Sara, c'est le concept même de la pauvre petite fille riche. C'est même à se demander si on n'a pas inventé ce terme pour elle. Elle est fille de sénateur, donc connue de Rome depuis que sa jolie frimousse est en âge de rapporter des scrutins à Papa, elle a de l'argent, n'a pas à se soucier de ce genre de problème bassement matériel, et en plus de ça, elle est jolie et attirante. Tout pour être heureuse, non ? Alors pourquoi tire-t-elle cette tronche d'enterrement en permanence ? Demandez-lui ce qui ne va pas, elle vous répondra "Mais rien, tout va absolument très bien, c'est juste ma tête normale." Et voilà le problème, sa normalité à elle n'a rien à voir avec la normalité de tout un chacun. Le fric ? Elle en a rien à foutre. Le Sénat ? Elle le déteste. Ses longues études ? Pour faire plaisir à papa, parce que sérieux, le Droit c'est mortellement chiant. La musique ? Elle est douée, mais c'est pas pour autant qu'elle s'y donne à fond. Elle en a juste rien à foutre de tout. Elle attend quelque chose de la vie, mais elle ne sait pas quoi, juste quelque chose qui lui donnera envie de se lever le matin pour faire autre chose que de trainer dans l'appart à rien foutre, surfer sur internet et rien foutre, et sortir le soir avec des gens dont elle n'a rien à foutre pour finir au pieu avec un mec qui n'a rien à y foutre. Elle est désabusée, mais pas autodestructrice. Elle est asociale, mais pas ermite. Elle est fatiguée mais pas fatigante. Elle mène la vie qu'on attend d'une héritière superficielle. Sauf qu'elle est loin d'être superficielle, et que c'est peut être ça le nœud du problème.