AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mer 3 Juin - 17:12
Ses doigts longs et fins s'enroulaient et se déroulait dans sa masse de cheveux, cherchant à apaiser ce feu, à apaiser cette peine, à chasser cette atrocité de son regard. Elle-même trouvait ce geste idiot, presque maladroit et inutile face à l'ampleur du désastre. Mais que faire d'autre ? Elle ne parlait pas, parler de servirait à rien. Il avait besoin de silence, il avait besoin de vider ce trop plein de douleur. Elle, elle était là pour qu'il ne se sente pas seul dans cette traversée, aussi solitaire soit-elle. Elle le savait muré dans sa souffrance, aveugle à ce qui se passait à l'extérieur, elle savait qu'il était prisonnier de lui-même, dans ce coffre sombre et étouffant que représentait sa douleur. Mais elle savait aussi qu'il sentirait sa présence, qu'il noterait cette main dans ses cheveux, ce bras qui entourait son corps comme s'il n'était qu'un petit enfant en plein chagrin, qu'il aurait conscience de cette poitrine qui se soulevait et s'abaissait au rythme de la respiration de Sara, juste sous sa joue. Elle le serrait contre elle, comme si elle cherchait a le protéger, telle une lionne ou une louve, de toutes agressions capable de survenir dans cette ruelle étroite. Il était vulnérable, tellement vulnérable, il avait besoin d'une carapace... Alors elle serait sa carapace, et plus rien ne pourrait lui arriver... Du moins, pas aujourd'hui. Elle resta un long moment ainsi. Toutefois, elle n'aurait pu dire exactement combien de temps. Était-ce quelques minutes ou plutôt des heures ? Julian avait des réserves de larmes insoupçonnables. Elle ne l'avait jamais vu pleurer, et peut être était-ce là le problème, peut être avait-il garder tout ça pendant trop longtemps ? Il demeurait immobile entre ses bras, silencieux, uniquement ballotté par ses larmes muettes. Puis doucement sa main remonta le long du bras de Sara, et ses doigts s'accrochèrent à sa peau. Alors elle su qu'il était temps. C'était le signe, il fallait qu'ils décampent d'ici...
- Viens... Viens on rentre à la maison... Glissa-t-elle doucement à son oreille, tout en tentant de se relever, et lui par la même occasion.
"Maison", est-ce que le terme était bien approprié en de pareilles circonstances ? Peut être ressentirait-il le besoin d'être avec les siens maintenant, d'être dans sa vraie maison ? Elle ne savait pas, elle ne savait plus, elle n'avait jamais été confronté à une telle situation. Elle agissait intuitivement depuis le début, elle n'avait écouté personne d'autre que ses propres pulsions, avait-elle seulement réfléchit à ce qu'elle faisait et pourquoi elle le faisait ? Non, elle sentait ce qu'elle devait faire, et elle n'aurait su expliquer pourquoi. Et là, elle savait qu'elle devait le ramener à l'appartement. Il avait besoin d'un cocon, et ce lieu l'avait été depuis ces derniers mois. Il se laissa faire, mais comme un automate, comme si toute vie avait quitté son corps, comme s'il n'était plus qu'une coquille vide, qu'un corps privé de son âme. Elle le traina jusqu'à la voiture, l'installa sur le siège passager, et alla même jusqu'à lui boucler sa ceinture à sa place. Il était stoïque, les yeux dans le vague, comme aveugle, comme noyé par ses larmes. Elle sentait cette détresse la gagner, prendre possession de son propre corps, se répercuter en elle et comprimer avec violence son cœur, mais elle ne se laissa pas submerger. Pour l'instant elle ne se focalisait que sur lui, et pas sur ce que le fait de le voir ainsi produisait en elle. Évidemment qu'elle aurait eu besoin de soutient, que le spectacle dont elle avait été le témoin ne laissait jamais personne indemne, mais ce serait pour plus tard, quand lui serait tiré d'affaire ou, plus simplement, endormi...
La voiture démarra en trombe, rugissant de mécontentement d'être si rudement malmenée, mais Sara n'y prêtait pas attention. Elle conduisait d'une main, lâchait le volant pour changer les vitesses de cette même main, car l'autre restait inexorablement cramponnée à celle de Julian. C'était le seul contact qu'elle avait avec lui, le seul lien qui semblait le maintenir à la surface. Elle avait peur qu'en brisant ce contact il ne sombre, et se fasse engloutir par ses démons intérieurs. C'était peut être stupide, mais elle avait l'impression de le maintenir en vie, de la sorte, comme si elle avait comprimé de sa main une plaie béante pour tenter de stopper une hémorragie. C'était le sentiment qu'elle avait. Et si quelqu'un venait à lui dire que c'était inutile ou stupide, et qu'il tentait de la décrocher de lui, alors elle hurlerait, elle se débattrait, et probablement sombrerait-elle dans la folie à son tour. Mais pour l'instant personne ne chercherait à les séparer, n'est-ce pas ? Il lui fallait conduire rapidement, et pourtant elle ne se pressait pas, ne souhaitant pas frôler l'accident alors qu'elle n'était pas vraiment très concentrer sur la route. Toutefois, en cette heure plus que matinale, les rues de Rome était désertes, et Sara ne mit guère longtemps pour rejoindre la résidence Zampino.
Quand le véhicule s'immobilisa dans le garage souterrain, les larmes ruisselaient toujours sur le visage ravagé de tristesse de Julian. Une fois de plus elle dû l'aider à sortir, car probablement de longues heures se seraient écoulées avant qu'il ne le fasse de lui-même. Il n'avait plus conscience de rien, et surtout pas de ce qui l'entourait. Elle passa un bras autour de sa taille, et le laissa se reposer sur elle. Comme un blessé, mais un blessé de l'intérieur. Ce ne fut qu'une fois dans l'ascenseur, alors qu'elle appuyait sur le bouton de son étage qu'elle pensa à Karyn, à Nate, à Dario... Dario avait-il trouvé son père ? Et Karyn ? Elle ne l'avait pas revu après que Paolo l'eut entrainé sur la piste de danse. Allait-elle bien ? Et Nate ? Elle était avec Nate, alors certainement qu'il avait fait ce qu'il fallait pour la sortir de là. Oui, elle devait se rassurer, ils allaient bien... Toutefois, lorsqu'elle passa devant la porte de sa voisine, elle ralentit le pas, et tendit l'oreille. Pas un bruit... Mais après tout, peut être dormait-elle. Sara avait perdu la notion du temps, elle avait été interrogée pendant ce qui lui semblait être des heures, puis elle avait roulé, roulé, roulé longtemps... Elle était épuisée... Seule l'aube apparaissant lui donnait une petite indication : Un nouveau jour commençait. Et quelque chose lui disait qu'il s'annonçait très difficile.
Lorsqu'elle eut claquée la porte derrière elle, et que la pièce si connue et habituellement si chaleureuse apparut sous ses yeux, elle ne ressentit pas le soulagement si espéré. Tout lui semblait différent, comme si l'atmosphère en avait été modifiée, comme si l'absence de vie lui sautait soudainement au visage. Il n'y avait plus l'excitation d'y retrouver Julian, ni la trouille tellement futile de devoir partager ces lieux avec lui, ni la frustration de se sentir s'endormir dans ses bras, alors que l'épisode diffusé sur l'écran du salon n'était pas terminé, et qu'elle devrait l'empêcher de tout lui raconter le lendemain matin, avant qu'elle n'ait eu le temps de revoir l'épisode en streaming. Toutes ces émotions, bonnes ou mauvaises qu'elle ressentait habituellement entre ces murs, tout cela avait foutu le camps. Il ne restait plus que cette monstrueuse douleur viscérale sur leurs visages, qui se reflétait dans chacun des meubles, et jusque dans les lames du parquet qui craquait sous leurs pas. Lentement elle l'entraina jusqu'à la salle de bain. Elle savait ce qu'elle devait faire sans réellement le savoir. Elle ne réfléchissait pas plus que tout à l'heure, elle agissait par instinct, comme si elle avait été préparée à ça, comme si une autre qu'elle agissait à sa place. Elle était tellement fatiguée, exténuée même, qu'elle n'avait plus conscience de son propre corps. Elle tenait sur les nerfs et sur cet instinct de survie... Mais pas sa propre survie, non, celle de Julian. Elle le laissa s'asseoir sur la panière à linge, tandis qu'elle allait ouvrir l'eau de la douche. Il était plein de sang séché, il en avait même sur le visage, elle ne pouvait pas le laisser ainsi. Elle savait que d'effacer les traces visibles de ce drame sur lui n'effacerait pas le drame en lui-même, mais cela serait toujours un rappel en moins. Comme avec un enfant, elle s'accroupit à ses pieds afin de le débarrasser de ses chaussures, alors que lui, de son côté, ne quittait plus son état léthargique. Espérant que l'eau le réveillerait quelque peu, et le libérerait de la prison de ses pensées, elle l'entraina sous la douche. Ce ne fut que sous le jet d'eau tiède qu'elle entreprit de le dévêtir complètement.
Un à un elle défit les boutons restants de sa chemise, sans un mot, sans un bruit, à part celui de l'eau ruisselant sur sa peau, et qui prenait une teinte rosée à mesure qu'elle croisait sur sa route l'obstacle du sang. Elle ne souhaitait pas le forcer à parler, et elle-même n'en aurait probablement pas la force, alors c'était mieux ainsi, c'était dans ses gestes qu'elle lui exprimait son soutient. L'eau collait sa robe de créateur contre sa peau, tandis que les vêtements de Julian tombait au sol. Lentement elle lui fit incliner le visage en arrière, mouillant ses cheveux, son visage, noyant ses larmes dans le jet tièdes. Ses mains, ses doigts, tels des milliers de caresses ne cessaient d'aller et venir sur son visage, sur ses épaules, dans ses cheveux, sur son torse, aidant l'eau a effacer les dernières traces. Le sang, les larmes, tout était lavé... En apparence seulement, car elle savait qu'il était inutile de frotter, rien ne lui permettrait d'oublier. Doucement ses lèvres se posèrent contre son torse, y déposant un léger baiser, alors qu'en elle grandissait cette envie de remplacer ses larmes par les siennes. Elle avait beau lutter, la douleur et l'épuisement l'étreignaient. Tout le courage du monde ne lui permettrait pas de supporter cette horreur de le voir ainsi, cette souffrance qui se répercutait en elle, qui venait gronder dans ses entrailles, et qui pourtant, ironiquement, la portait et la poussait à poursuivre, ses mains ne cessant jamais leur travail salvateur...
Un jour il lui avait dit qu'elle était le meilleur des anti-douleurs... Aujourd'hui elle en doutait... Personne ne pourrait le soulager de sa douleur... personne... pas même elle... surtout pas elle...
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mer 3 Juin - 21:33
REPOSE EN PAIX
«Ce n'est plus souvent que la perte des choses qui en enseigne la valeur.»
Des larmes brûlantes roulaient sur ses joues, des larmes qui n’apaisaient en rien sa douleur, sa peine, sa culpabilité, des larmes qui ne le soulageaient pas de son trop plein d’émotions. Il était vulnérable, terrasser par une souffrance sans nom, qui le laissait haletant, incapable de remuer le moindre muscles, une souffrance qui le rendait prisonnier de son propre corps, de son esprit alors qu’il était happé par un océan de douleur. Il avait l’impression que son esprit avait été entrainé dans un tourbillon, il était comme aveugle, paralysé, insensible, il n’avait pas conscience du monde qui l’entourait, il était totalement immerger dans cette peine, ce chagrin qui émanait de chaque fibres de son être, il avait si mal. Il n’avait jamais connu pareil douleur, cette déchirure au fond de lui, c’était comme du feu liquide coulant dans ses veines, on ne pouvait résister à pareil douleur, on ne pouvait que se laisser entrainer. Il avait l’impression d’être à nu, à vif, que le moindre mouvement, le moindre souffle de vent le détruirait. Il était seul dans cet océan de souffrance qui n’appartenait qu’à lui. Pourtant malgré ce sentiment d’être seul il percevait sa présence, la seule personne qui pouvait en cet instant l’approcher, la seule qui savait être là pour lui. Sara. S’il n’avait conscience du monde qui l’entourait, il avait conscience d’elle, de sa présence, de ses doigts qui caressaient ses cheveux, de sa poitrine sur laquelle reposait son visage, de son souffle caressant sa peau, il avait conscience qu’elle était là avec lui, mais il ne savait comment réagir, comment bouger, il était comme prit dans la glace, il avait si froid, si mal, la douleur pure coulait dans ses veines, il ne savait comment refaire surface, comment reprendre le dessus, toutes ses barrières s’étaient écroulées, il était vulnérable, sans défenses, plus de carapaces, plus de masques, son univers avait été bouleversé, il ne savait plus dans quelle direction marché, quelle attitude adoptée, il ne savait plus comment fonctionnait son propre corps. Il aurait voulut faire un geste, surmonté sa peine, mais il en était incapable. Combien de temps resta t-il ainsi immobile entre les bras de la jeune femme, tentant de refaire surface, de lutter contre la douleur ? Des heures, des minutes ? Il était incapable de le dire. Mais lorsqu’enfin il pu amorcer un simple geste, il passa une main le long du bras de sa compagne, il se sentait à vif, vulnérable dans cette rue, il était resté immobile assez longtemps, il avait comprit que bougé ne causerait pas plus de dommage, que le mal était déjà fait.
« Viens on rentre à la maison… » Murmura Sara doucement à son oreille, elle les releva, il ne su comment car il avait l’impression que son corps pesait une tonne, il bougeait sans savoir comment cela était possible, pour lui tout en lui était figé par la douleur, mais Sara avait un pouvoir sur lui, et elle soutenait. Elle était comme un baume pour lui, un remède a sa douleur, elle rendait tout plus supportable par sa présence.
Il se laissait faire, entraîné vers la voiture, il sentait ses jambes se mouvoir ses pieds foulés le sol mais c’était comme si lui était resté assit sur ce trottoir, il se sentait vide, comme si son âme avait été arrachée à son corps, il regardait les choses, comme un simple spectateur, trop accaparé par sa peine pour être l’acteur de sa vie. D’ordinaire voir Sara au volant aurait occasionné une remarque, des taquineries, ou il aurait apprécié tenté de la déconcentrer en embrassant cette main qui enlaçait la sienne. Mais aujourd’hui rien de tout cela ne se produisit, elle le fit s’installer dans la voiture, boucla sa ceinture de sécurité alors qu’il fixait le vide, les yeux dans le vague voilés par un océan de larmes qui continuait à rouler silencieusement sur ses joues nettoyant les traces de sang sur son visage, nettoyant ses joues, les maculant de traces salés. Il se sentait vide, désespérément vide, la souffrance annihilait jusqu'à sa volonté, il n’avait le goût à rien, l’économie était le maître mot, il avait peur de se briser en deux au moindre mouvement, seul la main de Sara qui serait la sienne durant tout le trajet le rattachait à cette réalité et l’empêchait de perdre complètement pied. Il ne pouvait la regardé, plonger son regard dans le sien, ce simple geste était encore trop lui demandé, il était replié sur lui-même, perdu dans son océan de douleur a la recherche d’un répit qu’il n’aurait sans doute jamais. Comment pouvait-on oublié pareil scène ? C’était impossible, son grand père était mort sous ses yeux alors qu’impuissant il tentait de le sauver, son sang maculait sa peau, ses vêtements, la main que Sara serait dans la sienne était teinté de rouge, le sang de son grand père, une partie du sang qui continuait de couler dans les veines du jeune homme, c’était le sang de la trahison que Julian avait sur les mains.
La voiture roulait vite mais sans trop au travers des rues de Rome, Julian avait vaguement conscience de la route qu’ils empruntaient, son corps connaissait les courbes de ce chemin, c’était celui qu’il empruntait lorsqu’il venait voir Sara, il rentrait chez « eux », ce cocon qui avait abrité leur amour les mois derniers, ce qui ressemblait le plus à une maison. Quelle heure était-il ? Depuis combien de temps avait-il quitté le lieu du crime ? Comment allait ses cousines ? Sara était seine et sauve, elle était auprès de lui, mais Calypso ? Thalie ? Leandro ? La douleur redoubla d’intensité alors qu’il revivait les derniers instants auprès de ses proches, et qu’il se voyait invectivé son grand père, lorsque le sang éclaboussa à nouveau son visage, il tenta de fermer les yeux, de chasser ses images, mais il était trop tard, à nouveau le chagrin musela toute pensée cohérente, il n’était plus qu’une plaie béante sur laquelle du sel avait été versé. Il revoyait le visage de son grand père, la déception dans son regard, sa colère, puis la surprise qui s’était peint sur son visage lorsque la douleur s’était propagée, puis ses yeux vides, froids, voilé par la mort. Il aurait voulut que cela s’arrête, que ses images disparaissent, il aurait aimé se réveiller auprès de Sara et découvrir que tout ceci n’avait été qu’un cauchemar atroce. Il aurait aimé avoir encore du temps auprès de son grand père. La voiture s’immobilisa mais il en eut à peine conscience, aveuglé par ses larmes, ses perceptions muselées par la douleur, le vide.
L’arrivée dans l’appartement resterait flou dans ses souvenirs, pourtant il y eut de nombreuses poses, il se laissait faire, Sara avait l’entier contrôle de la situation pour une fois, mais elle aurait tout comme lui préféré que ce soit dans une toute autre situation que celle là. Inconscient de ce qui se déroulait autour de lui il ne pouvait noter la fatigue sur les traits de la jeune femme, le chagrin qu’elle aussi éprouvait, sa lassitude, il n’avait pas conscience qu’un nouveau jour se levait, qu’une nouvelle journée commençait, une journée comme les semaines à venir qui promettait d’être difficile. Ils étaient chez eux, car depuis plus d’une semaine, cet appartement était aussi devenu la maison de Julian, comme en témoignait si et là les éléments typiquement masculin. La télécommande de la télévision planqué en haut de la bibliothèque, bel ami ouvert sur le canapé, la tranche en l’air pour ne pas perdre la page, les CD non remis dans leur boite qui trainaient près de la chaine hifi, la veste de cuir posé sur le dossier d’une chaise, le paquet de cigarette sur le rebord de la fenêtre. Et ça et là les preuves que c’était bien un couple qui habitait là, dans la salle de bain un paquet de préservatif entamé trônait sur le bord du lavabo, une paire de brosse à dent était posée sur la tablette, la mousse a rasé et le rasoir côtoyaient les rouges a lèvres et mascara Chanel, sur le planché de la chambre jarretelles et robes côtoyaient boxers et chemises. C’était ici qu’ils vivaient leur amour, c’étaient ici qu’ils vivaient, leurs nid douillet, leur cocon, un cocon qui aujourd’hui semblait incroyablement vide, comme mort, peut être parce que l’un des occupants justement était vide et comme mort, touché de trop près par la douleur.
Il n’eut conscience de se trouver dans la dite salle de bain que lorsque le jet d’eau chaude glissa le long de son corps, mouillant ses cheveux, son visage, ses vêtements, si jusque là il n’avait eu conscience de rien l’eau réveilla en lui quelque chose de différent, quelque chose de plus fort que la douleur, car l’eau n’avait été que le vecteur de sa remontée brutale à la surface, c’était la tendresse, la douceur de Sara qui venait de brusquement le faire émerger de sa bulle de douleur. Elle était là, ne prononçait pas un mot, s’occupant de lui avec douceur, le déshabillant, effaçant sur sa peau toutes les traces de son grand père, elle était proche de lui, sa robe collait à sa peau, elle ne s’occupait que de lui, de le déshabiller, de nettoyer son visage, ses cheveux, ses épaules, son torses, ses doigts dansaient sur lui, les mains de la jeune femme se multipliaient sur lui, des milliers de caresses qui alliées à l’eau nettoyait les dernières traces de sang sur sa peau. Il aurait tant aimé qu’il puisse ainsi se débarrasser de sa peine, mais c’était impossible, seul un peu de répit était possible dans ce genre de cas, et en cet instant c’était ce qu’elle lui offrait, lorsqu’elle embrassa doucement son torse une flamme brûla soudainement tout son corps, un océan de feu, comme un incendie, des flammes véloces qui embrasaient une steppe désertique. C’était toujours ainsi lorsque Sara le touchait. Il était vivant, elle était vivante, pourtant il se sentait comme mort, il avait besoin d’elle, besoin de se sentir en vie au moins un instant, avant qu’à nouveau le vide ne l’aspire. Ils étaient vivants, ils avaient survécus, ça aurait pu être lui, ça aurait pu être elle, ca aurait pu être eux. Il n’aurait pas survécut à sa perte, si cela avait été elle allongée sur le sol, les yeux vides de vie, il n’aurait pas survécut, une pique de douleur, de désespoir le traversa lorsqu’il la vit à la place de Giovanni allongée sur le sol. Ce fut comme un électrochoc, comme si on lui avait brusquement retiré la tête de l’eau, doucement sa main se glissa sous le menton de Sara, lui relevant doucement le visage, elle était si fragile, ses lèvres tremblaient, elle était épuisée, au bord des larmes, et si belle. Comment aurait-il pu vivre sans elle ?
« Je t’aime… »
Ses lèvres se refermèrent, avides sur celle de sa compagne, son baiser était passionné, emplit de désespoir, de tristesse, d’amour, de peur, de peine. De ce baiser dépendait son Univers, sans elle tout se serait écroulé, elle était devenu nécessaire à sa survie, et il ne se rendait compte que maintenant qu’il avait faillit la perdre. Il y avait dans ce baiser de la passion, du désespoir, de l’urgence aussi. Il la fit reculer contre la paroi de verre de la douche, la plaquant doucement contre le verre humide de buée. Il avait besoin d’elle, de se sentir en vie, de la sentir en vie. Il avait besoin de la touchée, de s’assurer qu’elle était réelle, il avait besoin de se sentir vivant. Il était presque nu, seul restait son pantalon, ses vêtements tachés de sang se débarrassaient lentement de leur surplus de couleur au fond de la douche, la robe de Sara la moulait comme une seconde peau, ses cheveux humides étaient plaqués contre son visage, doucement Julian dégagea ce visage dont il connaissait par cœur chaque détails, ses lèvres vinrent bientôt remplacées ses doigts malhabile, il se pressait contre elle avec l’énergie du désespoir.
« J’ai besoin de toi… De nous sentir vivant ! »Murmura t-il contre ses lèvres alors que ses doigts découvraient dans son dos la fermeture de sa robe du soir, il avait besoin d’un instant de répit un unique instant de vie, ensuite seulement il réaliserait, il prendrait ses responsabilités, mais pour l’instant elle seule comptait.
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Jeu 4 Juin - 5:33
Elle n'avait jamais autant donné d'elle-même pour une personne, jamais. Durant toute sa vie elle n'avait été capable que de prendre et prendre encore. Même son amour elle ne le donnait pas. Elle le gardait précieusement en elle, au plus profond d'elle-même verrouillant ses sentiments dans la boîte noire de son cœur. "Boîte noire", c'était vraiment le terme adéquat, car elle se disait que ce serait par delà la mort que les gens sauraient si elle les avait aimé ou non. Évidemment qu'elle aimait, à sa manière ceci dit. On ne lui avait apprit que ça, elle ne connaissait rien d'autre. Un amour ça ne se dit pas, ça ne s'avoue pas, sinon il devient une faiblesse et on le retourne contre vous. C'était ça, aussi, d'avoir été élevée dans une famille de sénateurs où tout n'est que coups bas et chantage. On l'avait habitué a prendre, sans jamais rien donner en échange, sans même avoir à demander. C'était ainsi, il en avait toujours été ainsi. Pourtant, en rencontrant Julian, elle avait apprit la notion de don, et qui plus est, le notion de don de soi. Il ne demandait rien, il n'avait même pas à demander, elle s'offrait, comme s'il n'y avait rien de plus naturel, sans préméditation aucune, et sans même attendre quoique ce soit en échange, sans même y réfléchir. Donner pour recevoir ou recevoir pour donner ? Cette notion philosophique n'avait pas lieu d'être entre eux. Elle donnait sans rien attendre et elle recevait sans s'y attendre. Chaque jour elle se surprenait un peu plus, offrant ce qu'elle ne se pensait même pas capable d'offrir. Ce n'était plus seulement son amour, ni même le fait de le formuler à voix haute, c'était encore au-delà, encore plus improbable. Chaque jour elle se disait qu'elle ne pourrait donner plus, qu'elle ne pourrait trouver un autre moyen de lui prouver son amour. Parfois, le soir, sur l'oreiller elle paniquait à l'idée de n'avoir plus rien à offrir, à l'idée qu'il possédait déjà tout d'elle, et qu'un jour, lorsqu'il en voudrait encore plus, elle serait impuissante face à sa demande. Mais elle se trompait, elle se trompait totalement. L'amour se donne de différentes manières en fonction de différents instants et de différentes épreuves. Et un jour, quand elle serait capable de repenser à cette nuit avec objectivité, si tant est que ce jour existe, alors elle se rendrait compte qu'elle lui avait donné ce que personne d'autre n'aurait pu lui donner, ce que personne ne l'aurait soupçonné de pouvoir lui donner, ce que peu de gens au monde était capable de donner : La vie.
Sa vie... Oui, c'est presque simple de donner sa propre vie en échange d'une autre. Tous les romans en parlent, une grande partie des films hollywoodiens à gros budget aussi. Ça en devenait presque banal. Mais qui aurait imaginer qu'il était capable de donner la vie, donner la vie à un adulte, et ce par un simple baiser ? Walt Disney peut être. Mais ce serait-il intéressé à l'histoire lugubre d'un petit fils de sénateur ex-junkie et d'une fille de traînée qui se complaisaient dans la débauche ? Aurait-il parlé de cette scène dans une salle de bain ? Aurait-il évoqué le sang maculant les vêtements du jeune homme et son visage en larmes ? Non, il aurait probablement décrit une Princesse et son Prince blonds tout les deux, qui se seraient retrouvé dans une immense et belle forêt... Peut être aurait-il gardé le geste, ce geste, ce baiser que la jeune femme venait de déposer sur le torse de son amant, en haut à gauche, juste au-dessus des battements d'un cœur qui bat... D'un cœur qui vit... D'un corps en vie...
