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 Cruelle réalité [Spinelli's Girls]

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MessageSujet: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMar 9 Juin - 18:43

    Appuyé contre le rebord de la fenêtre, surplombant les jardins de la grande demeure des Spinelli, Leandro avait le regard perdu dans le vague. Le spectacle qui s’offrait à ses yeux n’avait pas la moindre importance, le levé du soleil au-dessus de toute cette végétation ne semblait plus aussi beau que par le passé. Le jeune homme était perdu dans ses pensées, et ces dernières se voulaient bien sombres. Sans qu’il ne puisse les stopper, les images lui revenaient sans cesse en tête, ne lui laissant pas une seconde de répit, faisant croître ses inquiétudes. Ses traits étaient fatigués, son regard souligné par des cernes bleutés… Il n’avait pas fermé l’œil de la nuit ; et quelle nuit ! Cela semblait presque surréaliste. A tel point que Leandro avait du mal à se faire à cette idée. Un meurtre, la veille, touchant un membre des Spinelli. Le patriarche avait rendu son dernier souffle, abattu sans la moindre pitié devant tout ce monde, semant la panique et choquant plus d’un convive. Qui ne l’aurait pas été face à cela ? Personne sans le moindre doute.

    Mais l’image qui blessait davantage notre beau brun, au regard inquiet et tourmenté, restait celle de la belle Thalie, paniquée et apeurée, se débattant comme une lionne pour rejoindre les siens sur cette balustrade, alors qu’il faisait de son mieux pour l’en empêcher et la mettre à l’abris. Quelle frousse… Dire que quelques instants avant ce drame ils se cherchaient, dansaient avec charme et sensualité, profitant pleinement d’une soirée plus qu’ordinaire. Jamais il n’aurait pu imaginer une telle chose, jamais il n’aurait pu penser un seul instant qu’il finirait par encercler la belle blonde de ses bras, dans une étreinte protectrice et apaisante, alors qu’elle versait un torrent de larmes, de peine et d’inquiétude. Après l’avoir entraîné dehors, il était resté silencieux, ne pouvant s’empêcher de s’en vouloir de l’avoir séparé du reste de sa famille, tout en pensant qu’il avait pourtant fait ce qu’il fallait, ce qui était le plus sûr pour elle. Elle avait perdu Caly, et n’avait pas cessé de le lui répéter… Et pour sa part, sa réponse était toujours la même, tentant d’être le plus rassurant possible, en affirmant que sa petite sœur devait elle aussi être en sécurité et qu’elles finiraient par se retrouver très vite. Une ambulance s’était rapidement rendue sur les lieux, alors que tous les invités étaient évacués. Leandro était resté tout près de la jeune héritière, lui offrant son épaule à défaut de mieux, et s’assurant ainsi qu’elle ne tenterait pas d’y retourner. Protecteur… Il l’avait toujours plus ou moins été, et cette fois-ci ce sentiment avait été décuplé.

    C’est avec cette même once d’inquiétude dans ses iris aux éclats caramel qu’il la fixait, toujours appuyé contre cette fenêtre, alors que le soleil entrait doucement dans la chambre et venait caresser de ses doux rayons la peau claire de la blondinette. Il soupira doucement, puis passa ses mains sur son visage. Elle était magnifique, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage angélique, et les larmes qui avaient laissé une marque de leur passage à répétition sur ses fines joues. Mais que faisait-il là, dans cette chambre qui n’était pas la sienne, à regarder la jeune femme dormir d’un sommeil bien trop léger pour être réparateur ? Et bien il n’avait pas pu la laisser seule dans cette maison… Il avait été incapable de l’abandonner dans sa peine et son chagrin, dans sa peur. Il avait pris soin d’elle, aidé par le personnel de la grande bâtisse, eux même extrêmement touché et peiné par cette perte. Thalie avait insisté pour rester dans la chambre de Calypso, attendant son retour, rongée par l’inquiétude… Mais une fois endormie dans le grand fauteuil, face au bureau, Leandro s’était résolu à la porter, et l’emmener dans sa propre chambre, afin qu’elle tente de récupérer un peu. Lui ? Il avait veillé sur elle, toute la nuit, tournant mainte et une fois cette tragédie dans son esprit, afin de comprendre… Mais il ne faisait que se heurter à des portes clauses, des points d’interrogations.


    Thalie commença à quelque peu s’agiter dans son sommeil, attirant l’attention de son ange gardien improvisé. Il s’approcha doucement du lit, et s’assit sur le bord de ce dernier, tout en venant poser sa main sur l’épaule de la belle.
    « Thalie… » -murmura-t-il dans un souffle, afin de la réveiller en douceur.
    Elle finit par ouvrir de petits yeux, et Leandro s’efforça d’afficher un très léger sourire aux coins de ses lèvres. Difficile de faire bonne figure dans une telle situation, n’est-ce pas ? Surtout qu’il savait par avance qu’elle allait s’empresser de repenser à tout ce qui s’était passé, se replongeant dans cette cruelle réalité, et s’inquiétant de nouveau pour sa petite sœur, qui malheureusement n’était toujours pas rentrée. Que pouvait-il lui répondre lorsqu’elle allait lui demander où se trouvait Caly, si cette dernière était couchée, si elle allait bien ? Il allait rester dans le silence, hocher négativement la tête, faute de pouvoir lui offrir les réponses qu’elle désirait tant.

    « Ca va ma belle ? » -demanda-t-il, d’un ton bienveillant et peut-être trop calme, tout en replaçant une mèches de ses cheveux blonds derrière son oreille.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

AGE : 24 ans
MESSAGES : 2249
ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
ADRESSE : Trastevere - Demeure Spinelli.
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AVATAR : Erin Heatherton
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMer 10 Juin - 1:04


    Au milieu d'un jardin d'une beauté déconcertante, le bas de sa robe caressait les brins d'une pelouse verdoyante. Les roses s'épanouissaient sur son passage, répandant leurs parfums subtils et délicats autour d'elle. Elle n'avait jamais rien contemplé de plus beau, rien de plus apaisant non plus. Des papillons, à foison, occupaient l'espace de sa vision. Des couleurs vives accompagnées d'un soleil éclatant, berçant les lieux de ses rayons chauds. Etait-ce le jardin de Trastevere ? Ca y ressemblait sans pour autant être vraiment identique. Il y régnait une féerie qu'elle ne pensait pas possible. La jeune femme sentait un rire se déployer dans sa gorge, elle se sentait sur le point de laisser éclater son bonheur, cette joie que lui procurait cet endroit. Elle savait où elle avait déjà vu pareille beauté ! C'était dans ce petit coin de parc, dans ce paradis où Leandro l'avait emmené... Oui, il y avait même cette fontaine... C'était comme dans son souvenir, mais avec encore plus d'éclat, encore plus de magie... Leandro... Il était là aussi, elle le voyait, elle le distinguait sous l'ombre d'un arbre majestueux. Mais ce n'était plus les traits si peu familiers de cet inconnu du marché d'Esquilin, c'était un Leandro identique et pourtant différent, un Leandro nouveau, un Leandro qui lui était familier au point de lui donner l'impression de le connaitre depuis toujours. Elle connaissait l'enfant depuis toujours, mais cet homme ? "Vous vous souvenez de Leandro ?"... La voix de Julian sembla surgir d'un recoin de son cerveau, reduisant subitement la luminosité du jardin... Julian... Pourquoi songer à Julian lui étreignait le coeur de la sorte ? Elle était si bien ici, pourquoi d'un seul coup l'atmosphère changeait. Pourquoi Leandro ne la regardait-il plus ? Pourquoi fixait-il un point derrière elle ? Elle suivit son regard, se tournant à demi, et distingua finalement Julian... Il lui souriait, il était sur la tribune. Que foutait cette tribune dans son coin de Paradis ? Son index se tendit pour lui faire signe de le rejoindre... Elle hésita, se retourna vers Leandro, mais il fixait toujours la tribune avec effroi... Quand le regard de la blonde se reposa sur le lieu en hauteur elle vit que Julian tenait la main de Caly. "Tu m'as laissé seule." Sa voix, forte, semblait provenir de tout près d'elle. Comment était-ce possible alors qu'elle était si loin ? Et elle semblait s'éloigner encore, comme si la tribune reculait d'elle-même. D'un coup le soleil se voilà, la végétation luxuriante fut plongée dans l'obscurité. Thalie avança, un pas, puis deux, les roses, menaçantes, accrochèrent leurs épines au tissu de sa robes, en arrachant des pans à mesure que la blonde accélérait le pas. "Tu m'as laissé seule." répétait la voix de Calypso. Thalie courait à présent, tentant d'ignorer la douleur fulgurante des épines venant fouetter la peau, à présent nue, de ses jambes, de ses bras, emmêlant ses mèches blondes, décoiffant ce qu'il restait de son chignon élaboré. Elle courait, gémissante, sans jamais parvenir à couvrir la distance la séparant de sa soeur et son frère. "Ta place était avec nous" lançait la voix de Julian. Tout était noir, tout était lugubre et menaçant, elle pleurait, elle pouvait sentir les larmes envahirent ses joues. "Tu m'as laissé seule." Caly ! Caly ! Caly ! Elle l'appellait, elle l'implorait, pourtant le timbre de la voix de sa soeur se faisait sec, accusateur "Tu n'étais pas là". Elle courait, toujours, cherchant à oublier le mal physique en se laissant envahir par le mal intérieur. "Thalie..." Qui l'appelait ? Elle connaissait cette voix masculine, elle connaissait ce toucher sur sa peau, elle connaissait la douceur de cette main... Julian ? Non, ce n'était pas lui, c'était un autre, c'était son autre... Leandro...

    Cette voix semblait figer le reste du décor. Plus personne ne bougeait, plus personne ne parlait. Julian et Caly étaient comme immobiles statues de cire. Puis tout devient flou, et elle se sentit tiré vers le haut, très haut, et très vite. Trop vite, comme lorsqu'on remonte à la surface après une longue apnée. Ses paupières s'ouvrirent rapidement avant de se refermer presque instantanément sous la luminosité qui baignait la pièce. Ses lèvres s'entrouvrirent, laissant passer une grande dose d'oxygène, comme si elle n'avait pas respiré depuis de longues minutes. Elle tenta de rouvrir les paupières avec difficulté, réadaptant sa vue au monde réel... Leandro... Il lui souriait, un faible sourire qui lui étreignit le coeur plus qu'il ne l'apaisa. Pendant un quart de seconde elle se demanda ce qu'il faisait ici, pourquoi il était dans sa chambre... Etait-ce bien sa chambre ? "Ca va ma belle ?". Elle ne répondit pas, elle se contenta de scruter la pièce des yeux, alors qu'il se montrait très tendre envers elle, replaçant une mèche délicatement derrière son oreille. C'était bien sa chambre, oui, elle la reconnaissait... Que faisait-il ici ? Est-ce qu'ils avaient ? Elle chercha à se souvenir, surement n'aurait-elle pas dû, car la lente cruauté de la soirée de la veille lui arriva en pleine face, et les détails les plus sordides affluèrent avec... Elle se mit a respirer avec difficulté, cherchant à survivre a cette détresse soudaine. Elle devait apprivoiser tout ça, vivre avec ça, mais tout était tellement brutal...

    - Caly ?! Sa voix la surprit elle aussi. Ce n'était plus une voix, cette comme un gémissement animal. Elle s'était redressée, droite ses genoux heurtant douloureusement sa poitrine. C'était la première chose qui lui était venu à l'esprit : Sa soeur... Elle se souvenait de tout à présent, et elle se souvenait surtout d'être sans nouvelle de sa Birdy... Combien de temps avait-elle dormit ? Est-ce que Caly était revenue ? Est-ce que Leandro l'avait couché, elle aussi ? Elle pu lire dans le regard de l'homme qu'il n'en était rien. On n'avait toujours aucune trace de la petite dernière Spinelli. Où est-elle, bon sang ? Alors qu'ils étaient encore devant l'ambassade, la Police leur avait donné quelques informations. Elle savait qu'il n'y avait eu qu'une seule victime, et pas des moindres : Giovanni. Mais personne n'avait réussi à mettre la main sur Calypso Spinelli. Si tout le monde s'accordait à dire qu'elle avait bien été présente lors de la soirée, personne ne l'avait vu sortir, personne ne savait ce qu'il était advenue d'elle depuis que Thalie l'avait invité a rejoindre la terrasse. Julian, quand à lui, avait prit la fuite, et les voitures de patrouilles s'étaient lancées à sa recherche. Pourtant, rien de tout cela ne rassurait Thalie. Ce n'était pas parce qu'on avait pas retrouvé leurs corps sans vie qu'il ne leur était rien arrivé.

    Péniblement, elle se releva, prenant appui sur Leandro tandis que ses pieds se prenaient dans les pans de sa robe de bal qu'elle portait toujours. Au lieu de se laisser gagner de nouveau par les larmes, elle s'énerva, tentant de se défaire de sa robe avec frénésie...
    - Détache-la moi ! Détache-la ! J'étouffe ! Faut que je m'en débarrasse !
    Elle s'emportait, tentait de virer le tissu sans prendre le temps de descendre la fermeture éclair. Elle devenait dingue, comme si le simple fait d'ôter cette création hors de prix lui permettrait de se laver des souvenirs de la veille. La fermeture glissa rapidement, apaisant un peu la blonde qui avança en la laissant choir sur le sol. Ce fut vêtu d'un simple soutient gorge et d'un jupon qu'elle s'empressa de gagner son armoire, et de s'emparer de vêtements propres. Comment aurait-elle pu continuer à porter du blanc en de pareilles circonstances ? Son esprit semblait focaliser sur des détails totalement futiles, comme si elle ne parvenait plus a raisonner convenablement... La porte de la salle de bain claqua violement derrière elle, et alors elle laissa couler ses larmes une fois de plus. Elle se sentait comme la seule survivante d'une malédiction qui se serait emparée des Spinelli... Cette maison était bien trop grande, bien trop vide, elle s'y noyait, elle ne savait plus nager. Pourtant, croiser son reflet dans le miroir lui provoqua un élctrochoc, comme si de voir son visage aux traits dévastés lui évoquait un sentiment de dégoût. Elle pleurait pourquoi ? Pour qui ? Elle pleurait sur son propre sort ? Sur la pauvre petite fille riche qui avait survécu à ce drame ? Quel égoïsme ! Elle avait eut la chance de s'en sortir indemne, certainement grace, en grande partie à Leandro, elle n'avait pas le droit de pleurer sur sa chance... Elle enfila ses vêtements propres, vira toutes les épingles de ses cheveux, se passa abondamment de l'eau sur le visage, de l'eau fraîche, censée lui remettre les idées en place, puis, seulement lorsqu'elle fut à peu près satisfaite de l'image qu'elle renvoyait, elle resortit de la salle d'eau.

    Leandro était toujours là, l'observant comme s'il se demandait quelle Thalie allait apparaitre sous ses yeux.
    - Tu as une mine épouvantable... Tenta-t-elle, maladroitement dans un sourire difficile... Elle s'approcha de lui, et vint se poser à ses côtés sur le lit. Elle se sentait idiote, coupable aussi d'éprouver autant de reconnaissance envers cet homme, surtout dans des circonstances où elle n'aurait pas dû éprouver ce qu'elle ressentait en cet instant... Je vais te faire un café... Tu devrais peut être essayer de dormir un peu... Tu veux prendre une douche ? Te changer ? Tu veux que je te trouve des vêtements à Julian ? Elle se sentait tellement gourde, alors que sa voix s'étranglait à la seule évocation de son cousin... Julian... Où était-il ? Il n'avait répondu à aucun de ses appels, elle tombait toujours sur la messagerie après que la tonalité, lugubre, lui ait vrillé le coeur pendant de longues secondes... Et à chaque tentative, Leandro avait été auprès d'elle... Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ? demanda-t-elle doucement, presque hésitante, en relevant son regard vers lui... Impossible qu'il se soit occupé d'elle de la sorte juste par amitié pour Julian...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMer 24 Juin - 12:37

    [Méga nul, sorry ! >.<"]

    Calypso… Il s’en était douté, avant même que la jolie blonde n’ouvre les yeux. Le lien qui unissait les deux sœurs était si fort, que cela en devenait comme une évidence. La cadette était la première personne à qui Thalie pouvait penser, celle pour qui elle s’inquiétait tant, et c’était tout à fait normal. Si évident que Leandro avait déjà prévu de rester silencieux face aux interrogations de la jeune femme. Elle n’était pas rentrée, ils n’avaient pas la moindre nouvelle, et il n’avait pas eu la « chance » de la border comme il l’avait fait avec elle. Calypso semblait s’être littéralement évanouie dans la nature, perdue en plein Rome. Il n’eut pas à parler, rien à expliquer, ses yeux le firent pour lui, ce qui ne fit qu’accroître l’inquiétude de Thalie. Il la fixait, dans le silence le plus total, essayant d’anticiper ses réactions et ses gestes, sans franc succès. Voilà qu’il la sentait partir dans un élan de panique, sa respiration s’emballant, prenant un rythme bien trop rapide et irrégulier, tandis qu’elle se relevait. Sa robe ; elle voulait l’ôter, ne supportant plus de la porter. « Détache-la moi ! Détache-la ! J'étouffe ! Faut que je m'en débarrasse ! » Leandro se redressa immédiatement, et s’avança vers elle. Dans un geste rassurant il posa sa main sur son épaule, tentant de la calmer.

    « Oui, je vais la détacher… Du calme… »

    Se plaçant derrière elle, ses mains frôlèrent tout d’abord le tissu de cette grande et magnifique robe, témoin de cette horrible soirée, imprégnée de ces souvenirs, de cette tragédie. Il s’empara de la fermeture et la fit descendre, suivant la courbe parfaite du dos de la belle. Il la sentait se détendre, comme libérer de ses cauchemars. Une fois la robe à ses pieds, Thalie s’empressa de gagner son armoire pour récupérer des vêtements propres, et Leandro, pour sa part, se retourna. Etait-ce le moment d’admirer la miss ? Non pas vraiment… Respectueux, c’était la moindre des choses de se retourner dans une telle situation. Il reporta son attention sur la fenêtre, tentant d’oublier qu’à quelques mètres seulement il y avait une sublime jeune femme, en sous-vêtements. Un peu plus et il aurait été capable de sortir une banalité sur les jardins, tombant dans l’extrême pour se changer les idées.

    Thalie disparu dans la salle de bain, et le violent claquement de la porte laissa sous-entendre à Leandro qu’elle avait toujours autant de mal à retenir ses larmes. Elle allait si mal, il la comprenait et se sentait si impuissant face à cela. Que pouvait-il contre la perte d’un être si cher à la jeune femme ? Toutes les attentions du monde n’allaient pas le lui rendre, ni le lui faire oublier… Il finit par faire de nouveau face à la porte de la salle de bain. Il s’avança, approcha sa main de la poignée, désirant plus que tout l’apaiser, même s’il savait par avance que ce serait en vain. La voir si mal le blessait, et cela sans vraiment pouvoir l’expliquer. C’était un étrange sentiment, comme si son instinct protecteur avait pris possession de toute sa raison. Mais il se stoppa avant d’avoir poser sa main sur la dite poignée. Il fixa la porte, ferma les yeux quelques instants, et finit par reculer, s’asseyant sur la bord du lit, appuyant ses coudes sur ses genoux et se tenant la tête. Il soupira, passant ses mains sur son visage aux traits si fatigués et attendit patiemment qu’elle sorte.


    Quand il la vit passer le seuil de la porte, il ne pu en détacher son regard. Ne sachant pas quelle attitude avoir avec elle, il restait silencieux, les yeux ampli d’interrogations. A sa remarque il esquissa un faible sourire, bailla et ajouta sur un ton amusé :
    « Oh, tu trouves ? Je suis en pleine forme pourtant ! »
    Elle s’approcha et vint s’asseoir à ses côtés. Une pluie de questions s’abattit sur le jeune homme. Et voilà qu’elle voulait s’occuper de lui, lui proposant un café, un peu de repos, une douche et des vêtements propres ! Il sourit, et hocha négativement la tête. Il n’avait pas besoin de tout ça, pas dans l’immédiat, et elle n’avait pas à se soucier de lui. Elle avait bien plus important à penser, et lui n’était que secondaire.
    « Ca ira, t’en fais pas… »
    La question qui suivit eut pour effet de le surprendre. Il faut dire qu’il ne s’y était pas attendu et qu’il ne se l’était même pas posé. Alors que répondre à ça ? Pourquoi l’aidait-il de cette manière ? Pourquoi faisait-il tout ça pour elle ? Il la fixa, l’espace de quelques secondes, tournant et retournant ces mots dans sa tête, à une vitesse incroyable.
    « Pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ? » -répondit-il, optant pour la facilité suprême et absolue. Il se doutait bien que ça ne lui suffirait pas, et qu’elle en demanderait davantage. Si elle se montrait aussi têtue que sa sœur, il allait vite céder… Alors il préféra la devancer et ajouta : « Parce que j’en ai envie, parce que je n’aime pas te voir si mal et plus j’en ferais, moins je me sentirais inutile et impuissant face à ta détresse… » Ca, c’était dit ! Piouf !
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyJeu 25 Juin - 22:08


    La dernière bougie venait de rendre l'âme. Des yeux, il suivait le petit filet de fumée qui s'élevait en volute vers leur toit de fortune... Il rêvassait, ses doigts s'enfouissant doucement dans les boucles blondes du petit ange qui avait finit par s'endormir la tête sur ses genoux. Il n'en revenait pas de ce qu'il venait de faire. Certes il avait passé la plus belle nuit de sa vie, mais il avait quand même enlevé une des héritières Spinelli... Oui, oui, rien de moins. Est-ce qu'on était réellement coupable lorsque la victime était consentante ? Il n'en avait aucune idée ! S'il avait été doué en Droits il serait avocat et non pas découpeur de poscailles chez un japonais. Elle l'avait suivit, elle avait souhaité fuir cette "cage dorée" comme elle l'appelait elle-même. Il revoyait la scène, il entendait encore la voix du vieil homme appeler sa petite fille, et Blondie se précipiter vers lui, et lui seul, acceptant ainsi, à mots couverts, de le suivre dans cette fuite. Car "fuir" était bien le terme. Il l'avait entrainé dans une folle cavale à travers les jardins à la française, comme si le plus grand danger avait été de se faire découvrir par un Giovanni Spinelli fou de rage... S'ils avaient su... Ils avaient fini par rejoindre la vespa que Kenzo avait laissé près de l'entrée de service. Rome s'était alors avérée étrangement calme. Il n'y avait pas un chat dans les rues. Surprenant pour une soirée de début juin, mais Kenzo n'allait pas s'en plaindre, bien au contraire.

    Ils avaient passé une partie de la nuit à rouler, la robe blanche de la Blondinette volant légèrement à l'arrière de la Vespa, jusqu'à ce qu'il daigne finalement s'arrêter près d'un immeuble vétuste d'Esquilin. Kenzo connaissait bien cet endroit, c'était sa cachette secrète depuis qu'il était tout petit. Il y venait souvent avec son frangin à l'époque. C'était leur refuge, où les frères Ghiozzi se ressourçaient lorsqu'ils avaient besoin d'un peu de solitude. C'était là que Kenzo composait, c'était là que Noah... heu... qu'est-ce qu'il faisait Noah, déjà ? Bref ! L'immeuble en question, vieux de plusieurs siècles, était condamné. La municipalité avait décidé de le réhabilité et d'en faire un immeuble locatif... Enfin, ça, c'était il y a plus de 15 ans. Depuis il était squatté par les G's Brothers. Les planches qui clouaient la porte n'étaient qu'un leure, et kenzo n'eut aucun mal a les soulever pour aménager un espace assez grand afin que Caly et son imposante robe de bal puisse s'y faufiler. Il ne lui lâcha pas la main durant toute l'ascension des marches vetustes qui craquaient sous chacun de leurs pas, il ne souhaitait pas qu'elle trébuche ou qu'elle tombe. Dernier étage. Il l'entraina dans une pièce, un appartement à vrai dire, dont les murs de séparation avaient tous été abattus. C'était là sa cachette. Des matelas trainaient parterre, des bougies étaient éparpillées un peu partout. Il y avait une vieille guitare aussi, quelques partitions. Un carnet à dessin oublié par Noah, mais surtout une vue imprenable sur les toits de Rome.
    "Je t'avais promis la plus belle vue de Rome..." avait-il glissé à son oreille "... je t'ai mentis. La plus belle vue tu ne peux pas l'avoir... Il n'y a que moi qui la contemple en cet instant..." Ses mains s'étaient alors refermée sur la taille de la belle, et il l'avait attiré contre lui.

    Certainement qu'un autre que lui aurait profité de la situation, et Dieu sait que c'était pas l'envie qui lui manquait, mais il voulait juste tout savoir d'elle avant de se comporter bêtement comme un mec lambda. Il l'avait tellement imaginé, qu'à présent il voulait s'assurer qu'elle était bien réelle, et qu'elle n'allait pas disparaitre soudainement comme la première fois. Durant toute la nuit il avait gardé une main sur elle, ainsi il était sûr de pouvoir la rattraper si elle cherchait à s'enfuir brusquement. Mais elle ne le fit pas. A la place ils parlèrent toute la nuit, se racontant l'un à l'autre, Blondie glissant de plus en plus contre lui, au point de se retrouver la tête contre les cuisses du brun... Puis elle s'était endormie. Maintenant les rayons du soleil venaient jouer doucement sur ses boucles, leur conférant une teinte dorée à laquelle les doigts de Kenzo ne savaient résister. Au loin, des sirènes de police se faisaient entendre. Oh ce n'était pas étonnant, c'était tout le temps ainsi dans ce quartier, mais aujourd'hui, le matin avançant, Kenzo ne pouvait s'empêcher de penser que Giovanni avait dû mettre toutes les polices à la recherche de sa petite fille. peut être était-il temps de la ramener ?

    Ce ne fut pas de gaieté de coeur, mais il se pencha jusqu'à ses lèvres afin de la réveiller en douceur, marquant ainsi le début d'un nouveau jour avec lui. Maintenant se sera toujours avec lui, elle n'aurait plus le choix.
    "Il serait plus judicieux de rentrer, Blondie... Je crois que ma tête est mise à prix à l'heure qu'il est..." Le chemin de retour fut moins simple que cette nuit. La ville semblait avoir reprit son agitation, et une agitation bien plus importante que d'ordinaire... Si seulement ils avaient su... Ils traversèrent toute la ville avant d'arriver dans le quartier de Trastevere. Incroyable comme il pouvait faire tâche avec sa vespa au milieu de toutes les luxueuses voitures stationnées sur les trottoirs les plus larges de Rome. Kenzo avait dans l'idée de déposer l'ange blond devant chez elle, après lui avoir imposé un nouveau rendez-vous, mais lorsqu'il tourna l'angle de la rue, et qu'il vit les camion ciglé des différents logos des chaînes de télé italienne, les motos des paparazzi qui s'enfilaient des cigarettes leurs téléobjectifs autour de leur cou, et les voitures de polices, le tout amassé devant les grilles de la Villa Spinelli, Kenzo ne s'arrêta pas. Au contraire, il accéléra, tout en passa une main sur les bras féminins qui entouraient sa taille, de manière à la rapprocher un peu plus de lui... Il immobilisa le scooter 500m plus loin, à l'abris des regards indiscrets, puis se tourna vers la blonde.

    - C'est pour toi tout ça ?! Lui demanda-t-il surprit. Ca fait un peu beaucoup, non ? Loin de moi l'idée que tu ne vailles pas ton pesant d'or, mais de là a appeller les chaînes nationales !? Dans un sourire il lui vola un baiser, avant de reprendre... Tu connais une autre entrée ?
    Elle lui indiqua l'arrière du grand mur d'enceinte. Kenzo roula au pas, jusqu'à trouver le grand arbre dont elle parlait. Un chêne, immense, dont les branches les plus hautes dépassaient le haut mur, et permettaient, avec un peu d'agilité, de rentrer dans la propriété par le parc... Oui, ok, mais Caly et sa robe ? Soit, il monterait avec elle, tant pis si pour cela il devait s'exposer à un tête à tête avec le patriarche furibard. Ils étaient adultes, non ? Kenzo grimpa le premier, puis tendit son bras vers la blondinette afin de l'aider. L'ascension se revéla plus aisé, ainsi. Les grilles tranchantes furent évitées, mais il fallait encore sauter, et il y avait presque 3 mètres entre leur branche et le sol. Kenzo se laissa tomber, et se receptionna agilement sur la pointe de ses pieds. Puis il se tourna vers Caly, et lui tendit les bras.
    - Saute ! Je te rattrape... Et il la rattrapa... Et il en profita aussi... Mais quoi ? Sitôt qu'elle était dans ses bras il n'était plus capable de penser à autre chose qu'à ses lèvres qu'il lui fallait absolument contre les siennes. C'est pratique ! Maintenant je saurais comment m'y prendre si je veux te rendre une petite visite nocturne... Ajouta-t-il dans un sourire carnassier, en s'emparant de sa main.
    Maintenant qu'il était là, autant aller jusqu'au bout... Même pas peur ! Quoique, un peu quand même... Il avait l'air plutôt costaud, Giovanni, enfin pour un vieux, quoi ! Et s'il lui mettait une droite ? Quelque chose lui disait que l'idée de cette fuite, toute raffraichissante et féerique qu'elle soit, ne fut pas l'idée du siècle s'il souhaitait se faire bien voir de cette famille atypique... Pourtant, malgré le fait qu'ils soient, à présent, bien distincts au milieu du parc, avançant vers la demeure aux portes fenêtres grandes ouvertes, rien ne bougeait... Il s'attendait a voir le vieux apparaitre, armé d'un fusil, mais non, rien... Ils étaient entrain de monter les marches de la terasse, lorsqu'enfin quelqu'un daigna remarquer leur présence... Une vieille femme, les cheveux hirsurtes, la mine fatigué, les yeux rougis, tenant un mouchoir à la main, se mit à gesticuler dans tous les sens... Elle prononça plusieurs fois le prénom de Blondie précédé d'un "Mademoiselle" respectueux, mais elle semblait hystérique... Elle avança d'un pas vers eux, puis hésita, rebroussa chemin et se mit a hurler :
    "MADEMOISELLE ATHALIA !! MADEMOISELLE !! ELLE EST LA ! ELLE EST LA !!" elle semblait au bord des larmes, sa voix déraillait, montant souvent dans les aigues sans raison... "MADEMOISELLE CALYPSO !! ELLE EST LA !! ATHALIA ! VITE !" Kenzo ne comprenait rien, la vieille semblait totalement irrationnelle. On ne savait plus qui elle appelait au final, Caly ou "Athalia" ? Toujours est-il, qu'à présent, elle pleurait a chaudes larmes... Elle hoqueta de douleur, avant de se précipiter vers la blondinette, et de la serrer fort contre elle, se répendant en excuse devant ce geste un peu trop familier... C'était quoi ce délire ?!
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 26 Juin - 0:22

    Les yeux clos, l’esprit ailleurs, le cœur léger, alors que les premiers rayons du soleil venaient caresser son visage aux traits si doux, Calypso était à mille lieux de la réalité ; bien trop loin de ce qui l’attendait. Insouciante, elle quittait doucement les bras de Morphée, réveillée par la tendresse dont faisait preuve son kidnappeur. Grimaçant quelques peu, fronçant son petit nez, la blondinette n’avait pas la moindre envie de quitter ce si doux rêve. Car il s’agissait bel et bien d’un rêve, pas vrai ? Cette nuit ne pouvait que l’être ; un véritable songe en soit… Refermant les yeux, l’espace de quelques secondes, une cascade de souvenirs lui revint alors à l’esprit, amené par la réplique de Kenzo. Elle se souvenait de tout, dans le moindre détail… Son grand-père qu’il l’appelait, ce dernier regard jeté en direction de la grande baie vitrée, et finalement ces quelques pas qui l’avaient guidés jusqu’à son charmant inconnu de la Piazza. Et c’est avec un sourire aux coins des lèvres, dans quelques éclats de rire discrets, qu’ils avaient pris la fuite, traversant les immenses et magnifiques jardins de la propriété. Ce qui l’avait poussé à faire cela ? Aucune idée. Elle ne se l’expliquait pas… C’est par simple instinct, par envie, qu’elle s’était laissée aller de la sorte, n’écoutant que ce que son cœur lui avait ordonné, si ce n’est même hurlé de faire. Le suivre, lui… Lui qui avait été si présent dans ses pensées depuis et durant des jours entiers. Lui qu’elle avait rêvé de revoir, et qui était apparu comme par enchantement dans cette foule si dense, ce soir.

