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| Fugue et autres complications [Sav'] | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Fugue et autres complications [Sav'] Mer 18 Mar - 4:46 | |
| Encore une journée bien remplie pour le jeune Ghiozzi. Il n'avait même pas eu le temps de se poser 5 minutes afin de réfléchir. Et dans un sens, ce n'était pas plus mal. Cela faisait trois jours qu'il ruminait comme un crétin, donnant des coups de pied dans le mur, dès que l'un d'eux avait l'inconscience de se trouver à proximité de l'italien. Et Dieu sait que Rome grouille de ces stupides petites choses en pierre, qui allaient finir par lui bousiller les orteils. Il s'en voulait, voilà l'explication de son attitude pour le moins étrange au yeux du reste d'Esquilin, voir de Rome ou du monde ! Tout le monde le regardait en biais depuis qu'il affichait sa mine tristoune. Lui d'habitude si jovial et plein d'entrain, se retrouvait à tirer une tronche de trois pieds de long, et personne ne comprenait pourquoi. Evidemment il allait pas avouer que c'était à cause de la blondinette qui lui avait filé entre les doigts. Il aurait eu l'air de quoi à pleurnicher comme un crétin ? Non, il était déterminé à la retrouver, et après tout irait mieux, c'était sûr. Enfin il l'espérait. Alors, même s'il ne l'avouerait même pas sous la torture, il avait dressé une petite liste, bien trop petite, des choses qu'il savait sur elle. Elle s'appellait Calypso, elle était blonde ( Bravo pour l'observation ) aux yeux bleus lagon. Elle avait une soeur, un poil plus âgée qu'elle, qui conduisait une voiture de fou... Porsche 911 turbo, rouge pétant, si ses yeux ne l'avait pas trompés. Pas encore sortie dans le commerce. Ce qui tendait à prouver que la Blondinette n'avait pas mentit, ni blagué, quand elle avait demandé si elle pouvait voir sa maison d'ici, les yeux rivés sur Trastevere. Elle avait un petit accent, et un sens de l'orientation déplorable, mais ça, ça n'allait pas l'aider dans ses recherches. Son petit papier, il le conservait toujours sur lui, des fois qu'un détail lui revienne brusquement. Et ce n'était que dans l'intimité de son lit ( pour ne pas dire 'de sa chambre' vu qu'il la partageait avec son frère ), qu'il le ressortait, et le consultait pendant des heures, jusqu'à ce que ses yeux épuisés, n'en puisse plus de voir cette liste. Il repensait souvent à cette scène, elle s'éloignant dans la foule, après lui avoir offert un double "non"... "Non et non"... Mais non à quoi ? Non elle n'est pas dangeureuse, et non il ne devait pas avoir peur ? Ou alors y avait-il un 'non' destiné à répondre à sa fameuse question ? "S'il me prenait l'envie de t'embrasser, là, maintenant, y verrais-tu une objection ?"... Tsss, il aurait dû fermer sa bouche, et prendre ses lèvres, au moins, maintenant, il en connaitrait le goût, et pourrait s'y raccrocher. Mais non, comme d'habitude il avait voulu faire son malin, et maintenant il s'en mordait les doigts.
Et justement, en parlant de doigts, c'est un grand invalide de guerre, qui rentrait à Esquilin ce jour là ! Kenzo, armé d'un superbe pansement au majeur, marmonnait dans la barbe qu'il n'avait pas. Il s'était coupé en découpant des concombres dans son nouveau job. Il travaillait chez des japonais, à la préparation de Sushi, et ça, pour un italien, croyez-moi, ça craint ! Ce qui l'ennuyait le plus ce n'était pas de n'avoir rien sentit, et d'avoir continué à découper ses légumes tout en se vidant de son sang, jusqu'à ce que la petite japonaise pousse un cri de terreur, et tombe dans les pommes à la vue de la blessure, non, ça il s'en moquait. Ce qui l'embêtait c'est qu'il ne pourrait plus jouer de guitare avant la cicatrication complète de son doigts. Et ça, pour un musicien, croyez-moi, ça craint ! Surtout que par la même occasion, il se retrouvait sans exutoire pour faire passer sa frustration. Comment allait-il occuper sa soirée, maintenant ? En poussant la porte, il se rendit compte qu'il n'était pas seul dans l'appartement, c'était déjà ça ! Nona était aux fourneaux, et le logis vétuste fleurait bon les spaghetti au pesto... Dommage, lui qui avait pensé à ramener des sushis pour le diner. Sa voix rendue rauque par le nombre d'années l'appella depuis la cuisine. Trainant la patte, il s'y rendit, et en déposant un baiser sur la joue de sa grand-mère, apprit qu'un petit squateur avait élu domicile dans sa chambre.
- Hein ? Mais pourquoi ? Demanda-t-il surprit.
- Ha bah ça, faudra lui demander ! Il est entré il y a un quart d'heure, il m'a demandé s'il pouvait fuguer ici, m'a prit une crêpe, et est partit se refugier dans ton lit. lui lança-t-elle avec l'accent chantantde toscane, sans même sembler étonnée.
- Et tu as prévenu sa mère au moins ?
- Je ne peux pas tout faire, Kenzo Mathis Ghozzi ! S'emporta-t-elle. Tu vois bien que j'ai les mains dans la sauce !
Nan, mais alors ça, c'était tout elle ! La notion des priorités était quelque peu extravagante chez cette femme. Elle ne pensait qu'au petit, qui était en sécurité chez elle, mais elle n'avait pas songé à Savannah, qui devait se faire un sang d'encre. Bon, il fallait qu'il s'en occupe, en espérant que la maman poule n'est pas remarqué la disparition de son rejeton. Kenzo alla directement dans sa chambre, et ne tarda pas à remarquer la petite boule que formait le corps de l'enfant sous ses draps... S'installant sur le lit en de Noah, il observa, amusé, la petite boule cesser de bouger.
- Mattéo... Je serais toi, je resterais pas là-dessous ! J'ai pas changé les draps depuis que ta maman est rousse. La réaction du petit ne se fit pas attendre, et il sortit la tête de sous les draps, et lui expliquant que sa maman n'avait jamais été rousse... Exactement ! Et moi j'ai jamais changé les draps !
L'enfant lâcha un "Pouah !" sonore, avant de se refugier avec Kenzo sur le lit de Noah. L'italien en profita pour le questionner sur les raisons de sa présence dans son lit, et l'enfant lui sortit la même chose qu'à Nona. Il fugait, tout simplement. Comment un si petit garçon pouvait connaitre un mot pareil ?"C'est quoi une fugue ?" demanda alors Kenzo. "C'est quand tu te caches parce que t'as fait une bêtise et que tu veux pas que ta maman te gronde, voyons !"... Ha bah oui, voyons ! En plus il lui faisait la leçon, et du haut de son petit mètre, le prenait pour un crétin en lui parlant comme à un demeuré ! L'italien voulu savoir quel type de bêtise il avait fait.
- J'ai dessiné sur les murs. - Pourquoi ? - Bah parce que j'avais plus de papier !
Logique ! Tout à fait logique ! S'emparant de la marmaille, il le cala sous son bras, tout en se levant.
- Zou ! J'te ramène à ta mère !
"Noooooon, elle va me tortufier !!!" cria-t-il... Ca devait être l'action de 'transformer en tortue', ou un truc dans le genre, mais Kenzo ne posa pas la question, l'enfant lui aurait encore parlé comme s'il lui apprenait la vie. Nona, entendant les cris, lui demanda s'il allait chez Savannah. "Non, non, j'me contente d'aller faire un tour dehors avec ma nouvelle sirène portative" aurait-il aimé lui répondre, mais un simple "oui" fila d'entre ses lèvres. La vieille femme déboula dans le couloir, tenant dans les mains une liasse d'enveloppes qu'elle tendit à Kenzo. "Le courrier de Savannah. Le facteur s'est encore trompé de boîte aux lettres.". Le fugueur sous un bras, les enveloppes et les sushis dans l'autre main, Kenzo traversa le palier, et poussa la porte entrouverte.
- Sav' ? Saaaav' ? T'es là ?
Ouvrant complètement la porte, il finit par entrer, alors que la jeune femme apparaissait dans la pièce.
- Bonjour ! Livraison d'enfants fugueurs, de courrier, et de sushis ! Lâcha-t-il dans un sourire. Et après ça, qu'on vienne pas me dire que je suis pas l'homme idéal, hein !
Il avança dans la pièce, jusqu'à la table basse où il déposa le tout, avant de relâcher Mattéo sur le canapé... Puis de s'y poser à son tour. C'est fatiguant le job de livreur !
Note 1 : Les draps de Kenzo sont changés régulièrement. Il s'agissait juste d'une tactique pour faire sortir l'enfant. Allez pas croire que c'est un crado...
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| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Sam 21 Mar - 12:03 | |
| Le plus beau métier du monde ? Celui de mère sans doute… Mais aussi l’un des plus fatiguant sans doutes ! Savannah n’allait pas dire le contraire. Plongée dans ses comptes, elle tentait de voir si elle allait parvenir à boucler son mois avec son maigre salaire et les quelques allocations dont elle bénéficiait pour Matteo. Dur, dur de se concentrer sur cette paperasse, quand en plus de ça vous tentez de préparer un semblant de repas équilibré pour votre bout de chou, et que ce dernier réclame sans arrêt votre attention. Mais c’était son job de maman, et elle l’assumait avec plaisir, traduit par un sourire en coin. Il fallait qu’elle s’en sorte, pour le bonheur de son fils, la prunelle de ses yeux… Et ce dernier l’aidait tellement du haut de ses 4 petites années. Il avait beau être un bambin, il en faisait beaucoup pour elle, sans même s’en rendre compte. Comme à présent, la laissant tranquille plus de 20 minutes, sans rien dire, sans rien demander, jouant tranquillement dans sa chambre, alors qu’elle était installée sur le comptoir de sa cuisine américaine.
Quoi qu’en y réfléchissant, ce silence était-il vraiment rassurant ? Savannah lança un regard en direction de la porte clause de sa chambre, et l’appela, par simple précaution. Mais le petit ne semblait pas décidé à répondre. Elle fronça légèrement les sourcils et tenta une nouvelle fois.
« Matteo Leoni ! Pourrais-tu me faire le plaisir de répondre ?! »
Toujours rien… Et venant de ce petit bien élevé –Héhé !- c’était vraiment bizarre. Savannah décida de laisser ses comptes de côté pour aller voir ce que fabriquait son petit diable. Elle quitta donc le tabouret, et traversa le couloir. Manque de bol, à peine eut-elle posé la main sur la poignée de la porte, qu’un drôle de bruit se fit entendre, provenant de la cuisine. Une alarme inhabituelle. Oup’s ! Le repas ! Il brûlait ! Ni une, ni deux, elle fit demi-tour, se précipitant devant ses fourneaux, d’où s’échappait une épaisse fumée.
« Et m*rdeeeee ! »
Les gros mots ne sont pas autorisés chez les Leoni, mais celui-là lui avait échappé, sortant si naturellement à la vue de ce désastre. Il ne restait rien ce son petit plat préparé avec amour… Rien… Tout était trop cuit, si ce n’est même brûlé… Carbonisé… S’emparant de ses gants de cuisine, Savannah sortit le plat du four, et le posa sur le plat de travail, puis se figea devant le massacre, déçue de sa faute d’inattention. Non mais… Grrr ! Elle se maudissait ! Il n’y avait qu’elle pour être si tête en l’air de commettre de telles erreurs, si idiotes ! Elle préféra jeté le tout, et opta pour une solution de facilité, mais qui allait lui ajouter des frais : commander à manger. Rien de très équilibré, et bien plus coûteux que son premier repas… Enfin pour l’instant, elle devait aller voir Matteo. Elle ne l’avait pas oublié le petit bout ! Tout en reprenant la direction de la chambre, elle passa une main dans ses cheveux, lasse de tout ce temps qui pour elle venait d’être gâché. Elle abaissa la poignée cette fois-ci et entra. Sauf que… Surprise ! Il n’y avait pas de Matteo.
« Chéri ? »
Il s’était caché ? Elle balada son regard à travers la chambre et remarqua alors quelques dessins et gribouillons sur le mur. Han ! Non mais… Matteo ! Elle s’avança dans la toute petite chambre, et l’appela de nouveau.