Elle était à bout, fatiguée, non exténuée ! Mais elle ne s'arrêtait pas, surement qu'elle ne réalisait pas encore. Elle sentait bien que son corps était plus lent que d'ordinaire dans ses mouvements, mais elle n'y prêtait attention que lorsque cela l'empêchait de faire de son mieux vis-à-vis de lui. Son corps ? Elle l'oubliait. Sa tristesse ? Elle n'y pensait pas. La fatigue ? Elle l'occultait. Seule restait le sentiment de vide qu'elle avait ressentit lorsqu'elle l'avait cru mort, et ce soulagement lorsqu'elle l'avait aperçu sur ce trottoir. Elle était bien trop reconnaissante à l'univers tout entier pour cette vie, pour ce cœur qui battait, cet organe qu'elle embrassait en cet instant, pour penser à autre chose. Un geste non calculé, un geste qui n'attendait rien en retour, et surtout pas une réaction de sa part. Elle en avait prit son parti, elle le savait choqué, déboussolé, perdu tout au fond de lui-même et noyé dans un océan de détresse, alors comment espérer une quelconque réaction ? Elle savait qu'elle le sortirait de là, peu importait le temps que ça prendrait, mais elle s'en savait capable. Toutefois pas maintenant, pas alors que tout était si frais et qu'il n'avait probablement pas réalisé. Est-ce qu'elle-même avait réalisé ? Non, absolument pas. Elle agissait encore par instinct, par intuition, sans même savoir si ce qu'elle faisait était bien ou mal. La chemise de Julian baignait dans le fond de la douche, peut être la police en aurait-elle eut besoin, peut être qu'on lui reprocherait ce geste ultérieurement, mais elle ne réfléchissait pas au-delà que l'instant présent, au-delà de cet instant, où étreinte par la douleur, la peur, l'épuisement, et la tristesse, elle se laissa aller à un geste juste pour elle, un geste visant juste à remercier ce cœur de battre. Et brusquement, sans qu'elle s'y attende, alors qu'il était dans la léthargie la plus complète depuis des heures, alors qu'elle avait renoncé à l'espoir de le revoir se mouvoir de lui-même avant un bout de temps, il fit un mouvement. Pas n'importe lequel, puisque sa main vint se placer sous son menton, et qu'il l'obligea a relever les yeux vers lui. C'était tellement inattendu et surprenant qu'elle manqua en sursauter. Elle le contempla avec le sentiment de croiser un fantôme, une âme errante... Et avec le sentiment que cet instant était fugace, qu'il fallait qu'elle en profite avant que l'âme ne quitte de nouveau ce corps, et que son regard se voile de nouveau au point de ne plus la voir...
"Je t'aime." En avait-elle, ne serait-ce qu'une seconde, espéré autant ? Elle n'aurait même pas osé demander. Il était là, il était vraiment là. Il n'était pas qu'une ombre, il n'était pas qu'un corps sans vie ! Il bougeait, il parlait, il l'aimait. Les larmes si longtemps retenues se mirent à rouler le long de ses joues, des larmes égoïstes car des larmes de soulagement. Elle l'avait perdu une fois, lorsque cet idiot de flic lui avait annoncé la mort de "Monsieur Spinelli", et elle l'avait perdu une deuxième fois lorsqu'elle avait constaté sa catatonie. Alors oui, en cet instant, elle revivait. Il ne vit pas ses larmes, comment aurait-il pu avec toute cette eau, et surtout avec ses lèvres contre les siennes ? Ce n'était pas un baiser qu'il lui offrait à son tour, c'était la vie. Un souffle de vie alors qu'avide elle pillait tout, ses lèvres, sa langue, son souffle... Elle en avait besoin, elle avait cru le perdre, elle le retrouvait. C'était quelque chose d'inespéré et de tellement violent. Ses bras s'enroulèrent autour de son cou, ses doigts s'agrippèrent à sa nuque, son corps se plaqua contre le sien, alors qu'elle sentait son cœur battre de nouveau contre sa cage thoracique. Était-il possible qu'il ait cessé de palpiter pendant si longtemps ? Il la fit reculer, jusqu'à ce que son dos rentre en contact avec la paroi de la douche. Elle pleurait toujours, mais sur son visage trempé de l'eau de la douche, cela ne se voyait pas. Par contre, il ne pouvait ignorer sa poitrine s'élevant et se rabaissant au rythme frénétique de sa respiration hasardeuse. Il ne pouvait imaginer à quel point elle avait besoin de ça, à quel point de le sentir vivant et vibrant contre elle représentait tout ce qu'elle n'osait espérer. "J'ai besoin de toi... De nous sentir vivant !" murmura-t-il contre ses lèvres, alors que déjà, ses doigts se refermaient sur la fermeture de sa robe, dans son dos. C'était une demande, une supplique, elle ne pouvait l'ignorer. Mais comment pouvait-il seulement la formuler ? Elle l'avait cru mort, elle avait cru qu'il l'avait laissé, elle avait sentit ce que ça faisait, elle avait perçu sa propre vie, son propre espoir quitter son propre corps. Comme si elle n'avait été qu'une boîte que Pandore serait venue ouvrir une deuxième fois. Elle avait prit conscience d'énormément de chose cette nuit, et l'une était que sans lui, elle ne survivrait pas. Ça n'avait rien de la promesse amoureuse que l'on formule du bout des lèvres dans un élan d'émotion, c'était quelque chose de réel, quelque chose de vécu. Pendant une minute elle l'avait réellement cru mort, et son corps avait cessé de vivre, ses poumons avaient cessé de respirer, son cœur avait cessé de battre. Ce n'était pas quelque chose que l'on formulait, c'était quelque chose que l'on ressentait. Il était son tout, plus que son oxygène, plus que sa vie, il était son envie de vivre.
Sa seule réponse fut de se serrer un peu plus contre lui, pressant ses formes contre son corps, le laissant la débarrasser rapidement de sa robe. Oui, rapidement, car la douceur n'était pas de la partie. Tout deux ressentaient une soif de vivre, et ils avaient un besoin urgent de s'assurer dans l'autre était bel et bien en vie. Ses mains se détachèrent difficilement de sa peau qu'elle martyrisait presque, contrastant avec la douceur et la délicatesse de ses gestes précédents. Ce fut avec avidité qu'elle le débarrassa de sa ceinture, puis qu'elle déboutonna un à un ses boutons. C'était comme une fureur qui s'emparait d'elle, un besoin de le retrouver, de le retrouver lui et non pas l'ombre de lui-même. Ses lèvres ne quittaient jamais les siennes, ou lorsque c'était le cas, elle trainait sur sa peau, ses joues, son cou, ses tempes, avec cette même faim qui ne voulait plus la quitter. Elle était exténuée mais n'en avait pas conscience. Ce n'était plus la peur, ni la souffrance qui l'animait, c'était autre chose, c'était ce même besoin dont elle trouvait l'écho dans ses gestes à lui.
- Je suis là... Elle venait de s'emparer de ses joues, reculant le visage juste assez pour échapper à ses baisers. Je suis là... Répéta-t-elle la voix sourde, ne sachant plus si sur ses joues roulaient de l'eau ou des larmes, les siennes ou celles de Julian. Son regard s'ancra au sien, s'assurant qu'il ne l'avait pas de nouveau quitté, qu'il n'allait pas la quitter encore... Puis elle s'accrocha à son cou, s'y hissa avec son aide, et enroula ses jambes autour de sa taille tandis que ses lèvres glissaient jusqu'à son oreille. Viens en moi... Finit-elle par murmurer dans un souffle, comme si sa vie en dépendait... Parce que sa vie en dépendait...
[...]
- Julian ? Julian, Bon sang ! Où es-tu ? - A... Athalia ? La silence se fit à l'autre bout de la ligne, comme si une voix féminine était la dernière chose que l'interlocutrice s'attendait a entendre... Un silence de plomb, que Sara n'osa pas rompre, un silence qui lui pesa, un silence qui semblait plonger la pièce dans une obscurité lugubre. Puis une respiration, une respiration saccadée, une respiration paniquée. - Seigneur ! Il est arrivé quelque chose à Julian ! Où est-il ? Qu'est-ce qui s'est passé ? - Non ! Non ! Julian va... bien. Ce qui n'était pas tout à fait exact, mais que dire d'autre sans partir dans une analyse complète de son comportement ? Je suis Sara... Sara Giolitti. Exilée dans la salle de bain, Sara parlait tout bas. Lorsqu'il lui avait semblé que Julian avait finalement trouvé le sommeil, elle s'était relevée, avait rejoint le salon, et après avoir fouillé dans sa veste, elle en avait sortit son Iphone. Ensuite elle était retournée dans la salle de bain et s'y était enfermée. Si Julian dormait réellement, alors pas la peine de le réveiller par un coup de fil. Et puis, comment aurait-il prit le fait que Sara se charge d'appeler sa famille pour les rassurer ? Ce n'était pas son rôle. Elle avait fouillé dans son répertoire, et avait, de prime abord, tenté de joindre Dante... cinq fois ! Mais à chaque tentative elle tombait sur la messagerie. Finalement, en désespoir de cause, et après avoir longuement hésité, elle avait composé le numéro d'Athalia Spinelli. De tous les noms dans ce portable, il lui semblait que ce serait le moins agressif de tous. - Je sais qui tu es ! Répondit-elle sèchement, contredisant l'idée de Sara quand à la non-agressivité de l'ainée. Où est Julian, nom d'un chien ! Pourquoi n'est-il pas avec sa famille ? Il était près de midi maintenant, et Sara se doutait que tout les Spinelli devaient se trouver dans la demeure de Trastevere... Tous sauf un... Julian. - Il dort pour le moment... Enfin, je crois... - Comment ça "tu crois" ? - Écoute, j'appelle pour te rassurer, pour te dire qu'il est vivant... Sacrément mal en point, mais vivant, que pour l'instant il dort, parce qu'il en a besoin, parce qu'il a errer dans les rues de Rome toute la nuit avec le corps couvert de sang ! Alors excuse-moi de ne pas te fournir l'heure exacte de son arrivée chez vous, mais je ne peux pas ! Je suis planquée dans la salle de bain pour passer ce foutu coup de fil, alors tu serais gentille de ne pas me hurler dessus ! Elle n'aurait probablement pas dû s'emporter, surtout pas alors qu'elle était la cousine de Julian, et qu'elle venait de vivre le même drame que lui. Le souvenir du visage marqué de douleur du jeune homme se transposa à celui de la blonde dans l'esprit de Sara, et elle se mordit immédiatement la lèvre inférieure. - Tu... tu as raison... Reprit la voix, plus doucement. Demande lui juste de m'appeler dès qu'il se réveillera... et... prends soin de lui, s'il te plait...
"Oui". C'est tout ce qu'elle fut capable de lui répondre avant de raccrocher. Prendre soin de lui, oui, elle le ferait. Pas contre sa volonté cela dit. Est-ce qu'il voudrait de son aide ? Est-ce qu'il aurait besoin de son aide ? Qu'allait-il advenir maintenant ? Et surtout, comment la blonde voulait-elle qu'elle demande à Julian de la rappeler sans lui avouer son coup de téléphone ? "Ho, au fait, mon amour, Thalie m'a contacté par télépathie, je crois qu'il faut que tu la rappelles !" ? Elle n'avait même pas pensé à demander des nouvelles du reste de la famille. Giovanni avait-il était le seul a être touché ? Est-il réellement mort ? Et Paolo ? Elle était toujours sans nouvelles, et Dario ne répondait pas. Toutes ces questions se bousculaient dans son crâne, et pas la moindre réponse ne se profilait à l'horizon. Doucement, sans trop de mouvement, elle regagna les draps, s'y faufilant avec délicatesse. Dormait-il réellement ? Ou tout comme elle, attendait-il qu'elle-même s'endorme ? Elle était exténuée, mais elle ne trouvait pas le sommeil, trop de choses circulaient en boucle dans sa tête, trop d'émotions et de peurs lui étreignaient encore le cœur. Pourtant elle était là, dans ces draps, avec la certitude qu'elle ne pourrait pas dormir. Pourquoi alors ? Simplement parce qu'elle serait toujours là où lui serait... Elle avait besoin de sa présence, elle ne voulait plus le quitter des yeux, guettant avec appréhension le retour de la catatonie. Même s'il décidait de n'être plus que l'ombre de lui-même, alors, elle acceptait d'être cette ombre-là...
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Dim 7 Juin - 16:30
« Crois-tu en dieu Julian ? ».Cette question Giovanni Spinelli la lui avait posée le premier jour de leur retrouvaille. A l’époque il avait acquiescé, bien que son comportement ne le laissait paraitre (s’envoyer nuit et jours des filles qui avaient toutes une plastique parfaites n’était pas vraiment un gage de chasteté), il croyait e Dieu, comme la plus part des Italiens. Tout comme il croyait en l’humanité. Aujourd’hui tout ce en quoi il croyait était bouleversés, toutes ses croyances étaient remises en questions. Il était perdu, il se sentait abandonné, trahit par un Dieu en qui il avait toujours eut foi. Seul. Il se sentait seul, abandonné alors qu’il sombrait dans cet océan de chagrin qui emplissait son cœur et son âme. Son phare, sa lumière dans cette mer agitée qui le submergeait était Sara. Son univers entier était chamboulé par ce tragique événement, mais elle, Sara, était toujours là. Elle était sa constante, sa lumière, sans elle il errait encore dans les rues de la ville, maculé de sang. Elle était le cœur de cet univers bouleversé. Bien que plongé dans une étrange apathie il avait conscience de sa présence, de son soutient silencieux, mais aussi de sa tendresse, de son chagrin et de sa compassion. Pourtant il était incapable de réagir, d’avoir la moindre réaction pour la rassurée, lui montrer que malgré sa douleur il était « toujours là ». Car s’il ne croyait en cet instant plus en Dieu il croyait en elle, en eux. Elle était son unique croyance aveugle. Toute sa vie il avait cru que Dieu avait droit de vie et de mort sur tout ses « enfants », une croyance qui semblait bien naïve, mais ce soir il avait comprit une chose. Giovanni Spinelli avait de nombreux défauts certes, mais ce n’était pas Dieu qui avait choisit de le ramener à lui, mais bel et bien un homme, la folie d’un homme. Pouvait-il croire en un Dieu qui cautionnait le meurtre d’un grand homme de ce monde basé sur les envies d’un seul fou ?
Sara était la seule personne qui l’empêchait de perdre totalement pied. Pour certains elle était sa faiblesse, la preuve qu’il commettait les mêmes erreurs de son père, mais lui, Julian Spinelli, savait qu’elle était sa force. Sans elle il était perdu, il serait perdu en cet instant. Car sans elle il serait la même coquille vide qu’autrefois, cet homme sans but dont la vie était rythmé par les nuits passées dans les bars, et les aubes à tenir une femme dont j’ignorais l’identité entre mes bras. Elle avait donné un sens à sa vie, pourquoi ? Tout simplement parce qu’elle lui donnait un avenir, nombreux était ceux qui pensaient que leur histoire ne survivrait ni à la pression des média ni a celle de leurs familles, et ces gens s’étaient trompés. Avec elle Julian envisageait un avenir et même si cela l’effrayait parfois, c’était ce qu’il voulait, l’avoir auprès de lui. Ce n’était pas une de ses promesses que fait un amoureux transit à son amoureuse du moment, non ce n’était pas cela, car il n’était pas simplement amoureux d’elle, si ca avait été le cas il aurait pu la laisser repartir sans se battre si un jour elle se lassait de lui. Non il n’était pas seulement amoureux, ce qu’il éprouvait dépassait le cadre de l’amour, il avait cette impression, ce sentiment que sans elle il ne pourrait pas survivre. Il serait comme aveugle, comme si on l’avait privé à nouveau de lumière, car avant elle sa vie lui convenait, mais si elle venait à le quitter sa vie n’aurait plus de sens, il ne supporterait pas de sombrer à nouveau dans le noir. Sa présence lui était nécessaire, vitale, elle était son souffle de vie, sa vie. Elle était la seul à pouvoir le tirer de cet état de choc, de ce contre coup de chagrin. Et sans le savoir d’un geste qui leur était familier elle le tira brutalement de sa spirale de désespoir. Un simple baiser sur sa peau, un simple baiser qui le toucha en plein cœur, un simple baiser qui lui fit réaliser qu’il avait faillit la perdre ce soir, ça aurait pu être elle, cela aurait pu être eux. Cette pensée s’imposa brutalement à lui, à son esprit, et déclencha un feu brûlant dans ses veines chassant la peine.
Il avait besoin de se sentir vivant en elle, il avait besoin de la sentir à bout de souffle contre lui, de sentir le rythme affolé de son cœur en mordillant la peau de sa gorge, il avait besoin d’une preuve qu’ils appartenaient encore au monde des vivants car c’était la mort qui suintait de chaque pores de la peau de Julian, la mort et le désespoir. Il avait ce besoin pressant et impérieux d’elle, il voulait revenir à la vie, oublier la mort, être en vie l’espace d’un instant afin d’emporter avec lui ces sensations lorsqu’il s’abimerait à nouveau dans un océan de douleur. Sara posa ses lèvres sur son cœur, cherchant sous la peau nue et chaude de son compagnon les palpitations vibrantes de son cœur. Un baiser qui déclencha tout le reste, il lui donna à son tour un baiser passionné, avide, pressant, brûlant, il savait qu’elle avait comprit ce qu’il désirait. Ses doigts s’accrochèrent à sa nuque, ses doigts se perdirent dans ses cheveux alors qu’elle entourait son cou de ses bras fins, son corps se pressa contre le sien. Cette étreinte n’était pas douce et calme comme à chaque fois qu’ils faisaient l’amour, non, elle n’était en rien semblable à ce qu’ils avaient déjà vécut, même sir le toit du Nikki Beach alors qu’il brûlait de se sentir en elle il avait su mettre dans ses actes de la lenteur, de la douceur, mais pas aujourd’hui. Cette étreinte avait quelque chose de primaire, de pressant, d’avide. La robe de Sara fut ôté en un instant, tout comme la lingerie qu’elle portait, s’appuyant sur lui elle noua ses jambes autour de sa taille alors que ses mains défaisaient la boucle de sa ceinture puis les pressions de son pantalon. « Je suis là ». Ne cessait-elle de murmurer, elle faisait courir ses mains sur sa poitrine ses hanches, déclenchant un frisson dans ses épaules si solides. Julian effleura ses flancs vers le haut puis vers le bas, dégrafant son soutient gorge. Il ne pensait plus de manière cohérente, il avait tant besoin d’elle. Lorsqu’elle lui murmura de venir en elle à l’oreille, sa perception du monde ne se limita plus qu’à une seule et unique chose, elle. Il noua ses doigts aux siens et sans jamais la quitter des yeux, il pénétra en elle.
[…]
Jamais il ne l’avait prise de façon aussi passionnée, si totale, jamais. Il aurait du s’en inquiéter mais dans l’immédiat il n’avait même pas la force de penser, encore moins de réfléchir. Il la tenait contre lui tandis que le soleil atteignait son zénith. Pour la première fois depuis leur séjour dans le village natale de Sara, il se sentait le corps et l’âme complètement détendus, bien que la douleur sourde de son chagrin pulsa encore dans ses veines. Il ne dormait pas, ne somnolait pas, il avait simplement fermé les yeux afin que Sara décide de s’endormir, la main de sa compagne était enfouie dans ses cheveux et il n’avait nullement envie qu’elle la retire. Il profitait de cet instant avec elle, car il ne savait quand le chagrin le submergerait de nouveau, ou quand il devrait la quitter afin de s’occuper de sa famille. Il devait joindre Athalia, Calypso, Livio, Stella, son père Dante, contacter les proches, organiser l’enterrement. Mais pour l’instant il avait ce besoin égoïste d’être avec elle, il avait besoin d’elle. Il savait comment se déroulerait les prochains jours : boite vocale saturée, pression médiatique, organisation des funérailles, entretient avec les pompes funèbres, arriver de la famille, reproche, processus de deuil, ouverture du testament, interrogatoire de la police… Il savait que bientôt il devrait quitter le cocon rassurant de la résidence privée de la belle jeune femme avec qui il partageait sa vie, la laissait ici bien qu’il détestait cette idée pour rejoindre ses sœurs. Mais pas tout de suite, il n’en avait pas la force pour l’instant, il fuyait le monde ici, il fuyait sa vie dans les bras de Sara. Il fuyait son nom et aussi ses responsabilités. Il ne désirait qu’une chose oublier. Et Sara était le parfais remède à la douleur qui meurtrissait son cœur. Il la sentit bouger contre lui si bien que lorsqu’elle ôta sa main des cheveux de Julian un faux mouvement de la belle fit que les lèvres du jeune homme effleurèrent son sein. Son soupir de plaisir à peine voilé donna envie à Julian de la ramener contre lui, de l’attirer sous lui avait de l’empêcher de quitter le lit pour assouvir ce besoin pressant qu’il avait d’elle, mais il se retint. Elle posa doucement ses pieds sur le sol et ramassa quelque chose sur le plancher, il eut un froissement de tissus contre une peau, elle avait surement enfilé une chemise de l’italien. Elle referma la porte de la salle de bain derrière elle après avoir fait un petit crochet par le salon.
Rester seul l’esprit de Julian se remit à tourner doucement, il pensait à ce qu’il allait devoir subir les jours suivant, il faudrait qu’il soit fort, stoïque, présent pour celles avec qui il avait grandit, il allait falloir qu’il organise les funérailles avec sa famille, qu’il appelle l’avocat de son grand père, leur avocat aussi car il se doutait que les accusations ne tarderaient pas à pleuvoir, ils avaient tous un mobile pour avoir orchestré la mort de Giovanni. Julian lui-même avait un mobile. Et sa fuite loin du bal était une preuve contre lui dont les enquêteurs se serviraient surement. Avec la froideur propre aux Spinelli il examina les faits, il tenta de prévoir les conséquences de chaque actions, de chaque accusations. Il tentait d’imaginer une stratégie pour que tout se passe pour le mieux pour chacun des membres de sa famille, pour Sara aussi. Il analysait la situation avec un certain recul comme on le lui avait enseigné, maintenant à distance sa peine et ses envies. Il ne pourrait pas retourner vivre à Trastevere c’était impossible, a jamais cette maison resterait celle de son grand père et il en avait été chassé par le patriarche, un vieil homme borné et incapable de voir au-delà de sa haine mais qui était l’autorité des Spinelli, même par delà la mort Julian ne pourrait transgresser cet ordre, il « rentrerait à la maison », c’était certain, mais il ne passerait pas ses nuits là bas. Calypso d’ailleurs ne l’aurait peut être pas accepté….
Alors qu’il remuait ses sombres pensées des éclats de voix transpercèrent le battant de la salle de bain, Sara semblait s’énerver auprès de quelqu’un aussi en déduisit-il qu’elle ne s’était pas isoler avec la seule intention de satisfaire un besoin tout naturel, non, elle discutait au téléphone avec quelqu’un, quelqu’un qui apparemment avait enflammé son caractère. Il sourit doucement, un sourire fugace et tremblotant. Il avait ce besoin, cette envie de la protéger du reste du monde, mais il savait qu’elle était capable de se défendre seul, mais tout comme lui avait eut besoin de craqué quelques heures plus tôt, il savait que tôt ou tard elle aurait besoin de son épaule. Il se sentait suffisamment « fort », pour la soutenir. Il ne craquerait plus de la sorte, plus devant elle, il avait vu la douleur sur son visage alors qu’il lui avait soulevé délicatement le menton sous la douche, il avait vu les larmes dans ses yeux, il ne voulait plus la faire souffrir ainsi. Alors qu’il envisageait de quitter ce faux sommeil qu’il tentait de faire gober à sa compagne pour aller voir si elle se sentait bien il entendit la porte de la salle de bain s’ouvrir et doucement elle se glissa entre les draps qui couvraient la silhouette nue de son compagnon. Il ne dormait pas, mais ne savait si elle l’avait véritablement comprit, malgré la douleur et le chagrin il avait peur de fermé définitivement les yeux et de revivre la scène de l’assassinat de son grand père. Il la sentit exténuée à la façon dont elle posait elle tête sur la poitrine nue de son compagnon. Elle soupira doucement contre sa peau, passant une main légère autour de la taille de sa compagne il la l’amena encore plus prêt de lui avant d’ouvrir les yeux. Des yeux couleurs océans cernés de mauve, il n’arrivait pas a trouver le sommeil, il ne désirait pas le trouver.
« Bonjour » Sa voix était rauque, éraillé, elle le détaillait des yeux comme si elle s’attendait à une rechute, mais comme toujours Julian avait retranché sa peine dans un compartiment de son esprit, l’homme sure de lui, fort était de retour, il devait être fort, sa souffrance était secondaire, sa famille avait besoin de lui.« Ca va ne t’inquiète pas. »Elle fronça un peu plus les sourcils aussi déposa t-il un baiser dans le creux qui s’était formé sur son front.« Cesse de t’inquiéter… Ca va aller. Je t’aime, je suis là… »Il l’embrassa à nouveau passant sa main sous le tissus de la chemise qu’elle portait, effleurant le creux entre ses reins il dessina des cercles de son pouce sur sa peau pour la détendre.« Avec qui te disputais-tu au téléphone Princesse… »Il se doutait que Paolo ou bien Dario avait apprit sa présence. Mais que les deux hommes ne s’inquiètent pas, il allait rejoindre sa famille, il aurait aimé que Sara se joigne à lui, mais sa présence n’aurait pas été apprécié au sein de sa famille, trop de rancœur était encore présente. « Je vais bien » La rassura t-il à nouveau en effleurant cette fois de sa paume la courbe d’une de ses fesses.« Je peux te le prouver si tu y tiens tant… »
Il ne désirait pas parler de ce qui s'était passé, ni de sa dernière conversation avec Giovanni, il ne voulait pas que sa peine ressurgisse, non, il voulait vivre dans le présent. Il voulait nier tout ce qu'il ressentait, ne vivre que par le présent, et non pas dans le passé
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 8 Juin - 22:47
Est-ce qu'elle agissait bien ? Ou alors était-elle totalement à côté de la plaque ? Elle n'avait jamais été confrontée à ce genre de situation, le seul décès qu'elle avait eu à subir était celui d'Ana... Son travail de deuil avait été douloureux, et même encore aujourd'hui elle avait du mal à évoquer celle qui l'avait élevé sans éprouver la douleur du manque. Cette femme avait été tout pour elle, son repère, sa grand-mère, sa mère et son père à la fois. Elle avait été là d'aussi loin que remontait sa mémoire, immuable, inaltérable, pilier dans la vie de l'héritière, la seule personne un peu "humaine" dans ce monde peuplé de garces arrivistes et de sénateurs absents. Quand elle avait quitté Sara, la jeune femme s'était retrouvée démunie, incroyablement démunie, comme si elle n'avait plus personne pour la protéger du déséquilibre ambiant, comme si elle venait de perdre la seule personne qui l'avait jamais réellement aimé, et ce de façon normale. Son décès ne l'avait pas surprit, elle s'y attendait. Ana souffrait depuis des années, la jeune femme l'avait observé dépérir avec ce sentiment d'absolue impuissance. Elle aurait souhaité pouvoir prendre sa douleur, la soulager quelque peu, l'aider d'une quelconque manière. Elle n'y était parvenue. Lorsque le téléphone avait sonné, Sara avait su. Avant même de décrocher elle avait su. Alors elle avait fondu en larmes, observant son portable avec animosité, comme s'il était le seul responsable. Elle n'avait pas décroché, non, elle avait attendu de se calmer un peu. Il lui avait fallu près d'une demi heure avant qu'elle ne daigne rappeler. "C'est fini" avait été les seuls mots du médecin. Froide, distante, presque sèche elle n'avait fait que se renseigner sur les actions à entreprendre tentant de camoufler, dans sa voix, les trémolos de ces larmes qui ressurgissaient dans sa gorge. Alors elle s'était enlisée dans une montagne de paperasse administrative, elle avait tenté d'oublier sa peine, prenant toutes les responsabilités. Sa mère ? tsss, Olivia n'avait jamais montré le moindre intérêt envers Ana, elle avait même toujours trouvé qu'une nourrice pour Sara représentait une dépense inutile. Son père ? Ce n'était pas de la mauvaise volonté, mais en période d'élections au Sénat, il avait d'autres choses plus urgentes à faire, que Sara se propose lui avait ôté une belle épine d'une pied. Ce n'était qu'une fois toute cette période passée que Sara avait vu ressurgir la douleur, lorsqu'elle s'était retrouvée livrée à elle-même, sans plus avoir autre chose à faire que de songer. Elle avait été aidée dans cette tâche, Dario s'était montré très présent pour elle. Il l'avait forcé à parler. Selon lui il n'y avait que de cette manière qu'elle parviendrait à exorciser le mal... Devait-elle en faire de même avec Julian ?
