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| Besoin d'un verre... [SAMUEL] | |
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Auteur | Message |
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| Sujet: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 26 Avr - 0:06 | |
| Déjà deux mois. Deux mois que j’étais rentrée des Etats-Unis, et que j’avais quitté ma vie d’artiste pour retourner à mes études en Italie, mon pays natal. Mais je n’avais pas pour autant quitté le monde de l’art, puisque je consacrais mes études à ce même thème. Je n’avais que vingt ans, et j’avais déjà eu la chance d’avoir accès à la vie de star. Une vie dont tout le monde rêve. Mais on a beau dire tout ce que l’on voudra, la vie d’acteur, c’est pas si bien finalement. D’un côté, on a accès aux fêtes huppées et à la notoriété, et d’un autre, cette vie nous détruit. Parce que qui dit fêtes hollywoodiennes, dit aussi tout ce qui s’en suit. Drogues, alcool, sexe… Et lorsque tout ça se retrouve sous votre nez, on agit tous de la même façon. On y goûte, et on s’en passe plus. Et ça nous monte à la tête. La seule conclusion à laquelle tout ça mène, c’est votre tête de junkie en tête des journaux. Donc la vie d’actrice, ce n’est définitivement pas pour moi. Pas pour autant que je vais baisser les bras et me résigner à mes études. Parce que l’art ne se limite pas aux studios d’Hollywood.
Ce matin, dès mon réveil, je semblais de bonne humeur. Mais mon caractère à tendance lunatique pouvait changer à tout moment, il suffisait d’un simple souvenir, d’une simple parole mal interprétée. Je m’étais levée, et d’un coup, sans prévenir, je souriais sans explication – ce qui n’était pas mon habitude au réveil –. J’avais alors établi ce qui était devenu une sorte de rituel. Chaque matin, dès que je sortais du lit, j’ouvrais en grand les volets de l’unique chambre de mon appartement, et me dirigeais vers la douche. Je n’étais pas du genre très agréable à mon réveil, c’est pour cela qu’une douche me réveillait et me faisait le plus grand bien. Je m’habillais alors, quelque chose de différent chaque jour, et puis partait en cours avec largement une vingtaine de minutes de retard. On avait beau dire tout ce que l’on voulait de moi, je n’étais pas du genre très ponctuelle.
Quelques heures plus tard, ma longue journée de cours était enfin derrière moi. Il était à présent dix-sept heures et j’avais beaucoup de temps libre pour moi. J’avais eu le temps de repasser à mon appartement, puis j’avais décidé qu’un petit tour en ville ne serait pas de refus. Par un tour en ville, j’avais en réalité bien besoin d’aller faire un tour au bar du coin. J’entrais dans le célèbre bar « Dei Vizi », puis m’installais au comptoir. Je commandais un verre au serveur, peu importe quelle boisson il m’avait servi, car pour moi, le liquide qui dévalerait ma gorge à vitesse grand V aurait toujours le même goût.
- Spoiler:
Désolée je peux faire mieux, seulement j'étais plus inspirée. ^^
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mar 28 Avr - 5:33 | |
| [HJ : Ça ne fait rien, voyons ^^ De mon côté, désolé du retard. J'ai un peu de mal ces dernières semaines avec le surplus de travaux et de sorties, de concerts, etc..]
Les journées se ressemblaient toutes d'une certaine façon. Depuis que j'étais de retour à Rome, je n'avais pas vu beaucoup de changements positifs dans ma vie. Pour tout dire, je n'avais pas réussi à arranger grand chose de mon passé que j'avais voulu améliorer en revenant où j'étais né. Si j'avais bel et bien eu la "chance" de revoir Savannah, ce n'était pas pour autant que la partie était gagnée et encore moins qu'elle conscentait à m'adresser la parole de façon adulte et, pire, je n'avais absolument pas eu le droit de rencontrer mon fils... Je n'allais pas me décourager aussi rapidement, mais il y avait tout de même quelques petits moments de faiblesse ; ce soir en faisant parti. Je n'avais pas mis beaucoup de temps à me rappeler de tous les établissements de la ville pour les avoir longuement fréquentés étant adolescent. J'étais tout de même chez moi !
Le bar " Dei Vizi " était très réputé et pour moi, c'était plein de souvenirs de jeunesse. Je me rappelais de quelques sorties entre amis où j'avais usé des mes talents de séducteur de l'époque ou encore, dans mes temps plus sages, des quelques fois où Savannah et moi étions venus passer la soirée ici... Il s'agissait d'ailleurs d'une des choses qui me faisait quelque peu regretter mon retour à Rome, j'avais beau aller n'importe où, je finissais toujours par avoir quelques «flash-back» du passé. Ils étaient agréables, trop même, et c'était bien là tout mon malheur. Avec du recul, je ne pouvais que m'en vouloir de tout ce que j'avais pu faire, de ma lacheté surtout... Et je n'avais pas grand autre solution que de noyer mon chagrin dans l'alcool...
J'étais perdu, le regard dans le vide, la main posée sur le verre à moitié vide - pour la troisième fois déjà - qui trônait joyeusement devant moi sous mes yeux. Il y avait un moment que je n'avais pas abusé et il me semblait que c'était plutôt dur pour mon estomac de s'habituer une nouvelle fois, mais je ne m'inquiétais pas vraiment, sachant qu'il y avait eu bien pire dans le passé. Je relevai doucement la tête en remarquant la nouvelle venue accoudée au bar un peu comme moi. Blonde, jolie, mais je n'avais la "chance" de la voir que de profile pour le moment. Je soupirai et reportait mon regard noyé vers mon verre. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mer 29 Avr - 20:49 | |
| HJ : c’est rien. Pour ma part, je vais continuer à ce rythme jusqu’à ce que je trouve un peu plus de temps pour écrire un peu plus !
Seule, dans mon coin, je me sentais terriblement écrasée par le surplus de population dans ce petit bar, que j’avais peu fréquenté étant jeune. Puisque j’étais partie aux Etats-Unis un peu avant ma majorité, je n’avais pas vraiment eu l’occasion de fréquenter les bars italiens. A 17 ans, et même avant, j’étais trop occupée par ma petite vie de lycéenne mélancolique que je n’avais pas le temps de me préoccuper du monde extérieur. Ah, l’adolescence ! A 20 ans, je me considère plus en phase de transition. Je ne suis plus une ado, mais pas encore une adulte. Mais je suis malheureusement restée dans une période que l’on surnomme « l’âge bête ». Une époque où l’on se fâche pour un rien, où la chose la plus insignifiante nous paraît comme l’évènement à ne pas rater. J’étais longtemps demeurée cette personne là, mais plus maintenant. Mon voyage à l’autre bout du monde m’avait certainement donné une chance à laquelle peu de personnes avaient accès : la chance de mûrir et de grandir (mentalement surtout). Car contrairement à la plupart des gens, j’étais plutôt ravie d’être passée au stade suivant. Après tout, l’âge adulte n’est qu’une étape (plus longue que les autres il faut l’admettre) à surmonter parmi tant d’autres…
Mais il fallait reconnaître, que ce bar me paraissait plutôt cool. L’ambiance y était sympa. Comme dans tous les endroits du genre, le bâtiment arborait une luminosité plutôt faible, certainement pour rendre l’espace pour intime, plus petit. Une musique de fond passait en boucle depuis plusieurs minutes déjà, je le savais car j’arrivais presque à me refaire la mélodie dans ma tête. Malheureusement, je n’étais pas assez près de l’instrument étant à l’origine de cette musique entraînant pour en reconnaître l’air, ou même les paroles : le brouhaha incessant brouillait toutes les pistes. En bref, les endroits du genre avaient été conçus pour avoir l’impression d’être chez soi dès le premier pas posé sur le sol. Mais malgré tous les efforts, je ne me sentais toujours pas chez moi. Cette sensation de mal à l’aise me prenait l’estomac, je me considérais comme la pièce en trop d’un puzzle : celle qui, malgré le puzzle fini, n’a toujours pas sa place parmi les autres pièces du jeu.
Lassée d’avoir à faire la conversation à mon verre et à un serveur pas très amical – et à tendances perverses –, je décidais de me tourner vers mes « compagnons » de comptoir. A ma gauche, personne, mis à part un motard déjà ivre mort. Je tournais ma tête vers la droite : le sang ne me fit qu’un tour. Je ne mis pas longtemps à réagir. Je ricanai légèrement (en me disant que le hasard me jouait souvent des tours, mais comme je ne croyais pas au hasard, je me demandais qui pouvait bien être l’auteur de cette petite farce – car ça ne pouvait être qu’une farce –) et me décalai d’un tabouret afin de me rapprocher de cette tête connue.
« Ca alors ! Samuel ! Si un jour on m’avait dit qu’on se retrouverait dans un bar comme celui-ci, je n’en aurais certainement pas cru un seul mot. »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 4 Mai - 23:24 | |
| La voix de ma voisine de comptoir me fit légèrement sursauter. Délicate, douce... familière. Je fronçai involontairement les sourcils et tournai légèrement ma tête sur le côté pour l'apercevoir. Alors, je fus pris de surprise encore plus que ce n'était déjà le cas. Inutile de préciser que ce visage me revenait tout de suite à l'esprit ; nulle autre que Catherine Metcalfe. J'avais connu cette fille lors de mes deux années passées à Hollywood dans le milieu que je m'étais choisi comme quotidien. Si je devais qualifier les rapports que nous avions entretenus, j'aurais probablement employé le mot "amie". Certes, nous ne nous étions pas tout à fait contenter de cela, mais elle avait été pour moi une confidente et une personne que j'avais beaucoup respecté. La romance n'avait jamais réellement été au rendez-vous, sans doute parce qu'elle n'avait jamais parlé de couple et parce que j'en avais toujours eu trop sur le coeur pour désirer une relation de ce genre. Il n'en restait pas moins que quoi que j'avais pu faire, je ressentais pour elle un énorme respect et une immense affection. Mon esprit n'avait pas encore tout à fait eu le temps de s'habituer à la surprise que sa présence dans ce bar de Rome me faisait, mais je commençai à me sentir drôlement mal. Moi qui était revenu ici afin de réparer mes erreurs, je me rendais compte que je n'avais pas été spécialement plus sympathique avec elle. Nous n'avions peut-être pas eu de réel engagement tous les deux, mais j'aurais dû lui expliquer la situation avant de la quitter comme je l'avais fait. Je songeai que personne dans ce monde - ami(e), copain(e), famille ou autre - ne méritait un tel sort.
« Catherine...»
Murmurai-je doucement, comme si je tentais de m'assurer que c'était bel et bien la réalité. Je ne pus m'empêcher de sourire en coin en songeant qu'elle avait toujours détesté son nom et qu'elle préférait de loin qu'on l'appelle par son surnom. Seulement, l'heure était un peu trop sérieuse pour que je me résigne à une telle chose, je ne me sentais ni léger, ni joyeux. Tout de même, bien que je passais cela sous silence, il fallait que je m'admette très heureux de la revoir. Je n'avais pas encore pris le temps de le réaliser pleinement, mais sa présence m'avait manqué ces derniers mois. La demoiselle était pleine de vie, drôle, attachante... Ce que je ne trouvais plus en personne et ce pour la simple et bonne raison que personne sinon qu'elle ne semblait avoir pris le temps de m'apprécier malgré ce que j'étais devenu ; un homme froid et distant, impossible à comprendre et très loin d'être distrayant. Il y avait quelques fois qui faisaient exception à la règle, mais je ne faisais plus autant d'efforts qu'avant. Elle était véritablement une des seules qui avaient été là pour moi.
« La surprise est partagée... Qu'est-ce que tu fais à Rome ? »
Ironie. Évidemment, elle aurait pu me poser elle-même la question, car je ne lui en avais jamais donné la réponse exacte. Cela était peut-être, d'ailleurs, un signe de respect de sa part comme de quoi elle ne souhaitait pas violer ma vie privée et mes souvenirs du passé... Vu sous un autre angle, peut-être que ça ne l'intéressait tout simplement pas réellement. Elle avait toujours été tellement intenable que je ne pouvais pas faire la différence entre les deux options possibles. Je ne croyais pas plus que cela au destin, mais quelque chose me disait que cette rencontre fortuite changerait le cours des choses d'une manière ou d'une autre. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mer 6 Mai - 19:17 | |
| Toute personne normalement constituée, suite à cette retrouvaille, aurait dit n’importe quoi d’autre hors-mis ce que moi j’avais pu dire. Certains auraient carrément ignoré cette présence, d’autres auraient préféré régler leurs comptes. Mais voilà, je n’étais pas toutes ces personnes, et même si la plupart du temps j’en étais plutôt fière, aujourd’hui, j’aurai voulu plus que n’importe qui me fondre dans la masse. Evidemment, une tonne de questions apparaissaient soudainement dans ma tête, jusqu’à en faire « exploser » mon petit cerveau qui ne répondait malheureusement plus de rien, face à cette énorme incompréhension. Seulement, je retrouvai l’usage de mon organe bien assez tôt, et fronçai les sourcils lorsque mon voisin de comptoir m’appela par mon prénom entier. C’était un bon ami, très bon, même, alors il devait parfaitement savoir que je détestais et rejetais ce prénom qui me chagrinais presque, et que sa simple entente m’effrayais presque. Parce que oui, rien de bon n’était à annoncer lorsque l’on m’appelait de cette horrible façon. Mon rire enfantin, mon large sourire et mes yeux pétillants se renfrognèrent de suite, et je resserrais mes bras posés sur le bar autour de mon corps afin d’adopter une position de défense, même en étant assise. Mon regard s’assombrit, et je ne trouvais rien d’autre à faire que de le regarder bêtement, pas une parole, rien, attendant certainement une explication de cette longue absence sur laquelle il ne m’avait absolument rien dévoilé.