    Flash Back
    Et comme elle avait pu le faire précédemment, elle lui avait fait confiance. Sans la moindre question, elle s’était laissée guider, s’agrippant fermement à lui, à l’arrière de sa vespa, retenant d’une main le pant de sa robe. Qu’il était bon de lui faire confiance… Il avait un don : celui de la surprendre. C’est devant un immeuble condamné qu’il stoppa l’engin. Calypso resta silencieuse, détaillant alors la façade, se demandant alors ce qui allait l’attendre. Elle le savait désormais ; avec lui tout était possible. Il lui avait bien fait traverser le Colisée ou encore montré les ruines d’un temple fermé au publique. Maintenant, qu’allait-il lui réserver ? Une main tenant toujours la robe, l’autre glissée dans celle du jeune homme, elle grimpa les différents étages, retenant alors ses nombreuses interrogations dû à son incroyable curiosité. La surprise n’en fut que plus belle, à tel point qu’elle semblait en avoir perdu ses mots. L’endroit était si simple, et si… beau. La vue était imprenable, jamais encore elle n’avait pu voir Rome sous un tel angle, elle la petite Spinelli à qui on aurait pu décrocher la Lune si elle l’avait demandé à son grand-père. La plus belle vue de Rome… Sans le moindre doute ! Quoique Kenzo prétendait être le seul à l’avoir. Sentant les mains de ce charmeur se poser sur sa taille, elle esquissa un léger sourire, et s’appuya tout contre lui sans décrocher pour autant son regard de la capitale scintillant de mille feux, tout en passant ses mains sur les siennes.
    « C’est magnifique… »
    Ne jamais quitter cette étreinte. Voilà tout ce don elle rêvait. L’instant présent était si magique qu’elle aurait voulu qu’il ne se termine jamais. La nuit fut trop courte à ses yeux, malgré les nombreuses heures passées à discuter, se dévoilant peu à peu l’un à l’autre, et le fait que ses paupières s’étaient fermées sous le poids de la fatigue.
    Fin Flash Back

    Trop courte et voilà qu’elle s’achevait pour de bon. Il était temps de regagner la réalité, de redescendre de son petit nuage de coton et donc de rentrer à la maison. Elle voyait la scène d’ici. Un grand-père énervé comme jamais, une sœur aînée laissant s’envoler l’inquiétude par diverses taquineries et questions en tout genre, et un personnel bien amusé par la situation. Si seulement elle savait… Voir de nombreuses camionnettes devant les grandes grilles de la demeure des Spinelli eu pour effet de la surprendre. Que s’était-il passé en son absence ? Quel scandale Julian avait-il encore pu créer ? Car oui, pour Calypso ça ne pouvait être que son cousin qui avait une fois de plus fait une lamentable boulette. En ce moment il les enchaînait, alors pourquoi donc se serait-il arrêté en si bon chemin ? Elle ria légèrement à la réaction de Kenzo. Son grand-père était peut-être attentionné et protecteur, mais peut-être pas au point de prévenir les médias. Au contraire, il était du genre à se montrer discret, s’imaginant tout de suite ce qui était le plus probable, soit le fait que sa petite fille n’avait pas voulu rentrer.
    « Non, ça n’est sûrement pas pour moi… -dit-elle en riant. – Détend-toi, la prison ce n’est pas encore pour toi ! »
    Et il avait visiblement une façon bien à lui de se détendre, et ce en lui volant un baiser. C’est sans grand mal qu’elle lui indiqua une autre entrée, certes moins accessible, mais une entrée tout de même pour cette forteresse. Seule, elle ne serait jamais arrivée à grimper, et aurait dû faire face à cette horde de paparazzi et journalistes. Or, elle n’était pas seule ! Héhé ! Son prince charmant allait l’aider à regagner son château. Et oui, généralement c’est l’inverse, mais là ils n’avaient pas tellement le choix. Après quelques acrobaties, ils finirent par atterrir dans le jardin.
    « Une visite nocturne ? …Intéressant. » –se contenta-t-elle de répondre.
    Ni plus, ni moins… Pour l’instant ses pensées se dirigeaient vers le futur discours qu’allait tenir son si protecteur et bien veillant grand-père. Une fois de plus : Si seulement elle savait ! Sa main toujours glissée dans celle du jeune homme, elle s’avança vers la grande terrasse qui surplombait les jardins. Elle était étonnamment détendue… Sans doute l’effet de Kenzo sur elle, comme si plus rien ne pouvait l’atteindre. Le sourire qu’elle arborait s’estompa pourtant, alors qu’à sa vue apparaissait l’une des gouvernantes. Pourquoi donc était-elle dans cet état ? Pourquoi avait-elle si mauvaise mine, les traits fatigués, les yeux encore humides ? Là, les soupçons de la blondinette semblaient se confirmer. Il s’était passé quelque chose en son absence, et qui avait visiblement une réelle importance. Sa main se resserra légèrement sur celle de Kenzo, sans qu’elle n’en ait réellement conscience.


    « Oui, je suis là mais… » Elle n’eut pas le temps de finir sa phrase que déjà la vieille femme se jetait littéralement sur elle ; l’obligeant alors à lâcher la main du beau brun. Pour le coup elle était toute aussi perdue que lui, alors qu’elle se trouvait chez elle. Elle tenta de calmer la gouvernante, répétant alors d’une voix douce que tout allait bien, qu’il fallait qu’elle s’apaise et se détende. Rien. Calypso ne comprenait rien. Ok, elle avait passé la nuit dehors, mais à vingt ans on ne meurt pas d’une telle chose. Il fallait qu’ils réalisent qu’elle n’avait plus quatre ans dans cette maison ! Dans l’encadrement de la porte apparu alors Leandro, qui affichait une mine toute aussi fatiguée que celle de la vieille femme, et tout aussi soulagée. Quoi ? Lui aussi il allait s’y mettre ?! Très vite, il laissa place à Thalie. Wow… Pourquoi elle la regardait comme ça ?
    « On s’est tellement inquiété mademoiselle… Si vous saviez…
    - Maria… Tout va bien voyons… »

    Elle releva la tête en direction de Thalie, trouvant cette dernière bien trop silencieuse pour que cette attitude soit normale.
    « Tout va bien, pas vrai ? … Thalie ? »
    Pauvre petite… Leandro compris aussitôt qu’elle ne savait rien, et la simple idée de l’impacte que cette nouvelle allait avoir sur son cœur lui faisait un mal de chien. Il détourna le regard, s’efforçant de regarder en l’air, et ne faisant qu’inquiéter la miss sans même s’en rendre compte. Non, tout n’allait pas bien… Tout allait s’effondrer sur la petite tête angélique, aux boucles dorées, qui faisait face à ses visages déjà souillés par de nombreuses larmes.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 26 Juin - 4:40


    Du noir, un simple tee-shirt noir et un jean, voilà ce qu’elle avait trouvé de plus « approprié » pour se vêtir. Elle n’avait pas vraiment réfléchit à la couleur avant de la remarquer dans le reflet du miroir. Elle avait juste voulu disparaître, et le noir était une très bonne couleur, ou plutôt une très bonne absence de couleur pour disparaître. Ses autres vêtements, ou ce qu’il en restait, vu que la robe lui avait été limite arrachée avec l’aide de Leandro, gisait dans un coin de la salle de bain, qu’elle abandonna pour rejoindre le brun en question. Ce n’est qu’à ce moment là qu’elle nota la fatigue extrême qui se lisait sur les traits de son visage. Si elle avait dormi un peu, même mal, lui n’avait certainement pas fermé l’œil. Il avait veillé sur elle. Depuis l’instant où les corps de Giovanni et de Julian avaient disparu derrière cette foule apeurée, il avait prit soin d’elle. Il ne l’avait pas lâché un instant, calmant d’abord son hystérie, puis ses larmes. C’était lui qui l’avait ramené jusqu’ici, c’était lui qui était resté avec elle alors qu’elle refusait de quitter la chambre de Caly, et c’était aussi lui qui l’avait porté jusqu’à son propre lit… enfin elle imaginait que c’était lui. Elle voyait mal Maria s’en charger. Elle était pas lourde, mais la pauvre femme devait frôler les 70 ans quand même. Thalie s’approcha précautionneusement de Leandro, comme si elle ne souhaitait pas l’effrayer, comme si elle avait peur de se remémorer le spectacle, ou plutôt les différents spectacles qu’elle lui avait offert depuis des heures… Elle l’avait supplié de lui enlever sa robe ?! Seigneur ! Elle lui fit remarquer qu'il avait une mine affreuse, tentant là un trait d'humour pas vraiment réussi. Toutefois, il essaya sur le même ton léger, lui répondant qu'il était en pleine forme tout en baillant... Oula, oui, ça creuvait les yeux ! Un peu rassurée -il n'était pas partit en hurlant "Il faut que je quitte cette maison de fouuuuuuus !!"- elle vint s'asseoir à ses côtés, et tenta, tant bien que mal, de s'occuper de lui à son tour. Dodo ? Café ? Douche ? Vêtements ? Non, il ne voulait rien "Ca ira... T'en fais pas..." Biensûr que si, elle s'en faisait. Elle venait d'épuiser un homme, et pour une fois ce n'était pas pour son plaisir."Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ?". C'était sortit tout seul, sans qu'elle ne le décide. Et dans un sens, tant mieux, car en temps normal elle aurait eu trop peur de la réponse pour oser poser la question. Surprit, tout comme elle, Leandro garda le silence un moment, avant de se décider à répondre. "Pourquoi est-ce que je ne le ferais pas ?"... Là, elle pouvait lui donner un milliard de réponses ! Parce qu'elle n'était rien pour lui, parce qu'il ne la connaissait pas, parce qu'elle n'était rien d'autre que la soeur de son meilleur pote. Ok, il était humain qu'il se soit chargé de la faire sortir de ce carnage, mais il aurait été normal qu'il rentre chez lui par la suite. Il aurait pu la déposer, mais non, il était entré, il était resté, il était près de 8h du matin, et il était toujours là... Il était épuisé, mais refusait de rentrer chez lui... Il donnait l'impression d'avoir sa place auprès d'elle. Elle n'allait pas s'en plaindre, loin de là, mais elle ne comprennait pas ce dévouement envers elle... Elle s'apprêtait à lui faire part de sa théorie, dans le but qu'il soit un peu plus clair, lorsqu'il reprit la parole... Et là, autant dire que Thalie la bavarde se transforma en Thalie la muette... Ce n'était pas tant ce qu'il disait qui lui clouait le bec, c'était plutot ce que cela sous-entendait... Etait-il possible qu'elle soit... importante ?! pour lui ? Il ne voulait pas la voir triste, soit, Maria non plus, et pourtant elle ne faisait pas autant pour elle. Il disait se sentir impuissant et inutile face à sa détresse, et pourtant c'était à lui et lui seul qu'elle pensait en cet instant, occultant presque le fait que son grand-père venait de décéder, que les paparazzi campaient devant sa porte, et que son frère et sa soeur demeuraient introuvables...


    - Comment peux-tu dire ça ? Lui demanda-t-elle brusquement. Elle avait les yeux grands ouverts et ses lèvres refusaient de se refermer. Sans toi je serais probablement encore làbas, ou alors j'aurais disparu comme Julian... A la place je suis en... sécurité... Le mot eut du mal à sortir. à la maison, j'ai même dormi, et au lieu de me laisser ressasser toutes mes inquiètudes tu m'accapares l'esprit au point de me faire sentir gourde, stupide, et rougissante comme une lycéenne... Elle s'arrêta brusquement, l'observa avec surprise une nouvelle fois, puis baissa les yeux. Pourquoi je dis tout ça ?! Je parle trop, je raconte n'importe quoi ! Tu veux bien oublier ce que je viens de dire, s'il te plait ? Elle venait de se relever, s'éloignant rapidement histoire de reprendre une contenance. Tu n'as qu'à mettre ça sur le compte d'un choc post-traumatique, d'accord ? Ses pas l'avait rapprochés de la fenêtre donnant sur la cour avant de la maison. Elle écarta précautionneusement le lourd rideau et poussa un juron suivit d'un grognement.

    - Regarde-moi ces vautours ! Ils reniflent la souffrance à des kilomètres à la ronde ! Ils s'attendent à quoi ? A ce que je sorte sur le balcon pour faire une conférence de Presse ? Soudain l'image de la fameuse conférence de presse s'imposa à elle. Ils allaient bien être obligé d'en faire une !! Qui allait s'en charger ? Julian était injoignable, Caly aussi... Stella, Livio ? Mon Dieu... Faut que j'appelle ma mère ! S'exclama-t-elle soudainement en fonçant sur la table de nuit pour récupérer son téléphone portable... Elle redevenait un brin hystérique, cherchant frénétiquement le numéro de sa mère dans son répertoire avant de se rappeller que ce coup de fil avait déjà été donné, et que Stella était en route... Il fallait qu'elle se calme... Il faut que je me calme, hein ? Lança-t-elle à Leandro qui une fois de plus tentait de lui venir en aide. Elle souffla un bon moment, tout en se répétant qu'une conférence de presse était le dernier de ses soucis. Pourquoi ce genre de choses sans importance venait polluer son esprit ? Elle avait l'impression que toute sa vie venait d'être modifié, elle avait l'impression que tous attendaient d'elle ce que Giovanni ne pouvait plus faire... Ok, je me calme... Mais seulement si toi tu acceptes de te reposer... Sans lui demander son avis, elle appuya de toutes ses faibles forces sur ses épaules de manière à le clouer à l'horizontal sur le matelas. Je t'assure que ça va aller... Je reste là, je bouge pas d'un pouce si tu veux, mais repose-toi s'il te plait... Les mains toujours appuyées sur ses épaules, elle l'empêchait de se redresser et le surplombait d'une tête. Le pire est arrivé, alors je suppose qu'il ne reste que le meilleur ?


    Comment pour lui donner raison, un cri dément en provenance du rez-de-chaussée s'éléva et fut reprit en écho par tout les murs de la villa. Thalie se redressa d'un coup, et fut presque aussitôt suivie par Leandro. Maria, en bas, hurlait, et elle hurlait. Elle l'appellait. Puis elle hurlait de nouveau... "Elle est là !"... Qui ? Qui est là ? Thalie savait bien de qui elle pouvait parler, mais n'osait y croire tant que le prénom n'était pas prononcé. Leandro, lui avait déjà rejoint la porte. "Mademoiselle Calypso !" hurlait à présent Maria... Thalie ne bougeait toujours pas. Impossible. Elle était comme handicapée. Leandro rebroussa chemin pour lui attraper la main et l'entrainer avec lui... Elle n'y croyait pas. Ce n'était pas possible. Elle avait tellement espéré ce moment. A la moitié des marches elle sembla reprendre vie et accéléra le pas, dévallant presque l'escalier de marbre, suivant le son des sanglots violents de Maria pour se guider. Leandro la devançait, aussi se posta-t-elle juste derrière lui, attendant sa réaction pour savoir si oui ou non elle pouvait se réjouir. Toutefois elle entendait Caly, elle entendait sa voix, elle tentait de rassurer Maria, lui répétant que tout allait bien. Thalie sentit la colère grimper en elle. Non, tout n'allait pas bien ! Non rien allait à vrai dire ! Et si mademoiselle s'était donné la peine de prendre son portable, de ne pas disparaitre toute la nuit, peut être qu'elle le saurait. Thalie se décalla, apparaissant alors dans l'encadrement de la porte fenêtre, vrillant du regard sa jeune soeur et... L'inconnu ! Elle aurait dû s'en douter ! La blonde ne se contrôlait plus, et l'inquiètude, la tristesse, faisaient place à la colère et à cet incompréhensible sentiment d'injustice... "Tout va bien, pas vrai ?... Thalie ?". Ce fut trop pour cette dernière, qui se jeta littéralement sur sa soeur. La suite ? Elle n'en eut pas réellement conscience, ce fut comme si elle n'appartenait plus à son corps et qu'elle observait la scène du dessus. Elle vit sa main s'élever, puis rencontrer la joue de sa soeur avec une violence qu'elle n'aurait jamais cru possible envers son bébé. Sans même laisser le temps à sa cadette de comprendre ce qui lui arrivait, Thalie l'attrapa par la nuque et l'attira contre elle, la serrant contre son corps avec une telle force qu'on eut dit qu'elle souhaitait ne faire plus qu'un avec elle.


    - Ne me refais plus jamais ça ! Pleurait-elle dans l'oreille de sa soeur. Je t'ai cru morte, Birdy ! Je t'ai cru morte ! Les larmes, qu'elle croyait pourtant avoir épuisé se répandait sur ses joues, sur la peau de sa soeur également, tant elle la collait contre elle... Plus jamais ça, Caly ! Plus jamais ! Ils ont dit "Spinelli", mais ils ont pas dit combien avait été touchés... Ton portable, bon sang ! Pourquoi n'as-tu pas pris ton portable ? Elle se détacha un peu de sa soeur, emprisonnant son visage entre ses mains, avant de déposer ses lèvres contre son grand front... Alors, elle prit conscience d'être sur la terrasse, et jeta un regard suspicieux aux grands murs d'enceinte, s'attendant à voir apparaitre un paparazzi à n'importe quel moment. On rentre ! Lâcha-t-elle brusquement.

    Sa main glissa de la nuque de sa soeur jusqu'à son bras, elle la força a rentrer dans la maison, puis fit signe à l'inconnu de rentrer lui aussi... Elle jeta un dernier coup d'oeil à l'extérieur, puis referma la porte-fenêtre avant de tirer le rideau brusquement...
    - Maria ? Il va nous falloir du café, je pense... Beaucoup... Beaucoup de café... Elle jeta un regard à sa soeur, puis aux deux jeunes hommes... Et des trucs à manger aussi... Je suppose que tu n'as rien mangé depuis hier soir, n'est-ce pas ? Demanda-t-elle a l'attention de sa soeur. Elle ignorait tout, Caly ignorait tout. Thalie pouvait le lire dans son regard... mais comment le lui annoncer ? Et dire qu'elle avait été jusqu'à penser à une conférence de Presse, annonçant la mort de Giovanni Spinelli a la Terre entière, sans imaginer une seconde qu'elle devrait avant tout l'annoncer aux siens... On va dans le salon... Lâcha-t-elle une nouvelle fois, tout en tirant les rideaux sur son passage. Ce n'était pas qu'elle souhaitait se retrouver dans le noir complet, juste qu'elle voulait éviter les clichés des paparazzi sur une Caly qui ne manquerait pas de réactions. Pendant un instant elle resta adossée au mur, cherchant du soutient dans le regard de Leandro... Il voulait pas lui annoncer la nouvelle à sa place ? "S'il te plait" semblaient l'implorer ses yeux... Non, c'était à elle de le faire... Alors elle revint vers eux, allant se poser finalement à côté de sa soeur, s'emparant de ses mains, la fixant, tentant d'imprimer dans son esprit le visage d'une Caly dont le monde ne s'était pas encore écroulé...


    - Il est arrivé quelque chose, hier soir, au bal... Elle avait beau se vouloir courageuse, les larmes venaient de nouveau noyer la bordure de ses cils... On a tiré sur Papy... A présent les perles salées roulaient sur ses joues, tandis qu'elle voyait le visage de sa soeur se décomposer. Ses lèvres tremblottaient, elle n'était pas sûre d'être capable de poursuivre... Il... Il... Il est... Ca ne voulait pas sortir... Il est mort, Caly... J'suis désolée ! S'empressa-t-elle d'ajouter en se jettant dans ses bras, cherchant le reconfort de sa soeur, cherchant aussi a réconforter sa soeur... Je suis tellement désolée... Elle pleurait à chaudes larmes, s'excusant, frottant le dos de sa soeur, hoquetant, et revivant la détresse de cette nuit une nouvelle fois... Help !
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 26 Juin - 19:08

    C’est vrai ça, pourquoi ne le ferait-il pas ? Certes, ils n’étaient en soit rien l’un pour l’autre au jour d’aujourd’hui, mais par le passé, ils l’avaient été. Amis… C’était elle, la petite blondinette qu’il n’avait cessé de taquiner alors qu’elle cherchait à se faire une place dans le duo qu’il formait avec Julian. C’était elle qui sans cesse venait les embêter, et qu’il prenait plaisir à faire tourner en bourrique. C’était elle à qui le petit garçon qu’il avait été s’était attaché. Et maintenant il avait découvert une jeune femme, sans même savoir qu’ils avaient partagé leurs années d’innocence, celles de l’enfance. Quand il cherchait un peu plus loin, Leandro se retrouvait face à de sacrées interrogations. Pourquoi donc se montrer si protecteur et si attentionné ? Tout simplement parce que ça le blessait de la voir si perdue et peinée. En toute honnêteté, sans vouloir à tout pris fermé les yeux sur cette réalité, voilà ce qu’il ressentait. Non seulement du chagrin pour la famille tout entière, qui venait de perdre son patriarche, un père, un grand-père ; mais surtout du chagrin pour ces beaux yeux clairs qui le fixaient, dans le silence le plus complet. Il n’avait rien à lui apporter, à part une épaule sur laquelle pleurer et un peu de réconfort. « Comment peux-tu dire ça ? » Ce fut à son tour de se taire. Elle venait de lui couper le sifflet là. De quoi ? Qu’avait-il dit de si particulier pour qu’elle s’en interroge ? Il la fixa, affichant alors un air d’incompréhension, tout en relevant légèrement un sourcil (le gauche pour être exact !). Il la laissa parler, la laissa formuler ce qui semblait être des remerciements, quand elle énumérait ce qu’il avait tout de même fait pour elle, ce qui le rendait bien plus utile qu’il ne voulait l’entendre. Il l’avait emmené bien loin de tout danger, l’avait ramené chez elle, comme elle le disait si bien : en sécurité. Mais cela faisait-il de lui un pseudo héros ? Non pas qu’il cherchait à l’être. Tout ce qu’il voulait c’était l’aider. Le reste lui importait peu. « …tu m'accapares l'esprit au point de me faire sentir gourde, stupide, et rougissante comme une lycéenne... » Wow. L’expression de son visage changea de nouveau, gardant ce fond de surprise, mais laissant alors apparaître un soupçon d’amusement, accompagné d’un sourire en coin. Discuter avec elle était des plus intéressant. Bien que la situation ne s’y prêtait pas le moins du monde, il apprenait des choses à son sujet, les concernant tout deux. Il ne fit aucun commentaire, voyant alors qu’elle tentait de se reprendre, de rattraper ce qu’elle venait de dire en se cherchant une excuse. Soit… Il allait donc faire comme si elle n’avait rien dit, qu’il n’avait rien entendu… Mais il allait juste « faire comme si », gardant ces mots ancrés dans un petit coin de sa tête. « Tu n'as qu'à mettre ça sur le compte d'un choc post-traumatique, d'accord ? » Il hocha la tête, sans rien dire, tentant d’effacer tant bien que mal son sourire en coin.

    Finalement la jolie blonde se laissa embarquer par un nouvel élan d’hystérie. Ce qu’elle pouvait se montrer stressée, évacuant alors tout son mal-être au travers de cette hyperactivité. Il fallait qu’elle bouge, cherchant à appeler –de nouveau- sa mère. Leandro se leva du lit et vint vers elle, posant ses mains sur ses épaules pour la calmer. Il le fallait, sinon les nerfs allaient finir par lâcher et elle retomberait dans les pleurs et les sanglots.
    « Oui, il faut que tu te calmes ma belle… » -reprit-il d’une voix posée.
    Epuisé, il se laissa retomber sur le lit, alors qu’elle se répétait qu’elle avait autre chose à penser qu’à la presse et ces vautours, comme elle les avait précédemment appelé. Pour sa part il se passa une main sur le visage et eut l’agréable surprise de rouvrir les yeux et de la retrouver en face de lui. Un compromis… Elle se calmait si lui se reposait… Eum. Il grimaça légèrement. Elle était donc prête à tout pour qu’il ferme l’œil ne serait-ce qu’une petite heure…

    « On inverse les rôles alors ? Tu ne bouges pas, sinon je reprends immédiatement ma place ! »
    Ca avait le mérite d’être clair au moins. Et comme elle le disait si bien, il ne pouvait leur rester que le meilleur désormais, non ? A sa question il acquiesça d’un signe de tête, se voulant rassurant. Il ne lui restait que le meilleur, tout ce qu’elle méritait, il en était sûr. Le silence ne dura que quelques instants, très vite brisé par la voix de la gouvernante. Leandro se redressa d’un seul coup, s’appuyant sur ses avants bras, dirigeant son regard en direction de la porte de la chambre. Contrairement à Thalie, le beau brun ne se fit pas prier pour regagner le rez de chaussé. Lui ? Attendre pour en savoir plus ? Hors de question ! « Elle était là » rimait directement avec « Mademoiselle Calypso Lucy Spinelli est rentrée ! ». Se rendant compte que malgré la fatigue il était plus réactif que la belle, il revint sur ses pas et la força à la suivre en s’emparant de sa main. Il s’agissait bien de la cadette de la famille, fraîche et insouciante, qui tentait de calmer la dénommée Maria. Elle ne savait rien, et il en avait par avance le cœur fendu. Sans un mot il assista à la scène, et fut des plus surpris lorsque la main de Thalie claqua contre la joue de sa sœur. La peur parlait, mais la jeune femme ne semblait pas le comprendre.

    C’est en se tenant la joue que Caly tourna la tête en direction de sa sœur, qui la prenait désormais dans ses bras. Mais ils avaient vraiment débloqué dans cette maison ! Maria se mettait à pleurer à son retour, Thalie la giflait… Ils avaient tous oublié que la majorité était à 18 ans, qu’elle en avait déjà 20 et qu’elle était censée être une adulte ? Certes une jeune adulte, mais tout de même responsable ! Morte ? Elle l’avait cru morte ? Carrément ! Par-dessus l’épaule de Thalie, la miss adressa un regard à Leandro, complètement à l’ouest. Mais il semblait la fuir, il s’efforçait de regarder ailleurs.

    « Mais de quoi tu me parles ? Qui a dit « Spinelli » ? Elle se recula légèrement, et fixa sa sœur. Elle avait pété un boulon là ! Un peu plus et Calypso lui aurait lâché une réplique cinglante sur l’alcool et la fumette, mais à en croire ces nombreux visages fermés, l’heure n’était pas à la plaisanterie. Et pourquoi je l’aurais pris, hein ? »
    Techniquement, elle n’avait pas tort… A quoi lui aurait-il servit, si la soirée s’était déroulée comme prévue ? Elle n’avait jamais prévu de ne pas passé la nuit chez elle, ni même de s’enfuir en plein milieu de la réception. Et en quittant la maison elle ne s’était pas dit : « Tiens je vais prendre mon portable au cas où Papy, ou encore Thalie cherche à me joindre quand je serais au Pipi’Room ! ». Là il fallait vraiment que sa sœur se pose et lui parle calmement, car elle n’y comprenait rien. Elle s’exécuta alors que son aînée les faisait rentrer, tout en demandant du café à Maria. Leandro ne pu s’empêcher de passer derrière la belle, y allant d’un petit geste simple, une main passée dans le dos, pour lui faire comprendre qu’elle avait le temps, qu’elle n’était pas obligée d’aller si vite. Plus la nouvelle serait annoncée avec douceur, plus le choc serait amorti pour la miss. Quoique là encore… Il en doutait.
    « Bon sang, tu peux me dire ce qu’il y a Thalie ?! »
    Elle la suivait, mais machinalement. Elle voyait sa sœur s’agiter, tirer les nombreux rideaux, et parler à tout va. Jamais elle ne l’avait vu ainsi… Il était donc impossible de prévoir ce qui l’attendait. Sa sœur semblait à cet instant précis être une parfaite inconnue. C’était Kenzo qui devait se poser des questions, et même se dire qu’il était tombé dans une maison de fou… Il le pouvait, puisqu’elle même se le disait.