Il ne lui avait jamais fait l'amour de cette manière. Il y avait de l'urgence dans ses gestes, dans ses coups de reins, un besoin, une rage, une souffrance. Elle avait su que tout ceci n'était que le résultat de ses émotions violentes, surement qu'en temps normal elle l'aurait calmé, elle aurait tenté de le réfréner, de lui permettre de se libérer d'une manière moins charnelle, mais elle en avait également éprouvé le besoin. Elle avait eu peur de le perdre, tellement peur. Ça aurait pu être lui s'écroulant sur le sol dallé de la tribune. Il était si proche du coup de feu, si proche de cette mort implacable. Comment aurait-elle survécu sans lui ? Aurait-elle seulement eu la volonté de survivre ? S'il n'existait pas, s'il n'existait plus, aurait-elle une raison d'exister ? Elle ne savait pas si c'était le choc qui lui faisait penser de cette manière là, ou si, vraiment, elle, la femme sauvage et indépendante, s'était transformée au point de ne plus être que l'extension d'un autre être sans lequel elle n'aurait plus de raison d'être. Mais elle n'avait pas peur de ce qu'elle ressentait, elle n'avait plus peur que d'une chose... le perdre. Elle avait touché du doigt ce fait, lorsqu'on lui avait annoncé sa mort, et qu'elle avait eu une vision fugace de ce que pourrait être sa vie sans lui. Le contre-coup fut tel, qu'elle eut autant besoin que lui de le sentir prendre possession de son corps, de sentir sa peau glisser contre la sienne, de sentir ses doigts marquer son corps de son empreinte, de sentir ses lèvres labourer chaque parcelle de son cou, de son visage, de sa bouche, avec avidité et démence. Elle était autant affamée de lui qu'il pouvait l'être d'elle-même, et rien d'autre n'avait compté en cet instant là. Évidemment, lorsqu'elle avait retrouvé l'apparente tranquillité de ses draps, alors qu'elle tentait de l'inciter au repos, au sommeil, elle avait eut le temps d'y songer plus avant. Elle appréhendait beaucoup ses réactions, se demandant comment agir, comment ne pas le brusquer, comment anticiper ses besoins ? Elle avait ce besoin incontrôlable de le protéger, de prendre soin de lui, de l'aider du mieux qu'elle le pourrait. Elle voulait, égoïstement, qu'il aille bien, elle savait qu'elle devrait s'armer de patience, mais naïvement, imaginait que peut être, elle pourrait accélérer les choses. S'il n'était pas seul, si elle le supportait durant cette période, alors surement qu'il irait mieux... plus vite... Non ? Un peu comme Dario avait fait avec elle, lui permettant de surmonter le deuil.
Ce n'était pas comparable, les circonstances n'avaient rien de comparable, mais c'était son seul outil de comparaison, c'était le seul modèle sur lequel elle pouvait se baser pour tenter d'appréhender ce qu'il pouvait ressentir. Elle était exténuée, terrifiée aussi de ce que pourrait dire les gens, de ce que pourrait penser les gens. Habituellement elle n'y prêtait pas vraiment attention, elle était habituée à ce que son couple soit sous le feu des projecteurs, cible de toutes les critiques ou de tout les encouragements. Plus de critiques que d'encouragements d'ailleurs. Il existait bien un petit groupe de fans qui trouvait qu'ils allaient, je cite "trop bien ensemble", mais le reste de la population romaine y allait de son petit commentaire virulent. Cette fois, elle ne pourrait fermer les yeux, elle savait d'avance ce qu'elle pourrait lire dans la Presse du lendemain, ou peut être même du jour. On allait dire qu'elle avait commandité le meurtre, on allait probablement accuser Julian aussi. Oh, ils ne seraient pas les deux seuls sur la sellette, mais elle appréhendait la réaction de Julian face à ces accusations. Il venait déjà de subir un choc, pas besoin que tout ceci devienne encore plus difficile. Comment accepter son deuil, comment s'en remettre, si tous vous poussent à le revivre sans cesse ? Elle l'avait abandonné, un court instant, sans savoir s'il dormait réellement ou pas. Elle l'avait sentit plus calme, la respiration plus lente, et avait saisi l'occasion pour s'éclipser un moment. Est-ce qu'elle avait bien fait ? Sur le moment elle avait pensé que oui, sinon elle n'aurait jamais passé ce coup de fil, mais après tout, peut être n'était-ce pas du tout ce qu'il souhaitait. Peut être s'investissait-elle un peu trop ? Et s'il prenait ça comme une intrusion dans sa vie ? Il était sa vie, elle n'avait pensé à rien d'autre qu'à lui... lui offrir un peu de temps supplémentaire pour se "remettre" avant d'avoir a affronter la meute. Avait-elle bien fait ? Peut être justement, avait-il besoin de cette meute...
Fatiguée, elle s'était glissée doucement entre les draps, évitant tout mouvement brusque afin de ne pas le réveiller si véritablement il dormait. Elle se savait incapable de dormir, mais elle avait tout de même ce besoin inavouable d'être avec lui, contre lui, cherchant, très égoïstement, à se rassurer sur sa présence... à se rassurer tout court. Elle était toujours sans nouvelle de Dario, et par extension de son père. Était-il possible qu'il lui soit arrivé quelque chose ? Et si Giovanni n'avait pas été la seule cible ? Et si la dernière vision qu'elle puisse avoir de son père vivant reste celle de cet homme lui tournant le dos avec déception ? Le pincement qu'elle ressentit, cette étreinte douloureuse de son coeur, lui donna une vision partielle de ce que pouvait ressentir Julian. Il n'avait pas réussi a faire entendre raison à Giovanni, elle le sentait. Comment pourrait-il en être autrement ? Il n'y avait que dans les contes de fées où l'homme sur son lit de mort offre son pardon à son successeur... Julian n'aura pas eu cette chance. La douleur fulgurante qui embrasa son corps la poussa à se lover contre lui. Elle avait eut besoin de lui en cet instant. Plus pour elle-même que pour lui venir en aide. Elle ne demandait pas grand chose, juste de le sentir tout contre elle, mais cela ne l'empêchait pas de se sentir coupable face à ce geste. Il n'avait pas à l'aider elle, c'était à elle de l'aider. Elle n'avait perdu personne elle, ou du moins, elle n'en avait pas encore de preuve formelle, juste une possibilité vivace. Sa main glissa doucement le long de son torse, le contournant, l'englobant, l'emprisonnant, tandis que son visage venait doucement caresser sa peau dans un soupire de fatigue... Elle aurait bien eu besoin de repos, elle aussi. Depuis combien de temps n'avait-elle pas fermé l'oeil ? Trente ? Quarante heures ? Elle ne comptait plus, mais ne pouvait se résoudre à sombrer dans l'inconscience au risque de voir Julian se soustraire à sa vue.
"Bonjour"... La voix rauque et pénible s'éleva dans le silence de la pièce, rompant la monotonie de la mélodie de klaxon qui tonnait au-delà des fenêtres, dans la rue très animée du quartier. Elle ne s'y attendait tellement pas qu'elle eut un bref sursaut, et releva les yeux brusquement vers lui. Il avait parlé ? Comment était-ce possible ? Il semblait si calme, il n'aurait pas dû être calme ! A quoi s'était-elle attendu ? Un hystérique ? Une ombre ? A tout, tout mais pas cette image presque ordinaire. Il l'avait ramené tout contre lui, l'obligeant à monter à demi sur son corps, prenant appui sur un coude afin d'être au plus près de son visage marqué par le manque de sommeil. De larges cernes marquait son regard, contrastant avec l'air qu'il souhaitait se donner. Les yeux de la jeune femme ne cessaient d'aller et venir en suivant les courbes et reliefs de son visage, cherchant à y desceller la trace annonçant une imminente rechute. "Ca va ne t'inquiète pas." Son discours ne la rassurait pas. Il n'allait pas, et oui, elle s'inquiétait. Elle n'était pas dupe, il ne l'aurait pas avec cette mascarade. Son index glissa doucement le long de ces cernes bleutées, trahissant le fait qu'il n'avait pas dormit, même pas une petite seconde. Elle fronça les sourcils et pinça ses lèvres, cherchant à montrer son un peu de son inquiétude sans pour autant laisser les larmes revenir. Il courba doucement le cou afin de venir déposer un baiser sur la ligne de son front, avant de se laisser mollement retomber sur l'oreiller en tentant de la rassurer une nouvelle fois. "Cesse de t'inquiéter... Ça va aller. Je t'aime, je suis là...". Oui, il était là. C'était bel et bien lui, et non pas l'ombre d'un lui, ou un lui autre que lui qui se serait caché sous ses traits. Ses attitudes, ses gestes, ses baisers, tout rappelait l'apparente tranquillité de leur habitudes de couple. Comme si tout allait bien. Ils étaient habitués à la pression, habitués à se compléter l'un l'autre, à se suppléer, à vivre pour l'autre puisque le reste du monde ne les comprenait pas. Il agissait comme lorsque Sara souffrait d'un nouvel article, ou d'une journée de silence de la part de son père, ses gestes trahissaient son besoin de la réconforter, de la protéger, de la rassurer... Cette main qu'il glissa dans la cambrure de ses reins, et ce pouce qui vint décrire de petits cercles sur sa peau dans l'espoir de la détendre, eurent l'effet inverse... Elle se figea, tout en faisant tourner son "je suis là" en boucle dans son crâne. Il n'avait pas voulu dire qu'il était là dans le sens qu'il n'était plus cette ombre fantomatique, il avait voulu dire "je suis là pour toi", et ça, c'était insupportable pour la brune. Il n'avait pas à être là pour elle, elle était tellement... secondaire. Elle n'avait eut de cesse de lui apporter son soutient, de mettre tout en oeuvre afin qu'il comprenne qu'elle était là pour lui, et non l'inverse. Qu'avait-elle raté pour qu'il en vienne à s'oublier à son profit ? Elle ferma les paupières un instant, cherchant à ne pas lui montrer le trouble qui s'emparait d'elle, tout en se modérant pour ne pas lui reprocher de vouloir lui venir en aide à elle, malgré la stupidité de cette idée. "Avec qui te disputais-tu au téléphone, Princesse...". Il avait donc entendu ? Elle qui avait espéré être discrète. Fallait-il qu'elle le lui dise ? De toutes manières il finirait par l'apprendre, mais mieux valait que cela ne soit pas dans l'immédiat. Elle ne répondit rien, se contentant de passer ses mains sur son visage, avec l'espoir idiot qu'elle pourrait, par des caresses, chasser sa peine et sa souffrance. Il avait beau chercher à faire bonne figure, ses traits parlaient pour lui. "Je vais bien"... Non, il n'allait pas bien. Elle le connaissait trop à présent, pour se laisser duper avec de belles paroles. Même le timbre de sa voix détonnait avec les propos qui en sortaient. Du bout du doigt elle alla suivre la ligne de ses lèvres, cerclant l'ourlet si bien dessiné, les fixant du regard comme si elle s'apprêtait à jeter un sort qui l'empêcherait de dire autre chose que la stricte vérité. Était-il conscient qu'aucun de ses mots ne parviendraient à la combler ? Toujours est-il qu'il opta pour un autre moyen de persuasion, sa main glissant lentement sur ses fesses, provoquant une succession de frissons lui remontant le long de son épine dorsale, aboutissant en un petit soupir. La fatigue la rendait toujours plus sensible à son touché, surtout lorsqu'il laissait entendre les choses aussi distinctement. "Je peux te le prouver si tu y tiens tant...". Aussitôt ses lèvres s'emparèrent des siennes avec fièvre, reléguant ses mains au simple touché de ses épaules, de son cou, de ses cheveux, avec la même folie qui s'était emparée d'elle quelques heures plus tôt. Pourtant, il lui suffit de détacher ses lèvres quelques secondes, et de plonger son regard dans ses yeux fatigués pour reprendre suffisamment ses esprits et comprendre qu'elle s'était fait avoir, et que par le sexe, il souhaitait la museler...
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 8 Juin - 22:48
- Non... Murmura-t-elle doucement contre ses lèvres, déposant par la suite un baiser tellement chaste qu'il semblait presque ridicule comparé au feu qui régnait encore dans ses membres... Tu es trop fatigué pour me prouver quoi que ce soit... Son doigt retraça de nouveau le ligne de ses cernes, comme pour fournir un argument irréfutable à ses propos. Comment pouvait-il penser à ce genre d'échange alors qu'il gardait les yeux ouverts par on ne sait quel miracle. Elle aussi était fatiguée, mais c'était moins difficile pour elle, elle pouvait toujours le laisser faire tout le boulot et se contenter de lui offrir la possibilité de lui fournir la preuve à laquelle il semblait tenir tant. Et puis ça ne me prouve rien. Il va falloir que tu me parles, il va falloir que tu communiques autrement que par ce biais... Il lui était bien difficile de lui dire non, alors que son propre corps se sentait tellement vide du sien. Elle devait faire abstraction de ses propres envies peu chastes, afin de tenter de le faire parler. Le sexe n'arrangerait rien. Ça ne faisait que lui permettre d'oublier un instant. Il ne devait pas oublier, il devait rendre le souvenir moins douloureux afin de pouvoir vivre avec. Elle déposa un nouveau baiser sur ses lèvres encore offerte, puis alla poser sa tête contre la sienne, ses lèvres a proximité de son oreille, son front contre sa tempe. Tu veux me parler ? Demanda-t-elle tout bas, presque avec crainte. Il était tellement calme, tellement doux, elle ne voulait pas prendre le risque de le voir se refermer sur lui-même, mais elle le devait... il le fallait... Parle-moi, Julian... Après tu feras tout ce que tu veux de moi, tu pourras me prouver que tu vas bien de toutes les manières qui te passeront par la tête, même ce que j'ai toujours refusé. Tenta-t-elle de plaisanter sans grande conviction... Mais avant, parle-moi, aide-moi à t'aider...
Elle n'était pas sûre d'avoir trouvé les mots justes, elle se sentait sotte, impuissante. Elle qui n'avait toujours eu qu'a se soucier d'elle-même se retrouvait à devoir prendre soin de quelqu'un d'autre. C'était tellement nouveau qu'elle était à peu près sûre de n'être parvenue qu'à l'exact contraire de ce qu'elle cherchait à faire... Sa jambe lui barrait le corps, une main caressait doucement son cou, tandis que l'autre se perdait dans ses cheveux. Elle était là, présente, omniprésente, contre lui, sur lui, partout... Un maigre soutient, mais que faire d'autre ?
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mar 9 Juin - 13:38
Julian n’avait jamais été réellement touché par la mort, sauf si bien sur la déception qui détruisait tout un pan de votre vie était considérée comme la mort spirituelle d’une partie de votre âme. Ce que je veux dire par là c’est qu’il n’avait encore jamais eut à enterrer l’un de ses proches, son grand père bien qu’âgé respirait la santé, ses parents étaient encore dans la fleur de l’âge et il passerait de nombreuses années avant que l’un d’eux ne les quitte il en était persuader, ses cousines n’avaient jamais été dans une quelconque situation qui aurait pu causer leur décès prématuré, et tous étaient en excellente santé. Il n’avait jamais connu la mort, et pourtant il avait l’impression de la connaître, étrange paradoxe me direz vous, mais Julian était un homme complexe, un paradoxe ambulant. Il était tendre mais aussi violent, attentionné et blessant, drôle et ironique, amoureux et remplit de colère, un amant et un ennemi. Oui Julian Spinelli était de loin l’un des êtres les plus complexes de Rome. Il n’avait jamais connu la mort de l’un de ses proches mais pourtant il avait déjà connu cette souffrance que l’on ressent lorsque l’on sait que le destin vous a arrachez un être cher qui ne reviendra jamais vous voir, il avait connu la colère d’être abandonner par un être trop vite rappeler, il avait connu cet apaisement que l’on ressent petit à petit lorsque l’on apprend à vivre avec cette plaie à vif au fond de son être. Il n’avait jamais connu la mort mais il avait déjà été déçu par une personne, déçu au point de ne jamais oublié, de toujours être à vif, au point de considérer cette personne comme morte, de savoir que jamais il ne la reverrait, que jamais plus il n’aurait l’impression d’être plein et entier. Cette personne, c’était sa mère. Aurélia avait fait bien pire que de mourir avant que son fils eut la chance de le connaître, oh oui Aurélia avait fait bien pire que de succomber à la maladie, à un accident et d’être arracher trop tôt à son foyer. Aurélia avait fait bien pire, elle avait fuit, elle l’avait abandonné, elle l’avait renié, elle avait fait de lui un orphelin de parent car en quittant Dante elle avait anéantit le père de Julian au point que celui-ci l’avait abandonné, elle avait crée en son fils un sentiment horrible, celui de ne pas être digne d’être aimer. Julian avait perdu sa mère, pas dans le sens physique du terme, il savait précisément où la trouver, il savait qui fréquentait, il était au courant de sa brillante reconversion, il savait aussi qui avait partagé ses nuits, il savait tout d’elle, enfin tout ce que le détective privée parisien qu’il employait depuis cinq ans lui avait fournit. Il ne l’avait pas perdu dans le sens où la mort l’avait privé de sa mère, non il aurait pu se remettre de la perte physique de sa mère, de la mort de celle qui l’avait engendré. Non, il ne l’avait pas perdu physiquement, c’était émotionnellement qu’il l’avait perdu. Il n’avait été qu’un pion dans la stratégie qu’elle avait élaborée pour séduire Dante et faire sienne la fortune des Spinelli, il n’avait été qu’un moyen comme un autre d’assurer sa prospérité, jusqu'à ses quinze ans Julian avait toujours eut pour Aurélia une excuse toute prête afin de justifier son abandon. Peut être avait-elle une famille ? Peut être son agent avait joué de sa carrière pour l’éloigner ? Peut être son père n’avait-il pas été capable de l’aimer assez pour qu’elle reste ? Peut être ne l’avait pas abandonné, peut être reviendrait-elle le chercher lorsqu’elle serait capable de subvenir aux besoins d’un enfant ? Tant de peut être qui l’avait brisé en mille morceaux son cœur et sa confiance en lui lorsqu’à quinze ans il avait été témoin du désintérêt de sa mère pour lui. Aurélia l’avait brisé d’un seul geste, sans prononcer un seul mot, elle avait blessé et détruit son fils sans même le savoir. Et ce jour là, elle était comme morte pour lui, il n’avait plus de mère dans le sens biologique du terme, il n’avait plus de mère car il était indigne d’être aimer. Dante avait déjà implanté cette idée en lui de part sa non présence dans sa vie, Aurélia n’avait fait que confirmer et ancré plus solidement encore cette pensée au fond du cœur de Julian.
C’était le seul deuil que Julian n’eut jamais fait jusqu'à ces vingt quatre ans, jusqu'à l’assassinat de Giovanni Spinelli. Son travail de deuil avait été douloureux, lent, et encore maintenant, malgré qu’une dizaine d’années se soit écoulée il avait encore du mal à être totalement en paix avec lui-même. Il n’aurait pas su dire pourquoi, il y avait simplement des jours où ca ne passait pas, d’autre où la simple pensée de sa mère ne lui tirait qu’un sourire un peu triste, d’autre où l’évocation d’Aurélia lui filait la nausée. Arriverait-il à cicatriser de la perte de Giovanni ou tout comme pour Aurélia il souffrirait des années durant ? Une chose était sur, la dernière fois qu’il avait enterré sa mère dans un creux de sa mémoire, la dernière fois qu’il avait fait son deuil il n’avait pas Sara à ses côtés, cela aurait pu sembler stupide à certains, mais auprès d’elle il trouvait le calme, la paix, la douleur était plus supportable lorsqu’elle se lovait contre lui et lui murmurait qu’elle était là. Il savait qu’il pouvait fermer les yeux, qu’elle serait toujours là à son réveil, il aurait aimé fermer les yeux, mais en était incapable, il savait qu’elle serait là, mais il redoutait les rêves et le sommeil. Il avait tenté de chasser ses images de son esprit, il avait d’ailleurs tout oublié lorsque plus rien d’autre ne comptait sous la douche que le corps de Sara pressé contre le sien. Il ne l’avait jamais prise de la sorte, jamais, avec urgence, brusquerie, hargne, souffrance, il savait qu’il n’était pas totalement lui-même lors de leur étreinte, c’était une autre part de lui-même que Sara avait découvert, celle qui se terrait au fond de lui mais qui était néanmoins présente, celle qui disait « sans toi je ne suis rien », « sans toi je serrais incapable de vivre », « sans toi la vie n’a pas de sens », « si ca avait été toi, si je t’avais perdu… ». Il avait eu peur, il ne l’avait comprit qu’après coup lorsqu’elle l’avait tendrement glissé sous la douche, nettoyant de son visage, de son corps toutes traces de sang de Giovanni, il n’avait comprit qu’en cet instant que s’il avait fuit le bal, c’était que si on lui annonçait le décès de Sara il n’aurait pas survécut. L’air se serrait bloqué dans ses poumons, son cœur aurait implosé de chagrin d’une douleur sans nom pire que la mort dans sa poitrine, il aurait oublié de respirer, la douleur aurait paralysé jusqu'à son cœur qui battait dans sa poitrine et il se serait écroulé. Il avait eut besoin de la sentir contre lui pleine de vie, et si par l’urgence qui avait transparut il l’avait un instant serré trop fort, s’il lui avait fait mal par son impatience et ses coups de reins rapide elle ne l’avait en rien montré. Il regrettait cette précipitation à présent, il aurait du être plus calme, plus doux, mais il avait eut si peur, il était encore si fragile, que lorsqu’il lui avait l’amour sous l’eau chaude de la douche, son corps plaqué contre celui pressé de la jeune femme contre la vitre de plexis derrière elle, il avait oublié tout sens commun, plus rien n’avait compter qu’elle, qu’eux, que lui en elle, elle en lui. C’était simple il avait été sauvage mais aimant à la fois, un nouveau paradoxe a ajouté à la liste du jeune italien. Lorsqu’il s’agissait de Sara il passait instinctivement en mode protecteur, amoureux, amant, il était toujours tendre, toujours rassurant, toujours présent, drôle, avec elle il avait l’impression qu’il était lui-même, mais cette nuit là il ne s’était pas reconnu, il y avait trop de passion, d’empressement, de besoin dans la façon dont il lui avait fait l’amour. Etait-ce lui cet homme si amoureux qu’il mourrait si elle s’en allait ? Oui… Car il était irrémédiablement et inconditionnellement amoureux de cette femme, et qu’il n’imaginait plus sa vie sans elle. Bien sur son épuisement avait eut raison de lui, bien qu’il n’eut pas encore sa dose d’elle, car comme toujours il était affamé de sa peau, de son odeur, de son goût, et alors qu’ils retrouvaient le calme de leur chambre à coucher et que Sara lui murmurait de dormir alors qu’encore perlait dans les cheveux de l’italien des gouttes d’eau de leur douche commune. Elle savait qu’il devait dormir, lui aussi en était conscient, mais la conscience et l’envie était deux choses différentes, il la prit contre lui doucement et nicha son visage dans le creux de son cou comme il le faisait souvent, sa main se posa sur la taille de sa compagne, l’enlaçant tendrement. Elle était exténuée et le seul moyen de la faire prendre du repos était de feindre, ou de trouver le sommeil. Un dernier baiser dans le creux de sa gorge et il ferma les paupières. Il voulait qu’elle se repose, qu’elle aille bien, qu’elle ne se tracasse pas, qu’elle dorme quelques heures au moins, car la journée s’annonçait rude.