Je n’eus pas terminé ma réflexion qu’une autre parole résonna lentement et inlassablement dans ma tête. « Qu’est ce que tu fais à Rome ? » De nature humoriste, j’aurai bien été tentée de lui répondre « Je mange des bananes » - c’était la réponse la plus stupide de toute ma vie, mais j’aimais la ressortir à n’importe qui ayant un semblant de curiosité envers moi – mais l’heure était sûrement bien trop sérieuse pour que je me permette un tel excès. Je l’observais attentivement. Son visage arborait toujours la même expression : une expression de vide, comme s’il était inhabité. Il se disait surpris mais n’en avait pas l’air le moins du monde. De toute façon, peu importe le sentiment qu’il éprouvait, Samuel était une des rares personnes à ma connaissance qui ne laissait rien paraître extérieurement. Lorsque nous nous étions rencontrés, j’avais eu affaire à la même tête, et même si au début j’avais été passablement vexée, ou gênée, c’était un des choses avec lesquelles on apprenait à vivre, car après tout, cela ne changeait pas notre quotidien. Perdue dans mes songes, je me rappelais alors que je l’avais laissé sans réponse. Un faible sourire illumina mon visage.
« Je suis revenue au domicile familial, je prends des cours à la fac. »
Je ne lui posais pas la question en retour. Non pas que je connaissais déjà la réponse, mais je le connaissais bien, je savais qu’il ne dévoilerait pas la raison de sa présence, en tout cas pas comme ça, pas ici, pas à moi, et pas de but en blanc. Je ne le connaissais que trop bien. Et même si j’étais curieuse de savoir, j’étais capable d’attendre. Après tout, j’avais déjà réussi à m’abstenir pendant quelques temps déjà. Mes pensées m’amenèrent à son départ, lorsqu’il m’avait annoncé qu’il partait. Pour de bon.
- Flash Back –
Dix-huit heures. Je rentrais d’un tournage où je n’avais pas dormi durant plus de 48 heures. J’étais exténuée, et je ne pensais qu’à rentrer dans mon petit chez moi, mais à la place, j’étais passée saluer mon amant de passage, un jeune homme que j’avais rencontré lors d’une soirée hollywoodienne. Mais lorsque j’arrivais devant la porte d’entrée du petit appartement, celle-ci était déjà entrouverte. Prudente, j’avais alors poussé celle-ci du bout du doigt puis avais pénétré dans l’enceinte d’un pas méfiant. J’avais soigneusement regardé dans chaque pièce du logement, et ma surprise fut d’autant plus grande lorsque je trouvais Samuel, dans la chambre à coucher… en train d’emballer ses bagages. A cette époque, nous avions dépassé le stade de simples amis, ou même confidents. Nous sortions ensemble depuis quoi ? Quelques mois ? Mais nous nous connaissions sur le bout des doigts, pour ma part en tout cas. J’étais dans une totale incompréhension. Je le voyais, faire des allers-retours entre ses placards et ses sacs sagement posés sur le lit, sans qu’il ne remarque ma présente. Ce n’est que lorsque je pris la parole que je fus éclairée. Malgré tout ce que j’avais vécu, Dieu seul sait que je ne m’étais encore jamais sentie aussi délaissée et abandonnée de toute ma vie.
- Qu.. qu.. Qu’est-ce que tu fais ? Tu pars ? Tu me quittes ? - Ecoute, Cath. Ce serait trop long à raconter, mais je dois partir, retourner en Italie. […] - Mais, et ta.. tu abandonnes tout, ta vie, tes souvenirs, tes repères, moi pour retourner là-bas ? Dis-moi au moins pourquoi ! - Laisse-moi faire, Cath. J’ai des dégâts à réparer, avait-il soufflé d’un air las. - Des dégâts ? m’étais-je emportée en colère, les larmes au yeux. Et tu comptais t’en aller sans me prévenir ? Sans même passer me dire au revoir ? - Non, non, bien sûr que non… Je t’aurais laissé ça, m’avait-il dit en me tendant une lettre. Ecoute, je dois y aller, mon avion part dans une heure. Je t’appellerais de l’aéroport, d’accord ? Je suis désolé, j’aurais voulu t’annoncer tout ça d’une autre façon. Ne m’en veux pas, d’accord ?
Et il était simplement parti, me laissant là, sur le pas de la porte de la chambre d’entrée. Suite à son départ, les larmes avaient dévalé mon visage d’un air tout naturel. Je n’avais jamais vraiment aimé Sam, enfin pas de la façon dont s’aime un couple, mais à cette époque il comptait tellement pour moi que j’avais l’impression que le sol se dérobait sous moi une énième fois. C’était toujours la même histoire qui se répétait inlassablement. C’était tout simplement l’histoire de ma vie. J’étais alors restée dans son appartement. Je m’étais allongée sur ses draps et avait passé la nuit là où j’étais, incapable de bouger, de pleurer, de crier, de manger, de faire quoi que ce soit. J’étais tout simplement restée les yeux ouverts, à regarder le plafond.
- Fin du flash back –
Je me souvins alors de ce fameux appel qu’il avait du me passer lorsqu’il était à l’aéroport. Je n’étais pas encore rentrée chez moi, j’avais donc eu affaire à mon répondeur. Mais la colère était partie suite à l’entente de ce message. J’avais finalement comprit qu’il avait à faire autre part, et que partir était la meilleure solution. Je ne l’avais pas rappelé, couper les ponts définitivement était la meilleure chose à faire pour moi. Mais j’avais toujours cette lettre, qui soit disant passant n’avait jamais été ouverte, et je la gardais toujours sur moi, dans un coin de mon sac à main. J’avais à nombreuses reprises essayé de l’ouvrir, mais je n’avais finalement jamais réussi. Je m’étais résolue à la lire que lorsque je serais prête. Et ce moment n’était pas encore arrivé… A présent, je n’éprouvais plus aucun sentiment déplorable à notre relation à l’égard de Samuel, j’étais juste redevenue l’amie et la confidente de toujours, et cela nous avait paru tout simplement normal.
Je revins à la réalité et réalisais que j’avais laissé un gros blanc s’installer entre nous, et bien qu’il puisse paraître gênant, il ne l’était pas pour moi puisque je m’étais perdue dans mes songes. J’hésitais à relancer la question que le jeune homme m’avait posée quelques minutes plus tôt, sachant pertinemment que je n’aurais pas obtenu ce que je voulais entendre.
« Est… Est-ce que tu vas bien ? »
J’avais opté pour une question simple comme bonjour, bien que pour moi, elle paraissait beaucoup plus complexe – d’où m’on hésitation – … Dans mon cas, cette question n’avait pas été posée à la légère, mais elle signifiait quelque chose de plus intense. J’étais plus intéressée par son bien-être ou sa santé que par les raisons de sa venue à Rome… - Spoiler:
J'ai été plus qu'inspirée et j'ai du me contenir pour écrire plus, j'en avais marre. xD Désolée pour l'irrégularité de mes réponses. ^^ Concernant le flash back, j'ai imaginé un petit truc, je ne savais pas ce que tu avais en tête là-dessus donc j'espère que ça te convient. (: Il y a un moment dans le post où je suis partie sur complètement autre chose, j'ai eu du mal à me remettre dans le contexte, désolée encore. xD
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 10 Mai - 23:29 | |
| Je clignai simplement des yeux en apprenant qu’elle était venue à Rome pour retrouver sa famille et qu’elle en profitait pour poursuivre ses études. Maintenant que j’y pensais, je n’en avais jamais su beaucoup à son sujet, sur sa famille ou encore sur ses plans d’avenir. Nous nous étions contentés de vivre dans le moment présent, de nous consoler mutuellement de nos peines actuelles sans vraiment penser à autre chose… En tout cas, je me rendais compte que moi je n’y avais jamais vraiment pensé. Les souvenirs que je gardais de Catherine n’étaient pas tellement près de ce que j’entendais. Des études ? Je l’imaginais difficilement en suivre. Ce n’était pas qu’elle n’était pas brillante, loin de là, mais je l’avais toujours connue sous son statut d’actrice. Elle avait toujours été à mes yeux cette jeune femme pleine de vie, débordante d’imagination et d’enthousiasme, mais simplement indomptable. La discipline s’accordait-elle réellement avec sa personnalité ? Il semblait bien que oui et je devais m’en admettre bien surpris. Je lui souriais toujours un peu sans vraiment m’être remis de la surprise qu’avait provoquée cette rencontre des plus hasardeuses. Je ne parvenais pas à agir comme je l’avais fait dans le passé, mais à la fois, je me sentais tout près d’elle comme si rien n’avait changé…
J’avais acquiescé d’un simple signe de tête, histoire de lui faire savoir que j’avais compris et écouté ce qu’elle m’avait dit. Pour être totalement franc avec moi-même, je ne savais absolument pas quoi lui dire. Une partie de moi avait envie de faire la conversation. Malgré le temps que nous avions passé loin l’un de l’autre, elle restait toujours en quelque sorte une des seules et rares personnes avec qui j’avais toujours été très à l’aise de parler de n’importe quoi, n’importe quand, n’importe comment. Le monde des adultes était ainsi pour la plus part d’entre nous ; se limiter au nécessaire, ne pas en dire trop et surtout, bien paraître. Entre nous, ce n’était pas comme ça. Certes, nous ne faisions pas exprès de paraître idiots ou autres choses dans le genre, mais nous assumions parfaitement toutes nos pensées et n’avions aucun problème que ce soit à les partager. Au fond, je trouvais la vie bien plus simple ainsi et les relations interpersonnelles bien plus aisées. Elle était spéciale à mes yeux et l’avait toujours été.
Catherine sembla perdue pendant un moment et je n’osai pas vraiment la ramener sur terre. Elle était dans ses pensées, rien n’était plus évident. Je détournai le regard et pris à nouveau une gorgée de ma boisson. Le temps était comme en suspens, la conversation également. Je ne savais pas trop que faire, mais les silences en sa compagnie ne m’avaient jamais rendu mal à l’aise. C’était une de mes philosophies ; on n’était jamais mal à l’aise des silences en compagnie d’une personne qui nous est proche. En revanche, on se sentait forcé de parler lorsque nous ne connaissions pas beaucoup notre interlocuteur. C’était une règle non-écrite du comportement humain que j’avais identifié ces dernières années. Après quelques minutes, elle sembla revenir à elle et elle me posa une nouvelle question, à savoir si j’allais bien. Je tournai la tête dans sa direction et clignai des yeux… Je n’étais pas assuré de savoir ce qu’elle souhaitait entendre comme réponse suite à cette question, mais j’entendais bien être sincère.
« Je vais bien.. Du mieux que ça peut. »
Je m’étais repris en songeant qu’affirmer que tout allait bien aurait été un mensonge. Non, tout n’allait pas aussi bien que j’avais désiré lui dire. Si j’étais revenu à Rome, c’était pour mon fils et sa mère, mais je ne parvenais à rien du tout, alors je ne pouvais pas dire que ça allait pour le mieux. Je réfléchis quelques instants, ne lui renvoyant pas la question. Ce n’était absolument pas par égocentrisme, mais uniquement parce que je me trouvais plutôt nul de ne pouvoir lui fournir une réponse plus explicite ou seulement de pouvoir faire quelque chose, n’importe quoi, d’un peu plus intelligent… Après tout, je lui devais tout de même ça, après ce que je lui avais fait. Cela faisait déjà plusieurs mois que nous avions été séparés par ma propre initiative, mais je n’avais pas complètement tiré un trait sur le passé. Je me rendais d’ailleurs compte que c’était quelque chose en quoi j’excellais tout particulièrement ; m’enfuire et le regretter. Je regrettais de l’avoir fait à Catherine, même nous n’avions jamais eu de comptes à nous rendre.
« Fréquenter les bars … Ce n’est probablement pas la meilleure chose à faire en arrivant en ville. »
Mes paroles pouvaient certes ressembler à des reproches, mais c’était bien loin d’être le cas. De toute façon, je ne faisais pas mieux parce que c’était également ce que je faisais moi-même. Je passais dans cet établissement le plus clair de mon temps, celui où je n’étais pas occupé à tenter de recoller les morceaux avec Savannah. Je regardai la jolie jeune femme dans les yeux durant quelques secondes et ajoutai enfin :
« Et toi, comment tu vas ? »
Je ne pouvais tout de même pas passer à côté de cette question. Ça allait de soit en même temps que je m’y intéressais vraiment. Je ne croyais pas me tromper en affirmant qu’elle était la seule personne de qui je pouvais me soucier à présent, étant dans la situation où j’étais. J’avais réellement éprouvé un attachement envers elle et c’était toujours le cas. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 17 Mai - 16:31 | |
| - Spoiler:
Désolée pour toute cette attente, j’ai pris du retard à cause de mes exams blancs.