« Matteo ? Où es-tu ? »
Pas de réponse. Elle ressortit donc de la chambre et entreprit de faire toutes les pièces de l’appartement. Ca n’était pas le moment de jouer à cache-cache. Et vu ce qu’il avait fait, ça ne serait pas étonnant qu’il en ait eu l’idée ! Savannah soupira et arpenta donc tout l’appartement, sans grand résultat. Là, par contre, ça l’inquiétait. Et pas qu’un peu ! Elle laissa tout en plan, s’emparant de son téléphone portable, et descendit en bas de l’immeuble. S’il avait eut l’envie de jouer au pied du bâtiment sans lui demander la permission, et sans prévenir, elle n’allait pas être très gentille… Une fois dehors, elle fit aller son regard de gauche à droite, revenant sans arrêt sur les endroits où il avait l’habitude de jouer. Mais rien… La petite ruelle était animée, certes, mais pas de Matteo !
« Matteo ?! Bon sang ?! »
Rien… Elle retourna sur ses pas, s’apprêtant à composer le numéro de Julian, tout en grimpant les marches 4 à 4. Ce dernier ne répondait pas… Savannah appelait Matteo, sentant la panique s’emparer doucement d’elle, l’inquiétude a rongeant, comme si l’enfant allait réapparaître, d’un seul coup, comme par magie ! Elle tournait en rond dans le salon, cherchant à se calmer, pour alors mieux raisonner. C’est alors qu’une voix familière se fit entendre, l’appelant. Il s’agissait de Kenzo. Elle se tourna, et tomba nez à nez avec lui, ce dernier tenant une boite, du courrier et… Matteo ?! « Bonjour ! Livraison d'enfants fugueurs, de courrier, et de sushis ! »
« Quoi ?! »
Enfant fugueur ? Matteo avait fugué ?! Elle le regarda, plus que surprise, ouvrant de grands yeux étonnés, alors qu’il déposait le tout sur le table basse, puis l’enfant sur le canapé.
« De quoi… Euh… Matteo, où étais-tu passé ?! Je t’ai cherché de partout ! »
Pas très effrayante pour une maman en colère non ? Cela s’expliquait simplement part le fait qu’elle était passé en moins de deux minutes trente du statut de maman en colère à celui de maman complètement rongée par l’inquiétude. Elle s’avança vers eux, croisant les bras sur sa poitrine.
« Merci Kenzo… -dit-elle d’une petite voix… Puis elle regarda son fils. – Tu me dois des explications jeune homme… »
Oup’s, c’était pas très bon pour lui ça ! Il la fixa, de son regard de pauvre petit chien battu, et entama alors son explication.
« Je… J’avais fait une bêtise, et je ne voulais pas me faire gronder. J’ai fugué. …Pardon Maman ! »
Et zou, il alla se réfugier dans ses bras, tout confus, embêté d’avoir ainsi inquiété sa mère, réclamant un câlin. Sav l’emprisonna dans une étreinte protectrice, et déposa un baiser sur son front, mais ne manqua pas de tenir son rôle de maman, et de sévir.
« Tu m'as fait très peur… Ne recommences jamais une chose pareille ! On reparlera de la punition plus tard, mais tu n’y échapperas pas. »
Le petit soupira, puis retourna s’asseoir sur le sofa. Sav quand à elle, reporta son attention sur le jeune Ghiozzi.
« Il était où ? Il n’est pas aller vous embêter j’espère ? –Elle jeta un coup d’œil aux sushis et reprit : Et en quel honneur ces sushis ? » |
| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Dim 22 Mar - 1:31 | |
| Non, mais sérieusement, qui ne rêve pas d'avoir un livreur comme ça ? Non seulement il est serviable, mais en plus il est loin d'être moche, et il apporte le diner ! C'est pas magique ça ? Bon, il est vrai qu'en rentrant ce soir, il n'avait absolument pas eut l'intention de passer chez Sav', et les sushis n'étaient pas pour elle, à la base. Sauf que le hasard faisant bien les choses, il avait trouvé un petit squateur dans son lit, et Nona avait déjà fait à manger. Honnêtement, ils auraient voulu le faire, qu'ils n'y seraient jamais aussi bien parvenu !
L'italien connaissait la belle depuis son emménagement. Forcément une belle brunette de son âge, ça ne passe pas inaperçu, et encore moins quand elle a un bambin à charge. Kenzo avait prit un sacré coup de vieux quand il avait comparé leur vie. Lui vivant encore chez sa grand-mère -même si c'était lui qui faisait vivre toute la famille-, alors qu'elle était déjà autonome et responsable, et qui plus est maman. C'était pas rien, et cela ramenait le Ghiozzi à son propre statut de célibataire nonchalant. Il n'enviait pas sa vie, non, pas du tout, car il ne se voyait pas du tout, mais alors carrément pas dans le rôle de père pour l'instant, et tant mieux, sinon vous pouvez plaindre l'enfant. Mais dans un sens, elle l'avait fait grandir, lui montrant ce dont d'autres étaient capable à son âge. Mattéo était, en plus, le genre de gamin auquel on s'attache dès la première seconde. Il avait hérité de sa mère son franc-parlé et son esprit de répartie, et de voir un enfant de quatre répondre avec l'aplomb d'un adulte était juste tordant aux yeux de Kenzo. On ne s'ennuyait jamais avec lui. La preuve, il venait une nouvelle fois de trouver un moyen d'animer tout un étage de l'immeuble. Une fugue, rien que ça ! Bon, c'était pas non plus la grosse fugue du siècle, il n'avait fait que traverser le palier, mais tout de même, Savannah devait être dans tous ses états. Nona ne semblait pas s'en inquièter, mais lui si ! Alors, attrapant l'enfant et le calant sous son bras, il entreprit de, lui aussi, traverser le palier. La porte était entrouverte, et le salon vide de tout habitant.
Il espérait qu'elle ne se soit pas encore aperçu de sa disparition, mais quand il l'appella et qu'elle déboula dans le salon, la mine lugubre, il comprit que c'était trop tard. Il lança une petite blagounette, histoire de détendre l'atmosphère avant de déposer l'enfant sur le sofa, et de s'y jeter à son tour. Echec total, vu la mine emprunte d'inquiètude qu'affichait Savannah tout en demandant à son fils où il était passé. Il aurait bien répondu, mais quelque chose lui disait que c'était pas à lui qu'elle s'adressait. Alors en attendant il se pencha en avant et récupéra le tas de courier, et commença a analyser les enveloppes en faisant deux tas : "Factures..." annonçait-il a chaque fois qu'il en posait une sur le tas de droite, et "Publicités à la...(il faillit dire 'con', mais se rappella les règles de la maison) Scrogneugneu..." sur le tas de gauche... Oui, à l'aise ! Qualité numéro 1 de Kenzo. "Merci Kenzo" entendit-il sur sa droite. Il releva les yeux, et hocha la tête, l'air de dire "C'est rien du tout", puis reprit son tri sélectif. Tiens, elle était l'heureuse gagnante d'un million d'Euros, pour un jeu auquel elle n'avait même pas participé. C'était le genre de truc débile où tu peux gagner le jackpot, mais à condition que tu achètes un lave-linge, et que tu sois tiré au sort parmi les idiots qui n'avaient pas compris l'arnaque. Ce n'est pas vraiment que son activité le passionnait, c'était juste pour laisser Savannah réprimander son fils, sans avoir à le faire devant le voisin. Il était quand même présent, mais occupé, il créait l'illusion d'un semblant d'intimité entre la mère et son fils.
Il ne releva le nez que lorsque le petit se replaça à côté de lui en soupirant. La perspective d'être puni n'avait pas l'air de le réjouir, et Kenzo lui offrit une grimace compatissante, avant de relever les yeux vers Savannah qui s'adressait à lui. "Il était où ? Il n'est pas aller vous embêter j'espère ?". Il lui aurait bien répondu, mais elle poursuivit sans lui en laisser le temps. "Et en quel honneur ces sushis ?"
- Désolé, y avait plus de Caviar ! J'ai insisté, tu me connais, j'ai bien précisé que c'était pour Savannah Leoni, mais rien à faire ! lâcha-t-il le plus sérieusement du monde, tout en se levant.
Il récupéra le sac du traiteur japonais, et se rendit dans la cuisine ( à l'aise, je vous ai dis ! ). Une odeur de brûlé persistait, et la suivant à la trace, Kenzo se retrouva le nez au-dessus de la poubelle. Alors il eut tout le loisir d'observer les restes du diner clacinés.
- Tu sais, quand on dit "cuit à point" ça veut pas dire "crâmé au chalumeau", hein ? Qui t'as appris à cuisiner ? Un pyroman ?
Dans un bruit d'assiettes s'entrechoquant, il sortit de quoi servir le repas. Sortant les sushis et makis de leurs emballages en carton, pour les disposer dans des plats plus adaptés.
- Une italienne qui ne sait pas cuisiner, on aura tout vu... râla-t-il en retenant un rire.
Le diner, finalement près, il apporta le tout - 3 assiettes dans chaques mains, on voit le serveur expérimenté- dans le salon, où la mère et le fils -surtout le fils- l'attendaient avec des yeux gourmands.
- Je bosse chez des Jap'. annonça-t-il, avant de reprendre sur un ton plus menaçant. Si tu répétes ça à quiconque, je serais dans l'obligation de te tuer, Sav' ! Il marqua une pause théatrale, tout en la fixant dans les yeux, son regard le plus méchant de sortie. Bref, l'avantage c'est que le soir, je ramène les invendus à la maison. Ca nous fait un repas gratuit. Et Nona est devenue experte en baguettes ! J'te jure, tu devrais voir ça, ! Je songe même à l'inscrire à l'émission 'incroyable talent' ! Elle fait des trucs de dingues avec ! Avec une baguette, elle a manqué creuvé un oeil à Noah ! Trop forte ! C'est une sorte de Yamakasi, version italienne, et poids lourd ! Rigoles pas, tu serais impressionnée, toi aussi !
Il s'était retenu de rire pendant un moment, mais au final, rien qu'en repensant à la tête de son frère en se recevant la baguette en pleine figure, il ne put résister plus longtemps, lâchant un rire sonore, tout en posant les assiettes sur la table basse du salon. Oui, il s'invitait à manger chez sa voisine, mais il apportait le repas, donc techniquement il n'était qu'à moitié sans gêne. S'installant à même le sol, il tendit les baguettes à Matteo, puis à sa mère. Pendant que le petit était occupé à s'en faire des dents de vampire, Kenzo se pencha vers Sav, lui parlant à voix basse de manière à ce que les petites oreilles ne l'entendent pas.
- Il était chez nous. Il a eut peur que tu le grondes à cause des dessins sur le mur, du coup il s'est planqué dans ma chambre. Mais il a demandé l'autorisation à Nona avant de le faire, il ne voulait pas déranger... Bien élevé ce gosse ! Fugueur, mais bien élevé ! Il partit d'un petit rire discret, avant de reprendre dans un clin d'oeil. Tu pourrais lui filer des feuilles, quand même ! Mère indigne !
Ca avait été plus fort que lui. Fallait qu'il la titille... Plus qu'un mode de communication, c'était un art de vivre pour Kenzo : Agacer les jolies filles, pour rien, si ce n'est pour le plaisir. Il poussa un plat vers elle, pour qu'elle se serve, puis entreprit de servir l'enfant qui maintenant avait des baguettes qui lui sortait des oreilles. C'est beau d'être un enfant ! On s'amuse d'un rien, et on ne se pose pas de questions... Oulà, d'ailleurs ça lui faisait penser qu'il en avait, des questions à poser à la brunette...
- Au fait... J'voulais savoir... C'est quoi cette voiture de dingue qui est souvent stationnée en bas de l'immeuble ? Tu m'aurais caché des choses ? T'as acheté un lave-linge, été tirée au sort, et depuis tu roules en Aston ?
Il faisait référence à l'Aston Martin qu'il avait croisé plus d'une fois, en bas de l'immeuble. Elle ne passait pas inaperçue, surtout dans le quartier, et les mauvaises langues allaient bon train ! Kenzo n'y prêtait pas attention, sachant que ce n'était que ragots pour alimenter les après-midi mornes des quinquagénaires de l'immeuble, mais tout de même, il était curieux. Une autre de ses grandes qualités ! Et puis un type qui roule en Aston, ça vient de Trastavere, non ? Dans ce cas, y avait peut être une petite chance qu'il connaisse son inconnue mystérieuse... Les chances étaient minces, mais ça valait toujours mieux que rien du tout, n'est-ce pas ?