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mar 9 Juin - 13:38
Il ignorait qu’elle ne se reposerait pas, loin de là, qu’elle le quitterait quelques instants pour s’isoler seule un moment, il ne perçut sa « conversation » que lorsqu’elle éleva la voix, les portes avaient beaux être épaisses, la voix de Sara portait lorsqu’elle montait d’un ton. Il en aurait sourit, elle avait très mauvais caractère, mais c’était ce qui lui plaisait chez elle, elle était capable de se défendre, de lui tenir tête, tout en le séduisant et en le faisait craqué d’une moue enfantine. Elle avait un pouvoir sur lui qu’elle ne soupçonnait absolument pas, et c’était ce qui l’amusait le plus, elle ne se rendait pas compte à quel point il avait besoin d’elle, de sa présence, de son corps contre le sien, de sa main dans la sienne, égoïstement il la désirait pour lui seul, mais être amoureux n’était-ce pas justement être égoïste en un sens ? Lorsqu’elle l’avait rejoint à nouveau son corps s’était détendu, Julian ne s’était pas aperçut de la tension qui l’avait progressivement gagné en son absence, penser, même froidement à la situation dans laquelle se trouvait sa famille l’angoissait, l’affectait, le peinait, de façon invisible mais lui la ressentait à présent que chacun de ses muscles se relâchait. Il la sentait fatiguée, las à la façon dont elle se rallongea contre lui entre les draps, elle se lova doucement contre lui, doucement la main de la jeune femme glissa le long de son torse, déclenchant un frisson imperceptible chez le jeune homme, sa main se glissa sur sa taille, alors que son visage venait doucement caresser le haut de son torse, elle soupira de fatigue. Julian comprit qu’elle avait besoin de lui aussi le bel italien se décida à sortir de son sommeil factice, sachant que les cernes et ses yeux rougis ne tromperaient pas la jeune femme. Un simple bonjour lui était déjà pénible, depuis combien de temps n’avait-il pas parlé, avaient-ils échangés un mot lorsqu’ils faisaient l’amour ? Non, il ne lui semblait pas. Sa voix était rauque, difficilement audible, Sara ne s’attendait apparemment pas à une intervention de sa part, elle sursauta et releva vivement la tête vers lui, elle l’observait comme s’il venait de débarquer d’une soucoupe volante, elle s’attendait surement à retrouver l’homme anéantit de la veille. Il la ramena contre lui sentant qu’elle avait besoin de sa présence en croisant ses yeux verts si tristes. Il tenta de la rassurer d’un « ca va ne t’inquiètes pas » mais c’était peine perdue, elle ne gobait pas le morceau, son doigt dessina le contour de ses cernes mauves sous ses yeux et qui trahissait son sommeil fictif. Elle fronçait les sourcils, pinçait les lèvres, elle s’inquiétait trop pour lui, aussi déposa t-il un baiser sur son front là où un pli était apparut à cause du souci. A nouveau il eut une phrase pour la rassurer, mais rien à y faire. Il savait qu’elle avait besoin d’elle, il n’ignorait pas que dans la précipitation causé par le coup de feu, elle avait pu être séparé d’un proche, de son père, de son meilleur ami, Karyn avait fait un malaise, avait-elle été évacué ? Julian aussi pensait aux autres, à ses amis, à sa famille. Il voulait la rassurer, la détendre, d’un léger massage dans le bas de ses reins il essaya de la décontracter comme il le faisait après une longue journée, massant doucement son dos mais il la sentit se crisper. Ses yeux se fermèrent, il la sentit troubler, le doute étreignit son cœur, avait-elle eut des nouvelles ? Aussi posa t-il la question qui subitement lui brûlait les lèvres, avec qui était-elle au téléphone. Tentait-elle de le préserver en lui masquant cet appel ? Il fallait qu’elle sache qu’il était capable d’encaisser qu’elle n’avait pas besoin de le protéger ainsi. Doucement elle redessina le contour de ses lèvres sans le lâcher des yeux, il fallait qu’elle arrête de le traiter comme s’il allait se casser en deux, il fallait qu’elle comprenne qu’il allait bien, qu’il tenait le coup, qu’elle n’avait pas a le ménager. Il fit la seule chose qui à ses yeux pouvaient lui prouvés qu’il allait bien, comme cette nuit, il redessina le contour de ses fesses de sa paume en murmurant qu’il pouvait lui montrer, l’embrassant avec cette fièvre qui était sienne à présent.
« Non ». Ce non claqua dans le silence alors que Julian reprenait son souffle, son refus l’interloqua et le blessa aussi, sa justification peu claire et surtout peu crédible ne l’apaisa pas, trop fatiguer, certes il était mais pas assez pour ne pas être là pour elle, pas assez pour qu’elle le pense faible et incapable de gérer. Il ne serait jamais assez fatiguer pour lui prouver à quel point il aimait, il ne serait jamais assez fatiguer pour faire passer ses envies avant les siennes. Lentement ses mains reprirent sagement leur place au bas de ses reins, doucement ses doigts reprirent leur lent massage froissant la chemise qu’elle portait comme seul vêtement alors que ses doigts remontaient dans son dos. Mais elle semblait insensible a toute tentative de la détendre, elle eut alors une phrase qu’il redoutait, une phrase qu’il ne désirait pas entendre, il allait devoir trouver une autre façon de communiquer avec elle. Non pas que d’ordinaire il n’eut que le sexe entre eux, non loin de là, mais depuis leur « retour » à la maison c’était la seule chose qu’il avait entreprit avec elle, faire l’amour. Il savait qu’il aurait été amène de la convaincre de se laisser aller et d’oublier son idée de discussion, mais il n’était pas comme cela, il haïssait la simple idée de la manipuler. Elle essayait de l’aidé, il le savait mais il ne désirait pas revivre cela, il ne désirait pas se remémorer ce que son grand père avait dit avant de mourir, il désirait oublier, vivre avec sans que ce douloureux moment de sa vie ne resurgisse un jour. Etait ce trop demander ? Elle l’embrassa doucement puis blottit son visage contre le sien, sa tempe contre la sienne, ses lèvres près de son oreille. Elle lui demanda s’il désirait parler, lui parler, pas uniquement de la pluie et du beau temps cela va s’en dire. Il ne pouvait pas, ne voulait pas parler, un psychologue aurait probablement analysé son comportement comme l’un des signes évident du Déni. Mais Julian avait toujours emmerdé la psychologie, il n’était pas le genre d’homme qu’on pouvait mettre dans une boîte. Elle voulait qu’il parle, qu’il parle et ensuite seulement il aurait d’elle tout ce qu’il désirait d’elle, elle voulait qu’il parle, qu’elle sache comment l’aider. Mais lui, lui que voulait-il ? Désirait-il qu’on l’aide à se remémorer ce qu’il tentait d’enfouir dans sa mémoire ? Désirait-il de la compassion ? La méritait-il vraiment cette compassion d’ailleurs ? Il ne désirait pas la blesser mais la colère s’enflamma brusquement en lui face à ce qu’il prit pour une tentative de le forcer a dévoilé ce qu’il taisait pour leur bien à tout les deux, car il le savait Sara ne pouvait désirer savoir quelles avaient étés les dernières paroles de Giovanni, car ensuite il savait qu’elle s’en voudrait. Elle était là, enroulé autour de lui, douce, tendre, cherchant à lui apporter du réconfort, son soutient, mais ce qu’il sentait s’était aussi ce besoin de savoir, ce besoin de comprendre, mais lui ne voulait pas expliquer, il ne désirait pas parler. Il désirait oublier, pourquoi ne le laissait-elle pas faire ?
« Alors c’est ça… »Murmura t-il doucement en stoppant la main de Sara qui explorait ses cheveux, il étouffait soudainement, se sentait piéger par cette phrase qu’elle avait prononcé, ce « ensuite tu pourras » avait été de trop, elle ne pouvait pas le deviner, Julian si calme si posé changea soudainement d’humeur du tout au tout.« Je parle et ensuite je pourrais faire ce qui me plait ? Et si j’ai pas envie de parler Sara ? Si j’ai pas envie de revivre tout ça ? Je vais bien… Je n’ai pas besoin de vider mon sac pour que tous mes problèmes s’envolent ! »Il avait conscience d’être blessant, mais il éprouvait soudainement ce besoin de l’éloigner pour qu’elle ne pose pas de question sur ce qu’il redoutait tant, parler de cette nuit. Il la repoussa avec le plus de douceur qu’il était capable de réunir malgré sa colère et s’assit au bord du lit loin d’elle, de sa présence. Glissant sa tête entre ses mains il serra convulsivement les poings contre ses tempes pour se calmer.
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mar 9 Juin - 19:59
Parler... On lui avait toujours dis qu'il fallait parler afin d'exorciser le mal. Ça aidait à se libérer d'un poids. Biensûr, elle l'appliquait rarement sur elle-même, non, elle était bien trop sauvage pour ça, elle intériorisait tout, mais elle savait qu'elle avait tort. Malgré tout c'était son problème, et elle n'avait pas besoin d'emmerder les autres avec ses blessures intérieures. Dans son cas, parler n'était pas une solution envisageable, elle ne le souhaitait pas, elle n'aurait pas aimé formuler à voix hautes toutes ses craintes, toutes ses failles, toutes ses phobies, ça aurait été s'exposer un peu trop, et offrir un moyen de pression à la personne qui aurait reçu se témoignage. Evidemment on ne lui demandait pas de se confier au premier venu, et Julian ou Dario n'auraient pas eu l'audace de se servir de ses failles pour la rendre plus faible, mais elle était ainsi, elle ne pouvait lutter contre cette tradition du "secret". Et puis, même sans un mot, les hommes de sa vie lisaient en elle. Est-ce que Julian ignorait encore quoique ce soit à son propos ? Non, il savait tout, il avait tout deviné. Est-ce que Dario se laissait avoir par ses non-dits ? Non, il avait le don de lire dans ses yeux, dans ses gestes, ce que ses lèvres taisaient. Seul son père restait bien souvent dans le flou, même si elle se doutait que cela témoignait de son besoin, de sa volonté propre de rester dans le flou, car un simple coup d'oeil à sa fille et il savait tout de ce qu'elle tentait, en vain, de lui cacher. Pourtant, Sara se taisait toujours, capitonnant au plus profond d'elle-même ce qu'elle aurait aimé garder pour elle, et qui, au final, la torturait plus qu'elle ne la rassurait. Car formuler les choses, mettre des mots sur des émotions, chercher à définir un sentiment, c'était aussi s'en débarrasser. En lui donnant un nom, une identité propre, on le rendait moins effrayant, moins oppressant, on domptait le mal, on l'apprivoisait, et après, seulement, on pouvait devenir maître de ses émotions, et vivre avec. C'était tout ce qu'elle souhaitait pour Julian... qu'il puisse vivre avec... juste vivre avec... sainement.
Oui, c'était un peu le principe de "faites ce que je dis, mais pas ce que je fais", mais elle se souvenait de ce poids en moins sur ses épaules lorsqu'elle avait réussi, pour la première fois, a s'exprimer sur les sentiments qu'elle nourrissait pour Julian. C'était dans cette petite cellule, lorsque Dante avait eu l'audace de lui demander si elle aimait Julian. C'était la première fois qu'on lui posait cette question, je veux dire de façon réelle, en attendant véritablement une réponse. Dario lui avait posé la question aussi, mais il était en colère, et ne souhaitait pas vraiment entendre ce qu'elle avait à dire. Julian ne lui avait jamais posé la question, il avait attendu que ça vienne naturellement, tellement naturellement qu'elle avait finit par le braquer en lui avouant ses sentiments. Dante n'avait pas seulement voulu savoir si elle aimait son fils, il avait voulu connaitre l'ampleur de son amour. Il avait voulu comprendre comment deux héritiés qui avaient tout pour être heureux, avaient decidé de s'attirer les foudres de Rome entière juste pour être ensemble. C'était étrange, car elle n'avait pas souhaité se justifier, encore maintenant elle ne s'expliquait pas pourquoi elle lui avait confié tout ça, surtout à lui, mais une chose était sûre, elle en était ressortie plus légère, tellement légère que toute une partie de ses craintes et de ses angoisses s'était envolée, et qu'elle avait eut le sentiment de pouvoir s'exposer face à Julian, sans avoir a craindre un quelconque rejet de sa part. Les quelques jours qui avaient suivi cet épisode avaient été idylliques, totalement idylliques, encore plus que lors de leur escapade près de Naples. Elle avait eu l'impression d'être une femme toute neuve, une femme qui n'avait non seulement plus peur de partager son quotidien avec un homme, mais qui en plus prenait du plaisir dans cette vie à deux. Lorsqu'elle ouvrait les yeux le matin, sentant contre elle ce corps qui la maintenait en vie, elle ne pensait plus "Combien de temps vais-je encore avoir le droit à ce bonheur ? Combien de temps avant qu'il ne parte ?", elle se contentait à présent, de sourire pour elle-même et de resserrer l'étreinte de ses bras, son avenir était avec lui, elle le savait et ne le redoutait plus.
Un avenir qui semblait compromis à présent. Non seulement un tueur errait en liberté dans les rues de la cité eternelle, mais en plus il s'attaquait à son entourage, ou plutôt à l'entourage de Julian. C'était déjà difficilement supportable de vivre avec la crainte que son homme soit le prochain, elle ne voulait pas, en plus, que ce dernier se complaise dans ses angoisses muettes. Elle savait quels démons intérieurs le rongeaient, elle en avait une vague idée. Si Julian ne lui avait jamais rien dit, explicitement, de son passé, elle l'imaginait assez gris, pour ne pas dire noir. Il avait été comme elle, soirée alcoolisée, filles faciles, même si pour Sara il s'agissait d'hommes, d'hommes faciles. Elle se doutait que tout ceci n'avait pas été une vie, mais une survie, comme pour elle, un moyen de brûler la chandelle par les deux bouts afin de se sentir vivant. Dans ces instants là, seule l'adrénaline coulant dans leurs veines leur procurait ce sentiment, et l'adrénaline passait par l'alcool, parfois la drogue, et souvent le sexe... C'était avant, avant qu'ils ne tombent l'un sur l'autre, avant que leurs âmes se reconnaissent et s'apprivoisent. Il était devenu sa seule drogue, sa seule adrénaline, sa seule vie. Elle n'avait plus envie de survoler cette vie, maintenant elle avait une raison de ne plus prendre de risques, de ne plus jouer inutilement avec le fil du destin, et elle ferait tout ce qui était en son pouvoir pour maintenir leurs deux fils étroitement entortillés, liés l'un à l'autre. Il était de son devoir de lui venir en aide. Elle ne savait pas forcément bien s'y prendre, elle était bien souvent très égoïste, mais elle essayait, elle essayait avec acharnement. Dans ces instants de doutes, la seule chose capable de l'apaiser un peu, était de sentir son corps se mouvoir contre le sien, se mouvoir dans le sien. Il n'y avait rien d'autre qu'elle aimait tant que de sentir son corps onduler juste sous le pouvoir du plaisir qu'elle seule lui procurait, qu'ils se procuraient ensemble. La façon dont ses muscles se tendaient, dont son bassin se figeait un instant afin de laisser jaillir un frisson de plaisir un peu plus fort que les autres, la façon dont ses lèvres laissaient s'échapper un gémissement presque plaintif de ne pouvoir être encore plus présent en elle, pouvant parfois s'apparenter à un grognement sourd, alors que l'intégralité de sa peau venait à caresser la sienne dans un mouvement total, plein, entier, ou encore la façon dont ses doigts s'enroulaient autour de siens dans un geste tellement tendre qu'il contrastait avec l'intégralité du reste de son corps. Elle aurait bien eu besoin de ça en cet instant, oui elle en avait besoin pour elle-même, et pourtant...
Lorsqu'il voulu lui offrir ce moment-là elle le refusa. Ce n'était pas l'envie qui lui manquait, mais pour une fois, elle avait décidé de ne pas se montrer égoïste, et de faire en sorte de penser plus à lui qu'à elle-même. Il aurait été tellement simple de feindre de le croire, de l'accueillir une nouvelle fois en son corps, de prendre son plaisir et de se persuader qu'il disait vrai, qu'il allait réellement bien. Mais Sara n'aimait pas la facilité, Sara savait qu'il lui mentait, Sara savait qu'il se mentait à lui-même. Parler, c'était la seule chose dont il avait réellement besoin. Ce ne serait pas simple, ce serait probablement douloureux, très douloureux pour lui, ce serait aussi dur pour elle, car il y avait un monde entre ce qu'elle avait vu, ce qu'elle avait imaginé, et ce qui s'était réellement passé, mais elle se devait d'être cet oreille, ce soutient, ce paratonerre, ce receptacle à sa propre douleur. Oui, elle prendrait tout, elle le libérerait de tout. C'était ainsi que les choses fonctionnaient, la douleur ne quittait pas un être pour s'envoler vers le néan, non, elle quittait un être pour un autre être. Elle se sentait suffisamment forte pour ça, elle se sentait prête... Mais lui ? L'était-il ? Elle avait prit possession de son corps, ne lui laissant pas le loisir d'oublier sa présence, et l'incitait à se confier, à parler, à lui parler. Elle ne savait pas si elle s'y prenait bien, elle était très souvent maladroite et se doutait qu'aujourd'hui elle n'échapperait pas plus à ce fléau... Elle s'y attendait tellement qu'elle ne fut même pas surprise de le sentir se figer.
"Alors c'est ça..." murmura-t-il doucement tout en stoppant cette main qu'elle avait dans ses cheveux. Le ton de sa voix n'était pas agressif, mais elle sentait poindre une forme de catégorisme, comme s'il se refermait sur lui-même. Elle appréhendait tellement qu'il redevienne ce zombie, qu'elle sentit son coeur accélérer la cadence dans sa poitrine. "Je parle et ensuite je pourrais faire ce qui me plait ? Et si j'ai pas envie de paler Sara ? Si j'ai pas envie de revivre tout ça ? Je vais bien... Je n'ai pas besoin de vider mon sac pour que tous mes problèmes s'envolent !". Il s'était emporté, surprenant Sara par le timbre vif de sa voix. Elle n'avait pas envisagé une réaction si brusque. Aussi, lorsqu'il se dégagea de son étreinte, elle ne chercha pas a le retenir, elle chercha juste à se blinder un peu... Oui, les mauvaises habitudes ont la vie dure, et Sara avait ses anciens réflexes qui revennaient. Elle se contenta de se redresser un peu, en ramenant les draps contre elle. Elle était assise, les bras serrer contre le tissu blanc et sa poitrine, son regard perdu sur le dos nu de Julian, qui, assit sur le bord du lit lui tournait le dos.
- Tes problèmes ne s'envoleront pas... annonça-t-elle après un long silence pesant. Sa voix était craintive, presque fébrile, elle ne souhaitait pas le brusquer, elle voulait juste qu'il l'entende. Rien ne pourra t'empêcher de revivre tout ça, et certainement pas le fait de te taire... Tu comptes t'empêcher de dormir pendant combien de temps de peur de revoir la scène encore et encore tourner dans ton crâne ? Elle était toujours recroquevillée sur elle-même, comme un animal craignant la colère de son maître, mais elle ne parvenait pas à garder le silence, comme si ses lèvres fonctionnaient de manière autonome, comme si elle s'était dédoublée et qu'une partie d'elle, moins craintive, se permettait de brusquer l'homme qu'elle cherchait à protéger. Tu ne vas pas bien, tu ne peux pas aller bien... Ce n'est pas une honte, tu n'as pas a te sentir coupable d'être vulnérable... Une de ses mains lâcha le draps qu'elle serrait de toutes ses forces, et son bras se tendit en avant, cherchant à combler l'espace qui les séparait encore... Ses doigts hésitèrent un instant, puis se glissèrent avec fébrilité dans ce dos, seul partie de lui qu'elle distinguait encore... Puis elle fit un mouvement en avant, cherchant à ce que le reste de son corps rejoingne cette main imprudente... Elle ne se colla pas pour autant à lui, non, elle gardait une distance de sécurité, ne souhaitant pas envahir son espace. Ses mains se contentèrent de se poser sur ses poings qu'il maintenait serrer contre ses tempes, et doucement le força a baisser les bras. Je t'aime, Julian... Je t'aime quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal... Je ne peux pas m'empêcher de t'aimer, et tu ne pourras pas m'empêcher de t'aimer... Elle ne prendrait pas la fuite, si c'était ce qu'il craignait, qu'il se rassure, rien de ce qu'il pourrait lui confier ne lui ferait prendre ses jambes à son cou... Toujours dans son dos, elle hésita un instant, puis déposa ses lèvres dans sa nuque, doucement, tendrement, sans s'attarder pourtant, craignant toujours de le voir s'emporter une nouvelle fois... Laisse-moi te soulager un peu... Ne t'enferme pas tout seul dans ta tête, laisse-moi y entrer avec toi... ajouta-t-elle le plus doucement du monde, avec toujours cette pointe d'appréhension dans la voix.
Alors elle se recula, un peu, juste un peu, ramenant une nouvelle fois le drap contre elle, attendant que le verdict tombe, attendant qu'il prenne sa décision, qu'il comprenne qu'elle n'était pas son ennemie, mais tout le contraire... Elle était son alliée, et probablement la seule personne au monde qui l'aimait au point de se languir de souffrir avec lui... Tout partager, même la souffrance, surtout la souffrance, pour ne plus jamais le voir aussi mal, pas sans elle...
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Jeu 11 Juin - 22:44
Julian Spinelli perdait rarement le contrôle de lui-même, si il avait bien apprit une chose tout au long de son enfance parmi les Spinelli c’était que le self contrôle était la clé de tout, de la réussite, de la survie même au sein de cette famille. Ils étaient tous étrangement relier les uns aux autres. Julian avait eut une enfance étrange, différente de celle des autres enfants, bien qu’il eut souffert de l’abandon de ses deux parents, il n’en avait pas moins eut sur bien d’autre plan une enfance heureuse. Dante n’avait jamais eut d’autre enfant que lui, il était le seul héritier mâle des Spinelli. Pourtant il avait grandit entouré de filles. Il n’avait pas eut de parents, dans le sens biologique du terme ce n’était pas ses parents qui l’avaient élevés mais son oncle et sa tante, ils étaient devenus au fil des années ses véritables parents. Dante était son père, mais Livio était celui qu’il appelait papa, pour Stella s’était plus simple, elle avait été et serait toujours sa seule mère, à la fois mère et maman. Et puis il y avait ses sœurs, enfin sa petite sœur et sa jumelle. Thalie et lui avaient le même âge, ils avaient étés dans les mêmes classes, avait fait les mêmes études jusqu’au lycée, avant de se séparer pour dans deux universités différentes, Julian ayant été « obligé » par la force des choses mais aussi parce qu’il aimait cela de s’orienter dans l’univers politique et administratif. Il avait grandit dans cet univers plein d’amour, il n’avait pas de sœur dans le sens biologique mais dans son cœur il en avait deux, une jumelle et la petite dernière, il n’avait pas eut de parent, n’était ce pas « l’orphelin » que l’on employait comme surnom pour l’insulter, mais pourtant lui avait l’impression d’avoir un père et une mère. Ils formaient tous une étrange famille, les liens du sang étaient fort car ils étaient tout des Spinelli, mais ce n’était pas le sang qui faisait d’eux une famille car bien que Julian partageât avec ses cousines une part de son patrimoine génétique il n’était pas de la même « branche » qu’elles, c’était les liens du cœur qui avait fait d’eux une famille. Et c’était à cause de ces liens que petit à petit Julian avait apprit à gardé pour lui ses émotions, a toujours avoir le contrôle de lui-même. Il avait vu les rares fois où il avait craqué l’impact de son désarroi sur sa famille. Lorsque son père ne c’était pas rendu à son cinquième anniversaire Stella avait pleuré avec lui dans la penderie, lorsqu’il avait été à la rencontre de sa mère ses sœurs étaient aussi tristes que lui à son retour car son apathie avait mit en berne le moral de chacun car il n’était plus le même Julian. Les rares fois où il s’était laissé aller à ses émotions sa famille en avait pâtie. Depuis il gardait jalousement ses émotions pour lui. Qu’importe le prix qu’il avait payé, il ne voulait pas que son chagrin, sa colère, sa déception se fasse ressentir sur sa famille entière. Lorsque l’un d’eux souffrait tous souffrait, que se soit Julian, Thalie, ou Caly, ils étaient tous reliés, et aujourd’hui plus que n’importe quand il se devait être fort pour que sa tristesse, sa colère, sa culpabilité, son chagrin n’affecte pas encore plus ses sœurs. Il se devait d’être fort pour sa famille, parce qu’il avait été conditionné toute sa vie pour un jour devenir le chef de cette famille, le leader politique d’un parti, le successeur de Giovanni. Il se devait d’être là pour elles, car il était le seul à pouvoir être présent et comprendre, à pouvoir comprendre et souffrir avec elles, mais il ne pouvait pas les accabler avec sa souffrance. Si elles avaient besoins de pleurer, de crier, de se défouler, cela devait être sur son épaule, sur lui. C’était son rôle. Il devait être fort, il l’avait toujours été. C’était son rôle, sa place, son devoir, sa mission à présent que son grand-père n’était plus là pour chapeauté leur famille. Sur qui d’autre que lui-même pouvait-il compter pour prendre en charge tout cela ? Son père ? Laisser moi rire, Dante détestait Giovanni et ce n’était maintenant qu’il allait se racheter et faire le deuil d’une rancœur vieille de quarante ans. Livio et Stella ? Ils étaient en France, de là où ils étaient ils ne pouvaient rien faire et ils leurs faudrait du temps pour que les affaires de Livio soient suffisamment en ordre pour venir soutenir leurs enfants. Sur qui d’autre pouvait-il compté ? Personne, il était le seul là capable de gérer tout cela.
Bien sur il souffrait, il avait mal, bien sur que lui aussi devait faire son deuil, mais plus tard, il avait déjà perdu suffisamment de temps à s’apitoyé sur lui-même, sa souffrance était comme toujours secondaire à ses yeux, au fil des ans il avait finit par s’habituer au fait que tout le monde partait un jour, qu’il serait constamment abandonner par ses proches, parce que c’était ainsi, tous finissaient un jour par s’en aller. Aussi s’était-il résolu à compartimenté, en dix ans jamais ce système lui avait fait faut bon, oh bien sur il lui faudrait du temps avant de ne plus rêver de ce qui s’était passé, il lui faudrait du temps pour que les images cessent de le hanter, mais l’assassinat finirait par n’être qu’une boite étiquetée dans son esprit, une boite celée qu’il refusait d’ouvrir. Et refuserait toujours. Il ne parlerait plus de ce qui s’était passé, de ce qu’il avait dit, fait, de ce que Giovanni avait dit ou fait, il ne parlerait à personne de ce qui s’était passé sur le balcon, à personne. C’était la décision qu’il avait prise lorsque Sara avait quitté leur lit quelques minutes plus tôt. Il devait prendre ses responsabilités, ses distances par rapport à sa peine, clore la boite dans son esprit pour enfin être opérationnel pour ceux qu’ils aimaient. A commencer par Sara, qui n’avait fait qu’être là pour lui depuis le bal, avait-elle eut des nouvelles de son père ? De Dario ? De Karyn ? Comment vivait-elle d’avoir vu son compagnon dans un tel état ? Comment vivait-elle la mort de Giovanni Spinelli par un anonyme ? Avait-elle peur ? Avait-elle mal ? Il avait besoin d’être là pour elle parce que sans elle il n’aurait pas retrouvé le chemin de la lumière, elle était sa Wonder-Woman personnelle, son âme sœur. Oui son âme sœur, cela semblait un bien grand mot pour celui qui avait difficilement dit la premier fois « je t’aime », cela semblait bien précipité pour un homme qui trois ou quatre mois plutôt était sur de ne jamais au grand jamais tombé amoureux. Mais c’était le cas, il ressentait physiquement ce lien entre eux, il l’avait comprit en « revenant à la vie » ce soir, sans elle il n’aurait pu apprécier la vie, c’était avec elle qu’il avait comprit ce que les mots « vivre » et « aimer » voulaient véritablement dire. Que vaudrait une vie sans Sara Giolitti ? Que serrait sa vie si on lui arrachait son cœur et son âme en la lui volant ? Rien. Sa vie ne serait que néant s’il la perdait, il le savait, et contrairement à autrefois cela ne le terrifiait pas, il s’était fait à l’idée qu’un jour elle verrait qu’il n’était pas ce qu’elle voyait en lui, que comme tous les autres elle le quitterait, l’abandonnerait parce qu’il ne s’était jamais sentit digne d’être aimer. Mais si elle quittait il pourrait mourir heureux, car enfin il aurait su ce que s’était de vivre à cent à l’heure, à cent pour cent, de vivre pour et avec quelqu’un qui comptait vraiment. Il aurait su ce que s’était que l’amour. Il aurait vécut une fois au moins.
