|  Sujet: 3° ~ Parce qu'il y a en moi un petit bout de toi ...  Sam 13 Juin - 20:01 | |
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Parce qu'il y a en moi
Un Petit Bout De Toi
« Nate,
Je ... J'ai toujours été douée pour répondre, toujours ! C'est bien simple, j'étais la pire crainte jamais rencontrée pour un prof, parce qu'ils savaient tous que, quoi qu'ils diraient, je trouverais toujours à leur répondre, et que, dommage pour eux, je saurais toujours trouver les mots qu'il faut pour leur prouver qu'ils ont tord et que du coup, bah c'est moi qui ai raison !
Mais avec toi, ça marche pas comme ça ... D'ailleurs, ça a jamais marché comme ça ... Peut être était ce là un signe, un signe qui j'aurais dû voir, un signe que j'aurais dû prendre en compte. Mais tu me connais, je suis bornée, pire qu'un âne, parce que l'âne, lui, il a comme excuse de ne pas tout comprendre des tracas du monde, de la façon dont tout est ordonné dans notre Société. L'âne, il a juste à s'occuper de lui, ses seules préocccupations seront de savoir si oui ou non son pécrot de proprio acceptera de lui foutre la paix aujourd'hui en ne décidant pas de lui faire faire le tour du pays, et à quelle heure on lui apportera à manger.
Mais moi, moi, je suis une humaine, et y a pas que ma pomme qui compte ... Je pense pas avoir jamais été narcissique, ou nombriliste, nan ... Je pense même que j'ai trop donné aux autres sans chercher à donner à moi même. Est ce ça qui m'a en partie perdue ? ... Je sais pas, je sais plus rien en ce moment, maintenant que ... Maintenant que tu n'es plus là ... T'es content, c'est ça que tu voulais lire ? ...
Nan, bien sûr que nan ... Tu as beau être ... pas là en ce moment, tu as beau me détester pour ce que j'ai fais, je sais que tu ne frapperais jamais un adversaire tombé au sol, parce que de ça, je ne doute pas : je suis ton adversaire à présent, nan ? Bah quoi, tu croyais que j'allais pas le deviner ? ... Tu m'as planté à ce Bal, me livrant sans remord en pâture à tous ces monstres. J'ai dû supporter leurs regards pendant plusieurs minutes qui, je te le jures, m'ont parues une éternité. Je te demandais pas de me sauter au cou et de me dire que tout était oublié, parce que c'est complètement bidon comme truc, et aussi parce que ce n'est pas ce que je voulais, je le veux toujours pas d'ailleurs. Mais j'aurais pensé que tu serais resté avec moi, sans plus m'adresser la parole, ou alors que tu m'aurais ramené de force chez moi, que tu aurais ordonné à Janaly de me surveiller, de m'empêcher de sortir, ouais, à Janaly, parce qu'elle aurait été là. Soyons honnête, si elle ne s'était toujours pas pointée au Bal alors même qu'il était commencé depuis pas mal de temps, cela n'allait pas être maintenant qu'elle allait le faire ! Mais au moi, tu m'aurais semblé réagir en mec qui allait devenir père, me protégeant du monde et de ses regards lourds et douloureux, sans non plus me protéger de ta colère. Oui, j'aurais préféré encore restée avec toi sans que tu ne m'adresses la parole, au moins, j'aurais été fixé ... Tu as tourné les talons sans même m'en dire plus sur ton état émotionnel !
Et puis d'abord, pourquoi je t'écris cette lettre moi ? Je sais très bien que tu ne la liras jamais, parce que, premièrement, je ne te l'enverrais pas, et deuxièmement, parce que tu serais sûrement trop furieux pour ne pas la jeter à la corbeille sitôt sortie de ta boîte aux lettres, ou sitôt que tu l'aurais trouvée, glissée sous ta porte ...
Je ne vais pas te l'envoyer, pas même te la donner, parce que je sais que je suis trop extrême en ce moment. Mais écrire, ça me soulage, ça m'empêche de descendre chez toi et de ruiner ta porte d'entrée ... Parce que écrire, ça m'empêche de me jeter sur mon téléphone et de ruiner et mon abonnement téléphonique, et les oreilles de mon père. Je veux pas que Fabian revienne, parce que c'est son boulot d'être là bas ... En ce moment, il est à Las Vegas pour deux petites semaines, je crois qu'il va tenter d'implanter l'un des magasins de luxe de l'Empire dans la ville ... Mais ça, tu t'en fous ! Je veux pas que mon père revienne parce que je le connais, il va venir te voir et après, tu seras pas beau à voir ...C'est pas un violent, mais il a jamais été bon de toucher à sa petite fille, de lui faire du mal, de lui faire de la peine, même un peine ...