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| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Lun 6 Avr - 18:50 | |
| Mais quelle frayeur ! Impossible de décrire l’état dans lequel s’était trouvé Savannah… Quand on entend, à la une des faits divers, que tel ou tel enfant à disparu, ou encore s’est fait enlever et j’en passe ; la première de nos réactions reste la suivante : « Mais pourquoi les parents n’ont pas fait plus attention ?! On ne laisse jamais un gamin tout seul ! ». Sauf qu’une faute d’inattention suffit pour perdre le contrôle de la situation. Et voilà que c’était le cas de notre belle brune. Dans ce genre de situation on ne sait pas quoi faire, on se laisse littéralement dévorer par l’inquiétude, laissant place à la panique… Et encore, Savannah avait eut de sacrés bons réflexes, allant jeter un coup d’œil dehors par exemple. Mais tous ces petits détails échappent facilement à une maman morte de peur à l’idée que son fils ait pu disparaître de la sorte. On pense à tout ; on imagine le pire, même si on tente de garder en tête la simple hypothèse que le bambin soit caché dans la penderie, immobile, et donc presque invisible… En déboulant de nouveau dans son salon, quel fut le soulagement de voir son petit bonhomme dans les bras de son… voisin ? Ok… Eum… Pourquoi Kenzo était dans son salon ? Avec son fils, son courrier et des sushis ?
La pression avait beau s’être relâchée chez notre italienne, elle n’en paraissait pas moins détendue. Quelle mère l’aurait été dans une telle situation ? Aucune ! Elle s’approcha, et questionna alors le bambin. Où était-il passé ? Où avait-il filé avant de tomber par bonheur sur Kenzo, et non un psychopathe ayant un petit penchant pour les enfants de son si jeune âge. Kenzo, quant à lui, triait le courrier. Ouais, normal… Enfin, c’était un moyen comme un autre de se faire oublier, le temps que le petit Mattéo ai une explication avec sa mère. C’était bien l’une des qualités du jeune homme. Il pouvait être présent, et pourtant laisser Sav’ et son petit dans une sorte de bulle, comme s’ils étaient seuls… Enfin il n’y avait pas besoin d’une intimité extrême pour disputer son fils après tout ! La punition allait tomber, et c’était tout fait normal. Comment Mattéo allait retenir la leçon sans ça ? Impossible pour un enfant de grandir correctement sans avoir un cadre de vie avec des limites à ne pas franchir et des règles à respecter. Ca n’enchantait pas tellement le petit, et c’était bien le but ! Avec à la clé une belle punition, il n’était pas prêt de recommencer. Une fugue ? Plus jamais cette idée ne lui traverserait l’esprit ! C’est en soupirant qu’il alla s’asseoir à côté de Kenzo, alors que Sav’ interrogeait ce dernier. Maintenant qu’elle s’était occupée de son fils, elle exprimait alors toutes les interrogations qui lui trottaient dans la tête.
« Désolé, y avait plus de Caviar ! J'ai insisté, tu me connais, j'ai bien précisé que c'était pour Savannah Leoni, mais rien à faire ! » Ah, ah, ah ! Mais quel petit comique ce Ghiozzi ! Elle leva les yeux au ciel en guise de réponse, alors que Mattéo fronçait les sourcils, en pleine réflexion visiblement. « Maman… C’est quoi du gaviar ? -Du caviar, chéri… C’est quelque chose que tu mangeras peut-être quand tu seras plus grand, mais que maman ne pourra pas t’offrir avant d’avoir gagné au loto ! » Il hocha la tête, satisfait par sa réponse. Ca ne l’informait pas plus sur ce qu’était ce fameux « caviar », mais ça lui suffisait. Son regard suivit alors Kenzo, qui se rendait dans la cuisine avec les sushis, et qui s’amusait à taquiner sa maman et ses talents (Eum !) de cuisinière. Savannah ne prit même pas la peine de répondre, préférant le laisser se moquer. Facile de critiquer, mais elle aurait aimer le voir cuisiner, tout en faisant ses comptes, et tentant de garder un œil sur son fils, pour finalement se rendre compte qu’il avait disparu ! Ah, ah ! On rigole moins tout à coup !
C’est avec des yeux gourmand –et limite la langue pendue- que Matteo fixa Kenzo, revenant de la cuisine. Ou du moins fixant les assiettes. Oui, le petit avait faim… Et l’odeur se dégageant de la cuisine jusqu’à présent ne l’avait en rien inspiré. Alors comme ça, Kenzo bossait chez les Jap’, comme il venait de l’annoncer, la menaçant par la suite de ne rien répéter, sous peine d’être tuée par la suite ! Son explication concernant sa grand-mère ne manqua pas de faire rire Mattéo, ce dernier imaginant parfaitement la scène, sa si gentille voisine frôlant la catastrophe en crevant l’œil de son petit fils. Même Savannah ne pu se pu se retenir de rire. Pauvre Noah ! Elle n’allait pas pouvoir s’empêcher de rire la prochaine fois qu’elle allait le croiser, et tout ça à cause de Kenzo !
La suite des réponses à ses questions ne tarda pas à arriver. Voilà, qu’à voix basse, Kenzo lui expliquait où il avait trouvé le petit monstre, précisant bien que ce dernier ne les avait pas dérangé. « Bien élevé ce gosse ! Fugueur, mais bien élevé ! ». Savannah esquissa un léger sourire, amusée par cette réflexion. Elever un enfant n’était en rien facile et simple ; il n’y avait pas de manuel pour accomplir cette tâche à la perfection, et il n’était pas rare de douter. Mais voilà qui se voulait rassurant… Mattéo était poli et bien élevé, demandant alors la permission pour fuguer et se cacher dans la chambre des voisins ! Quoi de plus normal ? ^^ S’en suivit une nouvelle taquinerie de la part de Kenzo, à laquelle Savannah répondit par un léger soupire, tout en s’emparant d’un sushi, dans le plat que lui tendait le jeune homme.
« C’est la crise, plus de papier ! Et puis, mon fils est un artiste ! Il s’adapte ! »
Finalement, les rôles furent inversés, et ce fut à son tour de la questionner. « C'est quoi cette voiture de dingue qui est souvent stationnée en bas de l'immeuble ? » Mais c’est qu’il était bien curieux ! Savannah le regarda, affichant un large sourire. Elle hésita un instant… Lui faire croire un truc incroyable ? Une histoire énorme et improbable, ou alors se montrer juste franche en expliquant qu’il s’agissait d’un ami et qu’elle était toujours aussi… pauvre ! xD Elle haussa les épaules, termina son sushi, et s’apprêta à lui fournir une réponse, quand Mattéo la devança.
« Elle est à lui la voituuuuuuuuure ! »
Hein ? Julian était ici ? De quoi ? Oh… Elle comprit automatiquement ce à quoi faisait référence son fils, quand son regard se posa sur lui, tenant fermement dans sa petite main un magazine. Et pas n’importe lequel à vrai dire : un véritable torchon ! La gazette de L’osservatore, un homme démuni de vie et de bon sens, qui prenait plaisir à écrire tout et n’importe quoi sur les gens, exposant leur vie comme le ferait un vulgaire paparazzi.
« Euh ouais… La voiture appartient à un de mes amis… Julian Spinelli. -lâcha-elle, alors que Matteo montrait avec fierté la photo de son pote, dans le premier numéro de ce journal. – Pourquoi ? Il ne sait pas se garer ? Il t’a dérangé ? Je dois le frapper ? » -demanda-t-elle avec amusement.
C’est vrai ça… Pourquoi il lui posait une question pareille ? Ok, une telle voiture, associée à la famille Leoni, ça pouvait intriguer, mais quand même ! |
| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Mar 7 Avr - 16:28 | |
| C'était bien la première fois qu'il entrait dans une cuisine où flottait une telle odeur de brûlé ! Il faut dire que l'italien n'était pas habitué à ce type d'art culinaire, lui qui avait a domicile une Nona experte en bons petits plats. Alors il avait un peu tendance à croire qu'il en était de même pour toutes les italiennes, qu'elles avaient toutes un gêne à la naissance qui leur permettait de manier les aliments avec dextérité, et de les assembler dans des associations parfois improbables mais totalement exquises. Visiblement ce n'était pas le cas de la brune, qui avait dû être amputé de ce gêne-là, vu l'odeur qui se dégageait de sa poubelle. Simple accident isolé ou catastrophe habituelle ? Kenzo penchait pour la première solution, mais ne se gêna pas pour lui faire une petite réflexion, et se moquer un peu de son repas fort "alléchant".Après tout, il pouvait se le permettre ! La maman lui était bien trop reconnaissante de lui avoir ramené son fils pour ne pas lui tenir rigueur de toutes ces petites piques ! Il était une sorte de sauveur, de héro, et pour couronner le tout, il ramenait la bouffe, et le courrier. Oui, l'homme idéal, en quelques sortes. Ou d'homme à tout faire, au choix...
D'ailleurs, il venait de servir le diner dans des plats adaptés - après avoir fouillé tous les placards, et fait un baroufe du tonerre, cela va sans dire - et rapportait le tout au salon, servant le petit prince, et sa maratre de mère, comme il se doit. Et tout ça dans la bonne humeur, et sous les rires de l'assemblée réunie autour de la table du salon. Pourquoi ? Simplement parce que Kenzo n'avait pu s'empêcher de raconter une anecdote concernant Nona et ses baguettes tueuses. Pauvre Noah, il se trimballait, quand même, un sacré cocard sous l'oeil gauche maintenant, et quand on lui posait la question, il s'amusait à répondre qu'il s'était battu pour une fille. Toutes excuses valaient mieux que d'avouer que sa grand-mère avait voulu l'éborgner à l'aide d'une baguette. A présent, il savait que la prochaine fois que Sav' croiserait Noah et son oeil tuméfié, elle ne pourrait retenir un rire. Et rien qu'en imaginant la tête de son petit frère gêné et honteux, il se mit à rire à son tour. Ce ne fut que lorsque toutes les assiettes furent sur la table, que Kenzo retrouva son sérieux, s'occupant de distribuer baguettes et plats. L'un des gros défauts de Kenzo était sa capacité à se sentir à l'aise partout, et un peu chez lui aussi. Cela pouvait être une qualité, surtout quand il était en face d'une Savannah qui ne s'offusquait pas de son manque de réserve, mais bien souvent cela pouvait lui jouer des tours. Pourtant ce n'était rien d'autre que son côté "chaleureux" un peu exacerbé. Nona l'avait élevé ainsi, sa porte restant ouverte à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Même pour les petits fugueur.
En parlant de fugueur, Kenzo entreprit, à voix basse, de repondre aux dernières questions de la maman inquiète. Il lui expliqua avoir trouvé le petit dans sa chambre, se gardant bien de préciser qu'il était carrément dans son lit, entrain de manger une crèpe, et que maintenant y avait plein de confiture sur les draps ! Il lui donna aussi la fameuse raison de cette fugue : Les dessins sur les murs. Pour répondre à sa pique sur le fait qu'elle ne donnait pas de feuilles à son fils, Savannah lui expliqua que c'était la crise, et que son fils, en tant qu'artiste s'adaptait ! Kenzo laissa, de nouveau, échapper un rire sonore. Cette fille était folle, complètement folle ! Remarque, son fils n'était pas en reste, avec ses baguettes coincées dans ses petites oreilles. Comment voulez-vous qu'il soit équilibré avec une mère pareille ?
- Un artiste, tu dis ? ajouta-il dans un regard confus, tout en désignant du mentant, le petit Alien qu'il était entrain de servir.
L'enfant semblait content d'avoir cette capacité de faire rire les adultes de la pièce, et renchérit en faisant des bruits pour le moins indescriptibles. Dans son imaginaire cela devait être un cri d'animal, ou autre, mais dans la réalité des faits, ça ne ressemblait à.... rien ! Finalement, lorsqu'il eut la nourriture devant les yeux, il cessa son petit spectacle, et n'eut d'yeux que pour les sushis qu'il mangeait avec les doigts. Ce qui valait mieux, car s'il avait eut la même dextérité que Nona avec des baguettes, on aurait frôlé l'écatombe. Kenzo profita de ce moment de répit afin de questionner un peu Savannah sur sa vie, ou plus exactement sur les ragots qui se propageaient, telle une trainée de poudre, dans tous les étages de l'immeuble. A qui appartenait cette voiture de folie qui stationnait bien trop souvent juste devant ? La miss se contenta de le faire languir, affichant un large sourire puis haussant les épaules en dégustant un peu trop longtemps son sushi. Elle n'était pas sans savoir que la patience n'était pas la qualité première de Kenzo, et se plaisait à le torturer de la sorte... L'italien bouillait de l'intérieur. "Elle est à lui la voituuuuuuuuuuure !" s'exclama soudain la voix haut perché de Mattéo. Kenzo, qui n'avait d'yeux que pour la maman, fut sur le point de lui répondre "Bah non, elle est pas à moi." avant de suivre le regard de la brune, et de tomber, lui aussi, sur la feuille de chou.