    A présent assise sur le sofa, en face de Thalie, elle la fixait, suspecte. « Il est arrivé quelque chose, hier soir, au bal... » Non ? Sans blague ? Elle cherchait à rendre dingue ? Calypso restait silencieuse. Le comportement de sa sœur l’inquiétait. Elle était bien trop sérieuse pour que ce qu’elle avait à dire soit insignifiant. Elle avait tellement de mal à parler, cherchant ses mots comme jamais encore elle n’avait eu à le faire. Lorsque ces premiers mots franchirent le seuil de ses lèvres, les yeux de Calypso s’ouvrirent en grand, choquée. L’inquiétude la gagna. Elle n’eut pas le temps de demander comment allait son grand-père, que les mots qui suivirent l’achevèrent. Les larmes montèrent sans même qu’elle n’ait le temps de s’en rendre compte. Et c’est un flot de perles salées qui roula sur ses fines joues, s’écroulant littéralement dans les bras de sa sœur.
    « Non… » répéta-t-elle à plusieurs reprises, serrant plus que jamais Thalie dans ses bras. Il fallait qu’elle se réveille maintenant, qu’elle sorte de ce rêve qui n’était en fait qu’un horrible cauchemar. Leandro, dans son coin, détourna le regard ; crispant la mâchoire et serrant les poings. Quelques murmures se noyaient dans les sanglots des deux anges ; ceux d’une petite fille qui appelait désespérément son grand-père…
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptySam 27 Juin - 4:24


    Heu... Heu... Voilà tout ce qui se passait dans la tête de Kenzo : "heu"...Ok, il ne s'était pas attendu à être accueillit à bras ouverts, il avait même envisagé de se retrouver avec le canon d'un fusil de chasse braqué contre sa tempe, mais là... Là c'était carrément bizarre ! La petite vieille dont il ignorait le nom, le prénom, la fonction et le statut, s'était mise à brailler a travers le hall d'entrée que "Mademoiselle Calypso" était là. Bon déjà, c'était pas sa grand-mère, sinon elle aurait pas parlé d'elle en ses termes. Kenzo, un peu flippé, attendait le dénouement final avec appréhension. "Athalia" c'était le nom de la vilaine soeur, et quelque chose lui disait que vu la réaction de la vieille dame, il valait mieux se méfier de celles de la blonde incendiaire. Bizarrement il en venait même à regretter un tête à tête avec le patriarche fou-furieux... S'il avait su ! Son appel terminé, la petite femme à la chevelure grisonnante se jeta dans les bras de sa blondie, l'obligeant à lui lâcher la main... Et alors ce fut le début de la torture. Sa main libre retomba mollement le long de son corps tandis qu'il jetait des regards à la ronde, cherchant une explication à tout ça dans la végétation du parc. Evidemment il ne trouverait rien, mais tourner la tête en observant les pousses d'herbe était toujours mieux que de rester immobile comme un con. Parce que c'est l'effet qu'il se faisait là. Il ne comprennait rien a la situation, il restait en retrait, et se demandait à quelle sauce il allait être mangé. La seule explication qu'il avait trouvé c'était que Caly découchait pour la première fois. Dans un sens c'était rassurant pour lui, il découvrait une jeune fille sérieuse. Mais si sa famille devait réagir ainsi à chaque fois, ils étaient pas dans le caca... La pauvre Blondie tentait, tant bien que mal, de calmer la vieille dame quand un grand type fit son apparition. Dans sa tête, Kenzo refit l'inventaire de la famille Spinelli, et tout ce qui lui vint à l'esprit fut : "C'est qui lui ?". Pas vraiment le temps de se poser plus de questions, que la vampire faisait son apparition... Elle lançait des éclairs avec ses yeux, pour changer ! Est-ce que cette nana était capable de sentiments autres que violents ? Kenzo commençait a en douter, et venait a penser que Caly était l'exact opposé de sa soeur, lorsqu'il la vit se jeter un avant. Il n'eut le temps de rien, juste de voir cette main s'élever en claquer sur la joue de Calypso. "Oh !" c'est la seule chose dont il fut capable. Une exclamation de protestation suivit d'un pas dans leur direction, avant de voir la grande ramener la petite contre elle comme si sa vie en dépendait. Tout ça pour une simple nuit d'absence ? Il en doutait fortement d'un coup. Il y avait forcément autre chose.

    Vampirella pleurait, elle ne cessait de répéter qu'elle avait cru Blondie morte. Cette dernière était comme lui, toute aussi perdue. Elle demandait des explications à sa soeur, mais l'autre blonde semblait trop choquée pour tenir un discours cohérent. Soudain elle relâcha Caly, et décida qu'il fallait qu'ils rentrent... tous ! Vu le ton employé, et le regard qu'elle lui jetait, il n'avait pas vraiment le choix non plus. Il aurait bien tenté une petite blagounette du genre "Heu... Ca va aller, hein ! J'vais vous laisser, et vous dérangez pas pour moi, je connais le chemin ! Troisième arbre sur la gauche, c'est ça ?", mais quelque chose lui disait que ce n'était pas le moment. Il était tiraillé entre l'envie de prendre ses jambes à son cou et de sortir de cette baraque de malade mentaux suceurs de sang, et le besoin, qu'il ne s'expliquait toujours pas, de rester auprès de Caly. Quelque chose lui disait qu'elle allait avoir besoin de lui. Alors il entra, il suivit le mouvement, étudiant au passage la décoration très "cosy". Du marbre et du parquet lustré au sol, un immense escalier majestueux, des moulures au plafond, sur les murs. De grandes tables rondes sur lesquelles on trouvait des bouquets immenses. Le salon valait le détour aussi. Une immense cheminée que Kenzo évalua du coin de l'oeil avant de décrété qu'on pouvait tenir à 8 dedans, sans se gêner les uns, les autres. De grandes baies vitrées donnant de part et d'autre de la demeure. Du côté "rue" les rideaux étaient déjà tirés, et du côté "jardin", Vampirella s'employait à le faire. Un lustre, replique miniature de l'énormité qui trônait dans le hall, répendait une lumière douce et chaleureuse dans la pièce à vivre. Deux énormes canapés en cuir se faisaient face au milieu de la pièce, accompagnés de trois gros fauteuils XXL. Une table basse, ornée d'un gros bouquet elle aussi, séparait les canapés. Juste au-dessous un tapis qui semblait ancien, et qui pourtant donnait envie de s'allonger dessus tant il semblait moelleux. Kenzo resta debout, les bras croisés dans le dos, attendant qu'on lui dise ce qu'il devait faire. Caly venait de s'asseoir, et jetait des regards interrogateurs à sa soeur et au grand brun qui semblaient s'entretenir dans le plus grand des mutismes. Heu... Il était sourd-muet, le brun ? C'était pour ça qu'il disait rien et que pourtant Vampirella l'écoutait avec les yeux ? Décidemment tout ceci était de plus en plus étrange. La seule chose qui empêchait Kenzo de fuir à toutes jambes c'était l'attitude de sa Blondie. Elle semblait toute aussi perdue que lui, preuve s'il en est que rien dans cette situation n'était habituel.

    Après une longue hésitation, Kenzo s'installa discrètement sur un des fauteuil. Mais juste sur le bord des fois qu'il ait a se lever brusquement. Sur la table d'appoint, à côté de lui, se trouvait des photos de famille qu'il observait du coin de l'oeil. Que du noir et blanc, forcément, c'est plus classe. Une photo de chaque petits-enfants, caly souriante, ses boucles blondes encadrant son visage d'ange, Athalia, qui pour une fois ne semblait pas agressive, elle souriait aussi, et Julian, nonchallant. Il y avait aussi un cliché de famille. Kenzo jeta un coup d'oeil circulaire, et voyant que personne ne lui prêtait attention, s'empara du cadre pour l'étudier de plus près... Il y avait le patriarche, l'allure altière, fier comme un paon, une main posée sur l'épaule de ce qui semblait être son fils, et donc le père de Caly, et l'autre sur celle de Julian. Le père avait ses deux mains sur les épaules d'une femme assise juste devant lui, souriante, rayonnante, certainement la mère de Blondie... Blondie justement, riait sur ce cliché. Elle était assise à même le sol, un bras posé sur les cuisses de sa mère, sa tête reposant légèrement dessus, tandis que des yeux elle fixait Vampirella, sur une chaise également, souriante, charmant l'objectif, alors que d'une main elle tirait sur la cravate de Julian qui haussait un sourcil, faussement mécontent. Le dernier rideau qu'on tira obligea Kenzo à sortir de sa contemplation, et vivement, il reposa le cadre sur la petite table, focalisant, ensuite, son attention sur la grande blonde qui rejoignait sa soeur sur l'un des immenses sofas de cuir. Sa mine déconfite l'informa qu'elle allait enfin expliquer ce qu'il se passait, mais l'expression de son visage lui fit presque regretter de ne pas rester dans l'ignorance. "Il est arrivé quelque chose, hier soir, au bal..." et visiblement c'était quelque chose qui allait faire mal à son ange. Anxieux, Kenzo, les yeux braqués sur les deux blondes, attendait la suite... "On a tiré sur Papy..." QUOI ?! Immédiatement le brun tourna le regard vers le sourd-muet afin de vérifier, peut être, qu'il ne s'agissait pas d'une blague. Après tout il ne connaissait pas vraiment Vampirella, alors peut être que c'était son humour habituel ? Mais Le brun ne rigolait pas, pas le moins du monde. Au contraire il semblait abattu lui aussi... On avait vraiment tiré sur Giovanni Spinelli ? Mais dans quel monde vivait-on ? Kenzo reporta son attention sur les deux soeurs, espérant la suite, s'attendant à ce qu'elle annonce qu'il avait été transporté à l'hopital, et qu'il ne fallait pas qu'ils s'inquiètent. "Il est mort..." Baaam ! Une massue venait de s'abattre sur la tête du brun qui se mordit la lèvre en serrant les poings. Non, non c'était pas possible ! Comment pouvait-ce être possible ? C'était la meilleure nuit de sa vie ! Ca devait être la meilleure nuit de la vie de Blondie aussi ! Il la vit s'écrouler dans les bras de sa soeur, il entendit ses sanglots, et son coeur se serra, se réduisant au point de n'être plus qu'une petite boule de papier froissé. Il n'en avait pas conscience, mais tout ses muscles étaient tendus, ses mains agrippait les accoudoirs en cuir, comme s'il se préparait à s'éjecter du fauteuil pour rejoindre Blondie au moindre signe de sa part. Il brûlait de la prendre dans ses bras, de lui extraire sa douleur, de tout faire pour ramener ce sourire qu'il avait cru éternel, sur ses lèvres rieuses, mais il se devait de rester en retrait, de laisser Athalia tenter par de maigres caresses de calmer les sanglots de sa soeur, même si ce n'était que torture pour le brun.

    Thalie, qui avait eu le temps de se faire à l'idée, s'il est possible de se faire à cette idée, pleurait elle aussi, mais c'était des larmes de soulagement qui se mêlaient à celles de tristesse. Sa petite soeur était enfin dans ses bras, contre elle, en vie... Elle la pressait contre son coeur qui lui martelait la poitrine. Ses mains, douces et maladroites, frottaient le dos de Caly, puis remontaient dans ses cheveux, s'agrippant parfois à sa nuque gracile, avant de redescendre.
    - J'ai eu tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose à toi aussi... Murmurait-elle dans ses cheveux. Tellement peur... Tentait-elle d'excuser sa gifle ? Peut être... J'ai cru être la dernière... La seule... Sans Giovanni, sans Julian, sans elle... Je suis désolée, Birdy... Répétait-elle sans cesse, comme si elle était responsable de cette situation... En tout cas elle se sentait responsable du mal et de la souffrance qui frappait sa petite soeur en cet instant... Son bébé... Elle la serra encore plus fort, tentant de l'absorber en elle, tentant de lui prendre sa douleur. Elle avait toujours protégé sa soeur, et pourtant, là, elle se sentait bien impuissante. Maintenant elle comprenait ce qu'avait voulu dire Leandro... Elle aurait voulu pouvoir construire un mur d'enceinte autour d'elles deux, un mur si haut que des horreurs pareilles n'auraient jamais pu toucher son ange blond, sa poupée de porcelaine, sa petite soeur...

    Ce n'était pas un mur protecteur qu'elles avaient erigé toutes deux, mais c'était un mur de douleur qui les coupait du monde environnant. Si bien que ni l'une, ni l'autre ne vit revenir la vieille dame avec un plateau plein à craquer. Le petit mètre 50 de formes généreuses s'immobilisa brusquement en surprenant la scène. Les larmes lui montèrent très vite, et Kenzo aperçu le plateau, bien trop lourd, chanceler entre ses mains agées... Il s'éjecta finalement du fauteuil, mais ce ne fut pas pour rejoindre Caly. Il se précipita vers la vieille dame, et lui ôta le plateau des mains...
    - Laissez-moi faire... Glissa-t-il doucement, alors qu'elle s'empressait d'extirper un mouchoir de sa poche, et se le plaquait contre le visage avant de rebrousser chemin en vitesse... Pauvre femme.
    Le plateau en main, il s'approcha de la table basse où il deposa le tout. La gouvernante n'avait pas fait les choses à moitié. Il y avait de quoi abreuver en café la moitié de Rome, et pour ce qui était des croissants et des petites brioches, Kenzo n'en avait jamais vu autant, même en travaillant dans une trattoria ! Accroupi sur l'épais tapis, il fixait Caly dans les bras de sa soeur.

    Cette dernière lui releva les visage, observant ses yeux rougis, ses larmes qui ravageaient ses joues, son air effondré.
    - Il va falloir qu'on soit forte, Birdy... Lui murmurait-elle en tentant, en vain, de sècher ses larmes. On ne peut plus rien faire, il n'y a plus rien a faire... Il faut juste... Elle cherchait ses mots, tâchant de se montrer le plus douces possibles, tout en savant à l'avance que quoi qu'elle dise, tout serait inapproprié... juste... continuer... il faut avancer... Rien de ce qu'elle pourrait dire ne soulagerait la peine de sa soeur. Elle ne parvenait même pas à soulager la sienne, alors.
    Un mouvement léger du canapé lui fit détacher ses yeux de sa soeur. Elle reporta son attention au-delà d'elle, et vit que l'inconnu s'était installé juste derrière sa petite soeur... Il semblait lui demander l'autorisation d'intervenir... Elle ne savait pas trop, elle voulait pouvoir continuer à s'agripper à sa soeur comme à un rocher, comme à son seul repère. Mais Kenzo ne patienta pas longtemps, passant une main dans le dos de Caly, puis l'encerclant de ses bras afin de la ramener contre lui. Thalie continuait de s'agripper, mais résigné, ses
    doigts finir par lâcher prise, et elle observa, avec frustration et soulagement, sa soeur dans les bras de son inconnu... Frustration car après l'avoir cru morte elle ne voulait plus quitter ses bras, et soulagement car sa petite soeur avait trouvé une épaule sur laquelle se reposer...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptySam 27 Juin - 13:49

    [Pas aussi long, sorry...]

    Perdue… Complètement à l’ouest, sonnée par ce qui venait de lui tomber dessus, Calypso Lucy Spinelli s’écroulait dans les bras de sa sœur. Un couteau finement aiguisé de mots s’était tout juste planté dans son cœur, et ce dernier saignait plus que tout à la simple idée d’avoir perdu à jamais son grand-père. Ce qu’elle pouvait se sentir mal. Sa respiration s’était emballée, les battements de son cœur avaient fait de même, et les larmes… Oh les larmes ! Impossible de les compter tant elles étaient nombreuses, roulant sur ses joues comme des perles de cristal, celui du chagrin. Elle ne voulait pas y croire, elle ne pouvait tout simplement pas y croire. Tout ceci n’était qu’un cauchemar, il ne pouvait pas en être autrement. Dans les sanglots, la belle se perdait. Elle ne parvenait pas à rassembler un minimum de contenance pour garder les idées claires, c’était trop difficile, la peine était immense. Son petit monde venait de s’écrouler, son cœur s’était fendu, et la petite fille qui avait toujours sommeillé en elle, la cadette des Spinelli surprotégée par chacun des membres de cette famille voulait son grand-père. Elle l’appelait, dans de très légers murmures, des supplications. Elle voulait sentir ce regard fier et bienveillant posé sur elle, entendre cette voix roque et chaude lui faire la morale, sentir ces bras fort la serrer dans une douce étreinte… Elle voulait le voir débarquer dans ce salon, inquiet, interrogeant alors d’un air suspect Kenzo et Leandro quant à leur présence en ces lieux, ses quelques réflexions ironiques et ses critiques concernant les quelques hommes qui s’acharnaient à vouloir lui faire de l’ombre au Sénat… Elle voulait ce Papy grognon qu’ils aimaient tant, celui qui avait toujours veillé sur eux. Il ne pouvait pas les avoir quitté, alors qu’elle avait ce sentiment d’avoir tant besoin de lui. Il représentait la figure paternelle en l’absence de Livio, il était son grand-père adoré… Dans les bras de Thalie, elle ne parvenait pas à se calmer. Rien ne pouvait l’apaiser à cet instant précis. Elle souffrait et ne pouvait pas le contenir. Certains pouvaient faire un déni face à une telle annonce, refuser la vérité. Elle, elle l’avait peut-être trop « bien » accepté. Cette cruelle réalité, elle se l’était prise en pleine face, et elle l’avait encaissé. Des larmes en découlaient, un torrent de larmes même.

    Leandro n’avait pas décroché le moindre mot. Que pouvait-il dire après tout ? Rien. Car il n’y avait strictement rien à dire. Le silence était le plus grand respect qu’il pouvait avoir face à ce drame, à cette peine, à cette injuste douleur. Les sœurs Spinelli, ainsi que Julian, étaient bien loin de mériter une telle chose. Une telle perte au sein de cette famille était à ses yeux une réelle injustice, et les voir si mal le rendait malade. La scène était difficile à supporter, à tel point qu’il finit par quitter la pièce. La gouvernante fondait de nouveau en larmes, Thalie tentait du mieux qu’elle pouvait de réconforter sa sœur, et il ne trouvait pas sa place. Témoin de ce voile de deuil qui allait à présent couvrir ces visages ? C’était un rôle bien difficile à tenir. Il préféra donc s’éclipser, se faire discret, s’effacer… Se retrouvant dans le grand hall, il s’appuya contre la table centrale, sur laquelle trônait un immense bouquet de fleurs blanches fraîches de ce matin. Passant une main sur son visage fatigué, il soupira. Où était passé Julian ? Où était-il alors que ces deux anges avaient tant besoin de lui ? Croisant les bras sur son torse, abattu, il demeura pensif un moment, ne parvenant pas à occulter les sanglots qui provenaient du salon, les appels de détresse auxquels il ne pouvait pas répondre.

    « J'ai eu tellement peur qu'il te soit arrivé quelque chose à toi aussi... » La voix de Thalie résonnait dans la tête de la miss. Toutes ses pensées allaient vers son défunt grand-père, alors que ses yeux rougis continuaient de verser d’innombrables larmes. Plus rien ne semblait la protéger. Plus rien ; pas même l’étreinte ou les mots que lui offrait sa sœur. Elle n’avait plus conscience de rien, plus conscience de ce monde qui semblait s’agiter autour d’elle. La tête enfouie tout contre l’épaule de sa sœur, comme pour se cacher de cet horrible monde, elle ne parvenait pas à trouver la paix. Son cœur venait d’être sacrément secoué… Thalie lui fit alors relever le visage. Ses yeux gonflés et rougis, ses joues humides, son regard qui lançait à qui voulait bien le voir des SOS, d’une extrême détresse… Elle hochait la tête, plus pour rassurer sa sœur qu’autre chose à vrai dire. Tout ce qu’elle pouvait lui dire semblait bien loin pour avoir un réel impacte sur la miss. Elle était à des lieux d’ici, terrer dans le chagrin qui allait désormais lui coller à la peau. Elle ne pouvait s’empêcher de penser que si elle était restée, si elle avait attendu son grand-père, peut-être que rien ne se serait passé de cette manière. Les choses auraient pu être différente. Pourtant il lui était impossible de regretter son choix, qui s’était jusqu’à présent révélé être le meilleur, lui ayant offert une soirée magique, une nuit inoubliable et… une horrible matinée. La culpabilité se pointait dans le petit cœur de « Birdy ». Elle avait manqué son grand-père, elle lui avait échappé et ça n’était que sa punition. On l’en privait, alors qu’elle ne le méritait pas. Et si… Avec des « si » on peut refaire le monde, n’est-ce pas ?

    Sentant une main se poser dans son dos, Calypso tourna la tête, et rencontra alors le regard chocolat de Kenzo. Il finit par l’encercler de ses bras, la ramenant contre lui, alors que pour sa part elle passait ses bras autour de son cou, venant nicher sa tête dans le creux de ce dernier. Les sanglots reprirent de plus bel, la jeune femme se laissant alors totalement aller. Thalie avait finit par la lâcher, laissant au jeune homme alors le soin de prendre la relève.

    « Serre-moi fort… » -parvint-elle à murmurer doucement, entre deux soupirs saccadés.
    Comme si toutes ses forces s’étaient volatilisées, elle se montrait frêle, faible, fragile, comme une poupée de porcelaine dans une étreinte de tendresse, que l’on aurait pu briser au moindre faux mouvement. Elle s’agrippait à Kenzo comme si sa vie en dépendait, pensant alors que lui aussi pouvait aidé Thalie à panser les blessures que venait de lui infliger cette tragique nouvelle. Calypso avait l’impression que jamais elle n’arriverait à se calmer, que jamais cette douleur ne s’estomperait, que jamais son sourire ne reviendrait… La petite Spinelli joyeuse et souriante ne s’était pas envolée avec le patriarche de la famille, n’est-ce pas ? =(
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

AGE : 24 ans
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ARRIVÉE LE : 17/03/2008
EMPLOI : Glandeuse professionnelle ! Tout un art ! Même s'il m'arrive de m'occuper d'instruire les autres, même contre leur volonté !
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyDim 28 Juin - 3:55


    Comment retenir ses larmes ? Comment se montrer forte alors qu'elle se devait d'annoncer la pire nouvelle qu'elle n'ait jamais eu, à sa petite soeur ? Elle avait tenté de ravaler ses larmes, de prendre une tonalité plus assurée, mais il n'y avait absolument rien a faire. Ses paupières se baignaient de larmes, sa voix chevrotait, ses lèvres et son menton tremblait, jusqu'à ce qu'elle craque. Trop, c'était trop. Elle devait avoir l'intérieur de la joue en sang tant elle l'avait mordu pour s'empêcher de craquer, mais à présent que la nouvelle venait de faire voler en éclat tout le peu de sérénité qui restait sur les traits de sa soeur, un violent sanglot monta de sa gorge et se termina en gémissement plaintif alors qu'elle la serrait contre elle. "Non ! Non !" ne cessait-elle de répéter, déchirant toujours un peu plus le coeur en lambeaux de Thalie... "Je suis désolée" répondait-elle comme en écho à sa détresse. Désolée de quoi ? Ne se trouvait-elle pas elle-même dans la même situation que sa petite soeur ? Pourquoi se sentait-elle responsable de cette détresse ? Juste parce qu'elle avait eu à lui annoncer la nouvelle ? Dans un sens elle était heureuse d'avoir eu a la lui annoncer, ainsi cela signifiait que sa cadette n'avait pas assisté au drame, et qu'elle avait été, en quelques sortes, épargnée... Elle allait devoir affronter la peine causée par la perte d'un être chère, pas à se remettre du traumatisme engendrée par un drame sanglant... Elle la cageolait, la serrait contre elle, frottait son dos, appuyait sur sa nuque comme pour l'entrainer toujours plus dans cette étreinte protectrice. Plus rien ne pourrait la toucher maintenant, pas tant qu'elle resterait dans ses bras... Elle se rassurait aussi. Elle avait tellement eu peur de l'avoir perdu, elle avait tellement redouté le pire, que l'avoir contre elle était un véritable soulagement. Un maigre soulagement aux vues de ce qu'il s'était passé, mais un soulagement quand même... Elle le lui disait, elle ne pouvait se retenir de le lui dire. Oui, elle avait eu peur de la perdre elle aussi. Elle était tellement focalisé sur elle, sur elles deux, qu'elle n'avait plus conscience du monde qui l'entourait... Leandro, l'inconnu de sa soeur, elle ne sentait même pas leur présence. Au bout d'un moment, qui lui sembla à la fois une éternité et une fraction de seconde, elle se détacha légèrement de sa petite soeur, et passa le bout de ses doigts sur ses joues baignées de larme, tentant de se ressaisir, tentant de l'aider à s'apaiser un peu, tout en sachant que rien n'y ferait. Combien de temps avait-elle mis, elle, avant de calmer ses larmes ? Des heures surement... Elle se souvenait avoir été encore tiraillée par ses larmes silencieuses lorsque la fatigue l'avait rattrapée et capturée dans la chambre de Caly. Aussi, tentait-elle de lui dire de se montrer forte, tout en se sentant coupable de lui dire cela. Mais que faire d'autre ? Elle se sentait tellement maladroite... Elle observait sa petite soeur et la tristesse lui étraignait le coeur. Elle se sentait tellement inutile...

    Pourtant, rapidement, alors qu'elle ne s'y attendait plus, le monde extérieur la rattrapa. Elle sentit du mouvement sur le cuir du sofa, et chercha presque frénétiquement ce qui pouvait provoquer ce tout petit crissement qu'elle vivait comme un véritable séisme. Elle était à bout de nerf, à vif, sans cesse sur la défensive, ce qui expliquait ses réactions pour le moins étrange. Comme lorsqu'elle foudroya du regard l'inconnu de sa soeur qui tentait de lui venir en elle. Non ! Non ! Personne ne toucherait à Caly maintenant ! Plus personne ne lui ferait de mal ! Voilà ce qu'elle pensait alors que ses doigts s'agrippaient autour des bras de sa soeur. Une louve, une véritable louve ! Voilà ce qu'elle était. Toutefois, le brun, qui ne semblait plus vraiment impressionné par elle, n'attendit pas plus, et passa ses bras autour de sa petite soeur tout en la ramenant contre lui... Thalie dû rendre les armes, laissant ses doigts glisser sur la peau de sa soeur tandis qu'elle s'extrayait de son étreinte pour en rejoindre une autre... La blonde porta sa main a ses lèvres, et se mit a mordre l'espace entre son pouce et son index afin de retenir ses larmes qui revenait à la charge. Dans des bras masculins, Caly faisait encore plus "petite chose fragile"... "Serre-moi fort" voilà ce qu'elle l'entendit murmurer à l'attention du brun... Dans un sens ce fut un soulagement, car elle lui prouvait ainsi qu'elle avait une épaule sur laquelle pleurer, autre que la sienne... Et une épaule qui ne fuyait pas, puisque malgré le tour que venait de prendre la matinée, le brun était toujours là... Il fallait qu'elle sorte ! Il fallait qu'elle bouge ! Elle ne pouvait pas rester là à observer la détresse de sa soeur ! Elle ne lui serait d'aucune utilité si elle craquait elle aussi... Son regard harpenta la pièce à la recherche d'elle ne savait trop quoi, avant de comprendre que ce qu'elle cherchait n'était pas quelque chose, mais quelqu'un... Où était-il ? Elle se sentit presque suffoquante, prête à sombrer dans la folie lorsque son regard se porta sur le hall que l'on distinguait de sa place. Elle ne voyait qu'un bout de lui. Juste ses reins appuyé contre la table ronde, avant que le mur ne le soutrait de sa vue... Son palpitant s'apaisa, et sa respiration se fit moins anarchique. Il était toujours là. Envisageant le café qui trônait sur un plateau, elle s'en servit une tasse fumante, puis se leva pour aller rejoindre le voleur de mange, racommodeur de coeur. Sans un mot, elle s'approcha, puis lui tendit la tasse... Il en avait besoin, il en avait vraiment besoin... Elle l'observa un instant, en silence, tentant d'étouffer la tristesse de son regard pour la remplacer par de la tendresse. Elle ne parlait pas, elle n'en avait pas la force, mais elle ne souhaitait pas qu'il parte, elle voulait qu'il reste encore et encore. A quoi bon parler si c'était pour dire ça ? Il ne manquerait pas de lui demander "pourquoi ?" et elle ne saurait quoi répondre. Parce que s'il partait elle se sentirait incroyablement seule ? Oui. Parce que s'il partait elle se sentirait vulnérable, mise à nue, comme si a lui seul il représentait cette protection, cette carapace qu'elle n'avait plus la force d'ériger autour d'elle ? Oui, aussi... Elle restait devant lui, muette, afin, également, de s'assurer qu'il buvait son café. Elle avait besoin de lui, certes, mais elle avait besoin de lui vivant. Pas la peine de prendre le risque de le voir mourir de fatigue...

    Après un moment, elle s'approcha de lui, doucement, toujours en silence, posa précautionneusement une main sur une de ses joues, et ses lèvres sur la joue opposée.
    - Ca va aller... Murmura-t-elle en glissant jusqu'à son oreille, avant de se reculer.
    Elle cherchait à le rassurer ? Oui ! Etrange, non ? Pas tant que ça. Elles n'étaient pas les seules à être touchées par ce drame. Que ce soit Leandro ou l'inconnu, tout deux devaient souffrir presque autant qu'elles, si ce n'est plus englués dans leur statut d'observateur. Thalie tenta un petit sourire, pas vraiment convaincant, puis s'éloigna pour rejoindre l'escalier... Elle avait besoin d'être un peu seule. Pas longtemps, juste assez pour pouvoir craquer sans avoir a faire souffrir ou a incommoder les autres. Elle monta lentement, puis une fois hors de vue se précipita jusqu'à sa chambre. A peine la porte refermée elle se laissa glisser contre, attérissant sur les fesses alors que son corps était secoué de spasmes... Finit le silence, elle pleurait violemment, de tout son saoûl, laissant son corps abandonné, aux prises de cette incommensurable douleur. Ses mains se plaquèrent sur son visage alors que l'arrière de son crâne tapait contre le bois de la porte. Il fallait que ça sorte, il fallait que tout cela sorte ! Loin de tous elle pouvait se laisser aller à la démence... Après ça irait mieux... Une petite voix ne cessait de le lui dire "Pleure ! Craque ! Lâche tout ! Après ça ira mieux..." elle ne savait pas qui était cette voix, mais elle voulait lui faire confiance. Peut être était-ce la folie qui la submergeait totalement, après tout, si elle entendait des voix. Tant pis ! Son poing cogna violemment le sol, et une douleur fulgurante envahie ses doigts, puis sa main, son poignet et remonta dans son bras, mais elle ne la sentit presque pas tant la douleur intérieure était mille fois plus puissante. Elle avait l'impression que son coeur s'étirait, se disperçait, fondait et se répendait, telle de la lave en fusion dans chacun de ses organes avant de ressortir par tous les pores de sa peau, brulant son épiderme au passage. Les larmes lui incendiaient les joues, innondaient sa bouche qu'elle gardait entrouverte faute de pouvoir respirer par le nez. C'était ridicule, elle ne savait même pas pourquoi elle pleurait. Pour son grand-père ? Non, son grand-père était mort, il ne souffrait pas, il n'était pas triste. Pour sa soeur ? Pleurer la tristesse de sa soeur ne faisait qu'envenimer les choses. Il aurait fallu au contraire qu'elle se montre forte. Alors quoi ? Elle pleurait tout simplement son propre sort ! Sa vie qui venait de prendre un tour dramatique, ce manque qui la poursuivrait à vie, et Julian, dont elle n'avait toujours pas de nouvelle. Elle pleurait de manière égoïste, sur elle-même. Mais la petite voix avait raison. Forte de ce constat, elle se sentait "presque" mieux... Les larmes finirent par se tarir, et une force nouvelle prit possession de ses membres. Elle ne devait pas laisser les siens souffrir de la sorte, il fallait qu'elle redresse la barre... Et pour commencer : Julian !

