Théodoric { Indépendant Spirit

Benvenuto alors Razz

^^

III. Histoire & Co :

Histoire:
Théoderic Rosario Fransceci est le second enfant de la famille Fransceci et certainement l’enfant moins attendu par rapport à son aîné. Tombée enceinte pour la seconde fois sans s’en rendre véritablement compte, c’est une fois qu’elle prit connaissance de sa grossesse que Madame Fransceci décida de garder l’enfant qui, neuf mois plus tard, à la date du 6 juin vit le jour à l’hôpital de la ville, unique garçon de cette nuit qui fut ô combien douloureuse pour la pauvre mère, elle ne se doutait pas une seconde du lien qui par le futur l’unirait à son frère aîné Léandro.

« Léandro, viens me voir s’il te plait. » Demanda sa mère alors de retour à la maison avec dans les bras son deuxième fils et dernier enfant, son regard illuminé par la fierté d’avoir mit au monde un être aussi petit, le frère aîné ne tarda pas à arriver, doudou à la main, il marchait en direction de sa mère tel un enfant qu’on venait de surprendre entrain de faire une énorme bêtise.

« C’est quoi? » Demanda alors le fiston âgé de seulement 4ans, s’approchant de sa mère, il se mit sur la pointe des pieds alors que lentement elle se baissait pour arriver sa taille. « C’est ton frère, Théodoric Rosario Fransceci. » A peine le regard émerveillé du garçon - qui ressemblait étrangement à son regard qu’il avait lorsque le jour de Noël il recevait ses cadeaux - se posa sur son petit frère qu’on put parfaitement voir qu’il se sentit bien vite protecteur vis à vis de lui, le regardant comme un objet ô combien fragile, il ne put s’empêcher par le futur de le protéger, d’être toujours avec lui dans les moindres moments et ceux malgré les réticences que le benjamin éprouvera. C’est à seulement 4ans que Léandro prit conscience qu’avoir un frère serait une responsabilité qu’il conserverait toute sa vie. Malheureusement, les temps changent et les rapports s’enveniment souvent, au point d’arriver au stade auquel ils sont tous les deux aujourd’hui.

Grandissant dans une famille aimante, les revenues certes moyens, Théo grandit, tout comme son frère dans une famille unie et soudée, aimante et attentionnée, les parents Fransceci essayèrent de donner tout l’amour que méritaient leurs fils, du moins, jusqu’à un certain âge. En effet, alors que l’un des fils devenait grand, beau et ô combien aimé par sa famille, l’autre essayait en vain de se faire remarquer, il n’était pas vraiment beau, toujours dans l’ombre il n’avait pas énormément d’amis, maigrichon, même à l’école les autres ne jouaient pas avec lui et quand bien même arrivait les jeux collectifs il était le dernier à être choisi et à contre cœur. Léandro était le gentil et Théo devenait lentement mais sûrement le déception de la famille, changeant son caractère effacé, refusant de se faire marcher sur les pieds par ses camarades de classe. « Théodoric Rosario Fransceci ramène immédiatement des fesses dans la cuisine et que je ne me répètes pas deux fois! » C’est généralement quand elle prononçait entièrement ses prénoms que Théo savait qu’il n’avait pas été le plus irréprochables des enfants. Assit dans sa chambre à gratter quelques airs sur sa guitare, le pauvre jeune homme qu’il devenait arriva dans la cuisine, visage innocent, il regarda sa mère qui, dans une main tenait une lettre venant tout droit de l’école et dans l’autre un gâteau qu’elle avait déjà entamé. « Je peux savoir la raison de cette exclusion de cours? » Sourcils froncés, elle n’allait pas le laisser s’échapper aussi facilement, certes elle connaissait ses problèmes quant au niveau sociabilité, mais jamais elle n’aurait pensé que son fils puisse un jour se battre avec l’un de ses camarades, alors voyez sa tête aujourd’hui quand elle apprend que son fils est à l’hôpital entrain de se faire mettre des points sur ses cicatrices. « Mais c’est rien du tout, Gidéon il m’a cherché et je lui ai mit une droite pour qu’il arrête, il y a pas mort d’hommes! »
« Morts d’Hommes? Théo tu as frappé un camarade de classe! Même ton frère ne me la jamais fait! » C’est ici que commença la jalousie de Théo à l’égard de son aîné, lui qui n’avait jamais rien fait de méchant, lui considéré comme un modèle à suivre, il n’avait jamais frappé un camarade de classe? Normal, Léandro attirait inévitablement les autres autour de lui tandis que son frère n’attirait rien, assit en fond de classe il passait son temps la tête entre ses mains à rêvasser.