- Ne me dis pas que tu achètes ce torchon ? Sav', tu me déçois ! Annonça-t-il tout en secouant la tête de désolation.
Toutefois, cela ne l'empêcha pas de faire signe à Mattéo de venir le rejoindre avec le journal à scandales. Le petit ne se fit pas prier, et s'installa entre les jambes en tailleur de du brun, et entama de vider son assiette pendant que ce dernier était occupé à lire l'article... "La voiture appartient à un de mes amis... Julian Spinelli" énonçait la voix de Savannah, pendant que Kenzo tentait de décripter la photo, tout en survolant l'article sur le côté.
- Et bien ! Tu ne t'embêtes pas, ma grande ! lâcha-t-il sans relever les yeux du papier. Oh, et jolie moustache ! se moqua-t-il en montrant rapidement un trait noir, grossièrement dessiné, au-dessus des lèvres de l'héritier. Il fallait vraiment qu'elle achète des feuilles pour son artiste de fils !
Et Mattéo ne s'était pas contenté de cette photo, toute la page était remplie de son joli art ! La blonde tout en haut de l'article avait des cornes et un nez rouge, puis elle se promenait dans la rue avec ce qui semblait être un... Hippopotame ? Ou un chien... Mais alors un très gros chien ! Puis le regard de Kenzo descendit, et lorsqu'une nouvelle blonde - avec un cache sur l'oeil, tel un pirate - apparue sous ses yeux, il ne pu retenir un cri... Mattéo stoppa de piquer dans son assiette, se figeant sur place comme s'il avait fait une bêtise, et Savannah sursauta avant de braquer son regard sur l'italien.
- Pu... (censure enfantine oblige ) naise !! C'est elle ! Sav', c'est elle !
Il était surexcité, et tapait de son index sur la photo en question...
- C'est ma mystérieuse blondinette ! Calypso... Calypso Spinelli... ajouta-t-il en lisant le descriptif à côté. Ca fait des jours que je la cherche !! J'en dormais plus la nuit, alors qu'en fait elle était tout bonnement en couverture de ce journal ! Nan, mais je suis aveugle où quoi ? J'ai dû passer devant une dizaine de fois rien qu'aujourd'hui ! J'suis débile ! J'suis qu'un gros bouseux débile !
Oui, maintenant qu'il connaissait le nom de famille de la belle, et tout ce que cela impliquait, il ne pouvait que se rendre à l'évidence : Il était un bouseux. Comment avait-il pu s'enflammer de la sorte ? Ils étaient pas du même monde ! Et lui qui lui avait montré son quartier, son immeuble... Non mais quel débile !! Maintenant il comprenait pourquoi elle n'avait laissé ni nom, ni numéro de téléphone... Elle n'avait jamais eu dans l'intention de le revoir.
- Spinelli ! Nan, mais j'crois aux miracles, ou quoi ? V'là les petits lutins et les petites fées, attention ! Il était a présent debout, et faisait les cents pas tout en tenant un discours très incohérent. Et tu peux me dire qui est ce TYPE ? Demanda-t-il tout en tapant la photo où elle se trouvait avec un brun. Oui, il donnait des coups dans une feuille de journal, mais si ça le détendait après tout, pourquoi pas ? Aaaaaaah, je la déteste !!! JE. TE. DETESTE. CALYPSO. SPINELLI ! Tu entends ? Voilà que maintenant il parlait à la photo, son visage bien en face du magazine a la perpendiculaire. Princess Peach te déteste !
Comment passer pour un fou en moins de 3 secondes ? demandez à Kenzo, il excelle dans ce domaine !
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| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Jeu 9 Avr - 18:49 | |
| Et oui la crise… Il faut dire qu’elle n’avait pas trouvé de meilleure excuse que celle-la… Son fils passait une quantité impressionnante de papier, et Savannah ne pouvait pas se permettre de dépenser un paquet de fric dans du papier. Ok, ça ne va pas ruiner un foyer une ramette de papier, mais quand même ! Elle préférait de loin payer une glace à son bambin quand ils se baladaient en ville, et ce sans compter, que de lui fournir des feuilles. Elle avait tenté de l’initier au tableau blanc avec des markers de différentes couleurs, mais visiblement ça l’amusait moins. Il ne pouvait pas garder ses chefs d’œuvres, c’était sans doute ça le hic ! Et oui c’était un artiste, même si Kenzo semblait en douter ! La jolie maman posa finalement son regard sur Matteo, ce dernier prenant plaisir à amuser la galerie ! Elle secoua légèrement la tête, esquissant un sourire en coin, et finit par lui montrer son assiette, lui faisant comprendre qu’il était temps pour lui de manger. Et il ne se fit pas prier ! Une fois l’assiette devant lui, il s’exécuta, et se fit oublier.
Cela laissa alors tout le loisir à Kenzo de questionner à son tour sa voisine. Et pas sur n’importe quel sujet ! Non, non… Une magnifique Ashton, garée très souvent en bas de l’immeuble… Ah ! Elle l’avait senti venir celle-là ! A chaque fois qu’elle voyait Julian débarquer au volant de son bolide, elle ne pouvait s’empêcher de penser que les rumeurs allaient circuler dans le quartier, et ce bien plus vite qu’elle n’aurait jamais pu l’imaginer. Dans un petit quartier comme celui-ci, ça n’avait rien d’étonnant. Tout le monde se connaissait, dès que l’un d’entre eux apprenait quelque chose, il s’empressait de le répéter à son voisin, et ainsi de suite, jusqu’à ce que tout Villafranca soit au courant. A son emménagement dans l’immeuble, alors qu’elle était déjà maman du petit Matteo, on avait parlé d’elle pendant un temps… « La nouvelle petite… Mais oui ! Puisque je te dis que c’est son rejeton ! » Et bla… Bla… Bla… Elle n’y avait pas prêté attention, et est même parvenu par ce biais à intégrer parfaitement ce petit monde. Matteo était le bambin du quartier, chouchouté par les plus anciens. La encore, connaissant sa situation et son histoire, les gens devaient se poser des questions quant à l’origine de cette voiture, son propriétaire et j’en passe… Tout comme Kenzo visiblement. C’est Matteo qui lui offrit une réponse digne de ce nom, avec photo s’il vous plaît ! « Ne me dis pas que tu achètes ce torchon ? Sav', tu me déçois ! »
« Je ne l’ai pas acheté, je l’ai volé ! » -dit-elle en plaisantant.
Quoique techniquement, ça n’était pas faux. Le magazine traînant sur le comptoir au boulot, Matteo n’avait pas résisté à l’envie de gribouiller dessus, après avoir remarqué que son pote était une star ! Sauf que le patron réclama cette banale feuille de choux, et Savannah préféra le planquer dans son sac. Pas de preuve, pas d’accusation ! Mouahahahah ! Quelle diabolique petite maman ! Bref, tout ça pour dire que lire ces bêtises l’avait occupé un temps, et fut une belle source d’information pour taquiner son ami. Julian et les rumeurs… C’était tellement tentant d’en profiter et de s’en amuser !
« Hey ! Comment ça je « ne m’embête pas » ?! C’est un ami, stoppe la petite machinerie dans le creux de ta tête et cesse d’imaginer des trucs ! »
Ouais, elle le voyait venir ! Non mais oh ! Elle le laissa feuilleter le dit torchon, et reporta son attention sur son assiette. A peine eut-elle le temps de se dire que ces sushis étaient tout simplement délicieux que Kenzo lâcha un cri. Le petit se figea et Savannah fixa son voisin avec de grands yeux étonnés. Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? C’est elle ? Mais qui elle ? Mais de quoi il parle le brun ? Elle fronça les sourcils, cherchant à le comprendre, alors que Matteo se détendait doucement, rassuré de voir qu’il n’avait rien fait de grave. De concentré et moqueur, il était passé à surexcité. Il lui parlait d’une mystérieuse blondinette… de SA mystérieuse blondinette.
« Ah Caly ? Bah qu’est-ce qu’elle a ? »
Il la cherchait depuis des jours ? Oh… Sav’ ne préférait même pas imaginer la crise qu’il pouvait lui taper en apprenant qu’en plus de connaître Julian Spinelli, elle connaît aussi la cadette… Et oui ! La miss étant venue écouté son cousin –ou frère enfin Sav’ n’avait pas tout capté- jouer du piano, elle avait fait sa connaissance. Une chouette fille, très simple et douce, marrante aussi… Surtout quand elle s’en prenait à Julian !
« Pourquoi t’es débile ? » -demanda innocemment Matteo, qui semblait rester perplexe face aux exclamations du jeune homme.
Il se mettait dans tous ses états pourquoi au juste ? Là, le petit avait du mal à suivre… Et il parlait de petits lutins et de fées… Doucement, avec un regard faussement détaché, Matteo repoussa son assiette de sushis. Le délire dans lequel venait d’être emporté Kenzo venait peut-être de là, qui sait ? Il préférait rester sur ses gardes et ne pas tenter le diable… Il grimaça face à la nourriture, et lança un regard à sa mère pour qu’elle cesse de manger elle aussi. Sauf qu’elle n’était pas dans sa petite tête et qu’elle n’avait pas saisi ce qu’il s’était imaginé. Prenant une nouvelle bouchée, elle fit soupirer son fils, ce dernier venant taper sa main sur son front. Pfff ! Et Kenzo qui parlait toujours à son bouquin ! Visiblement, ça faisait rire Savannah. Elle le fixait avec des yeux amusés, se retenant tant bien que mal de rigoler.
« Qui… ? Attend… Fais voir… »
Mais non, il ne tenait pas en place, tapant du doigt contre la photo, et s’exclamant qu’il détestait Calypso. Il parlait à la photo… Non mais là c’était vraiment tordant ! Aux mots : Princesse Peach, l’attention de Matteo fut retenue. Et ouais, il s’agissait de jeu vidéo là ! Quoique… Vu la situation… Hein ?! Pourquoi il parlait de Princesse Peach ? D’où elle n’aimait pas Caly cette princesse ? Elle aime tout le monde ce blonde, vivant dans un monde de bisounours avec Mario !
« Princesse Peach ? –remarque Savannah. –C’est ton deuxième prénom ? Ou elle te soutient et a décidé de détester cette pauvre Caly avec toi ? -Elle se leva et récupéra le journal pour voir le fameux « type ». Ah non, elle ne le connaissait pas… Dommage pour Kenzo !- Mais pourquoi tu la cherches ? Qu’est-ce que tu lui veux ? »
Ca l’intriguait beaucoup, il fallait bien l’avouer… La réaction de Kenzo était tellement énorme qu’elle ne pouvait que s’y intéresser de près. Et puis il s’agissait de la cadette des Spinelli, soit de la famille d’un de ses plus proches amis. Et Kenzo… Kenzo était son voisin préféré donc (ouais on trouve ce qu’on peut comme excuse quand on est curieuse ! =P). Elle lui adressa un regard interrogateur, trahissant sans mal sa curiosité.