J’avais beau parler, je sentais que Samuel n’était pas des plus réceptifs à ce que je disais. Pourtant, je savais qu’il voulait m’écouter, mais il semblait que le cœur n’y était pas. D’ailleurs, où pouvait-il bien être ? Une question que j’aurais bien voulu savoir, mais même si mon petit côté curieux et très impatient voulait prendre le dessus, je préférais savoir comment allait mon ami avant d’entamer les sujets embarrassants. Car oui, nous le savions, les histoires de cœur avaient toujours été un petit peu gênantes lorsqu’il s’agissait d’aborder le simple sujet. Je me mis à me questionner intérieurement, sur la vie de Samuel après que celui-ci ait quitté Los Angeles. Maintenant que je l’avais sous la main, autant dire que je ne le laisserais pas filer sans avoir eu réponses à mes interrogations.
Mes plans se compliquèrent quelque peu. J’aurais espéré que Samuel m’en dise un peu plus sur son quotidien depuis sont retour en Italie, mais je ne récoltais au fond qu’une déception de plus. J’avais parfois l’impression que rester avec lui m’attirerais des ennuis, qu’être son amie ne m’apporterais que des déceptions et des larmes volées. Et pourtant, j’étais comme un aimant : sans cesse attirée vers lui. J’aimais sa compagnie plus que tout, et nous nous connaissions sur le bout des doigts, et pourtant, nous arrivions toujours à préserver ce côté mystérieux en nous, comme si nous n’avions jamais fini de nous découvrir. Je l’adorais tout simplement.
Notre relation était si spéciale à mes yeux. Il y avait tellement de non-dits mais à la fois tellement peu. Nous étions capables de tout nous dire et réussir pour autant à ne pas dévoiler certains secrets. Tout ce que nous éprouvions l’un pour l’autre était tout simplement contradictoire. Et à vrai dire, à certains moments, je ne savais comment réagir. Nous nous étions rencontrés il y a quelques années seulement, et j’avais toujours eu l’impression de le connaître depuis des siècles comme j’avais parfois l’impression de le découvrir. Cette impression me perdait, et j’étais parfois tellement confuse. Il suffisait juste de sa présence, ou de ses paroles, pour que ma raison soit de nouveau maîtresse de moi.
Sa réponse ne satisfit pas ma curiosité et restait sur ma faim. Apparemment, pour les ragots, Samuel passait son tour ! Mais il avait toujours été ainsi, secret, ou tout du moins, mystérieux. Une chose que j’appréciais sans apprécier, j’aurais parfois voulu qu’il me considère comme sa confidente et me confie ses moindres petits soucis. Après tout, dans la vie, on n’avait pas toujours ce que l’on voulait. Et pourtant, même si je savais pertinemment que je ne saurais pas le fin mot de l’histoire, je tentais de pousser un peu mes recherches. Je savais lorsque Samuel me ne disait pas tout, il était comme… fuyant.
« Tu vas bien ? Et c’est à moi que tu essais de faire croire ça ? Dis moi, je pensais que tu étais un peu plus intelligent, depuis le temps, tu aurais certainement dû apprendre à mentir. Mais après tout, je comprends que tu ne veuilles pas m’en dire plus, c’est pas comme si on avait été les meilleurs amis du monde… »
Je savais que c’était mal, de le prendre par les sentiments, et pourtant, je ne pus m’en empêcher. Je fis mine de bouder, tourna la tête vers mon verre pour entreprendre de le terminer en une gorgée. J’avais peut-être cours le lendemain, mais c’était pour la bonne cause. Je n’essayais pas de paraître amusante, je voulais juste que nous retrouvions ce que nous avions perdu : une complicité hors-pair. Je voulais juste qu’il me donne le moindre sourire, ou j’allais finir par me sentir de trop. Après tout, ce n’est pas comme si je l’avais suivi, puisqu’il ne m’avait donné aucune indication sur sa destination. Cela ne servait à rien de m’en vouloir.
Il répliqua sur un autre sujet, et je haussais un sourcil, le regardant de nouveau. Je pouffais légèrement de rire, et je sentis un ton sarcastique s’installer dans ma voix.
« Peut-être… Mais qui te dis que je viens d’arriver ? Et puis, tu sais que je n’ai jamais été le genre de fille à suivre les règles à la lettre. »
Ne pas fréquenter les bars n’était pas une règle, mais c’était une recommandation valable pour tout le monde. Je ne disais pas que j’étais le genre de personne qui enfreignait les règles, car j’avais toujours eu ce côté posé, mais il m’arrivait parfois d’en contourner quelques unes tout en restant dans le droit chemin. Je n’étais pas une « bad girl » ou du même type, et ne le serais probablement jamais. Simplement, j’aimais parfois définir mes propres règles, et pourquoi pas, tester mes limites.
Et, enfin, il me retourna la question. Une question anodine, qui pouvait prendre une toute autre tournure selon la situation. Pourtant, je ne savais que répondre. Parce que depuis mon retour d’Hollywood, je ne m’étais jamais vraiment posée la question. Alors, lorsque quelqu’un vous la posait, le plus sincèrement possible, vous n’aviez pas d’autres choix que de rester bloquée sans savoir quoi répondre. J’avais sûrement l’air d’une idiote, bloquant sur une simple question, et pourtant, je réussis tout de même à décrocher un mot.
« Je vais… bien, si on peut dire. Je ne sais pas trop. J’ai vingt ans, je suis à la fac, et c’est à ça que se résume ma vie maintenant. Donc, oui, ça va, enfin, je suppose. »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 18 Mai - 0:40 | |
| - Spoiler:
Aucun problème, voyons ! Les réponses n'ont pas besoin d'être rapides, ça dépend du temps qu'on a et de l'inspiration bien sûr. Bonne chance pour tes examens d'ailleurs !
Je m'étais bien rendu compte que mes réponses ne la satisfaisaient pas et je n'avais pas besoin de réfléchir bien longtemps pour en connaître la raison. Elle espérait fort probablement que je lui fournisse un minimum d'explications et ce n'était pas du tout ce que j'étais en train de faire, même que c'était absolument tout le contraire. Les paroles qu'elle prononça me laissèrent perplexe, car je n'étais pas certain de savoir si elle m'en voulait vraiment ou si elle n'avait une telle réaction que pour me provoquer un peu et me pousser à être plus explicite. Je la connaissais assez bien et c'était également son cas. Elle savait que j'avais toujours eu du mal à résister quand on me prenait par les sentiments ainsi et qu'elle en soit consciente ou non, elle avait un énorme pouvoir sur moi. Les femmes avaient d'ailleurs presque toutes un énorme pouvoir sur les hommes, sur moi en tout cas. Je soupirai doucement en la voyant détourner la tête d'un air boudeur. Bon, d'accord, j'avais un peu menti, mais il me semblait que ce n'était pas une raison pour me faire la tête de la sorte. Je réfléchissais un peu à ce que je pouvais lui dire pour me rattraper, mais elle reprit déjà la parole en me disant qu'elle n'avait jamais été le genre de fille à suivre les règles et qu'elle ne venait peut-être pas juste d'arriver en ville. Je ne pus m'empêcher de sourire. Je la reconnaissais bien dans de tels propos, ça c'était ma Catherine ! Je haussai les épaules, vaguement amusé.
« Ça, je le sais bien... Sinon tu ne traînerais pas avec moi...»
C'était une plaisanterie, mais également une allusion plus ou moins de bon goût au passé. Quand on y pensait bien, ce n'était pas ce qu'il y avait de plus sage, en effet, pour une jeune fille comme elle de prendre pour amant un grand raté alcoolique de plusieurs années son aîné. Quoi qu'il en soit, les jeunes vedettes féminines d'Hollywood connaissait plus souvent qu'autrement ce sort là, mais qu'elle ait longuement couché avec moi au lieu d'un de ces supers acteurs ou producteurs n'avait sans doute en rien aider sa carrière et avait, on pouvait le voir ainsi, été complètement inutile. Je perdis quelque peu mon sourire à toutes ces pensées, parce que les choses n'avaient jamais été vraiment ainsi pour moi. Malgré les apparences de "faux-couple", ou d' "amitié améliorée", nous avions toujours été parfaitement sincères l'un envers l'autre. En tout cas, moi je l'avais été. D'ailleurs, je me sentais toujours un peu coupable pour les superbes sarcasmes qu'elle m'avait servis au sujet de mon soi-disant manque de confiance envers elle. Ce n'était pas exactement ce qu'elle avait dit, mais c'était bien ce que ça signifiait. Alors que j'allais de nouveau tenter une approche, elle me répondit à la question que je lui avais renvoyée. Je soupirai une nouvelle fois, laissai passer quelques secondes en silence et me décidai à prendre la parole à mon tour.
« Voilà. On ne peut pas dire que tu t'ouvres beaucoup plus que moi, Cath...»
Mon ton de voix semblait agacé, mais il ne fallait pas vraiment s'y arrêter. Je donnais souvent cette impression et il était vrai que j'avais un tempérament plutôt colérique, mais je ne l'étais pas en ce moment. C'était simplement une question qu'elle me reprochait indirectement de ne pas lui raconter ce qui se passait vraiment et que de son côté, elle faisait exactement la même chose. C'était peut-être un signe démontrant que nous étions bel et bien faits pour nous entendre... ou le contraire ! J'étais un peu perdu et je n'osais plus trop argumenter, car mon objectif était bien loin d'être de créer une dispute. Nos retrouvailles méritaient quelque chose de plus... joyeux, non ? Je réalisai qu'elle avait terminé son verre tout comme moi, alors je m'étirai un peu et eut une idée qui allait peut-être sauver les meubles et nous donner une occasion de retrouver... une certaine intimité.. complicité.
« À moins que tu comptais prendre un autre verre, on pourrait faire un tour chez moi... Mon appartement n'est qu'à quelques coins de rues... Nous pourrions nous parler un peu plus sérieusement si tu as vraiment envie de tout savoir...»
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 18 Mai - 19:25 | |
| En effet, j’avais toujours été de nature provocante, autant dans mes habitudes que dans ma personnalité ou même mes vêtements. Pourtant, je ne dépassais pas la mince limite entre la provocation et la vulgarité. Le mur entre les deux était si maigre, qu’il ne suffisait que d’un pas pour passer du mauvais côté, si bien que l’on s’apercevait rarement à quel moment nous étions passés du bon côté au côté obscur. Je n’avais jamais été du genre à être la bonne fifille qui fait tout ce qu’on lui demande. Peut-être fallait-il remonter au temps de mon éducation pour en comprendre la raison. La famille… c’était un sujet dont j’avais toujours refusé de parler. J’avais un passé plus ou moins sombre, et aussi loin que celui-ci remonte, je n’étais toujours pas prête à m’ouvrir aux gens sur ce sujet. Et ça, Samuel semblait bien l’avoir compris. Il ne m’avait jamais posé de questions possibles de m’embarrasser là-dessus, et je trouvais qu’il se montrait plutôt compréhensif envers moi.
Je souris à sa réponse, et pourtant, je sentais que le cœur n’y était pas. Comme si « traîner » avec lui était une mauvaise chose. Pour moi, ça ne l’était pas. C’était même le contraire. Une excellente chose pour moi, pour mon moral, pour ma personne toute entière. Le simple fait d’être en sa compagnie m’attirait comme une certaine bonne humeur, et j’avais un sentiment de sécurité, un sentiment de bien-être. Alors peut-être, que, par le passé, ma relation avec lui avait suscité les bavardages des gens qui n’en savaient rien sur le sujet, et n’avait pas attiré les producteurs, mais j’étais tout de même fière de l’avoir eu comme ami, confident, et à l’époque un petit peu plus. N’était-ce pas le fait même de la provocation ? Non pas que je m’étais servie de mon ancienne relation pour faire parler de moi, seulement, j’avais toujours eu une attitude légèrement « je m’en foutiste », en particulier lorsqu’il s’agissait d’une chose que je n’appréciais pas. Et pourtant, je trouvais le cœur à lui répondre plus aisément que lui, et surtout plus gaiement, et peut-être avec une pointe de sarcasme.
« Mais, je n’ai jamais vu un texte de loi interdisant de passer un peu de temps avec toi… Sinon, cela ferait des mois que j’aurais été emprisonnée et maltraitée sans pitié. »
J’accompagnai ma phrase d’un doux baiser sur la joue, essayant de le réconforter. Je n’avais pas voulu susciter un tel sentiment à son égard. Puis je lui souris, espérant au passage lui redonner un peu de confiance en lui. Je n’avais jamais été une experte en la matière et pourtant, il s’était avéré que mes tentatives avaient pour la plupart du temps bien fonctionné. Rares étaient les fois où je l’avais connu inconfiant, car ce n’était pas ce genre de personnes que l’on trouvait dans les fêtes huppées d’Hollywood, mais dans ces moments-là, je m’étais sentie plus inutile qu’autre chose. Tout comme je me sentais bête de lui avoir servi une réponse aussi stupide. Je soupirai à mon tour, après qu’il m’est reproché de ne pas me confier à lui tout autant que je lui demandais de se confier à moi. Je ne voulais pas que l’on me reproche quelque chose dont je n’étais pas capable. Je savais que j’allais bien oui, mais comment définir le mot « bien » ?