    Elle se releva fébrilement, prenant appui sur ses mains, s'y reprenant a plusieurs reprises avant de, finalement, tenir sur ses jambes... Son portable était toujours sur la table de chevet, et ce fut avec fébrilité qu'elle s'en saisit et appuya du doigt sur l'écran tactile. Pas de coup de fil, pas de sms, en tous cas rien en provenance de Julian. Juste quelques appels manqués de la part de "connaissances" qui voulaient, sous couvert de s'inquiéter pour elle, glâner quelques informations qu'ils s'empresseraient de balancer à la Presse. "Selon une source proche... blablablaaa !", Thalie n'était pas née de la dernière pluie. Glissant l'Iphone dans la poche arrière de son jean, elle reprit la direction de la salle de bain. Au-dessus du lavabo elle s'apergea à grandes eaux le visage, tentant vainement d'éliminer les traces de sa crise. Personne ne serait dupe, et quand bien même, elle ne s'était pas montrée très discrète. Claquant ses mains contre ses joues, elle cherchait à se donner des couleurs, mais tout n'était qu'artifice, et ne tiendrait pas 4 secondes face a l'inspection de Leandro. Résignée, elle s'essuya le visage, effaçant l'eau mêlée aux larmes, puis reprit la direction du rez-de-chaussée... Elle était calme, à présent, sa crise l'avait vidée, presque épuisée, mais elle se sentait "neuve". Il lui faudrait des jours, des semaines, des mois pour se remettre totalement, mais en attendant elle n'offrirait plus le spectacle de sa souffrance. Elle jeta un coup d'oeil rapide dans le salon, s'assurant que sa soeur se calmait, que l'inconnu trouvait les mots et les gestes, puis alla s'appuyer contre la table du hall, aux côtés d'un Leandro qui n'avait pas bougé. Toujours sans un mot, elle s'empara de la tasse qu'il tenait entre les mains. Il restait un peu de café qu'elle porta à ses lèvres... Le breuvage était à peine tiède à présent, mais elle le sentit cavaler dans ses veines comme un concentré de vitalité...
    - Des nouvelles de Julian ? Demanda-t-elle à voix basse, afin que Caly ne surprenne pas la conversation.
    Pas besoin de l'inquiéter encore plus. Elle venait déjà d'apprendre la mort de son grand-père, comment réagirait-elle si elle venait à savoir que depuis le drame, leandro et Thalie se relayaient pour faire sonner le portable de Julian sans que jamais personne ne réponde.
    Mais où est-il ? Si seulement je parvenais à joindre mon oncle ! Dante non plus ne répondait pas au téléphone. Elle tombait systématiquement sur son répondeur... Elle devait avoir laissé une dizaine de message, mais rien y faisait, il ne rappellait pas. Lui, il avait été en contact avec la Giolitti, alors peut être qu'il savait comment la joindre ? Thalie était prête a tout pour avoir des nouvelles de son frère... A tout... En attendant elle se rassurait en observant sa soeur... Elle au moins, elle était en sécurité à présent, elle était avec elle. Qu'est-ce que tu en penses ? Demanda-t-elle à Leandro tout en désignant le brun qui étreignait sa soeur, du menton. Drôle de circonstances pour rencontrer le chéri de sa petite soeur. En temps normal, Thalie et Julian se seraient enfermés dans une chambre pour faire un débriefing concernant le prétendant, et ensuite ils auraient décidé s'ils le toléraient ou s'ils lui pourrissaient la vie. Maintenant les choses étaient différentes, évidemment qu'elle n'allait pas lui pourrir la vie, et Julian n'était pas là pour un débrief. Mais elle avait quand même besoin d'un avis, et celui de Leandro était assez important pour elle... Est-ce que le brun allait pouvoir encaisser tout ça, selon lui ? Est-ce que son attachement était réel ? Est-ce que Thalie devait s'inquièter de ça aussi ? Tellement de questions... Trop de questions...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyLun 29 Juin - 1:49

    Loin de là l’idée de fuir au plus vite cette maison, Leandro s’était éclipsé de la pièce, et simplement de la pièce. Il n’était pas prêt de quitter la maison ! Pas avant d’avoir trouvé quelqu’un pour le remplacer, et donc une épaule qu’il jugeait assez solide pour soutenir la peine de cette famille, une personne en qui il avait confiance. Julian n’étant pas là, et doutant fort que ce dernier soit assez fort pour encaisser la peine de ses cousines, ajoutée à la sienne, dû la perte de ce grand père qu’ils aimaient tant, il pensait tout de suite aux parents des deux blondinettes. De ce qu’il savait, le couple était encore sur Paris. Enfin plus pour très longtemps, ils allaient forcément débarquer dans les jours à venir vu ce qui venait de se passer. Qui serait assez fou pour laisser ses enfants seuls, alors que l’on vient d’assassiner le grand-père, pour on ne sait trop quelle raison ? Personne ! Toujours appuyé contre cette table, dans ce grand hall lumineux, Leandro réfléchissait, et se laissait alors submerger par des vagues de souvenirs. Son enfance passée en ces lieux, parmi les Spinelli, avait été une succession de moments de bonheur. Il avait fait les quatre cent coups avec Julian, subissant alors les punitions de ce grand monsieur, qui l’avait toujours impressionné par sa présence, son charisme, et son physique : Mr. Spinelli Senior. Combien de fois avait-il entendu, venant de ses parents à l’époque employé chez cette grande et importante famille romaine : « Tiens-toi tranquille et sois poli avec Mr. Spinelli et sa famille. Un peu de tenue voyons ! ». Certes ces consignes étaient toujours entrées par une oreille et ressorties par l’autre, mais à force de les avoir entendu il s’en souvenait encore, de nombreuses années après ! Il se revoyait passer la porte d’entrée, atterrir dans ce hall, les chaussures pleines de boues, les genoux dans un état lamentable, le cheveux ébouriffés, essoufflé comme jamais…

    Flash Back
    « On a gagné ! On a gagné !
    - Je t’avais dit que ma cousine était nulle ! Les filles sont nulles !
    - Les… Les garçons… Attendez-moi… »

    Une frimousse angélique passa à son tour le seuil de la porte, les joues rosies par sa course, les cheveux blonds comme les blés en bataille, ses nattes s’étant défaites on ne sait trop comment… Les deux bambins la fixèrent, reprenant eux même leur souffle. Julian s’approcha d’elle, et affichant un petit sourire en coin, lui ébouriffa davantage les cheveux. La fillette s’exclama, exprimant alors tout son mécontentement, alors que ce chenapan se mettait à rire, entraînant son ami à l’étage. Maria entra en scène, à la simple vue de cette boue qui s’était répandue sur le sol, et marquant le tapis des escaliers d’empruntes de pas.
    « Han ! Seigneur ! Le tapis de monsieur ! …Et les carreaux ! Monsieur Julian ! Revenez par ici voulez-vous ! »
    Voyant la gouvernante se fâcher, inutile de préciser que la miss se faisait des plus discrètes, tentant alors de s’éclipser ni vue, ni connue ! Or, il ne fallait pas douter des yeux de lynx de Maria. Oh-oh !
    « Pas si vite jeune fille… »
    Du haut des escaliers de marbre en colimaçon, deux fripons riaient doucement, fiers d’avoir échappé à cette employée. C’était la pauvre Athalia qui allait subir le discours de moral de la vieille femme, et peut-être elle aussi qui allait payer à leur place. Oup’s ! Pas de chance ! C’est ça d’être une fille ! (a’
    Fin Flash Back

    Le sourire de Leandro s’estompa doucement, lorsqu’il entendit des pas se rapprocher, claquant alors sur le carrelage.¨Il tourna la tête, et vit alors Thalie, tenant une tasse de café chaud. Et Calypso ? Un simple regard, en l’espace de quelques secondes, suffit au jeune homme pour apercevoir la belle dans les bras de l’inconnu, ne s’étant visiblement pas apaiser. Pauvre Blondie. Il s’empara finalement de la tasse qu’elle lui tendait, acceptant volontiers une bonne dose de caféine. Là il ne pouvait plus prétendre le contraire, il avait réellement besoin de se reposer. Et comme l’envie n’était pas au rendez-vous, qu’il désirait encore veiller sur les deux perles de la famille Spinelli, il se boostait comme il pouvait. A peine eut-il finit sa première gorgée, que la belle se rapprocha de lui, le laissant se figer, attendant alors de voir ce qu’elle allait faire, posant une main sur sa joue. Ce sont ses lèvres qui se posèrent sur la seconde, avant de lui murmurer quelques mots rassurants à l’oreille. C’était à lui de faire ça, non ? C’était un peu le monde à l’envers ! Mais il n’ajouta rien, présentant que pour sa par, ça n’allait pas fort. Il la sentait fragile, et peut-être trop d’ailleurs. Elle s’éloigna, se dirigeant vers les escaliers, et là, Leandro comprit que la soupape allait lâcher, qu’elle allait s’isoler pour pleurer en paix. C’est sans un mot qui la regarda monter les marches, avec le cœur lourd et l’esprit loin d’être tranquille.

    Tentant de reporter son attention sur autre chose, essayant d’occulter les sanglots, certes plus faibles mais toujours présents de Calypso, et d’ignorer du mieux qu’il pouvait l’irrémédiable et fatidique réalité qu’en à la montée des marches de Thalie, le jeune Fransceci se concentra sur les quelques portraits de familles disposés dans le hall, et nombreux cadres photos. Un sourire nostalgique se peignit sur ses lèvres, tout en observant les quelques clichés, retraçant les jours heureux de cette belle famille. Hop une nouvelle gorgée de café eut pour effet de lui remettre les idées en place, de le réveiller, comme si la caféine qui coulait dans ses veines était aussi puissante et efficace qu’un coup de fouet ! (On sent la fatigue mesdames, messieurs…) Il commença à faire les cent pas, tournant en rond dans le hall, la tasse dans une main, l’autre récupérant son mobile dans la poche de son pantalon de smoking. Il se donnait l’impression d’être un lion dans une cage, littéralement bouffé par l’inquiétude et le doute. Où se trouvait Julian bon sang ?! Pensait-il un tant soit peu à sa famille ? Il avait prit la fuite, choqué, soit… Il le comprenait, et concevait parfaitement le fait qu’il puisse vouloir se retrouver seul, isolé. Mais de là à se faire désirer, à ne pas répondre… Ca n’était vraiment pas le moment de jouer au mort, sans horrible jeu de mots. En plus de s’inquiéter pour les miss, Leandro s’en faisait pour son pote, son meilleur ami. Thalie prétendait que ça irait… Mais lui ne disait rien. Après tout, on n’est jamais sûr de rien, et cette dramatique soirée en était bien la preuve. Elle tentait de cacher sa peine, de se montrer forte, mais Leandro n’était pas dupe. Peut-être que sa comédie prenait avec le petit personnel de la maison, avec sa sœur, qui de toute façon avait les yeux trop embués de larmes pour distinguer le vrai du faux ; mais avec lui, il en fallait bien plus ! A tel point qu’il lui aurait déroulé un tapis rouge et décerné un oscar dans le cas où elle y serait parvenue. Mais pas de tapis, pas d’oscar, il voyait clair dans son jeu, dans ses yeux, c’était aussi limpide que de l’eau de roche.

    Il était revenu à sa place, comme s’il n’avait pas bougé d’un pouce, quand Thalie fit son apparition. Aux yeux de Leandro c’était aussi gros que la demeure tout entière des Spinelli, elle avait pleuré, et de tout son saoul. Bien évidemment il ne fit aucun commentaire, et se contenta de la regarder, de son air qu’il voulait à tout prix rassurant, bien qu’il avait quelques doutes quand à la peine et l’inquiétude qu’il pouvait refléter. Il la laissa récupérer la tasse, et finir ainsi le peu de café qu’elle contenait encore. A sa question il soupira doucement, et hocha négativement la tête.

    « Pas la moindre nouvelle. »
    Un léger silence s’installa du côté de Leandro, qui semblait bien pensif. Thalie faisait allusion à son oncle, que lui ne connaissait pas. Tellement plongé dans ses pensées, se demandant où pouvait bien être Julian, il n’y fit pas tellement attention, pourtant bien conscient de ce qui l’entourait, de ce qui se passait et se disait.
    « Qu'est-ce que tu en penses ?
    - Hein ? »

    Il releva la tête, et termina par un simple « Oh, eum… » Il fallait qu’il donne son avis ? Mais il était qui pour faire ça ? Qui était-il pour juger un type qu’il ne connaissait même pas, qu’il n’avait encore jamais vu ? Surtout qu’il ne faisait pas vraiment parti de la famille. Venant de Julian serait aurait été tout naturel par exemple. Mais lui… Leandro se permit de les observer quelques instants et finit par dire d’une voix basse, sans pour autant les lâcher du regard, comme s’il ne faisait que commenter ce qu’il avait sous les yeux :
    « Il a l’air de tenir à elle… Il se montre attentionné, doux… Il prend soin d’elle et c’est ce dont elle a besoin. Non ?Il lui lança un regard interrogateur.En tout cas il me semble être honnête, courageux aussi puisqu’il a réussi à te faire lâcher ta petite sœur pour s’en occuper. »ajouta-il sur un ton un peu plus détendu, espérant lui décrocher un semblant de sourire. Ce qu’il lui manquait ce sourire d’ailleurs…
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMar 30 Juin - 1:53


    Mais c'est qu'elle voulait pas lâcher prise, Vampirella. Elle s'accrochait à sa soeur comme une moule à son rocher, comme si sa vie en dépendait. Il voyait dans son regard qu'elle n'avait rien contre lui, c'était juste le fait de lâcher sa soeur qui la bloquait, pas celui de la lui confier à lui. Mais Kenzo n'était pas vraiment quelqu'un de patient, il n'avait pas l'intention d'attendre qu'elle se lasse. Et puis Dieu seul savait quand elle lâcherait. Ca se comptait en minutes ou en heures ? Il ne préférait pas avoir a vérifier sa théorie, aussi accélera-t-il les choses, un peu, en glissant ses bras autour de la taille de Blondie, qui fit le reste. Elle se laissa aller tout contre lui, passant ses bras autour de son cou, nichant son visage dans le creux de son épaule. Doucement il ramena sa main caressant jusque dans sa nuque, tentant de l'apaiser avec quelques "chuuuut" sans effet sur ses sanglots. "Serre-moi fort..." parvint-elle a articuler entre deux pleurs. Kenzo ne se fit pas prier. Il noua ses bras derrière sa taille fine, et la plaqua encore plus contre lui. D'un mouvement rapide, il ôta ses chaussures, et ramena les pieds sur le sofa, encardrant totalement la blondinette, l'emprisonnant dans l'étreinte de tout son corps. Le regard des autres ? Il s'en foutait, seul comptait Caly et sa détresse. Il y connaissait quelque chose. Pour avoir perdu ses parents il savait d'avance que rien, rien au monde ne pourrait atténuer sa peine. Il allait falloir qu'elle apprenne à vivre avec, jusqu'à en faire une force. Car oui, dans quelques temps la mort de Giovanni Spinelli représentera une force pour Blondie. Il ne souhaitait pas la voir triste, il ne supportait pas de contempler ses larmes ravageant ses joues, mais lorsqu'il jetait un coup d'oeil autour de lui, force était de constater que la belle avait été surprotégée tout au long de sa vie, qu'elle avait été épargnée par bien des maux, ce qui rendait ce drame encore plus douloureux. Il ne le parirait pas, mais quelque chose lui disait que c'était la première fois qu'elle était confrontée au deuil. Raison de plus pour qu'il la soutienne durant cette épreuve.

    Il gardait le silence pour le moment. Il savait d'avance que quoiqu'il dise, elle ne l'entendrait pas. Elle était refermée sur elle-même, centrée autour de sa douleur qui devait lui lacérer un à un les organes. Petite chose entre ses bras, il passait lentement sa main dans son dos, montant, redescendant, suivant le rythme de sa respiration hasardeuse. Ses larmes inondait son cou, mais il s'en moquait tant qu'elle était là, dans ses bras... Ses lèvres se posaient de temps à autre sur son épaule fragile, formant un baiser, puis remontaient jusqu'à son cou. Il pouvait y sentir son pouls, son coeur qui battait à une vitesse folle, puis ralentissait brusquement alors qu'elle oubliait de respirer. Lorsque cela se produisait, ses doigts serraient plus fort ses chairs, l'obligeant à reprendre le dessus... Au bout d'un moment qui lui sembla une éternité, il se rendit compte qu'ils étaient seuls dans le salon... Discrétement il chercha un signe de présence, et les aperçu dans le hall, le fixant avec attention... Quoi ? C'est parce qu'il avait les pieds sur le canapé ? Non mais ça va, y a plus grave quand même... En même temps, il venait de tilter qu'il ne s'était même pas présenté. C'était peut être pour ça, aussi, qu'ils le fixaient...

    - Ça va aller, Caly... Ça va aller... Murmura-t-il avant de reposer ses lèvres dans son cou, tentant d'ignorer les regards fixes sur eux... Je te le promets... Ses lèvres remontèrent, et allèrent butiner sa joue, doucement, alors que des mains, il dégageait les mèches rebelles, qui gorgées de larmes, se collaient contre sa peau. Il avait gardé le silence bien trop longtemps, maintenant elle avait besoin de paroles réconfortantes. Écoute-moi... Regarde-moi... Doucement il la força a sortir de sa cachette, et le visage a quelques centimètres du sien, il contempla son regard azur zébré de rouge à présent... Je suis là, mon ange, je reste avec toi, jusqu'à ce que tu n'en puisses plus de me voir, jusqu'à ce que je te ressorte par les trous de nez et que tu me jetes dehors. Il ne cherchait pas a la faire rire, il savait d'avance que c'était peine perdue, mais il se comportait naturellement, tentant d'ajouter une touche d'habituel dans cette ambiance chamboulée. Sèche tes larmes Tesoro... Pleurer ne changera rien, ça ne te soulagera pas... Crois-moi, je suis un pro en matière de deuil... ajouta-t-il dans un sourire triste. Oui, il était pro, mais pas de quoi en être fier. Alors tu vas me faire confiance et m'écouter... D'accord ? Il alla poser délicatement ses lèvres contre les siennes, humides de larmes, picorant tendrement avant de se redresser. Je sais que tu n'as pas faim, mais tu vas faire un effort, pour moi... Juste de quoi te remplir l'estomac, et un peu de café... Ensuite ta soeur t'emmènera prendre une douche, car je suppose qu'elle ne me laissera pas y aller moi-même... Après ça, si tu as encore envie de pleurer, alors tu reviendras dans mes bras... Et puis si t'as pas envie de pleurer, bah tu reviendras quand même dans mes bras... Ses lèvres se posèrent cette fois-ci sur son grand front, puis il l'attira de nouveau contre lui.

    Il la garda contre lui encore un moment, lui laissant le temps d'accepter l'idée qu'il n'allait pas la laisser se lamenter trop longtemps... Puis lorsqu'il sentit que les sanglots se calmait un peu, et que la respiration se faisait moins aléatoire, il la repoussa légèrement, très légèrement, juste pour pouvoir atteindre le plateau, et lui tendre une brioche avec cet air suppliant.
    - Mange, Blondie... Juste un peu... Elle pouvait pas lui dire non, si ?

    Dans l'autre pièce, un téléphone se mit à sonner. Rien de très anormal. Ce qui intrigua Kenzo, ce fut la paralysie que cela provoqua chez les deux jeunes gens toujours adosser à la table du hall... La blonde semblait tétanisée en observant son écran de portable sans y croire. Ce fut à l'autre brun de la pousser à répondre. Elle le fit, hésitante, gardant le silence un instant, comme si elle était entrain de recevoir un appel de l'au-delà et qu'elle attendait qu'on lui parle. Sauf que brusquement elle se mit a parler fort, limite a hurler le prénom de... Julian ?! Qu'est-ce qui se passait encore ? Pourquoi elle semblait si paniquée ? Il y eut encore un long silence durant lequel tous les regards étaient braqués sur Athalia... Puis... "Seigneur ! Il est arrivé quelque chose à Julian ! Où est-il ? Qu'est-ce qui s'est passé ?"... Le temps sembla se figer, tout le monde retenait son souffle, et Kenzo ramena Caly contre lui, l'obligeant à retourner se cacher dans son cou... Les drames n'allaient donc jamais s'arrêter ? Il la sentait trembler entre ses bras, elle n'allait pas pouvoir supporter tout cela très longtemps, il le savait. Personne n'était assez fort pour endurer autant en à peine quelques minutes... Le silence stagna dans la pièce, implacable, insupportable, jusqu'à ce que Vampirella reprenne la parole. "Je sais qui tu es !" s'écria-t-elle sèchement, son visage témoignant de son agressivité. Kenzo ne savait pas qui était son interlocuteur, mais visiblement Blondie Bis ne le portait pas vraiment dans son coeur... "Où est Julian nom d'un chien ? Pourquoi n'est-il pas avec sa famille ?". Cette phrase sonna la fin de l'asphyxie collective, et un grand bruit d'inspiration se répandit dans la pièce...

    - Tout va bien, Caly... Tout va bien... Tu entends ? Julian n'a rien... Murmura-t-il à l'oreille de Blondie tout en lui caressant doucement les cheveux... Par contre, je n'aimerais pas être à sa place quand ta soeur va lui tomber dessus... Au fait, ça va ta joue ? Demanda-t-il en la redressant pour pouvoir passer le bout de ses doigts sur sa joue rosée... Etait-ce la gifle ou les larmes les responsables ? Peut-être un peu des deux...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMer 1 Juil - 1:14

    Tétanisée par la nouvelle, par cette horrible souffrance qui avait percuté son cœur avec violence, la jolie blonde avait en l’espace de si peu de temps, sombré dans un trou noir indescriptible, dans un flot de pleurs, qu’elle ne parvenait pas à contrôlé. Elle avait mal, et le seul moyen qu’elle avait de l’évacuer restait pour l’instant ces larmes salées qui glissaient sur ses joues, les souillaient comme jamais encore elles ne l’avaient fait. C’était une dramatique tâche qui venait de se former dans la magnifique toile qu’avait été jusqu’à présent sa vie. Son petit monde venait de faire la rencontre du malheur, en quelques secondes seulement, et de manière très brutale. Car non, jamais encore Calypso n’avait été confronté à ce genre de faits. Jamais encore elle n’avait dû faire face au deuil, au chagrin, à la perte d’un être si cher. Surprotégée elle avait toujours nagée dans le bonheur, sans même s’en rendre compte, trouvant cela tout à fait normal. La vie l’avait gâtée, peut-être trop d’ailleurs puisque aujourd’hui elle avait jugé qu’il était temps de taper fort, où ça faisait mal, en lui retirant son grand-père à jamais.

    A présent dans les bras de Kenzo, elle s’accrochait à lui comme si sa vie en dépendait, lui demandant alors de la serrer fort contre lui. Complètement perdue, elle ne parvenait pas à se calmer, avait cette affreuse impression de vide, et cherchait désespérément à le combler. C’est dans cette étreinte qu’elle se sentait en sécurité, dans ses bras qu’elle pensait pouvoir s’apaiser. Il s’était exécuté, sans perdre une seule seconde, l’encerclant de ses bras, la ramenant tout contre lui. Caly, pourtant ailleurs, sentait sa main aller et venir dans son dos, ainsi que les quelques baisers qu’il déposait doucement, avec attention et légèreté, sur son épaule. Elle avait conscience de tout ce qui l’entourait, mais n’y réagissait pas. Ses yeux rougis et baignés de larmes commençaient à picoter, sa respiration perdurait dans cette irrégularité, la miss étant secouée par ses sanglots. Elle ne pouvait s’empêcher de revoir le regard fier de son grand-père, quand ce dernier les avait présenté la veille. C’était une véritable torture, elle était trop faible pour lutter contre ça, à tel point qu’elle s’en coupait inconsciemment la respiration. Mais elle se reprenait, sous la légère pression qu’exerçait Kenzo.

    « Ça va aller, Caly... Ça va aller... » -venait de murmurer ce dernier. Non ça n’allait pas aller. Plus rien n’allait aller dans cette maison, alors que son propriétaire venait de décéder. Plus rien n’allait aller sans le patriarche de cette famille, sans ce grand-père protecteur… Voilà ce qu’elle disait, alors que bien évidemment la vie allait suivre son cours, malgré les soucis qui allaient inévitablement leur tomber dessus. « Écoute-moi... Regarde-moi... ». Elle fut forcée de relever le regard, de sortir son visage aux traits fatigués et trempé de larmes de cette cachette qu’elle avait trouvé dans le creux de son cou. Ce refuge, duquel elle avait eu l’impression de se couper du monde, et où elle avait tenté de se calmer à l’aide du simple parfum du beau brun. Elle l’écouta attentivement, hochant doucement la tête, acquiesçant sans le moindre mot. De toute façon elle en était incapable. Aucun mot, ni même son, ne semblaient bien vouloir franchir le seuil de ses lèvres. Ils se bloquaient dans le fond de sa gorge, et lui faisaient un mal de chien. Muette et blessée, elle se rattachait à ce qu’elle pouvait, à ce qui comptait pour elle, et là, en l’occurrence, au jeune homme.

    Sécher ses larmes ? Ca aussi elle en était apparemment incapable. Elles coulaient toutes seules, Caly n’avait plus le moindre contrôle sur ses faits et gestes, tremblotant légèrement. « Alors tu vas me faire confiance et m'écouter... D'accord ? » Elle n’eut pas le temps de répondre, qu’il lui volait un tendre baiser. Un moyen pour la réconforter ? Ca la rassurait en tout cas, l’apaisant d’une manière bien particulière. C’était comme la promesse qu’il ne partirait pas. Les mots… Elle s’en moquait à présent. Que peuvent faire des mots ? Alors qu’un geste en dit bien plus, concrétise alors toutes ces promesses. Caly l’écoutait, et en effet elle n’avait pas faim. Au contraire, elle avait plutôt envie de vomir. Mais Kenzo voulait qu’elle fasse un effort, qu’elle mange quelque chose, pour lui. Comment lui dire non ? Comment refuser de faire ce petit effort, alors qu’il se montrait présent pour elle, qui lui promettait de rester près d’elle. Impossible de rester de marbre, alors que cette demande était formulée par cet homme, qui au lieu de prendre la fuite et partir loin de cette maison de fou, foudroyée alors par un horrible drame, restait là, la tenait tout contre lui, la protégeait… C’est avec bien du mal qu’elle essaya de se calmer, qu’elle accepta ce fait, et se résigna à prendre sur elle et de sécher ses larmes. Les sanglots se voulaient pourtant violents, et la blondinette luttait pour les stopper. « Mange, Blondie... Juste un peu... » Elle tourna la tête, et vit alors qu’il lui tendait une brioche. Cette simple vue l’écoeura… Elle avait des hauts le cœur, mais le simple regard de Kenzo lui fit comprendre qu’elle ne pouvait pas le lui refuser. Doucement, d’un geste maladroit, elle s’en empara. La faisant tourner à quelques reprises dans ses mains, elle fixa cette brioche, l’air pensive, ailleurs ; et finit alors par croquer dedans. Aucune sensation, aucun goût, hormis celui du regret, du passé, des souvenirs…



    « Bah allez… Décroche ! »
    Leandro donna un petit coup de coude à la blonde, tétanisée face à son téléphone. Ce n’était pas en restant immobile qu’elle allait peut-être avoir des nouvelles. Car oui, Leandro avait encore l’espoir d’en savoir plus au sujet de son ami, Julian. Se trompait-il ? Apparemment non, puisque Thalie venait de prononcer son prénom, et pas de la façon la plus discrète qui soit. Il la fixa, surpris et à la fois intrigué. Qu’est-ce qu’on pouvait bien lui dire ? qui était à l’autre bout de la ligne ? Un brin nerveux, Leandro commença à taper doucement du pied. La fatigue, ajouté à son angoisse à propos de l’état de son pote, et ce stresse général qui régnait au sein de la maison, mêlé à cette peine et ce mal-être qui leur collaient désormais à la peau, il n’était pas très bien. Thalie s’énervait, et dans un geste léger et tendre, il passa sa main sur son épaule, la faisant finalement glisser dans son dos, afin de la calmer. Ou du moins essayer de l’apaiser, faute de mieux… Julian allait bien, mais une question demeurait : Pourquoi n’était-il pas ici, avec les siens ?


    Dans le salon, Caly s’était de nouveau planquée dans les bras de son ange gardien. Sa main s’était quelque peu crispée contre son torse, ses doigts se refermant sur sa chemise, craignant alors d’entendre sa sœur s’énerver davantage au téléphone, ou même pire craquer de nouveau. Elle avait peur de ce que cette conversation téléphonique pouvait amener de pire… Elle restait comme figée, en alerte, fermant les yeux comme une gamine de 5 ans qui tenterait de fuir un cauchemar. Quand elle les rouvrirait, son monde serait comme avant, le chagrin serait parti : envolé ! Sauf que non… Elle était toujours là, dans les bras de Kenzo, ce dernier la rassurant et lui demandant comment allait sa joue.
    « Elle n’a jamais autant chauffée de toute ma vie… » -dit-elle à voix basse.
    Calypso releva le regard quelques instants, et revint se blottir contre lui, se nichant à nouveau dans le creux de son coup, y déposant un baiser. Un merci comme un autre, simple et sincère. Tendre, tout comme il l’était.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 3 Juil - 0:03


    C'était certainement ça qui était le plus dur : être dans l'incertitude. Thalie vivait cette demeure comme une immense arche façon Noé. Elle avait besoin que tout les êtres qu'elle aimait s'y retrouve afin de se sentir un tant soit peu rassurée. Tant que certain était dans la nature, elle restait en apnée, et n'aurait de cesse que de tous les rapatrier. Elle se disait que dehors il y avait un fou furieux, armé jusqu'aux dents, qui n'hésiterait pas à les prendre pour cible les uns après les autres. Ici, dans un des lieux les plus sécurisé de Rome, elle se disait que ça irait. C'était idiot et tout bonnement naïf, mais avoir un oeil sur eux la rassurait un peu. C'était pour cette raison qu'elle refusait obstinément que Leandro quitte la maison, pour cette raison qu'elle tentait de joindre Julian et Dante par tout les moyens, pour cette raison qu'elle attendait avec impatience l'arrivée de sa mère, puis celle de son père, et pour cette raison aussi que, malgré les larmes de sa soeur, elle préférait la savoir ici plutôt que dehors dans l'ignorance. Ici, plus rien ne pouvait lui arriver... Enfin, espérons-le... Après tout, que savait-elle de ce type à ses côtés ? La tasse entre ses mains, elle les fixait, sans suspicion, mais avec une certaine intrigue frisant son oeil... "Qu'est-ce que tu en penses ?" finit-elle par demander à Leandro, toujours à côté d'elle. Il releva la tête, surprit par sa question. Elle lui désigna du menton le couple enlacé sur le canapé, et il sembla gêné, mais finit par y jeter un oeil lui aussi... "Il a l'air de tenir à elle... Il se montre attentionné, doux... Il prend soin d'elle et c'est ce dont elle a besoin. Non ?". Elle le contemplait, retrouvant dans ce qu'il lui disait un portrait de lui-même. Doux, attentionné, prenant soin d'elle. Non ? Elle hocha la tête, ne sachant plus vraiment si elle répondait pour sa soeur ou bien pour elle-même. "En tout cas il me semble être honnête, courageux aussi puisqu'il a te faire lâcher ta petite soeur pour s'en occuper..." Elle reporta son regard vers le sofa, et grimaça un sourire. Oui, le spectacle avait dû être intéressant à voir. C'était idiot de s'accrocher de cette façon à sa soeur, mais ça avait été plus fort qu'elle, elle avait eu besoin de la sentir contre elle afin de s'assurer de sa réalité...