« Si tu m’expliques tout… Je pourrais t’aider à la revoir… Mais faut tout me déballer avant ! » |
| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Dim 12 Avr - 4:29 | |
| - Mais si je te le dis ! C'est pour elle ! - Pour la petite voisine du 5B ? - Mais oui ! Et quasiment une à deux fois par semaine ! - Tu crois que... ? - Maaaaaa, si ! Tu crois qu'un friqué comme ça, ça vient jusque dans Esquilin pour faire de la broderie, ou quoi ? Lucia ! Voyons ! - Et... devant le petit ? - Bah c'est p't'être le père, hein ! - Ma que no ! Il a pas de père ! - Lucia ! Même le petit Jesus il avait un père ! ajouta Teresa en se signant, avant d'embrasser le crucifix qui pendouillait au bout du chapelet qu'elle tenait à la main. Les deux vieilles femmes, doyennes de l'immeuble, papotaient joyeusement dans le hall de l'immeuble, Teresa les deux bras appuyés sur un balais qui lui servait de canne en plus de nettoyer le hall, et Lucia, assise dans une chaise qu'elle sortait tous les matins, et rangeait tous les soirs, tricotait sans relâche, avec la dextérité de celle qui a fait ça toute sa vie. Elles étaient là constamment, toujours dans la même position, et toujours partageant leur activité favorite : Dire du mal... A tel point que certain pensaient qu'elles étaient là depuis la construction de l'immeuble, au XVIIIème siècle. Aussi, Kenzo ne fut pas surprit de les croiser en allant ramasser le courrier dans le cadrillage de boîtes qui agrémentait tout un mur du hall. Il était habitué à les entendre ragoter sur tout l'immeuble, et en temps normal, cela le faisait sourire. Sauf quand ça touchait quelqu'un de proche, comme Savannah... - Mesdames... Lâcha-t-il dans un petit signe de tête polis. - Oh ! Le petit Ghiozzi ! S'écria Teresa en s'approchant pour lui pincer la joue. Dis-moi, petit cachotié ! Tu as encore fais des ravages parait-il ! Ma petit-fille s'est lamentée de te voir partir en vespa avec une belle blonde ! Les nouvelles allaient vite ! C'est qui celle-ci ? - Quoi ? Vous n'êtes pas au courant ? lâcha t'il les yeux grands ouverts. L'effet escompté fut obtenu, et les deux vieilles femmes se tournèrent vers lui, hochant la tête négativement, muettes de curiosité. - Voyons, mesdames, vous me décevez ! Vous qui vous vantez d'être au courant de tout ce qui se passe dans Rome, vous ne savez pas ça ? Poursuivit-il. Vous avez entendu parler de ce gang qui a braqué la bijouterie de Trastavere ? Celui avec des masques de Princesses ? L'histoire remontait à plus d'une semaine, et Kenzo les avait suffisamment entendu se plaindre de l'insécurité grandissante de la ville pour savoir qu'elle était au courant. Et bien, cette blondinette, c'est... Reprit-il en baissant la voix, comme sur le ton de la confidence.... juste une touriste un peu perdue que j'ai remis sur la route. Les deux femmes qui avaient approchés leur visage, et buvaient les paroles de Kenzo sans lâcher ses lèvres des yeux, se reculèrent en soufflant, la mine sévère. - Vous semblez déçues ! Se moqua-t-il. La vérité est souvent moins passionnante que les histoires que vous pouvez en faire, n'est-ce pas... Il avait récupéré son courrier, et reprennait son ascension des escaliers Oh ! Et un dernier conseil, évitez de parler dans le dos de Sav' ! Parait qu'avant d'être mère célibataire, elle était catcheuse professionnelle... "Nana la Cata" qu'on l'appelait dans le métier. Mais chuuuut, je ne vous ai rien dis, hein ? Les deux femmes firent le signe de croix contre leur poitrine après avoir scellé leurs lèvres dans un geste muet... Du palier du premier étage, Kenzo les entendit s'entretenir à voix basse sur l'ancienne vie de Sav' dans le catch, et eut bien du mal a se retenir de rire jusqu'au cinquième étage...
[...] "hey ! Comment ça je "m'embête pas" ?! C'est un ami, stoppe la petite machinerie dans le creux de ta tête et cesse d'imaginer des trucs !"
Kenzo, le regard plongé dans l'article, ne put retenir un éclat de rire, tout en relevant les yeux vers elle. Lui ? S'imaginer des trucs ? Arf', un peu, oui, mais en même temps il n'y avait pas à chercher loin. Elle était une femme, belle et intelligente de surcroit, et un homme lui rendait visite plusieurs fois par semaine. Alors qui n'en aurait pas déduit une relation entre eux ?
- Moi ? Imaginer des choses ? Pas le moins du monde ! Par contre, tu devrais tenir ce discours à Lucia et Teresa... Elles sont persuadées que... Il tapota la photo du Don Juan, tout en la montrant à Sav'. ... est le "concepteur"... Il fit les guillemets avec ses doigts.... de... Baissant le menton, il désigna Mattéo toujours installé entre ses jambes, avant de surprendre le regard catastrophé de Sav'. Hey ! Fais pas cette tête, c'est toujours mieux que la rumeur n°1 disant que tu monnayais tes charmes, bellissima !
La tête de la brune valait le détour ! Horrfiée ? Enervée ? Envie de tuer une vieille ? Kenzo aurait parié sur la troisième solution, et en lâcha un petit rire, tout en reprenant sa lecture assidue... C'est à ce moment là qu'il la vit. ELLE ?! Mais comment était-ce possible ? Au début il avait cru à une hallucination, comme il en avait eu pendant les derniers jours, poursuivant des filles dans la rue, obligeant des blondes à se retourner avant de leur présenter des excuses en se rendant compte qu'aucune d'elles n'étaient Calypso... Il l'avait croisé au moins 50 fois en trois jours, et chaque deception emportait avec elle une petite touche d'espoir supplémentaire, obligeant le brun à se dire que cette quête était vaine. Pourtant, là, il ne s'agissait pas d'une erreur, ou alors d'un sosie parfait qui porterait le même prénom qu'elle... Y avait combien de chance pour que ce soit le cas ? Honnêtement pas besoin d'avoir faire maths sup, maths spé, pour savoir que le coefficient frôlait le zéro... Elle était là, sous ses yeux, tout en papier glacé. Et Kenzo en lâcha un cri qui fit sursauter tout le monde. C'était elle ! C'était bien elle ! Et il le faisait savoir à Savannah sans même se rendre compte qu'elle ne comprenait rien à la situation. Mattéo décida qu'il valait mieux s'éloigner du brun, et retourna à sa place, tandis que Kenzo sautait sur ses deux pieds, et entreprenait un marathon de Rome dans la pièce... Il n'écoutait rien de ce que disait Sav' ou Mattéo, il était concentré sur les photos qui s'étalait, et l'article sur le côté. Ainsi elle était une Spinelli ? S'il avait cru avoir une toute petite chance avec elle, elle venait de s'envoler en un battement d'aile de papillon ! Spinelli ! Une Spinelli ça sort avec un gosse de riche qui roule en Porsche, par avec un pauvre petit regazzo cumulant plusieurs petits boulots pour réussir à boucler le mois. Il avait cru quoi, lui ? A vrai dire, pas grand chose. Il avait été tellement obnubilé par le fait de la retrouver, qu'il ne savait même pas pourquoi. Pour lui offrir ce baiser qu'il n'avait pas eu le temps de concrétiser avant ? Oui, surement, mais après ? Après il en savait rien du tout ! Il voulait juste la revoir, et après bah advienne que pourra !
Mais même ça venait d'être réduit à néant avec juste un nom... Et il la detestait pour ça ! Jamais il n'avait été honteux de son statut social, et pourtant là, il aurait tout donné pour s'appeller autrement, pour vivre autre part, juste histoire de faire sauter cette barrière sociale qui creusait un fossé entre lui et cette blonde... Fossé qu'elle ne lui avait jamais fait sentir. Pas une fois. Ô cruelle diablesse ! Et il la detestait pour ça ! "Princess Peach te déteste !"... Il était dans un autre monde là, n'ayant plus conscience de rien ! Frustré, déçu, vide maintenant qu'il l'avait retrouvé et que ça ne ressemblait à rien de ce qu'il s'était imaginé... Dans sa tête déjà, elle était pas une image fixée sur papier, et dans sa tête jamais il ne lui aurait sortit un truc aussi con ! Ce fut Savannah qui le ramena à la réalité en se levant tout en lui parlant de Princess Peach...
- Non... c'est... c'est une longue histoire. Je voulais pas lui donner mon prénom, alors pour me faire craquer, elle m'appellait comme ça. C'est idiot, je sais, mais c'est sortit tout seul... passant une main dans ses cheveux, il baissait la tête, un peu gêné par la scène qu'il venait de faire. Sav' récupéra le magazine, tout en lui demandant pourquoi il cherchait la blonde, et ce qu'il lui voulait... C'est une longue, très longue histoire... Mais laisse tomber, jamais plus je pourrais l'approcher... J'ai été idiot de m'embarquer là-dedans... Elle semblait différente... Tellement différente... Et en effet elle l'est... mais de moi ! Elle est bien trop différente de moi !
Il venait de se laisser tomber sur le tapis du salon. Posant ses coudes sur la table basse, il se prit la tête entre les mains, ruminant sur sa connerie et sa naïveté... Non, mais il se transformait en nénette ou quoi ? Il avait cru à la princesse charmante, non mais quel idiot finit ! Attrapant une baguette, il se mit à se taper frénétiquement le front avec... "Si tu m'expliques tout..." A quoi bon ? "Je pourrais t'aider à la revoir..." Hein ? Kenzo releva brusquement la tête vers Sav'. Qu'est-ce qu'elle venait de dire là ? "Mais faut tout me déballer avant !".
- Attends, comment tu pourrais m'aider à la revoir ? Tu la connais ? Alors l'esprit de Kenzo fit un truc assez rare pour un homme : Il mit deux neurones en marche et en même temps ! Incroyable, non ? Et alors Kenzo fit le rapprochement... Calypso Spinelli -> Spinelli -> Julian Spinelli -> Ami de Sav' -> Sav'-> Amie de Kenzo. Un éclair d'espoir illumina son regard sombre, et un sourire s'esquissa au coin de ses lèvres... Mais t'es quoi ? Un genre de Marraine la Bonne Fée ? C'est ça ? Sav', si tu n'étais pas une femme respectable je t'embrasserais sur le champs !!
A présent un sourire franc s'affichait, moqueur aussi devant l'air de la brune face à sa réflexion. Il recommençait à la taquiner ? C'était bon signe. D'ailleurs une baguette dans chaque main, il tambourinait doucement sur le rebord de la table, imitant inconsciemment la batterie de "Satisfaction" des Rolling Stones. Ce n'était pas gagné, et le fait que Sav' connaisse Blondie ne changeait rien au fait que cette dernière n'en avait probablement rien à faire de Kenzo, mais au moins il avait l'espoir de pouvoir la revoir, l'approcher, lui parler encore une fois, voir ses lèvres fines s'étirer dans un sourire qui donnait envie de lui répondre en écho... Et ça, c'était déjà énorme !
- Je t'ai prévenu que c'était une longue histoire, t'as combien d'heures devant toi ? plaisanta-t-il tout en poursuivant son tambourinement accompagné de Matteo qui voulait faire pareil... Bon... Alors... Par où commencer ? Bah déjà la date, hein. Alors c'était il y a 3 jours. J'étais près de Navona, je distribuais des flyers... Tu sais pour ce groupe que je t'ai conseillé d'aller voir... D'ailleurs t'as besoin d'invit' en plus, ou pas ? Devant le regard sévère de la brune, il se reprit... Désolé, je me disperce... Donc je disais ? Ha oui, je faisais mon taffe, quand j'ai vu une blondinette qui avait l'air toute paumée. Elle était comique avec son air énervé, et son petit nez froncé tout mignon, quand elle insultait sa carte touristique... Et puis ses bouclettes blondes qui... QUOI ? Oui, ok, je tente de pas m'arrêter sur les détails... Donc, bref, je l'ai repéré tout de suite, et je lui ai proposé mon aide. Elle voulait aller à Navona qui était genre à 500m, pas plus... Sauf que bon, bah autant être franc, elle m'avait tapé dans l'oeil, et j'avais pas l'intention de la laisser filer aussi vite... Donc... Bah... Il baissa la tête, jetant un regard par en-dessous vers Savannah... j'en suis pas fier, mais je l'ai égaré un peu plus... On a été jusqu'au Colisée à pied, puis on est remonté vers ici, j'ai récupéré ma Vespa, on est allé à la fontaine de Trévi, puis manger une glace, et au final après près de 3h en sa compagnie, je l'ai ramené à Navona... Nerveux, sa main ne cessait d'aller et venir dans ses cheveux... Je sais pas comment c'est venu, mais on s'est lancé dans un petit jeu très con, qui consiste à ne rien dire à l'autre. Ainsi j'ai juste eu le droit à son prénom, Calypso. Elle a eu plus de chance, parce que comme un crétin je l'ai amené ici, et qu'un idiot m'a appelé par mon prénom... Donc elle a mon prénom et mon adresse... Il soupira à l'idée que son adresse, son quartier, avait dû lui sembler bien pittoresque quand il l'y avait entrainé. Bref, elle m'a offert le droit à une question, n'importe quoi, à laquelle elle serait obligé de répondre. J'ai attendu jusqu'à la dernière minute, lorsqu'on était à Navona... Et là je lui ai demandé si je pouvais l'embrasser... Un grand "Haaaaaaaaan" surgit de sur sa gauche, et en tournant la tête, il vit Matteo les deux mains sur la bouche, qui n'avait pas perdu une miette du récit. Kenzo ne retint pas un sourire attendrit devant cette réaction disproportionnée et tellement enfantine... Ouai, hein ? Après un clin d'oeil, il reporta son attention sur la maman qui attendait toujours la fin de l'histoire, impatiente de savoir ce que Caly avait répondu... Elle a pas répondu... Sa soeur, si j'en crois ce torchon - Il désigna du doigt l'autre blonde en photo - l'attendait devant une voiture rouge, une Porsche dernier cri, soit dit en passant... Blondie a disparu dans la foule. J'ai bien essayé de la rattraper, histoire qu'elle me donne un numéro de téléphone, un nom, une adresse, j'en sais rien moi, mais quelque chose pour que je puisse la revoir, quoi... Mais rien... Je l'ai appellé, enfin disons que j'ai un peu hurlé son prénom... Tu me connais, hein, tout en discrétion ! Et à ce moment là, elle s'est tournée vers moi... On se serait cru dans un film de Fellini, j'te jure... Et puis elle est partie...