« Je sais, oui, je suis désolée de rester vague. La vérité est, que je ne sais que te répondre. Si tu veux en savoir plus, tu n’as qu’à être plus précis. »
J’avais réussi à être de nouveau joviale, et j’espérais avoir transmis ma bonne humeur à Samuel à travers ces dernières paroles. Joie qui ne fit que s’intensifier, lorsque ce dernier proposa d’en discuter plus sérieusement chez lui. Evidemment, j’étais partante, puis j’étais d’autant plus curieuse d’en découvrir sur l’homme avec qui j’avais partagé une époque importante de ma vie. Je lui avais répondu, essayant de ne pas paraître trop pressée, l’œil pétillant.
« J’aimerais connaître le fin mot de l’histoire, bien sûr. Et j’aimerais d’autant plus connaître ton petit chez toi. »
Avais-je l’air un peu trop enthousiaste ?
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mer 27 Mai - 22:46 | |
| Je ne pus faire autrement que sourire. Au fond, elle me rendait bien la monnaie de ma pièce et je ne pouvais d'aucune façon me plaindre. Si je désirais qu'elle m'explique dans tous les détails comment est-ce que ça allait dans sa vie à présent, je lui devais bien d'en faire de même. En tout cas, j'étais tout de même ravis de voir que nous arrivions à en rire malgré qu'il n'y avait pas grand chose d'amusant dans tout cela. De son côté, mon idée d'aller à mon appartement ne semblait pas non plus lui déplaire. C'était tant mieux, car maintenant que j'y pensais, je n'avais aucune envie de retrouver mes très chères habitudes qui étaient de flâner dans des bars et de commander bien plus de verres que de raison. Je l'avais réalisé en la voyant boire elle, parce que je me souciais bien plus de sa santé que de la mienne. Je terminai tout de même le dernier verre qui se trouvait devant moi, rien que histoire de ne pas faire de gaspillage. Je songeais qu'une telle chose n'aurait pas été très intelligente ; j'avais tout de même payer pour consommer. Puis, mon dernier verre dans le nez, je me levai en prenant quelques secondes pour m'assurer d'avoir tout mon équilibre. Non, l'alcool ne m'affectait pas à ce point, mais je n'avais plus autant l'habitude qu'avant. J'attendis que Cath me rejoigne avant de me mettre à marcher vers la sortie de l'établissement. Maintenant que je testait, je me rendais compte que le fait que mon appartement soit tout prêt était une bien bonne chose ; je n'avais pas de voiture et pas besoin d'appeler un taxi.
« Je n'avais pas tout à fait prévu de rentrer accompagné, alors s'il te plaît, promet moi de ne pas faire attention au ménage.»
Lui dis-je doucement avec un sourire moqueur et complice. Je n'étais pas de ceux à faire une obsession du ménage, mais j'avais tout de même une certaine fierté et l'ordre en faisant un tant soit peu partie. Je n'aurais pas été tellement heureux de lui présenter un appartement sans dessus dessous, mais par une chance, ce n'était pas si pire ces jours-ci. Il fallait préciser que j'avais pris le temps de me ramasser un peu le week-end dernier et que je passais le plus clair de mon temps à l'extérieur de mon chez moi. Cela facilitait la tâche lorsqu'il était question de propreté, il fallait l'admettre ! [ .... ] Il ne nous fallut que cinq minutes pour faire le chemin qui séparait le bar de mon appartement. Une fois rendus, je déverrouillai les portes de l'établissement avec mes clefs et nous montâmes les quelques escaliers pour nous retrouver au deuxième étage. La porte de mon appartement était la deuxième sur la droite, nous n'eûmes ainsi pas beaucoup plus de chemin à faire. J'ouvris la porte tout comme la première et laissai entrer la jeune femme, moi à sa suite. J'enlevai mon manteau et le rangeai sur la patère et lui pris le sien une fois qu'elle l'eut enlevé. Je souris donc et lui proposai de s'asseoir ; le salon communiquait directement sur l'entrée de l'appart.
« Les conversations philosophiques, c'est long... Aussi bien se mettre à notre aise.»
Annonçai-je joyeusement. Pour tout dire, si cette soirée s'était à la base annoncée comme mauvaise, je voyais que je m'étais trompé. Mes remords et ma confusion par rapport à tout ce qui s'était passé avec Savannah et Matteo me troublaient encore, certes, mais je n'étais plus seul et cela faisait toute la différence. Si on m'avait dit que je rentrerais chez moi ce soir en compagnie de Catherine, je n'en aurais pas cru un seul mot. Pire encore, si on m'avait dit que ce simple fait m'aurait tout de suite recrinqué le moral, j'aurais sûrement éclaté de rire. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 1 Juin - 0:40 | |
| Bien que notre conversation n’ait rien de plus amusant que cela, nous arrivions tout de même à la tourner de façon à en rire. Mon sourire s’élargit un peu plus au fur et à mesure que je réalisai ce qui se passait sous mon nez. Tout d’abord, nos retrouvailles, que je n’avais jamais pensées probables, puis, nos discussions et nos rires comme si nous ne nous étions jamais quittés. Finalement, je pensais que nous nous n’en sortions pas si mal que cela, dans une telle situation. Lui, qui n’avait pas eu l’air très heureux de me voir au départ, semblait désormais plus joyeux. Un peu plus joyeux que d’ordinaire, aurais-je même eu envie d’ajouter. Peut-être que les derniers évènements de sa vie avait été d’un naturel heureux, suite à ces dernières réactions, ou alors, si je prenais en considération les premières, peut-être avait-ce été tout l’inverse. Quoi qu’il en soit, si Samuel n’avait pas voulu me voir dans son chemin, il me l’aurait sûrement fait comprendre. Et il m’aurait encore moins invitée chez lui pour me raconter toutes ces incroyables péripéties. D’ailleurs, sa réponse me fit rire. J’avais pendant longtemps eut affaire à un appartement désordonné sans pour autant être bordélique. C’était le style de Samuel. Pas trop propre, mais pas pour autant sale, juste entre les deux.
« C’est promis. Je ferais comme si je ne voyais rien. »
Je gloussai de ma propre réponse. En me disant cela, Samuel me l’avait comme chuchoté et je m’étais doucement approchée de lui pour feindre un secret. Nous nous levâmes en silence, le sourire comme peint de force sur notre visage. Bien que personnellement, sourire n’était pas un supplice, et surtout pas dans un moment tel que celui-ci. Une part de moi était tellement heureuse de tout cela que je me demandai si j’arrêterais un jour de sourire en repensant à cette soirée. Bien que les deux verres que j’avais bus précédemment me rendait déjà toute sourire, l’alcool ne m’était pas encore monté à la tête. Nous sommes ensuite sortis du petit bar, et j’en profitais pour prendre une grande bouffée d’air. Le bar avait une odeur de renfermé, pour ne pas dire humidité, et bien que l’on s’y sente à l’aise, il était toujours bon de respirer le grand air. Le soleil n’était plus visible mais le ciel arborait tout de même les couleurs des derniers rayons de soleil. La chaleur, s’était elle également envolée, laissant place au croissant de lune qui trônerait d’ici quelques heures. Le trajet qui séparait le logement du jeune homme et le bar était très court, et pour tout dire, de tout juste cinq minutes. Je comprenais pourquoi Samuel s’était rendue dans ce bar précisément et pas dans un autre : question de facilité.
Je me rendis compte que l’appartement en lui-même était plutôt bien sécurisé. En bas, au rez-de-chaussée, il existait une porte à interphone, comme dans tous les appartements, mais deux étages plus hauts, la porte d’entrée arborait quelques verrous de plus. J’entrais dans le petit cocon suivie de près par Samuel, déjà absorbée par le décor que présentait le petit appartement. Je souris légèrement.
« C’est très joli, Samuel. Tout à fait toi, exactement comme je l’imaginai, en fait. »
J’avançai encore un peu dans le logement, accédant donc au salon qui donnait directement sur l’entrée. Je n’étais pas très à l’aise, mais j’y trouvais un certain apaisement. Suite à son invitation, je pris place sur l’un des sofas, Samuel s’installant près de moi. Je décidai de le rassurer sur ce qu’il s’apprêtait à faire, puisqu’au début il semblait hésitant à me dire ce qui le tourmentait, un sourire compréhensif peint sur le visage comme pour l’envourager.
« Tu sais, tu n’es pas obligé de me raconter maintenant, si tu n’en as pas envie. Je comprendrai. »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Sam 6 Juin - 18:14 | |
| Je méditai quelques instants, en silence, à me demander ce qu'elle avait bien pu vouloir dire lorsqu'elle avait annoncé que l'appartement était très joli, tout à fait moi et exactement comme elle se l'était imaginé. Au fond, la remarque m'amusait un peu, car je ne savais pas tout à fait comment est-ce qu'elle me percevait réellement, mais je jetai un bref coup d'oeil au décor de mon salon et souris. Eh bien, c'était à ça que je faisais pensé, apparemment. À peine fûmes-nous installés sur le canapé qu'elle prit la parole comme pour s'assurer que je voulais réellement partager avec elle ce que je n'avais jamais voulu dire à propos de ma vie passée. Je souris à nouveau, cette fois d'une drôle de manière, car je ne pouvais pas nier le fait que je n'étais pas cent pour cent à l'aise avec tout ça. Comment le dire ? Ce n'était pas que je n'avais pas envie de lui raconter mon histoire, c'était plutôt que je n'étais pas certain qu'elle avait envie de l'entendre. Après tout, nous avions vécu quelque chose tous les deux lorsque nous étions encore à Hollywood. Quelque chose de sérieux ? Pas tout à fait, mais je n'avais jamais eu bien envie qu'elle sache ce que j'avais laissé derrière moi pendant le temps que j'avais passé avec elle. De plus, il y avait toujours cette affection à laquelle je ne voulais pas trop réfléchir que j'avais pour elle... et j'avais cette crainte de briser quelque chose. Néanmoins, j'avais appris une chose ces dernières années et c'était que la confiance était essentielle à toute relation, amicale ou amoureuse. Et d'ailleurs, que ma relation avec Cath soit voué à un ou à l'autre, le fait était le même.
« Non, ça va. J'ai vraiment envie de tout te dire, je crois même que j'aurais dû le faire il y a bien longtemps. Seulement, il faut que tu saches que... Ce n'est pas nécessairement agréable à entendre.»
Bien entendu, dit ainsi, ça ne laissait présager rien de bon. On pouvait presque s'attendre à ce que j'annonce être un dangereux meurtrier ayant fui son pays natal pour ne pas être retrouvé par les autorités. Tout de même, je n'étais pas un criminel, il y avait encore ça de positif. Je lui adressai un mince sourire comme pour la rassurer tout de suite, mais je gardai tout de même un air assez sérieux, car je considérais mes erreurs passées comme bien graves même si elles n'avaient pas été criminelles.
« Il y a bien longtemps, avant que je n'aille vivre à Hollywood, je vivais ici, à Rome. Malgré les petits rôles bidons que j'avais pu avoir sur des scènes ou encore à la télévision, je ne quittais pas la ville. Il y avait... Il y avait des choses qui comptaient davantage pour moi, à l'époque, que ma carrière d'acteur... À vrai dire, il y avait une fille. Une fille que j'aimais vraiment plus que tout.»
J'hésitai un moment à mettre des noms dans mon histoire et décidai d'éviter de le faire. Il fallait d'abord et avant tout que je dise les faits et ensuite, je pourrais déterminé ce qui était bon de faire ou pas. Je n'avais pas la moindre idée de quelle serait la réaction de Catherine. Autant elle pouvait jouer la confidente et se montrer très compréhensive - certaines filles aimaient qu'on se confie à elle, même au sujet de nos ex, cela les mettait en quelque sorte en confiance -, tandis que d'autres ne pouvaient le supporter. Si elle et moi nous connaissions très bien, il y avait encore de ces choses que j'ignorais.
« Elle est tombée enceinte. Et moi, eh bien, j'ai eu peur. Je ne suis pas resté, j'ai pris la fuite et je l'ai quittée avec l'enfant qu'elle portait. C'est ensuite que je suis parti en Amérique et que j'y suis resté durant cinq ans... à vivre comme on a pu le faire.»
Tout cela pour exprimer que je n'avais pas été un homme très sage. Avant Catherine, ça avait été encore pire. Les fêtes, l'alcool, les conquêtes enchaînées, les coeurs brisés, la drogue parfois... Étrangement, tout ces comportements qu'on pourrait jugés comme délinquants m'avaient donné pendant quelques temps la poussée nécessaire pour avancer plus convenablement dans la carrière que j'avais espéré développer là-bas. Puis, je l'avais rencontrée elle et mes ardeurs s'étaient calmées. Allez savoir pourquoi, et d'ailleurs je ne le saurais jamais.
« Et un beau jour, j'ai décidé que je devais revenir.»
