Son nom vient du fait de la présence dans le quartier d'un mur ancien de dimensions énormes baptisé Parietone (mot qui en ancien italien signifie "grand mur"), le terme fut déformé par la suite pour donner Parione. Ce rione, très petit, comme tous ceux du Palatin, n'est en fait qu'une succession de palais. Beaucoup font, aujourd'hui, office de siège, comme le palazzo della Cancelleria qui abrite depuis 1870 la chancellerie apostolique, et appartient donc au Vatican. D'autres, appartiennent encore à de rares grandes familles, tel que le Palais Massimo alle Colonne. Mais plus fréquemment, ils ont été subdivisés en appartements assez vastes pour Rome, où loge une catégorie sociale assez aisée. On y trouve aussi une bizarrerie architecturale. Sur les ruines de l'ancien Théâtre de Pompée, l'architecte chargé de la construction d'un immeuble a décidé de suivre le tracé de la cavea du théâtre, ce qui donne une façade toute en courbe très prisée malgré la contrainte de trouver des meubles tout aussi courbés pour les appartements. Le rione est connu aussi pour son Campo de' Fiori renommé pour son architecture et ses nombreuses églises, ses petits restaurants traditionnels et luxueux à la fois, et son immense marché à ciel ouvert avec ses étalages de fruits, légumes, poissons, tous les jours de la semaine, excepté le dimanche. Et le soir venu, les jeunes s'y retrouvent avant d'aller faire la fête, ailleurs, dans l'une des nombreuses boîtes à proximité.

Le rione doit son nom à l'église Sant'Eustachio située en son centre. Le logo rappelle d'ailleurs la légende de Saint-Eustache de Rome : Dieu lui apparu sous la forme d'un cerf portant entre ses bois, un crucifix. Cette vision l'incita à se convertir lui et sa famille au christianisme. Ce qui ne signifie pas que ce Rione est plus catholique qu'un autre, puisqu'à Rome, chaque italien se doit d'être plus catholique que le Pape lui-même. La Basilique Saint Eustache se situe tout au bout d'une rue, assez bien cachée, il faut dire, alors que sur la Piazza du même nom, bien en vue de tous, on trouve sans la moindre difficulté le Caffè Sant'Eustachio réputé comme servant le meilleur café de tout Rome. Et attention en Italie on dit "Caffè" et non "Café", sinon vous risque l'immolation sur la piazza publique. Inutile de préciser qu'il s'agit d'un quartier historique qui, passé la fournaise d'un après-midi touristique, retrouve ses couleurs locales, avec les mamma aux balcons, et les enfants jouant au ballon dans les rues. Ni trop bourgeois, ni trop populaire, juste romain. Et le dimanche, tout le monde se rend à l'office à l'église Sant'Andrea della Valle, cette majestueuse église qui servit de décor à l'oeuvre de Puccini, "Tosca". Qui a dit que Rome était un théâtre ? Il avait raison.

Le nom du rione provient de l'immense sculpture en pierre en forme de pomme de pin qui selon la légende fermait l'ouverture de la coupole du Panthéon. En réalité, celle-ci ornait une fontaine qui se situait non loin des thermes d'Agrippa, mais demandez à un romain, et il jurera sur la tête de sa mamma que c'était bien sur la coupole du Panthéon. Et donc, vous l'aurez compris, ce Rione est surtout notable pour le Panthéon somptueux, qui se trouve en son centre, ainsi que la piazza très animée sur laquelle il se trouve. Musiciens de Jazz jouant de la contrebasse, trompette, saxo, autour de la fontaine, vieux italiens bedonnant proposant un tour en calèche, pseudo gladiateurs faisant une pause clope. Et au milieu des vieilles façades aux murs jaunes, oranges défraîchis, un MacDonald se fondant presque parfaitement dans le paysage. Plus loin, vous trouverez le Sénat, où ces messieurs politiques aiment à passer des heures et à s'écouter parler, mais aussi le Castel Sant'Angelo, et son pont immense où les touristes font la queue pendant des heures, sous un soleil de plomb, dans l'espoir de visiter, rapidement, l'imposante bâtisse. Il s'agit d'un rione composé de ruelles et de venelles, débouchant souvent, sans qu'on s'y attende, sur une piazza vibrante de vie.

Campitelli, Capitole en italien. Pourquoi ? Pour la colline, bien sûr, mais aussi et surtout pour la Piazza du Capitole, Capitole en lui-même et ses musées, à savoir la Mairie de Rome, mais il se trouve sur le site de l'ancien Capitole, le Capitole antique. Juste derrière, on trouve l'entrée et/ou la sortie des Forums Impériaux. Après une sacrée volée de marches, vous atteignez les ruines antiques, et pouvez poursuivre la balade sur tout le mont Palatin pendant plusieurs heures, sans jamais venir à bout de tout ce que les fouilles depuis des siècles ont mis à jour. Mais si, au contraire, vous poursuivez face au Capitole, alors vous tomberez sur la Piazza Venezia, immense, et son non moins immense monument à Victor-Emmanuel II, plus fréquemment appelé par les italiens "La machine à écrire". C'est moche, mais c'est pas grave, c'est italien. La Piazza, à la circulation automobile proche du septième cercle de l'Enfer de Dante, est cerclée de Palazzo recyclés en hôtels de luxe. Le quartier est avant tout bureaucratique, les logements y sont des logements de fonction, ou des logements à la proximité pratique. Des hommes et des femmes en costume. C'est rare, mais ça existe... : à Campitelli.