Il avait besoin d’être là pour elle parce qu’elle était sa vie, son addiction, sa drogue, son âme sœur, son amour. Elle était tout pour elle. Il avait ce besoin viscérale de la protégée, de prendre soin d’elle, d’être présent lorsqu’elle souffrait, de savoir l’aimer quand il le fallait. Mais il aurait du savoir qu’avec Sara rien n’était jamais facile. Il voulait la protéger de ce qu’il avait entendu et vu cette nuit là, il ne voulait pas qu’elle vive avec ce poids dans son esprit, il ne voulait tout simplement pas que les paroles de Giovanni la blesse comme il avait été lui-même blesser cette nuit. Il ne voulait pas la voir souffrir, il n’aurait pu l’accepter, pas parce qu’il avait eut le besoin maladif de s’épancher sur ce qu’il avait vécut quelques heures plus tôt. Il avait besoin de prendre soin d’elle, de ne pas penser, de ne pas dormir, il avait besoin d’elle comme un capitaine aurait eut besoin d’un port d’ancrage en pleine tempête. Mais il aurait du se douter que par amour pour lui, elle ne pourrait le laisser se taire, et faire passer sa douleur en second. Il aurait du s’en douter. Il avait ressentit tellement fort sa peur, son désir, son besoin de le sentir en vie lors de leur étreinte sous l’eau brûlante de la douche qui avait nettoyé le corps souillé de Julian, qu’il aurait du savoir qu’elle aurait besoin de l’aider. Mais il n’avait pas prévu pareil réaction, il était encore trop aveugler pour réfléchir correctement à cela. Il se surestimait, il surestimait sa capacité a surmonté seul cette épreuve, il surestimait son self contrôle après une pareil épreuve, il surestimait ses forces, son courage, sa détermination, il surestimait son esprit saturé par dix ans de compartimentation. La marmite était pleine, et il avait bien l’impression que peut être cette fois elle allait explosée. Il avait perdu le contrôle de ses émotions lorsqu’elle avait insisté pour qu’il se confie, qu’il lui parle, il avait explosé parce que dans sa remarque il avait eut l’impression d’être mit au pied du mur, soit il parlait, soit il n’obtenait plus rien d’elle. Il savait bien sur que c’était son esprit qui avait mal interprété ce qu’elle disait, il savait aussi qu’elle n’était pas ainsi, qu’elle ne lui ferrait jamais de chantage à l’affection. Mais voila il sentait sa méticuleuse organisation mentale explosée, il sentait qu’il perdait le contrôle. Qu’il avait beau pouvoir être fort, il ne pourrait contenir cette affaire dans une boite, c’était trop gros, trop douleur, trop récent. Il ne pouvait s’empêcher de penser que cela aurait pu être lui, Sara, Calypso, Athalia, Leandro, Karyn, Nate à la place de Giovanni, ils auraient tous pu mourir cette nuit. Et pourtant seul Giovanni était mort, et lui, Julian, la plus grande déception de sa vie, avait vu l’aube naître et laissez place à un nouveau jour alors qu’il faisait l’amour à sa compagne. Qu’avait-il fait pour mériter d’être encore en vie ? Quel monstre était-il pour se réjouir que son âme sœur, ses sœurs, son frère d’adoption, son ami, sa compagne de cigarette matinale soient encore en vie alors que son grand-père avait payé de sa vie cette soirée ? Il essayait vainement de convaincre Sara de sa bonne santé, de son état mental correct mais elle n’était pas dupe. Elle le connaissait trop, elle savait comment il fonctionnait, elle lisait en lui comme dans un livre ouvert, d’ordinaire il l’aimait pour cela, mais aujourd’hui il aurait aimé être opaque afin qu’elle ne souffre pas. Qu’elle n’insiste pas et qu’il n’eut pas à la repousser de peur de craquer à nouveau.
Il n’avait pas été agressif, si froid, sa voix était calme, trop calme peut être, il tentait de se protéger et de la protéger elle aussi. Mais en procédant ainsi il savait qu’il la blessait, qu’elle souffrait d’être repousser, de le voir se verrouiller de la sorte à son contact, et puis brusquement il s’était emporté, sa voix avait vibré de colère, de rage aussi, il s’était dégagé de son étreinte avec autant de douceur qu’il avait pu trouver en lui. Elle n’avait pas cherché à le retenir dans un premier temps, elle avait ramené le drap contre elle alors que Julian, nu, s’asseyait le plus loin possible au bord du lit, cherchant à faire taire ses sentiments en lui, cette colère, ses deux poings plaqués sur ses tempes. Et puis elle avait parlé à nouveau après un long silence, il sentait la peur dans sa voix, la crainte, il se détestait pour lui avoir fait peur, pour s’être emporté alors qu’il voulait la préserver. Elle posait les questions justes pourtant sa voix tremblait, elle avait raison, il ne pourrait pas rester éveiller indéfiniment, elle avait raison aussi il n’allait pas bien, mais elle se trompait il n’en avait pas honte, il agissait seulement comme il le devait. Il savait qu’elle cherchait à l’aider, et lorsque ses doigts hésitants se posèrent dans son dos il cru sentir quelque chose se fissurer dans son esprit, ses mains remontèrent le long de son dos, son corps se rapprocha du sien, et doucement elle lui fit lâcher prise sur ses mains, elle les ramena doucement contre le matelas. « Je t'aime, Julian... Je t'aime quand ça va bien, mais aussi quand ça va mal... Je ne peux pas m'empêcher de t'aimer, et tu ne pourras pas m'empêcher de t'aimer... » Il savait tout cela, mais la culpabilité la rongerait comme un poison, il la connaissait si bien, il savait que son aveu sur les propos de Giovanni la ferrait se sentir responsable, responsable de la douleur de son amant. Il frissonna lorsque ses lèvres se posèrent dans sa nuque, à nouveau quelque chose remua en lui, quelque chose qui se fendillait doucement. « Laisse-moi te soulager un peu... Ne t'enferme pas tout seul dans ta tête, laisse-moi y entrer avec toi... » Il se retourna doucement, elle semblait si loin alors qu’elle n’était qu’à quelques centimètres de lui, mais c’était déjà des centimètres de trop. Les larmes perlaient dans les grands yeux couleur océan de Julian, il avait tellement mal, mais il avait aussi tellement peur de la perdre, de la détruire par son aveu, il ne pouvait pas parler, s’il craquait il n’arrêterait plus, il devait être fort pour sa famille.
« Pardonne-moi… Je t’en supplie pardonne-moi mon amour… »Murmura t-il doucement d’une voix brisée, rauque, hésitante. Il prit doucement sa main dans la sienne, et l’attira à lui pour se serrer contre elle, blottissant sa tête dans son épaule alors que les larmes roulaient doucement sur ses joues. « Je ne peux pas en parler… Je ne peux pas Sara… Ca fait trop mal. Elles ont besoin de moi… Je ne peux pas craquer, pas maintenant… Je t’en supplie ne me force pas à parler je t’en supplie Sara… »ajouta-t-il avec une douleur palpable dans la voix.« Je t’aime… Je t’aime s’il te plait pardonne moi de ne pas pouvoir… De ne pas arriver… »Il caressait doucement son dos de ses mains s’agrippant à elle avec une douceur qui contrastait avec la violence des larmes et de la douleur dans sa voix.« S’il te plait… S’il te plait… »Il embrassa doucement la peau de son cou, cherchant vainement à retrouver ce flot de vitalité qu’il avait ressentit en lui faisant l’amour, cherchant la force de ne pas se noyer à nouveau, de ne pas craquer.« Aide-moi par ta présence, par ton amour… Reste avec moi… Je t’en supplie ne part pas… »
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Sam 13 Juin - 5:38
Une chambre ! Quelle soit vêtue de deuil et de misère, ou capitonnée de soie et d'or, n'est-ce pas toujours le sanctuaire secret où se déroule le plus intime des vies ? Flor des Dunes - Et les feuilles tombent.
Cette chambre avait été leur refuge, leur repaire, leur endroit à eux. Avant Julian aucun homme n'avait jamais dormis entre ces draps, aucun n'avait eu ni l'audace ni la chance de s'approprier les lieux, personne n'avait marqué de son empreinte les murs de cette pièce. Lui, lui était tellement différent. Il était parvenu à tellement de choses que Sara jugeait impossibles... impensables... Et tout c'était fait le plus naturellement du monde. "Je... Je peux rester un peu ?". Quelques mots glissés à son oreille la première fois qu'il avait pénétré dans le sanctuaire secret de Sara. Oui, il avait pu rester un peu, et même plus qu'un peu puisqu'elle s'était agrippée à lui jusqu'au petit matin de peur qu'il ne s'envole pendant son sommeil. Cette nuit là, elle n'avait pas trouvé choquant qu'il reste avec elle, pas plus qu'elle ne l'avait sentit l'envahir au court des mois écoulés. Il était à sa place, plus que nul autre, peut être même plus que Sara elle-même. Des fois elle avait même l'impression de pénétrer dans l'antre de Julian lorsqu'elle devait enjamber ses vêtements gisants sur le sol, lorsqu'elle retrouvait son livre du moment entre les draps, ou qu'elle trouvait des numéros de téléphone, parfois même des partitions complètes griffonnée à la va vite sur son exemplaire de "Vogue" sur la table de chevet. Mais loin de la déranger, tout cela lui plaisait, voir même l'amusait. Pour la première fois de sa vie, elle aimait sentir une autre présence que la sienne en ces lieux. Et plus que n'importe où dans l'appartement, c'était dans cette chambre, dans cet écrin d'intimité que leur couple était le plus palpable... Peut être aussi parce que c'était ici qu'ils passaient le plus clair de leur temps. Ils y dormaient, ils y faisaient l'amour, ils y mangeaient aussi, parfois, et souvent, ils n'y faisaient rien d'autre que d'y être. Juste elle et lui, ensemble, dans ce grand lit, chacun vacant à ses propres occupations, l'un téléphonant, l'autre lisant, mais sans jamais se perdre de vue, sans jamais parvenir à ne pas se toucher, se cajoler. Juste une main, égarée dans ses cheveux à lui. Juste une jambe, s'enroulant délicatement autour de la sienne à elle. Juste des doigts, pianotant une mélodie imaginaire sur son dos à elle. Juste des lèvres, s'arrimant sans trop y prêter attention, sur son épaule à lui. "Fusionnel", c'était le terme qui revenait le plus souvent lorsqu'on les surprenait ainsi, et c'était surement ce qui se rapprochait le plus justement de la vérité. Ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre, Sara ne pouvait pas se passer de lui. Et même lorsqu'elle ne se trouvait qu'à quelques centimètres de son compagnon, elle avait besoin de son sens du toucher. L'ouïe, l'odorat et la vue ne lui suffisaient pas, elle avait besoin du goût aussi pour satisfaire sa soif de lui. Jamais, Ô grand jamais, cette pièce n'avait été le témoin d'autant de... Bonheur ? Non, c'était plus que ça ! D'amour ? Non, encore plus ! De joie ? Non, trop restrictif ! De banalités amoureuses... Oui, c'était ça ! Une sorte de normalité dégoulinante de bons sentiments et de tendresse qui aurait écoeuré le petit coeur de pierre de la jeune héritière quelques mois plus tôt, et qui, pourtant, aujourd'hui, lançait sa chaussure à la tronche de premier qui viendrait critiquer ce fait en passant la tête par l'embrasure de la porte de la chambre. Pourtant, là, en cet instant, ce n'était pas vraiment la joie et la sérénité qui se propageaient entre ces quatre murs... Et ça, personne n'aurait pu le prévoir.
Il n'était plus l'homme fort et tendre dont elle était tombée amoureuse. Il n'avait plus rien du Julian sûr de lui qui s'amusait à la taquiner sur ses petits travers. Biensûr elle l'avait déjà vu vulnérable, elle avait déjà perçu ses failles et ce côté fragile de lui, mais jamais à ce point, jamais avec tant de violence. Est-ce qu'elle l'aimait moins pour autant ? Non, elle l'aimait encore plus fort, chose qu'elle n'aurait jamais cru possible, ni envisageable. Elle ressentait le besoin de tout partager avec lui, les joies comme les peines, surtout les peines car c'était dans ces moments-là où il avait le plus besoin d'elle. Jamais elle n'aurait pu envisager de ne pas se porter à son secours, elle avait besoin de lui, même lorsqu'il était dans cet état, si brisable. Elle avait peur de le toucher et de le surprendre s'effriter entre ses doigts. Il était comme à vif, une plaie béante que le moindre frôlement ferait hurler de douleur. Elle aurait voulu qu'il lui parle, qu'il se déleste un peu de son fardeau et repartisse le poids entre eux deux, elle était là pour ça, elle ne désirait que ça, elle aurait tellement aimé ça ! C'était étrange comme sentiment, ce besoin de lui voler sa peine, ce besoin de souffrir à sa place, comme si elle lui enviait sa peine, comme si elle jalousait son état, comme si elle ne concevait pas d'être vivant si lui ne l'était pas. Certes elle souffrait, oui elle s'inquiétait, oui elle se serait rendu compte qu'elle avait besoin de soutient si seulement elle s'était attardée sur le sujet, mais elle n'avait rien comparé à son amour. Alors elle s'oubliait, elle disparaissait totalement dans le seul but de devenir ce soutient dont il avait besoin. Elle ne savait pas très bien comment s'y prendre, aussi ne réfléchissait-elle pas avant d'agir ou de dire. Elle suivait son instinct, ce même instinct qui l'avait conduit jusqu'à lui dans cette grande prairie sous les lueurs violentes des projecteurs de fortune, puis dans ce bal où malgré son masque elle avait su le reconnaitre, sur ce toit où ses pieds avaient décidés d'eux même de le suivre, puis dans les rues de Rome où elle avait erré longtemps avant de le trouver enfin. Rome, cité immense grouillante de ruelles, d'impasses, de cul de sac, combien y avait-il de chance de retrouver quelqu'un dans ce méandre, dans ce labyrinthe plusieurs fois centenaire ? Aucune, et pourtant... Il y avait ce lien entre eux, un fil invisible que même eux avaient tenté pendant longtemps d'ignorer, mais qui était bel et bien réel. Elle en était persuadée, il lui suffisait de fermer les yeux et d'avancer en laissant ses pas la conduire jusqu'à lui. Elle n'avait besoin de rien d'autre... Au milieu d'une foule il serait le seul visage perceptible, il serait la seule âme scintillante dans une nuée d'ombre sombre... Et si elle était venue au monde juste pour être là, ici et maintenant, auprès de lui, ses doigts posés sur ses poings, l'obligeant à baisser sa garde, à rendre les armes à fissurer le masque et a se laisser aller contre elle ? Et si elle était venue au monde juste pour ce moment-là ?
Elle avait voulu qu'il parle, elle avait voulu qu'il exorcise son mal en mettant des mots dessus. Le Diable fait moins peur sitôt qu'il devient "Diable", pourquoi en serait-il autrement avec une douleur ? Elle avait insisté, malgré ses nombreux refus, elle avait voulu lui forcer la main, au point qu'il avait fini par se braquer. Il s'était échappé de l'étreinte de son corps, et s'était éloigné d'elle en laissant entendre l'étendue de sa colère. Elle se doutait qu'il n'était pas en colère contre elle, mais surement contre lui-même, seulement elle ne souhaitait pas le brusquer à nouveau, elle avait bien trop peur de ses réactions. Pas de cette rage qui couvait en lui, mais de cette apathie dans laquelle elle l'avait trouvé. Elle ne voulait plus jamais le revoir ainsi. Elle préférait sa colère, sa violence, tout plutôt que cette absence de réaction et de vie. Son corps avait hésité avant de s'approcher du sien. Elle avait laissé sa voix, ses mots tester le terrain, chercher ses réactions... Il n'avait rien fait, rien dit, pas un seul mouvement. Peut être avait-elle tort de s'approcher de la sorte, mais elle ne savait faire autrement, elle ne pouvait lutter contre ce besoin de l'entourer de toute la force de sa tendresse afin de l'aider à supporter ce mal être qui le rongeait de l'intérieur. Elle avait conscience de n'être qu'un baume temporaire, un baume qui n'agissait qu'en surface sans apaiser sa douleur profonde, mais il ne voulait pas s'en ouvrir à elle, il se refusait à la laisser entrer dans sa tête et a se retrouver en face à face avec les démons qui le hantaient. Pourtant elle ne baissait pas les bras, elle essayait et essayait encore, le suppliant presque de la laisser entrer avec lui dans la douleur... C'est au moment où elle se recula, après avoir déposé un bref baiser dans sa nuque, qu'il se décida enfin à réagir. Il ne fit pas grand chose, il se contenta de lui faire face, se tournant lentement vers elle... Ce n'était rien, et pourtant c'était énorme. Il lui laissait entrevoir l'étendue de sa détresse de part ces larmes muettes qui venaient inonder ses paupières lourdes. Sara tenta de masquer sa surprise, en vain, elle ne s'attendait pas à ça... Elle s'attendait à le voir exploser ou au contraire se renfermer, mais pas à ça... Elle ne sut quoi faire, restant immobile, incapable du moindre mouvement. "Pardonne-moi... Je t'en supplie pardonne-moi mon amour..." sa voix était si fragile, presque autant que son corps. Elle ne comprenait pas cette demande, mais elle ne cherchait pas à la comprendre non plus, elle voulait juste qu'il vienne contre elle, elle voulait juste sécher ses larmes de ses lèvres, calmer sa peine de ses bras, éteindre sa détresse par son amour... Il vint chercher sa main, puis l'attira contre lui, juste à l'instant où des perles salées, comme en échos à celles de Julian, venaient rouler sur les joues rosies de la jeune femme. Elle clos ses paupières avec force tandis qu'il se plaquait contre elle, enfouissant son visage contre son épaule, trempant la chemise de ces larmes qui redoublaient. "Je ne peux pas en parler... Je ne peux pas Sara... Ça fait trop mal. Elles ont besoin de moi... Je ne peux pas craquer, pas maintenant... Je t'en supplie ne me force pas à parler, je t'en supplie Sara..." Elle pinçait ses lèvres, empêchant ses sanglots de devenir trop sonores, elle le serrait contre elle, passant ses mains contre son dos, sa nuque, ses cheveux, ne cherchant rien d'autres qu'à lui témoigner de sa présence, oubliant le reste, oubliant sa propre douleur de le contempler ainsi... Elles avaient besoin de lui... Sara ne pouvait ignorer à qui il faisait allusion... Ses cousines, ses soeurs... Ainsi, même dans un moment comme celui-ci, il pensait à ses responsabilités... "Je t'aime... Je t'aime s'il te plait pardonne-moi de ne pas pouvoir... De ne pas arriver...". Comme une douce incantation, comme une mère berçant son enfant, elle murmurait lentement un "chuuuuuuuut", tout en tentant de l'apaiser, tout en cherchant à ce qu'il ne se sente plus coupable de tous les maux de l'Univers. "S'il te plait... S'il te plait...." répétait-il en boucle, tout en venant chercher la peau de son cou du bout des lèvres. Elle le serrait de plus en plus fort contre elle, si elle avait pu lui faire une place a l'intérieur de son propre corps elle l'aurait probablement fait tant son besoin de le protéger était violent. Quelqu'un serait entré dans la chambre en cet instant, qu'elle aurait très probablement montré les crocs en soufflant comme une chatte sauvage protégeant ce qu'elle a de plus précieux. "Aide-moi par ta présence, par ton amour... Reste avec moi... Je t'en supplie ne part pas..." Les larmes de la jeune femme redoublèrent, tout comme son besoin de les lui cacher. Elle ne voulait pas qu'il puisse voir l'effet que ses mots produisaient sur elle, elle ne le voulait surtout pas. Il cherchait bien trop à la protéger, il ne l'aurait pas supporter et se serait refermé comme une huitre... Elle avait mal, mais elle en avait besoin... Un douloureux paradoxe qu'elle n'était pas prête a abandonner.
- Viens... Murmura-t-elle doucement tout en l'entrainant une nouvelle fois avec elle contre le matelas. Elle ne lui laissait pas le loisir de sortir de son cou, elle ne voulait pas qu'il bouge de sa position contre elle, juste qu'il la suive plus profondément dans le lit. Alors, seulement, elle se laissa aller doucement contre les oreillers, à moitié allongée, à moitié assise, hébergeant l'homme qu'elle aimait contre son corps, son visage toujours ancré dans son cou, tandis que le reste de son être se confondait avec le sien dans l'espace entre ses jambes. Je ne partirais pas, Julian... Tu m'entends ? Jamais... Doucement elle ramena le drap sur lui, puis resserra l'étreinte de ses cuisses contre le corps recroqueviller de son homme brisé, de son animal aux abois. Un de ses bras s'enroula autour de ses épaules et son buste tandis que l'autre occupait le reste de peau disponible et que sa main se posait dans cette nuque, cherchant à le rapprocher encore plus d'elle. Je suis tienne, je suis à toi... Je suis toi, je suis chacune de tes respirations, je suis chaque parcelle de ta peau, chacun des battements de ton coeur, chacune de tes larmes... Partout où tu seras, je serais... Elle parlait doucement, penchant ses lèvres jusqu'à son oreille, calme, douce, et vibrante de sincérité, alors que des larmes souillaient toujours le rose de ses joues... Souviens-toi, mon amour "Plus jamais"... Partout où tu iras, j'irais... Sa voix basse et la force de son discours camouflait la faiblesse de son être... Sa joue se posa doucement contre sa tête, laissant ses mèches de cheveux venir jouer lentement dans les longs sillons de larmes qui commençaient tout juste à se tarir, tandis que sa voix, tel un murmure, entonnait une mélodie rien que pour lui...
"Happiness was just outside my window. I thought it'd crash blowing eighty miles an hour, but happiness is a little more like knocking on your door, you just let it in. Happiness feels a lot like sorrow. Let it be, you can't make it come or go. But you're gone, not for good but for now, and gone for now feels a lot like gone for good. Happiness is a firecracker sitting on my headboard..."
Ses doigts ne cessaient de caresser délicatement sa nuque offerte... Elle avait sentit les sanglots cesser, et à présent, alors que la fatigue la gagnait de plus en plus, elle notait la respiration calme et de plus en plus profonde de Julian... Un bref sourire étira ses lèvres lorsqu'elle prit conscience qu'elle était enfin parvenue à l'endormir, puis ses paupières bien trop lourdes s'abattirent sur ses yeux d'émeraudes... J'ai eu tellement peur de te perdre... J'ai cru me perdre aussi... Ne t'éloignes plus de moi... "Plus jamais"... sa voix, faible écho de ses pensées endormies n'était plus qu'un souffle, tandis que, déjà, les brumes de Morphée l'entouraient, l'attrapaient, la happaient, jusqu'à ce qu'elle y sombre avec l'espoir idiot d'y retrouver l'homme qu'elle s'était promis de ne plus jamais quitter... pas même dans ses songes...
Le deuil est une convalescence. Le repos de l'être absent devient notre propre repos. Il y a de la contagion dans la mort. Robert Baillie
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Dim 14 Juin - 22:28
On croit tout savoir sur les gosses de riches, tout du moins tout ce qu’il y a savoir sur leur vie. Qui n’a jamais ouvert un tabloïd pour suivre les trépidantes aventures de Paris Hilton et de sa conquête du jour ? Qui n’a jamais suivit la carrière d’une fille riche ? Qui ne s’est jamais dit « J’aimerais être à leur place ». Dans le plus part des cas vous connaissez quelqu’un dont le compte en banque est mille fois plus garnit que le votre, ou avez un jour rencontrez une personne dont le père était capable de lui payé une maison dont la superficie égale celle d’un stade de football. On croit tout savoir sur les gosses de riches. La plus part de ses filles ont un sourire à renvoyé les rayons du soleil au rang de simple ampoule allogène, leurs chevelures quelques soit sa couleur d’origine est le plus souvent éclairé par un léger balayage et jamais vous ne verrez un épis sur le jolie tête de gamine pourrie jusqu'à la moelle, leur vocabulaire est toujours très soignée en société il en est d’un tout autre cas dans l’intimité, elles portent les vêtements les plus chers et les plus griffés du moment, leur garde robe est un mélange harmonieux de Prada, Versace, Chanel, D&G, Dior et j’en passe, il en est de même pour les garçons, toujours bien habillé, de vêtement griffé d’une façon plus ou moins subtile, leur sourire égale en brillance celui de ses dames, et ils sont toujours polie et propre sur eux. Quelque soit la situation ses supers héritiers savent garder la tête haute. Une chose est bien avec les gens riches, ils sont très heureux de vous expliquez d’où leur vienne cet argent, dans la plus part des cas ce sont des héritiers ils n’ont donc qu’a attendre leur 21 ans pour touché le pactoles où un peu plus long le décès de leurs géniteurs, dans des cas plus rares ils ont acquis leur fortune à la force du poignet, en travaillant durement pour réussir, qu’ils soient mania du pétrole, chanteur à succès ou autre, en tout cas d’une simple demande ils vous narrent avec fierté l’histoire de celui qui fait sa fortune, ou bien de la chanson qui l’avait révélé. Mais il y a toujours un revère à la médaille, leur vie n’est pas une succession d’évènement heureux. La plus part d’entre eux finissent un jour dans un centre de désintoxication, pardon un spa ou un centre de remise en forme, pour tout un tas de raison différente : excès d’alcool lors des soirées mondaines, drogue, comportement destructeurs…. II était beau, il avait une dentition parfaite, une joie de vivre communicative, il rayonnait tel le parfait petit fils qu’il était. Et puis un jour tout changea. Julian Spinelli était un héritier comme les autres, il faisait la fête, s’était drogué pendant un temps, fumait, avait une vie plus active la nuit que le jour. Il était le célibataire le plus côté de la ville, le fiancé idéal, le stéréotype même du bel italien. Mais la vie avait beau l’avoir préparé un jour à la succession de son grand père, jamais il n’avait pensé qu’il prendrait la relève de son grand père dans si tragique circonstance. Il avait crut avoir encore une dizaine d’année devant lui, moins peut être, il avait aussi crut que son grand père finirait par lui pardonner d’avoir succombé au charme de la fille de son ennemi politique. Il pensait avoir du temps, beaucoup de temps. Mais un homme, un unique homme lui avait volé ces précieuses années durant lesquels petit à petit il aurait réussit à s’imposer comme l’héritier légitime de son grand père. On croit tout savoir des fils et des filles de riches, on croit que leur vie est rose, qu’ils n’ont aucun problème, mais ce qu’on ignore c’est qu’un jour, leur vie a basculé, les précipitant dans un univers différent auquel aucun d’eux n’a été préparé. Chacun d’eux à ses démons. Leur vie n’est en fait pas si différente de la notre. La fortune de sa famille n’avait pas su préserver Julian du décès de son grand père, n’avait pas su l’aider à faire son deuil. Il était aujourd’hui un homme comme les autres, un jeune homme de vingt quatre ans dont le grand père venait d’être assassiné, un jeune homme perdu, désorienté qui venait de perdre l’un des éléments fort de son Univers, un jeune homme qui comme tout être humain allait devoir affronter la perte d’un être cher. Car l’argent ne protège que des ennuis financiers, pas de la douleur, de la peine. Et Julian allait en faire à nouveau la douloureuse expérience aujourd’hui.