Ce n'était que l'introduction de l'histoire, mais je jugeais qu'il n'était pas nécessaire d'expliquer tous les détails de mes démarches plus ou moins fructueuses pour rétablir contact avec Savannah, mon ex, et pour enfin prendre mon rôle de père au sérieux. Certes, ce n'était pas gagné, mais je savais aujourd'hui que plus rien ne pourrait me détourner de mon objectif qui était de faire ce que j'aurais dû faire il y avait tout ce temps, trop de temps. Je commençai, suite à mon récit, à me sentir quelque peu étrange, car je n'avais aucune envie qu'elle aille s'imaginer qu'elle ne comptait pas pour moi. M'enfin, moi qui avais tant de faciliter à jouer la comédie, j'en avais pourtant beaucoup à exprimer ce que je pensais réellement, et ressentait, alors je restai silencieux à attendre de voir comment elle allait réagir. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 7 Juin - 22:20 | |
| J’avais beau être comme aspirée par la décoration du petit appartement de Samuel qui se voulait toute simple, j’avais pourtant remarqué qu’il se demandait ce que je voulais dire en lui révélant que cette façon de décorer lui correspondait totalement. Je n’en connaissais pas les raisons, je savais juste que ça lui ressemblait étrangement. Allez savoir pourquoi. On dit que chaque chose créée ressemble d’une certaine façon à son créateur. C’était pour moi une évidence, et cette phrase prenait maintenant tout son sens. A peine fussions-nous installés que je pris la peine de rassurer mon interlocuteur, je ne voulais pas qu’il se sente comme obligé de me raconter les péripéties de son existence s’il n’en avait pas envie. De mon côté, j’étais plutôt impatiente, ma curiosité grandissante m’empêchais parfois d’être une bonne amie ou confidente, et sur ce coup-là, j’étais plutôt fière de moi quant à contrôler mes envies. Mais d’un autre côté, je restais plutôt méfiante quant à ce qu’il allait me dévoiler. Après tout, je ne savais pas réellement à quoi m’attendre, et le fait de le voir hésiter sur la chose ne m’aidait pas non plus à entrer en situation. Le fait d’entendre que Samuel avait vraiment envie de partager un morceau de sa vie – aussi important soit-il – avec moi me réconfortait, hélas pas assez pour que mes inquiétudes de calment.
« Tu sais que tu peux tout me dire, vraiment… Et tu sais aussi que je ne suis pas de celles qui jugent. Tu n’as rien a craindre avec moi. Je resterai muette auprès des autres quant à tes révélations. Et, d’ailleurs… Ne t’en fais pas pour moi. Je suis capable d’écouter le pire, si ça permet de te soulager. »
Je lui souris timidement, me demandant si son hésitation venait du fait qu’il n’avait pas assez confiance en moi en particulier, ou s’il s’agissait d’autre chose. Je m’inquiétai d’avantage du fait qu’il avait sûrement dû garder un énorme secret pour lui seul pendant de longs moments, et je me doutai de savoir à quel point cela avait pu être dur. Si en parler avec moi pouvait lui retirer un poids des épaules, je n’avais pas à me demander si j’étais capable d’entendre un tel « choc ». Ma curiosité, ainsi que mon inquiétude prenait peu à peu part de moi, mais j’essayais de ne pas laisser mon esprit vagabonder afin de ne pas trop me faire d’idées. Je m’installai plus confortablement, comme pour me préparer à entendre le pire. Je fus quelque peu gênée lorsqu’il me parla de cette jeune femme. Je sentais dans sa voix qu’il avait l’air de beaucoup l’aimer. Et nous avions beau être amis, je remettais doucement en question la relation que nous avions pu avoir, à Hollywood, il fut un temps. Mais je me reconcentrais de nouveau sur le sujet et l’écoutait parler sans un mot. Je restais sans voix. L’annonce que l’on venait de me faire n’était pas celle à laquelle je m’étais préparée, mais c’était beaucoup moins grave que tous les évènements que j’avais pu m’imaginer. Mais c’était tout de même important. Important au point, que je ne comprenais pas pourquoi Samuel ne m’en avait pas parlé avant. En tant normal, j’aurais été vexée, mais pour le moment, ce n’était pas moi qui importais. Un faible sourire éclaira mon visage, avant que je ne me décide à répondre à cette histoire, le ton abattu sans être méchant pour autant.
« Tu es en train de me dire, que tu as un enfant ? C’est… Ouwaa… Je ne m’attendais pas à ça. Mais, tu sais, Samuel, tu es peut-être parti, et tu as peut-être laissé cette femme et votre enfant, mais contrairement à d’autres gens dans la même situation, tu t’es rendue compte de ton erreur et tu es revenue. Il n’est pas trop tard pour arranger les choses, tu sais. C’est toujours mieux que ne pas être revenu. »
J’essayais de le réconforter tant bien que mal, lui apporter mon soutien, mais je ne trouvais pas les mots justes. J’aurais aimé lui faire part de mon avis sur la situation – s’il le souhaitait- d’une autre façon, mais rien ne sortait comme je le voulais. Et même si j’étais certainement trop têtue pour l’admettre, qu’il ne m’ait pas fait part d’un fait aussi important que celui-ci m’avait blessée. Profondément blessée. Je ravalais un sanglot discrètement, avant de prononcer tant bien que mal une question qui me blesserait sûrement davantage.
« Pourquoi ne m’en-as-tu m’as parlé plus tôt ? J’aurais pu être là pour toi, tu sais. J’aurais pu t’aider. »
Comme si je n’étais jamais satisfaite, une autre question me trottait dans la tête. Je repris de plus belle, d’un ton presque inaudible.
« Et… C’est une fille ou… un garçon ? »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 8 Juin - 22:27 | |
| Les premières paroles de la jeune femme firent naître un bref sourire sur mon visage fort troublé par toutes ces émotions mises à fleur de peau. J'ignorais si elle pensait vraiment ce qu'elle venait de dire, mais ça avait au moins le mérite de me réconforter un peu. Oui, au fond, il y avait une part de vérité ; dans d'autres cas, j'aurais pu être un véritable salaud et ne jamais me rendre compte de mes erreurs ou pire, m'en rendre compte, mais je ne savais avoir la force et la volonté nécessaire pour marcher sur mon orgueil et revenir vers ce que j'avais lâchement laissé derrière moi. Je pris une grande respiration, il fallait en quelque sorte que je ventile un peu tout cela. Toutefois, si j'avais d'abord eu l'impression que mon histoire n'avait pas beaucoup affecté la jeune femme, je ne mis que quelques secondes de plus à réaliser que c'était tout à fait le contraire. En effet, Cath semblait beaucoup plus troublée que ce que j'aurais espéré. Je me sentis de nouveau le coeur serré et je me raidis un peu malgré moi. Les mots ne venaient pas, mais je la regardais douloureusement. Au fond, c'était à elle que j'infligeais du mal en racontant cette tranche de ma vie et j'avais cette impression désagréable de n'être qu'un égoïste qui s'était permis de vider son sac et de mettre la douleur sur ses épaules plutôt que sur les miennes. Je détournai les yeux un instant, cherchant une quelconque façon de prononcer quelques mots réconfortants, de dire quelque chose d'intelligent... Mais elle fut plus rapide que moi. Cette fois pourtant, son ton de voix n'était pas le même. Il y avait une certaine colère, camouflée derrière une immense douleur, qui la trahissait lorsqu'elle me demanda pourquoi est-ce que je ne lui en avais pas parlé plus tôt. Cette question, je l'avais redoutée. La réponse ? Je ne la connaissais pas, mais je me devais tout de même de tenter de lui trouver une réponse sensée et sincère, évidemment.
« Je n'en sais rien. Au départ, nous ne nous connaissions pas beaucoup... On passait le plus clair de notre temps à déconner, dans toutes ces fêtes ... Et puis ensuite, on est devenu proches, mais.. mais je n'avais pas envie de tout gâcher avec toi.»
Finalement, les mots m'étaient venus plus simplement que ce que j'avais imaginé. Étrangement, je me trouvais bien éloquent pour un type dans une situation aussi délicate, mais on aurait dit que la pression, le stresse, et les émotions me donnaient une certaine force d'expliquer et de comprendre ce que je ressentais vraiment au fond de moi. Je l'avais dis simplement, peut-être même un peu maladroitement, mais la réalité c'était ça. Rien de plus, rien de moins. Je n'aurais pas raconté mon histoire à la Cath que j'avais d'abord considérée comme une " partenaire de débauche " et je n'avais pas eu le courage de le faire avec la Catherine que j'avais aimée et avec qui j'avais partagé ces mois, années, de ma vie. La vérité, c'était que mon coeur avait toujours été pris ailleurs et incapable de l'admettre. En même temps, ce que j'avais ressenti et ce que je ressentais toujours pour la jeune femme comptait toujours. Au fond de moi, je le savais. C'était un genre de confrontation entre mon passé et mon présent. Que deviendrait, à travers tout cela, mon avenir ? Impossible de le savoir.
« Tu as raison, Catherine. J'aurais dû te le dire. Je m'en veux de ne pas avoir été sincère... J'avais peur que tu penses que je n'étais là que pour me servir de toi.. Et ça n'a jamais été le cas.»
En temps normal, j'appréciais les silences. Là, tout de suite, ce n'était pas du tout le cas, car je me questionnais sur ce qu'elle pouvait bien pensé. Elle me parlait, certes, mais rien de très clair me permettant de véritablement savoir ce qu'elle pensait au fond d'elle-même. Peut-être me considérait-elle comme un beau menteur, je n'en avais pas la moindre petite idée dans le moment. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mar 9 Juin - 23:24 | |
| Je ne me sentais pas en colère, je ne me sentais pas trahie. J’étais juste déçue de voir qu’on ne me faisait pas assez confiance pour me confier quelque chose d’une aussi grande importance. Et pourtant, je savais que je ne devrais pas me sentir ainsi. Tel que je connaissais Samuel, ce n’était pas voulu. Et pourtant, le mal était fait. Je ne regrettais pas de savoir cette si grande annonce, je regrettais simplement de l’avoir appris un peu trop tard. J’avais eu comme l’impression que Samuel était au pied du mur et qu’il n’avait pas d’autre solution que de m’annoncer qu’il avait un lourd passé à Rome, avant que je finisse par l’apprendre de moi-même. Et au fond, c’était ce qui faisait le plus mal. J’essayai de mettre mes émotions de côté afin de me concentrer plus particulièrement à cette nouvelle annonce, qui avait du mal à entrer dans ma tête : Samuel avait donc un enfant ? Il – ou plutôt sa conjointe – avait donné naissance à une petite progéniture ? Je n’arrivais pas à me faire à l’idée. Peut-être était-ce parce que je l’avais toujours connu comme un ami de soirées, fêtard, amusant ainsi qu’un brin irresponsable. Ainsi, j’avais du mal à l’imaginer papa. Mais bien que son histoire fût assez triste, je me réjouissais pour lui. Et même si lui n’arrivait pas encore à le voir, j’étais sûre qu’il finirait par l’être également. Néanmoins, sa réponse me fit légèrement sourire. De tels mots, surtout venant de la part de Samuel, me flattaient.
« Parce que tu crois que si tu me l’aurais dit un peu plus tôt, ça aurait changé quoi que ce soit entre nous ? Tu ne dois pas me connaître aussi bien que tu ne le penses… »
Le ton que j’avais employé s’était voulu un peu plus agressif que ce que j’avais espéré, et je m’en voulu aussitôt. Je me rendis compte que je m’étais instinctivement raidie, et je baissai légèrement les épaules. Je me sentais plutôt idiote. J’étais là, à ne penser qu’à moi alors que Samuel devait sûrement avoir des choses plus importantes à régler que mes petites sautes d’humeur. Il avait accepté de me dévoiler une partie de son passé, et c’est ainsi que je le remerciais. Quelle histoire pathétique. Je soupirai doucement. Je me lassai parfois de ma propre personnalité. Vraiment, quelle idiote. Un court silence s’installa entre nous, et je me rendis alors compte que Samuel ne devait pas avoir eu conscience de ma dernière question. Ou il m’aurait certainement répondu. A moins qu’il voulait que cela reste secret ? Je n’en voyais pas l’intérêt. Soit. Ce ne serait qu’un mystère de plus sur la vie du jeune homme. Ses paroles me touchèrent plus que ce que je l’aurais voulu. Le ton que j’avais employé précédemment, sur la défensive, s’était automatiquement évaporé pour laisser place à des paroles plus douces et à un minois attendri.
« Ecoute, vraiment, ce n’est pas grand-chose. Tout le monde a droit à son jardin secret. C’est moi qui m’excuse pour mon comportement. Je ne me suis pas conduite comme aurait dû le faire une véritable amie. Mais je vais me rattraper, vraiment, si tu le souhaites. Tu peux me dire ce que tu veux, je serais là pour t’écouter. »
J’avais beau faire ce que je pouvais, je n’arrivais jamais à rester fâchée avec Samuel un certain laps de temps trop important. Il était à peu près la seule personne avec qui j’avais passé ces dernières années, et surtout une des seules personnes avec qui j’avais eu envie de passer tout ce temps.
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 28 Juin - 6:43 | |
| Le ton avait monté, descendu... Nous avions passé par plusieurs gammes d'émotions rien qu'à parler de tout cela, mais c'était on ne peut plus compréhensible sachant qu'il s'agissait d'un sujet excessivement délicat qui touchait indirectement à notre passé et à tous les sentiments qu'il avait contenu et qui duraient peut-être toujours un peu d'une certaine façon. Ses dernières paroles avaient été comme des montagnes russes ; au départ Catherine avait semblé furieuse, et puis voilà qu'elle s'était adoucie d'un coup sec, qu'elle me propositait son écoute si j'en avais besoin ou quoi que ce soit. J'étais un peu abasourdi, étourdi de tout ces revirements de situation et j'en restais muet d'étonnement. Je détournai doucement le regard. Lâcheté ? Non, mais il me fallait reprendre un peu mes esprits. Un silence s'installa durant quelques instants qui me parurent étrangement longs et je finis par murmurer doucement :
« C'est... c'est un petit garçon... Matteo qu'il s'appelle...»