    - J'y peux rien... Finit-elle pas annoncer doucement après un long silence. Tu sais, il ne faut pas se fier aux apparences... On a souvent été livré à nous-même... Il est loin le temps où vous me tyrannisiez, Julian et toi, et que ça représentait mon plus gros problème... Un nouveau sourire s'échappa sur ses lèvres, plus franc cette fois-ci, mais plus court aussi... A Paris plus rien n'a jamais été pareil... poursuivit-elle dans un soupire... Les parents travaillaient beaucoup, on ne parlait pas la langue, ou très peu, on s'est réellement sentit comme des étrangers. On a été séparé, Julian et moi dans une école, et Calypso dans une autre. Ce n'était évident ni pour elle ni pour nous. Les filles de mon école ne m'acceptaient pas, et les garçons rejetaient Julian... Caly ne nous a jamais rien dit, mais je suppose que cela ne devait pas être plus simple pour elle. Alors on a dû se serrer les coudes, ne compter que sur notre trio et rien d'autre... On s'est blindé. On s'est même inventé un langage secret, entre l'italien et le français, qu'on était les seuls à comprendre... On était loin de Giovanni, les parents étaient souvent en voyage... On a appris a se protéger les uns les autres... Elle parlait bas, ne quittant pas des yeux sa petite soeur, souffrant en silence de ne pouvoir prendre la place de ce brun... Je suis pas habituée à la confier à quelqu'un d'autre... C'est mon rôle à moi normalement...

    Elle tourna son regard vers Leandro et haussa les épaules, signifiant que c'était ainsi, qu'elle ne savait faire autrement. C'était étrange de parler de ça avec lui. Étrange et naturel. Elle ne savait plus très bien où se situer. Il était cet inconnu qui lui avait volé sa mangue avant de lui faire découvrir une partie de son univers, et il était aussi cet ami d'enfance avec qui elle avait tant partagé, mais qu'elle n'avait pas vu depuis 14 ans... Quand elle l'observait, c'était comme si son visage changeait, comme si elle étudiait ses traits sous un angle différent, il lui apparaissait autrement... Paumée, voilà ce qu'elle était. Comme si elle avait besoin de ça en plus.
    - Maintenant tu peux me le dire... Lâcha-t-elle brusquement avec curiosité, tentant de penser a autre chose qu'au chagrin. ... Pourquoi tu m'as emmené dans ce coin de parc, la dernière fois ? C'était un plan dragu... Elle n'eut pas le temps de finir sa question, car son téléphone se mit a sonner dans sa poche. Cette sonnerie elle la connaissait par coeur, et elle l'avait attendue toute la nuit... Pire elle l'avait espérée toute la nuit ! Elle avait prié pour l'entendre, et à présent elle n'y croyait pas... Avec agitation et précipitation elle s'empara du portable dans sa poche arrière et fixa l'écran des yeux, comme pour s'assurer de la véracité des faits. "Tête de Chips" s'affichait en haut, alors que la tête de Julian occupait le reste de l'écran... James Bond, elle lui avait collé la musique de James Bond, juste pour lui faire plaisir, et à présent, ses yeux ne lâchant pas le téléphone, incapable de tout autre mouvement que celui de ses rétines, elle se demandait si elle avait eu raison de virer les Télétubbies... Stupide cerveau qui ne fonctionnait jamais en état d'urgence !! Heureusement, Leandro la ramena à la réalité en lui assénant un petit coup de coude. "Bah allez... décroche !" Il lui avait sortit ça comme si c'était le coup de fil qu'ils attendaient de l'employé du gaz ! Il se rendait pas compte de toutes les possibilités qu'allait entrainer un simple "Allô ?". Elle lui obéit tout de même, et c'est avec angoisse qu'elle porta l'appareil à son oreille.

    - Julian ? Pas de réponse... Julian bon sang ! Où es-tu ?
    - A... Athalia ?
    articula difficilement une voix féminine de l'autre côté de la ligne... Thalie s'était attendue à tout, mais pas à ça ! Elle se doutait de qui était son interlocutrice, mais quand à savoir pourquoi c'était elle qui l'appelait et pourquoi sur le portable de Julian, ça c'était une autre histoire. Une bouffée d'angoisse monta en elle, voyant là le signe annonciateur d'un deuxième drame. Si Julian n'appelait pas lui même c'est qu'il était dans l'incapacité de le faire. Une boule se forma dans la gorge de la blonde, alors qu'inconsciemment, sa main libre cherchait, à tâtons, celle du brun à ses côtés. Une fois trouvée, elle s'employa à la lui broyer gentiment...
    - Seigneur ! Il est arrivé quelque chose à Julian ! Où est-il ? Qu'est-ce qui s'est passé ? s'écria-t-elle rapidement avant de se faire couper la parole.
    - Non ! Non ! Julian va... bien. hésita la voix avant de décider de devenir un peu plus qu'une voix. Je suis Sara... Sara Giolitti.
    - Je sais qui tu es ! Lâcha Thalie sèchement. Elle n'en avait rien à secouer que l'autre se présente ! Elle voulait des nouvelles de Julian, c'était tout ce qui importait ! Où est Julian, nom d'un chien ? Pourquoi n'est-il pas avec sa famille ? Voilà tout ce qu'elle voulait savoir. Et aussi pourquoi ne daignait-il pas s'emparer du téléphone lui-même plutôt que de se servir de la Giolitti en tant que secrétaire personnelle.
    - Il dort pour le moment... Enfin je crois... Répondit l'autre.
    - Comment ça tu crois ? Thalie se montrait toujours aussi sèche et brutale. Il faut dire qu'elle ne comprenait pas vraiment comment son frangin pouvait se prélasser tranquillement sous ses draps alors que toute la famille était en deuil ! Il ne voulait même pas savoir comment elles allaient ? Et si par le plus grand des hasards, elles n'avaient pas été victime du sniper fou ?
    - Écoute, j'appelle pour te rassurer, pour te dire qu'il est vivant... Sacrément mal en point, mais vivant, que pour l'instant il dort, parce qu'il en a besoin, parce qu'il a errer dans les rues de Rome toute la nuit avec le corps couvert de sang ! Alors excuse-moi de ne pas te fournir l'heure exacte de son arrivée chez vous, mais je ne peux pas ! Je suis planquée dans la salle de bain pour passer ce foutu coup de fil, alors tu serais gentille de ne pas me hurler dessus !
    Alors ça ! Ca ça lui clouait le bec à Thalie. Elle était surprise de l'entendre sortir les griffes de la sorte. Ca aussi c'était son rôle à elle, avant ! Si Caly et Julian n'avaient plus besoin d'elle pour être protégé et défendu, il allait lui rester quoi ? Il fallait qu'elle cesse de penser à cela, et qu'elle se focalise sur le reste, sur l'important.

    - Tu... tu as raison... Reprit-elle plus doucement. Demande lui juste de m'appeler dès qu'il se réveillera... et... prends soin de lui, s'il te plait...

    "Oui", ce fut tout ce qu'elle entendit avant d'éloigner le portable de son oreille et de raccrocher... Julian était en vie, certes, mais dans quel état ? Selon les dires de Sara elle l'avait retrouvé dans les rues de Rome couvert de sang... Elle jeta un coup d'oeil à Calypso, et se mit a penser que les sanglots violents de sa soeur ne seraient rien comparé à l'état dans lequel elles allaient retrouver Julian... Les yeux dans le vague, elle se fit glisser jusqu'à Leandro, et sans même prendre le temps de réfléchir à ce qu'il était pour elle, ce qu'elle avait le droit de se permettre ou non avec lui, elle se faufila entre ses bras, collant son dos contre une partie de son flanc, inclinant légèrement la tête en arrière pour la reposer dans le creux de son épaule, attrapant ses bras pour l'obliger à l'encercler... Si le brun s'occupait de sa soeur à sa place, si la Giolitti sortait les griffes pour Julian à sa place, alors elle aussi elle avait bien besoin d'une épaule sur laquelle se reposer.
    - Il n'a rien... s'entendit-elle énoncer comme une automate. Il est chez la Giolitti... Chez lui... Il a trainé dans Rome pendant une partie de la nuit, et visiblement mal en point... Maintenant il est en sécurité, et il se repose...
    Cherchait-elle a rassurer Leandro, ou à se rassurer elle-même ? Aucune idée... Mais une chose était sûre, ça ne marchait ni pour l'un, ni pour l'autre. Elle ne doutait pas que le fait de savoir son meilleur pote choqué au point d'errer dans les rues, allait inquiéter Leandro plutôt qu'autre chose... Toutefois, elle fit comme si, ferma les yeux, et se laissa aller à un semblant d'apaisement. Bientôt il allait falloir qu'elle prenne tout un tas de choses en main, mais pour l'instant, dans ses mains, il n'y avait que celles de son épaule réconfortante. Le reste, elle y songerait plus tard...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyDim 12 Juil - 23:48

    [Pas long... Mille excuses ! C'est pour que ta reprise soit plus douce... On va dire ça comme ça ! -Tssss Cruelle réalité [Spinelli's Girls] 865412 -]

    Comme si son avis avait en soit un quelconque intérêt… A ses yeux, elle pouvait s’en passer, tout simplement car il ne faisait pas parti de cette famille, du moins plus depuis de nombreuses années, qu’il ne connaissait pas ce jeune homme et qu’il n’était pas apte à juger ce qui était bon ou non pour la blondinette, bien qu’il tenait à elle comme à une petite sœur qu’il n’avait jamais eu. A plusieurs reprises il avait eu l’occasion de revoir la miss, accompagnée –ou non- de son cousin et il avait alors découvert la jeune femme pétillante qu’elle était devenu, effaçant les derniers souvenirs qu’il avait d’elle, étant enfant. Il ne faisait que des constats, formulant à voix haute ce que Thalie pouvait elle-même observer. En soit : rien d’important, rien d’essentiel, rien de très « exploitable » en tant que point de vue extérieur. Il gardait son regard posé sur les deux jeunes enlacés, le brun consolant la petite puce du mieux qu’il pouvait. Son attention fut alors capté par la douce voix de Thalie, qui semblait se laisser aller dans les confidences. Sans un mot, il l’écouta… Ca ne pouvait que lui faire du bien. Parler, même pour ne rien dire de bien important, même sans libérer tout ce qu’elle avait sur le cœur, allait l’apaiser, la calmer, lui changer en quelque sorte les idées bien que cela soit réellement impossible à l’heure actuelle. Il était là pour elle, était une épaule sur laquelle elle pouvait se reposer, et une oreille à l’écoute et attentive…

    Thalie lui parla de Paris, dévoilant alors que la vie dans la capitale française n’avait en rien été facile et que les débuts s’étaient même révélés être éprouvants et délicat. La barrière de la langue, s’ajoutant à quelques difficultés d’intégration… Bref, rien de simple, surtout pour des enfants. Et pourtant, ils étaient restés soudés et proches, se protégeant les un les autres. Leandro esquissa un léger sourire sur certains détails, comme ce langage secret, partagé entre l’italien et le français. Il tourna la tête et prit alors le soin et le temps de la détailler, profitant du fait qu’elle ne le regardait et fixait au contraire le couple, demeurant au salon. Il comprenait parfaitement ce qu’elle ressentait, ayant lui aussi ce besoin indescriptible et limite maladive de protéger son entourage, comme notamment son petit frère. Il avait toujours été ainsi, et si les Spinelli étaient restés à Rome, il aurait mis sa main à couper sur l’éventuel comportement qu’il aurait eu envers les deux blondes, semblable à celui que Julian devait avoir. Quoique ça… Il ne pouvait pas en être sûr à 100%, puisque son ami manquait à l’appel. Pour la rassurer, il ajouta à sa suite, d’une voix posée et calme :
    « Ce n’est pas ça qui te remplacera pour autant dans le cœur de ta sœur… »

    Il espérait sincèrement que ces mots auraient l’effet escompté sur la jeune femme. Elle méritait un peu de répit, la paix et le calme… Elle méritait un break émotionnel, et d’être ainsi rassurée. Elle changea finalement de sujet, remettant sur le tapis leur première rencontre, ce fameux jour de marché, avec cette mangue, qui s’était terminée par un petit tour dans des jardins, dans son coin de paradis. Lui dire quoi ? Ce qui l’avait poussé à l’y emmener ? Il l’avait déjà fait, et le jour même qui plus est. Il n’en savait trop rien. Un élan de confiance l’y avait poussé apparemment, et puis qui sait, peut-être qu’inconsciemment il l’avait démasqué. Peut-être que cette aisance et ce bien être à ses côtés étaient un simple reflet de souvenirs enfouis, auquel il s’était toujours accroché sans s’en rendre compte… Personne ne pouvait le dire, même pas lui. « C'était un plan dragu... » Oh le téléphone sonnait ! Elle se stoppa net, et il la poussa à décrocher. Qu’attendait-elle pour le faire ? Il est vrai que Leandro se posait moins de questions qu’elle. Pas un seul instant il ne s’était imaginer que ce coup de fil pouvait être une mauvaise nouvel… Optimiste dans l’âme, il espérait juste qu’il s’agissait de ce crétin de Julian, qui les appelait pour les rassurer et leur affirmer que non : il n’avait rien. Il assista à la scène avec ce même silence dont il semblait être maître. Tentant de deviner ce que l’interlocuteur/trice lui disait, il se contentait des répliques de la belle. Sur son visage défilait un tas d’expressions en tout genre, de la surprise, à la suspicion, au doute… Bref, une sacré palette d’émotions et d’expressions.

    Leandro n’osa rien demander… Il la contemplait, lançait quelques regards en direction de Calypso, qui avait apparemment rejoint les bras de l’inconnu, comme pour se protéger de la moindre petite mauvaise nouvelle. Ce rôle de protecteur, il ne se posa pas une seule seconde la question pour l’endosser à son tour, sentant Thalie se laisser aller contre lui, s’emparant même de ses mains pour le forcer à l’encercler de ses bras. Et il l’emprisonna sans se faire prier dans une douce étreinte, ne voulant qu’une seule chose, qu’elle baigne dans une sensation de sécurité, et qu’elle s’apaise. Elle lui fit un rapide bilan de la situation, que ne le rassurait pourtant en rien, et c’était bien dommage. Il pensait à Julian, à son meilleur ami qui était si mal en point, et pour qui il ne pouvait actuellement rien faire, ne sachant même pas où il était. Enfin en théorie si, mais en pratique et concrètement non. C’était malheureux, et il reportait alors toute son attention sur la fine et jolie blonde, si fragile à cet instant précis, dans ses bras. La serrant toute contre lui, il vint déposer un baiser au sommet de sa tête, avec tendresse et douceur.

    « Et toi ? Ca va… ? »
    Elle pensait beaucoup à son entourage, mais se posait-elle seulement la question, s’arrêtait-elle un peu à son propre état et ses propres émotions ? Lui en tout cas, il s’en souciait et le lui montrait. Il voulait prendre soin d’elle, et le moindre de ses gestes l’exprimait avec facilité et transparence.
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMar 14 Juil - 18:21


    Il ne s'était jamais trouvé dans une situation aussi inconfortable. Il avait beau maintenir sa blondinette entre ses bras, il n'avait jamais imaginé que le contexte se prêterait si peu à la joie. Cette demeure, il ne la connaissait pas, ces gens qui le regardaient sans cesse, il ne les connaissait pas, et quand à Caly, ce n'était pas vraiment des larmes de joie qui roulaient sur ses joues. Il avait toujours su que cette "idylle" n'aurait rien de simple, mais à ce niveau là... Woutch ! Pourtant, pas une seconde il n'envisagea de tourner les talons. Il restait avec elle, comme s'il s'agissait de sa place, comme si tout cela était naturel. Il ne lui viendrait même pas à l'esprit de l'abandonner en pareilles circonstances, même si cela représentait la voie de la facilité. Au contraire, il se disait que peut être, le destin avait bien fait les choses, et qu'il était ici pour une raison précise. Lui, le gamin en deuil depuis des années, était le plus apte à soutenir la jeune blonde dans cette tragédie. La première chose à faire était de l'obliger à sortir de cette paralysie. Il fallait qu'elle sorte de son esprit, qu'elle tente de penser à autre chose qu'au drame. Il savait comment ça marchait, au début tu ne penses qu'à ça, 24 sur 24, puis tu t'accordes quelques minutes de divagations avant de te sentir extrêmement coupable d'avoir pu penser à autre chose, puis les minutes s'allongent, formant des demies heures, puis des heures, puis avec du temps, tu parviens à ne plus y penser qu'un jour sur deux, et vers la fin de ta vie, quand tu y penses, c'est avec le sourire, car tu as occulté le deuil, et tu te remémores les bons souvenirs. Evidemment, cela n'allait pas se faire en cinq minutes, il faudrait des semaines, à Caly, avant qu'elle n'atteigne le stade 3, mais il était temps pour elle de passer au stade 1. Il voulait qu'elle mange, qu'elle prenne une douche... Il savait qu'après ça l'épuisement prendrait le dessus, et qu'elle finirait par s'endormir... Et elle en avait besoin.

    Pourtant, la faire manger n'était pas une mince affaire, et il devait s'armer de patience et user de trésors d'imagination afin de la faire cèder. Il tentait de se montrer léger. Ca ne marchait pas. Convaincant. Ca ne marchait pas plus. Supplique ? Ha, là, oui, ça ne la laissait pas indifférente. Elle se saisit d'une brioche et après l'avoir observé sous toutes les coutures, comme pour se convaincre que cette douceur ne pouvait pas se révéler être un dangereux poison, elle la porta à ses lèvres. Comme s'il cherchait à la féliciter, Kenzo déposa un baiser sur sa joue alors qu'elle mâchait lentement. Elle eut presque une grimace lorsque l'aliment ondula jusqu'à son estomac vide. Quoi ? C'était si mauvais que ça ? Le brun venait de s'empara de la main de Caly qui tenait la brioche, afin de pouvoir lui en voler un bout, lorsque le téléphone de Vampirella sonna. Ce ne fut pas la sonnerie en elle-même qui intrigua Kenzo, mais plutôt le fait que les deux personnes dans le hall venaient de stopper tout mouvement et que vampirella fixait son portable comme si elle souhaitait lui jetter un sort. Il comprit vite le pourquoi de cette réaction lorsque, finalement, elle mit fin au stressant générique de James Bond, et en guise de "allô ?" se fendit d'un "Julian ?" inquiet. Ainsi Kenzo pouvait faire le rapprochement. Vu le ton de la voix de la blonde, elle devait être sans nouvelle de lui depuis le bal, comme... Caly... Il comprennait mieux la gifle, en fait, d'un coup... Seigneur ! Il se prenait de compassion pour Vampirella ! Nan mais non ! La seconde intervention de la blonde la ramena au présent. Elle suffoquait dans le combiné, affirmant ou questionnant, on ne le savait pas, que ou s'il était arrivé quelque chose à Julian. La réaction de Caly ne se fit pas attendre, et Kenzo n'eut le temps que de sentir son corps s'échouer contre le sien.

    La suite permit à tout ce petit monde de se rassurer. Kenzo ne comprenait pas tout, mais une chose était certaine, Julian n'avait rien, il était ailleurs qu'ici -ce qui semblait ennuyer fortement Vampirella- et il était entrain de dormir. Au ton de la voix que la blonde avait employé pour glisser à son interlocuteur de prendre "soin de lui", il se doutait que le sommeil dont bénéficiait Julian était celui que lui-même recherchait pour Calypso, un sommeil un tant soit peu réparateur. Mais avant toute chose, il se devait de la calmer. Le fait d'avoir entendu sa soeur s'inquiéter pour Julian au téléphone, n'avait fait que replonger Calypso dans les limbes de la détresse... Alors il l'en extirpa, lui répétant sans cesse de Julian allait bien, qu'il n'avait rien, tentant de plaisanter sur le fait qu'il risquait le coup de boule en rentrant, puis s'inquiétant pour la joue de son ange... Morticia n'avait pas lésiné sur la force du coup, Caly en portait toujours la marque... "Elle n'a jamais autant chauffée de toute ma vie..."
    - De toute ta vie ? Railla-t-il doucement. Ne me dis pas que c'était ta première gifle, quand même ? Il ne se moquait pas d'elle, loin de là vu qu'il n'avait pas vraiment apprécié le spectacle, et qu'en d'autres circonstances, il n'aurait pas laissé passer ça. Mais il tentait de se montrer léger, le plus possible, rompant ainsi l'atmosphère pesante de la pièce, surement un peu maladroitement, mais c'est l'intention qui compte, non ? Tiens, regarde ! Tu vois ça ? Elle était revenu dans son cou, mais il souhaitait l'obliger à en sortir. Non pas que l'idée de vivre toute une vie avec sa blondinette agrippée à lui ne lui déplaise, mais il ne fallait pas qu'elle retourner s'enliser dans ses noires pensées, alors il se devait de la distraire un peu. Il lui avait relevé le menton d'une main, et de l'autre lui désignait son propre menton, juste à l'angle de sa mâchoire, là où une petite cicatrice, presque invisible de par sa barbe naissante, se distinguait. C'est l'oeuvre de mon petit frère, Noah... Et là, tu vois ? Il venait de relever la manche de sa chemise blanche, la faisant rouler au-dessus de son coude afin de désigner de l'index une nouvelle petite cicatrice en pliant le bras. Ca aussi c'est l'oeuvre de Noah... J'en ai plein d'autres, mais si je te les montre maintenant, j'ai peur que ta soeur finisse par me trouver indécent... Ajouta-t-il dans un sourire.

    Pourtant, de son côté, la blonde spinellienne ne lui prêtait pas vraiment attention. Il aurait pu faire la java dans le salon, qu'elle n'en aurait pas eu conscience. Elle était un peu ailleurs, cherchant un je-ne-sais-quoi qui pourrait lui rendre la situation supportable. Durant ces longues heures elle n'avait fait que s'inquiéter pour les siens, Caly, Julian... Si bien qu'elle n'avait pas eu encore le temps de réaliser le deuil qu'elle allait devoir faire. Elle n'avait fait qu'imaginer le pire, et maintenant qu'elle savait sa soeur et son frère en sécurité, et qu'elle en ressentait une sorte de soulagement, elle se retrouvait acculée par la situation en elle-même : Giovanni était mort. Cette phrase sonnait incroyablement faux. Pas une seconde elle ne l'avait cru mortel. Bon, évidemment, elle savait que son grand-père ne serait pas éternel, mais il était encore tellement jeune, tellement vivant... Elle n'aurait déjà pas accepté qu'une maladie le lui enlève, mais alors ça... Cette mort si violente, si injuste... Pourquoi lui ? C'était égoïste, certes, mais il y avait tellement d'hommes puissants à ce bal, pourquoi avait-il fallut que ce soit justement son grand-père à elle... "Et toi ? Ca va... ?". La voix de Leandro résonnait, toute proche de son oreille... Et pour cause... Elle hocha mollement la tête. Oui. Ca allait. Dans l'absolu, ça allait. Elle était vivante, en sécurité, sa soeur à proximité, son frère quelque part vers Zampino. Ca allait. Elle n'avait pas de blessures visibles, et si elle avait mal, c'était uniquement au coeur, et ça passerait... Elle savait que ça passerait. Ses doigts se resserrèrent un peu plus autour de ceux du brun, et sa tête roula sous son menton.
    - J'ai déjà été mieux, mais ça va... Les yeux clos, elle sentait cette présence extrême. Elle ne saurait l'expliquer, mais elle la percevait, chacun de ses gestes l'apaisait d'une certaine façon. Et lui donnait, parfois, le sentiment d'abuser de sa gentillesse. Je m'inquiète plutôt pour toi. Depuis quand n'as-tu pas dormi ? Mangé ? Pensé à toi ? Il... Elle hésita. Il est peut être temps que tu rentres chez toi... Peut être souhaites-tu rejoindre Julian... Je n'ai pas l'adresse exacte, mais ça ne doit pas être difficile a trouver... Suis les paparazzi... Ses lèvres disaient une chose et son cerveau hurlait le contraire. Non, elle ne voulait pas qu'il rentre chez lui, et encore moins qu'il parte à la recherche de Julian. Elle voulait qu'il reste avec elle ! Et avec elle seule ! Mais de quel droit pouvait-elle exiger pareille chose ? D'autant plus qu'elle savait très bien que si elle venait à formuler cette demande à voix haute, il resterait. Elle le sentait enchaîné à elle, et elle se disait que c'était par devoir, qu'il cherchait à se substituer à Julian, alors que pour sa part, elle n'avait jamais nourrit pareilles pensées à l'égard de son frère. Objectivement, ce n'était pas la présence réconfortante d'un frère qu'elle voulait en se planquant dans ses bras. Dans le tourbillon de ses émotions, entre détresse et chagrin, elle en avait tout de même un peu conscience.

    - Blondie ? Elle avait une nouvelle fois échoué dans ses bras. Mais elle semblait calmée, ou presque. Elle respirait plus convenablement, et il pouvait la sentir faiblir, comme gagnée par la fatigue. C'était plutôt bon signe... Tu devrais aller prendre une douche... et puis te changer aussi... Ca doit pas être très confortable tout ça... Le pauvre petit oiseau engoncée dans son bustier. Cela ne devait pas vraiment l'aider à bien respirer...
    Sans vraiment lui demander son avis, il lui passa un bras dans le dos, et l'autre sous le pli de ses genoux. En quelques secondes il était debout, Caly dans ses bras, pas plus lourde qu'un bouquet de plumes... Il se doutait bien qu'il risquait de se faire engueuler par Vampirella, mais il prenait le risque. Il connaissait à peu près le chemin. Il y avait le grand escalier, et puis après soit Caly l'aidait, soit il tenterait sa chance en ouvrant différentes portes. En traversant le hall, le regard de Vampirella se reporta sur lui, pas violent, juste interrogateur.
    - Elle a besoin d'une douche et de se changer aussi... Murmura-t-il comme s'il cherchait à ne pas se faire entendre de Calypso. Peine perdue, vu qu'elle se trouvait dans son cou et qu'elle devait sentir le vibration de sa voix rouler le long de sa gorge.
    - Je... Je vais m'en occuper. Répondit la blonde, un peu hésitante, après avoir lancé un regard à l'autre brun... Conduit la dans sa chambre... C'est la troisième porte sur la droite, au fond du couloir...
    Elle ne s'était pas montrée autoritaire, au contraire, sa voix était douce, presque faible, sans pour autant inquiéter. C'était plutôt comme si Caly était plongée dans un profond sommeil et que Thalie souhaitait ne pas la réveiller.

    Kenzo hocha de la tête, puis s'exécuta. Il grimpa les marches avec facilité, comme s'il n'avait pas eu la blonde dans les bras, puis il aboutit dans un immense couloir assez sombre. La seule lumière provenait de derrière lui, de l'escalier et donc du hall. Il n'y avait pas de fenêtre, juste un impressionnant alignement de portes. Elles se ressemblaient toutes. Bénie soit Vampirella de lui avoir indiqué le chemin... Troisième porte sur la droite. Il compta... 1... 2... 3... Ce devait être celle-là. Elle n'était pas fermée, juste entrebaillée, ce qui lui simplifiait la tâche. Un léger coup de pied lui permi de l'ouvrir en grand, et d'entrer sans avoir à reposer Calypso sur le sol. La pièce était vaste, et contrairement au couloir, baignée d'une lumière vive. Le soleil tapait de plein fouet sur les immenses fenêtres dont les voilages atténuaient quelque peu les rayons... Un lit de taille disproportionnée trônait dans la pièce. Il aurait souhaité s'arrêter sur chaque détail de la décoration, se pencher sur la guitare qu'il venait de repérer dans un coin, mais il se contenta d'aller déposer doucement, Blondie sur le matelas. Cette pièce était exactement ce qu'il avait imaginé. C'était Calypso. Tous les objets présent étaient comme imprégnés d'elle. Il était dans son univers, il aurait eut envie de furter partout, afin de recolter un maximum d'informations, ses goût musicaux, son livre de chevet, les photos qu'il apercevait sur un mur... Mais il avait bien plus important à faire, il se devait de s'occuper d'elle. Assit sur le lit, il s'empressa de la reprendre dans ses bras...
    Une main dans ses cheveux, il s'évertuait à en ôter toutes les petites pinces qui maintenaient cette complexe coiffure en place... Une à une ses boucles s'en trouvèrent libérées, s'égarant souvent sur le visage pâlichon de Blondie. A chaque fois, d'une caresse, Kenzo l'en dégageait, s'éternisant un peu, parfois, sur sa joue, prolongeant la caresse plus qu'il n'aurait dû. Vampirella tardait à arriver, et l'italien se sentit vite impuissant et inéfficace. Il aurait voulu la prendre un peu plus dans ses bras, lui faire sentir sa présence, peut être même s'allonger contre elle, mais la menace de l'arrivée imminente de l'autre blonde l'en empêchait. Il ne voulait pas prendre le risque qu'elle le surprenne en flagrant délit de câlinage... Un peu de pudeur tout de même. Finalement, au bout de dix bonnes minutes, il entendit ses pas résonner dans le couloir, puis la porte s'ouvrit sur une tempête d'ondulations blondes.

    Il fut rapidement mit à la porte, et ce avec une courtoisie déconcertante. Seuls les riches étaient capables de ça. Vous renvoyer si gentiment que vous en veniez à penser que c'était exactement ce que vous comptiez faire. Toutefois il resta quelques instants devant la porte close, comme s'il ne parvenait à supporter l'espace que l'on venait de mettre entre lui et sa Blondie, puis après quelques minutes d'immobilisme, il rejoignit le rez-de-chaussée. L'autre brun était là, dans le salon, une tasse de café dans les mains. Kenzo eut soudain envie de l'imiter ! Du café, rien que d'y penser, il sentait le breuvage chaud sur ses papilles, puis dans ses veines. Ce devint un besoin pressant, urgent, et il se jeta presque sur la cafetière. Il était bon ! Dieu qu'il était bon ! Presque aussi bon que celui de Nona, certes un peu plus corsé cela dit... Il se l'enfila à toutes vitesses, avant de tendre les mains pour s'en resservir un autre. Ce ne fut qu'alors qu'il sentit ce regard insistant et curieux posé sur lui... Le jeune homme l'observait... Et il ne connaissait même pas son nom. Avec tout ça, il avait oublié de se présenter...
    - Je m'appelle Kenzo... Kenzo Ghiozzi... Annonça-t-il poliment en se resservant. Je suis... Un ami de Calypso... En fait je crois que je suis un peu plus que ça... Avoua-t-il, perplexe devant les termes à employer. Et toi tu dois être le "un peu plus que ça" de Vampi... heu... C'était quoi son prénom déjà ? ... Athalia ?

    Par dessus la table basse il lui tendait sa main... Etranges, ces présentations... Très étranges... Mais qu'est-ce qu'il ne l'était pas, après tout ?

