Au début de 1900, l'église et le monastère de San Saba étaient encore en pleine campagne. Mais à partir de 1921, avec l’expansion de Rome et le besoin de logement, le rione s'est transformé en quartier très populaire. Les constructions sont assez récentes, début XXème siècle, et les touristes se font plus rare qu'ailleurs. Pourtant, sa proximité avec le Celio en fait un itinéraire presque évident. On y trouve aussi, les Thermes de Caracalla qui attirent à la fois les curieux, et les mélomanes. Il y a toujours l'église de San Saba et son monastère, et donc ses moines que vous croiserez fréquemment. C'est un tout petit quartier, aussi même si les habitants n'y sont pas depuis une dizaine de générations, il y a tout de même un incomparable sentiment d'appartenance. Hier encore rattachée au rione de Testaccio, sa grande soeur, les deux rioni font souvent front ensemble. Populaire mais aéré et calme, c'est le rione par excellence où les familles en mal de verdure s'installent. Alors, forcément, les week-end, ça gueule à tous les étages.

Le rione doit son nom au Monte Testaccio, colline artificielle formée d'une accumulation de tessons d'amphores. Y a qu'à Rome qu'on trouve un truc pareil ! Comme sa petite soeur, San Saba, Testaccio n'est devenu un rione indépendant qu'à partir des années 20, alors, forcément, la majeure partie de ses constructions sont relativement récentes. Jusque dans les années 75, le quartier c'était avant tout des abattoirs à perte de vue, et l'odeur qui va avec, mais progressivement ils ont fermé un à un. Les bâtiments n'ont pas été rasés, mais réhabilités. Aujourd'hui, on y trouve, par exemple, le Musée d'Art Contemporain di Roma, autrement dit le MACro, mais aussi de nombreuses boîtes de nuit façon destroy. Bah oui, quelle meilleure idée que d'aller danser dans un ancien abattoir ? Alors, forcément, le quartier est jeune et dynamique et bien plus grand que San Saba. On y trouve aussi la Stazione Roma-Lido di Ostia la gare desservant directement la petite ville balnéaire d'Ostia. Alors, dès les premiers rayons de soleil, les romains s'y précipitent pour s'engouffrer dans des wagons qui les amèneront jusqu'au sable blanc.

Le Trastevere, littéralement en français « Au-delà du Tibre », est l'un des rares rione de Rome qui soit situé sur la rive droite du Tibre. Sous la république, un quartier « Au-delà du Tibre » (et donc de la ville) se constitua, le Transtiberim, peuplé essentiellement de juifs et de Syriens. Un seul passage, le pont Sublicius, reliait alors ce quartier au reste de la ville de Rome. Plus tard, avec la construction du mur Aurélien, le rione fut annexé par Rome, et sa population se diversifia encore. Lors de l'apogée de l'empire, plusieurs figures importantes y construisirent leurs villas, y compris Claudia, épouse du consul Quintus Metellus Celer, et Jules César. Le rione a vu se construire sur son territoire deux des églises les plus anciennes à Rome, la basilique Sainte-Marie-du-Trastevere) et l'église Sainte-Cécile-du-Trastevere. Le rione fut alors un véritable contraste entre les vastes et opulentes maisons des classes supérieures et les petites maisons délabrées des classes populaires. Mais grâce à son isolement partiel et au fait que sa population avait été multiculturelle depuis la période de la Rome antique, les habitants du Trastevere ont développé une culture qui leur est propre. Aujourd'hui, le Trastevere est un des principaux points de restauration de Rome. Les étroites rues pavées qui s'alignent en montée vers le Gianicolo entre les ponts Sisto et Garibaldi et autour de la Piazza Santa Maria in Trastevere présentent en effet une incroyable densité d'établissements culinaires où une foule faite de touristes et de romains se presse midi et soir. La Piazza Trilussa devant le pont Sisto est, chaque soir, et particulièrement le samedi, le rendez-vous de la jeunesse romaine. Par ailleurs, ce quartier « mal famé » de la première moitié du xxe siècle est devenu un des plus prisés de la capitale, les prix au mètre carré des logements s'étant envolés ces dernières années. Une population aisée a donc peu à peu remplacé les Trasteverini originaux.

Le nom Regola vient du latin Renula qui désignait le sable fin (Rena en italien) que le Tibre laissait après les inondations et était très abondant en cet endroit, la zone étant d'ailleurs en grande partie marécageuse. Bordant le Tibre, le quartier est une sorte de promenade incontournable. Depuis ses quais aux saules pleureurs abondants on peut observer Trastevere, en face, le Vatican et Saint Pierre, majestueux, un peu plus loin, le Château Saint Ange, en remontant vers le nord. Et si l'on décide de délaisser les quais pour entrer dans les ruelles, on atteindra, sans s'en rendre compte, les rioni du Palatin. Regola est donc devenu, par la force des choses et les différents élargissements du Rome intramuros, le rione central par excellence, et donc, incontournable. C'est dans ce quartier que l'on trouve le Palais Farnese, siège de l'ambassade de France, et la via Giulia qui, longue d'un kilomètre, s'étend en ligne droite entre le Tibre et le corso Vittorio Emanuele. Elle est bordée de palais et d'églises, dont l'église San Giovanni Battista dei Fiorentini. Le rione est donc assez aisé, et prospère, mais comme partout à Rome, certaines venelles étroites et séculaires restent le territoire de familles populaires sur lesquelles il faudra passer sur le corps avant de les déloger de là.