Déjà jeune, Théo parlait très correctement, lisant des tonnes d’ouvrages il était diagnostiqué comme surdoué, son QI dépassant la moyenne, il était un excellent élève qui malheureusement ne prenait aucun plaisir à aller à l’école, lui ce qu’il voulait c’était vivre de la musique, chose que jamais son père ne comprit. C’est d’ailleurs à ce sujet qu’entre les deux les discussions fusaient, comme ce fameux soir, alors que la famille dînait tranquillement, la discussion se transforma bien vite en règlement de compte.

« […] Mais c‘est super Léandro» Fier de son fils, Madame Fransceci regarda son aîné dans les yeux, celui-ci avait encore obtenu récompense de ses efforts. A l’entente de cette phrase, Théo prit une profonde inspiration, s’affalant sur sa chaise, la goût de la nourriture vint bien vite à l’écœurer, à cet instant, la seule envie qui le prenait était de quitter la table, entendre encore des compliments à l’égard de son frère était comme devenu strident à ses oreilles.
« Je peux savoir ce que tu as Théo? »
« Rien! » Bafouilla-t-il dans sa barde alors qu’il détournait de regard en direction de sa fourchette. Parler de son frère était carrément devenu sujet récurant, aussi bien à la maison qu’à l’école. En effet, Léandro devenait un homme bon, gentil et propre sur lui, fierté de la famille, c’est ainsi que Théo se moquait de lui en l’appelant par ce stupide nom.
« En même temps, si tu mettais un peu plus de volonté dans les études peut-être que tu en tirerais toi aussi des compliments. » Lui fit alors remarquer bien sèchement son père.
« Mais les cours ne m’intéressent pas! »
« Hey baisse d’un ton avec papa s’il te plait. » D’un ton calme et serein, Léandro venait une fois de plus de le réprimander. Comme souvent depuis que le jeune frère était rentré dans la puberté, ils ne pouvaient s’empêcher de se chercher. Eux qui par le passé étaient unis comme les doigts de la main venaient aujourd’hui à se déchirer lentement au fur et à mesure que les jours passaient, Théo ressentant une certaine jalousie à l’égard de son aîné, ne pouvait s’empêcher de devenir cet être provocant, défiant sans cesse l’autorité de ses parents ainsi que celle de son frère, difficile à croire à présent que plus petit - et aujourd’hui encore même si devant Dieu lors du jugement dernier il le niera - Théo vouait une véritable admiration à son grand-frère, cherchant à l’égaler en tout, c’est certainement à cause de cette envie qu’une certaine rivalité naquit entre eux deux.
« Toi t’as pas à te mêler ces histoires! T’es plus à la maison alors t’as rien à me dire! »
« Théodoric! Baisse d’un ton! »
« Mais j’ai pas envie! Pourquoi vous vous en prenez toujours à moi? Qu’est ce que j’ai fait hein? »
« Prends pas le rôle de la victime t’es mal placé! »
« Ca te va bien à toi! Fierté de la famille. » Sans répondre ou prendre la peine de les écouter, Théo quitta la table précipitamment, faisant tomber son assiette sur le sol, celle-ci vint s’écraser et se briser en mille morceaux. Sans fut trop cette soirée pour le jeune homme qu’il devenait. Constamment comparé à son frère qui à son contraire réussissait dans ses études, Théo lui n’avait aucunes motivations à s’intéresser à ça, dans une classe bien trop…petite pour lui à son goût, il séchait régulièrement les heures de cours, préférant s’asseoir dans un coin tranquillement à gratter quelques airs de guitares, c’était ainsi qu’il voyait sa vie, vivre de sa musique et non des études! Ce soir là marqua certainement la fin des magnifiques rapports qu’il entretenait avec Léandro.