Il secoua doucement la tête de gauche à droite, montrant sa déception et sa frustration... Cette après-midi avait été parfaite... Il aurait juste souhaité pouvoir en modifier la fin... Pas grand chose, juste un embouteillage monstre dans Rome, et un retard pour l'autre grande blonde... Pas un gros retard, juste 5 petites minutes... Le temps d'obtenir les réponses à ses questions...
- Voilà, tu connais toute l'histoire. C'est pathétique, je sais, mais voilà, depuis je cherche à la revoir... en vain... Et pour cause ! T'as vu qui c'est ? Savannah ne semblant pas comprendre où il voulait en venir, il s'empressa d'ajouter. Juste un des meilleurs partis de Rome !! Rien que ça ! J'ai toujours eu des goûts de luxe, que veux-tu... Des sushis ?
Dans un sourire feint, il lui tendit le plat de sushis pour qu'elle se resserve... Changement de sujet de conversation ? Oui, surement, mais en même temps il ne voyait pas ce que l'on pouvait dire de plus... Il n'y avait rien à ajouter, il s'était fait des films, et basta. Il avait rien du genre de types blindés avec lesquels s'affichait une fille de sa catégorie sociale... Renoncer s'avèrait presque aussi dur, si ce n'est plus que de la rechercher pendant des jours, mais avait-il vraiment le choix ?
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| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Mar 14 Avr - 16:10 | |
| Lui ? Ne rien imaginer ? La bonne blague ! Elle pouvait le lire dans ses yeux qu’il s’était fait un gros film en moins de temps qu’il vous en faut pour dire « ouf ! » ! Et il n’était pas le seul ) avoir ce genre de réaction, elle s’en doutait bien, donc pas de raison de lui en vouloir en soit. Elle ne comptait plus le nombre de fois où elle avait sentit les regards curieux se poser sur elle, alors qu’elle allait juste passer le seuil de la lourde porte d’entrée de l’immeuble pour rentrer chez elle après une dure soirée de travail au bar. A croire que ses voisines, aussi gentilles soient-elles, pensaient qu’elle se faisait entretenir par le beau brun qui passait la voir de temps à autres, et que les nombreuses soirées passées hors de l’appartement lui étaient consacrées… ! Du grand n’importe quoi, auquel Savannah ne faisait plus attention. C’était du temps gaspiller que de s’arrêter sur ce genre de détails, des commérages semblables à tant d’autres ! Lucia et Teresa ? Bah voyons ! Ca ne l’aurait pas étonné ! De là à croire que Julian était le père de Matteo ! Elle ouvrit de grands yeux, surprise comme jamais. « Hey ! Fais pas cette tête, c'est toujours mieux que la rumeur n°1 disant que tu monnayais tes charmes, bellissima ! » Hein ?! Sa petite mine étonnée ne fit que s’accentuer.
« De quoi ?! Haaan ! »
Jamais elle ne s’était imaginée que ce genre de rumeurs était si poussée à son sujet. Là, tout de suite, elle avait envie de faire une descente chez les fameuses Lucia et Teresa. Non mais elles se prenaient pour qui ces deux gentilles mamies ?! De vraies langues de vipères quand même, quand on y pense ! Dire qu’elles avaient l’air de vraies mamies Nova, comme celle des biscuits, attentionnées et bienveillantes ! Pfff ! Tu parles ! La seule mamie qui valait le détour ici, c’était celle qui avait élevé le jeune homme qui se trouvait en face d’elle. Enfin, ils ne prirent pas le temps de s’étendre sur le sujet, puisque Kenzo sembla avoir un immense beug face au magazine. En l’espace de quelque seconde, on eut l’impression que la fin du monde approchait, que tout allait s’écrouler et mener la planète à sa perte. Un cri… Un simple cri, une exclamation qui pouvait être commune à beaucoup d’entre nous et qui pourtant était surprenante venant de Kenzo, qui était tout calme et posé il y avait de cela quelques minutes. Savannah et Matteo pouvait bien dire tout ce qu’ils voulaient ; la mère de famille aurait pu se mettre à insulter l’italien –heureusement pour lui les gros mots étaient bannis chez eux- qu’il n’aurait pas eu d’autre réaction que celle-ci, qui consistait à ne rien écouter. Il était concentré sur un article visiblement, répétant sans arrêt que c’était « elle », et j’en passe…
Ca n’avait pour effet que t’attiser la curiosité de la brunette, qui finit alors par rassembler des informations, éclairant petit à petit sa lanterne. Calypso Spinelli était sa mystérieuse inconnue… Et bah, il allait devoir lui fournir des explications le petit ! Il partait loin, oubliant visiblement qu’il n’était pas chez lui, qu’il n’était pas seul… « Princesse Peach te déteste ! » Ok… Ravi de l’apprendre ! Non mais là, un peu plus et Sav’ se faisait du souci pour lui ! Ce fut plus fort qu’elle, elle ne pu résister à l’envie de le taquiner et de le questionner. C’était une longue histoire d’après lui… Parfait, plus ça l’était, et plus cela se révélait être intéressant ! L’explication concernant « Princesse Peach » eut pour effet de la faire sourire. Venant de la blondinette Spinelli, ça ne l’étonnait pas. Elle l’avait rencontré une seule et unique fois, et cela ajouté aux quelques anecdotes racontées par Julian, ça lui correspondait parfaitement. Jouer avec les nerfs, pour faire craquer l’adversaire… Une bonne technique ! « Mais laisse tomber, jamais plus je pourrais l'approcher... » Hein ? Savannah le fixa et fronça doucement les sourcils. Laisser tomber ? La bonne blague ! Elle adressa un regard à Matteo et lui fit un signe de tête. Ce dernier releva la tête et se redressa, pour venir donner un coup derrière la tête de Kenzo.
« Oh ! Je t’arrête tout de suite ! Le compte en banque ne fait pas tout, la preuve, son cousin me rend visite plus d’une fois par semaine, et à ce que je sache, je ne fais aucune concurrence à Paris Hilton dans la catégorie « riche héritière qui jette son argent par les fenêtres » ! »
Kenzo releva la tête, une fois que Savannah eut poursuivit sur sa lancée, lui demandant toute l’histoire, contre une prochaine rencontre avec la blondinette. Bien sûre qu’elle allait arranger ça pour son ami ! Pour une fois qu’elle en avait l’occasion et les moyens de le faire ! A sa question, elle esquissa un sourire en coin, et haussa les épaules. Non elle connaissait le cousin, mais n’avait bien entendu aucun moyen de la connaître elle, voyons ! Mais ça avait trop surchauffer dans le creux vide de sa tête ou quoi ?! Il le faisait exprès ? Par miracle, il sembla faire le lien et enfin capter. « Mais t'es quoi ? Un genre de Marraine la Bonne Fée ? C'est ça ? Sav', si tu n'étais pas une femme respectable je t'embrasserais sur le champs !! » Directement, on pu entendre un « Beuuurk » significatif de Matteo.
« Euh… Marraine la Bonne Fée ? Un peu vieille pour moi… Enfin contente de te faire plaisir… Mais il me faut l’histoire, sinon je ne peux rien pour toi ! »
Mais bien sûr ! Elle le fixa, de son regard amusé, maîtresse de la situation. Elle venait de lui renvoyer la balle, il n’avait plus qu’à parler s’il voulait décrocher cette chance. Pas de surprise quand à sa décision, il entama son récit, la mettant en garde sur la longueur de ce dernier. Qu’importe, elle s’en moquait bien ! Précis dans ses explications, il resituait l’évènement dans le temps, et fournissait pas mal de détails, partant même parfois plus loin que Savannah n’aurait pu le souhaiter, décrivant la belle… Non mais Sav’ savait encore à quoi elle ressemblait la petite Spinelli, pas la peine de s’emballer ! Han ! Mais quel petit malin ce mec ! Il avait osé lui faire croire qu’il allait l’aider, pour en réalité la perdre d’avantage dans Rome ! Futé ! La brunette l’écoutait attentivement, laissant apparaître un sourire au coin de ses lèvres.
« Et bien ! Tu ne t'embêtes pas, mon grand ! » -lança-t-elle pour le reprendre et le taquiner.
Elle le détaillait, sentant alors qu’il perdait de son habituelle et si naturelle assurance. Il semblait un brin nerveux, et cela l’amusait. C’est dingue l’effet que pouvait avoir une femme sur un homme. S’en était vraiment étonnant ! Il passait sans arrêt sa main dans ses cheveux, tout en poursuivant son petit récit, et Savannah l’écoutait avec cette même attention, sans limite. Matteo lui, était limite suspendu à ses lèvres, ne perdant pas une miette de l’histoire, imaginant sans grand mal sa « copine » Caly entrer dans le jeu de son « pote » Kenzo ! (Dingue comme un bout de chou de 4 ans a plein d’amis, pas vrai ? ^^) « Bref, elle m'a offert le droit à une question, n'importe quoi, à laquelle elle serait obligé de répondre. »
« Et bin elle n’a pas peur elle ! Elle est confiante ! » -lâcha Savannah en riant doucement.
Ce qui suivit fut sans doute la cerise sur le gâteau, surprenant comme jamais le petit Leoni. Mais quelle fin décevante ! Pas de bisou, pas de réponse, pas…. Grrr ! Juste une fin digne d’un film. Enfin dans un sens, heureusement pour lui, Julian n’était pas le conducteur de la Porshe… Ca ne se serait peut-être pas fini comme ça, non ? Connaissant le côté protecteur du jeune homme. Et voilà que Kenzo achevait l’histoire, précisant que tout cela était pathétique et qu’il le savait bien. Savannah soupira et fit de nouveau signe à son fils, ce dernier se montrant complice comme toujours et donnant une nouvelle tape derrière la tête de Kenzo.
« N’importe quoi ! Ce n’est pas pathétique ! Tu ne pouvais pas deviner, elle ne se balade pas avec une pancarte au-dessus de la tête « Salut, je suis une Spinelli ! ».–Elle leva les yeux au ciel et reprit : Elle a passé l’après-midi avec toi, elle t’a suivi et t’a fait confiance… Si elle était ce genre de personne hautaine jamais elle ne l’aurait fait, et aurait préféré appeler son chauffeur à la rescousse ! –Pas faux, Sav marquait des points et elle le savait. – Les Spinelli sont influents, je ne te le fais pas dire… Mais c’est bon, je peux t’affirmer que ce ne sont pas des Dieux non plus ! Ils sont normaux… Riche, certes, mais normaux ! » Elle se mit à rire doucement, pour le détendre, puis reprit un sushi en se perdant dans ses pensées. Il fallait qu’elle l’aide à revoir la miss Caly… Mais comment… ? Eum… Ah mais ouiiii !