[...]
Il courait, il courait depuis des heures, c’était tout du moins l’impression qu’il avait, il courait sans fin, il courait et petit à petit ses forces l’abandonnait, pourtant il ne devait pas arrêter. Il savait que quelque chose d’horrible allait se produire s’il cessait de courir après cet homme qui fonçait sans manifester le moindre signe de fatigue devant lui. Il prenait petit à petit de l’avance tandis que malgré ses efforts les jambes lourdes et paralyser par les crampes de Julian le forçait à ralentir. Il savait qu’il ne devait pas s’arrêter, qu’il devait continuer à courir dans ce dédalle sans fin qu’était les rues de la ville, empêcher cet homme de commettre une atrocité, il savait que quelque d’horrible allait arriver mais que s’il continuait à courir il arriverait à l’empêcher. Et puis soudainement ses pieds butèrent contre quelque chose, il tomba, il voulut arrêter sa chute en tendant ses mains devant lui, mais déjà le décor changeait. Les gens dansaient il surplombait la scène, il entendait les rires, les tintements des coupes de champagnes, les rires, tout tournait, il se trouvait accoudé à la rambarde de la tribune, il se sentait légèrement ivre, tout tournait, il avait ce sentiment d’urgence, comme si quelque chose allait arriver. Une main se posa sur son épaule, une main froide, glacée. Il savait, il savait ce qu’il allait trouver s’il se retournait, il aurait voulu ne pas se retourner, mais ses jambes n’obéissaient pas à son esprit. Il se retourna. Derrière lui pale comme la mort, la poitrine maculée de sang se tenait son grand père, ses yeux étaient voilés par la mort, son souffle dégageait un parfum fétide, la décomposition de son corps était déjà bien avancé. Mais ce qui glaça le plus le jeune homme fut sa voix, cette voix désincarnée, autoritaire, qui s’éleva couvrant le bruit de la fête qui battait son plein, Julian aurait voulut s’éloigner mais Giovanni occupait tout l’espace, bloquant chaque issu, le sang se rependait doucement sur le sol, il savait qu’il rêvait, il le savait, mais pourtant tout semblait tellement vrai.
« Tu m’as laissé mourir… tout est de ta faute Julian… Je te maudis… »Cette voix désincarnée le glaça jusqu'à l’os. Il essaya d’échapper à cette poigne glacée qui lui serrait l’épaule à lui faire mal. Il était incapable de s’échapper.
« Tout est de ta faute Julian… Jamais je n’aurais jamais été là si tu ne m’avais pas humilié… Tu es indigne de porter notre nom… Indigne d’être mon petit fils, indigne d’être mon successeur… Fils de trainé… A présent meurt… » Lentement les mains de son grand père l’agrippèrent à la gorge, Julian voulut se débattre mais derrière lui il n’y avait rien pour lui servir de prise, d’arme, il était prit au piège, il allait mourir.
Giovanni resserra sa prise sur son cou, l’air commençait à lui manquer, Julian n’arrivait plus à respirer, ses poumons restaient désespérément vides, il se débattait mais la poigne de son grand père était trop forte, Julian le savait, Giovanni allait le tuer. Des points noirs apparurent et mouchetèrent sa vision, Julian suffoquait, bientôt tout serait finit. Il avait mal, il ne pouvait plus respirer, il était en train de mourir, d’étouffer, il se débattit une dernière fois, sa dernière image fut celle du visage de Giovanni dévoré par les vers. Et puis ce fut le noir.
[…]
Julian se réveilla en sursaut, sa nuque et son dos ruisselaient d’une sueur poisseuse, ses membres agités de tremblements se débattant encore contre un ennemi imaginaire, encore embrumé par son cauchemar il s’était redresser dans le lit, désorienté, perdu. Il haletait, cherchant à reprendre son souffle, les mains plaquées sur sa gorge comme pour s’assurer que personne ne l’étranglait. Une main froide comparée à sa peau brulante se posa sur son épaule lui arrachant un gémissement apeuré. Il se retourna, cherchant à se dégagé, se débattant faiblement, vulnérable, fragile voulant échapper à l’homme qui quelques minutes plus tôt était en train de le tuer. Mais ce n’était pas Giovanni qui se tenait près de lui le corps luisant de mort, mais Sara, une Sara inquiète au visage alarmé et aux yeux embués de sommeil. Il cessa de se débattre, comprenant lentement que ce n’était qu’un rêve, un horrible cauchemar. Elle su instinctivement qu’il avait besoin de sa présence, de son touché, de sa peau contre la sienne car elle le serra contre lui, l’attirant à nouveau dans une étreinte dans laquelle il semblait se fondre en elle. Il se laissa aller à la chaleur de sa peau, de ses bras. Quelle heure était-il ? Il semblait n’avoir dormit qu’une paire d’heure. Il la serra contre lui se laissant retombé sur le matelas, Sara contre lui, il respirait encore fortement, son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Elle ne disait rien, se contentant d’être là, il respirait son odeur, goûtait sa peau, se pelotonnait contre sa chaleur, cherchant à se prouver que tout cela était bel et bien réel. Qu’il ne rêvait pas, qu’il était de retour dans la réalité. Cela lui avait semblé si réel, les mots de son grand père si juste. La froideur de sa peau, ce sang qui baignait ses pieds, remontait le long de ses jambes. Il n’aspirait qu’a oublié cela. Voila pourquoi il ne voulait pas dormir, il avait su que si ses yeux se fermait il revivrait cette scène encore et encore. Il le savait, pourtant son corps l’avait abandonné, des émotions trop violente alliées à une fatigue physique extrême avait eut raison de lui, de ses forces. Il avait finit par s’endormir bercé par la voix chaude et douce de sa compagne, par son amour infini et son soutient sans failles. Il se rappelait de ses mots, de sa présence, de son amour avant d’être sombrer doucement dans le vide du sommeil. « Je suis tienne, je suis à toi... Je suis toi, je suis chacune de tes respirations, je suis chaque parcelle de ta peau, chacun des battements de ton cœur, chacune de tes larmes... Partout où tu seras, je serais... ». Sa voix douce et chaude avait finit par l’endormir, il s’était endormit apaiser, serein, remplit de la certitude de la trouver à son réveil. Et elle était là. C’était elle qui lui permettait d’oublier, de s’ancrer dans la réalité. Elle était son phare, sa lumière, son guide, elle ne le quitterait jamais, elle serait toujours là. Les brides de son cauchemar affluaient en masse de son esprit encore vulnérable, il embrassa passionnément les lèvres de sa compagne et se laissa porté par une vague de souvenir qu’il avait ici avec elle.
[…]
Elle était assise sérieusement en tailleur au milieu du canapé, le New York times posé en équilibre sur les genoux son stylo à bille dans la main droite, son visage grave témoignait d’une intense concentration, Julian quant à lui jetait négligemment une série de note sur l’exemplaire du mois de Vogue que Sara avait abandonné sur la table du salon. Soudainement elle toussota pour signaler qu’elle désirait lui parlé, perdu dans sa musique le jeune homme mit un moment a émergé, grattant une dernière série d’accord sur sa guitare avant de noté satisfait la suite de notes pour enfin levé la tête vers elle.
« Crustacé des fonds marins en 8 lettres ? - Guêpière »
La réponse avait fusé aussitôt, sortant de ses lèvres avec une facilité déconcertante pour quelqu’un qui composait quelques secondes plutôt ce qui ressemblait à une balade. Appliqué la jeune femme répondit un oui c’est ça et nota lisiblement le mot, l’épelant à voix haute durant son inscription dans les cases.
« Institution politique en douze lettres ? -Missionnaire. »Il souriait un peu plus lorsqu’il reposa sa guitare contre le mur et s’avança pour s’asseoir avec elle sur le canapé du salon, faisant mine de s’intéresser au mot croisés.
« Capitale Française en 5 lettres ? -Boxer. »Il sourit et taquina l’oreille de la jeune femme de ses dents, elle rit le repoussa et chercha une nouvelle définition à lui soumettre.
« Paradis en 7 lettres ? -Orgasme »Il susurra plus bas à son oreille.« A coup sur avec toi… »
« Offre première en 12 lettres ? -Préliminaire »La main de Julian se posa sur les cuisses écartées de la jeune femme assise en tailleur. Elle tourna son regard sombre vers lui et lui vola un baiser.
« Le dernier. Ensemble de mots en 10 lettres ? -Jarretelle »
Elle fixa de longues secondes le journal avant de lâcher avec une petite grimace amusée. « Drôlement cochon ce mot croisé non ? » Elle bazarda le quotidien au loin et se jeta sur ses lèvres avec un air qui ne laissait en rien douter de ses intentions.
[…]
Des bons moments ils en avaient eut, et en aurait encore, tout du moins l’espérait-il, si il pouvait retrouver un rythme de vie normal. Serré contre elle, son corps pressé contre le sien il désirait ardemment que tout redevienne comme avant, qu’il cesse d’avoir mal, d’être hanté par les images de cette nuit. Il voulait être à nouveau cet homme insouciant qui avait tout le temps de se réconcilier avec son grand père, ce frère aimant et serein, cet amant passionné. Naturellement sa main trouva la nuque de la belle pour un baiser plus profond qui le tira des dernières étreintes du sommeil alors que le corps de la jeune femme se serrait plus contre lui. Peut être avait-elle comprit qu’il ne voulait plus dormir, pas tout de suite, elle ne lui demanda pas de quoi il avait rêvé, elle le savait déjà. Il glissa une main sous sa chemise qu’elle portait à même la peau caressant ses seins, son ventre, ses cuisses. Il n’aurait pas du faire cela, il n’aurait pas du avoir envie d’elle comme ça alors qu’il aurait déjà du être rentré chez lui auprès de ses sœurs. Il ne pouvait pas à nouveau lui faire l’amour. Il ne pourrait pas toujours lui faire l’amour pour réglé ses problèmes ? Mais elle était sa drogue, son anti douleur, il aurait aimé se fondre en elle, partager sa douleur et tenter de refermer ses blessures avec elle. Il aurait du réglé ses problèmes par les mots, mais il ne pouvait pas. Il la voulait elle, elle qui était vivante, là, amoureuse de lui. Il la voulait elle parce qu’il l’aimait de tout son corps, de toute son âme, de tout son être, parce qu’elle rendait sa vie vivante. Parce que sans elle il n’était rien, et qu’il lui était impossible de s’éloigner. Parce qu’il l’a voulait pour toujours à ses côtés, lorsqu’elle referma ses cuisses autour de sa taille il la souleva légèrement pour que son visage soit au niveau du sien. Parce que sans elle le monde ne tournait plus rond, n’avait plus de sens… Parce qu’il l’aimait au-delà des mots… Parce qu’elle était sienne et qu’il était sien.
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Dim 14 Juin - 22:28
[…]
Elle s’était endormie, elle s’était enfin endormie après qu’il l’eut lentement et sensuellement massée le dos pour la détendre, chantonnant à voix basse pour elle la mélodie qu’il lui avait composé, elle avait finit par sombrer alors qu’elle se débattait contre le sommeil. Il la regardait dormir depuis plus d’une heure lorsque son téléphone portable vibra et doucement égraina une petite mélodie, il fallait qu’il rentre. Il fallait qu’il s’en aille. Mais il ne pouvait pas la laisser ainsi seule. Il avait passé une chemise en coton, un jean, et un tee-shirt propre, il aurait du être partit depuis plus d’une heure, il était prêt de trois heures déjà. Il avait passé une heure à la regarder à dormir, à mémoriser les courbes de son corps, le grain de sa peau. Elle dormait paisible, ses cheveux tombaient doucement sur son visage, elle murmurait, gigotait un peu, grommelait, le serrait doucement parfois, se blottissant contre lui. Il n’arrivait pas à se résoudre à la réveiller, elle avait besoin de dormir, de se reposer. Doucement il dégagea sa nuque de ses cheveux, déposant de doux baisés dans sa nuque, retraçant la courbe de ses épaules, le chemin vers son oreille, son cou, sa mâchoire. Elle soupira, et tendit instinctivement son visage vers lui, encore endormie, il sourit, apaiser par sa présence, son calme. Il caressa doucement son dos de sa main libre, la réveillant tout en douceur, comme elle avait su l’endormir et l’apaiser après ses « crises ».
« Amore… »Il déposa ses lèvres sur les siennes, doucement, jouant avec ses lèvres tendrement.« Princesse… »Appela t-il à nouveau de sa voix chaude comme du velours, il aimait la réveillé ainsi, en douceur, voir ses yeux doux couleur émeraude s’ouvrir groggy et encore tout ensommeillé. Il aimait la voir au réveil, elle était belle, elle avait l’air d’un ange. « Réveille toi mon cœur… »Elle finit par doucement ouvrir les yeux. « Je vais devoir y aller ma belle… Mais je ne voulais pas partir sans te prévenir… Elles m’attendent, je dois y allé mia Cara… »Une nuit, il avait passé une nuit entière avec elle avant de trouver la force de s’extraire de sa douleur afin d’aller veiller sur sa famille, sur ses sœurs. Il embrassa doucement ses lèvres. Sortant un long étui de sa poche, il lui tendit une boite de bijouterie.« Je comptais te l’offrir plus tard… Lorsque la tension se serait apaisée entre nos familles. Mais je… Je crois que j’ai pris réellement conscience que chaque instants de ma vie je souhaitais le passer avec toi, que je voulais que le monde entier sache que je t’aime… Ouvre-le » Murmura t-il doucement, alors que les doigts fins de la jeune femme se refermait avec une certaine hésitation sur la boite, elle finit par ouvrir le loquet qui tenait fermé l’écrin. « Ce bracelet appartenait à ma grand-mère »Expliqua t-il doucement.« Je l’ai fais resserrer à ta taille… ».Il sortit doucement le bracelet de l’écrin et l’attacha doucement au poignet droit de sa compagne qui contemplait le présent sans rien dire. Julian effleura du bout du doigt chacune des breloques qu’il avait fait ajouter sur la chaine en argent.« Une chaussure de danse pour note première rencontre… Une note de musique pour que tu te souviennes de ma mélodie… Un N pour notre incroyable escapade à Naples… Le 23 pour le jour où tu m’as dis je t’aime… »Il effleura la dernière breloque alors qu’une légère appréhension lui enserrait le cœur il reprit doucement la parole.« Une bague »il respira à fond.« Pour… Parce que je t’aime… et que je… Parce que je t’aime… Et toi et moi ce n’est pas une simple aventure, que c’est nous, que c’est vrai et fort, une bague pour symboliser mon engagement pour toi… »
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 15 Juin - 18:36
Sans le vouloir elle avait finit par sombrer dans les limbes du sommeil. Elle ne voulait pas parce qu'elle avait peur que dans cet état d'inconscience il échappe à sa surveillance. Et s'il avait besoin d'elle ? Et si elle n'était pas là pour lui répondre ? Et s'il se croyait seul et abandonné juste parce qu'elle s'était laissée gagner par la fatigue ? Elle avait lutté pendant longtemps, et avait finalement baissé les bras lorsque Julian s'était lui-même endormie. Elle n'avait pas réussi a se battre, elle n'en avait plus les forces nécessaires. Il lui avait suffit de fermer les yeux pour se retrouver dans l'incapacité de réouvrir les paupières. Elle avait été happée d'un seul coup, comme si le sommeil était là, lourd et pesant, caché derrière ses paupières, n'attendant que l'instant où elle aurait la faiblesse de fermer les yeux.Pourtant il ne s'agissait pas vraiment d'un sommeil réparateur, elle avait l'impression de survoler ses songes, comme si elle ne parvenait pas a sombrer trop profondément pour ne plus penser à rien. Elle était comme consciente de tout ce qui l'environnait, les bruits de la rue, la respiration de Julian, et toutes ces petites choses qui entraient en elle et se voyaient transformer par l'imaginaire de son inconscient. Le moindre bruit devenait violent, menaçant dans l'espace de son crâne. Ses songes n'avaient rien d'apaisant ni de magique, ils étaient froids, angoissants et inhospitalier. Le moindre signe extérieur en provenance de la réalité la ramenerait sur Terre, elle le savait. Il était déjà frustrant de s'être endormie, il l'était encore plus d'avoir conscience de l'être... Aussi lorsque le corps contre le sien se mit a bouger légèrement, presque imperceptiblement, Sara ouvrit les yeux. Elle se faisait l'effet de ne pas avoir dormi, comme si elle n'avait fermé les paupières qu'une toute petite minute, comme si cela ne remontait qu'à une fraction de seconde. Elle jeta un coup d'oeil au réveil qui lui indiqua que les secondes se comptaient plutot en heure, puis reporta son attention sur Julian, entre ses bras, qui bougeait de plus en plus. Elle n'osait le réveiller, espérant que ses songes s'apaiseraient et qu'il pourrait retrouver la quiétude d'un repos mérité... Elle passa doucement ses doigts le long de son front. Il était en sueur. Ses paupières se plissaient avec violence tandis que ses lèvres remuaient dans le vide. Il parlait à quelqu'un, mais les mots se mouraient dans un silence muet. Puis ses mouvements devinrent plus vif, il gémissait tout en remuant, s'extirpant de l'étreinte de ses bras... Sara se redressa dans le lit, restant en retrait, hésitant toujours à intervenir... Sa main se tendit vers lui, l'appelant doucement, lorsqu'il se mit à parler. Cette voix lointaine, ce n'était pas la sienne, elle était trop grave pour être la sienne. C'était comme s'il cherchait a imiter quelqu'un. Sara ramena sa main contre elle, un peu effrayée par ce qu'elle entendait... "maudit", "humilié", "indigne", "trainée"... Puis "meurt !" . Seuls quelques mots lui parvenaient parmi ce marmonnement incessant, mais elle ne savait que trop ce qu'il était entrain de revivre. Car oui, elle s'imaginait qu'il revivait la conversation avec son grand-père, et elle s'imaginait que la "trainée" en question c'était elle... Elle se pinça les lèvres cherchant a faire taire cette douleur sourde qui s'emparait d'elle une nouvelle fois. Il ne fallait pas qu'elle se laisse envahir... Après tout, c'était assez proche de ce qu'elle avait imaginé, elle savait depuis longtemps qu'il n'y avait pas eu de réconciliations entre les deux hommes avant le drame... Brusquement, Julian endormi plaqua ses mains contre sa gorge, se montrant de plus en plus agité, suffoquant.
Était-il possible de mourir de peur ? Si c'était le cas il fallait qu'elle intervienne maintenant, sinon Julian n'allait pas y échapper ! Elle était sur le point d'approcher, de le réveiller de force, même, s'il le fallait, lorsqu'il se redressa droit dans le lit, les yeux grands ouverts, les mains encore plaquées contre sa gorge. Il était en eau, haletant, tremblotant, totalement effrayé... Elle avança vers lui et posa une main sur son épaule, cherchant à lui montrer sa présence sans lui faire d'avantage peur. Pourtant ce simple geste tira un gémissement apeuré à son compagnon, qui se tourna vers elle tout en reculant faiblement sur le matelas... Ce qu'elle lu dans son regard elle espérait ne plus jamais a le revoir. Il venait d'avoir peur, d'avoir peur d'elle ! Il avait été effrayé de la voir... Elle passa de la surprise à la tristesse, de la tristesse à l'inquiétude, alors que lui-même prenait conscience qu'il n'avait rien à craindre de la personne en face de lui. Il lui sembla si faible, si désorienté, si vulnérable, qu'elle n'hésita pas une seule seconde et se jeta contre lui. A genoux sur le matelas, elle lui plaqua le visage contre sa poitrine, et encercla son corps dans une étreinte protectrice. Elle ne soufflait mot, se contentant de le serrer contre elle, de le ramener en position allongée, tout en le capturant entre ses membres. Elle le sentait avide de sa présence autant qu'elle, elle souhaitait le rassurer, l'apaiser tout en cherchant à s'apaiser elle-même, à se faire pardonner d'être celle qu'elle était, et d'avoir mené cette guerre familiale avec lui... Si elle avait été moins égoïste, elle aurait refusé cette situation, elle l'aurait laissé s'envoler, elle l'aurait aimé en silence, à distance... Mais elle n'avait pas été assez forte, elle n'avait pas réussi à l'aimer suffisamment pour lui éviter toutes ces épreuves, et pour lui éviter ce drame. Elle était impardonnable, elle n'était qu'une pauvre gamine à qui on avait jamais rien refusé, qui avait toujours eu tout ce qu'elle voulait. Elle n'était pas habituée à se priver de quoique ce soit... Et elle était incapable de se priver de lui, c'était au-dessus de ses forces... Peut être qu'un jour elle en aurait le courage, mais c'était trop tard maintenant, elle ne pouvait plus lui épargner aucune souffrance... Non, à présent elle devait l'aider a se reconstruire. Ce serait son purgatoire, sa rédemption... Elle le remettrait sur pied, et elle l'aimerait comme jamais il n'aura été aimé dans sa vie, comme personne d'autre n'aura l'audace de l'aimer, et ça n'avait rien d'un réel sacrifice, ça n'en était même pas un, puisque tout ça, il l'avait déjà sans même le demander. Aussi quand les lèvres de Julian vinrent chercher les siennes, elle ne se fit pas prier pour lui offrir ce dont ils avaient tout deux besoin, cet amour, ce désir qui les dévorait de l'intérieur et qui dévorait la ville toute entière, cet amour qui ne laissait personne indifférent. On les aimait, on les détestait, on les enviait, on les jalousait, on les critiquait, on les encourageait, on les détruisait... Elle devait se faire pardonner d'être Sara Giolitti, d'être amoureuse de lui sans mériter tout l'amour qu'il lui portait, d'être cette femme égoïste qui l'avait laissé traverser toutes ces épreuves juste pour elle, uniquement pour son plaisir à elle... Elle avait besoin de se prouver que c'était ce qu'il voulait réellement, et qu'elle n'était pas cette "trainée" manipulatrice... Il fallait qu'il comprenne a quel point elle l'aimait, a quel point il était tout ce qu'elle désirait sur cette Terre, lui et personne d'autre, lui et tout de lui... Elle se retrouva rapidement frissonnante sous ses mains, haletante sous ses baisers, fiévreuse sous son corps plaqué contre le sien... Ses cuisses se resserrent contre son corps, ses doigts allèrent chercher chaque centimètre carré de peau qui aurait pu lui échapper, et ses lèvres goutèrent les siennes jusqu'à ce qu'elle ne soit plus en état que de tenter de se rappeller de respirer afin de rester en vie... Mourir d'avoir trop voulu se sentir vivant, drôle d'ironie... Elle avait un vide a remplir, mais elle ne savait plus s'il s'agissait du sien ou de celui de Julian... A croire qu'ils ne se sentaient entiers qu'en étant à deux.
[...]
Ne pas s'endormir avait été une lutte de chaque instant. Elle était tellement éreintée au point de sentir des courbatures investir chaque partie de son corps comme si elle n'avait plus été qu'un énorme hématome... Le visage contre le torse de son compagnon, elle luttait, décrivant de petits cercles du bout de son index sur son ventre chaud tâchant de se concentrer sur autre chose que ses paupières lourdes et ses membres engourdis... Mais Julian était fourbe, ses doigts encore plus que lui. Doucement, délicatement, il lui massait le dos. Ses mains expertes semblaient agir sur chaque muscle, comme s'il y injectait directement une dose de tranquillisant. Elle ne sentait plus son corps, il dormait déjà, restait son cerveau toujours en ébullition... Il allait devoir redoubler de créativité s'il souhaitait réellement endormir Sara. J'ai déjà précisé qu'il était fourbe ? Oui, parce que là il y mettait toute son âme, à croire que l'endormir était sa mission, sa quête du Graal... Il s'était mis à chantonner à voix basse cette mélodie qu'elle connaissait par cœur à présent. Elle aurait pu la jouer les yeux fermés sur le clavier sans rater une seule note, et pourtant elle l'aimait toujours autant. Elle ne pouvait plus lutter à présent, elle n'y parvenait plus, non pas que Julian soit soporifique, bien au contraire, mais sa voix l'apaisait plus qu'elle n'aurait su le décrire... Rauque, un peu éraillée, tout en douceur et puissance. Elle ne su résister plus longtemps, et pour la deuxième fois se laissa aller dans les bras de Morphée, impuissante face à la fatigue intense qui l'étreignait. Sa voix l'accompagna encore un moment, puis tout ne fut que ténèbres. Rien de très précis, que des impressions, des émotions qui semblaient teinter ses songes, quoiqu'elle fasse. Elle se souvenait que dans un demi sommeil, elle avait bougé et pris conscience de l'absence de ce corps protecteur près du sien, et ses songes étaient immédiatement devenus plus obscures, jusqu'à ce que la présence se refasse sentir, et que ses doigts se resserrent sur ce qui semblait être un tissu. Elle avait conscience de s'être fait la réflexion qu'il était habillé, elle avait trouvé ça étrange, mais trop comateuse elle avait quitté la surface pour rejoindre les profondeurs. C'était étrange de constater que sitôt qu'elle se sentait contre lui, son inconscient revêtait une teinte moins sombre, moins ténébreuse, plus grise que noire, sans pour autant parvenir au blanc d'autrefois. Sa simple présence l'apaisait jusque dans ses songes...