Dans le feu de l'action, j'avais complètement omis de répondre à la question qu'elle m'avait posée à ce sujet immédiatement après l'annonce de ma nouvelle. Maintenant que j'étais un peu plus calme, ça m'était revenu à l'esprit. Je la regardai doucement et lui fit un mince sourire. J'eus une envie plutôt soudaine, plutôt étrange. Ses paroles résonnaient dans ma tête... Elle était là pour moi, disait-elle, et j'avais de nouveau ces pulsions "à l'américaine", ces envies de tout oublier et de sombrer dans une débauche, dans une vie où rien ne comptait vraiment. Catherine m'avait toujours accompagné là-dedans, j'avais envie de ça, j'avais envie d'elle. Au fond, j'étais toujours le même adolescent insouciant, mais avec quelques années de plus. La peur ne me lâchait jamais, je m'effrayais quelques fois moi même. Cette fois, cependant, je tenais trop à Matteo pour donner une nouvelle déception au petit et à sa mère. Je serais à la hauteur. Là, tout de suite, c'était tout de même une autre histoire. Nous étions dans mon appartement, seuls, tous les deux. Je soupirai en évitant toujours de la regarder. Je me rendais compte que c'était plus difficile que ce que je m'étais imaginé. On aurait dit qu'avec toute cette conversation, une foule de sentiments et d'émotions me remontaient à la tête, au coeur.
Je relevai doucement la tête vers elle et la regardai. Sur le coup, elle ne regardait pas en ma direction. Je me levai et lui fit simplement signe que je revenais. Il me fallait un petit remontant, de quoi tenir le coup encore un peu, puisque je venais de l'inviter et que je n'allais certainement pas la mettre à la porte de si tôt... Une fois à la cuisine, je me servis un grand verre de vodka et y ajoutai du jus histoire de ne pas me retrouver complètement chaud en un rien de temps. Il fallait tout de même spécifier que j'avais déjà bu au bar où nous nous étions par hasard rencontrés. Je m'arrêtai juste avant de porter le verre à mes lèvres et réfléchis. Que m'arrivait-il ? Je pouvais tenir le coup sans alcool, ma lâcheté faisait-elle encore surface ? Sur un coup de tête, je versai intégralement le contenu de mon verre dans le lavabo et revint au salon immédiatement. Je m'installai de nouveau près d'elle, sans trouver quoi dire. Je toussotai, reprenant finalement la conversation où nous l'avions laissé quelques minutes plus tôt.
« Tu te conduis merveilleusement bien, c'est moi qui suis un véritable crétin...»
Dis-je, pensant d'abord à fournir quelques excuses de plus. Cependant, nos regards se croisèrent sans gêne ce coup-ci. Je fus comme hypnotisé par le bleu de ses yeux et sans réfléchir, je vins doucement près d'elle et glissai mes bras autour de sa taille. Je l'embrassais doucement, doucement comme avant... Quelques secondes peut-être, avant que ne vienne la claque... Après tout, nous n'étions plus aimants... |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Dim 28 Juin - 15:34 | |
| La discussion était étrange. Nous avions tout deux été traversés par plusieurs émotions contradictoires. Pourtant, je me sentais sereine, ici, à parler avec lui, bien que la tournure des choses n’étaient pas à notre avantage. J’avais l’impression d’être retournée quelques temps en arrière, comme au bon vieux temps. Bien que le paysage, la situation n’était pas du tout la même. La discussion en elle-même n’était pas du tout la même. Alors pourquoi avais-je tant l’impression d’être retournée à Hollywood pour vivre une vie de bohémienne ? Durant ces derniers instants, je m’étais légèrement emportée. Ses paroles m’avaient inconsciemment rendue furieuse et je ne savais pas comment réagir. Être une bonne amie me semblait la chose à faire. Ainsi je m’étais adoucie, ce qui avait sûrement dû surprendre Samuel, à en voir sa tête, et lui avait proposé une oreille attentive. Après réflexion, j’avais pensé que Samuel s’était bloqué de peur de m’effrayer ou quoi que ce soit d’autre et je pensais qu’il allait enfin se confier à moi après ces quelques mots. J’avais eu raison.
« Wha, c’est… fantastique, Samuel ! Je suis très contente pour toi. Tu… tu dois en être fier, pas vrai ? »
Après la fureur, la tristesse, j’étais passée à la joie, l’enjouement. Après tout, j’étais ainsi, imprévisible. Etait-ce une si mauvaise chose ? Je souris légèrement. Je pensais alors à tout ce qu’il avait dû traverser pour en arriver jusqu’ici. Cela avait dû être très dur, et tout ce que j’avais réussi à faire lorsqu’il avait tenté de m’expliquer, c’était de ne penser qu’à moi. Vraiment, on ne pouvait pas faire plus idiote. Je soupirais doucement face à mon attitude. Je ne savais pas ce que Samuel attendait de moi, alors je ne savais comment réagir. Que faire ? Tout se mélangeait dans ma tête et formait un parfait méli-mélo. Alors que je devais réfléchir à la conduite à prendre, les souvenirs m’envahissaient. Il était plus dur de faire face à la réalité que de l’imaginer. Mais lorsque j’essayais d’intercepter son regard, il me fuyait. Qu’est ce que ça voulait dire ? Alors, je regardais ailleurs moi aussi, laissant un silence pesant s’installer.
Puis il se leva, sans aucune parole ajoutée. Juste un petit signe, qui me prévenait qu’il revenait. J’en profitais pour détailler plus en profondeur la décoration du salon à la Samuel. C’est vrai qu’elle n’était pas très personnalisée mais le peu qu’il y avait le reflétait tellement. Et puis, je me demandais ce qu’il pouvait bien faire là où il était passé. Sans sa compagnie, le temps passait soudainement beaucoup moins vite et j’avais l’impression qu’il s’éternisait. Peut-être était-il temps pour moi que je parte ? Mais je n’eus pas le temps d’approfondir la question, puisque le voilà qui revenait, l’air de rien. Je lui souris timidement, le laissant prendre place à mon côté. Ses dernières paroles me firent sourire et je secouais la tête pour lui maintenant que j’avais raison. Ma main droite alla se glisser dans ses cheveux sans aucune gêne, puis je finis par lui caresser le haut de la nuque du bout des doigts. Ma façon à moi de lui dire qu’il m’avait terriblement manqué. Et j’espérais qu’il le comprenait.
« Ne dis pas de bêtises… »
Enfin, je croisai son regard. Nous n’étions pas gênés, et nous restions là sans bouger, pendant plusieurs minutes. Je ne trouvai rien à dire, et ne pensai même pas à parler. Je m’étais simplement perdue dans ses yeux. Je ne bougeais pas non plus lorsqu’il vint glisser ses bras autour de ma taille, mais réagit au quart de tour lorsque nos lèvres se touchèrent. Je ne l’avais pas vu venir, et même si cela ne m’avait pas déranger le moins du monde, je restai trop confuse pour me prêter au jeu. Alors, la gifle partit elle aussi sans que je ne m’en rendisse compte. La seconde d’après, mes mains vinrent se positionner sur mon visage en un geste de surprise et d’étonnement, et je ne me fis pas prier pour m’excuser.
« Oops ! Pardon ! Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas… C’est partit tout seul. Désolée, vraiment. Je ne t’ai pas fait mal ? je m’approchais de sa joue et la touchais doucement comme pour vérifier qu’il n’avait rien, avant de reprendre d’un ton beaucoup plus doux. Mais qu’est ce qui t’as pris, Samuel ? »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 29 Juin - 5:36 | |
| J'avais préféré ne pas répondre lorsqu'elle m'avait demandé si j'étais fier de mon petit Matteo. Un étrange malaise était aussitôt monté en moi, me rappelant du même coup que je ne connaissais pas mon enfant. Au fond de moi, j'étais bien sur que je pouvais en être fier, j'étais persuadé que le petit bout d'homme était déjà un être extraordinaire, mais... je n'en savais rien concrètement. Chaque fois que je songeais à la foule d'évènements et de moments magiques que j'avais dû manquer dans la vie de mon fils, je n'étais que plus malheureux. Je n'allais jamais vraiment pouvoir effacer ces regrets de ma mémoire, mais je devais absolument aller de l'avant pour que l'avenir soit meilleur.
Maintenant, pourtant, j'avais autre chose en tête que mes fameux regrets. La gifle qu'elle me donna sans y aller mollement eut rapidement le mérite de me remettre les idées en place. Je détournai la tête, celle-ci de toute façon projetée sur le côté à cause de l'impact. Je n'étais pas exactement certain de savoir ce que j'en pensais, j'avais plutôt l'impression que ma tête était vide. Je n'avais pas eu mal, mais mon orgueuil en avait inévitablement pris tout un coup. J'entendais comme en écho ses quelques paroles, ses excuses... Et sa main sur mon visage, un peu comme si elle cherchait à s'assurer que je n'étais pas trop abimé. Ce qui m'avait pris ? Telle était sa question ! Cette fois, je la regardai droit dans les yeux. Mon regard était lourd, accablant... peut-être même un peu froid. J'étais complètement perdu dans mes pensées et dans mes sentiments. Je la regardais et durant un court instant, j'eus la sensation de ne plus la reconnaître... Il y avait au creux de moi un fond de colère, parce que je lui en voulais peut-être un peu de s'être ainsi refusée. Avec les années, Cath avat bien changé. De la jolie fille intrépide, fêtarde et peu trop libérée, était apparue une jeune femme équilibrée, dynamique et qui se respecte. J'avais toujours eu du mal avec les émotions ! Je la trouvais belle, plus belle que jamais et plus attirante, plus mure... Ne pas parvenir à obtenir ce que je désirais malgré moi me sortait de mes gonds. Mais j'étais ridicule à la fin, qu'avais-je espéré ?! Égoïstement, puérillement, j'avais agi comme si mes confidences méritaient ce genre de "réconfort". Lui faire partager mon lit, et puis après ? Elle s'était offerte en amie et j'avais quelque peu ambitionné. Je me rendais compte que les coins de ma personnalité et de mes humeurs fantasques ne s'étaient pas encore adouscis. Voilà ce qu'était le père moderne, artiste volage et junki, rescapé d'une fuite qui avait duré plus de cinq ans ! J'eus alors un petit rire sarcastique et je me levai en repoussant doucement Catherine.
« Tu devrais partir. Il est tard.»
Lâchai-je alors d'une voix un peu rauque. Mon tempérament avait toujours été imprévisible, quelques fois même effrayant. Je me souvenais d'un producteur d'Hollywood qui m'avait un jour dit que la drogue avait dû me griller quelques cellules... Je clamais haut et fort avoir changé et je revenais à Rome pour parlementer la garde de mon fils à une mère qui avait toutes les raisons du monde de se méfier de moi et j'étais là, dans le salon de mon appartement, sur le bord de piquer une crise pour un rien, pour quelque chose de douteux. Je soupirai en tentant de faire sortir la rage, de me calmer un peu. Tout cela était purement ridicule. J'avais sans doute besoin d'être seul... |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 29 Juin - 12:11 | |
| Nous étions tranquillement en train de discuter jusqu’à ce que tout dérape. Tout ça c’était passé si vite que je n’eus même pas le temps d’en voir la couleur. Un instant, il me dévoilait la présence d’un fils, et celui d’après, nous en étions presque à nous disputer. Qu’y avait-il entre les deux ? Il m’avait embrassée. J’avais beau l’avoir giflé par surprise, il m’avait tout de même embrassée. J’avais donné exactement ce que je pensais qu’il veuille de moi, une amie douce et délicate sur laquelle on pouvait se réconforter. Et je pensais avoir bien cerné ce que l’on attendait de moi à cet instant, et pourtant, tout se chamboulait dans mon esprit. Alors, ainsi, c’était tout ce que Samuel attendait de moi ? Ce genre de réconfort, et rien d’autre ? Dans d’autres circonstances, j’aurais été blessée, vexée. Mais j’étais trop occupée à réaliser ce qui était en train de se passer pour me préoccuper de mes sentiments. Ce n’était pas que je n’en avais pas eu envie, évidemment, c’était même tout le contraire, et d’ailleurs je m’en étais rendue compte lorsque j’ai réalisé que je n’avais pas stoppé le baiser, mais ce n’était pas le moment. J’étais revenue à Rome, ville natale, pour me consacrer à mes études après que Samuel ait quitté Hollywood. La vie à Los Angeles n’était plus aussi attrayante sans lui, et par miracle, il se trouvait lui aussi à Rome. J’avais espéré des explications, et tout c’à quoi j’avais eu droit était, certes, le plus important, mais j’étais restée sur ma faim. Après tout, je ne savais même pas s’il y avait quelqu’un dans sa vie, et voilà qu’il m’embrassait ! Je ne voulais pas jouer aux briseuses de ménage à peine revenue. J’avais besoin d’explications. J’avais besoin d’un peu de temps pour digérer le fait qu’il m’est caché certaines choses (et les plus importantes) de sa vie passée lorsque nous étions ensemble, et le plus important, j’avais besoin de faire le point sur ce que je ressentais. Une amitié, (ou quoi que ce soit d’autre) si nous le voulions ne pourrait se faire sans ces choses-là.