« T’as entendu parlé du bal qui se prépare ? » -demanda-t-elle l’air de rien. |
| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Mer 15 Avr - 13:45 | |
| Nan mais c'était quoi cette manie de sans cesse envoyer son fils pour la passer à tabac ? Bon ok, le terme de "passage à tabac" était peut être un peu exagéré, mais c'est qu'il avait de la force le petiot, et qu'il prenait un malin plaisir à faire ce que sa mère souhaitait qu'il fasse. C'était un peu une sorte de Mafia, dont Savannah serait le Parrain. Ainsi Matteo se devait de lui obéir... en tartant Kenzo ! Ca avait commencé quand il avait eu l'audace de prétendre que Caly était différente de lui. Sur un signe de tête de sa mère, le petit s'était levé, et lui avait collé une petite tape à l'arrière du crâne. Ca ne faisait pas mal, mais ça surprenait. Les sourcils froncés il observa le petit bonhomme, tout fier, retourner s'asseoir à sa place, pendant que sa mère lui parlait du compte en banque des Spinelli. Biensûr il avait pensé à ça en s'exclamant qu'elle était différente de lui, mais ce n'était pas la première chose qui lui venait à l'esprit. Oui, elle avait tout ce qu'elle voulait, et lui cumulait plusieurs boulot juste pour avoir de quoi remplir le frigo, mais ça c'était pas quelque chose de profond, comme une éducation reçue, des habitudes bien ancrées... Deux mondes totalement différents, et pas vraiment complémentaires. Pourtant la brune ne semblait pas de cet avis, et lui proposa de l'aider à revoir Blondie à la seule condition qu'il lui raconte toute l'histoire. Ok... Elle avait des pouvoirs magiques ? Un truc comme ça ? Il la compara à une marraine la bonne fée quand il comprit où elle voulait en venir, terme qui ne plu pas vraiment à la brunette, au vu de l'âge avancé de cette fée. Bah pas grave, elle serait une jeune fée, la plus jeune de toutes les fées de l'histoire des fées !Elle insista une nouvelle fois pour qu'il lui raconte l'histoire. Curieuse ? Ha ça oui, elle semblait bien l'être !
Il ne se fit pas prier, et entama son récit, se noyant un peu trop, parfois, sous une pluie de détails qui ne semblait pas vraiment utile à Savannah. Il lui expliqua du mieux qu'il pu, alors que le souvenir était aussi net dans son esprit que si la scène c'était déroulée un quart d'heure plus tôt. Sav' y allait souvent de son petit commentaire, revenant sur le fait qu'il ne "s'embêtait pas" lui renvoyant la balle, alors qu'il venait d'expliquer qu'il avait fait exprès de perdre un peu plus la blonde, dans le seul et unique but de la garder près de lui. Un sourire gêné s'afficha sur ses lèvres, mais il poursuivit son histoire, histoire qu'il confiait pour la première fois. Il était nerveux, pas à son avantage, montrant un visage de lui que peu de personnes connaissaient, pour ne pas dire "personne". Savannah n'en perdait pas une miette, souriant à certaine reflexion, tandis que Matteo était au spectacle là ! Puis arriva l'histoire du baiser... L'italien était de plus en plus nerveux... Il expliqua d'abord ce système de question à laquelle Calypso aurait été obligée de répondre. "Et ben, elle n'a pas peur elle ! Elle est confiante !". Kenzo ne put retenir un sourire. C'est vrai, il s'était fait la même réflexion. A ce moment là, Blondie avait soit été incroyablement inconsciente, soit elle lui avait fait une confiance aveugle... Ce qui, en soi, revenait au même. Un homme profite toujours de ce genre de droit, et Kenzo n'était pas différent des autres, puisqu'il en avait profiter pour lui demander un baiser. Quand il annonça sa fameuse question, Matteo se figea, tandis que sa mère devint encore plus attentive. Quoi ? Il était mieux qu'un téléfilm pourri du début d'après-midi ? Bah il allait peut être songer à vendre les droits, alors ! Mais avant ça, il fallait qu'il trouve le courage de leur raconter la fin. C'était vraiment peu flatteur pour lui, mais il avait renoncer à l'image qu'il donnait de lui au moment même où il avait entamé son récit. Alors il ne cacha rien, expliquant l'arrivée de la porsche, et la disparition de la blonde dans la foule. Tellement frustrant.
Il marqua une pause, puis acheva son histoire par la conclusion : Il était pathétique, idiot et pathétique. Il l'avait recherché pensant qu'il pourrait finalement obtenir les réponses à ses questions, mais... Qui était-il au juste pour exiger quoique ce soit d'elle ? D'une Spinelli... De nouveau, le mini Leoni, sur un simple signe de sa mère, se leva pour venir frapper Kenzo, qui, une fois de plus se retrouva a froncer des sourcils en se frottant l'arrière de la tête. Quoi, encore ? Qu'est-ce qu'il avait dit cette fois ? "Tu ne pouvais pas deviner, elle ne se balade pas avec une pancarte au-dessus de la tête"... Bah ce serait plus simple pourtant ! Au moins ça éviterait à des petits crétins dans son genre de se la jouer séducteur de base avec elle... Pfff, quel crétin ! Elle avait dû bien rire en rentrant chez elle. Savannah tentait toujours de le rassurer, et autant être honnête, elle touchait juste la plus part du temps. Oui, Blondie était restée avec lui, elle n'avait pas cherché à appeller son chauffeur, mais de là à dire qu'elle lui avait fait confiance. Non, c'était juste une inconsciente trop naïve. Dans un sens elle avait eu de la chance de tomber sur Kenzo qui était plutot bien intentionné. Elle aurait pu avoir une mauvaise surprise si c'était un autre romain qui lui avait offert ses services. "Mais c'est bon, je peux t'affirmer que ce ne sont pas des Dieux non plus ! Ils sont normaux... Riches, certes, mais normaux !". Caly ? Normale ? Non, elle avait prêté ses traits aux plus grands peintres, Botticelli avait fait d'elle une Diane chasseresse, une Vénus sortant des flots. Comment Savannah pouvait prétendre qu'elle n'était pas une déesse ?
- Laisse-moi avoir des doutes... Elle est loin d'être normale... Et dire que je l'ai pris pour une touriste !! Tssss... Une Spinelli, elle doit connaitre Rome mieux que moi ! Et j'ai fait mon malin ! Je lui ai fais boire l'eau de la petite fontaine des amoureux...
A ce souvenir, Kenzo se tapa le front avant de se planquer le visage dans ses mains. Mais quel idiot ! Elle devait très bien savoir ce que signifiait ce lieu, et ce geste... Raaaah, mais quel idiot !!! "T'as entendu parlé du bal qui se prépare ?" lâcha Sav', l'air de rien. Ecartant ses doigts juste pour voir la brune, Kenzo l'interrogea du regard.Qu'est-ce qu'elle mijotait encore ? Oui, il avait entendu parler de ce bal, les filles de la bande n'arrêtait pas de jacasser à son propos, elles voulaient toutes trouver un moyen d'y entrer, mais selon toutes vraisemblances, les lieux étaient mieux garder que la forteresse d'Alcatraz.
- Oula ! Je te vois venir grosse comme une Patate, Sav'...
Expression détournée qui fit bien rire Matteo, un peu moins sa mère...
- Tu parles du bal Black&White ? Déjà comment veux-tu que j'y aille ? Il faut avoir un carton d'invitation, et jusqu'à preuve du contraire ils n'en envoi qu'aux grandes familles de la ville, dont je ne fais pas partie.
Il avait ôté ses mains de devant son visage, c'était avancé, et coudes sur la table basse, ne lâchait pas la brunette du regard. Il cherchait à lui faire ouvrir les yeux, comme lui venait de le faire quelques minutes plus tôt. A 22 ans, il fallait vraiment qu'elle arrête de croire aux contes de fées.
- Sav', regarde-moi... Je suis qui, moi ? J'ai quoi à offrir ? Tu voudrais que je me rende dans une soirée comme ça ? Soit, admettons que je puisse entrer, imagine la scène 5 secondes, s'il te plait... Tout le monde en beaux costumes, et moi ? Moi j'ai quoi sur le dos ? Tout le monde en Armani, et moi dans un costume de tonton Luigi ? Je ne te parle même pas de compte en banque, Sav', parce que je suis de ton avis, l'argent ne fait pas le bonheur, et Blondie ne ressemble en rien à ces méprisables arrogantes qui jugent sans connaitre... Mais au-delà de ça, il y a l'éducation ! Je mange avec mes doigts, je jure comme un chartié, elle, elle ne s'affole pas quand il y a 18 couverts autour de son assiette, elle sait se tenir, danse la valse, et doit très certainement parler plusieurs langues. Si l'argot compte comme une langue, alors j'en parle deux ! Son grand-père est au Sénat, ma grand-mère est une ninja qui porte des mi-bas dans ses sandales... Savannah, j't'en prie, ouvre les yeux... J'ai rien à faire dans son monde... J'ai rien du Prince Charmant...
Il avait tenté de lui parler le plus "vrai" possible. Exprimant ce qu'il ressentait vis-à-vis de tout cela, mais quand il vit Savannah offrir un petit signe de tête à Matteo, il comprit qu'il avait encore dû dire une connerie. Tournant les yeux vers Matteo, il stoppa le petit en un regard.
- Attention Gamin... Je te préviens, écoute ta mère et tu vas devoir subir la pire séance de chatouilles de toute ta vie... Tu veux prendre le risque ?
L'enfant sembla hésiter un instant, puis retourna s'asseoir à sa place, un peu déçu de ne pas avoir réussi sa mission. Mais connaissant Matteo, n'était-ce pas un leurre pour attaquer une fois l'attention de Kenzo reporté sur sa mère ?
- Tu sais quoi ? Le pire c'est que j'ai failli y participer à ce bal. J'avais passé une audition alors qu'ils cherchait un orchestre pour animer le bal... Mais j'ai jamais eu de réponses. C'est un signe du destin, non ?
Ha bah cette fois il l'avait pas évitée ! Elle venait de s'abattre à l'arrière de son crâne sans qu'il ne la voit venir. Matteo petit fourbe ! Attrapant l'enfant par la taille avant qu'il ne s'échappe, Kenzo le ramena contre lui... Les représailles allaient être sanglantes !
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| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Jeu 16 Avr - 1:54 | |
| L’histoire de Kenzo semblait avoir captivé Savannah. Elle l’avait écouté avec attention, ne loupant pas une seule miette de ses explications. Et elle avait eut l’impression de découvrir une nouvelle facette du jeune homme. Qui aurait imaginé le jeune Ghiozzi craquer sur une inconnue en plein cœur de Rome, et s’embarquant dans une petite comédie mensongère pour passer un peu plus de temps en sa compagnie ? Pas elle en tout cas ! Mais elle trouvait ça charmant… Jamais, ô grand jamais elle n’avait douté de l’originalité de son voisin, mais là… Son récit l’avait tout de même surprise. Perdre Calypso dans les allées et ruelles de la citée, alors qu’elle était à 5 minutes de la place qu’elle cherchait à l’origine… Alala, il était doué le petit brun ! Savannah y allait de ses petits commentaires, alors que Matteo le fixait de ses grands yeux clairs, attentif comme jamais. Mais quelle fin… Et quelle conclusion ! Qu’elle méritait, comme précédemment, une tape derrière la tête. Ca n’avait rien de pathétique, non mais oh ! Si son histoire l’était, qu’en était-il de celle de Savannah ? Non, non… Elle n’allait pas laisser passer de tels commentaires à ce sujet ! Cette histoire était très bien, seule la fin était teintée de quelques fautes notes, malheureusement. Mais rien de catastrophique ! Du moins, pas dans l’esprit de Sav’, et encore moins dans celui du petit, qui avait encore l’innocence de croire aux contes de fées.
Il fallait que la jeune Leoni le rassure, ou du moins lui fasse prendre conscience que leur nom de famille ne faisait pas d’eux des Dieux intouchables. Elle côtoyait bien Julian, pourquoi Kenzo serait dans l’impossibilité de fréquenter la petite cousine de son ami ? Lui affirmant qu’il n’avait pas à faire à des divinités, il semblait difficile à convaincre. Un brin têtu sans doute, borné sur ses idées reçues et préjugés… Et pourtant ! Savannah l’affirmait haut et fort, les Spinelli étaient des gens normaux. Quand à Kenzo, il doutait… « Et j'ai fait mon malin ! Je lui ai fais boire l'eau de la petite fontaine des amoureux... » A cette phrase, Savannah reporta immédiatement son attention sur lui, les yeux grands ouverts.
« Han ! Naaan ?! T’as fais ça ?! »
Aussitôt Matteo partit au quart du tour, entamant un : « Oh les amoureux-euuuuh ! », alors que Savannah se retenait de rire. Faire le coup de la fontaine des amoureux à une romaine… Piouf ! Il n’y avait que Kenzo pour faire une chose pareille, non ? La miss reprit vite son sérieux, ne voulant surtout mettre son ami mal à l’aise, ou encore le vexer. C’était vraiment la dernière chose qu’elle désirait. Par contre, elle voulait l’aider à revoir la blondinette ! Et pour ça, une idée germait doucement dans sa petite tête. L’air de rien, elle lui demanda s’il avait entendu parlé du bal qui se préparait. Cette question eut pour effet d’attirer son attention. « Oula ! Je te vois venir grosse comme une Patate, Sav' » Eum… Elle préféra ne pas relever, alors que son fils se mettait à rire. Visiblement oui, il en avait entendu parler. Le bal Black&White, qui allait se dérouler dans peu de temps, et qui faisait dan l’esprit de Savannah un magnifique décor. Il semblait moins emballer Kenzo… Bah quoi ? « Déjà comment veux-tu que j'y aille ? » La miss leva les yeux au ciel et se pointa elle-même du doigt.