En grandissant, le gentil Théo qu’il était se changea rapidement, son caractère associable prenant le dessus sur le petit être qu’il était, il ne ressemblait absolument pas à l’image que se faisait sa mère de lui, un Léandro numéro deux. Non! Ne lui parlez plus de Léandro, entre eux deux plus rien n’était comme avant, l’aîné de la famille et le benjamin ne s’entendait absolument plus, Léandro lui reprochant constamment son caractère désinvolte avec sa famille, le jeune fils ne pouvait s’empêcher d’alimenter cette rancœur envers son aîné pourtant considéré comme son modèle, jugez par vous même, la chanson qu’il présenta lors de sa remise des diplômes était spécialement dédicacer à son aîné, certes, personnes ne fit jamais le rapprochement entre les paroles et Léandro mais elle était bien dédicacée à celui-ci, lui prouvant ainsi tout l’amour qu’il avait à son égard, cette chanson ne marqua pas pour autant l’enterrement de la hache de guerre qu’il avait lui même sortit.
« Théo! » L’interpella son frère alors que le jeune adolescent était entrain de ranger sa guitare dans les coulisses, se relevant, il leva légèrement les yeux avant de le regarder. Visage neutre, aucune émotion ne pouvait se lire sur son visage. « Merci. »
Fronçant alors les sourcils, Théo passa une main sur sa bouche avant de se pincer les lèvres, son cœur s’emballait, heureux d’entendre de tels mots de la part de son frère il n’en resta pas moins extérieurement neutre.

« Merci de quoi? » Fit-il alors niaisement comme-ci il n’avait pas compris la raison de sa venue.
« Fais pas l’idiot, merci pour la chanson, je sais qu’elle était pour moi. »

Lâchant alors un sourire, Théo fronça ses sourcils de plus belles. « C’est qu’une simple chanson, elle n’était adressée qu’aux gens qui se sentent concernés, il n’y avait pas de destinataire précis. »
« Et tu penses que je vais te croire? »
« Il vaudrait mieux pour toi autrement c’est que tu n’as rien compris à la chanson. »
« Vois-tu, je pense que c’est le contraire. »
« Ouais! Bon tu m’excuses j’ai des demoiselles à aller voir. » Lâcha-t-il alors de façon plutôt moqueuse tout en indiquant un autre endroit avec l’aide de ses deux index liés. Tel était le comportement de Théo, je m’en foutisme! Bien qu’au contraire, dans son cœur, les phrases qu’il avait eu sonnait comme de douces mélodies, mais encore, il ne lui montrerait pas, Théo nourrissait cette jalousie envers son frère qui réussissait tout ce qu’il entreprenait alors que lui, mise à part les bagarres, il n’arrivait à rien, ses résultats scolaires des plus médiocres - pourtant ce n’est pas son intelligence qu’il fallait remettre en cause - son père ne lui accordait plus vraiment d’intérêt, Théo était vraisemblablement une erreur de la nature, la mauvais fils - d‘après ses propres sentiments -, celui-qui, dans chaque famille n’était pas le bienvenue. Endossant ce rôle sur ses épaules, il devrait à présent faire avec tout au long de sa vie.
« Pourquoi tu fais ça Théo? »
« Faire quoi? »
« Partir alors qu’on se parle. »
« Parce que je sais comment va tourner cette discussion, tu me remercieras avant de me dire que j’ai un potentiel énorme puis, une fois que les parents arriveront tu leurs diras que je suis bon, là papa viendra encore à me sous-estimer, me considérant comme une défaite, maman renchérira en demandant ce que je veux faire à la rentrée et comme à chaque fois je lui répondrai que je veux vivre ma vie comme je l’entend. Voilà pourquoi je veux partir Léo! »
« Théo, arrêtes, les parents ne te sous-estiment pas. »
« Non, ils pensaient juste que je deviendrai comme toi, un bon fils, mais ils se sont trompés, je ne serai jamais comme toi Léandro, on est trop différent. »