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMer 15 Juil - 16:28

    Blondie ? Elle était complètement à la ramass’… A tel point qu’elle était incapable de dire comment elle s’appelait dans le cas où on lui aurait posé une série de questions débiles et sans intérêt. C’était bien la première fois où elle avait si mal. Comme si elle n’avait pas le droit de profiter de son doux rêve, on lui annonçait qu’elle avait sans en avoir conscience laisser passer les derniers instants en compagnie de son grand-père. Certes ça n’était en rien sa faute, elle n’avait pas à culpabiliser, car n’importe qui aurait sans doute fait comme elle, agissant avec la plus grande innocence et naïveté du monde. Or, elle ne pouvait pas stopper ce sentiment de regret. Elle s’en voulait, elle se maudissait de ne pas avoir su profiter, elle voulait se laisser aller dans une étreinte protectrice et paternelle, une étreinte qu’elle ne retrouverait jamais. Du moins ailleurs qu’entre les bras de son propre père. Cette brioche, dans laquelle elle aurait croqué avec grand plaisir en temps normal, lançant une petite taquinerie au patriarche bougon, qui l’aurait accueilli en grognant ce matin même. Hors là, elle n’avait qu’un goût très fade, et avait bien du mal à passer dans sa gorge serrée par derniers sanglots et larmes salées. Elle se forçait néanmoins, grimaçant, histoire de faire plaisir à Kenzo. Elle lui devait bien ça, même si c’était une façon bien ridicule de le remercier d’être encore là, dans ce salon, à ses côtés. Il aurait pu filer, échappant alors à tout ce qui venait de s’abattre sur la jeune femme, se volatilisant dans la nature pour finalement disparaître.

    Alors que la sonnerie de portable de Thalie résonna dans le grand hall, la belle retourna se cacher dans le cou de son beau brun. Pas envie de recevoir une autre mauvaise nouvelle, pas envie de prendre le risque de voir de nouveau sa sœur fondre en larmes, alors qu’elle-même était parvenue à se stopper, tant bien que mal. Kenzo s’efforçait de la rassurer, lui affirmant que Julian allait bien, qu’il n’avait rien. Puis il s’inquiéta pour sa joue rougie, alors qu’elle se redressait, quittant son refuge à regret. Elle esquissa un très léger sourire, qui sonnait bien trop faux pour être sincère, alors qu’il s’étonnait de sa réponse. Non ça n’était pas sa première gifle, mais…
    « C’est sans doute la plus spontanée, celle que je n’ai pas vu venir… » Jamais elle n’aurait pu penser un seul instant qu’un tel drame s’était abattu sur la famille, que sa petite fugue puisse inquiéter autant son aînée. Maintenant elle la comprenait… Elle ne pouvait pas lui en vouloir, et même si elle avait été à ce point égoïste, elle n’en aurait pas eu la force. Son chagrin avait épuisé le peu de force récupérée en quelques heures de sommeil, trop léger pour être vraiment réparateur. Elle lança un regard en direction de sa sœur, qui était toujours avec Leandro dans le hall. Voilà qu’elle prenait conscience de ce qui l’entourait et s’inquiétait alors pour sa grande sœur. Elle l’admirait… De par sa force, malgré ses petites failles, sa force et le panache avec lequel elle allait s’en sortir, sans le moindre doute possible. Puis son attention fut de nouveau retenue par la voix apaisante et posée de Kenzo, qui faisait de son mieux pour lui changer les idées et l’empêcher de sombrer dans le chagrin. Calypso en était touchée… Touchée par cet élan de gentillesse, toute cette attention. Rien ne l’y obligeait, et pourtant il faisait preuve de légèreté, essayait –certes en vain- de lui décrocher un sourire. Sans un mot, elle frôla du bout des doigts la cicatrice que venait de lui montrer le jeune homme, sur son bras, et vint se blottir contre lui. Elle était fatiguée, et cherchait le repos et la paix dans ses bras. Pouvait-il la protéger du monde extérieur à présent ? Si seulement…

    Du côté de l’autre héritière Spinelli, le calme et le silence régnaient eux aussi en maîtres… Leandro avait ramené la belle contre lui, sentant alors que cette dernière cherchait tout comme sa cadette un peu de repos, qu’elle méritait amplement. Il se montrait doux, lui faisait alors comprendre de par la tendresse de ses gestes qu’il était là pour elle, et qu’elle n’avait qu’à en profiter, tout simplement. L’inquiétude demeurant présente, il lui demanda si ça allait… question idiote dans le fond, il en avait bien conscience. Comment pourrait-elle aller « bien » après ce qui s’était passé. Sa réponse fut donc toute naturelle, et Leandro hocha légèrement la tête. Ouais il pouvait parfois être limite idiot, mais il était toujours un adorable idiot, attentionné. « Je m'inquiète plutôt pour toi. Depuis quand n'as-tu pas dormi ? Mangé ? Pensé à toi ? » Il esquissa un léger sourire. Ca faisait déjà un moment qu’il ne pensait plus tellement à lui à vrai dire. Mais il se cacha bien de le lui dire et la laissa poursuivre. Elle hésitait, et pour le coup, il se demandait bien pourquoi. Avait-elle tant envie que ça de le voir partir ? Il resserra doucement sa main dans la sienne.
    « A ce que j’ai compris, Julian va bien, et quelqu’un s’occupe déjà de lui. Je n’ai pas la moindre envie de rentrer chez moi, car je sais par avance que je vais tourner en rond, comme un lion en cage, et qu’au final je vais revenir. Je veux rester ici, avec toi… -Un léger silence s’installa, et il reprit, d’un ton plus amusé et léger : A moins que tu me mettes à la porte… Là, je n’irais pas contre ta volonté… ! » Doucement il vint replacer une mèche de ses magnifiques cheveux blonds derrière son oreille, et déposa un nouveau baiser contre son front cette fois-ci. Il n’alla pas plus loin, voyant arriver dans leur direction le brun, tenant fermement contre lui le petit ange de la famille. Visiblement l’inconnu prenait soin de Calypso, et ça devait pas mal rassurer sa sœur. En tout cas, sans trop pouvoir l’expliquer, ça le rassurait lui. « Je... Je vais m'en occuper » Elle venait de lui adresser un regard, auquel il répondit rien. C’était bien normal qu’elle s’occupe de sa petite sœur, et il n’avait pas son mot à dire là-dessus. De toute manière s’il l’avait fait il n’aurait fait qu’approuver… Le brun monta donc à l’étage, suivant les indications de la jeune femme, que Leandro avait bien du mal à libérer. Il aurait voulu la garder contre lui encore un moment, la bercer, l’apaiser… Mais il le fallait bien, Calypso avait besoin d’elle, alors il s’y résigna, relâchant son étreinte. « Allez, va t’occuper d’elle… Je t’attends sagement. » De toute façon il n’allait pas être seul, abandonné de tous ! Il y aurait l’inconnu, et si ce dernier voulait partir, il y aurait sa copine Maria ! ^^

    Dans la chambre, Calypso luttait contre la fatigue, voulant rester consciente et avec Kenzo, voulant profiter du temps passé avec lui. C’était idiot, mais la perte de son grand-père après cette soirée, après cette fugue et ce choix qui semblait si anodin et sans conséquence, avait une sorte d’effet second sur elle. Plus jamais elle ne voulait perdre du temps inutilement, plus jamais elle ne voulait faire l’erreur de ne pas prendre tout ce qui lui était possible d’avoir. Et elle ne voulait pas voir Kenzo disparaître à son tour. Il venait de la déposer sur son lit, bien qu’elle ne semblait pas vouloir le lâcher. Heureusement, il s’installa sur à son tour sur le lit et la prit dans ses bras, la débarrassant, dans des gestes délicats et doux, de ses multiples pinces et barrettes. Il n’avait rien à dire, rien à faire… Elle ne réfléchissait plus dans ses bras, ne pensait plus, et se laissait bercer par la chaleur et la tendresse de cette étreinte. Il aurait voulu faire mieux qu’il en aurait été incapable ! Finalement Thalie entra dans la chambre, et prit le relais, mettant poliment Kenzo à la porte, et Caly trouva alors son réconfort dans les bras de sa sœur.

    Dans le salon, Leandro s’était servi une nouvelle tasse de café. Il en avait besoin, car sans cette dose de caféine il allait sombrer dans un profond sommeil, et s’assoupir sur le divan de la pièce à vivre de la maison faisait mauvais genre ! Il cligna plusieurs fois des yeux, à la suite de sa première gorgée de ce café plutôt corsé, puis tourna la tête en entendant revenir le brun. Ce dernier l’imita, se servant un premier, puis un second café. Leandro le détaillait avec curiosité. Il ne l’avait jamais vu auparavant en compagnie de la miss, et lorsqu’il laissait de côté la dramatique situation dans laquelle ils se retrouvaient tous plongés, il trouvait cela amusant : le retour de la jolie princesse, au petit matin. « Je m'appelle Kenzo... Kenzo Ghiozzi... » –commença-t-il poliment, avant d’en dire un peu plus le concernant et de lui tendre alors une perche pour qu’il se présente à son tour
    .
    « Ravi de te rencontrer Kenzo, même si je n’aurais rien eu contre d’autres conditions de présentation… Je m’appelle Leandro et je suis… -le un peu plus que ça de Thalie ? Eum… - un ami de la famille. »

    Il lui serra la main, ne prêtant même pas attention à l’étrangeté de la situation. Plus rien ne pouvait le surprendre maintenant. Pas même de telles présentations devant un café. La fatigue lui épargnait ces petits détails, et il ne s’interrogeait même plus. Il n’avait même pas relevé le « Vampi » prononcé par Kenzo, alors à ce stade on pouvait vraiment dire qu’il était KO. Le jeune homme n’allait pas lui en tenir compte, n’est-ce pas ? De toute façon, là encore, Leandro s’en moquait pas mal. Il bu une longue gorgée de café et tenta alors de lancer un semblant de conversation. Ils n’allaient pas rester plantés là, à se regarder dans le blanc des yeux…« Ca fait longtemps que tu connais Calypso… ? » Question bidon, mais question quand même !
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyMer 15 Juil - 21:00


    Est-ce qu'elle allait ? Elle ne savait pas trop. Techniquement oui, tout ses organes vitaux fonctionnaient bien, même si son coeur se montrait un peu plus turbulent que d'ordinaire, elle n'était pas blessée, ni même égratignée, alors oui, elle allait bien, au-delà du fait que les ténèbres venaient de s'abattre sur sa famille. Ca aurait pu être pire. Contrairement à Calypso, Thalie avait conscience de la situation depuis le début de la nuit, aussi avait-elle eu le temps de se faire à cette idée... Non, c'est faux, on ne peut jamais se faire à cette idée, et encore moins s'y résigner, mais disons que le choc et la surprise étaient loin derrière elle. Ne lui restait que la plaie béante du manque et de la douleur. Elle comprenait ce que Leandro avait cherché à lui dire au travers de cette question, il souhaitait l'amener à penser un peu à elle, mais lorsqu'elle essayait elle ne se faisait que se retrouver face à un mur infranchissable de confusion. Elle ne parvenait pas à savoir ce qu'elle ressentait. Elle savait deux choses : La première étant qu'elle souhaitait s'enfuir jusque dans son lit, s'ensevelir sous les couvertures et attendre que le temps passe. Et la deuxième étant qu'elle n'avait absolument pas le droit d'agir ainsi. Elle avait des responsabilités. Dante était injoignable, Stella était dans un taxi ou peut être à Roissy maintenant, Livio certainement en vidéo-conférence avec des avocats, des notaires, des journalistes ou que sais-je, Julian était hors-fonctionnement, et Caly... Caly avait besoin de plus de temps... Alors pour l'instant, la tête pensante de la famille, c'était elle. "Action - Réaction !" comme le répétait souvent Giovanni pour expliquer sa capacité à agir dans l'urgence. Elle revoyait son petit sourire en coin, sa moustache se redressant légèrement, ses yeux pétillants de malice...

    ______________________
    _______FlashBack_______

    - Tu agis d'abord, et tu réfléchis ensuite !
    - Et si je me trompe ?
    - Un Spinelli ne se trompe jamais, Athalia, c'est juste le reste du monde qui n'est pas assez intelligent pour comprendre...
    - La majorité l'emporte, Grand-Père.
    - Pas dans notre cas... Le monde est peuplé de meneurs et de suiveurs. Les suiveurs n'ont pas l'audace de réfléchir par eux-même, aussi suivent-ils, bêtement, les meneurs...
    - Et tu es un meneur.
    - Toi aussi, Athalia... C'est dans ton sang...
    - J'en doute ! J'ai toujours suivi... Toi, puis mon père, puis Julian, puis toi encore... Je ne fais que suivre.
    - D'abord, c'est faux, tu n'as jamais suivi Julian, c'est lui qui te suis. Un mouvement de cil et il dit "amen" à tes moindres caprices... Aaaaaah, le pouvoir du noble sexe... Et puis, un jour, tu verras, tu n'auras plus de meneurs au-dessus de toi, et lorsque les regards se tourneront vers toi pour prendre les décisions à leur place, tu repenseras à cette conversation... Action - Réaction !
    - Il y aura toujours un meneur au-dessus de moi... Il y aura toujours toi, Grand-père !
    ______________________
    ______________________

    Elle étouffa le hochet de douleur que cette évocation lui provoquait, et roula sa tête sous le menton de Leandro, préférant meubler le silence plutôt que de laisser son esprit vagabonder au gré des souvenirs. Elle n'était pas encore prête pour ça, elle n'était pas encore assez forte. Aussi s'entendit-elle répondre qu'elle avait été déjà mieux, mais que dans l'absolu, ça allait. Puis elle se surprit en l'incitant à rentrer chez lui ou a aller voir Julian, en gros : A la quitter ! C'était la dernière chose au monde qu'elle souhaitait, mais elle avait un peu l'impression d'abuser de la situation en lui demandant de rester avec elle... Il avait déjà tant fait, tant donné, s'oubliant totalement à son profit... "Que ne feraient pas les hommes pour tes jolis yeux, Athalia...". NON ! STOP ! Il fallait qu'elle arrête d'entendre Giovanni résonner et raisonner dans son crâne ! Est-ce qu'elle perdait la tête ? L'espace entre détresse et démence n'était qu'un mince fil que Thalie redoutait de briser... Elle avait fermé les yeux, soudant avec force ses paupières, et sa respiration s'était arrêtée alors qu'elle attendait le verdict de Leandro. Mais loin de se détacher d'elle, et de lui taper la bise dans un "Ciao, on s'appelle avant les obsèques ?" -Pourquoi avait-elle imaginé ça ?- il resserra son étreinte, capturant un peu plus ses mains dans les siennes. "A ce que j'ai compris, Julian va bien, et quelqu'un s'occupe déjà de lui." Il n'avait pas tord, mais faisait-il confiance à la Giolitti, lui ? "Je n'ai pas la moindre envie de rentrer chez moi..." Thalie laissa entendre un profond soupire de soulagement en reprennant sa respiration. Pas très discret, soit, mais plus pratique si elle voulait ne pas mourir en apnée... Il poursuivit, lui expliquant qu'il allait tourner comme un lion en cage s'il rentrait, et qu'au final il finirait par revenir ici, parce que ce qu'il voulait réellement, c'était rester ici... "avec toi...". Hein ? Nouvelle apnée de la part de la blonde... Elle avait bien entendu ce qu'elle avait entendu ou bien était-ce encore l'oeuvre du fantôme de Nini dans sa tête qui s'amusait a prendre la voix de Leandro à présent ? Elle n'eut guère l'occasion de lui poser la question -et encore heureux, parce que "Dis, c'est toi qui vient de dire ça, le "avec toi" ou bien c'est mon grand-père mort qui t'imite à la perfection ?", ça passe moyen quand même- car il reprit la parole, tentant de plaisanter en lui demandant si elle comptait le mettre à la porte... Elle esquissa un léger sourire en imaginant la tête des paparazzi s'ils surprenaient une scène pareille.
    - Non... J'veux que tu restes... murmura-t-elle, presque boudeuse sans le vouloir.

    Elle releva les yeux vers lui, tendit qu'il remettait une mèche de ses cheveux en place, avant de déposer un baiser sur son front, la contraignant a refermer les yeux.
    - Mais... Si tu ressens le besoin de rentrer chez toi, ou autre, à un moment, promet de pas te sentir obligé de rester ici... D'accord ?
    Il ne lui répondait pas. A vrai dire, en rouvrant les yeux, elle constata qu'il ne l'écoutait pas non plus. Il regardait au-delà d'elle, vers le salon. Elle se remit droite, suivant son regard, et aperçu alors, l'inconnu de Navona qui s'approchait d'eux, Caly dans ses bras... Elle avait l'air endormie. Se pouvait-il qu'il souhaite la monter dans son lit ? Un fait lui revint alors en mémoire. Elle aussi s'était endormie dans une pièce et réveillée dans une autre. Leandro avait-il fait pareil avec elle ? Elle lui jeta un regard, puis reporta son attention sur l'inconnu. Il lui expliqua que Caly avait besoin de se changer et de se doucher. Dans sa voix, elle comprit qu'il lui demandait un coup de main. Il voulait bien faire, mais pas non plus dépasser les limites... Thalie acquiesça avant de lui répondre qu'elle allait s'en occuper. Hésitante ? Oui, un peu, car en toute objectivité, elle n'était pas sûre de pouvoir survivre au-delà de cette étreinte. Leandro était comme une batterie qui la rechargeait. Sans lui, elle n'avait que peu d'autonomie. Est-ce qu'elle allait tenir ? Elle n'avait pas le choix, sa soeur avait besoin d'elle. Pourtant, après avoir observé l'inconnu disparaitre à l'étage, elle ne bougea pas d'un pouce... "Encore quelques secondes" lui soufflait son cerveau -et cette fois, il ne s'agissait pas de son grand-père- et elle resserrait son étreinte. Leandro n'était pas en reste, mais fini par la liberer lentement. "Allez va t'occuper d'elle... Je t'attends sagement." Debout face à lui, elle esquissa un sourire, qu'elle perdit rapidement en l'observant. Ses sourires étaient souvent fugaces, mais celui-ci ne laissa pas place à la détresse, juste à l'impulsion. D'un rapide mouvement elle s'approcha une nouvelle fois, l'encerclant de ses bras, et posant son menton contre cette épaule qui avait accueillit ses pleurs cette nuit... "Merci... Merci pour tout..." laissa-t-elle échapper avant de s'éclipser rapidement.

    La porte de la chambre était entrouverte, il suffit à Thalie de l'entrebailler légèrement pour surprendre une scène d'une rare tendresse. Elle avait appris a se méfier de tout le monde, et encore plus des garçons qui tournaient autour de sa petite soeur, mais chez celui-ci, tout transpirait la sincérité. Après, loin d'elle l'idée de tirer des plans sur la comète et de crier "c'est le booooooooon" ! Mais en attendant il faisait du bien à Caly, et c'était ce dont elle avait le plus besoin en cet instant. Finalement, elle fit grincer la porte sur ses gonds, et s'approcha rapidement.
    - Merci...
    - ... Kenzo !
    Vache ! Elle avait faillit répondre "Non, Gucci, pourquoi ?", avant de comprendre qui ne l'interrogeait pas sur sa tenue, mais qu'il lui fournissait son prénom.
    - Merci Kenzo... Tu dois avoir besoin de manger un peu... Il y a de quoi te restaurer dans le salon...
    Traduction ? "Fiche le camps ! Je prends le relais !" mais tout ça avec courtoisie. Tant et si bien que Kenzo finit par s'éclipser, et que Thalie réceptionna sa petite soeur dans ses bras... Elle ne pleurait plus, au contraire, elle semblait vide.
    - Viens, Birdy...
    Elle l'attira contre elle, et ensemble elles entrèrent dans la salle de bain attenante. Thalie fit couler l'eau dans la baignoire, et aida sa soeur à se défaire de tout ces liens dans son dos. Cette robe bustier ! Caly n'avait vraiment pas choisi la simplicité. Elle lui laissa un peu d'intimité pour le reste de ses vêtements, et rejoignit la chambre afin de lui choisir une tenue plus confortable à présent... Quand elle retourna dans la salle d'eau, Caly s'était glissée dans le bain, mais loin de s'y prélasser, elle restait immobile, toujours choquée...
    - Ca va aller... Je te promets que tout ira bien... C'est surement idiot de dire ça, et peut être qu'au moment où je l'ai appris, si quelqu'un m'avait dit ça je lui aurais retourné un crochet du gauche, mais c'est la vérité... On est fort, on va s'en sortir... Elle s'était emparée de l'éponge de bain, et frottait doucement, tendrement le dos de sa soeur. Il s'agissait plus d'une caresse que d'un réel nettoyage... Il ne faut pas pleurer sur lui, il ne souffre pas, c'est nous qui souffrons. Et souviens toi ce que grand-père disait sur ceux qui pleurnichent sur leur sort... "Des faibles ! Ce sont tous des faibles !"... Tiens, Nini venait de revenir squatter le crâne de Thalie... Chouette ! Une ordure nous a privé de lui ! On va pas lui donner le plaisir de nous bousiller complètement ! Souviens-toi, Birdy... Action - Réaction !
    Ce serait le nouveau Leit motiv de Thalie ! Elle allait chopper l'ordure qui avait perpétré ce meurtre, et elle n'aurait de répit que lorsqu'il croupirait derrière les barreaux. Il lui fallait une raison pour ne pas s'effondrer, alors ce serait celle-là...

    Dans le salon Kenzo levait un sourcil avec surprise. L'autre, Leandro, venait de se présenter comme "ami de la famille"... Vachement proche l'ami, dites-moi ! Il l'observa un instant, suspicieux, puis haussa les épaules avant de s'emparer d'une brioche qu'il entreprit de dévorer consciencieusement. Il avait une faim incroyable, il n'en avait pas eu conscience jusque là, mais à présent, seul face à ces douceurs, son estomac se révoltait en se tordant et criant. "Ca fait longtemps que tu connais Calypso... ?" lui demanda son compagnon de salon...
    - Hum... Commença-t-il, la bouche pleine, avant de placer sa main devant... Pas vraiment... Un mois, mais on s'est vu que deux fois... M'enfin, c'est compliqué... Ces brioches sont délicieuses ! Tu crois que la dame en a d'autres ? Il parlait nonchalament, comme à son habitude, à l'aise, sans gêne, comme toujours. Pas vulgaire ni mal élevé pour autant, juste avec cette facilité de vie qu'on les gens simples. Il n'avait pas reçu une éducation d'aristocrate alors il ne savait pas vraiment bien se tenir en société... toutefois, on lui disait souvent qu'il était "rafraichissant". D'ailleurs, "la dame", qui venait de débarquer tel un boulet de canon dans la pièce, s'était immobilisée et le contemplait avec un sourire bienveillant...
    - En voilà un qui fait honneur à mes pâtisseries ! Tu devrais en faire autant Leandro ! Pas de "monsieur" ni de vouvoiement avec le brun. Après tout, elle le connaissait, lui et ses parents, depuis toujours. Elle avait commencé son service chez les Spinelli à 18 ans... autant dire il y a un siècle ! Et ce grand gaillard fatigué, qui en un sourire faisait fondre la moitié des filles de Rome, n'était pour elle qu'un gamin hyperactif aux genoux écorchés et aux cheveux en bataille. Il avait toujours 8 ans pour elle... Regarde-toi ! T'es tout maigre ! Traduction : T'es pâlichon et fatigué. Mais pour les grands-mères, le synonyme est toujours "maigre" allez savoir pourquoi. Elle voulu recupérer le plateau afin d'aller en chercher d'autre, mais le papier froissé dans sa main lui rappela la raison de sa venue... Ha oui ! Reprit-elle dans une tonalité plus aigue... Regarde donc ça ! Il a pas perdu de temps ! Elle tendit à Leandro le journal froissé qu'elle venait juste de recevoir avec le courrier du matin. Il s'agissait de l'édition du jour de l'Osservatore, sur lequel on pouvait lire une liste des suspects possibles. Les Spinelli y étaient tous... Leandro aussi... Il ne faudrait pas que mesdemoiselles tombent dessus ! C'est un ramassis de salades ! Quel homme abjecte ! Et puis y a ces vautours qui essayent de rentrer dans le parc ! Pour l'instant Pietro les tient à l'écart, mais il a 82 ans, et le fusil qu'il brandit n'est même pas chargé ! Ils vont pas tarder à s'en apercevoir... Faudrait peut être appeler la police, non ? Elle n'avait personne d'autre à qui s'adresser, elle n'avait que son "gamin" en face d'elle, et elle attendait de lui qu'il prenne la décision à sa place. Après tout, elle n'était qu'une domestique ici, elle n'avait jamais prit une seule décision de sa vie...
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyJeu 16 Juil - 0:36

    [La flem' de co' Leandro... T'façon pour ce que c'est... Bref !]

    « Viens, Birdy... » Calypso ouvrit doucement les yeux, et adressa un regard à sa sœur. Malgré le fait qu’elle soit désormais plus bas que terre, que jamais encore ses joues n’avaient autant brûlé sous le passage de ses larmes salées, elle essayait de se ressaisir, de ne pas faire appelle à son aînée, qui en supportait tout autant, si ce n’est même plus. La blondinette se refusait de lui demander davantage de soutiens, alors qu’elle lui donnait déjà énormément. Elle s’occupait d’elle, avant même de s’occuper de son propre cas. Elle aussi était à présent en deuil, elle aussi avait besoin qu’on la dorlote et qu’on s’inquiète pour elle… Hors de question d’en demander plus que ce qu’on lui donnait. Elle n’osa donc pas croiser le regard de sa sœur, de peur que ses yeux encore mouillés ne la trahissent et parlent contre son gré. Entrant dans la salle de bain, elle tourna rapidement la tête, forçant même Thalie à pivoter légèrement sur le côté. Elle fuyait le miroir, son simple reflet dans cette robe de bal lui donnant la nausée. Il fallait qu’elle la retire… Aussi belle soit elle, autant de bons moments représentait-elle, il fallait qu’elle la quitte au plus vite. Et quelle idée de choisir un corset avec tout un tas de lacets ! Elle ne bougeait pas, figée, priant mentalement pour que ce supplice se termine enfin, que Thalie parvienne à la libérer au plus vite de cette fichue robe. Une fois cette dernière à ses pieds, sa sœur s’éclipsa pour la laisser terminer seule. Calypso mit un certain temps avant de réagir et s’animer… Elle s’avança jusqu’à la baignoire en baissant la tête, toujours à cause de ce maudit miroir, retira ses derniers vêtements, et se glissa dans l’eau chaude. Un à un, elle eut l’impression que ses muscles se détendirent… Elle ne s’en sentait pourtant pas mieux, pas plus à son aise. Quelques instants après, Thalie refit son apparition dans la salle d’eau, s’approchant doucement de la miss, qui ne bougeait pas d’un cil. Elle aussi essayait de la rassurer, de la réconforter… Mais Calypso n’arrivait pas à y croire. Elle le voulait, de ton son cœur et de tout son être, mais c’était comme au-dessus de ses forces. « …Et souviens toi ce que grand-père disait sur ceux qui pleurnichent sur leur sort... » Aussitôt le souvenir de Giovanni, prononçant alors ces mots que les héritiers Spinelli connaissaient par cœur, lui revint en mémoire. Elle serra les dents, inspira profondément, se retenant du mieux qu’elle pouvait. « Souviens-toi, Birdy... Action - Réaction ! » Mais une larme roula de nouveau sur sa peau de lait… Non, il ne le fallait pas. Pour échapper au regard de sa sœur, elle s’immergea toute entière dans l’eau de son bain, disparaissant dans un nuage de mousse, chassant ses larmes.


    Confortablement installé dans le canapé du salon, Leandro était totalement ailleurs. Il demeurait entre le conscient et un état trop avancé pour être nommé de fatigue. Ses pensées allaient encore et toujours vers Thalie, même si cette dernière venait tout juste de le quitter, allant rejoindre sa petite sœur à l’étage. Il repensait aux derniers mots qu’elle lui avait adressé, avouant qu’elle voulait qu’il reste ici avec elle, et ses remerciements… Enfin ces derniers étaient un peu passés à la trappe. Il en avait conscience, mais trouvait son attitude tout à fait naturelle, et donc n’estimait pas les mériter… Enfin il n’eut pas vraiment le temps de s’attarder sur ces réflexions, que déjà le brun redescendait. C’est qu’elle l’avait expédié en un temps record ! Ils se retrouvèrent à faire les présentations devant une tasse de café, et Leandro finit par lancer un semblant de conversation. Sa réponse le surprit… 1 mois, avec seulement deux rendez-vous ? C’était du rapide… Car oui, impossible de dire le contraire si on s’amusait à comparer la situation du jeune Fransceci et des nombreuses années passées avec Thalie. Certes des années d’enfance, mais des liens ne perdent en aucun cas leurs valeurs. Kenzo avait une façon de parler qui ressemblait à une bouffée d’oxygène pour Leandro. Voilà quelqu’un qui ne se prenait pas la tête avec des « monsieur » à tout va… Quelqu’un de simple ! Alléluia ! Il esquissa un sourire suite à sa question, alors que Maria s’avançait vers eux. « Regarde-toi ! T'es tout maigre ! » Ouais ! Au moins ! Il était sous alimenté le petit ! Enfin, il savait bien que la vieille femme faisait référence à son état, à sa fatigue et ses cernes, et qu’elle veillait simplement sur lui à sa façon, tirant la sonnette d’alarme quand elle jugeait qu’il était temps qu’il se reprenne. Il se contente d’hocher la tête, approuvant alors machinalement tous les dires de la domestique, qu’il voyait lui comme sa grand-mère. Finalement elle lui tendit un morceau de papier. « Encore un de ces torchons » pensa directement Leandro… Et il ne se trompa pas ! En effet, il s’agissait d’un de ses articles. Si rapide ? Il faisait fort ! Comment des gens étaient-ils capable de se montrer si irrespectueux envers une famille toute entière, envers un tel drame… ? Leandro ne le comprenait pas, ne le concevait pas. Il survola l’article, jusqu’à tomber sur sa propre photo. Lui ? Suspecté ? Quelle énorme blague, de mauvais goût et franchement déplacé. Il fumait quoi ce mec ? Leandro soupira et rendit le papier à Maria
    .
    « Faut le faire disparaître… »
    Car elle avait bien raison. Hors de question que Calypso ou encore Thalie ne tombe dessus et lisent ce tissu de bêtises.
    « Et je vais m’occuper des journalistes… » -Pas personnellement, cela allait sans dire. Un coup de fil, et tout cela serait réglé. Pour l’instant du moins et le pauvre Pietro allait pouvoir se reposer et cesser de brandir son fusil à travers tout le parc. Leandro s’empara de son portable et contacta la police, afin qu’ils les débarrassent de ces vautours, avides du moindre cliché. Tout ce dont cette famille avait besoin c’était la paix, et Leandro allait faire de son mieux pour la leur offrir.