Depuis combien de temps dormait-elle ? Elle n'en avait aucune idée, peut être deux minutes, peut être deux heures, peut être deux jours... Certains auraient dit qu'elle en avait besoin, mais pourtant, elle ne pourrait s'empêcher de s'en vouloir de cette faiblesse alors que Julian avait besoin d'elle. De loin, elle sentit un frisson lui parcourir la nuque, un sentiment de fraîcheur avant celui de la douceur qui se propagea jusque sur ses épaules, puis sa joue, sa gorge, son cou... Chaque baiser la tirait un peu plus vers le haut, la ramenant de plein pied dans la réalité... Son visage se redressa, attendant, espérant que ses lèvres s'y déposent... Ce fut le cas, après un "amore..." tout doux, l'appelant doucement. Son esprit n'était pas encore totalement en éveil, mais ses lèvres répondirent tendrement à ce baiser, avant de gémir doucement lorsqu'il l'appela a nouveau... Se réveiller avait toujours été un véritable parcours du combattant pour Sara, et malgré toute la douceur de Julian, elle ne pouvait se retenir d'opposer une certaine résistance. Pourtant, cette fois-ci, elle ne mit pas longtemps a ouvrir les yeux, ce sentiment d'urgence ne l'ayant pas abandonné pendant son sommeil. "Je vais devoir y aller ma belle..." cette phrase acheva de la réveiller, et le voile de ses yeux s'envola rapidement. L'inquiétude prit la place de tout le reste, elle ne voulait pas qu'il parte. C'était égoïste ? Oui, très certainement, mais elle avait eut tellement peur de le perdre, qu'à présent elle n'envisageait plus de le laisser s'éloigner pas même une petite seconde. "Elles m'attendent, je dois y aller mia Cara...". Évidemment, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Elle se souvenait de la voix d'Athalia, de cette détresse dans son timbre... Elle avait besoin de Julian, et certainement Julian avait besoin d'elle... Il avait besoin de sa famille. Sara avait fait ce qu'elle pouvait, mais elle ne pouvait égaler une famille. Elle se contenta d'hocher mollement la tête avant de réceptionner une nouvelle fois ses lèvres. Lorsqu'il se recula, Sara nota qu'il la fixait avec une pointe d'appréhension, elle fronça les sourcils avant de prendre conscience qu'il tenait quelque chose dans les mains... Une boite, non un écrin qu'elle n'avait pas vu avant tant elle était focalisée sur lui. Il la lui tendait. Doucement Sara se redressa dans le lit, remontant d'une main le drap contre sa poitrine, attrapant ce qu'il lui tendait de l'autre... Elle lui jeta un regard interrogateur, tout en ramenant d'une main stressée ses cheveux en arrière... "Je comptais te l'offrir plus tard... Lorsque la tension se serait apaisée entre nos familles." Et bien, il était optimiste, lui ! Sara caressa le velours de l'écrin, surprise, appréhendant ce qu'elle allait trouver à l'intérieur... Elle avait reçu tellement de présent luxueux de la part de son père, qu'au fil du temps, pour elle, une parure de diamant était devenue synonyme de "Je suis désolé". La forme longiligne témoignait d'un long objet, et elle avait peur... C'était viscéral, elle ne se contrôlait plus, et son cerveau tentait d'élaborer une liste de raisons qui pourrait pousser Julian à s'excuser. Inlassablement "je te quitte" revenait en tête. "Mais je..." elle ferma les yeux s'attendant à l'abandon qui allait venir ensuite. "Je crois que j'ai pris réellement conscience que..." nous deux c'était pas possible ? Trop compliqué ? Trop difficile a gérer ? "... chaque instant de ma vie, je souhaitais le passer..." avec une femme qui ne serait pas une Giolitti et qui ne serait pas une "trainée" aux yeux de ma famille ? "... avec toi..." Hein ?! Ses paupières se rouvrit immédiatement, fixant son regard dans le sien, cherchant à y lire toute la sincérité dont il faisait preuve... Avait-il conscience de la surprise qui pouvait aisément se distinguer dans les yeux de Sara ? "... que je voulais que le monde entier sache que je t'aime..." Le monde entier le savait déjà, ou tout du moins Rome. Que les gens le sache, Sara s'en foutait royalement du moment qu'eux deux le savaient et qu'ils n'en doutaient pas... Sara avait encore douté, elle doutait sans cesse... Pas de lui, mais d'elle-même, et de sa capacité à être la bonne, à être l'élue... Car oui, ils en étaient là, ce n'était plus simplement un amour réciproque, c'était un amour tellement fort, que comme venait de le dire Julian, ils n'envisageaient plus un jour l'un sans l'autre, et ce pour le restant de leur vie...
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 15 Juin - 18:40
"Ouvre-le". Obéissante, Sara ôta le loquet, tiraillée entre curiosité, nervosité et appréhension. Elle connaissait Julian, il avait tendance à s'emporter parfois, a brûler les étapes, et avec les récents événements elle avait peur qu'il soit prit par ce besoin de tout officialiser, ce besoin de se comporter tel qu'il pensait qu'un adulte responsable devait se comporter. La seule chose qui la rassurait était la longueur de la boîte. Ça ne pouvait pas être une bague, Dieu merci ! Mais alors quoi ? L'écrin s'ouvrit dans un grincement qui sembla emplir la pièce tellement le silence y régnait... Un bracelet... A vu d'œil Sara aurait dit de l'or blanc, très travaillé. Cela semblait ancien et luxueux sans pour autant être tape à l'œil, c'était discret, rien d'outrageusement ostentatoire. Lentement la jeune femme passa son index sur les breloques qui s'accrochaient a chaque maillon... "Ce bracelet appartenait à ma grand-mère" expliqua-t-il doucement, tandis que Sara relevait un regard surprit vers lui... Un bijou Spinellien ? La symbolique était forte, très forte, trop forte ? "Je l'ai fais resserrer à ta taille..." Encore un peu endormie, la seule chose qu'elle fut capable de visualiser était une femme avec d'énormes poignets en tenue du début du XXème siècle. Pourquoi ? Aucune idée... C'était toujours comme ça lorsqu'elle stressait, ses idées devenaient cafouilleuses et totalement saugrenue. Julian reprit les choses en main, et face au mutisme de Sara, il ôta le bijoux de son écrin, et le passa délicatement autour du poignet que Sara avait tendu machinalement vers lui. Puis il égraina chacune des breloques que la jeune femme n'avait même pas prit le temps d'examiner attentivement... Mais, là, sous l'index et le voix de Julian, elle prenait conscience de la symbolique de ce qu'il venait de lui offrir. "Notre première rencontre" les images lui revinrent en mémoire, la musique, la danse, lui... "ma mélodie"... Comment pourrait-elle l'oublier ? C'était la première fois qu'on composait quelque chose pour elle, quelque chose de si beau... "notre incroyable escapade à Naples"... Un sourire étira ses lèvres alors qu'elle se remémorait chaque instant passé avec lui, les 4 meilleurs jours de sa vie. "Le 23 pour le jour où tu m'as dis je t'aime..." Elle ne disait rien, pas un mot, se contentant de ressentir les choses pour le moment, s'étonnant qu'il se souvienne de la date précise. Puis il sembla hésiter, s'attardant sur la dernière breloque... Sara fit tourner le bracelet afin de voir de quoi il s'agissait... "Une bague"... Pas n'importe quelle bague ! C'était la miniature d'un solitaire, avec un petit diamant ornant le bijou, le symbole de l'engagement d'un homme envers une femme, et de cette femme envers l'homme sitôt qu'il était accepté. "Pour... Parce que je t'aime... et que je... Parce que je t'aime..." Son hésitation, son problème d'élocution de la part d'un Julian habituellement très à l'aise avec les mots, tira un sourire à Sara, un sourire intérieur, car elle n'était plus capable de la moindre expression sur son visage. "Et toi et moi ce n'est pas une simple aventure, que c'est nous, que c'est vrai et fort, une bague pour symboliser mon engagement pour toi...". Un bijou subtil, symbolique, que Sara était en mesure d'accepter.
Elle avait gardé le silence jusque là, calme, presque léthargique, elle avait été clouée au sol par la surprise puis par les émotions. Mais à présent la vague qui affluait était bien trop puissante pour qu'elle la fasse taire à l'intérieur d'elle-même. Après un dernier regard pour le bijou, elle se jeta au cou de Julian, ses bras se nouant derrière sa nuque, alors que sous la force de son geste, ils tombaient tout deux contre le matelas. Ses lèvres à hauteur de son cou le noyèrent sous une pluie de baisers ivres d'amour, puis remontèrent le long de sa joue, pour finir par rencontrer ses lèvres qu'elle n'épargna pas plus. Elle ne parlait toujours pas, mais sa réponse et sa réaction étaient toutefois très limpide de part ses gestes et l'ivresse de ses baisers. Consciente qu'elle allait finir par l'étouffer, elle se redressa, le laissant allonger entre ses jambes. A cheval sur lui, prenant appui de ses mains contre son torse, elle le contempla avec une moue boudeuse...
- Je... Je n'ai rien pour toi... Annonça-t-elle, confuse de ne rien avoir à lui offrir en échange. Elle n'avait rien prévu. Ce n'était ni noël, ni son anniversaire, et encore moins cette stupide Saint Valentin. C'était ce qu'elle appréciait le plus : un présent sans aucune raison, une envie, une pulsion. Pourquoi n'avait-elle pas eu cette même pulsion, elle ? Elle se serait sentie moins stupidement démunie ! Elle se laissa retomber mollement contre lui, sur le dos, coinçant sa tête contre la sienne, sa nuque se modelant à la forme de son bras écarté. Son corps a moitié sur le sien, elle porta son poignet a hauteur de leurs yeux, faisant tourner le bracelet pour en observer une nouvelle fois les breloque... Notre première rencontre... Son index soulevait délicatement la chaussure de danse... Laquelle ? On a eu tellement de première rencontre, j'ai eu l'impression de te rencontrer chaque fois que je t'ai croisé... La première toute première fois dans ce champs, alors que je maudissais Dario de m'avoir entrainé dans cet endroit tout plein de boue où mes talons s'enfonçaient inlassablement ? Le bal masqué, lorsque même ton masque n'est parvenu a dissimulé ton identité à mes yeux ? Ou bien ce soir-là, sur le toit, lorsque enfin j'ai compris qu'il ne servait a rien d'essayer de t'éviter, que quoique je fasse tu me hanterais ? Sa main libre relâcha le bracelet et alla se faufiler, à l'aveuglette, contre la joue de Julian, la caressant doucement, le revers de ses doigts s'évadant parfois sur ses lèvres. On a fait que danser depuis la première fois, et à chaque nouvelle danse je te redécouvre... On vit en musique... Ajouta-t-elle en ramenant sa main vers le bracelet, le faisant tourner pour arriver jusqu'à la note de musique. La do ré mi fa mi ré si sol. La si do la si. Sol la si sol mi. La do ré mi fa mi ré si sol. La si do si la sol fa sol la. Sol sol sol fa mi ré si sol. La si do si la sol fa sol la. la. Chantonna-t-elle doucement, faisant résonner chaque note de la tonalité qui lui correspondait... Comment veux-tu que je l'oublie ? Oui, elle connaissait son solfège, oui elle avait été capable de nommer chacune des notes composants la mélodie de Julian, la mélodie "S", oui elle savait faire autre chose que "Frère Jacques" au piano, mais avait-il été réellement dupe ? Elle tourna un regard enfantin vers lui, se contorsionnant pour lui offrir un sourire, avant de reprendre sa position, et de faire jouer le bracelet jusqu'à la breloque suivante... Le 23 ? Comment fais-tu pour te souvenir de la date exacte ? J'aurais préféré que tu l'oublies... Heurk, j'ai été tellement... nulle ! Elle ferma les yeux en grimaçant au souvenir de cette dispute dans la limousine, sur le bord de l'autoroute... Je t'ai pas dis "Je t'aime", je t'ai agressé ! Je m'y suis prise comme un manche, tu méritais mieux... Mais je me suis rattrapée depuis... Pas vrai ? Son visage se tourna une nouvelle fois vers lui, redoublant d'ingéniosité pour lui faire face malgré la position, son regard inquiet dans le sien. Elle s'était rattrapée, hein ? A moins que tu aimes te faire traiter de sombre crétin fini ? Ajouta-t-elle dans un sourire timide, tout en lui volant un baiser... Ses doigts aboutirent avec appréhension sur la dernière breloque... La bague... Tu m'as prouvé ton amour de toutes les façons possibles et inimaginables... Je... Je sais qu'on est... spéciaux ?! Pourquoi avait-elle autant de mal à lui parler dès qu'il s'agissait de ses sentiments ? Pourquoi fallait-il qu'elle hésite et bute sur chaque mot ? Tu m'as montré les limites du mot "amour"... Avec toi il semble insuffisant, inapproprié, presque insultant... Il va falloir qu'on invente notre propre mot... Lentement ses regard chercha le sien, un trop plein d'émotion s'empara d'elle, alors que finalement ce fut au tour de ses lèvres de chercher les siennes. Doucement elle se les appropria, les goûtant, les dégustant comme s'il s'agissait de la première fois. Sans cesser de venir sensuellement picorer ses lèvres, elle se fit basculer jusqu'à se retrouver sur lui. Tu sais ce que je préfère en moi ? Demanda-t-elle contre ses lèvres entre deux baisers... Ses lèvres quittèrent les siennes, et son regard s'ancra un instant au sien, avant qu'elle ne se laisse retomber contre lui, enfouissant son visage dans l'espace réconfortant entre son cou et son épaule, cet espace qui semblait avoir été étudié juste pour elle... Toi... souffla-t-elle contre sa peau... Il était une partie d'elle, ou plus vraisemblablement elle était une partie de lui. Elle l'aimait plus que sa propre vie car sans lui sa vie n'aurait plus aucun sens... Elle ferma les yeux, murmura tout doucement un "merci...", avant de resserrer l'étreinte de ses bras autour de lui.
Elle ne voulait plus quitter ses bras, plus jamais. Elle aurait voulu vivre éternellement ainsi, contre lui, sur lui, pendue à son cou, comme le bout de lui qu'elle était... son ombre... sa drogue... Mais il ne pouvait pas rester éternellement entre ses draps, elle le retardait, elle le savait. Elle le sentait tiraillé entre la chaleur réconfortante de son corps et ses lourdes responsabilités auxquelles il ne pourrait, ni ne devait, se soustraire. Elle était égoïste mais pas au point de le laisser retarder encore plus le moment fatidique où il devrait retrouver les siens. Il avait peur, il avait mal à l'avance, mais il ne devait pas flancher, elle ne devait pas le laisser flancher. Elle devait avoir le courage nécessaire pour le laisser s'envoler... - Julian... Sa voix étouffée contre sa peau l'appela doucement après un long moment de silence... Je sais que tu dois y aller... Je sais que ça va être difficile... Je sais aussi que tu me reviendras après, et que je prendrais soin de toi comme je l'ai toujours fait... Je sais que je suis bien souvent impuissante face à tout ce mal en toi... Et j'en reviens pas de ce que je vais dire, mais... Elle souffla un moment, puis a toute vitesse poursuivit... Tu veux que je viennes avec toi ?Ses lèvres se déposèrent rapidement dans le cou de son compagnon, puis elle se redressa, plantant son regard dans le sien afin qu'il ne puisse douter de ses réelles intentions. Je suis sérieuse... J'ai pas envie de te laisser seul, a vrai dire j'ai même la trouille de te laisser seul, je... je veux plus te quitter des yeux... je... j'ai eu trop peur, Julian... Ses lèvres se pincèrent, sa mâchoire se contracta, tandis que son esprit tentait de chasser les images qui avaient afflué en son cerveau la veille au soir... Je sais que c'est pas vraiment ma... ma place, et que je pourrais déranger par ma présence, mais... Je pourrais rester dans la voiture s'il le faut... De toutes manières il va falloir que je me rende a Trastevere... annonça-t-elle tristement. Elle n'avait toujours pas de nouvelles de son père. Elle se doutait qu'elle ne serait probablement pas très bien accueillie, mais elle avait besoin de réponses, elle ne pouvait pas rester ainsi sans savoir... L'inquiétude commençait a la tirailler de toutes parts... Je déteste mon nom ! S'emporta-t-elle brusquement. Si je n'étais pas Giolitti personne ne trouverait rien a redire au fait que je vienne avec toi, au contraire, on trouverait ça normal ! Mais je suis Giolitti, alors ça choque, ça offense ! Merde, pourquoi on peut pas me considérer pour ce que je suis ? Celle qui t'aime... Elle jeta un coup d'œil à son bracelet et s'apaisa immédiatement... Rien de plus... ajouta-t-elle doucement, tristement, les yeux rivés sur le bijou. Son nom faisait d'elle une amoureuse illégitime, une pestiférée dans la demeure Spinelli, pourtant, en ces temps si difficile, Julian avait besoin de tout le soutien possible, y compris le sien... Pourquoi fallait-il que tout soit si compliqué, même par delà la mort de Giovanni ? Surtout par delà sa mort...
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 22 Juin - 0:06
Lorsque Julian pensait à sa vie il voyait s’ouvrir dans son esprit la pièce de Shakespeare Roméo et Juliette, tout y était : l’Italie, les femmes ennemis, les parents qui se haïssaient pour une raison qu’eux seuls connaissait, les deux héritiers amoureux, des familles et des amis qui se déchiraient alors que deux êtres s’aimaient. Lorsqu’il avait fait ses études de Sciences Politique il avait rendu visite à sa cousine sur le campus de la Sorbonne, et parfois lorsqu’il avait quelques heures à tuer entre leur rendez vous, il assistait à deux cours de Littérature. S’il n’avait pas été destiné au Sénat il aurait surement poursuivit des études en lettres, pour le plaisir et par passion. Il lisait beaucoup, du classique, du moderne, de l’ancien, et ce dans les différentes langues qu’il maîtrisait : Italien, Anglais, Allemand, Grec, latin. Aussi aimait-il voir sa vie comme un roman, comme une succession d’évènements suivant une trame précise pour aboutir à une fin précise, un happy end ou un unhappy end en fonction du jeu des protagonistes. Dans Roméo et Juliette l’histoire se terminait mal, l’histoire d’amour, celle des autres personnages, il ne pouvait que voir les similitudes entre l’histoire de Shakespeare et sa propre histoire avec Sara. Ils réunissaient tout les critères : les familles ennemis, les pères qui se haïssaient, l’amour interdit et à présent la passion teinté de noir par la mort. Car oui, le sang avait entaché leur histoire, la mort de Giovanni marquant un tournant, un nouveau chapitre dans leur histoire, un chapitre dramatique dans la vie de Julian, dans le livre de son existence, et pourtant notre jeune héros de vingt quatre ans avait déjà eut son lot de péripéties et de souffrance. La mort de son grand père était une épreuve, une soirée noire qu’il ne pourrait jamais oublier. Il devrait apprendre à vivre avec cela, à survivre avec le poids de sa culpabilité mais pour l’instant il évitait d’y penser et peut être était-ce un tord, mais il ne pouvait se complaire dans sa douleur, il devait penser à Thalie, à Caly, à Livio et Stella, à Dante, et même à Sara. Il devait penser aux autres à ceux qui formaient sa famille, plus tard il s’appesantirait sur sa peine, plus tard. Il aurait du se reposer, poser sa tête sur l’oreiller et dormir, mais il ne pouvait tout simplement pas fermer les yeux de peur de rêver à nouveau, d’empêcher Sara de prendre un peu de repos.
L’endormir n’avait pas été une chose aisée, l’apprentissage du piano avait aiguisé son doigté et sa sensibilité, doucement, lentement presque sensuellement il avait fait courir ses doigts sur son dos. Caressant sa peau comme il aurait effleuré les touches bicolores d’un clavier, massant ses muscles, détendant son corps, accompagnant ses douces caresses du murmure chaud et doux de sa voix égrainant les notes de la mélodie qu’il avait composée pour elle. Doucement le corps de sa belle s’était détendu sous ses doigts, sa respiration s’était ralentie, elle avait sombrée entre les bras de Morphée. Ses doigts avaient continués de courir sur sa peau un long moment tandis qu’il la regardait dormir ses cheveux formant une auréole autour d’elle. Il ne pouvait s’empêcher d’effleurer son visage de ses lèvres, de redessiner la chute de ses reins du bout de ses doigts. Petits moments de contemplation qu’il lui volait lorsqu’elle dormait. Il s’emplissait d’elle, enregistrait le dessin du grain de sa peau, il la connaissait par cœur et pourtant ne se lassait pas de la redécouvrir encore et encore. Il aimait effleurer la cicatrice à la base de son cuir chevelu souvenir d’une des ses aventures enfantines peut être, ou encore le grain de beauté sur la face gauche de son sein droit. Il ne se lassait pas d’elle, au contraire, il désirait l’avoir à ses côtés un peu plus chaque jour. Auprès d’elle il se sentait bien, en sécurité. Bien sur il avait peur de la perdre, il aurait surement toujours peur de la perdre, mais elle était toujours là, et il savait qu’il n’avait pas été le seul à prendre le risque de perdre le contact avec ses proches au nom de leur amour. Son père lui avait tourné le dos un peu plus tôt, quant à sa mère…
[…]
Il était littéralement couvert de cambouis, pas un seul pore de sa peau n’avait été épargné, il était enduit des pieds à la tête de la graisse noirâtre. Foutu carburateur ! Dante s’étant éloigné quelques temps après lui eut expressément demandé du temps il se retrouvait seul dans l’entrepôt, le cœur n’étant pas a travaillé sur l’Aston Martin en solo, il s’était reporter sur la BMW rouge Ferrari de sa cousine qui a en croire les dires de Thalie était « un peu capricieuse » en ce moment. Résultat alors qu’il examinait torse nu, a cause de la chaleur étouffante qui régnait dans l’entrepôt, la voiture de la blonde Spinellienne le carburateur avait recraché sur lui son contenu. Pestant et jurant il s’éloigna du capricieux moteur cherchant à tâtons sur son établit de quoi s’essuyer le visage lorsque quelqu’un se chargea de presser sur ses yeux un vieux morceau de chiffon.
« Un peu capricieuse ? C’est ca que tu appelles, un peu « capricieuse » ?! Tu veux me noyer ou quoi Thalie ?! » Il râlait tout en essuyant son visage, les yeux toujours clos, alors qu’il prononçait le prénom de sa cousine il souleva les paupières, énervé. Sa diatribe s’arrêta nette lorsqu’il vit que ce n’était pas Thalie qui était venu à son secoure, mais qu’il avait en face de lui sa belle mère, Olivia Giolitti. Il savait qui elle était pour l’avoir déjà vu à la une des tabloïdes de la ville, Olivia était une femme incontournable à Rome, de plus Sara tenait en partie de sa mère pour son physique. Il fit un pas en arrière, elle était trop près de lui et il connaissait assez sa réputation pour se méfier, il ne faisait que supposer la raison de sa présence ici mais ne désirait pas prendre de risque.
« Madame Giolitti. »Il cherchait sa chemise des yeux, tant pis pour la magnifique chemise que Sara lui avait offerte, toute la soie du monde ne valait pas de prendre le risque qu’une photo de lui à demi nu en compagnie d’Olivia Giolitti paraisse dans la presse. Il avait fait une scène terrible à Sara pour beaucoup moins que ca la veille lorsqu’il l’avait sortie de prison en compagnie de son bon vieux paternel.
« Olivia »Rectifia t-elle. Elle ne portait pas son alliance nota t-il, quand à sa robe elle ne laissait pas de place au doute concernant la fermeté de ses cuisses et le galbe de ses longues jambes, indécente, c’était le mot pour lé décrire. Elle n’était pas vulgaire, elle avait une classe naturelle qui l’empêchait de sombrer dans la vulgarité, sur toute autre femme cette robe aurait semblée déplacer, pas sur elle.
« Madame Giolitti que venez-vous faire dans mon garage ? » Il insista sur le Madame.
« Directement dans le vif du sujet, comme ton père, n’est ce pas ? »Une ombra passa dans les yeux de l’héritier tandis qu’Olivia souriait.« Très bien comme tu veux, d’ordinaire je préfère un peu plus de préliminaire mais ce doit être la fouge de la jeunesse qui veux cela. »Elle lui tendit une clé USB effleurait doucement en une caresse peu suptile la main de son gendre qui s’empressa de retirer sa main.
« Qu’est ce que c’est ? Pas des photos de votre folle jeunesse j’espère. »
« Non, la maison ne fait pas dans la photographie amateur, plutôt dans le Live… »Annonça t-elle d’une voix douce.« J’ai beau ne pas être une mère, encore moins une épouse je me dois de protéger mes intérêts. »Effleurant du bout de ses doigts le torse de Julian, elle tourna les talons.« La prochaine fois que tu fais le ménage, n’oublie pas de vérifier que ton contact ne vends pas une copie de ce que tu as achetés…. »
La clé était restée au fond de sa poche jusqu'à ce qu’il se fut doucher dans leur appartement, Sara lisant tranquillement son Vogue Italien allongée de tout son long dans le canapé, il s’était installé quelques instants dans le bureau et avait introduit la clé dans le périphérique USB. Il avait eut alors la surprise de voir apparaitre en unique fichier sur le petit outil électronique la photo de Dante et Sara.
[…]
Quant à sa mère son avis sur la question était partagé. Une mère ce n’était pas simplement celle qui vous mettait au monde, une mère se devait d’être là pour vous, une mère c’était une personne comme Stella, pas une Olivia ou une Aurélia. Il n’aurait su donner son avis sur Olivia, mais elle avait blessée Sara et uniquement pour cela il nourrissait envers elle une certaine animosité. Sara… Sa princesse. IL fallait qu’il la quitte mais il angoissait, aucune d’eux n’avait encore eut la confirmation que Giovanni avait été la seule victime… Et si l’un de leur proches n’avaient pas survécut à cette nuit ? Il se détacha doucement de sa compagne, voulant repousser ses idées noires il avait besoin d’une douche. Dans la salle de bain gisait sur le sol leurs vêtements gorgés d’eau et de sang. Tâchant de ne pas penser à ce qu’il faisait, tachant de se détacher de la situation il ramassa les « cadavres » de leur soirée et les fourra dans la machine à laver lançant un cycle de lavage. Il se glissa sous la douche espérant que l’eau noierait sa peine et son angoisse.
[…]
Sa veste était abandonnée sur le canapé du salon, il savait ce qui se trouvait dans la poche de sa doublure de soie. Il passa une main dans ses cheveux encore humide et se laissa choir sur l’assise du canapé la petite boite tapissée de velours dans sa main droite. Il comptait lui offrit plus tard, mais peut être était ce le bon moment. Il allait s’éloigner quelques temps, passer tu temps « chez lui », même si son chez lui c’était cet appartement à présent, elle serait ici, seule ou peut être avec Dario. Il avait le fond de son verre de bourbon. Il posa le verre dans l’évier, la boite sur le comptoir de la musique et entreprit de laver son verre en mâchant énergiquement la gomme qu’il avait dans la bouche. Oui, c’était le bon moment.
[…]
Invité
Invité
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Lun 22 Juin - 0:06
Sa réaction l’avait surprit, la force avec laquelle elle l’avait clouée sur le matelas lui avait tiré un rire joyeux, amusé. Elle avait encore du mal avec les mots, exprimer ses sentiments était encore difficile pour elle, mais au travers de ses baisers, de son corps serré contre le sien, il avait comprit qu’il l’avait touchée, et que cela lui plaisait. Elle était folle, complètement folle de lui surement, ses lèvres ne cessait de le baiser, son cou, sa joue, sa mâchoire et enfin sa bouche subissaient les assauts des deux lèvres pulpeuses de sa compagne. Elle ne parlait pas mais ses gestes parlaient pour elle, elle desserra finalement la prise qu’elle avait sur lui mais ne s’ôta pas pour autant de lui. Il sourit, la position n’était pas pour lui déplaire, elle à califourchon sur lui, les yeux pétillants la moue boudeuse, elle était belle, belle à en damner un saint.