Quittant alors son frère, le jeune homme vint retrouver les demoiselles qui l’attendaient. Seules elles lui procuraient un certain plaisir. Coureur de jupons, le jeune homme âgé seulement de 18ans avait déjà un bon nombre de conquêtes à son actif, préférant profiter de chacun de ses instants plutôt que de tomber réellement amoureux d’une seule et unique femme, l’amour? Il n’y croit pas, la fidélité encore moins. Variant de femmes presque chaque soir de la semaine, Théo est rapidement devenu un Don Juan, profitant des corps doux et soyeux des femmes, c’est bon nombre de déceptions amoureuses qu’il provoqua.

Il le sait, il est au courant, Théodoric n’a jamais été le parfait petit enfant, loin de cette image, il se forgea un caractère et une réputation propre à lui-même. Considéré comme le fils le moins réussit par son père - qui bien qu’aimant se révéla très stricte - il tenta néanmoins d’entrer dans le chemin qu’il aurait aimé. Arrivée en fac de droit, Théo n’y passa que 3ans de sa vie, trois ans à s’enfermer dans les cours, trois ans passé à essayer d’égaler son frère au regard de son père, en vain. Au bout ce sa dernière année le jeune homme abandonna tout, laissa tomber la faculté, l’école n’était visiblement absolument pas pour lui, préférant vivre sa vie, au jour le jour, tel un vagabond, il n’annonça à personne qu’il arrêtait, mais cette nouvelle ne tardera pas à arriver aux oreilles de ses parents et surtout de son frère, cet homme de 26ans qu’il est devenu, leurs rapports n‘ayant en rien changés, Théo se sent toujours en constante rivalité avec lui, allez savoir pourquoi, ce ne sont pourtant pas les tentatives qui y ont changé grands-choses mais leurs caractères bien trop différents les empêchent de retrouver cette complicité qu’ils partageaient étant petits.

Concernant ses relations amicales, Théo est rapidement devenu ami avec un certain Tino, tous les deux partageant cette même passion pour les sorties, ils n’est autre que son meilleur ami, sur la aime longueur d’ondes leur rencontre fut néanmoins des plus inattendues, une anecdote qu’il conservera à jamais dans sa mémoire! Alors qu’ils étaient tous deux assit au bar à attendre une jeune femme, ils remarquèrent bien vite qu’elle leurs avait à tous les deux donnés rendez-vous, les avoir prit pour des poires? Mon Dieu, grave erreur pour la jeune femme puisque quelques mois plus tard Théo se vengea, quant à cette soirée, Tino et Théo partirent tous deux faire la fête comme il se doit, ainsi naquit leur amitié aujourd’hui indestructible, du moins, tant que Sybille n’essaye rien auprès du jeune musicien, en effet, la brunette étant la petite amie de Tino, son meilleur ami ne semble pas voir cette relation d’un très bon œil et le connaissant, il serait peut-être tant pour lui d’aller le dire à son BFF - comme on le dit si bien -.

Théo n’est pas à plaindre, ni même à mépriser, disons simplement qu’il ne fait qu’agir comme un enfant qui a perdu toute reconnaissance vis à vis de son père et qui, pour se faire remarquer par celui-ci essaye en vain d’égaler son modèle… son frère.