    Calypso venait de finir de sa laver… L’eau chaude sur sa peau l’avait détendu, bien que ses nerfs soient justement à fleur de peau. Elle n’avait fait qu’un petit plongeon, sauvant les apparences le reste du temps. Enveloppée dans une épaisse serviette en coton blanc, elle s’empressa de s’habiller, enfilant ce que sa sœur lui avait préparer. Cependant « exit » le pyjama trois fois trop large pour aller se cacher sous sa couette. Un bas de jogging coupé court, en pantacourt, un débardeur et une veste… Non, pas assez large, pas assez douillet, pas assez… rassurant ? Elle la laissa sur le lit et ouvrit son armoire en grand. Elle farfouilla dedans, et en ressortit, caché bien au fond, un grand sweat-shirt, qui ne lui appartenait pas. Il était à Julian, elle l’avait piqué avant qu’il ne fasse sa valise et quitte la maison, dans le plus grand secret qui soit bien entendu. La rancune ne s’effaçait pas si facilement chez la jeune femme, et son amour quand à lui était infini. Elle l’enfila, et fit face à sa sœur, assise sur le lit. Elle la fixa quelques instants et vint l’enlacer durant de longues minutes, qu’elle voulait interminables.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyJeu 16 Juil - 22:08


    Les boucles blondes de sa soeur venaient de disparaitre sous la surface de mousse. A contrario, ses genoux venaient de ressortir. Thalie se laissa glisser sur le sol et posa son menton contre la faïence de la baignoire, attendant le retour en surface de la petite soeur. Elle n'aimait pas la savoir au fin fond de l'eau, mais en même temps que faire ? La tirer par le cheveux pour l'en faire sortir. Alors patiemment, elle attendait, imaginant très bien ce qui pouvait se bousculer dans l'esprit de sa Caly. Chacun avait une manière bien à soi de réagir face à un tel drame, et la jeune Spinelli étonnait sa soeur. Elle se montrait silencieuse, certes, mais incroyablement digne. Elle n'avait pas fait de crise d'hystérie comme Thalie, elle avait laisser les larmes affluer en silence, jusqu'à se tarir. Dans un sens, cela devenait encore plus difficile pour les autres. Thalie aurait souhaité qu'elle parle, qu'elle hurle, qu'elle frappe, au moins elle aurait été en mesure de la calmer. Mais elle était déjà calme, alors que faire d'autre si ce n'est attendre qu'elle montre un signe de vie interne ? Elle le fit, en s'extirpant de l'eau. Pourtant Thalie ne savait pas quoi lui dire. Fallait-il vraiment qu'elle parle ? Ou bien sa seule présence suffisait ? Elle n'en savait rien, mais quelque chose lui dictait que tout mot serait superflus. Aussi se contenta-t-elle de tendre une serviette propre à sa soeur, et de la sècher doucement, sans rien dire. Elle était là, juste là. Dans la chambre, elle fut surprise de voir Caly délaisser les vêtements qu'elle lui avait proposé pour rejoindre sa penderie, et s'y perdre afin de récupérer quelque chose tout au fond. Curieuse, Thalie resta à bonne distance, penchant la tête légèrement sur le côté en fronçant les sourcils, attendant de voir ce à quoi sa soeur tenait tant... Elle ne comprit pas de suite, ne voyant émerger qu'une forme compacte. Ce ne fut que lorsque Caly le passa qu'elle reconnu un des sweat-shirt de Julian. Un sourire naquit au coin de ses lèvres, heureuse de constater que sa soeur avait besoin de lui en cet instant... Néanmoins, elle ne résista pas à une moquerie censée détendre l'atmosphère.
    - Tu sors avec un Kenzo, et tu oses porter cette horreur ? Saint Gucci, priez pour nous ! L'entrain n'était pas là, malgré la motivation. Thalie n'était pas encore prête a retrouver sa légèreté, il lui faudrait encore un peu de temps. Le sourire moqueur qu'elle affichait ne tenait qu'a force de volonté, il n'était en rien naturel... Elle le perdit rapidement en s'approchant de sa soeur pour la prendre dans ses bras... Elle ne savait pas s'il s'agissait encore de son imagination, mais il lui semblait que le sweat avait encore l'odeur de Julian. A moins que ce soit celle de la lessive... Elle aussi se sentait bien de cette manière, elle avait l'impression de les serrer tous les deux contre elle... Il te manque, n'est-ce pas ? Le nez dans les boucles humides de sa soeur, elle ne parlait pas de Giovanni cette fois...

    - Qu'est-ce qu'il y a ? Ca à l'air de te surprendre !
    Kenzo, croquant dans la dernière brioche, s'étonnait de la réaction de surprise du fameux Leandro. Il lui avait demandé depuis quand il connaissait Caly, et le brun avait répondu avec honnêteté avant de bifurquer sur le sujet des brioches. Il faut dire qu'il était entrain de s'enfiler la dernière, et que son estomac en réclamait toujours plus. Leandro n'eut pas le temps de répondre, que déjà "la dame" se trouvait à côté de Kenzo, et le félicitait pour son appétit.. "Woooooohooo !" Lâcha ce dernier en se décalant sur le canapé. C'est qu'elle lui avait fichu la trouille, la dame ! Un instant avant il était seul avec Leandro, et baaaam, il parlait d'elle et elle apparaissait ! C'était limite flippant quand même ! Toutefois il se reprit vite, et observa avec amusement la vieille dame. Elle parlait au jeune homme avec le même ton que Nona employait avec lui. S'agissait-il de sa grand-mère ? "Regarde-toi, t'es tout maigre !". Le sourire amusé de Kenzo s'élargie, reconnaissant là l'exagération typique des nonas, qui plus est, italiennes ! Dans 30 secondes elle allait prétendre qu'il n'avait "que la peau sur les os !", c'était sûr ! Elle tendit un journal froissé à Leandro, tout en poursuivant son monologue, en expliquant que le seul agent de sécurité était un homme de 82 ans armé d'un fusil vide ! Wahooo, rudement rassurant tout ça ! Et dire que Giovanni Spinelli était l'un des hommes les plus puissants de Rome, Kenzo imaginait qu'il avait une armée de chiens de garde enragés, plus des G.I déguisés en nains de jardin planqué dans le parc. S'il avait su que ça se résumait à un papy, peut être aurait-il tenté de voir Caly bien avant hier soir ! "Faut le faire disparaitre !". Leandro venait de rendre le torchon à la dame, et Kenzo tendait la main vers elle. "Je peux ?" Soulagée que Leandro s'occupe des journalistes, elle donna le journal à Kenzo, avant de récupérer le plateau vide et de s'éclipser...

    - Hors de question que tu restes loin de moi ! Toujours dans la chambre de Caly, Thalie venait d'obliger sa soeur à se relever du lit où elles avaient échouées. Tu vas surement me trouver irrationnelle et stupide, mais j'ai eu trop peur, je ne veux pas te savoir loin de moi, même si c'est juste à l'étage. La demeure est grande et... et j'ai peur. Oui, elle avait peur, peur de ce qui pouvait arriver encore. Si un sniper était capable de sévir dans l'ambassade de France malgré les détecteurs de métaux, alors il n'aurait aucun mal à déjouer la super vigilance de Pietro ! On va descendre... Décida-t-elle après un moment de réflexion. On reste groupé, d'accord ? Simple question de politesse, puisqu'elle n'avait pas vraiment le choix. Déjà Thalie avait glissé sa main dans celle de sa soeur, et l'entrainait vers la sortie.

    - J'suis hyper déçu ! Kenzo, le nez dans l'article, affichait une grimace. "Je suis même pas dans la liste des suspects ! C'est quoi le problème ? Je fais pas assez bad-boy ?" Leandro venait de raccrocher d'avec la police, et Kenzo l'interrogeait du regard... "Tu fais pas plus méchant que moi, pourtant..." ajouta-t-il en se levant. Il déchira le journal en plusieurs gros morceaux, et les plaça dans l'antre de la cheminée. Accroupi devant, il sortit un briquet de sa poche, et alluma un petit feu de joie. Le torchon brûla en un temps record, et ne laissa que des cendres. Kenzo se releva, et gagna l'une des fenêtres donnant sur la cour avant de la villa. "Genre j'suis pas assez costaud pour ça ?" Il parlait sur un ton détaché, tout en s'approchant du rideau. Il n'était pas réellement sérieux, il fallait le prendre au second degré, même si, objectivement, ça l'emmerdait un peu que Leandro y soit et pas lui... Lui il était le "un peu plus" de Caly, alors que Leandro... "Il pense quoi ? Que je suis pas suffisamment amoureux pour ça ?" Sa phrase tomba rapidement, sans qu'il ne prenne réellement conscience de ce qu'il disait. Il était plutot focalisé sur le rideau qu'il ouvrait, afin de jeter un oeil sur l'extérieur. Immédiatement de violents flashs claquèrent, et Kenzo referma l'épais tissu... "Woooohoooo !" ... avant de se retourner, collant son dos contre la fenêtre... Devant lui, deux blondes l'observaient. L'une sévère... "C'était pour ça que tu avais fermé les rideaux, pas vrai ?" La blonde hocha la tête. L'autre plus flou, au point que Kenzo ne savait ce qu'elle était entrain de penser... "Je... heu... Ca va ?" Question très con, mais alors là, très con ! Heureusement, la dame refit son apparition avec son plateau plein à craquer. "Ho ! Des petites brioches !" Une diversion ! Juste ce qu'il lui fallait... Ainsi il fut prompt a faire le tour de la table basse, et à rejoindre le canapé où il se trouvait quelques minutes plus tôt. Sans vraiment faire attention au plateau, il tendit la main vers Calypso afin de respecter sa parole. Il lui avait promis qu'après sa douche, elle retournerait dans ses bras. Et cela faisait bien trop longtemps qu'ils étaient vides de sa présence. Elle semblait tellement fatiguée. Il l'attira contre lui, la laissant poser sa tête sur ses jambes, alors qu'il remontait le plaide le long de son corps frêle. Ses doigts retournèrent jouer dans ses boucles blondes, d'une main, tandis que l'autre cherchait celle de Caly pour y emmêler leur doigts...

    De l'autre côté, Thalie, une brioche entre les mains, pas réellement décidée entre la manger ou le dépecer lentement, sursauta vivement en entendant les sirènes de police. Dans son esprit encore marqué par les évènements de la veille, cela ne pouvait plus être que synonyme de souffrance. Son regard, frénétique, se posa sur le mur de la pièce, par-delà lequel devait se trouver la rue, inquiète, nerveuse, à vif... Une bête aux aboies, sursautant à la moindre occasion, au moindre bruit... On posa une main sur son bras, et elle sursauta de plus belle, laissant même échapper un gémissement de surprise... Il allait falloir qu'elle se détende là... Sérieusement...

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 17 Juil - 0:50

    Il n’y avait strictement rien à faire… Calypso était ainsi. Lorsque ça n’allait pas, elle gardait tout pour elle, et ne laissait s’exprimer que le strict minimum, ce qu’elle était incapable de retenir. Les larmes ici, coulaient donc d’elles même, sans que la jolie blonde ne puisse les stopper. Ses efforts étaient vains, alors elle se laissait aller jusqu’à ce qu’elles se tarissent et qu’elle n’en soit plus capable. Thalie ne pouvait pas faire grand-chose pour elle. Etre présente, à l’écoute, bien qu’à ce stade, sa sœur n’allait pas lui décrocher un mot. Elle se terrait dans le silence, pour ne pas sombrer dans un chagrin inimaginable, un puit sans fond dans lequel elle serait alors plongée de force et se noierait. A cet instant c’était dans son bain qu’elle allait se noyer si elle ne sortait pas très vite la tête de l’eau. Une fois chose faite, elle inspira profondément, reprenant ses esprits. Il fallait qu’elle sorte, qu’elle quitte cette pièce pleine de miroir. Thalie était toujours là, à ses côtés, lui tendant une serviette. Toujours dans ce même silence, qui en devenait peut-être même pesant pour l’aînée des Spinelli et pourtant reposant pour la cadette, elle se sécha et alla s’habiller, ne pouvant s’empêcher d’aller chercher un sweat dans le fin fond de son armoire. Au sourire qu’affichait Thalie, elle comprit qu’elle l’avait reconnu, et à sa petite réflexion, dans l’espoir de détendre l’atmosphère, Caly n’eut aucune réaction. Elle alla se dans les bras que lui ouvraient sa sœur, alors que cette dernière lui demandait si il lui manquait. Elle eut une pensée pour Julian, car il s’agissait bien de lui. Oui son cousin, son frère, lui manquait. Bien que la rancune demeurait présente en son cœur. Aujourd’hui Giovanni les avait quitté, et la famille en était un peu plus brisée. Elle ne répondit pas, fermant doucement les yeux, comme pour ne pas voir les minutes défiler, avant de se reculer légèrement, avant que sa sœur ne la ramène à elle. « Hors de question que tu restes loin de moi ! […]. La demeure est grande et... et j'ai peur. » Elle aussi ? Car Calypso sentait ce sentiment de peur s’emparer peu à peu d’elle, alors que le choc lui s’atténuait. Et encore, on lui avait épargné les détails, lui annonçant simplement le décès de Giovanni.
    « D’accord… Je te suis, petit chef. » Elle laissa donc sa main glisser dans la sienne, avant de la suivre, regagnant le rez de chaussé.

    D’ailleurs, dans le salon, les deux bruns se faisaient la conversation, Leandro se montrant tout d’abord un brin curieux, puis laissant apparaître une certaine surprise. « Qu'est-ce qu'il y a ? Ca à l'air de te surprendre ». Il n’y avait rien, mais oui ça le surprenait. Tout deux étaient si overbookés que ça pour se voir seulement 2 fois en un mois et qui plus est que le second rendez-vous était la veille, lors d’un bal qui rassemblait toute la haute société de Rome ? Il haussa les épaules en guise de réponse. Après tout, ça ne le regardait pas. Et puis il n’allait pas s’étendre sur le sujet plus longtemps, puisque Maria venait de les rejoindre, et de lui montrer un sacré torchon. Il fallait qu’il règle tout ça, et visiblement c’est tout ce qu’attendait la vieille dame. Il fallait décharger un peu la pauvre Thalie, et il ne perdait pas de temps pour le faire, s’emparant de son mobile, tout en suivant machinalement le papier qui passait des mains de Maria à celles de Kenzo. La conversation fut courte, le jeune homme allant à l’essentiel, et se montrant même étonnamment et étrangement autoritaire, en ayant bien conscience qu’il s’adressait aux forces de l’ordre. Ce qu’il voulait c’était qu’on les débarrasse de ces vautours, et illico presto ! « J'suis hyper déçu ! Je suis même pas dans la liste des suspects ! » Leandro posa automatiquement son regard sur le jeune homme. Hein ? Il arqua un sourcil –le droit pour être précis xD) et le détailla, écoutant attentivement la suite. Il voulait être suspecté ? Très bien, il lui laissait sa gâche sans problème, et même avec grand plaisir ! « Tu fais pas plus méchant que moi, pourtant… » Là, il lui décrocha un sourire. Non, il avait raison… Ni l’un, ni l’autre, ne semblaient bien méchants et pourtant Leandro avait sa photo affichée dans la liste des potentiels suspects et pas lui.
    « C’est parce que tu es le « un peu plus » de Calypso, j’suis sûr ! » -lança-t-il sur un ton amusé. Genre lui il avait sa place dans le listing parce qu’il n’était euh… rien ? Ouais c’est ça : rien ! Kenzo se plongea alors dans un espèce de petit monologue. Il parlait, s’interrogeait tout seul et de manière réthorique. Bref, un spectacle plutôt sympa pour Leandro, jusqu’à ce qu’il entre ouvre un rideau et que la pièce soit inondée de flashs. Là, pas cool ! Le jeune Fransceci grimaça.

    Et c’est là que les miss refirent leur apparition, Caly ayant quitté sa longue et belle robe blanche pour des vêtements bien plus larges et dans lesquels elle devait se sentir à son aise. Son regard était complètement perdu, elle ne faisait plus que subir. Ca n’allait pas, mais là encore elle allait le taire tellement la chose était évidente. Quand il lui tendit la main, elle se ne se fit pas prier pour le rejoindre, adressant tout de même un regard à sa sœur, lorsqu’elle lâcha la main de cette dernière. Il lui avait promis de lui offrir la protection qu’elle cherchait tant à travers une douce étreinte, elle en avait besoin, et ne voulait pas la laisser filer. Elle alla se blottir contre lui, venant reposer sa tête contre ses jambes, s’installant confortablement dans le sofa, rassurée par la simple main qu’il lui tendait, entremêlant ses doigts aux siens. Lasse, elle soupira. Elle n’avait qu’une envie, que cette journée s’achève ; que la semaine s’écoule ; que le mois passe : que le temps lui échappe. En entendant les sirènes de police, Caly ne bougea pas. Au contraire, elle se replia légèrement sur elle-même, pressant davantage sa petite main dans celle de Kenzo. Ce bruit la stressait, l’effrayait, comme une enfant apeuré par l’inconnu et l’image direct que pouvait renvoyé la police.

    De son côté Leandro, qui n’avait pas détourné son regard de Thalie un seul instant, il ne manqua pas de remarquer son sursaut. Il se rapprocha, et posa une main bienveillante sur son bras. Sauf qu’il ne s’était pas attendu à une telle réaction, l’effrayant sans le vouloir.

    « Hey… » Elle semblait à cran, à bout de nerfs… Et une fois de plus Leandro s’en sentait complètement dépassé et impuissant. Sans lui demander son avis, ni même son autorisation, il la prit dans ses bras. Tout ce qu’il voulait s’était l’apaiser, bien qu’il se doutait qu’il devrait fournir encore bien des efforts pour y parvenir.
    « C’est moi qui les ai appelé… Pour chasser les journalistes… Ils sont efficaces en tout cas, je ne peux pas dire le contraire. » Carrément hyper méga rapide ! Enfin pas tellement étonnant quand on savait qu’il y avait un poste de police pas loin, et qu’il avait prononcé les simples mots « Résidence des Spinelli ». Jetant un regard à Caly et Kenzo, il finit par s’emparer de la main de belle, et l’embarqua avec lui. « Viens on va prendre l’air. » Comment ? Pas en sortant sur la terrasse en tout cas ! Et c’est là qu’on apprécie pleinement l’habituelle inutilité d’un patio. Petite court intérieure, coupée du monde, et pourtant offrant une bouffée d’air, sous un véritable toit fait de feuilles, avec les quelques arbres ombrageant les lieux.
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 17 Juil - 4:29


    Cette situation, d'un oeil extérieur, pouvait paraitre pour le moins étrange. Les deux jeunes hommes qui se trouvaient seuls dans cette pièce, n'y aurait, en temps normal, rien eu a y faire. Y auraient-ils non seulement été autorisé du vivant du grand-père ? Kenzo se plaisait a penser que non, qu'ils auraient été considérer comme des coqs dans un poulailler. En tout cas pour Kenzo, car visiblement, Leandro était connu des lieux. Non seulement il se disait ami de la famille, mais en plus la dame semblait bien le connaitre, au point que Kenzo se demandait si ce n'était pas sa grand-mère. Pourtant, aujourd'hui, plus que nul autre, ils avaient leur place en cet endroit. Ils étaient là, tout deux, afin de soutenir les filles. Caly pour sa part, et Thalie pour l'autre brun. Il avait beau se dire l'ami en général, il était quand même bien scotché à la grande blonde. Cela dit, il est vrai que Kenzo étant lui-même soudé à la cadette, cela ne laissait plus vraiment le choix à l'autre. Sans les filles, les deux jeunes hommes auraient dû se retrouver dans le silence, se contempler en chiens de faïence, mais c'était sans compter sur Kenzo et son naturel habituel. Il parlait, parlait, sans même réellement chercher a meubler le silence, non, il agissait sans aucune arrière pensée, juste avec aisance. C'était l'article de journal qui l'avait rendu si bavard. Loin de s'enerver et de traiter tout ces journaleux de "fouille-merde", il surprenait Leandro en s'indignant de ne pas figurer dans la liste des suspects. Evidemment, il fallait savoir déceller l'ironie de son discours. Il souhaitait juste appuyer sur la crétinerie de cette liste. Il était quand même mieux placé que Leandro pour commettre un crime au nom de "l'amour", non ? Alors qu'il réflechissait à ça, il commis l'erreur d'ouvrir le rideau, et de se prendre des flashs en pleine poire. Heureusement, il n'avait fait que l'entrouvrir, et quand bien même, le voilage qui résidait sur les fenêtres en plus du rideau, ne permettait pas aux paparazzi de photographier quoique ce soit. Toutefois cela témoignait bien du vampirisme de ces gens. Un seul mouvement de rideau et ils flashaient à tout va ! Ca lui servirait de leçon, et au moins, maintenant, il savait pourquoi la grande blonde les avait plongé dans le noir. Justement, cette dernière l'observait sévèrement, le faisant se sentir comme un gamin pris en faute. Il ne s'attarda pas sur elle, et son regard glissa rapidement vers sa Blondie. Elle avait troqué sa robe ajustée pour un tenue bien moins flatteuse. Pourtant, malgré cela, malgré ses traits tirés, ses yeux rougis, et les deux magnifiques cernes qui s'étendaient sous ses yeux, rien ne parvenait à lui ôter ce charme, cette aura qui émanait d'elle, comme si elle parvenait à briller malgré les épreuves qu'elle traversait. Kenzo en venait à se dire qu'elle n'était pas réelle, que cette fille était une poussière d'étoile échouée sur cette Terre bien trop cruelle... Et comme à chaque fois, ce besoin de la serrer contre lui, de la protéger de ce monde extérieur si agressif, s'empara de lui. Il retourna à sa place, enfin ce qui était sa place depuis qu'il était entré dans cette pièce, et la ramena contre lui sitôt qu'elle eut prit sa main. Leurs mouvements, dans un ballet synchronisé, amena la miss a s'étendre sur le sofa, sa tête reposant sur les genoux de l'italien, qui lui-même la recouvrait d'une mince couverture. Cette position, ils l'avaient déjà prise quelques heures auparavant, dans le refuge de Kenzo, mais à ce moment là l'insouciance règnait encore en maîtresse. Maintenant, son but était de la faire se sentir en sécurité, aussi resserra-t-il son étreinte, barrant son corps de son bras tout en allant chercher la main de Caly. Pourtant, cette armure vivante, n'empêcha pas la belle de frémir à l'entente des sirènes de police. Il la sentit se recroqueviller un peu plus, serrant sa main dans la sienne, cherchant à se rendre le plus petite possible, le plus invisible possible... cherchant à disparaitre...

    De son côté, sa soeur n'était pas sans réaction non plus. Des sirènes de police, elle en avait entendu toute la nuit. Police, ambulance, pompier, gendarmerie, jamais encore la piazza de l'ambasse n'avait autant résonner de cette horrible symphonie lugubre. Elle se souvenait des murs barrés, ponctués par les lumières bleues, rouges, oranges, que renvoyaient les gyrophares tournoyant sur eux-même. Mais elle se souvenait surtout de sa détresse du moment, de son hystérie, de la douleur éprouvée en apprenant la mort de son grand-père. Personne ne s'était arrêté pour lui expliquer les choses doucement, elle avait appris les faits avec la violence d'un ragot que l'on colporte d'un bout à l'autre de la place, et qui se repend telle une trainée de poudre. Elle se souvenait encore parfaitement de ses bribes de conversation qui arrivaient jusqu'à ses oreilles, alors que, les yeux noyé de larme, aveugle, elle luttait contre les bras de Leandro qui l'empêchaient d'y retourner... Pour elle, ces sirènes, ce son, ne lui évoquaient plus douleur et angoisse. Les entendre maintenant la fit sursauter, comme ces corbeaux annonciateurs de mauvaises nouvelles, elle redoutait ce qu'elles avaient à lui apporter. Un nouveau drame ? Une nouvelle mort ? En l'espace de quelques secondes, un nombre incalculable d'horreurs lui traversèrent l'esprit, sans qu'elle ne puisse stoper la marche de son cerveau. Elle s'attendait au pire. Pas résignée, au contraire, sur la défensive, apeurée. Une main se posa sur son bras, et elle vécu ce geste comme une hostilité, comme si le danger qu'elle redoutait tant se trouvait si proche qu'il était capable de la saisir par le bras. En tournant vivement la tête, elle reconnu Leandro, et son esprit tortueux refit surface dans un soupire rassuré. Elle acceuillit ses bras autour d'elle avec soulagement. Elle se laissa fondre contre lui, ramenant ses propres bras repliés contre sa poitrine, les coinçant entre leurs deux corps afin de se sentir le plus à l'abris possible, comme lorsque cette voix dans les parcs d'attraction répétait "gardez les bras et les jambes à l'interieur de l'appareil jusqu'à l'arrêt complet du manège." lorsqu'elle était petite, et qu'elle ne se sentait en sécurité qu'en collant chacun de ses membres contre ses flancs afin de ne surtout pas dépasser du manège, même quand elle mesurait 1m12 et qu'elle était frêle comme une crevette. C'était pareil à présent, elle ne souhaitait surtout pas dépasser du manège "Leandro", et plissait très fort les paupières tout en tentant de raisonner son coeur qui battait à tout rompre, ne se remettant pas encore de la montée d'angoisse qui s'était emparée d'elle. "C'est moi qui les ai appelé... Pour chasser les journalistes..." Quelle idiote ! Elle aurait dû s'en douter ! Evidemment ! Elle aurait même dû le faire elle-même... "Ils sont efficaces en tous cas, je ne peux pas dire le contraire." Rapides peut être, efficaces on verra... "Viens on va prendre l'air." Pardon ? Il comptait vraiment la faire sortir dehors ? Là ? Maintenant ? Tout de suite ? Et Caly ? Et les paparazzi ? Elle se posait beaucoup de questions, mais ne s'opposait pas pour autant. Elle n'en avait pas la force, et quand bien même elle l'aurait, elle avait suffisament confiance en lui pour le laisser prendre les décisions à sa place. Visiblement elle n'était pas vraiment en état de réfléchir, vu qu'elle sursautait au moindre bruit, et n'était même pas capable de penser aux flics pour faire fuir les vautours. Elle qui se pensait forte, prenait conscience que la situation la dépassait réellement, et qu'elle était, en fait, terrorisée...

    - Chuuuuuuut... Ce n'est rien... A présent seul dans le grand salon avec Caly, Kenzo murmurait doucement, passait et repassant sa main dans les boucles blondes, cherchant à calmer la belle... C'est juste la police qui tente de vous débarasser des charognards... Calme-toi, il ne peut rien t'arriver ici, surtout pas avec moi... Tu crois vraiment que je laisserais quelqu'un te faire du mal ? Il parlait tout doucement, vraiment très calmement, déplaçant délicatement des mèches de son visages, se montrant le plus doux possible, comme si elle avait été une poupée de porcelaine de laquelle il prenait le plus grand soin, une beauté pâle au regard vide et aux joues cerclées de rose... Dans le chagrin, elle y ressemblait encore plus. Attends, Blondie... Viens par là... Doucement il se mouvait, pivotant jusqu'à être en mesure de ramener ses jambes sur le canapé... Il la fit se redresser légérement, sans pour autant l'autoriser à quitter ses bras. Puis il se laissa aller en arrière, l'entrainant avec lui. Le haut du corps un peu incliné contre l'accoudoir, il attrapa délicatement la miss, et la fit remonter contre lui, coinçant ses boucles sous son menton, remontant encore la couverture mais cette fois sur leurs deux corps étroitement liés dans cette étreinte protectrice. Ca va mieux comme ça ? C'était comme si elle avait été frigorifiée et qu'il cherchait a lui faire bénéficier de sa chaleur corporelle. Sauf que cette main, qui se baladait dans son dos, n'était pas là pour la frictionner, mais bel et bien pour l'apaiser, la rassurer, voir même l'endormir... Tu n'as rien à craindre, mon ange... Je suis là... Elle pouvait s'endormir à présent, pendant que lui luttait contre le sommeil, alors que de la sentir contre lui, ainsi, lui-même allongé sur ce moelleux et confortable divant, l'incitait au repos...