Puis son regard posé sur moi, accablant, presque accusateur, me rendit impuissante. J’avais perdue toute parole face à ce regard, et je ne savais que faire pour arranger la situation. J’avais l’impression que si je parlais, si je bougeais, chacun de mes faits et gestes n’allait qu’empirer la situation. Au fond, c’était peut-être ce que je redoutais le plus. J’avais été tellement contente de le retrouver, à ce comptoir, plus tôt dans la soirée, que je m’étais sûrement à attendu à trop de choses de sa part, et voilà maintenant que je m’apprêtais à tomber de haut. Après tout, cela faisait un peu plus de deux ans que Samuel avait trouvé une excuse pour s’en aller. Avant d’avoir une aventure prolongée, nous avions tout de même été de bons amis, et finalement, je découvrais que je ne le connaissais pas aussi bien que ce que je pensais, après tout. Ces simples mots, eurent pour effet de me glacer le sang. « Tu devrais partir. » J’en frissonnai d’effroi. Je me levai à mon tour. J’allais partir, certes, mais seulement lorsque j’aurais eu droit à des explications. Rien que la vérité. Aucun détournement de situation. Juste ce que j’attendais depuis deux ans. La colère ne me venait pas, et j’avais beau avoir envie de hurler, je n’en restais que plus muette. Mon regard se fit triste, blessé, alors que je trouvais mes mots.
« Pourquoi tu ne veux pas répondre à la question, Samuel ? Et ne t’en fais pas, je vais partir, dès que j’aurais eu une réponse. Je ne peux plus rester dans l’attente, dans le doute. Je n’arriverais pas à dormir ce soir sans que je ne repense à tout ça. Alors explique-moi ! Que t’arrive-t-il ? Tu es parti, il y a de ça deux ans, sans aucune explication. Alors pourquoi aujourd’hui, tu cherches à te réintroduire dans ma vie, alors qu’on ne sait strictement rien l’un de l’autre ? Pourquoi ? »
J’avais finalement parue plus en colère que ce que j’avais voulu, mais si c’était le seul moyens pour avoir des réponses. Aux yeux du jeune homme, je m’emportais peut-être un peu trop, je ne savais pas ce qu’il pensait sur ce que nous avions vécu, peut-être pour lui j’avais été une simple amante de passage. Pour moi nous avions été tellement plus que de simples partenaires de parties de jambes en l’air… |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Lun 29 Juin - 23:22 | |
| J'avais presque cru que les choses en resteraient là et que je n'aurais plus à argumenter avec elle sur tous les sujets du monde. Nous avions un certain talent là-dedans, nous avions probablement l'air, vus de l'extérieur, d'un vieux couple incapable de ne pas se disputer durant plus de cinq minutes. Je soupirai profondément lorsqu'elle se remis à parler, car je me rendis également compte qu'elle n'allait pas partir tout de suite. Au fond, j'étais peut-être un peu rassuré de cela. Qu'aurais-je bien fait une fois qu'elle serait partie ? Je serais resté seul dans mon salon à me morfondre et à m'en vouloir pour les propos et les attitudes complètement stupides que j'avais eus. Je tentai du mieux possible de reprendre mon sérieux et surtout mon calme et je m'arrêtai pour la regarder une fois de plus alors qu'elle me bombardait pour avoir ces fameuses "réponses". Toujours dans un fond de colère, je songeai que je la préférais du temps où elle ne posait pas de questions et où elle laissait les choses être ce qu'elles étaient sans compliquer tout ce qui était humainement possible de compliquer. Bordel que j'haissais les discussions de ce genre...
« C'est des explications que tu veux ? Merde, Catherine, il n'y en a pas. Je n'ai aucune idée de ce que je fais, encore moins de pourquoi. Tu étais là, j'avais envie de le faire et je l'ai fais. Toi, apparemment, tu ne partageais pas tellement cet envie et nous en sommes là. C'est fini, on passe à autre chose. C'est beau l'amitié, non ?»
Le sarcasme était à fond dans le tapis. Néanmoins, j'étais plus calme tout d'un coup. Je croisai les bras en la toisant du regard. J'avais toujours cette rancoeur en moi et je savais pourtant que ce n'était pas en lui disant de telles choses que je pourrais la satisfaire de quoi que ce soit... Encore moins lui faire regretter de ne pas avoir eu envie de partager un moment avec moi. J'étais silencieux sans trop savoir ce que je pouvais dire de plus logique, puis je repris la parole après quelques instants où nous ne faisons que nous regarder sans rien dire.
« Tu veux en parler ? On va en parler. J'ai un fils de cinq ans que je n'ai jamais vu parce que je l'ai abandonné... Abandonné lui et sa mère qui a dû l'élever toute seule après que je l'ai elle aussi abandonnée sans la moindre explication pour aller me saouler la gueule en permanence à Hollywood. Encore, ça... c'est sans compté la quantité industrielle de saloperie que j'ai pu consommer. Tu veux savoir pourquoi je suis parti ? Parce que j'étais devenu un junki, parce que ma carrière, la seule chose d'à peu près sensée qu'il y avait eu dans mon départ, n'avait plus aucun sens. Parce que la vie tournait en rond, parce que nous n'étions que des amants et toi, Cath, tu n'étais là que lorsque ça t'arrangeait. Oh, je ne te blâme pas, nous étions cons à cette époque et les temps ont bien changé. La vie d'artiste ! Oui, c'est tellement génial, pas vrai ?»
Je soupirai profondément. Cracher mon venin me faisait un bien fou, mais je souffrais en même temps, car elle ne méritait pas toutes ces paroles méchantes. Je parlais comme si ce que j'avais vécu là-bas n'avait pas du tout compté à mes yeux et c'était un énorme mensonge. Certes, il y avait beaucoup de vérité dans ce que je racontais, mais en ce qui concernait la jeune femme....
« Je suis revenu parce que je devais changé et parce que je me devais d'essayer de rattraper ce que j'avais perdu ici. J'aurais pu t'expliquer, c'est vrai, mais je n'avais pas l'impression que ça comptait réellement pour toi. Je ne croyais pas que ça comptait pour moi non plus, mais tu vois, on se rend compte des choses une fois qu'on ne les a plus. J'ai un certain don dans le domaine il faut croire. Et là, pourquoi je t'ai embrassée ? J'en sais rien... J'en sais rien, Cath... »
Bonjour les montagnes russes, à présent c'était mon tour. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mar 30 Juin - 19:58 | |
| Ainsi, c’était ça la conception de l’amitié qu’avait Samuel ? Jouer avec moi quand l’envie lui prenait puis me hurler dessus l’instant d’après ? Alors, dans son raisonnement, si je refusais de « passer un moment avec lui », je n’étais pas une bonne amie ? Vive l’amitié, en effet ! La raison me prit d’assaut ne pleine figure, et alors que la colère montait doucement en moi, j’essayais de ravaler les sanglots qui menaçaient. Finalement, peut-être que je ne le connaissais pas tant que ça. Je m’aperçu que je ne connaissais de lui que les aperçus que je m’étais fait de sa personne. J’avais peut-être vu en lui l’homme qui me conviendrait, et finalement, je fus déçue une fois de plus. Lorsque j’avais tout abandonné pour me consacrer à ma vie d’artiste, il était apparu comme un mirage et tout m’avait semblé alors plus beau. Le rose était plus rose, la vie semblait soudain meilleure. Vivre une vie de débauche, d’alcool et de substances illicites n’était peut-être pas la meilleure solution. Même si je comprenais que la « célébrité », les fêtes et les rôles au cinéma m’étaient rapidement monté à la tête, qu’avec tout ça j’étais devenue une gamine pourrie gâtée, je ne regrettais pas un seul de mes instants passés à Hollywood. Parce que je savais que j’avais changé. J’étais un peu plus raisonnable, et je ne me laissais peut-être plus autant faire qu’avant, très certainement, vu comment ça c’était passé la dernière fois…
« Alors c’est ça, « l’amitié », pour toi ? Tu m’embrasses lorsque l’envie t’en prend, et tant pis si je n’en ai pas envie ? D’ailleurs, ce n’est pas que je n’en ai pas envie, Samuel, parce que j’en ai envie tout autant que toi ! C’est que je ne connais rien de ta vie à Rome depuis ton retour ! Je serais tombé dans tes bras sans rien demander, alors qu’une autre fille t’aurais attendue autre part ? ma colère s’extériorisait enfin, mais je repris d’un ton beaucoup plus doux cette fois-ci. Ecoute… On s’est à peine échanger quelques mots, en deux ans, il a pu s’en passer, des choses ! C’est juste que j’ai peur de faire une erreur. »
Sa colère me mettait moi aussi en colère, mais pas pour les mêmes raisons. Ces paroles me blessaient terriblement, peut-être plus que ce que je ne l’aurais souhaité, et j’avais l’impression qu’il ne s’en rendait pas compte. Ma colère et ma rancœur étaient toujours présentes, et je ne savais quoi faire. Nous nous regardions simplement, l’un avec haine, l’autre avec déception. Je n’osais pas parler, de peur d’envenimer la situation plus qu’elle ne l’était déjà, et pourtant, Samuel le fit pour moi. Et, je ne sais pas pourquoi, ma colère ressurgit d’un coup. Je le regardais avec haine tandis qu’il me crachait des insultes à la figure. Je n’en pouvais plus, c’en était trop, et c’est pourquoi une larme roula sur ma joue. Mais j’étais trop préoccuper pour m’en soucier. Peut-être cela le soulageait-il, mais maintenant, c’était à mon tour de vider mon sac.
« C’est comme ça que tu me vois ? Juste comme une simple profiteuse ? Vraiment, Samuel, tu n’as pas trouvé mieux ? Je pensais qu’on se connaissait un peu mieux que ça, tu vois ! Mais ce n’est pas de ta faute, j’aurais du voir que tu n’étais pas ce que tu reflétais ! Et bien dis donc, on dirait que tu enchaînes les conneries, et ça ne semble pas vouloir s’arrêter ! Mais si vraiment c’est ce que tu penses de moi, eh bien, je crois qu’on n’a plus rien à se dire, Samuel… »
Je me retournais et me dirigeais d’un pas furibond vers la porte d’entrée, qui se trouvait droit devant moi. L’avantage, dans cette situation, c’était que je n’avais pas beaucoup de chemin à faire pour m’éloigner le plus possible de cet endroit. Je claquais la porte sous le coup de la colère, les larmes me barraient la vue, et je ne pus aller plus loin. Je m’arrêtais alors sur les premières marches de la cage d’escalier, puis me recroquevillais sur moi-même avant de m’effondrer en larmes. |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Mer 1 Juil - 4:16 | |
| Tout s'était passé bien trop rapidement et j'avais soudainement l'impression de me réveiller... De me réveiller d'un affreux cauchemar. Je la voyais refouler sa rage, impuissante, sans pouvoir retenir toutes ses larmes. Son maquillage s'était mis à couler et pourtant, elle était toujours aussi belle. Je songeais d'ailleurs qu'elle n'avait même pas besoin d'en mettre pour être aussi jolie. Je ne répondais plus rien, j'étais comme un bloc de glace perdu au milieu de l'océan... Un iceberg oui, duquel on ne pouvait apercevoir qu'une infime partie... Le reste, toutes les émotions venaient de se refouler à l'intérieur de moi, très profondément. Si j'avais parfois l'impression que le temps s'arrêtait, c'était bien tout le contraire dans le moment. Le temps avait filer entre mes doigts à une vitesse ahurissante. La porte d'entrée de mon appartement venait de se refermer en un claquement qui aurait aisément pu éveiller tout l'immeuble au complet. Moi, j'étais figé sur place, incapable de la moindre réflexion intelligente. Puis, j'eus alors quelques flashs de mon passé... De ce jour où j'avais lâchement abandonné Savannah et l'enfant qu'elle portait, mon enfant... De ce jour où j'étais parti d'Hollywood en ne laissant presque rien à Catherine. La vérité, c'était que de toute ma vie, il n'y avait eu que trois femmes que j'avais aimées : Ma mère, Savannah et Catherine. Certes, ces amours n'avaient pas tous été de la même façon, mais le fait en restait inchangé. J'avais aimé ma mère comme tous les hommes aiment leur mère, Savannah comme la femme de ma vie, mon premier amour et Catherine comme une amie chère, une maîtresse... Et Dieu seul sait à quel point un homme aime sa maîtresse.
Je soupirai comme jamais auparavant et je fonçai droit vers la porte que j'ouvris à mon tour pour la laisser se refermer par elle-même. Ce n'était pour ainsi dire pas ma priorité absolue dans le moment. Je pensais plutôt à Cath, je songeais aux excuses que je pourrais lui fournir, aux mots que je pourrais lui dire pour qu'elle veuille bien me voir à nouveau... Tout se bousculait dans mon esprit, mais je ne comprenais surtout pas pourquoi je lui avais balancé autant d'affreuses paroles. À mon étonnement, je la retrouvai effondrée en larmes dans les escaliers. Sans que je ne m'en sois rendu moi-même compte, les larmes m'étaient également montées aux yeux et je m'approchai d'elle en ne pensant plus à rien. Je vins m'accroupir à ses côtés en murmurant seulement, le regard plein de désolement :
« Je suis navré... Excuse moi pour tout ce que j'ai dis, je ne pense pas la moitié... Si tu savais, Catherine... Si tu savais seulement combien j'ai pu faire des idioties... Je suis perdu, ça n'excuse pas, mais c'est ça... Ne t'en va pas...»