Je sais que je t'ai terriblement blessé en ne te disant rien pour ma grossesse, mais il y a tant de choses que tu dois savoir et ... Cazzo ! Tu ne m'as même pas laissée m'expliquer, tu n'as posé aucune question et pourtant, pourtant, je suis sûre que tu en as des tas, le contraire ferait de toi quelqu'un de pas normal, et ça, dans le mauvais sens du terme !
Je peux pas croire que tu refuses de me parler et de me voir uniquement parce que tu ne veux plus entendre parler de moi, que tu ne veux rien savoir de ce bébé, qui est quand même le tien, je te le rappelle ... Tu peux pas douter de ça, et puis d'abord, je te l'interdis !!!
J'aimerais tant revenir en arrière, au temps où tout allait encore bien pour nous deux, où on employait le présent plutôt que l'imparfait et le passé composé ... Le passé composé, pour nous deux, il se décompose le passé, et c'est jamais bon signe ... Je veux encore y croire, ne serait ce parce que je le dois à ces petits bouts qui grandissent en moi ... Ce petit bout de toi que je porte encore en moi, c'est mon amour, bien sûr, parce que, sado maso comme je suis, même si tu m'as jeté de la pire façon qu'il puisse être, je suis encore dingue de toi, sinon, je serais pas là à me morfondre, à m'énever de ton attitude de sale gosse pourri gâté qui fait son caprice parce que quelqu'un a osé aller à l'encontre de ce que lui voulait ... Nan, je me soucirais pas autant de tout ça si il ne restait plus rien pour toi dans mon coeur. Mais ce petit bout de toi, ce sont surtout ces deux enfants qui grandissent jour après jour en moi, dans mon ventre, tu sais, mon ventre, cet endroit où tu adorais déposer des baisers, où tu adorais poser tes mains, juste parce que tu disais qu'un jour, toi et moi, on verait ce même ventre grossir d'une vie à l'intérieur. Tu y pensais et moi aussi, mais juste comme ça, en souriant, en imaginant pas que tout ça arriverait si vite, maintenant, comme ça ... Et cette envie avait peu à peu cesser d'être dans mon esprit, parce qu'avoir un enfant d'un homme qui se coupait peu à peu de moi, d'un homme que je sentais s'éloigner chaque seconde un peu plus de moi, un homme qui cessait de me dire qu'il m'aimait, qu'il me trouvait belle, un homme qui cessait tout simplement d'être lui même, c'était pas quelque chose de bon à tenter.
Deux, ouais, y en a deux ... J'imagine que je dois jamais faire les choses à moitié, et que le destin a jugé que toute cette histoire n'était pas assez épique, qu'il fallait à tout prix rajouter quelque chose à tout ça, mettre encore un peu de piment, histoire de voir si réellement on tenait toutes nos promesses dans nos caractères si explosifs, si oui ou non ... Je crois bien que ce sont des petits gars, mais j'ai pas voulu savoir lorsque le gynéco m'a demandé, après, tu vas encore m'accuser de te cacher quelque chose, alors, je préférais pas savoir, tu n'as qu'à aller le voir, tu verras bien ce qu'il te dira. Par contre, c'est plus le même, je ne fais pkus confiance à l'ancien après qu'il a tout balancé à l'Osservatore ! Y en a qui sont prêts à tout pour les rêves de gloire !
Tu sais quoi ? Nan, je vais pas t'écrire ça, ça me rappelle les derniers mots que tu as accepté de me dire, lors du Bal, juste avant que tu ne tournes les talons et te taille hors de la sortie ...
Je vais aller bosser, ça me change les idées ... Et pour info, merci de t'être soucié de savoir si oui ou non j'avai quelque chose suite à la fusillade ... Même si tu avais demandé à quelqu'un d'autre, je l'aurais pas si mal pris que ça ... Mais que tu demandes rien, à personne ...
Tu me hais
A Ce Point ?! |
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