« Tu m’offres déjà suffisamment au quotidien mon amour…. »
Murmura t-il en lui rendant son baiser, il était sous elle, amusé par la situation et heureux de ne pas lire de la peur dans ses yeux couleurs émeraude, elle se laissa roulé sur le dos contre lui, son corps toujours à moitié sur le sien, elle se coula dans le creux de son bras, sa nuque se nichant sur son bras écarté, sa tête rejoignant la sienne. Il sourit et déposa un baiser sur ses cheveux en penchant légèrement la tête vers elle. Il ne pouvait s’empêcher de sourire, dieu qu’il aimait cette femme. Elle jouait avec le bracelet le faisant tourner autour de son poignet, observant les breloques, commentant doucement les explications qu’il lui avait donné. Sa version des choses était romantique et lui rappelait les doux moments passés auprès d’elle.
« Je ma rappel de cette rave… Mais surtout de ta tête quand je t’ai sortit de prison et que l’on a peine pu faire plus de deux pas avant de trouver un motel… Le bal masqué… je n’avais encore jamais eut deux moments de faiblesse avec la même femme… J’aurais du me douter que je tomberais sur toi une troisième fois… J’ai mis du temps à comprendre que je te cherchais…. J’aimerais passer ma vie a composé de la musique pour toi… La musique peut se continuer à l’infini… Toi et moi aussi... »Murmura t-il doucement en pelotonnant sa joue contre la main de sa compagne. Elle se mit doucement à chantonner les notes de la mélodie qu’il avait écrite pour elle. Julian coinça entre ses lèvres les doigts de Sara et les mordilla doucement, tendrement presque. « C’est que madame sait jouer autre chose que frère Jacques… Je suis déçu moi qui croyait que tu aurais toujours besoin que je sois là pour la jouer… »Il la taquinait doucement, jouant avec ses doigts entre ses dents, il finit par la relâcher lorsqu’elle lui demanda comment il faisait pour se rappeler du 23.« On oublie jamais quand la fille que vous aimez vous dit je t’aime… C’est graver là. »Il posa son index sur son front.« Et là. »Sur son cœur cette fois. « Tu n’as pas été nulle Princesse… Maladroite serait plus juste comme terme, on venait d’être secouer toi et moi… Tu étais un brin hystérique Amore… c’était une très belle déclaration parce que même si je le cache j’ai toujours été un brin maso… Un autre mot… Umh… Tu es en train de me dire que je vais devoir faire fonctionner mes neurones lorsque je suis près de toi… Ca me semble difficile Amore… »Alors qu’il allait ajouter une nouvelle stupidité, elle lui coupa la parole en s’appropriant ses lèvres délicatement, goutant et savourant ce baiser, il oublia instantanément sa blague sur le « Jura » ou le Sulian et lui rendit son baiser, perdant sa main dans ses boucles brunes. Elle le remercia doucement, avec des mots qui auraient put sembler anodin voir mièvre mais qui dans sa bouche avait un vrai sens. Il lui rendit son baiser avec douceur, savourant le contact de sa peau et de ses lèvres. Il allait devoir s’en aller, et cette séparation le déchirait.
Sara lui fit alors une étrange proposition, la tête enfouit contre son cou elle murmurait doucement, refusant de quitter le cocon de ses bras. Elle semblait réfléchir à voix haute, et lorsqu’enfin elle lui avoua ce qu’elle avait en tête se fut dans un murmure si rapide qu’il crut avoir mal entendu dans un premier temps. Mais elle continua de parler, confirmant ce qu’il avait crut entendre. Elle voulait venir avec lui. Il se rappelait la promesse qu’elle s’était faite la dernière fois qu’ils avaient mit ensembles les pieds à Trastevere, ne jamais revenir dans la demeure des Spinelli. Et pourtant, aujourd’hui, par amour pour lui elle était prête à prendre le risque d’être jeter dans la fosse aux lions Spinelliens. Il n’en revenait pas. Oh bien sur il avait envisagé de lui demander de venir avec lui, cela serait plus facile de faire face avec elle à ses côtés, il aurait été plus facile pour lui de la savoir en sécurité contre lui qu’à quelques kilomètres de là au cœur de la ville avec un assassin en liberté. Beaucoup plus facile. Toutes autres femmes n’aurait même pas eut à poser cette question, « tu veux que je vienne avec toi ? » s’il était sortit avec une autre sa présence à ses côtés alors qu’il rentrait chez lui n’aurait pas semblé anormale, mais Sara n’était pas n’importe quelle femme, a cause de son nom elle était une paria chez les Spinelli, la mort de Giovanni ne le changerait pas, bien que Julian l’espérait. Il ne désirait pas la quitter, mais il ne voulait pas non plus blesser ses cousines, mais il ne voulait pas être seul face aux reproches que l’on pourrait lui faire. Il avait eut peur cette nuit, peur de les perdre toutes, peur de perdre l’amour de sa vie, sa jumelle, sa petite sœur et sa meilleure amie. Il avait eut une trouille bleu. Il lisait dans son regard, dans l’expression de son visage la même peur, elle avait été terrifié à l’idée que le Spinelli mort ce soit lui… Soudainement elle s’emporta, son nom, elle le détestait, lentement elle exprima à voix haute ce qu’il pensait tout bas depuis qu’elle lui avait fait part de sa demande. Elle voulait être simplement considérée comme celle qui l’aimait, comme rien d’autre, pas comme une Giolitti. Il passa doucement le revers de ses doigts contre la joue de sa compagne, une douce caresse destinée à l’apaiser.
« Je sais que tu m’aimes… A mes yeux tu ne sauras jamais qu’une Giolitti… Il leur faudra encore du temps avant de comprendre, de saisir qui tu es réellement Sara… Aujourd’hui ne serra pas une journée facile pour nous tous, pour les Spinelli, les Giolitti, les Moretto… Je veux que tu viennes avec moi Sara, je te veux a mes côtés à chaque minutes de ma courte vie sur terre, j’ai déjà gâché vingt quatre ans sans toi, c’est vingt quatre ans de trop. Je veux que tu viennes… Mais avant cela, il faut que tu ailles voir ton père… Je sais qu’il t’a blessé cette nuit mon amour, mais je ne pourrais pas t’avoir près de moi tant que tu ne seras pas rassurer sur le sort de ceux que tu aimes… Douche-toi, habille-toi…. Ensuite je t’emmènerais voir ton père… Qu’importe nos noms aujourd’hui, notre haine, notre amour… Ce qui compte c’est que nous soyons vivant, aujourd’hui serra un jour de deuil pour les miens, et ma guérison passe par toi… Je te veux prêt de moi Sara Giolitti… Personne ne touchera à tes cheveux mon amour… Je ne le tôlerais pas. »
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mer 24 Juin - 0:19
Cette scène d'ordinaire totalement anodine semblait presque surréaliste dans le contexte actuel. Sara Giolitti et Julian Spinelli se remémorant les points marquants de leur histoire commune. Un pessimiste aurait pu faire une comparaison avec une sorte d'hommage posthume, tout en argumentant sur le fait que se replonger dans le passé témoigne d'un avenir quelque peu compromis, mais Sara ne se voulait pas pessimiste, et trouvait qu'avec le recul, tout ces souvenirs ne venaient que renforcer son sentiment premier : Elle était faite pour lui. Même si rien ne le laissait supposer, même si tout portait à croire que jamais ils n'auraient dû s'aimer, le fait qu'ils soient aussi fou l'un de l'autre prouvait bien qu'un lien particulier les unissait. Et en cet instant, Sara le rêvait indestructible, ce lien. Julian semblait du même avis qu'elle, lui avouant qu'il souhaitait conjuguer leur histoire à l'infini. Ils avaient l'air si bien, là, si paisibles, dans les bras l'un de l'autre, jouant de caresses délicates, Sara promenant ses doigts sur le visage de son amoureux, Julian en profitant pour les lui mordiller. Qui aurait pu imaginer qu'ils venaient de vivre un drame ? Pourtant ils n'oubliaient pas, ni l'un, ni l'autre, et Sara ne cherchait qu'à retenir le temps qui s'amusait à fuir sans cesse de manière plus rapide, rapprochant de manière constante cette épée de Damoclès au-dessus de leurs têtes. Julian allait devoir partir et Sara ne se sentait pas le courage de le laisser faire. Elle savait qu'il n'avait pas le choix, qu'elle n'avait pas le choix non plus, mais c'était bien plus fort qu'elle, elle ne pouvait envisager d'être éloigné de lui alors qu'elle avait cru le perdre cette nuit. Comme un contre-coup, une angoisse sourde qui revenait en écho et qu'elle revivait sans cesse, une menace latente, elle sentait au fond d'elle-même qu'elle ne pouvait ni ne devait le laisser seul. C'était peut être irrationnel et à la limite de l'hystérie, mais tant pis, elle reprendrait ses esprits le jour suivant s'il le fallait, mais pour l'instant elle en était bien incapable. Elle avait besoin de le voir, de l'entendre, de le toucher pour ne pas sombrer dans la démence. Et c'est dans cet état d'esprit un peu tourmenté que, le visage enfoui dans son cou, elle se proposa de l'accompagner sur le fief Spinellien. Elle s'était jurée de ne jamais y remettre les pieds après l'altercation de la dernière fois, avec la mini-despote, mais tout était différent à présent. Non pas qu'elle soit accueillit les bras grands ouverts, loin de là, mais elle se devait de se faire violence. Les insultes et les insinuations lui importaient bien moins que son besoin d'être auprès de lui. Elle ne voulait pas qu'il pense qu'elle venait de lui faire cette proposition par simple politesse, aussi s'empressa-t-elle de se redresser pour lui faire comprendre l'étendue de son désarroi. Une autre à sa place n'aurait jamais posé la question, elle l'aurait suivi, point. Sauf que Sara se devait de la lui poser, ne souhaitant pas envenimer la situation par sa présence. S'il lui disait non, alors elle respecterait son choix, même si le ton presque suppliant de sa voix témoignait bien du besoin qu'elle avait qu'il dise oui.
Il ne répondait pas, il semblait à la fois surprit et en pleine réflexion, comme si lui aussi tentait de peser le pour et le contre. Il y avait plus de contre que de pour, il faut bien l'avouer, et la raison aurait voulu qu'il dise non, mais est-ce que la raison avait vraiment sa place entre eux, aujourd'hui ? Sara s'emporta, laissant clairement entendre à quel point elle détestait son nom lorsqu'il l'obligeait à ne pas être considérée comme la compagne de Julian, mais comme l'ennemie publique numéro un ! Elle n'avait pourtant jamais rien fait de mal, son seul tort avait toujours été de laisser dire son père lorsqu'il se montrait hargneux envers les Spinelli. Mais pour sa défense, elle n'en connaissait encore aucun à cette époque, et puis c'était son père, alors comment lui donner tort ? Elle ne savait absolument rien du différend qui avait un jour opposé Giolitti et Spinelli, elle savait juste qu'à présent, on lui reprochait, d'un côté comme de l'autre, de ne pas respecter l'animosité de ses aînés. Fuck off les aînés ! Aujourd'hui la seule chose allant avec "Spinelli" c'était "Julian", point barre. "Je sais que tu m'aimes... A mes yeux tu ne sauras jamais qu'une Giolitti..." Julian, promenant doucement un revers de main contre la joue de la brune tentait, vraisemblablement de l'apaiser. "Il leur faudra encore du temps avant de comprendre, de saisir qui tu es réellement, Sara..." Ca sentait le "non", ça, et Sara ne pu s'empêcher de détourner le regard en réprimant une grimace de déception. Elle savait qu'il faudrait du temps aux Spinelli, comme il faudrait du temps aux Giolitti, mais elle n'en avait plus, là ! Ils leur avaient laissé plus de deux mois pour se faire à cette idée, et pourtant... Personne ne cherchait à la connaître, personne ne voulait la connaître, et ce n'était pas avec les conneries de l'Osservatore que les soeurs Spinelli allaient se forger une opinion positive sur elle. "Aujourd'hui ne sera pas une journée facile pour nous tous, pour les Spinelli, les Giolitti, les Moretto..." Sara se pinça les lèvres en repensant à Karyn. Elle ne savait même pas si elle allait bien. Et Paolo ? Pourquoi ne daignait-il pas répondre au téléphone ? Julian avait raison, ce serait une journée difficile pour tous, mais sa priorité à elle c'était lui, et personne d'autre. Toutefois elle n'irait pas contre sa volonté, et celle-ci semblait bien tendre vers le... "Je veux que tu viennes avec moi, Sara." Quoi ? Elle releva un regard surprit vers lui. Ce n'était pas du tout ce qu'elle s'attendait à entendre, mais alors pas du tout ! Et cela devait se voir sur son visage. Il enchaina, lui expliquant que 24 années sans elle étaient des années de trop. Elle n'était pas de cet avis, elle pensait que c'était ces années là qui les avaient préparé à se rencontrer et à s'aimer, mais elle était d'accord sur un point, elle ne voulait plus le quitter d'une semelle. "Je veux que tu viennes... Mais avant cela, il faut que tu ailles voir ton père..." Comment faisait-il pour penser à elle, pour penser à ça dans un moment pareil ? Comment faisait-il pour savoir ce qui la rongeait intérieurement alors qu'elle n'en avait soufflé mot pour ne pas le parasiter avec ses problèmes bien moindres ? "Je sais qu'il t'a blessé cette nuit, mon amour, mais je ne pourrais pas t'avoir près de moi tant que tu ne seras pas rassurée sur le sort de ceux que tu aimes..." Il avait raison, il avait très souvent raison, au grand drame de Sara. "Douche-toi, habille-toi... Ensuite je t'emmènerais voir ton père..." Elle n'en revenait pas. Elle n'y croyait pas. Comment pouvait-il se montrer aussi prévenant envers elle alors que c'était lui qui avait besoin de soutient ? Il allait finir par la faire culpabiliser ! "Personne ne touchera à tes cheveux mon amour... Je ne le tolérais pas." Elle posa son index sur ses lèvres, lui intimant le silence en murmurant un "chuuuuut" avant de lui voler un baiser. C'était à elle de s'occuper de lui, et non le contraire. Il avait beau tenter de se montrer fort, elle le connaissait assez pour ne pas être dupe.
[...]
L'eau de la douche ruisselant sur ses épaules n'avait agit qu'en superficie, réveillant sa peau mais pas son esprit. Elle se sentait encore incroyablement lasse de tout, comme si chacun de ses muscles étaient devenus douloureux, comme si son centre nerveux transmettait les informations au ralentit, elle avait l'impression d'être entourée de formole, engluée dans une pâte anesthésiante qui ralentissait ses mouvements mais pas ses idées noires. C'est pour cette raison, qu'avant même de rejoindre la chambre pour se choisir une tenue, elle s'était rendue à la cuisine dans le but de se shooter au café. Paolo lui avait apprit à se servir de la cafetière, et avec son nouveau statut d'autonome de la Tassimo, elle s'empressa de se remplir un énorme mug, avant de se l'enfiler encore fumant, se brûlant la moitié du palais au passage. Par mesure de précaution, elle s'en fit couler un deuxième, qu'elle absorba tout aussi rapidement. Il ne fallait pas qu'elle traine, ils n'avaient plus le temps pour ça, et elle se doutait bien que "Sara a mit un peu de temps à se préparer" ne serait pas une excuse acceptable pour le clan Spinelli. Aussi s'empressa-t-elle de mettre son mug dans l'évier, sans même prendre la peine de le laver. Excuse bidon pour dire qu'elle n'avait absolument pas envie de faire sa vaisselle. Sauf qu'un détail attira son attention... Sur l'égouttoir reposait un verre, un unique verre. Rien de très chiffonnant à tout ça, si ce n'est le fait que la vaisselle avait été faite la veille et la seule chose susceptible de s'y trouver aurait été un mug, un bol, ou une tasse, enfin bref quelque chose qui aurait servit au petit-déjeuner de Julian. Un verre ? Un verre d'eau peut être ? Suspicieuse, Sara le porta à son nez. Ca puait l'alcool ! Alors c'était ça sa conception du petit-déjeuné ?
- Je te fais couler un café, Julian ? Depuis la cuisine elle haussa la voix, tout en reposant le verre sur l'égoutoir. - Non, non... J'ai besoin de rien. Répondit-il depuis le salon. - Tu as avalé quelque chose au moins ? Insista-t-elle tout en traversant le salon pour rejoindre la chambre, ne manquant pas de lui jeter un coup d'oeil inquisiteur mais discret. - Oui... Pendant que tu dormais, Amore. Ne t'inquiète pas pour moi.
Biensûr que si, elle s'inquiétait ! Il buvait de l'alcool en lieu et place du café, et puis quoi encore ? Des champignons magiques à la place des petites brioches ? Elle ne devait pas l'embêter aujourd'hui, surtout pas, elle devait accepter qu'il déconne un peu aujourd'hui... Si ça se contenait à aujourd'hui.
[...]
Sara T. Giolitti
V.O.X P.O.P.U.L.I
AGE : 24 ans MESSAGES : 1913 ARRIVÉE LE : 01/03/2009 EMPLOI : Pour l'instant je me consacre à ne rien faire. C'est bien aussi. ADRESSE : 25 via s. maria sopra minerva - Parione, Palatin. QUOTE :
"cette fille, c'est un prédateur déguisé en caniche"
AVATAR : kristen stew POINTS : 576
. ARE U IN MY CELLPHONE: STATUT: Marié(e) DISPO POUR UN SUJET ?: pas pour l'instant.
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian] Mer 24 Juin - 0:21
- Avance dans l'allée, s'il te plait...
La voiture venait de s'immobiliser sur le trottoir, à quelques mètre du grand portail annonçant la propriété des Giolitti à Trastevere. Sara ôta sa main de la nuque de Julian, et désigna de l'index la grande allée menant jusqu'aux grilles hautes de plusieurs mètres. Sans vraiment prêter attention à l'expression de surprise teintée de perplexité qui se lisait sur les traits de Julian, elle reposa sa main sur sa nuque, enfouissant doucement ses doigts dans les mèches à la base de celle-ci. Toutefois, le fait qu'il ne redémarre pas, ça, elle ne pouvait l'ignorer... Alors, elle se tourna à demi vers lui, laissant sa main glisser de sa nuque à sa joue.
- Amore... "Où tu vas, je vais."... C'est valable pour toi aussi... Il est hors de question que je te laisse poireauter dehors pendant que je rentre là-dedans... D'un geste dédaigneux elle désigna la demeure qui avait hébergé une partie de son enfance, mais qui n'était à présent, synonyme que de souffrance et de désillusion... C'est fini, on ne se cache plus, Julian. Plus jamais. S'ils ne veulent pas de toi, ici, alors c'est qu'ils ne veulent pas de moi non plus... Elle parlait doucement, tendrement, puis d'un coup ramena ses bras contre elle, les croisant contre sa poitrine dans une attitude trop enfantine pour paraitre vraiment déterminée. On y va ensemble, ou on y va pas du tout !
Pour toute réponse il lui emprunta ses lèvres délicatement, tout en faisant ronronner le moteur de la voiture. Bah voilà ! Il suffisait de demander. Le gravier crissa sous les pneus, alors qu'il roulait au pas, avançant jusqu'au pied métallique, à quelques mètres du portail, qui tenait lieu de micro. Julian baissa la vitre conducteur, et une caméra se mit à se mouvoir dans un grésillement stressant jusqu'à se focaliser sur lui. Ouai, là, pas sûr qu'ils ouvrent le portail. Sara détacha rapidement sa ceinture de sécurité, et s'allongea a demi sur son compagnon pour se faire voir de la vidéo de surveillance. "N'en profite pas !", glissa-t-elle à Julian, plus pour le principe que pour autre chose. Elle tentait d'agir comme tout les jours, histoire de donner un semblant de normalité à une journée qui ne le serait pas. Lorsque les boucles brunes de Sara se mirent a danser en face de la caméra, un petit cri se fit entendre dans le grésillement du micro... "Tosca !! Mademoiselle Giolitti ! Dio mio ! Quelle bénédiction de vous voir !" Sans nul doute possible Francesco le conducteur-cuisinier-homme à tout faire de la famille depuis des siècles.
- Moi aussi je suis heureuse de te voir... Même si techniquement je ne te vois pas vraiment ! Mais ouvre-moi, j'arrive... Annonça-t-elle sur un ton qui se voulait léger, alors qu'en elle montait l'angoisse qu'avait engendré l'homme en se réjouissant autant de la voir. Est-ce que cela voulait dire que Paolo ne leur avait pas dit qu'elle n'avait rien ? Est-ce que ça voulait dire que Paolo n'était pas rentré ? - Mot de passe, Tosca ! Grésilla la voix métallique. - Est-ce bien le moment, Francesco ? Demanda-t-elle avec une pointe d'exaspération dans la voix. - C'est la tradition, voyons ! S'indigna le vieil homme. - Ok ! Ok ! Elle prit une profonde inspiration puis lâcha le fameux mot de passe qui était en vigueur depuis que Sara l'avait instauré il y a de ça des années... Quelle idée stupide, encore ! "Vorstellungskraft ist wichtiger als Wissen."
Francesco sembla satisfait, puisque dans un petit claquement, le portail entama son ouverture. Il fallut attendre un petit moment avant que l'immense maison n'apparaisse de derrière les grilles hautes de l'obstacle. Le chemin de gravier serpentait tel un reptile blanchâtre au milieu d'un parc à la pelouse savamment entretenue. Au loin, les murs clairs de la villa ancestrale qui, d'ordinaire, incitaient au calme et à l'apaisement, provoquèrent en Sara un noeud étroitement serré. Le véhicule redémarra, lentement, comme si Julian pouvait sentir la réticence de sa compagne, comme s'il cherchait à lui offrir ce répit qu'elle espérait tant. Mais même en roulant tout doux, la demeure ne cessait de se rapprocher, et bien vite ce fut un Francesco tout de joie qui se précipita sur le perron, et se jeta sur la portière de Sara pour la lui ouvrir.
- Mademoiselle Giolitti !! Si vous saviez à quel point je suis heureux de vous voir ! Avec Rosa on s'est fait un sang d'encre ! On a pas dormi de la nuit, ha ça non ! On était sur le vieux poste de télévision de la cuisine et on suivait les infos en temps réel ! Rosa était tellement tendue que pour se détendre elle a tricoté toute la nuit... D'ailleurs, vous avez une nouvelle écharpe ! Incroyable l'agilité de cette femme, elle a pas raté une maille malgré tout ! C'était horrible ! On croyait entendre votre nom à chaque fois ! Il faut dire que le présentateur n'arrêtait pas d'énumérer la liste des invités à cette soirée, comme si le fait d'être sans nouvelles de vous ne nous suffisait pas ! L'homme parlait sans s'arrêter, sans discontinuer, sans même prendre le temps de respirer, alors que Sara n'attendait qu'une chose de lui : Qu'il la rassure sur la présence de Paolo... - Stop ! L'arrêta-t-elle en se saisissant de son visage à deux mains... Je sais que ça a du être dur pour vous, mais je suppose que papa vous a rassuré à son retour, non ? C'était ni plus ni moins une manière détournée de se renseigner... - Oui ! Oui ! Évidemment ! Mais il est rentré qu'au petit matin, alors on a eu le temps de s'imaginer le pire ! Et puis il ne s'est pas montré très causant, vous savez... Sara lâcha un soupire de soulagement à peine voilé. - Il est là ? S'empressa-t-elle de demander avant qu'il ne se laisse aller à un nouveau monologue. - Non... annonça-t-il tristement, comme s'il venait enfin de comprendre les motivations réelles de Sara. Il est juste rentré se changer. Il était attendu de toute urgence au Sénat... Vous savez, avec ce qu'il s'est passé, c'est la pagaille là-bas, il faut qu'ils s'organisent... Francesco s'empara des mains de Sara, et ce n'est qu'alors qu'il nota la présence de Julian... Ses lèvres se pincèrent, et il sembla indécis quand à l'attitude a adopter... Oh ?! M. Spinelli... Hum... Veuillez accepter toutes mes condoléances. Un peu maladroit, mais le vieil homme était quelqu'un de bon. Sara se tourna vers Julian, puis s'écarta de Francesco pour rejoindre la voiture. Vous ne restez pas, Tosca ? Demanda-t-il surprit. - Non... Je repasserais, mais pas aujourd'hui. annonça-t-elle en retournant s'asseoir côté passager. - Madame votre mère est à l'étage, vous savez... tenta-t-il de la retenir vainement... - Grand bien lui fasse ! Maugréa-t-elle en claquant sa portière. Puis, se rendant compte que le pauvre homme ne méritait pas sa colère pour si peu, elle abaissa sa vitre. Embrasse Rosa de ma part, et mets-moi l'écharpe de côté... Les nuits sont fraîches en juin... ajouta-t-elle dans un sourire...
[...]
La voiture n'eut qu'a traverser la rue pour atteindre son objectif final : La demeure des Spinelli. Étrange que deux ennemis jurés soient également voisins, comme si les deux n'avaient pu s'empêcher d'avoir continuellement un oeil sur l'autre. De ce côté là, Sara et Julian respectaient la tradition, ils ne se quittaient plus des yeux. Lorsque sa portière s'ouvrit et que Julian lui tendit sa main, Sara n'en menait pas large. Elle avait beau se montrer courageuse et fière, elle perdait de sa superbe dès qu'elle se retrouvait ici. Sa paranoïa lui fit imaginer des rideaux qui se soulevaient et des regards assassins pointés sur elle. Elle était en terrain ennemi, elle était la femme à abattre, et elle s'y rendait de son plein gré... Autant s'ouvrir le bras, et plonger dans un bassin infesté de requins, ça aurait eu le même résultat. Pourtant, elle tenta d'oublier sa peur, et serra la main de Julian dans la sienne... Elle était avec lui. Rien de mal ne pouvait lui arriver tant qu'elle était avec lui. Ce constat n'empêchait pas son coeur de battre la chamade, ni ses mains de devenir moites d'anxiété... "Je suis là pour Julian ! Je suis là pour lui !" ne cessait-elle de se répéter tel un leit-motiv. Ses doigts s'emmêlèrent aux siens. "Je ne suis pas Sara Giolitti, je suis juste Sara !". Sa respiration devint un peu plus sonore. Plus que quelques marches à gravir, plus que quelques pas avant la lourde porte en chêne. Julian frappa trois coups, dont l'écho sembla se répandre dans ton son être comme le gong sonnant le début d'un combat de boxe...
- Quod me non necat me fortiorem facit... Je t'aime... Murmura-t-elle doucement, le yeux rivés sur la porte.
Et le lourd battant s'ouvrit...
End...
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: All is dark, Stars are blind [PV Julian]