J'avais jugé, bien que mon jugement n'était sûrement pas le plus logique actuellement vu toutes les émotions qui me traversaient en même temps, qu'il valait mieux ne pas lui demander de me pardonner, mais seulement de rester. Pardonner ce qui venait de se passer ? Sûrement pas d'un seul coup en tout cas, c'était bien certain. J'avais toujours marché ainsi ; le pardon était quelque chose d'essentiel dans la vie, mais je ne demandais jamais à qui que ce soit de pardonner quelque chose dont je n'étais pas encore digne de recevoir le pardon. Pour moi, aussi insensé était ce, il était possible de tout pardonner à quelqu'un qui avait réellement pris conscience de ses erreurs et qui avait fait un bout de chemin pour réparer ce qui était possible de réparer... même les pires atrocités pouvaient être pardonnées. Néanmoins, une personne n'ayant pas encore réaliser l'ampleur de ses gaffes, aussi petites soient-elles, ne méritait rien d'autre que de la colère. Telle était ma philosophie et je ne me considérais pas encore digne d'un pardon de sa part.
« Je t'aime, tu sais...»
Les mots étaient venus d'eux-même et je fus le premier surpris. Mon coeur s'était mis à se débattre étrangement dans ma poitrine. J'aurais bien voulu retirer ces mots, craignant leur sens. Ils étaient vrais, bien sûr que j'aimais Catherine, mais je ne savais pas jusqu'à quel point... Je ne savais pas comment est-ce que je voulais vraiment qu'elle les interprète. Il restait des choses non réglées. J'aimais toujours Savannah comme au premier jour, jamais elle n'allait pouvoir être effacée de mon coeur et de mon esprit. Or donc, il était bien vrai qu'un homme pouvait aimer en même temps deux femmes ? Je n'y avais jamais cru avant de me rendre compte que c'était un peu mon cas. Sans doute y avait-il une explication logique, sans doute allais-je finir par me rendre compte qu'il n'y en avait qu'une pour qui mes sentiments étaient bel et bien réels, peut-être même qu'il ne s'agissait pas d'une comme de l'autre... Je n'avais jamais vraiment cru à la théorie qui voulait que chaque homme ait la femme de sa vie quelque part sur cette Terre... |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Jeu 2 Juil - 13:41 | |
| Des cris, des disputes. Des paroles jetées en l’air, des paroles non-pensées. Des paroles qui blessent cependant. Puis un bruit sourd. Celui d’un claquement de porte. Et enfin, le silence, le chaos. Tout semblait irréel. J’avais l’impression de tourner une scène pour un film. Mais je n’étais pas dans un film. Il s’agissait bien-là de ma vie, qui volait en morceaux. Et j’étais totalement impuissante face à cela. Parce qu’il y avait la colère, évidemment, qui m’empêchait d’aller trop loin pour ne pas exploser de rage. Parce qu’aussi je n’étais pas de nature méchante, et ainsi, ne voulais pas déblatérer des paroles qui n’étaient pas la vérité. Parce que je n’avais jamais été assez forte pour tenter une telle chose. Et puis parce qu’il y avait Samuel, et que je n’avais jamais voulu lui faire de mal, même après tout ce que j’avais subi par sa faute. Mais je savais que ce n’était pas de sa faute. Au fond, et malgré tout ce qu’on avait pu dire, je le connaissais bien, et je savais qu’il était lui aussi victime de sa propre vie. Et le pire, c’était que je ne lui en voulais même pas. Alors je laissais ma vie me glisser entre les doigts. Et tant pis pour les « qu’en dira-t-on » ou les non-dits. J’avais réussi à dévaler quelques marches à toute vitesse avant de m’écrouler de fatigue dans l’escalier suivant. Et là, plus rien ne comptait. Je laissais mes larmes couler, comme si je devais pleurer toutes les larmes de mon corps pour pouvoir aller mieux ensuite. Peut-être que cela m’apaiserait un moment, mais je resterais toujours avec cet énorme trou dans la poitrine qui m’empêchait de respirer. C’était la colère, évidemment. En tout cas, j’essayais de m’en persuader. Sinon, que pouvait-ce être d’autre ?
La porte claqua une deuxième fois, mais cette fois beaucoup plus doucement. Des pas raisonnaient dans l’escalier jusqu’à ce qu’une silhouette vint s’accroupir à mes côtés. Une silhouette que je reconnaissais bien, certes, mais qui me fit sentir plus que honteuse. Je baissai les yeux et enfoui ma tête dans mes bras, la dernière chose que je voulais était qu’il me voit dans cet état. J’avais écouté ses excuses et ne savais que répondre, bien que je sache qu’il fallait également que je m’excuse pour mes paroles pas vraiment très gentilles.
« C’est moi qui m’excuse pour mon comportement… Je t’ai dis des choses très méchantes, et je le regrette, et je m’en veux crois-moi. Mais, je ne sais pas, c’est trop difficile. »
De quoi parlais-je ? Qu’est ce qui était trop difficile ? Je n’en savais rien moi-même. Mais ce qui était dit était dit, et je ne voulais pas m’étendre sur le sujet. D’ailleurs, j’avais relevé, la tête, et n’imaginai même pas la tête que je devais avoir. Je sentais que le maquillage avait coulé, et songeai que je n’en aurais peut-être pas dû en mettre autant. Les larmes s’était mélangé au noir pour donné un gris très clair, qui finalement ne se voyait pas tant que ça.
« Mais si je ne m’en vais pas, que veux-tu que je fasse d’autre ? »
J’avais repris sa requête, parce que je ne voulais pas m’étendre sur le sujet de mes dires. M’excuser était une chose qui m’était réellement très difficile, j’étais têtue et surtout très orgueilleuse, mais, je ne sais pas, avec lui, tout devenait différent, et la mise n’était plus la même. Mais ces mots, ceux qui suivirent me firent un tout autre effet. Mon cœur s’était étrangement mis à battre la chamade, et je ne voulais pas interpréter ce que ça voulait signifier. Cette fois, je tournai la tête en sa direction pour le regarder droit dans les yeux, et contrairement à lui, les mots ne me vinrent pas. Ce n’était pas faute d’avoir essayé, parce que je ne comprenais simplement pas le sens de ces trois petits mots qui me firent doucement frissonner. J’approchais doucement ma tête de la sienne pour effleurer ses lèvres, et ensuite l’embrasser tendrement. C’est vrai qu’il s’agissait d’un réconfort plutôt réparateur, puisque rien que le temps d’un instant, je ne sentis plus cet énorme trou dans ma poitrine. Je me séparais rapidement de ses lèvres, confuse.
« Désolée, cette fois, c’est moi qui en avais besoin… »
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| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Ven 3 Juil - 4:37 | |
| Elle me présenta des excuses à son tour et je n'y compris rien du tout. Il n'y absolument pas de raison que ce soit elle qui s'excuse, elle n'avait strictement rien fait. Je me considérais comme étant le seul fautif dans cette histoire et ce n'était pas seulement parce que je désirais avoir une attitude chevaleresque ou quoi que ce soit dans le même genre. Qu'elle aille eu du mal à digérer mes aveux, il n'y avait rien de plus normal et maintenant que j'y repensais, elle ne m'avait rien dit de si horrible. Il n'y avait que moi qui avait agi comme un imbécile, qui lui avait balancé toutes sortes d'âneries pour me faire du bien et qui avait envenimer la situation en lui volant un baiser d'une façon et dans un contexte complètement inapproprié. Je faisais doucement non de la tête, désirant réellement qu'elle retire ses excuses, mais je n'avais pas vraiment envie de commencer à argumenter, même si c'était une bonne raison de le faire à mon avis. Elle me demanda ce que je voulais qu'elle fasse et je n'en savais rien. Je me voyais plutôt mal lui demander de revenir dans mon appartement, alors que c'était moi même qui venait tout juste de la chasser... En quelque sorte ! Et puis, au fond, je n'avais pas vraiment de problème à rester ici dans les escaliers. Certes, mes voisins de pallier finiraient par sortir pour voir ce qui se passait, me qualifiant probablement une fois de plus d'irresponsable, de volage, d'imbécile ou de n'importe quel autre surnom tout aussi valorisant, mais je m'en fichais profondément.
Après que j'eus prononcé ces mots qui m'avaient troublés autant, sinon plus, qu'elle, je fus encore plus surpris de son geste. Je fermai les yeux, oubliant de raisonner avec ma tête plutôt qu'avec mon coeur, mais elle rompit le baiser plus rapidement que ce que je n'aurais voulu. J'ouvris de nouveau les yeux pour la regarder, alors qu'elle était maintenant si près de moi... J'avais envie de lever la main et de doucement caresser sa joue, mais il y avait quelque chose qui me retenait. J'étais comme paralysé, ayant la volonté de le faire, mais pas la capacité. Elle s'excusa à nouveau et je fis non de la tête une deuxième fois.
« Ne t'excuse pas... Arrête de t'excuser...»
Mon ton de voix était infiniment doux. Je ne savais plus trop où nous en étions, ni ce que je pensais, mais peu importait. Elle était là avec moi et je désirais seulement la consoler, sécher les larmes qui perlaient toujours sur ses joues. Après quelques secondes où nous tout simplement là tous les deux à ne rien faire, je pris sa main et murmurai doucement :
« Allez, viens...»
À bien y penser, je préférais encore marcher sur mon orgueil et la faire revenir avec moi à l'intérieur plutôt que de la laisser là dans les escaliers même si j'étais à ses côtés. Je l'aidai à se relever en ne lui laissant pas vraiment le choix et nous nous dirigeâmes aussitôt vers mon appartement. J'ouvris la porte et nous entrâmes à l'intérieur. Je soupirai doucement et me retournai vers elle sans savoir quoi lui dire. J'étais épuisé, mais en même temps, il y avait cette inquiétude qui me tenait parfaitement éveillé et apte à réagir à n'importe quoi. Je ne voulais pas laisser les choses ainsi entre nous, je ne savais d'ailleurs pas trop ce qui était en train de se passer. Je m'approchai doucement d'elle et la serrai dans mes bras... |
| | | | Sujet: Re: Besoin d'un verre... [SAMUEL] Ven 3 Juil - 15:28 | |
| Nous avions toujours été ainsi. A nous disputer pour un rien un instant, et être de nouveaux inséparables l’instant d’après. Nous fonctionnions exactement de la même façon qu’un vieux couple marié depuis trente ans, qui n’avait rien d’autre à faire que de chercher la petite bête. Juste histoire de faire passer le temps. Seulement, contrairement à cet exemple de vieux couple banal, Samuel et moi étions différents. Déjà, nous n’avions jamais été en couple à proprement parlé. A l’époque, nous nous contentions de batifoler, et pourtant, nous n’étions jamais allés avoir ailleurs, les bras de l’autre suffisant largement à compenser les dégâts quelconques qui pouvaient nous arriver. Et le pire, même après nos retrouvailles, c’est que nous ne cherchions jamais à dégrader la situation, on ne voulait que l’améliorer. Et les disputes survenaient toujours. A croire que l’être humain est ainsi fait. Enfin, il valait mieux se disputer que de n’avoir rien à se dire, ce qui, d’après moi, était beaucoup mieux. Etrange, n’est ce pas ?
Il vint s’asseoir à côté de moi, et je me trouvais ridicule. Ridicule de m’être comportée comme une enfant, d’avoir fuit la confrontation, et de me retrouver à pleurer dans une cage d’escalier. La situation était vraiment ridicule, vous ne trouvez pas ? Et moi, comme une idiote, la seule chose que je trouvais à faire était de l’embrasser. On ne pouvait pas faire pire, et le temps d’un instant, je crus que la dispute allait redémarrer. Pourtant, ses paroles eurent le don de m’apaiser. Ce n’était pas exactement ce que j’avais imaginé qu’il dirait, c’est pourquoi j’étais comme paralysée, le visage encore tout près du sien. Mes larmes s’arrêtèrent instantanément, et j’essuyais mon visage d’un revers de main.
« Je… D’accord. »
Nous n’avions rien à ajouter, et c’est pourquoi nous étions restés là quelques secondes, sans parler, sans bouger, rien qu’à nous regarder avec une infinie tendresse. La colère était rapidement partie, pour lui comme pour moi. De toute façon, je n’arrivais jamais à restée fâchée contre lui bien longtemps. Il suffisait d’un rien pour que je me laisse bercer par son regard et que j’oublie tout ce qui s’était passé.
Il me prit la main, et me releva doucement. Je n’avais pas envie de protester, ni même de dire quoi que ce soit, et de toute façon, même si je l’avais voulu, je ne pense pas que Samuel m’aurait laissé le choix. Alors que nous retournions d’un pas lent vers son appartement et lieu de bataille, j’étais affreusement gênée. Samuel prit soin de fermer la porte derrière lui, alors que je m’étais retournée vers lui. Il se retourna à son tour, et moi, je ne savais pas comment réagir. Heureusement, je n’eus pas à faire quoi que se soit puisque c’est lui qui s’approcha pour me prendre dans ses bras, geste que je ne refusais pas. D’ailleurs, j’en profitais même pour glisser mes bras derrière son dos pour doucement resserrer l’étreinte, et fermais mes yeux tout en calant ma tête contre son torse pour simplement tout oublier.
« Tu ne le sais peut-être pas, mais, la vie sans toi à Hollywood était affreusement ennuyeuse. » |
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