« Et je sers à quoi moi ? Minute papillon, je vais bien trouver un moyen de te faire rentrer ! »
Sauf s’il n’en avait pas envie. Il la fixait, se rapprochant, et entamant alors une tirade à son sujet. Plus il parlait, et plus elle avait envie de faire signe à Matteo de le boxer. Il était qui ? Un charmant italien, qui méritait d’avoir sa chance ! Qu’avait-il à offrir ? Un charmant sourire et tout un tas d’autres choses ! Il mettait en avant des arguments divers et variés, comme la tenue, l’éducation, et j’en passe. Et à chacun d’entre eux, Savannah hochait la tête, comme si elle approuvait. Elle attendait en réalité qu’il termine, pour lui exposer son propre point de vue, après avoir fait signe au petit d’attaquer. Dommage pour lui, Kenzo le stoppa avant que sa main n’ait eut le temps de s’abattre sur le sommet de son crâne. Savannah reprit alors la parole, bien décidé à lui faire rentrer cette idée dans la tête.
« Ecoute beau brun… Primo : Est-ce que la marque d’un simple costume forme à tes yeux un obstacle ? Ca pourrait te freiner ? Oh, elle t’intéresse ou t’en a rien à cirer de cette fille ?! Deuzio : Je pense que t’es capable de te tenir, non ? Ok, tu n’as pas l’habitude de manger à une table ou il y a pour toi seul 18 couverts, 3 assiettes et 9 verres… Mais ça fait de toi quelqu’un d’inférieur ? Leonardo DiCaprio ne s’en sort pas si mal dans Titanic ! Et puis si ce n’est que ça, il te suffit de manger une pizza avant d’y aller, et de ne pas participer au repas. Tu manges deux, trois petits fours et esquive le passage à table. Tercio : C’est Caly qui t’intéresse et non Mr. Giovanni Spinelli ! –Elle soupira doucement, reprenant son souffle pour en terminer avec lui et lui couper le sifflet. -Tu veux que j’ouvre les yeux… Fais de même s’il te plait ! Au passage, tu ne m’apprends rien, le prince charmant n’existe pas ! Mais t’en fais pas, tu t’en approches ! » ajouta-t-elle d’une voix taquine.
« …Mais j'ai jamais eu de réponses. C'est un signe du destin, non ? » Aaaah ! Là, elle n’hésita pas un seul instant pour faire de nouveau signe à son fils, qui ne se loupa pas. Hop, il ne l’avait pas volé. Certes, Matteo prenait un risque, mais c’était pour la bonne cause. Kenzo s’empara du gosse, et ce dernier commença à rire avant même que les représailles n soient entamées.
« Heeeey ! Maman ! Au secours ! »
Savannah se mit à rire, et fixa Kenzo, lui demandant d’y aller mollo avec le petit diable. Ok pour la vengeance, mais doucement pour ne pas surexciter le bambin. Après il allait être ingérable, et Savannah n’allait pas pouvoir réfléchir à son petit plan pour aider son cher et si aimé voisin.
« Un signe du destin… Tu parles ! Je vais t’en mettre des signes du destin moi ! »
Matteo gigotait dans tous les sens, alors que Savannah était prête pour se perdre dans ses pensées.
« Tu vas y aller ! Je te jure que tu vas mettre les pieds à ce bal ! »
Déterminée la petite Savannah ! ‘Ttention ! |
| | | | Sujet: Re: Fugue et autres complications [Sav'] Dim 19 Avr - 3:33 | |
| "Han ! Naaan !! Tu n'as pas fait ça ?!". Et bien si, il l'avait fait ! Il avait osé faire boire de l'eau de la petite fontaine des amoureux à une Spinelli. Bon, évidemment à ce moment là il ne savait pas qu'elle était une des héritières de cette famille plus que millénaire, mais maintenant, avec le recul, il se trouvait être le roi des idiots ! D'ailleurs il n'était pas le seul, la réaction de Savannah ne faisait que renforcer ce sentiment de loose... Sans compter Matteo qui s'amusait à chantonner ce que toute personne à fait enfant, le fameux "Ouh les amoureux" qui énervait déjà à 8 ans, et qui énerve toujours à 22 ans, je peux vous le certifier ! Les mains plaquées sur le visage, comme si cela pouvait le rendre invisible au reste du monde, Kenzo accueillit l'idée de Savannah de manière très personnelle... "Je te vois venir grosse comme une patate, Sav' !"... Non, mais elle avait de ces idées, elle ! Le bal Black&White ! Après le bal du Printemps, c'était le deuxième évènement mondain le plus prisé ! On n'y entrait pas sans montrer patte blanche, et un arbre généalogique détaillé sur 18 générations. Qu'est-ce qu'elle croyait ? Qu'il allait se pointer, shacker le molosse colosse à l'entrée, et que le Mister T allait gentiment le laisser passer ? Savannah devrait arrêter de lire les livres pour enfants de Matteo... Les bonnes fées et les Princes charmants qui se pointent pile poil à l'instant T, c'était pas la vraie vie. "Minute papillon, je vais bien trouver un moyen de te faire rentrer !". Elle était vraiment têtue, hein ! Elle savait peut être pas cuisiner, mais niveau tête de mule, elle avait tout de l'italienne ! Alors Kenzo entreprit de lui dépeindre le tableau dans le cas d'une éventuelle et très hypothétique présence de sa part... Un bouseux au milieu de tout ce beau monde ! Comment se ridiculiser en trois secondes ! Oui, il avait envie de la revoir, mais maintenant, avec ce qu'il savait, peut être valait-il mieux qu'il la revoit sur un terrain qu'il connaissait, et maitrisait. Non ?
Alors qu'elle l'avait écouté sagement tout du long, se contentant d'hocher la tête à chaque point qu'il avançait, lui donnant alors l'illusion d'être dans le vrai, le petit signe de menton qu'elle afficha pour son fils, montra à Kenzo qu'elle avait simulé... Raaaah, les femmes ! Sauf que cette fois il ne se laissait pas avoir, et stoppait le gamin avant qu'il n'ait eu le temps de lui en coller une derrière la tête. Héhé, on allait pas la lui faire trop souvent non plus, hein ! Matteo retourna s'asseoir, gentiment, alors que sa mère commençait un long monologue digne du "grand bleu". Pourquoi ce film ? Simplement parce qu'elle ne respirait plus ! Elle tentait de battre Jean-Marc Barre ou quoi ? Elle avait pas peur de devenir bleue, à force ? Ah, entre une allusion à Leonardo Di Caprio, et sa comparaison au Prince Charmant, elle venait de reprendre un peu d'oxygène ! Alléluia, elle était donc humaine !
Fallait-il réellement qu'il reponde à ça ? Pour lui dire quoi ? Que Jack n'était qu'un personnage de fiction ? Que dans la vraie vie, il serait resté en 3ème classe, et n'aurait jamais copulé avec Rose dans une voiture pleine de buée ? Que pour les 18 couverts il plaisantait, mais qu'en parlant de 9 verres, elle venait de le faire flipper ? Que Giovanni Spinelli était quand même le Grand-père de la belle, et que oui, il chercherait à l'impressionner ? Que si elle disait qu'il se rapprochait du Prince Charmant c'était juste parce qu'il lui apportait le courrier et les sushis ? Non, valait mieux pas, s'il tenait à la vie ! Alors il se contenta de lui raconter sa petite anecdote sur le bal. Il y avait eu une audition quelques mois auparavant, et naturellement, Kenzo y avait participé. Il était persuadé d'avoir réussi, et pourtant, jamais un coup de fil. Sur le coup il avait été déçu, ce bal représentant un véritable tremplin vu le nombre de personnalité qui y serait présente, mais maintenant il voyait ça comme un signe du Destin. Il ne devait pas y être, voilà tout ! Savannah ne semblait pas être de cet avis, puisqu'elle commandita une nouvelle attaque de son catcheur de fils. Cette fois-ci, il ne l'avait pas vu venir, se prenant la tape à l'arrière du crâne avec surprise. Mais rapide il rattrapa Matteo qui hurla de rire avant même qu'il ne le touche. Il appela sa mère au secours, et cette dernière demanda juste à l'italien d'y aller mollo... Ok...
Il ne faisait rien d'autre que de passer le bout de ses doigts sur le ventre de l'enfant qui gigotait en craignant le pire. La brune, elle, grognait contre Kenzo et ses signes du destin. Alors que le brun s'entêtait à attiser le petit, sa mère lançait d'un ton déterminé qu'il irait à cette soirée. Loin de lui l'envie de la contredire, surtout quand elle était dans cet état, mais...
- Sav'... J'ai pas d'invitation, pas de costume, rien... Je veux bien y aller, mais pour ça faudrait déjà pouvoir rentrer. Et, étrangement j'ai pas très envie que tu demandes à ton Casanova, de m'aider... Et tu lui dirais quoi ? "C'est mon voisin, il veut brancher ta cousine, allez, sois sympa" ?
Hop, un petit coup de chatouille en traite, et l'enfant se mit a rire plus fort, déconcentrant surement sa maman... Elle allait disputer Kenzo ? Pas la peine, il avait déjà arrêté, et passait doucement, presque machinalement sa main sur le ventre de l'enfant, toujours en position horizontale sur les jambes de l'italien qui réfléchissait à présent. Il avait vraiment envie d'y aller à cette soirée ! A force d'en parler, Kenzo s'était projeté, il avait vu la scène, il s'était vu dans la même pièce que Calypso, et cette image lui plaisait, qu'importe le monde autour, et qu'importe ce que les gens de la haute pourrait penser de lui. Sauf qu'il ne voyait vraiment pas comment s'y rendre... Et surtout comment s'y rende en tant qu'invité.
- Je pourrais me faire passer pour un serveur, mais c'est pas trop le but... Si je fais ça, je ne fais que lui montrer le gouffre qui nous sépare ! Hop hop hop ! l'interrompit-il en levant la main... Je sais ce que tu vas dire, "ils sont pas comme ça, et blablablaaaa"... Mais il est pas question d'elle, là, mais de moi ! Je veux la revoir, mais pas juste pour la revoir ! J'aimerais pouvoir parler avec elle, et... enfin bref, c'est trop le genre de trucs qu'on peut faire avec un plateau à la main, t'en conviens... Tu trouves peut être ça idiot, mais je voudrais être à mon avantage...
Un peu futile ? Non, c'était au-delà de ça. Il lui avait montré sa vie, alors il n'essayait pas de la tromper sur ce qu'il était, ni qui il était. Il voulait juste lui faire voir qu'il pouvait aussi évoluer dans son monde. Il ne savait pas s'il en était réellement capable, mais fallait bien tenter ! Comme l'avait si bien demandé Sav' "Elle t'intéresse cette fille, ou t'en as rien à cirer ?", Calypso l'intéressait... Non, plus que ça, elle l'obsédait ! Depuis trois jours il ne faisait que penser à ça, imaginant le moment où il la reverrait, et ce qu'il ferait ! Évidemment il n'avait pas envisager une seconde que ce pourrait être dans un bal mondain... Mais elle méritait bien qu'il tente le coup !
- Alors, Fée Sav', quel miracle vas-tu me sortir de ton chapeau ? Tu vas me faire escalader la façade à la James Bond ? Me faire héliporter en plein milieu des jardin ? Un petit saut en parachute, peut être ? Ou alors ton pote Harry et ses Portoloin peuvent nous aider ? Mais biensûr s'exclama-t-il en se tapant le front ... La fameuse cape d'invisibilté ! Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?
Oui, il se moquait, mais gentiment, juste parce que selon lui il était impossible de le faire rentrer dans cette cage dorée. Il trouvait ça adorable de sa part, de se donner autant de mal pour lui, sauf qu'il ne voyait pas d'issue favorable à ce labyrinthe. Dans un sourire il affronta son regard. Sa détermination faisait plaisir à voir, et rien que pour ça, demain il lui apporterait une boîte de chocolat... Oui, il travaillait aussi chez un confiseur... |
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