les sens, et finit par se précipiter vers la portière passager de sa voiture, dont la vitre était brisée en milles morceaux. Attends, regardes, je…et elle se mit à s’acharner sur la poignée de la portière, qui restait désespérément coincée. Après quelques secondes de lutte acharnée, elle parvint à ouvrir la porte, manquant de se prendre un éclat de verre dans l’œil. …cherche mon portefeuille…continua-t-elle en attrapant son sac sur le siège, et en se mettant à fouiller à l’intérieur. Je vais tout te payer, je suis désolée, désolée, désolée…Elle se rapprocha à nouveau de Cesare, baissant à tout prix le regard pour éviter d’avoir à faire à d’autres réminiscences de leurs courts moments passés ensemble, et extirpa avec un cri de triomphe son portefeuille de son sac. Alors, combien ça va coûter ? C’est pas si grave, si ? Une grimace se dessina sur son visage à la vue de l’avant de sa voiture assez amoché. Je ne suis pas mécanicienne, garagiste, la madame qui s’occupe des dégâts des voitures…bref, tu en penses quoi ? On en discute autour d’un café ? » Elle déraillait complètement, jamais elle n’avait été dans un état pareil. C’est alors qu’elle fit l’erreur de secouer la tête à nouveau, dans un geste qui lui paraissait assez sexy. Une violente douleur l’irradia, se propageant dans tout son corps, si bien qu’elle se retint au capot de la voiture. Elle posa une main sur son front, et, lorsqu’elle la retira, ses doigts avaient disparu derrière le sang qui les maculait.
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