    - Je... Je suis désolée... Ca va aller maintenant... Elle lui présentait des excuses ?! Oui, Thalie, au court du chemin la menant jusqu'au patio, avait retrouvé l'usage de la parole, et elle se sentait incroyablement crétine d'avoir eu cette réaction qu'elle jugeait disproportionnée. Elle faisait tout pour se montrer forte, convaincre les autres qu'elle l'était, et s'en convaincre elle-même. Elle y était presque parvenue, elle avait réellement pensé que le plus dur était passé, que le chemin de la douleur n'était qu'une ligne droite sur laquelle elle progressait, lentement certes, jusqu'à la surface. Mais il n'en était rien. La douleur, le deuil, surtout lorsqu'il était aussi violent, ne se représentait absolument pas comme un chemin pavé. Au contraire, il s'agissait d'un labyrinthe sinueux et sombre, ponctué de moments d'accalmies, comme d'instants de détresse. Le moral n'était pas une courbe ascendante, c'était un schéma plein de pics et de creux, comme des montagnes russes... Il allait falloir qu'elle s'y fasse, car pendant longtemps encore, elle risquait de passer rapidement du rire aux larmes, d'une émotion forte a une autre, jusqu'à ce que les extrêmes s'amoindrissent au point de se rejoindre pour ne plus former qu'un état d'esprit à peu près linéaire. C'est juste que... Les sirènes... Cette nuit... La police... et puis... Elle parlait vite, cherchant ses mots, moulinant, brassant l'air de son bras libre, tentant de mettre des mots sur des sensations, sur des réactions vicérales, presque bestiales... J'ai eu peur. Avoua-t-elle en s'arrêtant au milieu du patio. Elle se doutait que Leandro la menait jusqu'à ce petit banc de pierre adossé au mur, mais elle le stoppa, s'immobilisant avec lui, relevant le regard pour le fondre dans le sien alors qu'elle lui avouait sa faiblesse... En vrai je suis morte de trouille ! Je pensais que ça allait, mais je suis terrorisée ! Non contente de s'avouer a elle-même ses failles, elle les formulait à voix haute, devant Leandro... pour Leandro, vu qu'elle ne cherchait même pas a fuir son regard. Elle n'avait plus peur du jugement, elle savait qu'il ne le ferait pas. J'ai l'impression que jamais plus je ne me sentirais en sécurité... J'ai pas peur pour moi, moi je m'en fous, mais s'il arrive quelque chose à Birdy, à Julian, à toi... je ne m'en relèverais pas... Elle parlait de plus en plus vite, tentant de chasser les images qui affluaient dans son crâne chaque fois qu'elle citait un prénom... Elle était entre le choc et la frénésie. Loin d'être hystérique, elle était juste à cran, stressée, angoissée, apeurée... surtout apeurée... On lui a tiré dessus ! Quelqu'un lui en voulait au point de le tuer ! Au point de l'abattre comme un chien ! Au milieu de toute une foule ! Des témoins partout ! Des gardes armés à chaque entrée ! S'il veut s'en prendre à quelqu'un d'autre, rien ne l'arrêtera ! Rien ! Ni toi, ni moi, ni... rien !! Elle ne parlait pas fort. Malgré l'état second dans lequel elle se trouvait, une part de conscience lui disait de ne pas hausser la voix, de ne pas se faire entendre de sa soeur, de ne pas l'inquiéter avec ses angoisses... Ils étaient assez éloignés du salon, mais tout de même, Maria pouvait être dans le coin, ou Pietro, ou un autre membre du personnel... Je fais pas le poids ! Giovanni était le plus indestructible de nous tous, comment veux-tu que je m'en sorte moi ? Dans son esprit, le mot "sécurité" se substituait au visage de son grand-père. C'était lui le protecteur de la famille, celui contre lequel Thalie se sentait bien, rassurée, à l'abri de tout, même d'un tireur fou. Si on avait tué le plus fort, comment Thalie parviendrait-elle a protéger les autres ? La reflexion était clair dans son crâne, mais son discours confus n'allait pas aider Leandro à comprendre son raisonnement, à comprendre que dans la caboche de la jeune femme, c'était à elle, à présent, de protéger les siens, de les maintenir en sécurité jusqu'à l'arrivée d'un nouveau protecteur... Dante ou Livio... Papa... Elle avait besoin de son père, d'une autorité. Elle n'allait pas s'en sortir seule, elle avait tellement peur. J'ai l'impression que l'on a dessiné une cible sur le front de chacun d'entre-nous, et que jamais les murs ne seront suffisament épais, les portes suffisamment blindées, pour vous protéger... La demeure est trop vaste, il y a trop de fenêtres, trop d'ouvertures... S'il veut entrer, il peut ! Je ne veux plus entendre ces sirènes, je ne veux plus qu'on vienne m'annoncer que... Sa gorge se serra à tel point qu'elle ne parvint pas à achever sa phrase... Il fallait vraiment que ça s'arrête... Cette douleur et ces angoisses... Il fallait que ça s'arrête, sinon elle allait finir par y perdre la raison et sombrer dans une démence paranoïaque... Qu'on lui rende sa sécurité, cette sensation de chaleur... Qu'on lui rende sa force.
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptyVen 17 Juil - 11:07

    Leandro venait donc d’entraîner la jolie blonde, aux traits si marqués par la fatigue, hors du salon. Sans attendre la moindre réaction de sa part, c’était dans un élan d’assurance qu’il s’était emparé de sa main. Sans doute un petit reste de sa conversation téléphonique ! Elle avait besoin de prendre l’air, et ce n’était pas avec tous ces journalistes qu’elle allait pouvoir le faire en paix. Les flashs allaient s’enchaîner sans relâche, sans la moindre seconde d’interruption, à tel point qu’ils finiraient par en avoir mal à la tête ; et puis elle méritait le respect et la tranquillité. Certes, ils ne faisaient que leur boulot, mais Leandro ne pouvait pas concevoir cela lorsque ce job outrepassait la liberté d’autrui, ses droits et son intimité. Heureusement, il y avait ce fameux petit patio. Un endroit paisible, fleuri et quelque peu boisé… Un endroit où il était sûr qu’elle ne serait pas embêtée, et où elle pourrait prendre une bonne bouffée d’air frais. Rester confiné et enfermé allait vite les rendre complètement dingue, et ce n’était dans le fond vraiment pas bon. Les miss avaient déjà le teint pâle, une mine déconfite, et des cernes bleutés incroyables. Pas la peine d’en rajouter ! Une fois dehors Thalie s’excusa, ce qui surprit un peu le jeune homme. Il ne voyait pas en quoi elle le faisait, mais ne la stoppa pas, voulant voir si elle en disait plus et en dévoilait les raisons. La peur… tout était clair pourtant. Et Leandro n’osait même pas imaginer ce qu’elle avait traversé la nuit dernière. En quelques flashs, des souvenirs trop vifs et nets pour qu’il puisse un jour s’ôter de son esprit, il se rappela dans quel état elle avait finit la soirée. Cherchant à quitter ses bras, voulant à tout prix rejoindre les siens, elle avait craqué et plus tard encore frôlé la véritable et grosse crise d’hystérie. A cette simple pensée son cœur se resserra doucement. Il leva les yeux au ciel et lâcha un petit « tsss », faisant comprendre qu’elle n’avait pas la moindre raison de s’en excuser. « Je pensais que ça allait, mais je suis terrorisée ! » Il émis une légère pression de sa main sur la sienne, et la fixa de son regard chocolat, qu’il voulait rassurant.
    « Je l’avais deviné… Mais je suis là, t’as pas à avoir peur… » Plus elle en disait, et puis Leandro parvenait à cerner ce qui se passait dans sa jolie petite tête blonde. Elle avait peur, et le disait clairement qu’elle s’inquiétait non pas pour elle, mais pour son entourage. La sécurité de ses proches la faisait douter, et elle était même terrorisée… Thalie avait un débit de parole de plus en plus impressionnant, ne pouvant qu’en décrocher un léger sourire au brun. Enfin ce dernier s’effaça bien vite quand elle reprit la parole et exprima ses craintes et ses peurs, sans retenue. Leandro en fut content. Non seulement elle vidait son sac, mais cela confirmait qu’elle avait confiance en lui, et qu’elle se confiait sans mal. Un bon point, même très bon…
    « Chut… Calme toi… Tout ira bien, et il n’arrivera plus rien. Thalie, j’ai l’impression que tu te sens comme obligée de t’occuper de tout le monde. C’est tout à ton honneur de vouloir le faire, vraiment ; mais pense à toi aussi. Tu ne peux pas tout porter sur tes épaules. Bientôt Julian sera de nouveau à vos côtés et vous vous protégerez les un, les autres. Tes parents vont sans le moindre doute vous rejoindre, et j’ai cru comprendre que ton oncle était dans les parages. Et puis tu m’as moi aussi… Je serais là. » Il esquissa un faible sourire et reprit tout en gardant toujours sa main dans la sienne, le chemin vers le petit banc de pierre.
    « Efface-moi immédiatement ces « cibles » de nos fronts. » Se retournant pour lui faire face, il déposa ses lèvres avec douceur sur son front, alliant son geste à sa parole. Mon dieu, ce qu’il aurait donné pour que sa peur s’envole… !


    De son côté, Calypso restait recroquevillée sur elle-même, comme cherchant à se faire aussi petite qu’une souris, qu’un petit être insignifiant, au point même de disparaître et d’échapper à tout ça. Les sirènes n’étaient que synonyme de mauvaises nouvelles à ses yeux, et là elle avait eu sa dose. Cette réaction ne passa pas inaperçu auprès de Kenzo, qui s’empressa de la rassurer. « Tu crois vraiment que je laisserais quelqu'un te faire du mal ? » Elle se tourna et releva le regard vers lui, sans un mot. Un véritable ange gardien… S’en était vraiment incroyable, elle avait du mal à réaliser. Son mystérieux inconnu de la piazza était là, dans son salon, à la consoler et prendre soin d’elle avec attention et délicatesse. Il lui murmurait des mots rassurants, des mots doux, pour panser ses blessures et la détendre. Il était là pour elle, veillait sur elle. Oui, exactement comme l’aurait fait un ange gardien. Sa main se serra de nouveau dans la sienne, le temps de quelques secondes à peine ; une simple pression étant incapable de parler sans frôler une nouvelle crise de larmes. « Attends, Blondie... Viens par là... » Elle se redressa, et le laissa donc changer de position, avant de se réinstaller correctement contre lui. La tête posée tout contre son torse, elle se laissait bercer par les battements de son cœur et sa respiration bien plus régulière que la sienne. Sa main glissa de son épaule jusqu’à son cou, alors qu’il lui demandait si ça allait mieux, et qu’elle lui répondait d’un simple hochement de la tête. Ca allait mieux, et en même temps ça n’était pas bien difficile. A sa suite, elle vint enfouir son visage dans le creux de son cou, et murmura quelques mots, d’une voix faible : « Merci…Merci de t’occuper de mon cœur… » Calypso finit par fermer les yeux, et s’enivrant du parfum du jeune Ghiozzi, elle se laissa sombrer dans un sommeil qu’elle espérait réparateur. Elle n’avait pas de raisons de s’en faire, elle n’en avait plus la force, et puis il venait de le lui dire : il veillait sur elle.


    « Viens par là… » Leandro se décalant sur le banc, posant une jambe tendu le long de ce dernier, et s’appuyant contre le mur qui pour le coup lui servait de dossier, il attira la belle contre lui. Il n’avait pas la moindre idée du résultat de ses efforts pour l’apaiser, mais le silence qui pouvait régner entre eux par moment n’était en rien pesant. Le temps leur échappait, et il ne s’en souciait guère. Au contraire, il en était heureux, se disant que plus vite la journée s’écoulerait, et plus vite Thalie irait se coucher et sombrerait dans un profond sommeil, oubliant ses soucis le temps d’une nuit. Un peu perdu dans ses pensées, il s’interrogeait. Sur les paroles de Kenzo, qui n’était qu’un inconnu et qui pourtant avait émis l’hypothèse qu’il soit, tout comme lui, le « un peu plus » d’une des héritière Spinelli ; sur son attitude envers elle, son besoin de la protéger, sa tendresse… Il s’interrogeait sur tout ça, et dans le plus grand silence qui soit. Doucement, sa main vint chercher celle de Thalie, qu’il caressa du bout des doigts. Il ne s’expliquait pas ce comportement et ses envies qu’il écoutait et exécutait sans réfléchir. Car c’était bien ça… Il n’agissait que par instinct avec elle. Depuis le début, quand on l’observait bien, on pouvait très bien le remarquer. La provocation d’une mangue volée sur un marché, le coup du médecin, celui du chauffeur, pour ensuite enchaîné plus tard, par de nouvelles provocations, un tango sensuel à souhait, et un élan protecteur décuplé comme jamais. Et ça n’avait rien à voir avec les liens d’amitié qu’ils avaient pu tisser par le passé, puisqu’au départ il avait cru avoir à faire à une certaine Thalie Spinozzi truc chouette. C’était elle, sa personne, ce qu’elle était devenue… Un véritable aimant, dont l’attraction était indescriptible concernant Leandro. Littéralement envoûté, oui il l’était. Et sa faiblesse qui désormais semblait faire partie d’un tout, de son charme, n’avait de cesse que de l’amener à se montrer encore plus tendre et protecteur à son égard.
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Thalie J. Spinelli
Thalie J. Spinelli

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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptySam 18 Juil - 17:40


    Elle avait vidé son sac ? Oui, en quelque sorte. Exprimer ses peurs à voix haute ne lui permettait pas de les exorciser, mais les partager avec une autre personne lui permettait de se calmer... un peu... Elle ne le faisait pas pour qu'il la rassure, ou peut être si inconsciemment, elle le faisait simplement parce qu'elle en prenait conscience maintenant. Avant ça, elle justifiait sa peur par le fait d'être sans nouvelles des siens, mais à présent qu'ils étaient tous en sécurité, et qu'elle le savait, elle se devait de trouver une autre raison à cette terreur qui l'étreignait. Et cette vérité, elle lui apparaissait subitement, à mesure qu'elle la dévoilait à voix haute. Elle la surprenait tout en étant légitime, car après tout, qui n'aurait pas été apeuré après une telle nuit ? Il tentait de la rassurer, lui expliquant qu'il était là. Oui, mais pour combien de temps ? Combien de temps encore allait-il accepter de calmer ses angoisses ? Il avait certainement mieux à faire, et s'il ne s'en rendait pas compte encore, ce ne serait qu'une question de temps avant qu'il ne se lasse... Pourtant, elle ne parvenait plus à s'empêcher de parler, tentant de lui expliquer le pourquoi de ses craintes. Seul un sanglot grimpant dans sa gorge parvint à la rendre muette. Elle ne voulait plus pleurer, aussi préféra-t-elle garder le silence, ne pas poursuivre sur sa lancée, plutôt que de fondre en larmes une nouvelle fois. Ça aussi il devait en avoir marre : sécher ses larmes. Et pourtant, loin de perdre patience, il la rassurait, encore et encore... Il lui donnait des conseils, ou plutôt tentait de lui faire entendre raison, lui expliquant qu'elle ne pouvait pas tout porter sur ses épaules. Elle le savait ça, et c'était bien son problème, parce qu'elle le devait ! Elle se devait de protéger les siens, puisque personne d'autre n'était là pour le faire. Il lui parlait de Julian, de Dante, de ses parents, mais pour l'instant personne n'était là. "Efface-moi immédiatement ces cibles de nos fronts." lui ordonna-t-il en embrassant le sien. C'était idiot, mais elle n'y parvenait pas. Elle hocha la tête, néanmoins, pour lui faire plaisir, mais les cibles resteraient là encore un moment, et elle tremblerait chaque fois que l'un d'eux serait loin d'elle.

    "Viens par là." Sur le banc, Leandro venait de se décaler, s'installant de manière à lui aménager une place contre lui. Elle ne se fit pas prier, ne songeant absolument pas à ce que la bienséance exigeait, ni au comment du pourquoi. Elle avait besoin de réconfort et de protection, et il était bien placé, mieux que tout autre, pour lui offrir tout cela. Elle se cala contre lui, s'allongeant presque tellement son état de fatigue était avancé. Elle aurait beau dormir, elle pensait ne jamais pouvoir récupérer. Son sommeil était trop léger, ponctuer de cauchemars, pas vraiment réparateur. Pourtant, son corps et son esprit n'aspirait qu'à ça, alors que le silence régnait a nouveau entre eux. Elle se laissait bercer par la respiration douce de Leandro, par les oiseaux qui s'appelaient d'une branche à une autre, par la rumeur de la ville un peu plus loin, par tout ces signes de vie... Une de ses mains, celle non occupée par la sienne, remonta contre lui, glissant sur le tissu de sa chemise, lui arrachant une réflexion ensommeillée...

    - T'auras rentabilisé ton costume, au moins... Depuis combien de temps le portait-il ? Est-ce qu'on comptait toujours en heure ou bien était-on passé aux jours ? Les yeux clos, elle étouffa un bâillement. Il parait que l'on ne baille que lorsqu'on se sent suffisamment à l'aise dans un lieu... Étrange pensée qui lui traversait l'esprit. Se sentait-elle à l'aise dans le patio, ou se sentait-elle à l'aise dans ses bras ? Peu importait, du moment qu'elle avait le droit à ce petit instant de répit. Tu m'emmèneras danser le tango... encore ? Les limbes du sommeil se faisait de plus en plus sentir. Son esprit vagabondait, aléatoire, avec pour seul dénominateur commun de ses pensées, lui. T'étais moins gentil quand t'étais petit... Elle parlait de plus en plus lentement, laissant s'écouler de longues secondes entre deux mots. J'aurais dû me douter... la mangue... c'était pour m'embêter... c'était... forcément toi... Nouveau bâillement... Tu m'embêteras encore ? Elle l'espérait... En même temps, elle n'attendait pas vraiment de réponse à toutes ces questions, puisqu'elle n'avait absolument pas conscience de les poser à voix haute. Enfin si, peut être, elle n'était plus très sûre. Pourquoi... le mot "abréviation"... est-il si... long ? Et pourquoi pensait-elle à ce genre de truc en s'endormant ? Ou peut être dormait-elle déjà et parlait-elle dans son sommeil ? En tous cas elle n'avait plus conscience de rien d'autre que du doux rythme de cette respiration, de ce torse qui se soulevait avec la régularité d'un métronome juste pour la bercer... Si, si, c'était juste pour ça qu'il respirait Leandro, juste pour la bercer et rien d'autre...

    Une douleur lancinante, naissant de sa hanche et se propageant de haut en bas vers sa cuisse et vers son dos, lui arracha une grimace. C’était quoi, ça, encore ? Elle était où ? Pourquoi elle avait mal comme ça ? Elle mit quelques secondes a émerger, à ouvrir les yeux, à sortir de cet état comateux dans lequel elle était depuis… Depuis combien de temps au fait ?
    - J’ai dormi ?! Elle n’y croyait pas elle-même. Aussi se redressa-t-elle brusquement, accentuant la douleur vive. Un rictus s’afficha sur ses lèvres tandis qu’elle se massait la hanche. Elle était où, là ? Ses yeux balayèrent l’ensemble, mais son champs de vision semblait réduit comme si elle avait porté des œillères… Arbre – Mur – Patio – Leandro – Banc. Ooook ! Ca expliquait le mal de chien dans sa hanche. Forcément ! Vous avez déjà essayé de dormir dans une position semi-assise, semi-allongée, et sur un banc en pierre qui plus est ? Non ? Bah n’essayez pas ! Pour sa défense, elle n’avait pas l’intention de s’endormir, et sûrement n’avait-elle sombré que quelques minutes avant que son corps ne lui rappelle la précarité de sa literie de fortune. Pourquoi tu dors pas ? La question avait fusé, alors que Thalie, debout, mains contre les hanches, l’observait avec sévérité. La réponse était toute trouvée « Parce que c’est pas confortable », certes, mais elle, elle se faisait rattraper par l’épuisement toutes les 30 secondes, alors que lui il dormait jamais. C’était un sur-homme ou quoi ? Du coup, elle se sentait coupable de s’endormir, surtout contre lui, alors qu’il n’y parvenait pas… C’était… gênant ! De plus, exilés de la sorte, loin du téléphone et de sa sœur, Athalia se sentait mal. Et si Caly avait besoin d’elle ? Et si on cherchait à la joindre ? Alors, sans un mot, elle s’empara de la main de Leandro, et tira sur son bras pour qu’il se lève et la suive. Il allait lui falloir un sacré dose de caféine pour ne plus s’endormir à tout bout de champs. Têtue ? Oooh, si peu !

    - Chuuuuut ! Ils se sont endormi… Dans le salon, là où la grande blonde venait d’entraîner le grand brun, un des canapés était en totalité occupé par un enchevêtrements de jambes et de bras. Recouvert par un plaid, Caly dormait à poings fermés contre le torse de son inconnu qui avait enroulé ses bras autour d’elle. Thalie avait beau faire sa louve, elle ne pouvait nier le fait que cette scène était touchante, non plus que ça, elle était attendrissante. Il la serrait contre lui comme s’il craignait qu’elle ne s’envole, et elle se tenait recroquevillée, presque en position fœtale, de manière à ce que son petit corps ne dépasse pas du sien… Ça me coûte de dire ça, mais… Ils sont vraiment mignons… Tout bas, un sourire tendre aux lèvres, elle exprimait sa fascination devant ce spectacle, quand…
    - T’es pas mal non plus, Blondie Bis.
    Plaquant une main contre sa bouche, Thalie étouffa un cri, mais sursauta tout de même de surprise. Content de son effet, Kenzo ouvrit les yeux et afficha un grand sourire à la pluie d’insultes à voix basse que lâchait Athalia. Elle aurait bien eu envie de le frapper, mais cela voulait dire prendre le risque de réveiller sa sœur, ce qui était hors de question.
    - Tu dors pas ? Demanda-t-elle, toujours à voix très basse.
    - Que d’un œil… On sait jamais, si elle se réveille, je voudrais pas être dans les vapes. Répondit-il en penchant légèrement la tête afin de jeter un œil sur Caly. « Il est sérieusement accroché » voilà ce que pensa Thalie en surprenant son regard, puis en se tournant vers Leandro pour savoir s’il pensait la même chose.
    - Tu devrais, pourtant, t’as vraiment une seule tronche ! C’était la troisième fois de sa vie, qu’elle le voyait, et encore les fois d’avant elle n’avait fait que le croiser, mais elle pouvait tout de même constater qu’il avait perdu ses belles couleurs, et que son regard, moins pétillant, était cerné et creusé.
    - Alors que toi, tu sembles sortir d’une cure de thalasso, c’est sûr ! Et puis lui, regarde-le, il est tout maigre ! Répondit-il avec son éternelle provocation. Non la fatigue n’entamait en rien son esprit de répartie. D’ailleurs il lança un sourire triomphant à Leandro, alors que Thalie levait les yeux au ciel. Ceci dit, il n’avait pas tort, Leandro, niveau fatigue, dépassait largement le stade de Kenzo. Thalie n’avait pas compris la « privet joke » mais elle avait suffisamment entendu Maria employer ce terme envers elle pour comprendre ce qu’il signifiait. Toutefois elle n’allait pas assommer Leandro avec un chandelier pour qu’il s’endorme. Elle allait se montrer plus subtile. Visiblement, il tenait à ce qu’elle, elle dorme, c’était son leit-motiv, alors elle allait lui montrer qu’elle pouvait être aussi têtue que lui, voir plus. Kenzo avait refermé les yeux, et caressait du bout des doigts, d’un mouvement aérien, la nuque de Caly. Thalie l’observait tout en se servait une énorme tasse de café. Elle laissait le café couler lentement, très lentement de la cafetière à sa tasse, en un mince filet, tout en shackant les appels en absence sur son portable. Il y en avait quelques un, mais aucun de connu. Elle reposa donc le téléphone, et reporta son attention sur la tasse qui se remplissait lentement. C’était pas du petit calibre ça. En temps normal, ce type de dose risquait de la maintenir éveillée pendant 72h, mais là, c’était même pas sûr que ça agisse sur le long terme. Une chose était claire, c’est qu’une fois ce truc avalé, elle ne dormirait pas dans l’immédiat. Elle reposa la cafetière avec délicatesse, et s’empara d’un sucre qu’elle fit glisser dans le liquide fumant… Lentement, un peu trop pour être honnête, elle fit tourner sa cuillère, la porta à ses lèvres tout en jetant un regard à Leandro… Il allait l’arrêter ou non ? Non ? Bon, bah… Elle s’empara de la tasse, et souffla légèrement dessus…
    - Je dors pas sans toi… Lâcha-t-elle finalement avant d’en avaler une gorgée. Bon c’était pas exactement ce qu’elle voulait dire, la formulation était quelque peu malhabile, mais il avait saisi le message, non ? S’il ne dormait pas, ou du moins s’il n’arrêtait pas de lutter contre le sommeil, alors elle ne fermerait pas l’œil non plus… Par solidarité, quoi… S’emparant de la télécommande, elle alluma le grand écran plat mural, et s’empressa de mettre le son en sourdine pour ne pas réveiller sa sœur. Kenzo ? Ses caresses s’étaient ralenties, mais elles étaient toujours présentes, donc il ne dormait pas… Les Simpsons ! Chouette ! Thalie se décala sur le canapé, et sans vraiment demander son avis au brun, le poussa de manière à ce qu’elle puisse reprendre la position qu’elle avait eu sur le banc, mais cette fois dans l’autre sens, le dos plaqué contre lui, un peu redressée tout de même, afin de ne pas renverser le café, les jambes étendues sur le sofa, et les yeux rivés sur l’écran de télé. Quelqu’un entrant dans la pièce en cet instant y aurait vu deux couples, d’ailleurs, Kenzo leur jetant un coup d’œil discret haussa les sourcils en repensant au terme « ami de la famille » avant de bailler, et de tourner la tête de l’autre côté, le nez dans les boucles blondes et parfumées de sa Blondie. Pourtant il n’en était rien, ils n’étaient absolument pas un couple, Thalie s’était juste habituée à la tendresse dont il faisait preuve envers elle, et rien ne lui semblait plus naturel que de se caller contre lui pour regarder la télé… Un peu comme un frère… Sauf que les sentiments qu’elle nourrissait à son égard n’avait rien de fraternels… Il allait falloir qu’elle y songe… Plus tard… Pas maintenant…
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MessageSujet: Re: Cruelle réalité [Spinelli's Girls]   Cruelle réalité [Spinelli's Girls] EmptySam 18 Juil - 21:32

    Il fallait qu’ils se posent un peu, qu’ils prennent le temps de souffler, et comme Thalie ne semblait pas capable de le faire toute seule, comme une grande, trop occupé à vouloir tout contrôler, tout gérer, en s’oubliant soit même, Leandro avait décidé de s’en charger et de l’y contraindre. C’est dans le patio qu’il l’avait conduit, afin qu’elle prenne l’air et se détende un peu. Visiblement cela eu un sacré effet sur la jolie blonde, qui craqua assez rapidement en confiant ses craintes et ses peurs. Elle s’inquiétait pour eux, ce qui était une réaction tout à fait normale après ce qu’ils avaient traversé, mais aux yeux du jeune homme, elle s’inquiétait trop… Jamais il n’aurait été capable de prétendre que c’était mal. Car c’était tout naturel que la belle s’en fasse pour ses proches. Mais ce qu’il reprochait là dedans, c’était qu’elle s’effaçait totalement, passant en second plan, et qu’elle était bien loin d’en faire partie. Elle méritait d’être en première ligne, comme les autres, si ce n’est même plus ; d’être couverte d’attention et de douceur ; d’être en sécurité et de se sentir bien. Et ça, même la plus tendre des étreintes n’y parviendrait pas à l’heure actuelle. Pourtant Leandro espérait, usant alors de gentillesse et de mots rassurants, de sa simple présence. Il l’avait ramené tout contre lui, et plongé dans un reposant silence, l’un comme l’autre gardant les lèvres scellées, il la sentit doucement se détendre. « T'auras rentabilisé ton costume, au moins... » Un léger sourire se dessina sur son visage aux traits si fatigués. Effectivement, ça faisait un moment qu’il le portait, la veste devant traînée à l’étage, cette chemise ne ressemblant plus à grand-chose… C’était sans doute le record man de tout son dressing ! Celui qui était resté aussi longtemps sur le jeune homme en une seule fois !

    Thalie reprit la parole, et plus elle parlait, plus il la sentait se distraire, se laisser complètement aller, jusqu’à le faire espérer qu’elle allait sombre dans les bras de Morphée. A chacune de ses questions, il répondait d’une voix douce et posée :
    « Oui je t’emmènerais danser…
    - J'aurais dû me douter... la mangue... c'était pour m'embêter... c'était... forcément toi... Tu m'embêteras encore ?
    - Oh ! A croire que je suis le seul type capable de t’embêter dans tout Rome ! J’aurais aussi dû me douter que c’était toi… Des Thalie avec un tel caractère, ça ne courent pas les rues… Encore t’embêter ? Pourquoi… ? T’en aurais envie ?
    - Pourquoi... le mot "abréviation"... est-il si... long ?
    - Et pourquoi poses-tu autant de questions… ? Repose-toi princesse. »

    Il déposa un baiser sur le haut de sa tête, et caressa doucement son bras, du bout des doigts. Quelques instants plus tard, il jeta un coup d’œil vers elle, et constata avec satisfaction et soulagement qu’elle s’était endormie. Enfin… Dommage qu’ils soient installés sur un banc de pierre, leur démolissant la moitié du bassin, car il se doutait bien que bientôt elle allait rouvrir les yeux. Il n’y a que les enfants qui sont capable de s’endormir n’importe où et n’importe comment sans en être déranger. N’avez-vous jamais observé un bambin dormant paisiblement à côté de la sono durant une soirée semblable à un mariage ? Ou encore dans une voiture, avec la ceinture de sécurité lui barrant le visage ? Ou encore assis dans le siège enfant d’un caddie de grande surface ? (Ca c’est du vécu ! xD) Grand respect aux plus petits, car là ils n’allaient pas rester très longtemps dans cette position, c’était impossible ! Des instants bien trop courts… Leandro regardait ce qui les entourait, cette végétation si apaisante, respirant doucement, de façon régulière berçant la belle sans même s’en rendre compte, emplissant ses poumons de cette air frais. « J’ai dormi ?! » Ah… Elle venait donc de rouvrir les yeux et de replonger dans cette réalité et toutes ses angoisses. A sa seconde interrogation concernant son propre repos Leandro haussa les épaules. Impossible de dormir ainsi calé, bien que ce fut son idée, et puis c’était comme si la nuit qu’il avait passé l’avait immunisé contre le sommeil. Il sentait la fatigue mais ne parvenait pas à dormir. Ils se redressèrent, et Thalie s leva finalement du banc, l’entraînant avec elle : direction le salon.

    Chuuuuut ! Voilà ce dont il avait eu droit en entrant dans la pièce, à la suite de la jeune Spinelli. Ok, il allait garder la bouche fermée, pas de soucis ! Avec ce que disait Thalie, impossible pour lui de ne pas lancer un regard dans la direction du canapé, dans lequel étaient installés Kenzo et le petit ange blond. En effet, ils étaient mignons. Enfin il se priva du moindre commentaire, respectant le précédent « chut » de la miss. De toute façon il n’en aurait même pas eu le temps, puisque le brun venait de répondre à Thalie, la faisant sursauter, cette dernière étant persuadée qu’il dormait tout comme sa sœur. L’échange entre le « un peu plus » de Caly et sa sœur amusa beaucoup Leandro, il fallait bien l’avouer. Il faisait preuve de répartie l’inconnu, et c’était sympa à voir ! Au regard de Thalie, Leandro répondit par un léger sourire. Il le lui avait dit, non ? Elle n’avait pas à tant s’en faire… Elle n’était pas seule, et Calypso avait quelqu’un pour veiller sur elle quand Thalie devait s’occuper aussi de sa propre personne. Elle avait donc droit de s’octroyer un peu de temps à elle… Pour souffler et penser à autre chose. Pour sa part, il s’avança vers le second grand canapé, et s’y laissa littéralement tomber dedans. Bien plus confortable, il serait bien resté là durant de longues heures. Le bras replié, posé sur l’accoudoir, il se passa une main sur le visage, et soupira doucement, tout en clignant des yeux à plusieurs reprises. Ses yeux picotaient, et il priait pour que le sommeil s’empare de lui après Thalie. Or, quand son regard se posa sur elle, et qu’il remarqua sa grande tasse de café, il comprit que ça n’allait peut-être pas être le cas. La stoppa-t-il pour autant ? Non, il n’en avait pas la moindre motivation, ni même force. Epuisé, s’enfonçant dans les coussins moelleux du canapé, il l’avait laissé faire.

    « Je dors pas sans toi… » Il la fixa, d’un air un peu étonné, relevant légèrement les sourcils. Dans ce cas il fallait qu’elle stoppe tout de suite sa consommation de café, car il n’allait pas tarder à sombrer. Le temps que les deux précédentes tasses de cafés cesse de faire effet, et hop ! Il ne se verrait même pas sombrer ! Elle vint se caler contre lui, dos contre son torse, allumant la télévision, et il ne pu s’empêcher de lui glisser quelques mots à l’oreille :
    « Arrête de boire ce café si tu veux tenir parole… » En gros : Je vais m’endormir dans pas longtemps et si tu fais pas pareil, j’aurais ma vengeance ! Contrairement à elle, qui avait les yeux rivés sur l’écran télé et ses Simpsons, lui observait Calypso dormir tout contre le brun. Ses traits étaient plus détendus, elle semblait apaisée et sereine, plongée dans un sommeil réparateur. Et il est vrai qu’elle ne pensait plus à rien, n’avait plus conscience de ce qui l’entourait. Au début elle avait lutté… Elle s’était efforcée de garder cette part de conscience, ne dormant que d’un œil, pour garder un pied dans la réalité, pour profiter du temps passé dans les bras de Kenzo, et de ce sentiment de sécurité que lui seul semblait pouvoir lui offrir à l’hure actuelle. Un sourire attendri apparu aux coins des lèvres de Leandro, alors qu’il posait de nouveau son regard sur la blonde à ses côtés, qui buvait tranquillement son café. Sans qu’elle ne s’y attende, il passa sa main devant elle, s’empara de la tasse qu’il lui ôta des mains, accompagné d’un simple : « Euh… Je t’ai dit stop, il me semble… » Il posa la tasse sur la table basse, en étendant légèrement le bras, puis revint se caler correctement. Autoritaire ? Non, juste chiant ! Comme quand il était petit ! (a)
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